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Full text of "Dictionnaire de chirurgie... Tome 2"

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DICTIONNAIRE 

DE 

CHIRURGIE, 

TOME  SECOND , 


dictionnaire 

D  E 

CHIRURGIE, 

CONTENANT 


f 


JLa  defcription  anatomique  des  parties  du  corps  humain 
le  Mécbanifmè  des  fondions ,  le  Manuel  des  Opérations 
Chirurgicales  ,  avec  le  détail  &  les  ufages  des  différens 
Inftrumens  &  Méfîicamens  employés  dans  le^Tÿ|||jaenc 
des  maladies  du  reifort  delà  Cnirurgie. 


Etudians  en  Médecine  &  e(&£hi 
\ne  qui  veut  fe  procurer  unffëonn. 


opêratioi. 


A  TARIS, 

Çhez  IACOMBE,  Libraire,  Quai  de  Coati. 

m.  dccTlxvii 


DICTIONNAIRE 


DE  CHIRURGIE ■ 


H. 

Oæmaîocele.  Faufle  hernie  du  ferotum  qui  con- 
fifte  en  un  amas  de  liqueur  fanguinolente  dans  eette  par¬ 
tie.  Elle  figure  l’hydrocèle  ,  mais  elle  en  diffère,  non  feu¬ 
lement  par  la  matière  qui  forme  la  tumeur ,  mais  encore 
par  les  lignes  qui  la  cara&érifent.  Le  ferotum  eft  àla  vérité 
gros,  tendu,  tuméfié,  comme  dans  l’hydrocèle,  mais 
quand  on  place  une  chandelle  allumée  à  un  côté  ,  tandis 
qu’on  regarde  par  l’autre,  on  nevoitpoint  de  tranlparence  ; 
la  tumeur  eft  obfcure  &  tire  fur  le  noir.  Quand  on  la 
perce  avec  le  trois-quart,  au  lieu  d’eau  &  de  férofité,  l’on 
du  fàng ,  ou  une  matière  fanguinolente. 

Cette  maladie  eft  caufée  pour  l’ordinaire  par  quelque 
coup  violent  qui  contond  &  déchire  les  parties  renfermées 
dans  le  ferotum  ,  &  le  fang  venant  à  s’extravafer,  croupit 
Sc  féjourne  dans  ce  fac  ,  oû  il  acquiert  par  la  chaleur  du 
lieu  ,  différentes  qualités  &  couleurs  fuivant  qu’il  y  refte 
plus  ou  moins.  Il  peut  gâter  le  tefticule  ou  corrompre  les 
vaiffeaux  fpermatiques  ;  d’où  il  fuit  qu’il  faut  au  plutôt 
donner  iflùe  à  cette  matière  au  dehors.  Mais  il  ne  faut 
pas  comme  dans  l’hydrocèle,  s’en  tenir  à  une  fïmple  ponc¬ 
tion  par  le  trois-quart,  il  convientde  fendre  avec  lebiftourî 
le  ferotum,  fuivant  toute  la  longueur  du  tefticule  :  &  fi 
O.  de  Ch.  Tçmc  JL  A 


st  H  A  E 

l’on  trouve  que  le  tefticule  n’eft  point  encore  altéré,  ou 
qu’il  le  foit  peu ,  après  avoir  donné  par  cette  incifion  , 
iîiuc  à  la  matière  épanchée  ,  on  nettoie  la  plaie  &  on 
la  traite  avec  les  baumes,  comme  il  eft  dit  à  l’article  du 
lârcocèle.  Mais  fi  le  tefticule  étoit  gâté,  &  entièrement 
corrompu ,  il  faudroit  l’amputer  fans  retarder  davantage, 
&  fe  comporter  comme  il  eft  dit  aux  articles  Sareocele  <5* 
ëaflration, 

HANCHES,  (os des)  Oh  donne  ce  nom  à  l’os  des 
îles ,  parce  que  la  faillie  que  fa  partie  fupérieure  fait  en 
dehors,  forme  les  hanches. 

HARMONIE.  Sorte  d’engrainure  par  laquelle  deux 
furfaces  s’uniftent  aumoyen  de  dents  qui  font  reçuesdans 
autant  de  cavités.  Telle  eft  la  maniéré  dont  les  os  du  pa¬ 
lais  font  joints  entr’eux 

HEBRA.  Simple  incifion  qui  rompt  la  continuité  des 
os  plats.  Ce  terme  lignifie  vëftige. 

HELIX.  On  donne  ce  nom  au  grand  bord  de  l’oreille 
externe  ;  lequel  eft  replié  &  fait  le  contour  de  la  grande 
portion  de  l’oreille. 

HEMISPHERE  du  cerveau.  Les  Anatomiftcs  don¬ 
nent  ce  nom  aux  deux  lobes  dont  le  cerveau  efteompofé, 
parce  qu’étant  confidérés  féparément,ils  repréfentent  cha¬ 
cun  la  moitié  d’un  globe.  Voyez.  Cerveau. 

HEMORRHAGIE.  Quoiqu’on  puiffe  dire  que  toute 
perte  de  fang  foit  une  hémorrhagie,  cependant  on  adonné 
ce  nom  particulièrement  à  une  évacuation  de  fang  fi  con- 
fidérable,  qu’il  en  réfulte  de  grands  changcmens  dans  l’oe- 
conpmie  de  l’homme.  La  caufe  immédiate  des  hémor¬ 
rhagies  ,  c’eft  toujours  une  folution  de  continuité  dans  les 
vaiifeaux  fanguins..  Or  ceux-ci' font  plus  ou  moins  confî- 
idérables,  font  artériels  ou  veineux. L’ouverture  des  petits 
vaiffeaux  ne  caufe  pas  pour  l’ordinaire  de  grandes  &  dé 
dangereufes  hémorrhagies ,  à  moins  qu’ils  ne  foient  arté¬ 
riels  &  fïtués  dans  les  parties  ofleufes  ,  de  maniéré  à  ne 
pouvoir  ni  fe  boucher  d’eux-mêmes,  ni  par  les  fecours  de 
l’Art.  Car  quand  ils  font  en  liberté  ,  ils  fe  contraélent , 
fe  retirent  dans,  les  chairs  &  s’obturent  d’eux-mêmes, 
les  petites  veines  nç  paufent  jamais  d'hémorrhagies  prg« 


K  E  M  $ 

fudiciables ,  â  moins  que  leur  quantité  n’en  compenle  la 
grolfeur.  Les  veines  confidérablês  peuvent  par  leur  ouver¬ 
ture  lailTer  échapper  afiez  de  fang  pour  priver  de  la  vie  , 
mais  aflez  généralement ,  ellesfe  bouchent  d’eiles-mêmes, 
pu  par  le  moyen  des  caillots  Sc  des  chairs  voifines,  dans  le 
tems  de  défaillance  qui  arrive  conftamment  aux  bldTés. 
ies  hémorrhagies  les  plus  périlleufes  font  donc  celles  des 
groflès  arteres;  &  en  effet  elles  font  communément  mor¬ 
telles,  fi  l’on  n’y  remédie  promptement.  Orlesfecours  de 
l’Art  font  différens,  fuivant  les  occafions.  Dans  les  am¬ 
putations  on  fait  la  ligature,  ou  une  forte  compreffion. 
Dans  d’autres  cas  il  fuffit  de  cautérifer  un  peu  la  petite 
artère  ,  quoi  qu’il  vaille  encore  mieux  employer  la  com¬ 
preflion,  s’il  eli  poflïble.  G’eft  dans  les  grandes  plaies  qu’il 
eft  fouvent  plus  difficile  d’arrêter  l’écoulement  de  fang.. 
Et  c’eft  là  auffi  qu’il  faut  toujours  confidérer  s’il  eft  avan¬ 
tageux  de  l’arrêter,  ou  de  le  laifler  couler  ;  de  connoître 
auparavant  quels  vailfeaux  font  ouverts ,  &  de  quelle  con- 
féquence  il  eft  d’en  entreprendre  la  ligature,  oud’en  pro¬ 
curer  la  réunion  pardefimples  comprenions.  Comme  l’on 
ne  peut  rien  donner  de  général  fur  une  maladie  dont  la 
cure  dépend  toute  des  circonftances  particulières ,  c’eft  au 
Chirurgien  inftruit  à  décider  fuivant  les  cas  ,  de  ce  qu’il 
doit  faire,  s’il  faut  ufer  des  cautères ,  des  comprenions , 
ou  de  la  ligature.  &c.  Voyez  Cautere  ,  eomprejjion ,  Li¬ 
gature  G*  plaie. 

HEMORRHOID ALE  externe  ,  ou  Ifchio - 
caverneuse.  (  artère  &  veine  )  C’eft  un  rameau  ,  1er 
premier  des  trois,  que  la  fécondé  branche  de  l’artère 
fionteufe  interne  fournit,  &  qui  paffe  par  lagrande  échan¬ 
crure  feiatique,  fe  glifle  derrière  l’épine  del’ifchion ,  8c 
vient  gagner  la  face  interne  de  la  tubérofité  de  cet  os ,  où 
'  elle  jette  l’artère  hémorrhoïdale  externe  qui  va  fe  diftri- 
buer  au  fphinéler  de  l’anus.  On  l’appelle  auffi  ifchia-caver-i 
neufe ,  parce  qu’elle  envoie  un  rameau  dans  la  cavité  des 
corps  caverneux. 

Ç’eft  cette  artère  qu’on  rifque  de  couper  dans  l’opéra- 
|ion  de  la  lithotomie  ,  quand  onia  pratique  à  l’appareil 
latéral ,  fi  l’inflrument  lithotome  approche  un  peu  trojs 
de  la  tubérofité  de  l’os  ifehion,  A  ij  - 


4  HEP 

Les  veines  hémorrhoïdales  externes  reçoivent  le  fang 
de  l’artère  de  même  nom  &  vont  fe  décharger  dans  les 
veines  iliaques  internes  ,  ou  hypogaftriques. 

Hémorrho'idale  interne  ou  Redicale.  (artère  &  veine) 
C’eft  le  troifieme  rameau  &  le  dernier  que  fournit  l’ar¬ 
tère  mefentérique  inférieure.  On  l’appelle  ainlî  parce 
qu’elle  fe  diftribue  à  l’inteftin  rcétum. 

La  veine  hémorrhoïdale  interne  naît  comme  toutes  les 
veines  ,  de  l’extrémité  de  l’artère  ,  monte  vers  la  veine 
Iplenique,  reçoit  vers  fa  jondion  avec  la  veine  porte,  un 
rameau  veineux  qui  vient  du  duodénum ,  &  va  fe  perdre 
entièrement  dans  la  Iplénique  qui  en  tranfmet  le  fang  à 
la  veine  porte. 

Le  nom  d’hémorrhoïdale  a  été  donné  à  cette  veine  &  à 
cette  artère,  parce  que  c’eft-là  la  veine  qui  fe  tuméfie  & 
forme  les  hémorrhoïdes. 

HEPATIQUE.  Se  dit  de  toutes  les  parties  qui  con¬ 
cernent  le  foie,  appellé  en  latin  Heptir. 

Hépatique.  (  artère  &  veine)  Cette  artère  naît  im¬ 
médiatement  de  la  cœliaque.  C’eft  la  branche  droite 
qui  produit  d’abord  la  pylorique ,  puis  les  gaftriques,  puis 
l’inteftinale,  après  quoi  le  tronc  hépatique  fe  partage  com¬ 
munément  en  deux  ou  trois  branches  principales,  lesquelles 
vont  en  fe  fubdivifant ,  gagner  la  grande  fcilîure  du  foie, 
pénétrent  ce  vifcére  ,  &  s’y  répandent  en  accompagnant 
les  ramifications  de  la  veine  porte. 

Les  veines  hépatiques  naiffent  au  nombre  de  deux , 
trois,  quatre ,  des  extrémités  de  l’artère  difperfée  dans  le 
foie.  Ces  branches  font  plus  ou  moins  confidérables  fui- 
vantleur  petit  ou  leur  plus  grand  nombre,  &  vont  fe  dé¬ 
charger  dans  le  tronc  de  la  veine  cave  afcehdaute  ou  infé¬ 
rieure. 

Les  anciens  donnoient  aufli  le  nom  S  hépatique  à  la 
veine  bafîlique  du  bras  droit,  par  l’opinion  où  ils  étoienc 
que  cette  veine  débarràlToit  le  foie  fpécialement ,  quand 
on  en  faifoit  l’ouverture  pour  en  tirer  du  làng. 

Hépatique,  (conduit)  Il  concourt  à  former  le  canal 
cholédoque.  Voyez  fa  defcription  à  l’article  Choie y 
doque , 


HER  ? 

Hépatique.  (  plexus)  Il  eft  formé  par  les  rameaux  - 
du  ganglion  femilunaire  ,  droit  &  ceux  du  plexus  cœlia¬ 
que  unis  avec  quelques  autres  filets  du  ftomachique.  Ce 
plexus  fç  porte  au  foie,  en  embraifant  comme  une  efpece 
de  gaine  articulaire  l’ artère-hépatique  &  la  veiné  porte  , 
fuit  la  diftnbution  de  ces  vaiifeaux  &  fe  perd  avec  eux 
dans  la  fubflance  de  ce  vifcere.  Il  fournit  desfilets  àla  vé- 
ficule  du  fiel,  aux  conduits  biliaires  ,  au  duodénum,  au 
pancréas  &  aux  capfules  atrabilaires. 

-  Hépatiques.  {  glandes  )  Corps  glanduleux  de  dif¬ 
ferente  groifeur  ,  qui  fe  trouvent  à  la  partie.concave  du 
foie ,  vers  lefinus  de  la  veine  porte.  On  les  regarde  comme 
lymphatiques,  &  du  relie  on  ignore  leur  ufage. 

HEP  ATOCYSTIQÙES.  (tuyaux  )  Bianchi,Profeflemr 
en  Anatomie  à  Turin,  s’imagina  qu’il  devoit  y  avoir  des 
vaiiTeaux  qui  portaffent  la  bile  du  foie  dans  la  véfîcule  du 
fiel,  &  d’autres  qui  la  communiquaient  de  la  véficule  au 
canal  hépatique.  Fondé  là-deffus,  il  reconnoît  des  vâif- 
feaux  hépatocyftiques  qui  font  le  premier  office ,  &  des 
conduits  cyft-népatiques  qui  font  le  dernier.  Mais  après 
un  long  &  mur  examen  ,  M.  Petit  l’Anatomifte  allure 
qu’il  n’a  jamais  pu  les  découvrir,  malgré  même  que  M. 
Winflow ,  par  l’autorité  qu’il  donne  à  fes  affections  en 
Anatomie,  les  lui  ait  fait  obferver  de  plus  près.  Voyez 
Cyjl-hépaeiques. 

HERMAPHRODITE.  Animal  qui  a  la  puiffance 
d’engendrer  en  entier  &  de  concevoir  en  lui  même.  Les 
exemples  d’hommes  vraiment  hermaphrodites  font  très- 
rares.  La  plupart  de  ceux  qu’on  a  pris  jufqu’ici  pour  her¬ 
maphrodites  n’en  avoient  que  les  apparences  ,  &:  ces  ap¬ 
parences  même  n’ont  pas  été  très-exactes.  L’on  a  vu  avec 
les  parties  génitales  externes  du  fexe  féminin ,  la  reffem- 
blance  du  membre  viril ,  dans  quelques-uns  :  un  ou  deux 
tefticules^làns  verge  ,  mais  avec  le  clitoris  dans  d’autres  ; 

&  l’on  a  conclu  que  l’on  avoit  vu  des  hermaphrodites. 
Mais  un  long  &  mur  examen  a  fait  reconnoître  dansbeau- 
coup  de  fujets  que  la  prétendue  verge  dans  les  uns,  n’étant 
point  percée ,  n’étoit  rien  autre  chofe  que  le  clitoris  d’une 
femme,  lequel  étoit  plus  gros.&  plusgrand  que  naturelle- 


HER 

ment  il  ne  devoit  l’être;  que  ces  faux  teftïcules  ne  fépaJ 
Toient  point  de  femence  dans  les  a.Utres ,  &  que  la  con¬ 
ception  en  eux  étoit  impoffible. 

Le  Parlement  deParis  vient  de  condamner  à  porter  les 
habits  du  fexe  féminin,  un  prétendu  hermaphrodite,  le¬ 
quel  fuivant  le  rapport  fait  à  la  Cour,  n’eft  ni  homme  ni 
■femme.  Avec  une  verge  non  percée  ,  il  a  l’urethre  fort 
court ,  un  tefticule  &  une  grande  fente  ;  il  ne  peut  ni  en¬ 
gendrer,  ni  concevoir.  Sans  barbe,  il  a  la  voix  un  peu  fé¬ 
minine  ;  mais  les  cuiifes  &  les  jambes  font  garnies  de 
forts  poils.  En  un  mot  c’eft  une  femme  manquée ,  &  un 
homme  non  achevé.  Comment  cela  s’eft-il  fait  ?  Celui-là 
feullefçait,  qui  a  pofé  les  loix  fuivant  lefquelles  tout 
■s’ordonne  &  s’accomplit. 

Cependant  on  diftingue  quatre  fortes  d’hermaphrodites.' 
1°.  Ceux  qui  font  véritablement  hommes,  ayant  les  par¬ 
ties  de  l’homme  parfaites ,  &  celles  de  la  femme  impar¬ 
faites.  2°.  Ceux  qui  au  contraire  font  femmes  en  effet, 
&ne  fonthommes  qu’imparfaitement.  30.  Ceux  qui  ne 
font  ni  hommes  ni  femmes,  les  deux  fexes  n’étant  point 
dans  leur  perfeéüion  ,  tels  que  celui  dont  nous  venons  de 
parler.  40.  Enfin  ceux  qui  font  effectivement  hommes  & 
femmes,  &  qui  peuvent  fe  fervir  également  des  parties 
génitales  des  deux  fexes. 

HERNIAIRE,  (bandage)  Voyez  Bandage-herniaire. 
Ce  mot  fe  dit  aufîi  d’un  Chirurgien  qui  s’adonne  particu¬ 
lièrement  à  la  cure  des  hernies.  Il  s’applique  encore  au 
-biftouri  qui  fert  dans  l’opération  des  hernies. 

■  HERNIE  ou  HERGNE.  En  générale  c’eft  une  tu¬ 
meur  contre-nature,  caufée  par  le  déplacement  de  quel¬ 
que  partie  molle.  Comme  la  plûpart  des  parties  conte¬ 
nues  dans  le  bas-ventre  font  flottantes  dans  cette  cavité; 
comme  d’ailleurs  le  bas-ventre  efl  des  trois  grandes  cavi¬ 
tés  du  corps  humain  ,  celle  qui  efl  le  moins  exaétement 
•fermée  ,  tandis  qu’elle  efl  très-fujecte  aux  comprenions 
&  aux  efforts,  il  arrive  prefque  toujours  que  la  hernie  le 
forme  au  bas-ventre. Les  inteftins,  i’ellomach,  l’épiploon 
font  les  parties  qui  fe  déplacent  le  plus  ordinairement  & 
•  font  hernies.  Parmi  celles-là  même,  les  inteftins  &  l’o- 


HER  ? 

Sfteatam  font  lç  plus  fujettes  à  fortir  de  leur  place  natu¬ 
relle.  Ce  n’eft  pas  qu’il  foit  extrêmement  rare  de  voir  des 
hernies  de  la  veille  urinaire,  ou  du  ventricule;  l’on  en  a  vu 
déformées  par  le  foie  &  par  la  rate  ;  mais  ces  dernieres 
font  très-peu  fréquentes;  ainfi  nous  nous  en  tiendrons  au 
traitement  des  hernies  ordinaires  connues  fous  les  noms 
d’enterocèle,  d’épiplocèle,  d’entero-epiplocèle,  Scc. 

Quand  la  tumeur  eft  formée  véritablement  par  la  pré- 
fence  d’une  partie  molle  déplacée  ,  la  hernie  s’appelle 
hérnie-vraie  ;  mais  quand  differentes  humeurs  fanguino- 
Ientes ,  purulentes  ou  aqueufes  amaffées  en  forme  d’a- 
poftème,  la  conftituent,  cette  tumeur  alors  prend  le  nota 
de  faujfe-hernie,  ou  d’ hernie-humorale  i.  telles  font  l’hy¬ 
drocèle,  la  pneumatocèle  ,  la  fàrcocèle  ,  la  Cyrfocèle, 
Scc. 

Les  hernies  font  communémentl’efFet  de  quelque  grand 
effort ,  comme  on  lé  voit  arriver  aux  ehfarns'  qu’on  lai/ffe 
trop  crier ,  &  aux  adultes  qui  font  un  .exercice  trop  vio¬ 
lent,  tels  que  les  crocheteurs,  les  charretiers ,  &c.  les  in- 
reftins  dans  les  cas  d’une  a&ion  trop  forte  de  la  part  des 
Hiufcles  du  bas-ventre  font  prelfés,  refoulés,  ils  .cherchent 
a  s’échapper  par  des  endroits  moins  réfiftansy  les  produc-' 
tions  du  péritoine  fe  prêtent,  fe  relâchent ,  les  paflagesfe 
dilatent ,  &  petit  à:  petit ,  ou  par  une  rupture  fïibjte ,  laif- 
fent  échapper  les  parties  qui  font  efforts  pournaffer.  La 
conftituticm  lâche  des  enfans ,  des  femmes ,  de  certains 
hommes ,  facilite  beaucoup  la  fortié  dés  vifoeres  ;  aufli 
voit-on  ces  fujets-Ià  beaucoup  plus  fréquemment  incom¬ 
modés  de  hernies  que  les  perfounes  robuftes,  dont  les 
fibres  font  durcies  par  le  travail  &  rendues  plus  élaftiques 
par  l’aSion. 

Les  anciens  Chirurgiens  ontdonné  des  noms-particuliers 
aux  hernies, félonies  lieux  qu’ ellesoccupoientrde-làl’cmc»»- 
phale  ou  la  hernie  bftbilicale,  Iahernie inguinale  ou 
noc'ele ,  la  herme-er  urâl  e-,  la  hernie  ventrale,'  &e.&fui- 
rant  que  la  hernie  étoit  formée  par  l’ in  t  eft  in ,  ou  par  l’é¬ 
piploon,  féparément  ou  conjointement;  iis  lui  donnoient 
les  noms  d’ enteroeek pd’ épiplocèle  ,  d' ' eriteromphaïe ,  d’i* 
piplomphale ,  d’ entero  -  épiplocch  ,  d’kritéro  -  épiplom* 

A  iy 


HER 

phale ,  &c.  puis  quand  la  partie  déplacée  defcendoit  aufll 
bas  qu’il  étoit  poffible ,  corrune  fi  l’inteftin  fortant  par 
l’anneaudu mufçle  externe,  tomboit  jufques  dans  le  fcro- 
tum,  ou  les  grandes  levres,  la  hernie  félon  eux  étoit,  Sc 
elle  eft  encore  aujourd’hui,  diftinguée  parle  terme  de 
complette.  Elle  étoit  incomplette  quand  la  partie  déplacée 
.  lie  defcendoit  pas  auili  bas  qu’elle  pouvoit  defcendre. 
Tous  ces  noms  différencient  encore  aujourd’hui  les  her¬ 
nies. 

On  djftingue. encore  toutes  ces  hernies,  en  hernie  avec 
étranglement  de  la  partie  déplacée',  &  en  hernie  fans 
étranglement  >  ou  bien  avec  adhérence  ,  ou  làus  adhé¬ 
rence. 

L’on  connaît  l’exiftence  d’une  hernie  par  la  préfence 
d’une  tumeur  Contre  nature  ,  dans  un  endroit  où  il  y-  a 
paflâge.du  dedans  au  dehors  du  corps;  par  une  douleur 
permanente  ,  &  quelquefois  vive,  accompagnée  ou  fuivie 
de  vomiiTement  plus  ou  moins  fréquent;  par  une  fièvre 
fymptomatique -qui  fuit  la  formation  de  la  tumeur;  par  la 
connoiilance  des  caufes  qui  peuvent  produire  une  def- 
cente;  enfin  par  le  rapport  du  malade  qui  confeil'e  être 
lùjet  aux  defcentes,  avoir  fait  un  violent  effort,  ou  porté 
quelque  fardeau  trop  pefant,  &c. 

Pour  le  prognoftic  ,  le  Chirurgien  aura  égard  à  l’âge 
du  malade ,  &  à  la  nature  de  la  defçente.  Si  on  tente  la 
rédaction  à  une  perfonne  jeune,  &  qu’elle  réufîifTe,  on 
peut  promettre  la  guérifon ,  en.  fe  fervant  de  bons  ban¬ 
dages  ;  mais  fi  le  malade  paffe  vingt-cinq  ans,  le' bandage 
fert  plutôt  à  fùpporter  la  maladie  qu’à  la  guérir  radicale¬ 
ment.  Si  la  defçente  eft  formée  par  L’inteftin  feul,  la  ma¬ 
ladie  eft  plus  ou  moins  dangereufe,  fûivant  le  dégré  d’é¬ 
tranglement.  Les  hernies  ventrales  fontmoinspériLleufes 
que.  les’  autres  ;  mais  quand  l’intéftin;eft  gangrené,  la 
hernie,  eft  mortejle  ;  c’eft  ce  qu’iL  convient  d’examiner 
avec  loin,  d’après  les  lignes  qui  annoncent  la  grangrène. 
Voyez  Gangrené.  :  ; 

Quant  à  la  curation  des  hernies  ,  le  Chirurgien  doit 
toujours  tepter  lés  remedes  les  plus  doux  &  les  plus  effi- 
caces  avant  d’en,  venir  à  une  opération.  Il  tentera  donc 


H  O  M  9 

d’abord  de  réduire  la  partie  déplacée  en  faignant  fon  ma¬ 
lade  plus  ou  moins  fréquemment  &  abondament,  fuivant 
fes  forces  &  le  dégré  d’inflammation  de  la  hernie ,  en  ap¬ 
pliquant  fur  la  tumeur  des  cataplafines  fortifians ,.  réfolu- 
tifs  &  aftringens  ;  en  aidant  enfuite  des  mains  la  rentrée 
des  parties  qui  font  hernies.  On  place 'pour  cela  le  ma¬ 
lade  fur  la  partie  oppofée  diamétralement  à  la  defcente  ; 
fi  la  hernie  eft  inguinale ,  par  exemple,  on  le  fait  coucher 
fur  le  dos  ,  la  tête  un  peu  plus  baffe  que  le  corps  ,  les 
cuifTes&les  genoux  à  demi  repliés  ;  puis  avec  les  cinq 
doigts  d’une  main  on  faifit  &  embraffe  la  tumeur;  puis 
par  une  douce  compreffion  on  fait  fenfrer  les  parties  dé¬ 
placées.  Quand  cela  réuflit,  le  Chirurgien  le  connoît  par 
un  léger  cliquetisquel’inteftin  fait  en  rentrant  à  fa  place. 
Il  ne  faut  rien  précipiter,  &  très-fouventil  eft  plus  à  pro¬ 
pos  d’employer  quelque  tems  à  repouffer  ce  s  parties  que 
de  les  meurtrir  ,  en  .le  hâtant  trop  de  les  réduire.  Auffi- 
tôt  que  le  replacement  eft  fait,  le  malade  ne  fent  plus  de 
douleur;  cependant.il  ne  fufEt  pas  au  Chirurgien  de  l’a¬ 
voir  fait,,  il  doit  encore  empêcher  la  rechute.  Pour  cela 
inappliqué  &  fait  porter  long-tons  des  bandages.  Voyez; 
Inguinal. 

Souvent-ces.fecours  fufEfent ,  fur-tout  vis-à-vis  des  en- 
fans  &  des  perfonnes  dont  les  hernies  rentrent  aifément. 
Quand  les  enfkns  font  à  la  mammelle  &  non  encore  nets  , 
il -faut.  les  changer  tous  les  joursde  bandages.  Quant  à 
ceux  qui  font  plus  âgés  ,  qui  courent  &  agiilent,  il  con¬ 
vient  de  leur  en.  faire  porter  de  plus  fermes.  A  leur  égard 
on  ufera  de  brayers.  Voyez  B  rayer. 

Mais  fi  le  taxis. ou  Ample  réduftion  ne  fe  fait- pas  au 
gré  du  Chirurgien;,  fi  la  maladie  menace  gangrène 
qu’enfin  tout  autre  fecours  lent  foit  périlleux ,  il  faut 
alors  fe  déterminer  :à;çouper  les  tégumens ,  &  à  lever  les, 
obftacles  qui  s’oppofent  à  la  rentrée  des  parties  déplacées, 
"Voyez  BubonoiÛe ,  Exomplale  ,  & c. 

.  HEflNIEUX,  Qui  tient  de  la  nature  .des  hernies, 
ou.qui  eft  fujet  aux hernies. 

HOMME.  L’homme  eft  une  créature  douée  de  rat¬ 
ion,  compofée  d’un  corps  organifé,  &  d’une  fubftance  fpi- 


tto  H  0  M 

rituelle  qu’on  ap  pe  11c  ame.  Le  corps  faitproprement  l’ ob¬ 
jet  de  la  Médecine  &  de  la  Chirurgie.  Tout  ce  qui  fc 
p  a  fie  dans  le  corps  de  l’animal ,  vivant ,  fain  ou  malade, 
doit  être  connu  de  celui  qui  entreprend  de  le  conferver. 
L’homme  diffère  de  tout  autre  animal ,  non-feulement 
par  l’efprit,  mais  encore  par  la  ftructure  defon  corps. 
Il  a  faim  &  foif ,  éprouve  des  fenfations  &  des  pallions 
phyliques  comme  eux  ,  mais  il  réfléchit  &  penfe  ,  &  Ion 
ame  influe  beaucoup  for  la  condition  de  fon  corps.  Il 
marche  lur  la  terre  j  pofé  fur  deux  pieds ,  la  tête  élevée , 
regardant  en  haut ,  &  diffère  en'  cela  feul  de  tout  autre 
animal. 

Comme  il  fe  repaît  d’alimens  moins  cruds  &  moins 
grofliers  ,  que  certains  animaux  ,  &  qu’il  ne  les  avale 
pas  entiers ,  comme  d’autres  ,  il  n’a  pas  befoin  de  gé- 
fier  ,  ou  de  plufïeùrs.  eftomachs  pour  les  diriger.  Le  de¬ 
dans  de  fon  ellbmach  eft  tout  plein  de  glandes ,  lefqueiles 
par  fon  mouvement  continuel ,  verfent  un  lue ,  qui  dé¬ 
trempant  les  viandes  ,  en  tire  une  teinture  qu’on  ap¬ 
pelle  chyle.  Les  alimens  ainfi  préparés  ,  font  portés  par 
la  contraction  du  ventricule  dans  les  inteftins  ,  doués 
d’un  mouvement  vermiculaire  ,  qui  les  porte  à  leur  ex¬ 
trémité.  Cependant  ,  les  alimens  fouffrent  plulieurs 
changemens  :  car  ils  femblent  déjà  fe  décharger  au  tra¬ 
vers  deT’eftomacR  d’une  humeur  aqueufe,  laquelle  tom¬ 
bant  dans  la  cavité  de'  l'addomen  ,  entre  dans  la  veflïe 
d’üne  maniéré  inconnue  :  enfuite  ces  alimens  fe  mêlent 
dans  les  inteftins  ,-  avec  la  bile  ,  &  le  fuc  pancréatique  , 
&  s’y  déchargent  dans  toute  la  longueur  des  inteftins, 
du  chyle  ,  au  travers  des  inteftins  ,  •  où  aboutiflènt  les 
veines  lactées  ,  lefqueiles  le  portent  dans  leréferyoir  de 
Pecquet ,  &  de  là  par  le  conduit  thoraçhique  ,  le  long 
des  vertèbres-  ,  dans  la-  veine  ;  fouclaviere  gauche  , 
par  où  il  entre  dans  la  veine  cave  ,  &  circule  avec  le 
fang.  . 

<  Il  urine  ,  eft  de  deux  fortes  ;  la  première  ,  que  l’on 
rend  peu  après  avoir  bu  ,  eft  claire,  &  à  fou  vent  l’odeur 
de  ce  qu’on  a  mangé  éirbfl  ;  par  fon  propre  poids  elle 
travérfe  les  pores  du  ventricule  ,  &  tombe  dans  l’abdo^ 


HO  M  II 

men ,  d’où  elle  pénétre  les  pores  de  la  velfie  ;  l’autre 
d’une  couleur  plus  foncée  ,  &  chargé  de  fel  ,  &  d’au» 
très  excrémensdu  fang  ,  étant  portée  dans  les  reins  avec 
le  fang,  parles  arteres  émulgantes ,,  s’y  fépare  du  fang, 
&  eft  portée  par  les  uretères  au  fond  de  la  velfie  ,  dans 
•laquelle  elle  entre  par  des  conduits  connus  ,  &  s’é¬ 
coule  avec  le  relie  de  l’urine  par  l 'urethre. 

Le  cœur  eft  compolé  de  deux  mufcles  ,  l’un  inté¬ 
rieur  &  l’autre  extérieur  ,  dont  les  fibres  vont  direcle- 
meritde  la  bafe  du  cœur  à  fa  pointe  5  &  l’autre  ,  dont 

■  les  fibres  ,  qui  vont  aulfide  la  bafedu  cœur  à  fa  pointe  • 
•font  une  fpirale  autour  du  cœur.  Ces  deux  mufcles  font 
propres  à  produire  deux  mouvemens  contraires;  l’un 
par  lequel  le  cœur  s’accourcilTant ,  &  s’èlargiflant,  re¬ 
çoit  le  fang,  pendant  que  par  l’autre  mouvement ,  s’al¬ 
longeant  &  fe  rétiécilïànt ,  il  rejette  le  fang  dehors. 

Le  cœur  des  Quadrupèdes  ,  &  des  -Oifeaux ,  eft  aulîî 
compofé  de  deux  ventricules  ;  le  droit  reçoit  par  la 
veine  cave  ,  le  fang  qui  vient  des  extrémités  du  corps, 
&  le  renvoie  par  le  canal  artériel  dans  les  poumons  ;  le 
gauche  reçoit  par  le  canal  veineux  ,  le  fang  qui  vient 
des  poumons,  &  le  renvoie  par  tout  le  corps  par  V  aorte , 
non  pas  par  la  feule  forcé  des'  vibrations  ,  mais  parce 
que  les  artères  ,  qui  n’en  font  qu’un  prolongement  , 
fe  dilatant,  Si  fe  refferrarit1  continuellement  ;•  chaffent 
:  le  fang  jUfques  aux  extrémités  du  corps  :  mais  dans  Içs 

■  animaux  qui  n’ont  point  encore  refpiré  ,  &  ,  dit-on  , 
dans  quelques  amphibies  ;  quand  "ifs  plongent-,  le  fang 

•  ne  circule  pas  par  les  poumons  ,  mais  pâlie y’eri  partie , 
diredemënt-  du  ventricule-droit  au  ventricule ’gàuchèg 
par  le  trou  ovale  ,  St.  en  partie  par  le  canal  de  commu¬ 
nication  dé  l’ attire  pulmonaire ,  dans  le  tronc  afeen- 

'  dant  de  l’aorte  :  mais  ces  pàlTagës ,  aulfi  bien  queToa- 
raque ,  fe  ferment,  &  fe  defféchent  aulfi-tôt' ’  que  *lës 

•  animaux  font  nés  ,  &  ont  refpiré. 

Puifque  dans  les  animaux,  que  l’on  nomme  parfaits -, 
le  fang  circule  tout  par  les  poumons  ,  leur  mouvement 
ne  fçauroit  cefler  ,  làus  que  la  circulation  du -fang  ne 
-  celle  aulfi  ;  ce  qui  eft  un  des  Ufages  de  là  réfpïràtioiï. 


31  H  O  M 

l’on  pourroit  même  conjecturer  de  là  ,  que  la  refpira- 
tion  eft  la  caufe  de  la  circulation  du  fang  }  mais  dans 
ceux  ,  dont  le  fang  fe  mène  lentement ,  comme  les 
tortues  ,  les  grenouilles ,  les  vipères  ,  les  poiffons  ,  qui 
tranfpircnt  peu  ,  qui  vivent  long-temps  fans  manger  ,  & 
qui  ne  refpirent  que  fort  lentement  ;  il  n’y  a  qu’une 
partie  de  leur  fang  qui  paU'e  par  leurs  poumons. 

Les  glandes  de  differentes  figures  ,  &  de  différentes 
couleurs  ,  pleines  de  veines  &  d’artères ,  fervent  à  filtrer 
ou  à  féparer  du  fang  certains  fucs  ;  non  pas  tant  à  caufe 
de  la  figure  de  leurs  pores,  que  fuivant  la  nature  des 
fucs ,  dont  ces  glandes  ont  été  premièrement  imprégnées. 
Le  cerveau  fert  à  filtrer  le  fuc  nerveux  ,  ou  les  elprits 
animaux ,  que  l’on  ne  connoîr  que  par  raifonnement  ; 
&  par  conféquent  ,  toute  obftrudion  des  nerfs,  n’of- 
fenfè  point  la  partie ,  qui  eft  entre  l’obftruétion  &  le 
cerveau  ,  mais  bien  celle  qui  eft  aurdeffous  de  l’obf- 
truéHon.  De  la  rate  ,  il  fort  par  le  conduit  appelle  vas 
breve ,  un  fuc  qui  fe  décharge  dans  l’eftomach,  &  qui 
eft  peut-être  de  quelque  ufage  pour  la  digeftion.  Du 
foie ,  il  fort  la  bile  ,  qui  fe  déchargé  dans  la  véjicule  du 
fiel ,  &  delà  par  deux  conduits  différens  ,  une  partie  re¬ 
tourne  dans  le  foie  ;  &  l’autre,  entre  dans  l’inteftin 
jéjunum .  fin  pancréas  ,  fort  un  fuc  qui  fe  décharge  dans 
le  duodénum  ,  &  les  reins  fervent  à  filtrer  l’urine. 

L’eftomach.efttout  plein  de  glandes,  qui  fe  déchargent 
d’un  fuc  qui  fert  à  la  digeftion  ;  les  glandes  parotides , 
diftillent  la  falive ,  &  dans  le  Pivert ,  qui  vie  de  mou- 
cberqnS;, qu’il  prend  avec  fa  langue,  ces  glandes  diftil- 
’lent  un  fuc  vifqueux  ,  comme  de  la  glue.  Il  y  a 
des  glandes  proche  de  toutes  les  jointures  des  os,  d’où 
il  fort  une.  limphe  quien  facilite  le  frottement  ;  il  y 
en  a  au  coin  des  yeux  ,  qui  donnent  une  humeur  qui 
Iqs  humeéle  ,  &  qui  eft  la  matière  des  larmes:  la  peau 
en  eft  toute  pleine  ,  &  le  fang  fe  décharge  de  fes  féro- 
fités- par.  la  fueur.  Quelques  animaux  ne  fuent  point , 
comm  e  le  chien  &  la  plupart  des  reptiles  &  des  poif- 
fons  ;  d’autres  tranfpirent  fort  peu,  d’où  .vient  qu’ils 
confumenr  peu  de  leur  fubftance  ,  &  peuvent  jeûner 


H  O  N  13 

long-temps  ;  au  lieu  que  les  hommes ,  dont  la  peau  eifc 
moins  compacte  ,  rendent  plus  de  la  moitié  deleur  nour¬ 
riture  par  la  tranfpiration  ,  &  font  de  tous  les  ani¬ 
maux  ceux  qui  peuvent  le  moins  jeûner. 

Tous  les  vifcères  ont  une  tunique  particulière,  qui 
les  enveloppe  ,  laquelle  en  fe  relferrant ,  &  fe  dilatant, 
par  une  elpéce  de  fyftole  &  de  diaftole ,  fait  fortir  de 
ces  vifceres  une  humeur.  Le  pancréas ,  le  foie  &  la  rate, 
qui  en  rendent  peu  ,  ne  font  enveloppés  que  d’une  tu¬ 
nique  fort  mince ,  au  lieu  que  les  reins ,  qui  rendent 
une  grande  quantité  d’urine  ,  font  enveloppés  d’une  tu¬ 
nique  double  &  épailfe.  Le  cerveau  eft  enveloppé  de  la 
dure-mere  ,  qui  envoie  par  fa  contraction  des  efprits  ani¬ 
maux  par  tout  le  corps. 

Les  nerfs  font  les  organes  des  fens  ,  &  l 'attouchement 
qui  eft  le  fens  le  plus  général,  &  auquel' on  peut  rap¬ 
porter  tous  les  autres ,  n’eft  autre  chofe  que  l’extrémité 
des  nerfs,  répandus  par  tout  le  corps  ,  laquelle  étant 
ébranlée ,  par  quelque  objet  extérieur  ,  fi  le  nerf  eft  re¬ 
lâché  ,  foit  faute  d’efprits,  comme  dans  le  fommeil ,  ou 
à  caufe  de  quelque  obftruélion ,  qui  empêche  que  les  et-, 
prits ,  qui  partent  du  cerveau  ,  ne  viennent  le  remplir  , 
comme  dans  les  paralytiques  ;  alors  ce  mouvement  ne 
palfe  pas  plus  loin  ,  &  l’ame  n’a  aucune  perception  de 
l’objet  ;  mais  fi  le  nerf  eft  tendu  par  les  efprits  qui  le 
rempliffeut  ,  alors  ce  mouvement  fe  communique  au 
cerveau ,  qui  eft  le  fiége  du  fens  commun  ,  &  fait  que 
l’ame  apperçoit  l’objet ,  &  le  lieu  où  l’objet ,  agit  d’une 
maniéré  inconnue ,  fans  appercevoir  le  mouvement  des 
nerfs,  par  lemoïen  defquels  elle  n’apperçoit  les  objets, 
ni  ce  qui  fe  palfe  dans  ces  nerfs ,  quand  elle  veut  pro¬ 
duire  quelque  mouvement. 

HONTE  LISES.  (  artères  &  veines  )  Il  y  a  trois  artères 
de  ce  nom.  La  honteu fe  interne  ,  la  grande  ,  &  la  pe¬ 
tite  honte u Je  externes. 

La  honteufe  interne  eft  la  quatrième  des  branches 
quinailfent  de  l’iliaque  interne  ou  hypogaftrique.  Elle  fe 
partage  en  deux  ,  près  de  fon  origine.  La  première  bran¬ 
che,  fournit  des  rameaux  aux  véficules  léminales ,  aux 


Ï4  H  O  R 

proftates,  &  fort  du  baflin,  au  deflous  de  la  fymphife  des 
os  pubis  ,  pour  fe  diftribuer  à  la  verge  le  long  des  corps 
caverneux  dans  l’homme ,  à  la  matrice  &  aux  parties  voi- 
fines  du  vagin  dans  la  femme  ,  &  fe  nomme  la  grande 
honteufe  externe.  La  fécondé  branche  fort  du  baffin ,  par 
la  grande  échancrure  feiatique  ,  glilfe  derrière  l’épine 
de  l’ifchium ,  vient  gagner  la  face  interne  de  la  tubé- 
rolité  do  cet  os  ,  &  fournit  pour  l’ordinaire  trois  ra¬ 
meaux.,  dont  lé  premier  eft  l’hémorrhoïdale  externe. 
Les  autres  vont  fe  perdre  dans  le  tilfu  fpongieux  de/ 
l’urethre,  &  dans  la  cavité  des  corps  caverneux. 

La  petite  honteufe  externe  naît  de  l’artère  crurale. 
C’eft  le  premier  des  trois  rameaux  que  cette  artère  jette, 
dès  fa  fortie  du  bas-ventre.  La  petite  honteufe  commu- 
nique  avec  la  grande  externe  fe  perd  avec  elle  dans 
les  parties  deftinées  à  la  génération. 

Il  y  a  deux  veines  honteufes  ;  l’une  interne,  l’autre 
externe  ,  qui  nailfent  où  finiflent  les  artères,  &  vont 
en  montant ,  comme  celles-ci  defeendent ,  fe  jetter  , 
l’interne  immédiatement ,  &  l’externe  par  le  moïen  de 
l’interne  ,  dans  les  iliaques  internes. 

HONTEUX.  Se  dit  des  parties  qui  concernent  les 
organes  de  la  génération  ,  que  l’on  a  allez  bifarrement 
appellées  honteufes  ,  en  même  tems  que  nobles.  Voyez 
Génitales. 

HOQUET.  Lorfque  les  matières  âcres,  arrêtées  à 
l’orifice  fupérieur  de  l’eftomach ,  le  picotent  &  l’irri¬ 
tent,  cela  caufe  dans  les  nerfs  des  mouvemens  convul- 
fifs  ;  ces  mouvemens  palfent  dans  le  diaphragme  voifin, 
ce  mufcle  agité,  chalfe  l’air  du  poumon  ,  l’air  chalfé 
fortant  rapidement  par  la  glotte  ,  heurte  contre  l’épi¬ 
glotte,  &  produit  le  fon  qui  fait  le  hoquet. 

HORDÉIFORMES  (  Ganglions  )  M.  Vieulfens  a 
donné  ce  nom  à  de  petits  ganglions  que  forme  le  nerf 
intercoftal  entre  chacune  des  vertebres  dans  tout  fon 
trajet.  Apparemment  parce  qu’il  a  cru  trouver  dans  ces 
petites  parties  quelqu’image  d’un  grain,  d’orge. 

HORS  DE  RANG.  Nom  que  l’on  donne  au  qua¬ 
trième  os  de  la  première  rangée  du  carpe ,  parce  qu’il 


H  ITM  if 

®’eft  pas  placé  dans  la  même  direction  que  les  autres, 
mais  fur  le  cunéiforme,  fur  lequel  il  fair  une  éminence 
que  l’on  apperçoit  à  la  partie  interne  du  carpe  qui  ré¬ 
pond  au  petit  doigt.  Voyez  Pijîfirme. 

HOUPPE  DU  MENTON.  M.  Lieutaud  eft  l’inven¬ 
teur  de  ce  nom  ,  &  il  l’a  donné  à  toute  cette  malle 
mufculaire  qui  recouvre  le  menton  >,  &  que  les  Anato- 
miftes  qui  l’ont  précédé  ,  connoiiToient  fous  le  nom  de 
mufcle  mentonnier  ou  quarrè.  Il  eft  le  premier  qüi  ait 
bien  développé  fa  ftruéture.  Cette  mafle  forme  deux 
mufcles  féparés  par  le  ligament  de  la  lèvre  inférieure, 
qui  monte  tout  le  long  de  la  fymphife.  Le  mufcle  de 
chaque  côté  prend  naillance  des  inégalités  de  la  folle  du 
menton  au-deflbus  des  gencives  ,  entre  la  faillie  que  fait 
l’alvéole  de  la  dent  "canine ,  &  la  ligne  d’union.  De-li 
fes  fibres  fe  répandent  en  tout  fens  comme  autant  de 
raïons.  Celles  du  milieu  font  les  plus  courtes ,  &  vont 
directement  à  la  peau  du  menton.  Celles  qui  font  à  la 
circonférence  ,  font  inclinées  à  proportion  de  leur  éloi¬ 
gnement  du  centre.  Les  fupérieures  vont  fe  rendre  à 
toute  la  lèvre  inférieure.  Suivant  M.  Petit  l’Anatomif- 
te,  les  fibres  de  ce  mufcle  qui  vont  fe  rendre  à  la  peau 
pénétrent  entre  celles  du  mufcle  quarté. 

Lorfque  la  houppe  du  menton  fe  contracte ,  elle  tend 
à  élever  la  lèvre  inférieure  ,  &  on  voit  pendant  cette 
contraction,  fur  la  peau  du  menton,  une  grande  quan¬ 
tité  de  petits  enfoncemens  qui  font  faits  par  les  fibres 
de  la  houppe  qui  s’y  terminent. 

j Houppes  iierveujes.  Voyez  Mammclons  de  la  peau ’ 
HUMBLE.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  abbaillêur 
de  l’œil ,  parce  qu’il  fait  regarder  la  terre ,  ce  que  l’on 
prend  pour  une  marque  d’humilité.  Voyez  Abbaijfeur. 

HUMERALE  (Artère).  Cette  artère  naît  de  l'artère 
brachiale,  immédiatement  au-delfousde  la  thorachique 
inférieure.  Elle  émbraffc  le  corps  de  l’humerirs ,  &  fe 
porte  de  dedans  en  dehors,  en  donnant  quelques  ra¬ 
meaux  aux  parties  vojfines  ,  &  vient  fe  diftribuer  ait 
■  deltoïde  en  fe  gliffant  foqs  ce  mulcle. 


ï6  HUM 

HUMERUS.  Nom  que  l’on  donne  à  l’os  qui  forme 
le  bras, 

C’eft  le  premier  &  le  plus  grand  des  os  de  lextré- 
mité  fupérieure.  Il  eft  irrégulièrement  cilindrique ,  & 
placé  entre  l’omoplate  &  l’avant-bras.  On  le  divife  en 
corps  &  en  extrémités. 

L’extrémité  fupérieure  fe  termine  par  une  éminence 
arrondie,  recouverte  d’un  cartilage  très-poli.  Onlui  donne 
le  nom  de  tête  :  au-delfous  ,  l’os  eft  étranglé  ,  &  on  ap¬ 
pelle  cet  étranglement  le  col  de  l’ humérus. 

Au-deifous  de  la  tête  ,  on  trouve  deux  tubérolïtés 
confidérables.  La  plus  grofle  eft  en  devant ,  elle  femble 
fe  continuer  fur  la  furfâce  de  l’os  par  une  ligne  qui  deC 
cend  jufqu’à  fa  partie  moïenne.  Cette  tubérolité  porte 
plufieurs  empreintes  mufculaires. 

La  fécondé  eft  plus  faillante,  quoique  plus  petite ,' 
&  placée  plus  en  dedans.  Elle  ne  porte  qu’une  empreinte 
mufculaire,  &  paroît  aulli  fe  continuer  par  une  ligne 
qui  defcend  fur  la  furface  de  l’os ,  mais  beaucoup  moins 
loin  que  la  précédente. 

Ces  deux  tubérolïtés  font  féparées  l’une  de  l’autre  par 
une  lïnnofité  qui  porte  le  nom  de  bicipitale ,  parce 
qu’elle  livre  palfage  à  un  des  tendons  du  mufcle  bi¬ 
ceps.  Elle  fe  continue  le  long  de  l’os  jufqu’à  environ 
la  quatrième  partie  de  fa  longueur ,  &  fe  termine  par 
une  empreinte  mufculaire  aflez  confidérable,  &  plus 
ou  moins  raboteufe.  Les  deux  bords  de  cette  finuofité' 
font  formés  par  le  prolongement  des  deux  tubérolïtés 
dont  nous  venons  de  parler.  On  remarque  dans  les 
lieux  où  ils  fe  terminent ,  plufieurs  empreintes  mufcu¬ 
laires. 

Le  corps  de  l’os  eft  cilindrique.  Vers  fon  milieu  on 
voit  une  empreinte  mufculaire  raboteufe  ,  &  comme 
fourchue.  Une  déprelfion  oblique  qui  eft  tout  auprès, 
&  un  peu  en  dehors ,  fait  paroître  cette  partie  comme 
torfe. 

L’extrémité  inférieure  eft  large,  applatie  ,  &  un  peu 
courbée  en  devant.  On  y  remarque  deux  apophyfes 
qui 


HUM..  *7 

qui  portent  le  nom  de  condiles  ;  l’une  eft  interne  8c 
î’âutre  externe.  Le  condile  interne' eft  inégal  ,  court  , 
fort  Taillant ,  &  répond  précifément  au  milieu  de  la  tête 
de  l’os.  Le  condile  externe  a  la  forme  d’une  crête  oblon- 
gue,  raboteufe  ,  &.  répond  à  la  groil'e  tubérofité  de 
l’extrémité  fupërieure. 

Entre  les  deux  condiles  deftinés  à  l’infertion  des  muf- 
cles.j'on  remarque  trois  autres  éminences  deftinées  à 
l’articulation  du  bras  avec  l’avant-bras.  Il  y  en  a  deux 
qui  font  féparées  l’une  de  l’autre  par  unépétite  cavité,, 
ce  qui  repréfente  allez  bien  une  poulie  ordinaire.  Ces 
deux  éminences  reçoivent  le  cubitus.  La  troilîéme  eft 
un  peu  arrondie  en  forme  de  tête  ;  elle  eft  un  peu  ap¬ 
puyée  fur  le  condile  externe ,  &  s’articule  avec  le  ra¬ 
dius. 

On  remarque,  encore  à  l’extrémité  inférieure  trois 
cavités,  dont  deux  font  antérieures,  &  une  poftérieure. 
Des  deux  premières,  l’une  eft  au-delTus  de  la  poulie, 
&  l’autre  au-deiîus  de  la  petite  tête.  La  troilîéme  eft 
beaucoup  plus  conlidérable. 

_  Cet  os  eft  formé  ,  à fes  extrémités,  de  fubftance  fpon- 
gieufe  ,  recouverte  d’une  petite  lame  de  fubftance  com- 
paéle  qui  livre  paffage  à  lin  grand  nombre  de  petits  vaif- 
feaux.  Le  corps  de  l’os  eft  formé  de  fubftance  compare 
fort  épaiffe  ;  il  eft  creux  dans  cette  partie ,  &  on  re¬ 
marque  dans  fa  cavité  ,  de  la  fubftance  réticulaire  pour, 
foutenir  la  moelle. 

Dans  l’enfant  les  deux  extrémités  font  épiphyfes. 

L’os  du  bras  eft  articulé  par  fa  partie  fupérieure  avec 
l’omoplate.  Cette  articulation  eft  environnée  d’un  fort 
ligament  capfulaire ,  qui  s’attache  par  une  de  fës  ex¬ 
trémités. ,  tout  autour  du  bord  de  la  cavité  de  l’omo¬ 
plate  ,  &  par  l’autre  au:  col  de  l’humérus.  Ce  ligament 
eft  percé  dans  l’endroit  qui  répond  à  la  finuofité  bici¬ 
pitale  ,  pour  laiffer  pafler  le  tendon  de  la  longue  por¬ 
tion  du  biceps  qui  paffe  dans  l’articulation,  &  fort  par 
cet  endroit.  On  remarqué  fur  le  ligament  capfulaire  d’au-' 
très  bandes  ligamenteufes  très-fortes,  qui  y  font  adhé- 

D.  de  Ch.  Ternit  II,  B 


«ft  BYD 

tentes  ,  &  femblent  y  avoir  été  ajoutées  pour  en  aug# 
inenter  la  force. 

Son  extrémité  inférieure  s’articule  avec  l’avant-bras, 
it  cette  articulation  eft  fortifiée  par  un  ligament  cap. 
fulaire  ,&  par  deux  troulfeaux  de  filets  ligamenteux 
ramaffés  enfemble  à  leur  extrémité  qui  s’attache  au 
condile. 

M.  Winflow  eft  le  premier  qui  ait  fait  connoître 
la  véritable  pofition  de  cet  os,  ce  qu’il  eft  abfolument 
néceffaire  de  bien  retenir  pour  en  pouvoir  réduire  les 
fraélures.  Lorfqu’on  le  confidere  dans  fa  fituation  na¬ 
turelle  ,  c’eft-à-dire ,  couché  le  long  du  corps ,  la  pau¬ 
me  de  la  main  en  dedans  .  la  tête  eft  tournée  en  ar¬ 
riéré  &  en  dedans  ,  la  greffe  tubérofité  es  dehors  &  en 
devant ,  le  condile  externe  eft  tourné  autant  en  devant 
qu’en  dehors ,  &  l’interne  eft  autant  en  arriéré  qu’en 
dedans. 

HYDATIS.  Tumeur  qui  fe  forme  à  la  paupière  fiipé- 
lieure.  C’eft  un  Kiite  rempli  de  graillé  ou  de  matière 
graiffeufe  femblable  à  du  fuif;  d’oà  il  réfulte  une  efpéce 
de  ftréatome  qui  . paraît  d’avantage  quand  l’œil  eft  fermé, 
que  quand  il  eft  ouvert.  Cette  tumeur  eft  ronde  8t 
plate  s  elle  approche  beaucoup  de  la  nature  des  loupes. 

Au  refte,  la  méthode  curative  eft  la  même.  On  tente 
de  la  fondre  en  appliquant  delfus  pendant  longtemps  un 
emplâtre  de  diabotanum.Souvent  ce  ièul  remède  réuffit  ; 
cependants’ilétoit  infuffifant,  fi  la  matière  au  lieu  defe 
fondre ,  devenoit  de  plus  en  plus  èpaifîe,  fi  la  tumeur 
groffiffôk ,  il  faudrait  en  venir  à  l’opération ,  &  l’em¬ 
porter  avec  fon  Kifte,  comme  on  ferait  une  loupe.  On 
tient  la  paupière  ferme ,  foit  avec  le  fpeculum  oculi, 
foit  avec  le»  doigts;  on  Fait  une  incifion  à  la  peau  fui- 
vant  la  reélitude  des  fibres ,  en  prenant  garde  de-  ne  pas 
ouvrir  le  fac  qui  contient  l’humeur;  on  tire  le  tout  en. 
femble ,  ce  qui  fe  pratique  avec  afîêz  de  facilité  ;  car  la 
tumeur  étant  découverte  ,  pour  peu  qu’on  la  preffe  par 
les  côtés ,  elle  fê  manifefte  au.dehors , &  avec  une  aîrigne 
©n  la  fait  fbrtir  toute  entière:;  on  traite  enfuite  la  plaie 


h  y  p  if 

3e  la  maniéré  qu’on  foigne  celles  qui  ont  lieu  après  l' ex¬ 
tirpation  des  loppes.  Voyez  Loupe. 

HYPRËhlTEROCELE.  Hernie  du  fcrotum  cauféç 
par  la  chiite  de  î’jnteffin  &  la  préiènce  d’eaux  qui  s’y 
trouvent  auffi  renfermées,  plie  fe  guérit  à  la  maniéré  des 
autres  hernies  ;  particulièrement  comme  l’enterogèie  ïç. 
l’hydrocèle.  Voyez  Enterocele  &  Hydrocèle. 

HYDROCELE.  Tumeur  du  fcrotum  produite  par 
un  amas  de  fçrofité  d^ns  fes  rpernbranes.  Ç’ell  une  faufle 
hernie  qui  fe  traite  comme  les  hydropifies  dont  elleformp 
une  efpéce. 

Quand  les  rçmédgs  intçtnes  &  externes  ont  été  infuffi. 
fans  pour  évacuer  les  eaux  contenues  dans  le  fcrotum ,  il 
faut  en  venir  à  la  cure  Ohirurgipale,  c’eft-à-dipe  à  l’opé¬ 
ration.  Il  s’agit  de  /tonner  jfiue  px  eaux  par  l’ouverturq 
du  fac.  Qr  cette  ouverture  fe  faifoit  autrefois  avec  une 
lancette ,  ou  par  pu  féjan ,  ou  par  de§  cauftiques  ;  aujour- 
d’hui  l’on  préféré,  le  trocar.  Cet  inftrum.ent  reifemble 
au  trocar  dont  qh  fait  ufage  dans  la  p.araçenthpfe  de 
de  l’pbdç>men ,  excepté  qu’il  pft  un  peu  plus  petit  ;  dÿ 
refte  on  l’ emploie  de  la  mêiqp. manière.  Voyez  tracar. 

Après  avoir  relpyé  le  .fcrotum  avec  la  main  gauche, 
le  Chirurgien  le  prefle  un  peu  de  haut  en  bas ,  afin  que 
les  eaux  pouffent  yers  la  partie  inférieure  ou  il  va  faire 
fa  pondion.  Quapd  la  pe^U  e|t  affez  remplip  tendue;, 
il  enfonce  tout  4’un  cqpp  fon  trocat ,  &  la}flant  la  ca¬ 
nule  dans  la  plaie ,  il  retire  le  fer-  de  i’inftrumeut,  Sç 
1  aille  évaGupr  le§:e_aux  firiyant  les  régies  prefçrjtes  à  l'ar- 
Ï  cic  paraccnthefe;  c’df-à-dire .  petit  à  petit ,  ï:  d’ioccr- 
valle  en  igtprvpllp,  ftyant  foin pqpr  cet  effet ,  de  Jour 
cher  la  canule  avec  un  pecit -tampon  de  charpie.  Lorfque 
i’eau  s’eft  entiésemept  l’on  met  pour  topt  appa¬ 

reil  une. emplâtre  de  cérufe  fur  l’oiiy.erture  faite  par  Ifinff 
trament.  Cefte  opération  n’eft  que  palliative  (Sf  ,n’ em¬ 
pêche,  p§int:  [es  e^qx  de  s’^mgjfTer  de  îjouvepii.-EQur  gué¬ 
rir  r^ifgleHtint,  il  faudrait  fç  fervir  des  cauftiqftas. 
Après  avoir  pr|p§té  le  mal.adepar  les  remèdes  généraux, 
on  applique  une  .traînée  de  qajjfèges  potentiels  le  long 
de. la  tumeur,  §i  qu§nd  k§  cautères  figt-fait le.ur  s$Eêt,  ÿ. 

B  îj 


'2.0  H  Y  D 

faut  fur  l’efcarre  ouvrir  la  tumeur  dans  toute  fa  longueur, 
&  jufqu’au  fond  du  fcrotum ,  afin  qu’il  ne  relie  point  de 
fac.  On  emplit  la  plaie  de  plumaceaux,  on  procure  la 
fuppuration  qui  entraîne  les  efcarres  &  les  membranes 
altérées  par  le  féjour  des  eaux.  Il  faut  dans  cette  opéra¬ 
tion  fe  donner  de  gardé  de  toucher  aux  tuniques  pro¬ 
pres  du  tellicule. 

Quand  toutes  ces  parties  ont  fuffilamment  fuppuré, 
que  la  plaie  eft  bien  mondifiée ,  on  travaille  à  procurer 
une  bonne  citatri.ee  qui.  fe  fait  par  l’union  du  tellicule 
au  fcrotum  &  aux  membranes ,  lefquels  fe  joignent  tel¬ 
lement  enfemble,  qu’il  ne  relie  plus  de  vuide  entre  ces 
parties. 

Cette  méthode  eft,  félon  M.  Dionis,  la  meilleure  & 
la  plus  sûre  ;  elle  feroit  aulfi  à  préférer ,  fi  elle  n’étoit 
pas  la  plus  longue  &  la  pfus  douloureufe.  Les  Chirur¬ 
giens  fouvent  la  propofent  inutilement ,  &  font  obligés 
c’en  revenir  au  Trocar. 

HYDROCEPHALE.  Hydropifie  de  la  tête.  Cette 
maladie  eft  prefque  incurable  li  elle  ne  l’eft  pas  tout-à- 
fait.  Quand  les  médicamens  internes  recommandés  dans 
Thydropifie  en  général  n’ont  pas  réufii',  il  faut  recourir 
au  trépan.  Voyez  Trépan. 

HYDROENTEROMPHALE.  Hernie  mixte  de  l’om¬ 
bilic,  dans  laquelle  l’inteftin  qui  fait  tumeur  fe  trouve 
accompagné  d’un  amas  de  férofité.  Elle  fe  guérit  comme 
l’enteromphale  &  l’bydromphale. 

HYDROEPIPLOMPHALE.  Hernie  mixte  de  l’om¬ 
bilic  formée  par  un  amas  de  férofité:  &  par  le  déplace¬ 
ment  de  l’épiploon.  Elle  fe  traite  comme  l’hydromphalé 
&  l’épiplomphale. 

HYDROMPHALE.  Faulfe  hernie  de  l’ombilic  occa- 
fîonnée  par  la  préfence  d’une  certaine  quantité  d’eau 
épanchée.  C’eft  une  hydropifie  de  l’ombilic.  Elle  peut 
fe  diflïper  par  des  remèdes  réfolutifs  ,  principalement 
quand  elle  eft  petite.  On  met  fur  la  tumeur  une  épongé 
imbibée  d’un  vin  dans  lequel  on  aura  fait  bouillir  des 
fémences  de  cumin  &  de  lupin,  des  fleurs  de  fureau,  de 
camomille  &  de  rofes,  de  l’écorce  de  grenade,  des  bayes 


H  Y  G  aï 

ile  laurier  &•  du  fel  commun.  Quand  ces  réfolutifs.  ne 
réunifient  point,  il  faut  faire  la  ponâion  à  l’ombilic. 

’  L’on  fe  fert  pour  cçt.te  opération  d’un  trocar  long  de 
trois  doigts,  auffi  menu  qu’un  petit  tuïamde-plume,  & 
garni  de  fa  canule;  on  le  plonge  dans  le  milieu  de  la 
tumeur,  puis  on  poulfe  la  canule  de  façon  qu’elle.. entre 
dans  l’ouverture  ,  &  ayant  retiré  l’inftrument  ;  qui.  rem> 
plit  la  canule,  on  laide  écouler  l’eau  .en  differentes  repri- 
fes,  dans  la  crainte  de  produire  un  affaillément  fubit, 
"qui  nuiroit  au  malade  ;  puis  on  met  fur'la  petite  plaie 
une  emplâtre  de  cérufe  &  l’on  applique  le  bandage  du 
corps  avec  le  fcapulaire. 

HYDROPHYSOCELE.  FaulTe  hernie  du  fcrorum 
caufée  par  des  eaux  &  de  l’air.  Elle  fe  traite  comme  l’hy- 
drocéle. 

:  HYDROPNEUMOSARQUE.  Tumeur  'formée  par 
la  préfence  d’eaux ,  d’air  &  de  chairs. 

HYDROSARQUE.  Tumeur  aqueufe  &  charnue.  On 
emploie  pour  la  cure  de  cés  tumeurs  les  moïens  qui  font 
d’ufage  pour  celle  des  hydropifies  &  des  loupes.  Voyez 
Jîydromphale  ,Sarcomphale,  Loupe. 

H YGROCIRSOCELE.  FaulTe  hernie  du  fcrotum.- 
Hydrocèle  variquepfe  ;  cette  tumeur  éft  caufée  par  un 
épanchement .  d’eau  dans  le:  fcrotum,  &  des  varices  aux 
va  idéaux  ipermatiques.  Voyez  Hydrocèle  6*  Cirfocele. 

!  H YGROPHTA LM  1QUES.  On  donne  ce  nom  aux 
conduits  excréteurs  de  la  glande  lacrymale.  Il  y  "en  a  fept 
ou  huit  dans  l’homme.  Iis  glilTent  entre  la  tunique  in¬ 
terne  de  la  paupière  fupéïieute  &  le  tendon  de  fon  mufcle 
fele.yeuf;  Ils  percent  cette  tunique  le  long  de.s  tarfés  &: 
dépofent  en  ce  lieu- une  humeur  claire,  déterfîve,  péné-« 
trante  ,  un  peu  falée  ,  dont  l’qfage  eft  de  lubréfier  la  fur- 
face  du  globe  de  l’œil,  &  d’empêcher  que  les  frotemens 
de  îa  paupierë  ne  foient  douloureux.  Cette  humeur  eft 
la  matière  des  larmes  telle  s’epaiffit  quelquefois  au  point 
qu’on  l’a  vue  formër  de  petites  pierres.  Ces: conduits 
font  extrêmement  fins  &  difficiles  .à  trouver  dans  l’hom¬ 
me,  ce  qui  fait  qu’on  fe  fait  communément  . pour  les  dé¬ 
montrer  d’yeux  de  bœuf ,  dans  lefquels  ils.  font  très-vifi- 
13  iij 


te  H  Y  M 

blés.  Pour  les  découvrir  dans  l’homme ,  il  faut  laifleè 
tremper  la  paujûere  quelques  momens  dans  l’eau  froide, 
&  après  avoir  oté  l’eau  fans  l’efluïér,  on  fouffle  d’efpace 
en  efpace  avec  un  petit  tutàu  fur  la  furface  de  la  mem¬ 
brane.  Il  faut  que  lé  fipho'n  fbit  bien  proche  fans  la  tou¬ 
cher,  afin  que  le  vent  Féul  découvre  les  orifices  dé  ces 
tuïàùx  &  lés  rende  vifibles  èn  lés  rempliftant.  Cettè  mé¬ 
thode  eft  celle  de  M.  Winïlow.  M.  Lieutaud  confeillé 
d’emportér  là  globe  dé  l’oèîl  avec  la  glande  làcrymale  & 
les  paupierés ,  &  dit  qu’àprès  lihe  ou  deux  heures  de  ma, 
cération  éës  vàiHéaux  paroiftent  très-bien. 

HYMEN.  Les  Anatomiftes  ont  donné  ce  nom,  à  une 
mémbiànë  cpii  çft  placée  à  l’orificé  du  vagin  dont  elle  ré¬ 
trécit  l'entrée.  G’èït  Un  rëbotd:  membraneux  piiifé  dans 
fon  contour,  fa  forme  varie  beaucoup  &  cependant  eft 
cothmühément  circulaire.  On  à  beaucoup  difputé  fur 
l’exil’tence  de  cette  membrane.  Ub  .grand  nombre  d’Ana; 
tomiftes  célèbres  l'ont  âdttiîfe,  &  d’autres  l’ünt  rej Cirée. 
L’ôpinibn  là  plus  re^ue  aujourd’hui  eft  qu’elle  exifte  éri 
effet  fous  ünè  forrhe  trèS-vàriéè  dânS  les  différebs  fiijets, 
&  elle  fe  trouve  dans  les  filles  dont  lè  vàgfii  h’a  point  été 
attaqué  de  ihàîàdie,  &  qui, n’y  ont  permis  l’intrôddéiioa 
d’àuciià  cbrpàétrànger.  Elle  fé  déchire  dàn's  lès  prCmie; 
res  approches,  &  c’eft  ce  déchirement  qui  donne  le  fang 
que  les  femmes  rendent  ordirtairfeméUt  éh  cette  occa- 
fion.  Les  débris  qui  en  réfuirent  forment  léstafonçules 
jnyitifôrmes.  On  a  vu  dés  perfoùnèsqùi  ont  Coûta  fans 
que  cettè  membrane  fe  foit  rompue,  ce  qui  eft  facile  à 
coinpiendré  fi  oii  fiippofé  que  rorificè  ait  été  allez  large 

Jour  permettre  fintroduûion  du  membre  viril  d’un 
omme  en  qui  cèttp  partie, éroit  plus  grêle  qu'elle  ne 
l'clb  ordinairement.  On  eïï  obligé  én  pareil  cas  de  faire 
ünë  ou  plufîéurs  incifions  pour  iàcilirêr  la  fortie  de  l’en— 
faut  lors  dé  l’accouchement; 

Hym'en  -  iùückè.  C’éft  une  grande  incommodité  , 
&  qui  exigé  ûnè  opération  ahfti  préllànte ,  que  fa  clô¬ 
turé  entière  de  la  vulve.  Quand  une  fille  vient  aa 
mondé,  il  ne  faut  jamais  oublier  dé  vifiter  fi  elle  eft 
fendye ,  &  fi  l’hymen  eft  percé.  Quand  les  lèvres  font 


H  Y  ©  *3 

âmes  enfemble,  il.  faut  les  réparer  ,  &.  quand  l’hymen  eft 
bouché  tout-à-fait,  il  faut. le  perces.  Pour  cesdeux  opé¬ 
rations  on  fe  fèrt  du  biftoüri.  Qn  coupe  fuivant  la-,  trace 
naturellement  indiquée  par  la  fente  des  lèvres,  &  pour 
l’hymen  on  pratique  une  petite  mcifiou-,  qu’ilïvautpour- 
. tant  mieux  faire  plus,  grande  que  plus,  petite-,.  maisqu’on 
exige  communément  petite,  ©n  empêche  les- parties  de 
fe  réunir,  en  interposant,  des  bourdonnets.fecs ,  &  en 
féchant  les  bords  divifés.  On  ne  peut  abfolumentie  dif- 
p enfer  de  féparer  les  grandes  lèvres,  quand'  elles.,  font 
unies  ainfi  contre  nature  ;  pour  l’hymen  ilpourroitexif- 
ter  bouché  fans  inconvénient  jufqq’au  tems  des  régies  ; 
.auquel  tems  il  fàûdroit  de  nccellité  i’ouvrk ;  mais  il  eft 
.plus  raifonnahl.eide  le  percer  dans  l’enfance  ,  que  d’at- 
.t-endre  à  la  faifon-  de  l’adolefcence ,  où  la  pudeur  gêne 
les  filles ,  &.  leur  caufe  fouvent  de  très-facheux.  acci- 
dcn's. 

HYO-EPIGLOTTIQUES.  Petites  fibres  mafcuiaires 
qui  vont  de  l’os  hyoïde  à  l’épiglotte. 

HŸ OGLOSSES  :petits  mufclesqui  vontdê  l’es  hyoïde 
à  la  langue.  Ils  s’attachent  non-feulement  à  la^bafe  de 
l’os  hyoïde,  mais . encore  à-  une  portion  de  fes  cornes , 
&  même  aux  . petits. cartilages  qui  s’élèvent  fur  la:  jonc¬ 
tion  des  cornes  avec  la  bafe. .  Ces  attaches  ont.  donné 
lieu  à  des  Anatomiftes.  d’en  faire  trois  paires  de  muf- 
clès ,  auxquels  ils.  ont.  donné  les  noms  dé  Bafio-glo(Çest 
Çérato-glojfes.  &  Chontho-glojfes.  L’ufage  de  ces  muG- 
clés  eft  dé  tirer  l’os  hyoïde  en  enhaut  vers  la  langue., 
ou  bien  d’abbailfer  la  langue  ,  &  de  l’approcher  de  l’os 
hyoïde.  .0: 

,  HYOÏDE  (Os)  ou  os  de  la  langue.  Nom  d’ün  pe« 
tit  os  en  forme  de  croiffant ,  fitué  antérieurement  à  la. 
bafe  déla  langue,  entre  1-es  déuxangks.  delà  mâchoire 
inférieure.  Les  Anciens  le  nommoient:.  Ypfitoïde ,  par¬ 
ce  qu’ils  fe  comparoient-,  pour  la  forme ,  a  une  lettre 
-grecque,  U\  nommée  Uffilon^  %  que  imusconnoiffons . 
fous  le  nom  d’I  -Grec. 

L’os  hyoïde  .  eft:  divifé  ên  cinq-  pièces.,  ia-  principale. 


Y4  _  H  Y  0 

s’appelle  la  bafe.  Les  quatre  autres  s’appellent  les  co /*-» 
nés.  Il  y  en  a  deux -grandes  &  deux  petites. 

La  bafe  de  l’oS  hyoïde  eft  fa  partie  là  plus  confidé- 
rable  ;  elle  eftpofée  tranfverfalement ,  &  on  la  lent 
•fous  le  doigt  au-defl'us  de  la'poinme;  d’Adam.  Elle,  eft 
courbe,  un  peuconvexe  en  dehors,  &  concave  en  de¬ 
dans.  La  face  convexe  ou  antérieure  porte  dans  fon  mi¬ 
lieu  une  petite  éminence  perpendiculaire ,  quife  termine 
fupérieuremént  par  un  petit  tubercule  pointu,  de  cha¬ 
que  côté  duquel  on  remarque  une  petite  facette  muf- 
culaire.  Inférieurement  on  obferve  auffi  deux  facettés 
femblablés ,  mais  plus  grandes.  La  face  interne  eft  con- 
:cave  &  polie.  Le  bord  fupérieur  &  l’inférieur  font  ar¬ 
rondis.’  Les  deux  extrémités  fe  terminent  par  de  peti¬ 
tes  facettes  cartilagineufes ,  ovales^  poiir  leur  articula¬ 
tion  avec  les  cornes. 

Il  y  a  deux  grandes  cornes  ,  une  de  chaque  côté.  Elles 
font  attachées  aux"  extrémités  de  ilà  bafe  par  de  petits 
cartilages  qui  s’efFacentprefqu’entierement  dans  le  grand 
âge  en  s’oflîfiant.  On  diftingue’  ces;  cornes  en  racine  , 
en  pointe  Sc-eaT-foriion  tnoïe'nkeï.l.s  racine  eft  cette 
partie  -dedamorne  qui  s’articule -avec:  la  ;bafe  ;  elle  eft 
un  peu  plus  épàiïic  &  plus' large’ que  Je  refte.  La 
pointe  fe  termine:  par  une  petitertête  arrondie  &  carti- 
lagineufe.  La  partie:  moïenne  éftran  peu;  élargie  &  cour¬ 
bée  en  bas.  La  direction  désdeux.  cornes  eft  telle,  qu’elles 
fe  portent  obliquement  en  arnérev-éts  lé  fond  de  la  bon- 
-che  ,  ch  s’ écartant  l’une  de  l’autre. 

Les  petites.  comes  -font,  deux; petites  pièces  cartilagi¬ 
neufes  qui  ne  s’olfifient  fouvent  que  fort  tard.  Elles  font 
placées  furdJunion  dés  grandes  avec  la  bàfe',  &  inclinées 
am  peu'  en  arriéré  &  en  dehors.'  Leur  volume  varie  ;  on 
trouve  quelquefois  àdeur  extrémité  fupérieùre:  dé  petits 
grains,  de  ,1a  même  matière  ,  attachés  lés  uns  aux  autres, 
par  un  petit  .ligament;  plus  ourmoins  cartilagineux,  qui 
va  s’attacher.'  à  l’apophyfe  ftiloïde.  On  croit  que  la  foü- 
pleffe  des  petites  cornes  peut  contribuer  à  la  délicatcffe  du 
Æhant  ffentimentqùi  ne  paroît  gueiésprobiable. 


*  HT  P  ■  ■  M 

■  L’osTiyotde  eft  attaché  aux  parties  voifhies  par  plu- 
-lïeurs  Iigamens.  Outre  les  deux  qui  vont  des  petites  cor¬ 
nes  aux  apophyfes  ftiloïdes  j  il  y.  en-adeux  autres  dont 
une  extrémité  s’attache  à  la  pointe  cartilagineufe  de. 
la  grande  çbrne  ,' &  l'autre  à  Tapbphyfé  fupérïeuie  du 
cartilage  thyroïde.  GesTigamens'îont  courts,  forts,  & 
ron  trouve  fouvent- au  -milieu- un  petit-  grain' offeux. 

La  langue  eft  appuyée,  fur  l’os  hyoïde  qui  lui  fert  de 
bafe  8c  dort  elle  partage  les  mouvémehs'qui  fe  font  pat 
le  moïen  de'  cinq  paires  de  müfcleS  y  tiois  defquéllés 
font  plkeéës  au-defliis  de  cet  os,  &  deux  au-deffous. 
Gès  müfclèsTbnt  fie  Géni-hÿôzdien-,  le'  jlflilô-hyôïdzën, 
le  Stilo-hyàidien- ,  le  Coraco-kyoïdienÿke  Stérno-hyoï- 
dien. 

'  -Chacun  dé  cçs  mufcles,  en  fe  contractant féparément, 
tire  l’os  hyoïde  vers  fon  principe;  mais  s’ils  fe  contrac¬ 
tent  tous  à  la  fois,' ils  abbaiiTent  la  mâchoire  inférieure, 
&  ouvrent  la  bouche.- Il  faut  dans  ce  cas  les  confidérér 
comme  un  feül  mïîfclé  ,  dont  une  des  extrémités  feroit 
attachée  à  la  poitrine,  &  l’autre  à  là  mâchoire  ,  &  dont 
-la  •diréétion-  fèroit  changée  par  une  poulie  dont  l’os 
hyoïde  tient  la- place. 

HYO-PHARYNG1ENS,  Petits  -mufcles  qui  -  vont 
•de  l’os  hyoïde ,  &  deS  parties  qui  en  dépendent,  au  pha- 
■rynx.  On  en  diftingue  trois  paires,  les  B ajïo.p h aryngiens , 
des  grands. les '-petits  Cérato-phàryngietis. 

HY O-T O YROIDIENS,  ouTY RO-H YOIDIENS. 
‘Tfem  de  là  féconde  paire -des- -muMes- Communs  du  la¬ 
rynx,  Ils  font  plats  &  courts  ;  ils  s'attachent  par  leur  ex¬ 
trémité  fupérieure  , -en-- partie'- â'îa' bafe- en  partie  à 
fa- corne  de  l’-os- hyoïde  ,  d’où  il?  fe  portent  a.  la  -fitcê 
latérale  du  cartilage  thyroïde  à  laquelle  ils  s’attachent  , 
^immédiatement  au-deifus  -dû  flernokhyroïdien..  L’ufage 
-de-  ces  mulcles  eft  de  relever  le  cartilage  thyroïde,  & 
de  larynx  ,-  éc  de  le  porter  en  haut  vers  l’os  hyoïde,  ou 
-detirer  cet- os  en  -bas  vers  le  larynx! 

HYPERO-PHARYNGIENS.  :  Nom  d’une  paire  de 
;  petits  mufclesi-qui  s'attachent  par  une  dé  leurs  extrémi¬ 
tés  entre  la  luette  Si  l’apophyfe  ptérigoïde  de  l’os 


afr  H  Y  P 

fphénaïde ,  &  par  l'autre  à  la  partie  latérale  &  pofté* 
ricure  da  pharynx.  Ils  ne  fe  trouvent  pas  toujours,  &  font 
les  mêmes  que  les  périfiaphilo-pharyngiens  ,  &  les 
palato-pharyngiens  k 

HYimSARCOSÉ-  Voyez  ExcreÇccnce. 

KYPOCHONDRES.  Ce  font  les  deux  régions  Iaté* 
raies  dé  la  région  épigaftrique  ,  l’efpace  contenu  fous 
les  faillies  côtes  de  chaque  côtés.  L’hypochondre  droit 
loge  le  foie  en  entier  ,  le  pylore,  &  une  partie  de  l’are- 
du  colon  i  l’hypochondre  gauche  loge  la  groiïe  extrémité 
de  l’eftomae ,  la  rate,Sc  une  portion  de  lare  du  colon, 
avec  une  partie  du  rein  gauche..  On  leur  donne  auffi, 
le  nom  de  Régions  hypocondriaques.  Voyez  Abdomen. 

KYPOCHONDRIAQUE.  (région)  Il  y  en  a  deux 
de  ce  nom  que  l’on  appelle  Amplement  Hypechondresé. 
Voyez  Hypochondresi 

On  donire  auffi  le  nom  S  hypocondriaque ,  er  fait  de 
maladie,  à  ceux  qui  ont  les  vifcéres  contenus  '  ns  les, 
kypochôndres ,  obfttués  ou  gâtés  5  &.  par  analogie  aux 
perfonnes  triftes rêveufes,  mélancoliques:,  parce  que 
ceux  qui'  ont  ces  parties  mal  faines ,  font  füjets  à  la 
triftefle ,  au  chagrin  &  aux  inquiétudes. 

KYPQGHYMA.  Voyez  Catàraüe. 

HYPOGASTRE.  Nom  fpéeial  que.  porte  là  région, 
hypogafirique.  Il  eft  fitué  immédiatetnalit  au-ddius  dit 
pubis ,  &  a  à  fes  côtés  les  îles  Ou.  flancs.,  Voyéz  Hypo- 
gafiriquu 

HYPOGASTRIQUE.  Se  dk  des  parties  qui-  con¬ 
cernent  l’hypogaflre. 

Mypogaflriqué.  (artère  &  veine)  Ori  a  donné  ce 
soin  à  l’èrtére  &  à  là  veiné  iliaqaè  interné.  Voyez  Ilia¬ 
ques. 

Hypogajl'rique.  (pléxtis)  jCe  plexus  eft  formé  pat  Ica 
troutfeaux  de  nerfs  qui  delctndencdu  pléxus  méfenteri- 
que  inférieur,  unis  avec  plafieurs.  filets  de  l’ùn  &  l’autre 
ïntercoftal  poftérieur.  Ori  le  trouve  fitué.  vis-à-vis.  la. 
dernière  vertèbre  des  lombes)  il  fe  partage  en  dieux: 
ganglions  applatis  dont  il  fe  détaché  quantité  de  filets,. 
<Jôi  fe  diftrib fient  à  toutes,  lès  parties  renfermées:  dans- 


HŸP  17 

it  bafïrn  de  l’hypogàftre  ;  f|avëif  à  l’iritêftin  reèlurn  ,  aux 
véficules  féminàleS  -,  aux  pibftatës-,  à  la  veflre ,  &  à  la 
matrice  êhéz  les  femmes. 

Hypogsijlrique.  (  région  )  G’eft  celle  qui  fé  trouve 
immédiatement  au-dellôus  de  Pèmbilîc,  &  au-d'eflus  du 
pubis  ;  elle  fe  divifé  ëh  trois  comme  lès  autres  régions 
du  bâs-ventrè.  Celle  du  fniliéù  gardé  le  nom  de  région 
Aÿpogiijtriquç  Où  fiffipkmënt  khypogajlre.  Les  deux 
latérales  prennent  celui  àc  flancs ,  ou.  de  régions  iliuqiies, 
ou  Amplement  SUcs 

HYPOGLOSSES.  (  nerfs  grands)  M.  Winfio'w  donne 
ce  nom  aux  nerfs  dé  la  neuvième  paire  cérébrale.  Ils 
naifTent  entré  lès  érriiüèneès  pyrà-midàlês,  &  lés  éffiiriefU 
ces  oliyaires,  par  plufieurs  petits  filets  ,  qui  fe  collent 
enfemble  pour  former  chacun  deux  troncs  de  nerfs  ,  qui 
percent  la  duré  trière  par  dfetïx  trous-  fépàrés-,  s’ unifient 
aufli-tôt  apres  èh  un  feül  cordon ,  qui  de  chaque  côte 
fort  du  crâne  par  le  trou  eôhdüôïdieh  antérieur  de  Pris, 
occipital;  A  leur  fortie  du  crâné  chàcûri  d’eux  adhéré  à 
la  paire  vagué  &  à  là  dixième  paire  ;  dé-là  ils  pafiènt 
devant  le  gros  ganglion  de  l’ifatércoftàl ,  Te  jettent  entre 
la  jugulaire  interne  ,  &  l’artéle  carotMè  ,  s’avancent  à 
côté  du  mufclé  digaftriqùe;  &  vont  gâgnter  là  làhgüfe.  - 

En  pàffant  entre  la  jugulaire  &  la  carotide ,  chaque 
cordon  jette  èn  bas  un  ramèati  qui  fé  difttibue  aux 
glandes  jugirlaires  -,  au  mufclé  peaucier&  aux  autres  parties 
environnantes;  Il  en  jettè  tin  autre  derrière  lé  ganglion 
de  rintércoftal  qüi  defcend ,  fe  S’unit  àVcé  la  huitième 
paire,  puis  un  peu  après,  un  autre  ,  qui  va  aü  înüfcie' 
omo-hÿoïdièn  ,  &  au  (terno-hyoïdien  ;  puis  un  ’troifiem'c 
qui  fe  diftfibue  aux  mufclés  du  larinx.  Chaque  cordon 
fè  courbé  érifuitè  vers  i’anglè  de  la  mâchoire  inférieure, 
&  s’avaneê  fur  le  devant  entré  le  moiclè  ceraro-bàfîo- 
glofîe  ,  &  le  mylo-hyordien  ,  fous  lé  génio-gloïFe.  Il 
donné  des  filets  à  tous  ces  mnfclés  ,-  &  après  cela  fe 
perd  dans  te  langue,  éncommuüiqu'arit  avec  les  filets  dû 
rameau  lingual  fe  avec  ceux  du  lingual  de  là  huitième 
paire. 

Mais  avant  que  de  fç  courber  vers  l’angle  de  la  riufc* 


ft8  H  Y  P 

choire  inférieure ,  un  peu  au-deffous  de  l’apophyfe  ftiloïdc 
de  i’os  des  tempes ,  il  communique  avec  la  première 
paire  cervicale;  puis  il  jette  un  petit  rameau  au  larinx, 

.  &  un  autre  plus  confidérable  ,  qui  defçend  derrière  le 
mufcle  fterno-maftoïdien ,  fur  les  niufcles  antérieurs  du 
cou,  &  communique  avec  la  première  &  la  fécondé 
paire  vertébrale.  Ce  dernier  rameau  a  auffi  communi¬ 
cation  avec  la  portion  dure  du  nerf  auditif  ,  &  même, 
allure  M.  Winflow ,  avec  les  paires  vertébrales  Vivan¬ 
tes;  après  cela  il  fe  termine  dans  les  mufdes  fterno- 
Jiyoïdien  &  fterno-tyroïdien.  >  , 

HYPOPHORE.  Ulcère  ouvert ,  profond  &  fiftuleux. 

.  On  le  traite  comme  les  fiftulés.  Voyez  Fi  finie  & 
Z/lcere. 

JJYPOPHTALMIE.  Inflammation  du  globede  l’œil, 
fituée  principalement  fur,  le  derrière  de  l’organe. 

HYPOPYON.  Abcès  de  l’œil,  fitué  dans  FépailTeur 
de  la  cornée  tranfparente  ,  fur  le  derrière.  Il  couvre 
quelquefois  toute  la  prunelle  &  intercepte  la  vue.  L’opé- 
ration  que  l’on  peut  y  pratiquer,  c’eft  de  l’ouvrir  adroite¬ 
ment  avec  une  lancette.  Voyez  Ongle. 

HYPOSPADIAS.  On  voit  quelquefois  des  hommes 
qui  n’ont  pas  le  gland  percé  dans  l’endroit  ordinaire^ 
•mais  au-dellous ,  ou  proche  le  filet.  Cette  incommo¬ 
dité  oblige  de  lever  la  verge  en  haut  pour  uriner  ,  & 
s’appelle  Hypofpadias ,  de  deux  mots  grecs  qui  figni- 
. fient  percé  en-dejfous.  Ce  vice  vient  fouvent  de  ce 
qu’un  enfant  étant  né  fans  avoir  le  gland  percé,  Sc  , 
-fans  que  les  parents  s’en  ïoient  appèrçus  ,  l’urine  qui 
-cherchoit  à  fortir  s’eft  fraïé  un  chemin  proche  le  filet ,  qui 
eft  l’endroit  de  l’urètre  .le  plus  mince.  Ceux  qui  ont 
cette  incommodité  ne  peuvent  engendrer  ,  parce  que  la 
femence  ne  pouvant  penetrer  dans  la  matrice  ,  ne  peut 
y  former  de  conception  ;  elle  fe  répand  . aux  côtés  du 
vagin,  d’où  vient  la  nécelfité  d’une  opération.  Vo.'cien 
quoi  elle  confifte  ;>  on  prend  un  biflouri,  &  l’on  perce 
Je  gland  dans  l’endroit  où  doit  être  l’ouverture  natu¬ 
relle  ;  l’on  coupe  julqu’à  ce  que  l’on  foit  dans  la  cavité 


H  Y  P  a? 

de  plomb  ,  allez  longue  pour  aller  au-delà  de  l’ouverture 
inferieure ,  afin  que  l’urine  puill'e  enfiler,  la  route  de  la 
canule ,  &  non  l’ancienne  ouverture  :  on  travaille  en- 
fuite  à  refermer  celle-ci,  &  pour  cela,  on  rafraîchit  les 
bords  par  de  petites  incitions  ,  &  on  en  procure  la 
cicatrice.  On  laiife  la  canule  dans  l’urètre  ,  en  la  te¬ 
nant  attachée  &  liée  autour  de  la  verge  avec  un  cor¬ 
donnet  ou  un  ruban  de  foie ,  jufqu’à  la  parfaite  guérï- 
fon,  afin  que  l’urine  ne  fortant  plus  par  la  première 
ouverture  ,  n’en  empêche  pas  la  réunion.  Si  on  ne 
pouvoit  pas  faire  refermer  ce  trou ,  il  faudroit  pour  lors, 
couper  le  delfous  du  gland,  depuis  la  première  ouverture, 
jufqu’à  la  fécondé  ,  en  le  taillant  comme  une  plume 
à  écrire  avec  un  petit  biftouri  bien  tranchant;  dé  cette 
maniéré  Farine  &  la  femence  fortiront  à  plein  canal,  & 
iront  à  leurdellination.  •  . 

HYPOSPATISME.  Efpece  d’entamure  diftinguée 
&  pratiquée  par  les  anciens.  Cette  opération  fe  faifoit 
au  front  pour  détourner  les  fluxions  qui  fe  jettoient 
fur  les  yeux  ;  elle  confiftoit  en  trois  incifîons  en  long 
qui  pénétroient  jufqu’au  péricrâne,  elles  avoient  à  peu 
près  deux  travers  de  doigt  de  longueur  ;  quand  les  inci¬ 
tions  étoient  faites  ,  on  palfoit  une  fpatule  entre  le  péri¬ 
crâne  &  la  chair  des  mufcles  fronteaux ,  pour  couper 
tous  les  vaiflèaux  qui  s’y  trouvoient.  Le  mot  vient  du 
grec  ,  &  fignifie  Spatule  en-dejfous.  Mais  l’opération 
n’eft  plus  en  ufage. 

HYPOTHENAR..  La  plupart  des  Anatomiftes  don¬ 
nent  ce  nom  à  une  malfe  charnue  qui  fe  trouve  le  long 
de  la  plante  du  pied  en  dehors,  &  qu’ils  regardent  comme 
un  feul  mufcle. Lorfqu’on  la  confidére  attentivement,  on 
trouve  qu’elle  fe  partage  en  trois  mufcles ,  auxquels  M. 
Winflo'W  a  donné  les  noms  de  Métatarjien ,  de  grand 
&  de  petit  Parathenar. 

Hypothenar.  (le  grand)  On  a  donné  ce  nom  à  un 
mufcle  du  carpeplus  connu  fous  le.  nom  de  Métacarpien; 
on  la  nommé  le  grand  pour  le  diftinguer  d’un  plus  petit 
qui  porte  aufll  le  nom  d’ Hypothenar ,  &  avec  lequel  il 
n’a  aucune  communication ,  quoique  quelques  Anato- 


3®  J  A  M 

Eni‘‘es  aient  prétendu  le  contraire.  Voyez  Métacarpien. 

Hypothenar.  (  le  petit  )  On  donne  ce  nom  à  un 
mulcle  ,  placé  le  long  de  la  partie  pollérieure ,  &  un 
peu  interne,  du  quatrième  os  du  métarcarpe.  Il  elt  atta¬ 
ché  par  une  de  fes  extrémités  à  l’os  orbiculaire  ou  pi- 
fiformé  du  carpe  ,  &  au  ligament  annulaire  ;  il  fe  ter¬ 
mine  à  l’autre  extrémité  ,  par  un  tendon  court  un  peu 
applati ,  qui  s’attache  à  la  bafe  de  la  première  phalange 
du  petit  doigt.  -Ce  muüle  n’eft  que  la  plus  petite  partie 
de  celui  que  lés  Anatomistes  appellent  ordinairement 
Hypothenar.  M.  'Winflow  fait  un  mufcle  particulier  de 
l’autre  portion  ,  qu’il  appelle  le  grand  Hypothenar  ou 
le  Métacarpien.  L’ufage  du  petit  hypothenar  eft  d’écarter 
le  petit  doigt  des  autres. 

HYPOCRITE.  Qn  donne  ce  nom  au  mufcle  abaif- 
feur  de  l’œil,  parce  qu’il  fait  regarder  la  terre  :  mou¬ 
vement  commun  à  l’humilité  &  à  l’hypocrifie.  Voyez 
Jîbbaifiur. 

HYPSILOIDE.  Voyez  Ypfdoide  &  Hyoïde. 

HYSTEROTOMIE.  Ce  mot  lignifie  proprement 
feétion  de  l’uterus.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  confondent 
eette  opération  avec  l’opération  célàrienne,  St  en  ce 
fens  on  peut  voir  l’article  céfarienne  ;  d’autres  la  regar¬ 
dent  comme  une  opération  limplement  anatomique , 
pour  la  dilFeétion  de  l’uterus. 

HYSTEROTOMOTOCIE.  Opération  par  laquelle 
on  coupe  la  matrice.  Voyez  Cefarienne. 


J. 

JAMBE.  Partie  du  corps  ,  qui  s’étend  depuis  le  ge¬ 
nou  julqu’aux  chevilles  du  pied.  On  y  diltingue  la 
partie  antérieure  qui  fait  le  devant ,  St.  la  partie  pofté- 
rieure  ,  qu’on  nomme  le  gras  ou  le  mollet.  Tout  le 
monde  fait  quel  eft  I’ulage  des  jambes. 

Jambes  de  bois ■  H  y  a  différentes  maniérés  de  faire 
des  jambes  de  bois ,  pouç  fiibllituer  aux  jambes  qui  ont 


J  A  M  3? 

été  emportées  ,  ou  par  le  boulet  ,  on  par  une  ampu¬ 
tation.  Les  unes  font  faites  en  forme  de  quille  mince  3 
par  en  bas,  &  fourchée  à  fa  partie  lupérieure  ,  où  die 
eft  plus  épaiffe,  &  accommodée  de  maniéré  à  recevoir 
le  genou  ,  comme  tout  le  monde  fait.  D’autres  s’ea 
font  tailler  par  des  Sculpteurs  de  la  même  manière 
que  leur  jambe  naturelle ,  de  façon  qu’avec  un  bas  ,  & 
un  foulier  ,  à  l’exception  de  la  fouplelfe ,  il  ne  leur 
manque  rien  pour  cacher  cette  fubltitution  ,  &  en  im- 
pofent  quelquefois  ,  quand  l’imitation  eft  bonne.  Quoi¬ 
qu’il  en  foi* ,  il  faut  toujours  que  le  Chirurgien  préiîde 
à  la  façon  de  ces  faux  membres  &  qu’il  en  cynnoilfe  les 
proportions. 

La  jambe  de  bois  doit  toujours  être  de  la  même  gran¬ 
deur  qpe  la  faine.  Sa  partie  fupçrieure  doit  être  çreufëe 
pour  recevoir  le  bas  de  la  cuiliê  ou  le  genou.  Il  doit  y 
avoir  des  rubans  pour  la  lier  &  l’affùrer  avec  la  cuifl'e  , 
&  un  couffinet  pour  le  placer  fous  le  genou  ,  de  crainte 
d’exciter  une  contullonau  moignon,en  le  faifant  porter  à 
nud  fur  le  bois.  Il  faut  aufli  pour  la  fureté  du  bleifé ,  que 
le  bois  foit  ferme  &  liant.  Durefte,  c’ eft  l’endroit  où 
l’amputation  a  été  faite  ,  qui  détermine  la  façon  de  la 
jambe  de  bois.  Il  eft  néeeflàire  qu’elle  foit  bien  faite 
&  le  moins  incommode  qu’il  eft  poffibte.  On  reeonnoît 
qu’elle  eft  telle,  quand  le  bleifé  s’en  fett  fans  gêne.  Dans 
les  eommencemens  ,  il  eft  vrai  ,  l'étrangeté  le  fait 
plus  fentir  ;  mais  dans  la  fuite  on  s’y  habitue  ,  &  il  n’y  a 
qu’un  défaut  à  la  jambe  artificielle  qui  puifle  incom¬ 
moder.  M.  Dioais  rapporte  à  ce  fujet  la  plaifanterie  d’un 
Officier  ,  qui  étoit  tellement  fait  à  une  jambe  de  bois  , 
qu’il  montoit  à  cheval  avec  ,  &  le  trouvoit  dans-toutes 
les  occafîons  les  plus  périlleufes.  Ayant- reçu  un  jour  un 
coup  de  moufquet  dans  là  jambe  dé  bois ,  il  s’écria  à 
l’ennemi,  qu’zï  était  pris  pour  dupe ,  parce  qu* il  en 
avait  une  autre  dans  fa  vatife. 

Jambes  de  ta  moelle  allongée.  Ce  font  :d eux  faîfceaux 
médullaires  très-confidérables ,  dont  les  extrémités  anté¬ 
rieures  s’écartent  l’une  de  l’autre  ,  &  lés  extrémités  pofté- 
tie mes  s’unüfent ,  de  forte  que  les  deux  fajfceaus  re- 


Il  '  J  A'  M 

préfentent  un  V  romain.  Ils  font  plats ,  beaucoup  plu*, 
larges  en  devant  qu’en  arriéré  ,  compofés  dans  leur  fur- 
face  de  plulïeurs  fibres  médullaires  ,  longitudinales  ,  dis¬ 
tinctement  faillantes.  Leurs  extrémités  antérieures  pa- 
roiffent  fe  perdre  au  bas  des  corps  canelés  ,  &  c’eft.  pour 
cela  qù’on.  leur  a  donné  le  nom  de  pèduncules  du  grand, 
cerveau.  On  les  appelle  auffi  cuijfes  de  la  moelle  allon. 
gée  ,  iras  ,  grojfes  branches  ,  branches  anterieures  de  la. 
moelle  allongée ,  ainfi  tous  ces  mots  font  fynonimes. 

Telles  font  les  jambes  antérieures.  Les  jambes  pofté- 
rieures  font  des  productions  latérales  de  la  protubérance 
annulaire  ,  dans.laquelle  le  quatrième  ventricule  du  cer¬ 
veau  eft  creufé.  Elles  forment  de  côté  &  d’autre  dans 
les  lobes  du  cervelet ,  les  expanfions  médullaires  ,  dont 
la  coupe  verticale  fait  paroître  les  ramifications  ,  qu’on 
appelle  arbre  de  vie.  Ces  jambes  poftérieures  de  la 
moelle  allongée  ,  s’appellent  auffi  pèduncules  du  cerve¬ 
let  ,  branches  postérieures  ,  petites  branches  de  la  moelle 
allongée.  Voyez  Bras  de  la  moelle  allongée. 

Jambes  du  clitoris.  Voyez  Branches. 

JAMBIER  ANTÉRIEUR.  C’eft  un  mufcle  placé  fur. 
le  devant  de  la  jambe  ,  entre  le  tibia  &  le  mufcle  exten- 
feur  commun  des  orteils.  Il  s’attache  par  fon  extrémité 
fupérieure ,  le  long  de  la  partie  fupérieure  de  la  levre 
externe  de  la  crête  du  tibia  ,  &  au  ligament  inter-offeur  . 
qui  lie  cet  os  au  péroné  ;  de-là  il  croife  fur  le  tibia  en  fe 
portant  de  dedans  en  dehors  ,  defcendlelong  de  la  jambe 
&  après  avoir  paffé  fous  un  ligament  annulaire  particu¬ 
lier.  Son  extrémité  inférieure  fe  termine  à  la  partie  la-; 
térale  externe  du  premier  os  cunéiforme  ,  &  à  la  partie  , 
pcftérieure  du  premier  os  du  métatarfe. 

Ce  mufclefertàfléchirlepied,enapprochantfapointé 
vers  la  jambe.  Il  fléchit  encore  la  jambe  fur  le  pied  ,  &_ 
tourne  la  plante  d’un  pied  de  dehors  en  dedans. 

Jambier  grejle  ou  plantaire.  C’eft  un  petit  mufcle  i 
fort  grefle  &  très-long  ;  fon  corps  n’a  guéres  que  deux 
pouces  de  longueur.  Il  eft  attaché  par  fon  extrémité 
fupérieure ,  au-defTus  du  bord  externe  du  condile  ex¬ 
terne  du  fémur ,  &  pafic  fous  le  jarret.  Son  tendon  ,  qui 
?  '  ’  eft 


J"  A  R  if. 

cft  fort  long  &  grêle  ',  fe  continue  vers  la  partie  interne 
de  la  jambe  ,  entre  les  deux  ,umeaux  &le  loléaire ,  def- 
cend  tout  le  long  du  tendon  d’Achille  ^  &-y  contrac^ 
te  de  très-legéres  adhérences  :  à  la  'partie  intérieure 
de  la  jambe  ,  il  s’en  détache  dés  fibres  aponévrouques 
qui  vont  vers  l’autre  côté  le  perdre  dans  lesligâmens  cap- 
lulaires  de  l’articulation  :  environ  un  pouce  aù-deiîoüs- 
de  cette  divifion  ,il  fe  termine  à  la  partie  poltérieure 
&  latérale  interne  du  calcanéum  ,  à  côté  du  tendon  d’A¬ 
chille.  Il  ne  contracte  aucune  adhérence  avec :  fapoûê-i 
vrofe  plantaire  dont  on  lui  avoir  cependant  dvnné  le  nom, 
parce  qu’on  Vf  croyoit  attaché.  Celui  dé  -Jambier  gréjle 
qu’on  y  a  lubfti,tué  pàroît  mieux  lui  Convenir.  Il  manque 
quelquefois  ,  &  quelquefois  aulli  lôn  extrémité  fupé-‘ 
rieure  s’attache  plns^basi  L’ufage  de  eémufclé  cft  jufqu’à 
préfent  fort  incertain.  Quelques-unes  des  fibres  dé  foa. 
extrémité  fupérieure  fe  portent  auligamenreapfulaire  de 
l’articulation  de  la  cuifTe  avec  la  j ambe  ,  peut-être  em-. 
pêche-t-il  ce  ligament  d’être  pincé  dans  les  mouvemens 
du  genou. 

Jambier  pofierieur.  Gn  donne  ce  nom  à  un  mufclè; 
extenfeur  du  pied  ,-fituê  derrière  le  tibia-  entre  cet  os , 
&  le  péroné.  Son  extrémité  fupérieu-rés’-at  tache  à  la  par¬ 
tie  fupérieure  &  interne  du  tibia ,  &  continue  à  être1 
ainfi  attaché  toutle  long  ,  &  jüfqu’au  milieu  du  ligament 
inter-oifeux  5e  du  péroné.-  Soit  tendon  paîTe  derrière  la 
malléule  interne }  ou  il  eft  reçu  dans  une.  gaine  liga-' 
menteufe  particulière  ,  qui  le  conduit  ainfi  jufqu’à  la 
partie  inférieure  de  l’os  fcaphoïde  du  tarfe  ,  où  il  fe  ter¬ 
mine.  Ce  mufclë'dans  toute  fà  partiëfupérieure  eftpêîî-: 
niforme  ,  &  communique  quelques  fois-avec  le  long  cSf 
tenfeur  commun  dés  orteils  ,  qui  le’ iecbuvfè.  Quelque^ 
fois  ailfli;  fon  extrémité  -inférieure-' â  ùn-fecond-tendon', 
qui  s’attache  à  l’os  cuboïde.  Quand  le  jambier  poité- 
riêu’r  agit  féal,  il  étend  le” pied  qbliquèmént.e'n  dedans. 

JARRET.  Nom  que  l’on  donne  à  la  partie  poflé- 
rietfrê  de  l’articulation  delà  cuilfe  àyéé la  jambe.  - 

JARRETIER-,  on  poplité.  Petit  niufcle  placé ■  fpùs 
lé  jarret  d’où -il  tiré  fon  nom'.  Il  s-’âïtaéhè  par  nné'dé 

D.  de  Ch.  Tome  IL  G 


24  î  E  J 

les  extrémités,  qui  eft  aponévro tique,  au  bord  extérieur  d«- 
condile  externe  du  fémur  ,  d’où  il  fe.pprte  obliquement 
vers  la  partie  interne  de  la  jambe  ,  en  s’élargilfant  de 
plus  en  plus  ,  s’attache  au  ligament  capfulaire  de  l’ar¬ 
ticulation,  &  fe, 'termine  par  fon  extrémité  inférieure 
la  partie  latérale  interne  &_un  peu.  poftérieure  du 
tibia,  environ  deux  pouces  aurdelfous  de  fa  tête.  . 

On  regarde  ce  mijfcle  comme  un  des  fléchilTeurs  de  la 
cuifle,  mais  il,  ne-borne  pas  là  (on  ufage  Lorfque  la 
jambe  eft  fléchie  ,  il  .la  tourne  de  dedans  en  dehors  ,  de 
forte  que  la  pointe,  du  pied  rentre  en  dedans;  Son  atta¬ 
che  au  ligament  çapfulaire  de  l’articulation;  peut  empê¬ 
cher  cette  membrane  d’être  pincée  entre  l’osde  la  çiiilfe, 
&  ceux  des  jambes  dans  leurs  mouvemens. 

JARRETIERES.  {  artères  &  veines  )  Voyez  Fo- 
jpftlées.  ■;  Ç)  .r;.  .. 

"  •  JECORAIRE  j  fynonime  d’hépatique. .  Il  fe  dit  des 
p_arties  qui  concernent  le  foie  ,  appelle,  en  Latin  Jeaur. 

JEJUIÜUiM..  Ondonne  ce  nom  au  fécond  des  intef- 
tins  grêles ,  parce  qu’on  le  trouve  plusfouvent  vuide  que 
les:  autres,  Ce- qui  vient  de  la  multitude-  desvaiJTeaux 
laétés  dont  il,  eft  fourni  ,  lefquels  ;enj.evènt  prompte-, 
ment  la  partie, la. plus  fluide  du  chyîe  qui  y.  eft  contenu. 
Il  eft  beaucoup  plusTong  que  le  duodénum  ,  &  moins 
que  l’ileum.  Il  eft  d’une  couleur-  rougeâtre ,  ce  qui  lui 
vient  de  la  multitude  des  vaifleaux  .lânguius  qui  s’y 
diftribuent.  ■  '  i:  r: 

Cet  inteftin  fait  plusieurs  circonvolutions  au-deflus 
du  nombril  :  il  n’elt  pas  poffible  de:  maïqucr  R  lieu 
précis  où  il  donne  nàillance  à  l’ileum.  -M:  Winflnw  veut 
que  l’on  divife  toute  la  longueur  .de-çes  deux  inteftins 
en  cinq  portions. égales ,  deux  defquelles  feront  le  jé¬ 
junum  ,  &  les  trois  autres ,  ou  un  peu  plus  ,  pour  fi- 
îeum.  •;  ;  / 

C’eft  le  jéjunum  qui  fait  la  hernie  de  l’ombilic  ,  dans 
lequel  il  s’engage  ‘ordinairement  avec  , l’épiploon.  Cet 
inteftin  contient  un,  très-grand  nombre  de  valvules  con¬ 
nivences  qui  font,  fort  xonfidérables.  On  trouve  dans  le 
velouté  de  cet  enteftin  un  grand  nombre  de  petites 


J  U  G  3$ 

glandes  plus  ou  moins  fenfibles  dans  les  difFérens  fujets. 
Elles  font  ramaffees  par  petits  pelotons  en  maniéré  de 
grappes  oblongues  &  plattes.  On  les  appelle  glandes  ,  ou 
plexus  glanduleux  de  Peyer. 

JOUES.  Les  joues  font  les  parties  de  la  face  fîtuées 
immédiatement  au-defl'ous  des  yeux  ,  &  aux  côtés  du 
.nés.  Elles  font  formées  par  les  os  de  la  pomette  ,  &  par 
les  îhufcles  moteurs. des  lèvres.  Elles  s’étendent  depuis 
l’orbite  jufqu’à  la  marge  du  menton  en  hauteur  ,  &  en 
largeur  depuis  le  lobe  de  l’oreille  jufqu’aux  ailes  du  nés. 
La  peau  dés  joues  eft  très-fine  ,  c’eft  pour  cela  que  fou- 
vent  elles  font  rouges,  les  vaifl'eaux  fanguins  paroilFant 
d’autant  plus  aifément.  Elles  font  le  liège  de  la  timi¬ 
dité  &  de  la  pudeur. 

JUGAL.  (nerf)  C’eft  un  rameau  de  nerf  qui  fe  dé¬ 
tache  de  la  portion  dure  du  nerf  auditif  ,  &  appelle 
communément  rameau  fupérieur.  Il  communique  avec 
plusieurs  filets  du  nerf  frontal  ,  &  par-là  commence  à 
établir,  une  fymparhie  entre  le  nerf  de  la  cinquième 
paire  &  le.  nerf  de  la  feptiéme  cérébrale.  Voyez  Au¬ 
ditif.  {Nerf) 

JUGULAIRES,  (  glandes)  Corps  glanduleux  de  dif¬ 
férent  volume  ^  mais  communément  de  la  grofleur  d’un 
aricpt ,  qui  entourent  la  gorge  &  le  cou.  Les  fupérièures 
font  les  plus  molles  ,  les  inférieures  ont  plus:  de  fermeté. 
On  en  compte  quelquefois  jufqu’à  quatorze  &  plus. 
Comme  les  conduits  excréteurs  de  ces  glandes  ne  font 
point  encore  découverts  ,  on.  ne  fçauroit  afiïgner  leur 
ufage...  Néanmoins  on  les  regarde  comme  lymphatiques, 
&  on  croit  qu’elles  mêlent  leur  humeur  dans  le  fangquî 
coule  pat  les  veines  du  cou. 

Jugulaires,  {■veines.')  L’on  donne  ce  nom  aux  veines 
dont  le  tronc,  fe  rèncontre  dans  le  cou.  On  les  diftingue 
eii  interne  &  externe  de  chaque  côté.  La  veine  interne  a 
fes  racines  dans  le  cerveau  &  dans  les  finus  de  la  dure- 
mere;  elle  ramafle  tout  le  fang  des  parties  contenues 
dans  le.  crâne  ,  &  fort  de  cette  cavité  par  le  trou  dé¬ 
chiré  ,  fê  groffit  déplus  en  plus  par  les  différentes  veines 


36  J  U  M 

qui  viennent  «les  parties  environnantes  ,  &  accompagne 
en  defcendant  l’artère  carotide  dans  fon  trajet  le  long 
de  la  trachée-artère,  &  va  fejetter  dans  la  fouclaviere 
de  chaque  côté.  La  jugulaire  externe,  après  avoir  ra- 
malTé  tout  le  fang  des  parties  externes  de  la  tête  par  dif¬ 
férentes  vénules  qui  groffilfent  de  plus  en  plus ,  &  qui 
portent  des  noms  tirés  de  celui  des  parties  dont  elles  re¬ 
çoivent  le  fang ,  communique  avec  la  jugulaire  interne, 
moyennant  de  gros  rameaux  ,  qui  vont  de  l’une  à  l’autre, 
&  fe  divife  en  jugulaire  externe  antérieure  ,  &  en  jugu¬ 
laire  externe  postérieure.  L’antérieure  reçoit  le  fang  du 
vifage  &  de  la  gorge  ,  la  poftérieure  celui  du  derrière  dé 
la  tête.  Elles  viennent  enfuite  fe  décharger  dans  un  tronc 
commun  ,  qui  defeend  le  long  de  la  partie  latérale  du- 
cou,  fous  le  mufde  peauflier  ,  &  vont  fe  perdre  dans 
la  fouclaviere  de  chaque  côté  ,  comme  l’interne ,  & 
quelquefois  dans  chaque  axillaire,  comme  l’interne  auiîi 
quelquefois. 

JTJMEA.UK.  On  adonné  ce  nom  à  deux  petits  muf¬ 
cles  plats  &  étroits ,  fitués  pr.efque  tranfverfalement  fous 
le  piriforme  ,  l’un  au-deifus  de  l’autre  ,  entre  la  tubé- 
•rofitéde  i’ifchion  ,  &le  grand  trochanter.  Ils  font  unis 
l’un  à  l’autre  par  une  membrane  particulière  qui  forme 
une  gaine  où  fe  trouve  logé  le  tendon  du  mulcle  obtu¬ 
rateur  interne.  C’eft  par  cette  raifon  que  M.  Lieutaud  â 
conlîderé  ces  deux  mufcles  ,  comme  n’en  faifant  qu’un  , 
&  lui  a  donné  le  nom  de  canelé.  M.  Petit  l’Anatomifte , 
quilesconfidere  fous  le  même  rapport ,  appelle  le  mufelé 
réfultant  de  leur  union  accejfoire  de  l’obturateur  in¬ 
terne.  Le  jumeau  fupérieur  ,  ou  la  partie  fupérieure  du 
canelé  ,  s’attache  par  une  de  fes.  extrémités  à  l’épine  de 
l’osifchium,  &  par  l’autre  à  la  partie  fupérieure  &  in¬ 
terne  du  grand  trochanter;  le  juméau  inférieur  fe  ter¬ 
mine  de  même  après  avoir  pris  nailfance  du  bord  pofté- 
rieur  de  la  tubéiofité  de  l’ifchium.Ces  mufcles  font  par¬ 
tie  des  quand-jumeaux.  Leur  ufage  eft  d’écarter  la  cuilTe, 
iorfqu’on  eft  debout ,  &  d’aider  à  fa  rotation  quand  oa 
\dt  allis.. 


J  V  M  37 

'Jumeaux  (  les  grands  )  ou  gajlrocnemiens.  Ce  font 
deux  mufcles  placés  à  côté  l’un  de  l’autre  à  la  partie 
poftérieure  de  la  jambe.  Le  premier  de  ces  deux  noms 
leur  a  été  donné  ,  parce  qu’ils  le  rellemblent ,  &  ils 
portent  le  fécond,  parce  qu’ils  forment  en  grande  partie 
le  ventre  de  la  jambe,  qu’on  appelle  aulli  le  gras  &le 
mollet.  On  nomme  interne  celui  de  ces  mufcles  qui  eft 
du  côté  du  tibia  ,  &  externe  celui  qui  eft  du  côte  du 
péroné.  Ils  font  attachés  chacun  derrière  la  tubérofîté 
de  chaque  condile  du  fémur  ,  &  leur  tendon  en  paflant 
fur  l’articulation  de  cet  os  avec  la  jambe  ,  fe  colle  à  fes 
ligamens  poftérieurs.  Cesmufcies  en  defcendant  forment 
par  leur  ventre, cette  mafTe  charnue  plus  ou  moins  grofle, 
connue  fous  le  nom  de  gras  de  la  jambe.  Le  jumeau  ex¬ 
terne  eft  plus  large  &  plus  grand  que  l’interne,  &  tous 
les  deux  fe  réunifient  en  un  tendon  commun  très-fort  & 
très-large  j  qui  va  s’attacher  a  l’extrémité  poftérieure  du 
calcanéum.  On  le  connoît  fous  le  nom  de  tendon  d'A¬ 
chille  ,  parce  que  les  Poètes  difent  qu’ Achille  reçut  à 
cette  partie  la  bleflure  dont  il  mourut  :  on  l’appelle  auflt 
corde  d’Hyppocrate.  Il  n’  eft  pas  formé  parla  feule  réunion 
de  ces  deux  mufcles  ,  mais  encore  par  celle  du  tendon  du 
mufcle  folaire.  L’union  de  ces  trois  tendons  a  déterminé 
des  Anatomiftes  à  donner  aux  mufcles  auxquels  ils  ap¬ 
partiennent  le  nom  de  triceps  du  pied.  Les  deux  tendons 
fupérieurs  des  deux  jumeaux  au-deffous  de  leurs  attaches, 
s’endurcifTent  beaucoup  avec  l’âge ,  &  fouvent  au  point 
que  les  portions  endurcies  reflemblent  à  des  os  féfa- 
moïdes. 

Ces  mufcles  font  très-forts  ,  de  même  que  le  folaire  ; 
leur  ufage  eft  d’étendre  le  pied ,  en  tirant  le  talon  vers 
le  jarret ,  &  on  voit  combien  leur  action  eft  fréquente 
&  confidérable  ,  puifque  c’eft  par  leur  moyen  qu’on  mar¬ 
che  ,  qu’on  court  ,  qu’on  faute.  Ils  peuvent  aufli  dans 
quelques  cas  approcher  la  jambe  du  pied,  &même  fléchir 
la  jambe  fur  la  cuiffe. 


C  iij 


3g 


ILE 


I. 

1ATRALEPTE.  Nom  que  l’on  donrioit  autrefois  à 
uii  Médecin  qui  prétendoit  guérir  les  maladies  par 
les  frictions ,  les  fomentations  &  les  applications  d’on- 

D  IATRALEPTIQUE.  Partie  de  la  Chirurgie  qui  traite 
des  frictions ,  de  l'application  des  linimens  &  des  on- 
guens. 

ICHEUR.  Sanie  âcre  ,  ou  pus  féreux  qui  découle  des 
ulcères  j  particulièrement  de  ceux  qui  attaquent  les  ar¬ 
ticles  5  les  ligaméns  ,  les  tendons  &  les  nerfs. 

ICHOR-  C’eft  la  même  chofe  qu’Icheur,  Le  mot  La¬ 
tin  s’ eft  confervé  en  François. 

ICHOREUX  ,  qui  tient  de  la  nature  d’une  fanie  fé- 
reufe  &  âcre  que  l’on  appelle  Icheur  ou  Ichor. 

ILES.  Ce  font  les  deux  régions  inférieures  &  latérales 
du  bas-ventre  :  elles  font  fituées  au-delfus  des  aines ,  & 
ont  entr’elles  la  région  hypograftique proprement  dite. 
Voyez  Abdomen. 

.  Iles.  (  os  des  )  C’eft  ainlî  qu’on  appelle  le  premier  des 
os  du  badin  ,  parce  qu’il  foutient  une  parue  de  l’intef- 
tin  ileum  ,  ou  bien  parce  qu’on  peut  le  çonfidérer  comme 
la  bafe  des  parties  ,  que  les  Anciens,  nommoient  les 
îles  ou  les  flancs.  C’eft  lui  qui  forme  les  parties  qui  por¬ 
tent  ce  nom. 

Ce  n’eft  que  dans  l’enfant  que  cet  os  eft  féparé  des 
deux  autres  j  car  les  cartilages  intermédiaires  qui  les  dif- 
tinguent  les  uns  des  autres  ,  s’ offifient  de  bonne  heure  , 
8c  lçs  trois  os  qui'  font  le  badin  ,  ne  font,  formés  que 
d’une  pièce  dans  l’adulte  ,  défignée  fous,  le  nom  d’os. 
innominè. 

Cet  os  eft  le  plus  grand  des  trois  qui  forment  le  badin. 
Il  eft  placé  au-delfus  de  l’os  pubis  &  de  l’ifchion.  Il  eft 
plat ,  plus  épais  à  fa  cirçonférençe  que  dans  fon  mi¬ 
lieu  ,  qui  eft  très-minçe.  Sa  figure  eft  irrégulière.  U  faut 


ILE  & 

fffimarquer  dans  cet  os ,  fes  faces ,  fes  bords ,  &  fa  bafe. 

La:  face  externe;.eft  convexe  antérieurement  &  iné¬ 
galement  concave  poftérieuremènt.  Dans  le  milieu  de 
cette  face ,  on  voit  un  trou  qui  pénétre  de  haut  en 
bas  dans  la  fubftance  de  l’os  ,8c.  donne  paflàge  à  des  vaif- 
feaux  fanguins.  On  y  obferve  une  ligne  femi-circulaire , 
un  peu  Taillante  ,  qui  s’étend  depuis  l’épine  antérieure  & 
fupérieure  ,  jufqu’à  la  grande  échancrure  fciatique.  On 
remarque  encore  plaiieurs  autres  traces  mufculaires  fur 
cette  face. 

La  face  interne  eft  aflez  polie,  &  également  con¬ 
cave.  Elle  porte  en  arriéré  une  face  articulaire  '  &  car- 
tUagineufe,  au  moyen  de  laquelle  cet  os  s’articule  avec 
l’os  factum.  Depuis  la  partie  fupérieure  de  cette  articu¬ 
lation,  jufqu’au  pubis  ,  on  trouve  un  rebord  faillant. 
plus  arrondi  dans  les  femmes  que  dans  les  hommes.  C’eft 
cette  ligne  qui  diftingue  le  grand  baffin  du.  petit ,  &  on 
la  nomme  le  détroit  dans  les  femmes. 

Le  bord  fupérieur  de  l’os  des.îles  eft  épais  ,  arrondi  en 
forme  d’arcade.  La  portion  antérieure  fe  jette  un  peu  en 
dehors  ,  &  la  poftérieure  en  dedans.  Toute  l’étendue  / 
de  ce  bord  eft  épiphyfc  dans  le  jeune  âge  ,  &  refte  long¬ 
temps  en  cet  état.  On  l’appelle  la  crête  de  l’os  des  îles  , 
&  on  y  diftingue  deux  lèvres ,  une  interne  ,  &  l’autre  ex¬ 
terne. 

On  remarque  au  bord" antérieur  deux  tubercules  confî- 
dérables  qui  portent,  le  nom  à' épine.  L’une  eft  fupérieure, 
&  l’autre  inférieure,.  Là  première  eft  placée  dans  le  lieu 
où  la  crête  fe  termine  en  devant.  Ceft  où  s'attache  lc- 
mufcle  couturier,  La  fécondé  que  l’on  appelle  antérieure - 
inférieure ,  eft  un  peu.plus.bas.  L’intervalle  qui  les  fé-, 
pare  eft  marqué  par  une  échancrure  peu,  profonde.  Sur 
la  furface  interne  de  l’épiü.e:  inférieure  ,  un  peu  au-def-  . 
Jus  de  la.  cavité  cotyloïd'e  ,  &  auprès  de  l’union  du  pubis 
avec  l’os  des  îles ,  on  trouve  une  finuofité  qui  eft  recou-., 
verte  dans  le  frais  ,  d’un  cartilage  pour  le  paffage  des 
.mufcles  pfoas  &  iliaque,  . 

Le  bord  poftérieur  eft  plus  court  &  plus  épais  que 
. l’antérieur.  Qn  y  remarque  au®  deux  ,  épines  :  la  fupé-. 

G.  i y. 


4o  I  LE 

rieure  eft  fort  gtolîe  ,  &  appartient  à  la  crête.  Entre  dés 
-deux  épineSjOn  voit  une  échancrure ,  dont  la  profondeur  & 
l’étendue  font  fort  médiocres.  Au-deflbus  de  l’épineinfé- 
rieure ,  on  voit  une  autre  échancrure  fort  grande  ,  ter¬ 
minée  inferieurement  par  l’os  ifchium.  On  lui  donne  le 
nom  de  fciatique  fupérieure  ,  ou  de  grande  échancrure 
fciacique.  La  partie  inférieure  eft  la  plus  étroite  &  la 
plus  épailTe  ;  elle  forme  poftérieurement  prefque  toute 
la  grande  échancrure  fciatique  ,,  &  antérieurement  une 
partie  de  la  cavité  cotyloïde. 

L’os  des  îles  eft  fpongieux  :  par  faréunion  avec  l’os  pu¬ 
bis  &  P  ifchium  ;  il  aide  à  former  une  cavité  affez  profon¬ 
de  que  l’on' appelle  cavité  cotyloïde  ou  acétahule ,  dans 
•laquelle  la  tête  du  fémut  fe  trouve  articulée.  Par  fon 
■union  avec  l’ifchium  ,  il  forme  la  grande  échancrure  que 
l’on  appelle  fciatique  ou  ifchia  tique  ,  du  mot  ifchium  , 
quoique  ce  dernier  os  n’en  forme  qu’une  très-petite  por¬ 
tion.  On  l’appelle  Y  échancrure  fciatique  fupérieure  ,  ou 
la  grande  échancrure  ,  pour  la  diftinguer  d’une  autre, 
qui  eft  entre  l’épine  &  la  tubérofité  de  l’ifchium,  &  qui 
fe  oomme  petite  ou  inferieure. 

ILEUM.  On  nomme  ainfi  le  troiliéme  &  le  plus  long 
des  inteftins  grêles  ,  parce  qu’il  eft  fitué  en  partie  fur 
■les  os  des  îles.  Il  eft  placé  pour  la  plus  grande  partie 
au-deflous  du  nombril ,  &  fait  un  grand  nombre  de  cir¬ 
convolutions  dans  ce  lieu.  Les  circonvolutions  latérales 
font  foutenues  à  droite  &  à  gauche  par  les  os  des  han¬ 
ches  ou  os  des  îles.  Cet  inteftin  fe  termine  au  colon  avec 
■  lequel  il  communique  d’une  maniéré  particulière. 

On  remarque  dans  fa  cavité  un  grand  nombre  de  ces 
replis ,  auxquels  les  Anatomiftes  ont  donné  le  nom  de 
valvules  cotmiv  entes.  Il  y  en  a  cependant  moins  que 
dans  le  jéjunum;  leur  étendue  eft  auffi  moins  confidé- 
rable ,  &  leur  direction  eft  fort  différente.  Dans  le  jé¬ 
junum  ,  &  au  commencement  de  l’ileum  ,  ces  valvules 
font  circulaires,  &  à  mefure  qu’elles  fe  portent  vers 
les  gros  inteftins ,  leur  direéiion  change ,  &  elles  de¬ 
viennent  infenfïblement  longitudinales.  On  trouve  aulfi 
dans  cet  inteftin  de  petits  amas  glanduleux ,  &  ap- 


î  L  I  4t 

•glatis ,  auxquels  cm  a  donné  le  nom  de' glandes  ou  plexus 
glanduleux  de  Peyer  de  celui  qui  en  a  fait  la  découverte. 
On  voit  entr’autres  un  de  ces  pelotons  qui  eft  fort  con- 
fïdérable,  &  placé  à  l’extrémité  du  jéjunum  où  il  a  en¬ 
viron  deux  travers  de  doigt  de  long. 

ILIAQUE.  Se  dit  des  parties  qui  concernent  les  os 
des  îles  ou  les  flancs. 

Iliaque  externe,  quelques  Anatomiftes  ont  donné  ce 
nom  au  mufcle  moïen  feffier ,  parce  qu’il  occupe  en 
dehors  à_peu-près  la  même  étendue  que  l’iliaque  occupe 
en  dedans. 

Iliaque.  (  Mufcle)  Ce  mufcle  s’attache  à  toute  la  face 
interne  de  l’os  des  îles.  Il  rencontre  le  pfoas  avant  fa 
fortie  du  bas-ventre,  &  fe  confond  avec  lui;  ces  deux 
mufcles  ainfi  unis  paflent  fous  le  ligament  de  Fallope  & 

f  liftent  enfemble  dans  une  échancrure  qui  fe  trouve  entre 
épine  antérieure  inférieure  de  l’os  des  îles  &  l’éminence 
ilio-peétinée ,  dans  une  capfule  ligamenteufe  fort  polie. 
Son  extrémité  inférieure  fe  termine  pat  un  tendon  plat, 
&  va  fe  rendre  au  petit  trochanter,  &  dans fon  voifinage, 
après  avoir  recouvert  la  tête  du  fémur.  Ce  mufcle  eft 
congénère  du  pfoas  ,  &  comme  lui  fléchit  la!  cuifle  vers  le 
■  baflin  ,  ou  le  baflin  vers  la  cuifle. 

Iliaques.  (  art'eres  6*  veines  )  Quand  l’aorte  defeen- 
dante  eft  parvenue  du  cœur ,  vis-à-vis  la  derniere  vertè¬ 
bre  des  lombes ,  quelquefois  un  peu  moins  bas ,  elle  fe 
bifurque  en  deux  grofles  branches  artérielles  dont  l’une 
va  à  droite ,  &  l’autre  à  gauche  &  qui  poctent  le  nom 
ÿ  art'eres  iliaques. 

Il  faut  remarquer  que  cette  bifurcation  de  l’aorte  fe 
fait  en  devant ,  &  à  gauche  de  la  bifurcation  de  la  veine 
cave  afcendante ,  ou  inférieure. 

Mais  chacune  de  ces  grofles  branches  après  avoir  fait 
environ  trois  travers  de  doigt  de  chemin,  fe  partage  en 
deux  autres  branches,  dont  l’une,  qui  dans  les'adultes  eft 
la  plus  petite,  fe  nomme  Iliaque  interne ,  ou  art'ere  hypo. 
gajlrique ,  &  l’autre  qui  demeure  plus  confîdérable  s’ap¬ 
pelle  Iliaque  externe ,  ou  Amplement  Iliaque. 


4».  I  L  I 

C'eft  à  l’endroit  de  cette  divifton  que  l’on  voit  quel, 
quêtais  fortir  dans  le  fcbtus  les  artères  ombilicales. 

L’artère  hypogaftrique  ou  iliaque  interne  fournit  en- 
.  laite  quatre  ou  cinq  branches  principales.  L’une  &  la  pre¬ 
mière  s’appelle  petite  Iliaque  fupérieure ,  la  fécondé  eft 
lafejftere  >  la  troifieme  eft  la  fciatique,  la  quatrième  eft 
la.  honteuse  interne  ou  commune. 

Les  veines  iliaques  naiflènt  de  divifions  veineufes  fem- 
blables  aux  divifions  artérielles  des  artères  iliaques,  &  fc 
réunifient  en  un  feul  confluent  ,  d’où  réfulte  la  veine 
cave  afcendante.  On  les  diftingue  comme  les  artères  en 
iliaque  interne,  &  en  iliaque  externe. 

iliaques.  (  Glandes  )  Corps  glanduleux  de  différent 
volume.,  qui  fe  trouvent  vers  la  divifion  des  vaiffeaux 
iliaques.  On  y  remarque  quantité  de  vaiffeaux  lymphati¬ 
ques  qui  vont  fe  décharger  dans  le  refervoir  du  chile. 
Elles  fervent  inconteftablement-  à  donner  une  prépara¬ 
tion  au  chile.  Elles  l’adoucifTent  &  l’affimilent  à  notre 
fijbftance,  par  lemoïen  de  la  limphe  qu’elles  y  envoient. 

Iliaques.  (  Régions  }  Ce  font  les  deux  régions  latéra¬ 
les  de  l’hypogaftrique.  Elles  contiennent  la  plus  grande 
partie  des  inteftins  grêles  ,  &  de  l’inteftin  colon.  Elles 
font  immédiatement  au-delTus  des  aines.  Voyez  Hypo - 
gaÿrïque. 

.  ILION.  Voyez  Ilium. 

ELIO-PECTLNE’E  ou  Amplement  PeRinèe.  On  donne 
ce  nom  à  une  échancrure  qui  fe  trouve  le  long  de  la 
crête  du  pubis,  entre  l’épine  &  la  tubérofité  de  cet  os. 
Elle  donne  palfage  aux  tendons  des  mufcles  pfoas  &illia- 
que.  Voyez  Pubis  (  os.) 

'  ILIO-SACRO-SCIATIQUE.  (  Ligament  )  Il  eft  fort: 
&  très-gros ,  &  s'attache  d’une  part  à  la  face  externe  de 
la  tubérofité  de  la  crête  de  l’os  des  îles,  dont  il  couvre  les 
deux  épines  poftérieures,  &aux  lèvres  externes  des fauffes. 
apophyfes  tranfverfes  de  l’os  fàcrum  s  puis  il  defcend  obli¬ 
quement  enfe  retréciffant  vers  la  tubérofité  de  l’os  ifchium , 
&  s’attache  d’autre  part  au-deffous  de  l’échancrure  qui 
Cft  entre  la  tubérofité ,  &  l’échancrure  feiatique ,  &  tout 


INC  43 

le  lotîg  de.Ia  lévrè.intèrne  de  la  portion  inférieure  de  l’os 
ilchiumj  de  la  lé-vre  interne  de  la  branche  du  même  os, 
&  enfin  de: la  lèvre  interne  de  la  portion  inférieure  de  la 
branche  ÿoifine.  de  l’os  pubis. 

Ilio-Sciatique.  {  Ligament  )  C’etl  le  même  que  le 
précédent.  Voyez  ïlio- Sacra- Sciât iq u e. 

ILOÔ.  V oyez  Proptojîs. 

IMAGINATION.  Faculté  de  l’ame  par  laquelle 
l’homme  fe  forme  les  images  des  objets  qui  font  impref- 
fion  fur  les  organes  de  fes  fens,  foit  qu’il  fe  rappelle  par 
reminifcence  ou  les  anciennes  imprellions  ,  foit  qu’en 
vertu  principalement  de  cette  faculté ,  il  en  compofe  de 
nouvelles  en  combinant  les  anciennes. 

Imagination  fe  dit  aulfi  en  Chirurgie  pour  exprimer 
l’état  de  la  cataraéle  naifTante,  dans  lequel  la  perfonne 
malade  croit  voir  des  mouches,  ou  d’autres  lignes  grot- 
tefques  qui  ne  font  point  en  effet.  Voyez  Catarafte. 

IMPAIR.  Nom  générique  qui  fe  donne  à  la  plûpart 
des  parties  du  corps  qui  n’ont  point  de  pareilles  ,  quand 
dans  tout  le  relie  du  corps  leurs  femblables  en  ont.  Voyez 
•Azygos. 

-  IMPERFORATION.  Vice  de  conformation  qui 
confïfte  en  ce  que  des  parties  qui  naturellement  doivent 
être  ouvertes yfe  trouvent  fermées  de  maniéré  à  exiger 
une  opération.  Cette  opération  ell  quelquefois  la  fimple 
dilatation  d’un  canal  trop  étroit,  quelquefois  il  faut  une 
incifion  entière.  Ce  vice  arrive  ordinairement  à  la  verge 
de  l’homme,  à  la  vulve  &  au  canal  de  l’urèthre  chez  les 
femmes,  à  l’anus.  Voyez  Hymen,  Hypofpadias  ,  Anus. 

Il  faut  toujours  divifer  les  parties  unies  contre  nature, 
fuivant  la  direélion  naturelle  ,  fe  fervir  dans  les  dilata¬ 
tions  plutôt  de  billouri  que  d’éponges  ou  d’autres  dilata¬ 
teurs  ,  conftamment  trop  lents  &  trop  douloureux. 

INCARNATIF.  Remède  doux,  onctueux ,  balfami- 
que  qui  fait  regénérer  les  chairs  dans  les  plaies  &  les 
ulcères.  Tels  font  la  farcocolle,  l’encens ,1a térébenthine, 
les  baumes  naturels,  le  baume  d’Arcéus  &  femblables* 

Jncarnatif.  (  Bandage  )  Voyez  Unijfant. 

INCARNAT! VE,  (  Suture  )  Voyez  Suture , 


44  INC 

INCARNER.  Régénérer  les  chairs  dans  une  plaie  Si 
un  ulcère. 

INCICATRISABLE.  Qui  ne  peut  fe  cieatrifer. 

INCISIFS.  On  donne  ce  nom  à  plufieurs  mufcles  des 
lèvres  ,  parce  qu’ils  fe  terminent  par  une  de  leurs  extré¬ 
mités,  dans  le  voifinage  des  dents  incifives.  Tels  font  les 
fuivans  : 

1°.  Les  Incififs  inférieurs  de  Cowper,  qu’on  appelle 
suffi  petits  incififs  inférieurs  ,  &  qui  font  deux  petits 
mufcles  de  la  lèvre  inférieure  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités,  fur  la  racine  des  dents  incifives  latérales  de  la 
mâchoire  inférieure  ;  &  par  l’autre  au  mufcle  demi-orbi- 
culaire  de  la  lèvre  inférieure,  après  s’être  approchés  l’un 
de  l’autre.  Lorfque  ces  mufcles  fe  contractent,  ils  pref- 
fent  la  lèvre  inférieure  contre  la  gencive. 

2, °.  üincifif  latéral,  mufcle  des  lèvres  que  l’on  peut 
regarder  comme  un  biceps,  parce  qu’il  eft  compofe  en 
haut  de  deux  portions ,  qui  fe  réunifient  inférieurement. 
Sa  portion  la  plus  longue  s’attache  à  l’os  maxillaire, 
proche  le  mufcle  orbiculaire  des  paupières  avec  lequel 
quelques-unes  de  fes  fibres  communiquent;  de-là  elle 
defcend  vers  la  joue ,  &  donne  quelques  fibres  aux  nari¬ 
nes  &  un  peu  au-deffous ,  s’unit  à  la  fécondé  portion. 
Celle-ci  eft  attachée  fous  l’orbite  à  l’os  maxillaire,  &  à 
celui  de  la  pomette,  &  communique  quelquefois  avec  le 
mufcle  orbiculaire  des  paupières.  Elle  defcend  enfuite 
vers  le  nés,  &  fe  réunit  à  la  première  portion.  Les  fibres 
qui  réfultent  de  cette  réunion  paffent  fous  la  partie  fupé- 
rieure  du  mufcle  demi-orbiculaire  fupérieur ,  &  vont 
s’attacher  aux  lèvres  fur  les  dents  incifives.  Quelquefois  , 
ce  mufcle  dans  fon  extrémité  inférieure  jette  un  paquet 
des  fibres  au  canin ,  que  l’on  pourrait  regarder  comme 
un  mufcle  féparé  &  nommer  petit  canin. 

Le  mufcle  incifif  latéral  tire  les  lèvres  fupérieures  en 
haut. 

’f.  Les  incififs  mitoiens  ,  qui  s’appellent  encore  petits 
incififs  de  Cowper  :  petits  incififs  Jupèrieurs ,  font  deux 
petits  mufcles  très-courts  placés  à  côté  l’un  de  l’autre , 
au-delTous  de  la  cloifon  du  nés.  Une  d»  leurs  extrémités 


ING  _  4$ 

s’attache  au-defliis  des  alvéoles  des  premières  dents  inci- 
fives,  &  l’autre  à  la  lèvre  lupérieure  contre  les  narines. 

.  Dansleur  contraction  ils  approchent  la  lèvre  des  gencives. 

INCISIF.  (  Trou  )  Voyez  Palatin  antérieur . 

INCISION.  Opération  de  Chirurgie  &  d’Anatomie 
par  laquelle  on  coupe,  on  divife  ,  on  ouvre  les  chairs-, 
pour  aggrandir  les  plaies ,  les  ulcères ,  les  filtules ,  afin  de 
faire- fortir  le  pus  renfermé,  d’extraire  les  corps  étran¬ 
gers,  de  remettre  les  vifeères  en  leur  place,  de  retrancher 
quelque  membre ,  de  féparer  ce  qui  ell  uni  contre  nature, 
ou  pour  faire  des  diiTeètions  Anatomiques.  En  Chirurgie  il 
faut  toujours  faire  ces  incitions  fuivant  le  trajet  des  fibres 
de  la  partie  que  l’on  coupe.  La  peau  fe  cicatrife  plus 
aifément  &  d’une  plus  belle  cicatrice. 

INCISIVES’.  Nom  que  l’on  donne  aux  quatre  dents 
antérieures  de  chaque  mâchoire ,  d’un  mot;  Latin  qui 
lignifie  trancher;  parce  qu’en  effet  elles  font  tranchan¬ 
tes.  Voyez  Dents. 

INDEX,  ou  INDICE,  ou  INDICATEUR.  Noms 
que  l’on  donne  au  fécond  doigt  de  la  main. 

INDICATEUR.  (  Mu  Tels')  On  donne  ce  nom  au 
jnufcle  extenfeur  propre  de  l’index.  Il  s’attache  par  Ion 
extrémité  fupérieure  à  la  partie  moïenne  inférieure  & 
externe  du  cubitus,  fe  glme  fous  l’ extenfeur  commun 
des  doigts  &  va  fe  rendre  au  doigt  index ,  dont  il  fait 
i’extenfion. 

INFERIEUR  du  nei  :  petit  mufcle  que  l’on  oppelte 
aufli  trdnfverfal  du  neç  &  mirtiforme  :  il  s’attache  par 
une  de  fes  extrémités  au-deffus  de  l’alvéole  de  la  dent 
,  canine ,  &  par  l’autre  aux  cartilages  du  nez. 

INFUNDIBULUM.  Mot  Latin  qui  lignifie  Enton¬ 
noir ,  on  l’a  confervé  en  François  pour  fignifier  la  même 
ehofe.  Voyez  Entonnoir.  ' 

INGUINAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  aines, 
appellées  en  Latin  Inguina. 

Inguinal.  En  Chirurgie, c’eft  un  bandage  qu’on  emploie 
pour  la  hernie  de  l’aine  ,  après  l’avoir  réduite.  Il  eftfimple 
eu  double.  Le  Ample  eft  pour  une  feule  defeente  j  le  dou* 


4«  I  N  J 

ble  pour  deux.  Le  premier  s’applique  fur  l’aine 'malade 
avec  une  bande  roulée  à  un  chef,  dont  on  fait  plufieurs 
tours  autour  du  corps,  autour  de  la  cuille  &  de  l’aine. 
Le  fécond  elt  un  bandage  fort  long  ,  fait  avec  une 
bande  roulée  à  deux  chefs ,  qu’on  applique  par  le  milieu 
au  bas  de  l’épine  du  dos;  enfuite  on  rabat  chacun  des 
chefs  fut  les  aines,  &  on  fait  plufieurs  tours  tant  autour 
du  corps ,  qu’autour  des  cuifies  &  des  aines. 

Inguinal  :  (  Ligament  )  Ligament  de  Fallope  ,  de  Pou - 
part ,  de  Cowper  :  c’elt  un  replides  fibres  àponévrotiques 
du  mufcle  oblique  externe ,  auxquelles  font  jointes  des 
fibres  du  fafcia  lata.  Elles  s’étendent  depuis  l’épine  fu- 
jpérieuré  &  antérieure  de  l’os  des  îles,  julqu’à  l’épine  du 
pubis,  &  forment  le  bord  fupérieur  de  l’anneau  des  muf< 
clés  du  bas-ventre.  Cowper ,  Fallope  <5*  Poupart ,  l’ont 
décrit  exactement  &  en  ont  fait  un  ligament  particulier, 
.auquel  ils  ont  donné  leur  nom.  C’eit  M.  Winfiow  qui 
lui  a  donné  celui  d’ inguinal . 

INGUINALES.  ( glandes  )  Ces  glandes  font  en  un 
paquet  fituées  dans  l’aine  &  vers  le  pli  de  l’aine ,  enve¬ 
loppées  dans  la  graille  qui  recouvre  le  pubis  ;  elles  s’en¬ 
flamment,  s’ablcédent  aifément,  comme  les  axillaires. 
On  ne  fçait  point  léur  ufage. 

INJECTE’.  Se  dit  des  vaiffeaux  remplis  de  liqueur 
par  injection. 

INJECTER.  En  Anatomie,  c’eft  faire  un  injeéHondans  - 
les  vaiffeaux  fanguins  d’un  cadavre,  pour  en  cornioître  les 
divifions,fous-di  vidons  &  toutes  les  communications  dif¬ 
férentes;  &  en  Chirurgie  c’eft  mondifier  quelque  fiftule, 
quelque  plaie  ou  ulcère  par  le  moïen  des  injeéiions  ,  ou 
bien  remplir  une  cavité  de  quelque  liqueur  par  le  moïen 
de  la  feringue. 

INJECTION.  Aéïion  par  laquelle  oii  fait  entrer, 
avec  une  feringue,  quelque  liqueur  dans  le  corps,  dansles 
intellins, le  vagin,  la  matrice,  l’urethre,  la  vcflie  ;  dans 
les  plaies  ,  les  ulcérés  ,  les  fiftules,  les  arteres  &  les  vei¬ 
nes.  On  donne  aulli  le  nom  A'Injèhion  à  la  liqueur  qu’on 
injeéte  dans  les  parties  dont  on  vient  de  parler.  On  l’em- 


.  I  N  J  47 

ploie  en  Chirurgie  ordinairement  pour  déterger ,  deiTé- 
cher  ,  ou  conglutiner.  Voici  la  compoffiion  d’une  ia- 
jeâion  vulnéraire  qui  eft  très-propre  pour  ces  difiérens 
ttfages ,  &  pour  réfifter  à  la  gangrène. 

Prenez: 

de  racine  d’ arijtoloche  ,  une  once, 

Faites-la  bouillir  dans  dix  onces  de  vin  blanc,  juC- 
qu’à  la  diminution  du  tiers.  On  coule  ladécoâion,  en 
exprimant  le  marc  s  8c  on  ajoute  à  la  cdlature  : 

TeiMUre  ddfmrrle  }  de  chaque  une  demi-once. 

On  en  féringue  dans  les  plaies,  &  on  en  imbibe  des 
tentes,  des  plumaceaux,  des  comprelTes  qu’on  applique 
deflus,  &  fur  les  Ratifications  qu’on  a  pratiquées  aux 
parties  gangrenées.  On  emploie  auffi  en  injeâion,  l’eau 
d’arquebufade ,  l’eau  de.  chaux,  l’eau  phagédénique ,  &c. 

On  fait  auffi  des  injeâions  en  Anatomie  pour  remplie 
les  vailTeaux  artériels  &  veineux  de  maniéré  à  pouvoir 
en  découvrir  la  ftructure  &  le  trajet.  Depuis  l’invention 
de  cet  art  merveilleux,  l’Anatomie  a  fait  des  progrès 
confidérables ,  &  les  lumières  fur  l’économie  animale  fe 
font  beaucoup  étendues.  Plufieurs  grands  hommes  ont 
emploié  cette  voie  avec  fuccès,  mais  perfonne  n’a  fçu 
mieux  injecter  que  Ruifch.  Cependant  fa  méthode  a  été 
loug-tems  cachée,  &  ce  n’eft  que  d’après  Rieger  qu’on 
croit  en  donner  la  véritable. 

,  On  ouvré  l’hypogaftre  par  une  incifion  en  T,  on  en 
fait  deux  de  la  longueur  d’un  pouce  Ou  un  peu  plus  au 
tronc  défendant  de  l'aorte  &  a  la  veine  cave  inférieure, 
de  façon  qu’on  puiffe  enfuite  y  appliquer  deux  tuïaux. 
On  met.  le  fuj  et  dans  l’eau  froide  &  l’op  en  fait  fortir  le 
fang  par.  les  deux  inçifiohs.  Cette- Operation -dure  un  ou 
deux  jours.’ Il  faut,  enfuite  verièr  de  l’eau  chaude  f utile 
fujet  pendant  quatre ,  cinq  ou  fix  heures  ,  félon  que  et 
fera  un  enfant  bu  un  adulte. Tandis  que  le. fujet  eft  ainfi. 
dans  l’eau  chaude,  on  prépare  la  matière  de  l’injection.' 


48  I  N  J 

Cette  matière  n’eft  autre  choie  que  du  fuif  coloré  par 
une  {affilante  quantité  de  cinabre.  On  le  fait  fondre  dans 
un  vaiifeau  de  terre  qui  contient  un  peu  d’eau  com-- 
mune  ;  on  remue  bien  jufqu’à  ce  que  les  fubftances 
foient  bien  incorporées.  En  Hiver  cela  fuffit,  mais  en  Eté 
il  convient  d’ajouter  un  peu  de  cire  blanche  à  la  compo- 
fition.  T 

Il  y  a  des  gens  qui  le  fervent  de  cire ,  de  térébenthine, 
de  réfine  &  d’huile  de  térébenthine;  d’autres  fubftituent 
à  ces  fubftances  l’efprit  de  vin  imprégné  de  cinnabre,  & 
lorfqu’ils  .ont  rempli  les  vailleaux  de  ce  mélange  ,  ils  les' 
ferment  avec  la  cire  fondue',  pour  empêcher  que  la  ma¬ 
tière  ne  forte;  mais  en  fuivant  leurs  méthodes,  on  ne 
fçauroit  féparer  du  cadavre  les  vaiflèaux  injeétés,  comme 
on  fait,  en  fuivant  celle  que  nous  venons  d’alfigner  aupa¬ 
ravant. 

Après  avoir  tenu  le  cadavre  dans  l’eau  chaude  pen¬ 
dant  quatre,  cinq  ou  fix  heures,  on  l’en  tire  &  on  le 
place-  fur  une  table.  Enfuite  on  introduit  deux  tuïaùx 
dans  l’artère,  de  façon  que  l’un  foit  dirigé  vers  les  par¬ 
ties  fupérieures ,  &  l’autre  vers  les  inférieures.  On  aura 
foin  de  bien  fixer  les  tuïaux,  dans  les  vailleaux ,  &  de 
fermer  en  même  tèms  le  tronc  inférieur  de  la  veine  cave 
que  l’on  avoit  ouvert.  On  fe  fervira  pour  c  la  d’un  fil 
retors  &  allez  fort.  Cela  fait ,  il  faut  replonger  le  cada¬ 
vre  dans  l’eau  chaude  ;  on  l’y  retient  encore  un  quart 
d’heure,  &  à  mefure  que  l’eau  fe  refroidit ,  on  la  fait 
fortir  pour  lui  en  fubftituer  de  nouvelle  chaude  comme 
la  première,  afin  de  coffierver  le  même  degré  de  cha¬ 
leur.  Enfuite  on  applique  au  tuïau  une  fenngue  qu’on 
doit  avoir  fait  chauffer  fur  des  charbons  ardens.  : 

On  applique  d’abord  la  feringue  au  tuïau  dirigé  vers 
les  parties  fupérieures ,  puis  à  celui  qui  eft  dirigé  vers 
les  inférieures  ,  comprimant  doucement  avec  le  pifton 
la  matière  contenue  dans  le  cilindre,  à  l’iin  ,  comme  à 
l’autre  tuïau,  jufqu’à  ce  qu’il  y  en  ait  une  quantité  fuffi- 
fante  d'injectée.  Si  la  matière  centcnuédans  la  feringue; 
n’eft  pas  fulfifante  pour  fournir  à  l’injeétion,  onia  rem. 
plit  de  rechef  &  on  continue  l’opération. 

Quand 


ï  N  S  4? 

Quand  les  vaiffeaux  font  pleins  ,  on  Ferme  leur  ori¬ 
fice  l’on  met  le  fujet  injeété  dans  l’eau  froide  >  de 
peur  que  le  einnabre , .  qui  ,eft  plus  pefant  que  le  relie 
de  la  matière,  ne  le  précipite,  &  que  les  vaiffeaux  par- 
là  ne  foient  blancs  d’un  côte ,  &  rouges  de  l’autre.  Quand 
le  cadavre  elt  froid  ,  ou  on  le  dilléque ,  bu  on  le  con- 
ferve  injcété.  Dans  ce  dernier  cas ,  on  le  met  dans  un 
vaifleau  de  terre  rempli  d’elprit  de  vin  ou  de  drêche,' 
auquel  ou  ajoute  dans  la  dillillation  une  poignée  de 
poivre  blanc  ,  afin,  que  cet  efprit  puiffe  pénétrer  plus 
facilement  les  parties  mufculeufes  ,  &  défendre  mieux 
le  tout  de  la  corruption.  Quand  on  voudra  expofer  le 
cadavre  à  la  vue  de  quelques  perfonnes,'  on  le  tirera 
de  l’efprit  de  vin ,  &  on  l’efluiera  doucement. 

Quand  tout  ell  bien  rempli,  pour  conlèrver  plus  sû¬ 
rement  le  fujet ,  il  ell  bon  de  le  couvrir  de  quelque 
vernis ,  tel  que  la  préparation  de  gomme  cùpal  avec 
l’huile  d’afpic.  Quand  on  fe  propofe  de  rendre  les  plus 
petits  vaiffeaux  fenûbles  .à  la  vue,  on  commence  par 
fiumeâer  le  cadavre  injecté ,  avec  l’huile  d’afpic  ou 
celle  de  térébenthine,  &  après  l’avoir  examiné  avec  un 
bon  microfcope  ,  on  le  place  dans  un  endroit  où  rien 
n’empêche  le  fujet  d’être  parfaitement  éclairé  des  raïons 
du.foleil. 

INNO  MINE’.  (  nerf)  Voyez  Lacrymal. 

■-  INNOMINE’E.  (  glande  )  Voyez  Lacrymale. 

INNOMINE’S  (os)  Voyez  Os  des  Iles,  à.  l’article 
'lies. 

INSEF.TION.  (  lieu  d’ )  C’efl  l’endroit  où  un  liga¬ 
ment ,  un  mufcle  s’attache  &  s’implante ,  celui  où  un  nerf, 
une  artère  ,  une  veine  fe  perd  &  fe  distribue.  ' 

INSTRUMENS.  Ce  font  les  différens  uftéhfiles  que 
le  Chirurgien  employé  pour  faire  les  opérations  de  Ion 
Art:  on  les  appelle  ainfi.par  la  raifon  que  le  Chirur¬ 
gien  doit  toujours  en  être  muni.  Les  uns  font  naturels 
&  les  autres  artificiels. 

Les  inllrumens  naturels,  font  toutes  les  parties  dil 
Chirurgien  qui  font  emploïées  dans  l’opération ,  &  prin¬ 
cipalement  les  mains.  Les  artificiels  font  toutes  les 

D.  de  Ch.  Tome  II.  D 


I  N  s 

chofés  étrangères  au  Chirurgien  ,  qui  peuvent  lui  aide^ 
à  opérer.  Il  eft  très-avantageux  au  Chirurgien  d’être 
muni  principalement  de  ceux  qui  s'appellent  naturels  , 
•&  de  les  avoir  avec  les  qualités  néceffaires. 

Les  qualités  qu’on  exige  fingulierement  de  la  main 
d’un  Chirurgien  ,  font  la  propreté ,  la  fouplelfe ,  la  fer¬ 
meté  ,  la  force ,  l’adreffe  ,  le  poignet  libre ,  le  tact  fin 
&  délicat  ;  que  la  main  gauche  puilïe  faire  les  fondions 
de  la  droite ,  &  que  l’exercice  fur  les  cadavres  faffe  que 
fur  le  vivant  on  n’apperçoive  point  le  défaut  d’expé¬ 
rience  ;  c’eft  pourquoi  un  Chirurgien  doit  s’abllenir  de 
tous  les  ouvrages  qui  peuvent  altérer  en  lui  ces  qua¬ 
lités  de  la  main ,  comme  ceux  qui  la  rendroient  trem¬ 
blante  &  mal  allurée  ,  qui  en  diminueroient  l’adreffe , 
rendroient  l’épiderme  épais  ,  &  conféquemment  affoi- 
bliroient  la  délicatelle  du  toucher,  &c.  L’on  doit  comp¬ 
ter  aulli  les  yeux  au  nombre  des.  inftrumens  naturels  en 
Chirurgie  ,  &  il  n’eft  pas  moins  effentiel  qu’ils  aient  les 
qualités  que  l’on  en  requiere.  Les  yeux  doivent  être 
•fàins  ,  clair-voïans ,  tels  qu’ils  découvrent  aifément  les 
fymptômes  caraéténltiques  des  maladies ,  les  accidens 
des  maladies  ,  &  fâchent  li  bien  fixer  un  lieu  ,  qu’ils 
fuilTent  le  retrouver ,  même  après  des  intermiflions  lon¬ 
gues  &  capables  de  dérouter  des  yeux  vulgaires. 

Quand  les  mains  ne  fuffifent  pas.au  Chirurgien  pour 
opérer ,  il  a  recours  aux  inftrumens  artificiels.  On  les 
divife  en  ceux  qui  fervent  à  préparer  les  appareils,  ceux 
qui  fervent  au  panfement ,  ceux  qui  fervent  aux  opéra¬ 
tions  ,  ceux  enfin  qui  fervent  à  la  diffection.  Ce  qui 
Lait  quatre  claffes  auxquelles  fe  rapportent  tous  les  diiiè- 
tens  inftrumens  de  Chirurgie. 

Ceux  cfur  fervent  aux  appareils  font  les  aiguilles  ,  le 
£1 ,  les  cifeaux  ,  la  fpatule  ,  &c. 

Ceux  qui  fervent  aux  panfemens  fe  fubdivifent  en 
deux  efpeces;  ceux  qui  font  deftinés  pour  le  panlement 
extérieur  de  la  plaie ,  &  ceux  qui  font  réfervés  au  pan-, 
fement  intérieur.  Dans  le  premier  rang  font  le  rafoir, 
la  feuille  de  mirthe  ,  les  cifeaux  ,  &  les  bandages , 
fcc.  Dans  le  fécond  font  la  fonde  ,  les  pincettes  à  an-» 


Èeaux ,  la  canule.,  la  feringue,  les  cifeaux ,  Sic. 

Ceux  qui  fervent  aux  opérations  fe  fubdivifent  auffi,' 
en  communs  &  en  propres.  Les  communs  font  ceux 
qtii  s'emploient -dans  toutes  ou  dans  prefque  toutes  les 
opérations,  tels  font  des  cifeaux  à  incifion  ,1e  billouri , 
le  rafoir,  les  lancettes  ,  les  ftilers.,  &c.  Les  propres  font 
ceux  qui  s’emploient  pour  une  feule  opération ,  tels  font 
le  lithotome  qui  ne  fert  que  dans  l'opération  de  la: 
taille ,  le  trépan  qui  ne  fert  qu’à- trouer  le  crâne,  le 
biftouri  caché,  le  pharingotome ,  les  trocarts,  l’aiguille 
à  catara&e ,  &c. 

Ceux  qui  fervent  à  la  diiîection  ;  font  les  fcalpels,  les 
érines,  les.ftrlets,  les  fiphons,  les  cifeaux,  les  feringues, 
les  pincettes;  &c.  Ces  derniers  appartiennent  au  Chirur¬ 
gien  autant  qu’à  l’Anatomifte  ,  noiï-fculement  parce 
qu’il  doit  favoir  l’Anatomie ,  &  conféquémment  la 
dilfection  ,  mais  encore  &  plus  particulièrement ,  parce 
que  ces  inftruménis  lui  font  indifpenlables  dans  piufîeurs 
çpérations ,  telles  que  l’amputation  des  mammelles  cau- 
cereufes  ,  des  fquirrhes  ,  des  tumeurs  ëhkiftées  ,  &c.  le 
bubohocèle  ,‘la dénudation  du  crâne  ,  la  cataraéle ,  &c. 

•  La  matière  des  inftrumens  artificiels  font  lé  linge,' 
les  draps  de  laine  ,  les  cuirs  ,  le  bois  ,  &  tous  les  métaux. 
Avec  le  linge  &  le  drap  on  fait  les  laqs ,  les  bandes  , 
&c.  Avec  le  cuir  on  fait  les  repaflbirs,  les  lanières ,  les 
courroies,  &c.  Avec  le  bois  on  fait  des  machines.  Et 
avec  les  métaux  on  fait  la  plus  grande  partie  des  inftru- 
mens  d’autre  nature.  Le  fer  &  l’acier  fourniffent  la 
majeure  partie  de  ces  derniers;  l’or,  l’argent,  le  .cuivre, 
le  plomb  fournirent  le  relie. 

Il  y  a  des  inftrumens  qui  doivent  néceflairement  être 
faits  avec  l’acier  &  lefer,  ou  avec  les  deux  enfemble;  tels 
font  ceux  qui  doivent  couper,  &  éprouver  beaucoup  de 
réfiftance;  comme  les  couteaux ,  les  cifeaux ,  les  aiguilles  , 
les  élevatoires  ,  &c.  Il  y  en  a  qui  doivent  êtrefabriqués 
avec  l’argent ,  tels  font  ceux  qui  doivent  être  plians’,- 
comme  les  algalies ,  les  canules  &  certains  fiphons  qui 
font  d’une  finelfe  aifez  cônfidérable.  Eu  général  il  fuffit 
des  inftrumens  d’acier  2c  de  fer  ;  il  n’y  a  guéres  que 


INT 

l’envie  de  briller  par  une  certaine  opulence  qui  fafle 
préférer  les  inftrumens  d’or  &  d’argent. 

L’on  a  aulïï  placé  au  rang  des  inftrumens  de  Chirur¬ 
gie  ,  les  lits  ,  les  couffins ,  les  bancs ,  Stc.  &  ce  n’eft  pas 
fans.raifon  ni  fondement.  Ces  chofes  qui  font  pour 
l’ufage  de  la  vie ,  favorifent  fouvent  le  fuccès  des  opéra¬ 
tions  ,  &  elles  ne  doivent  nullement  être  négligées } 
comme  on  peut  le  voir  dans  le  détail  des  opérations. 

INTEGUMENT.  C’eftla  même  chofe  que  tégument. 
Voyez  Tegumens. 

INTER-ARTICULAIRE.  (  cartilage  )  Il  y  a  pin¬ 
ceurs  articles  où  l’on  trouve  de  pareils  cartilages;  tel 
«ft  celui  de  la  mâchoire  inférieure  avec  l’os  des  tempes  i 
tel  eft  auffi  l’articulation  de  genou  ,.  où  l’on  voit  les 
cartilages  femi-lunaires ,  &c. 

INTER-CLAVICULAIRE.  Nom  que  l’on  donne  à 
ùn  ligament,' qui  s’étend  d’une  clavicule  à  l’autre,  en 
paftant  par  derrière  la  partie  fupérieure  du  fternum. 

INTERCOSTAL  (  nerf)  ou  grand.  Sympathique  de 
M.  Winflow.  Cordon  nerveux  allez  grêle ,  qui  fe  remar¬ 
que  fingulierement  dans  la  poitrine,  tout  le  long  des 
parties  latérales  des  corps  de  toutes  les  vertèbres ,  im¬ 
médiatement  fur  la  racine  de  leurs  âpophyfes  tranfver- 
fes.  Il  y  en  a  deux ,  un  à  droite  ,  l’autre  à  gauche.  Ils 
fe  continuent  tous  les  deux  jufqu’à  la  partie  inférieure 
de  l’os  facrum  où  ils  fe  terminent  &  s’uniilènt  enfem- 
ble  par  en  bas,  &  montent  en  haut  jufque  dans  la  ca¬ 
vité  du  crâne  où  ils  s’ unifient  avec  les  nerfs  de  la  cinquième 
&  fixieme  paire  de  nerfs  cérébraux. 

L’on  a  long-tems  difputé  fur  l’origine  de  ces  nerfs. 
Les  anciens  Anatomiftes  à  la  tête  defquels  on  doit  mettre 
iWillis  &  Vieuffens  ,  penfoient  qu’ils  prennoient  naiflan- 
ce  de  la  cinquième  &  de  la  fixieme  paire  cérébrales  ; 
mais  M.  Petit,  ancien  Docteur  en  Médecine ,  dans  un 
Mémoire  particulier  fur  cet  article  ,  a  démontré  en 
172.7  à  MM.  de  l’Académie  des  Sciences,  que  ce  nerf 
n’étoit  point  une  produ&ion  de  ces  autres  cérébraux  ; 
&  M.  W inflow  ,  dont  l’autorité  eft  fi  grande  en  Ànato- 
Hüie ,  a  confirmé  l’aflertion  de  M.  Petit.  Ainfi  l’on  doit 


.INT  53 

regarder  avec  ces  derniers,  les  nerfs  intercoftaux,  comme 
naifians  des  ganglions  que  l’on  difoit  être  formés  par. 
eux.  Çes  ganglions  fe  rencontrent  dans  tout  leur  trajet 
Sc  par  ce  moïen  ils  communiquent  avec  ceux  de  la  moelle 
épinière  en  arriéré ,  par  des  filets  fort  courts  Se  fournif- 
fent  eux  antérieurement  tous  les  rameaux  particuliers 
qui  fe  diftribuent  dans  le  voifinage. 

Ces  ganglions  font  répandus  des  deux  côtés  d’efpace 
en  efpace  ,  Se  fingulierement  à  la  fortie  de  chaque 
tronc  de  nerfs  que  produit  la  moelle  épiniere.  Leur 
fubftance  eft  formée  d’un  entrelacement  de  fibres  néir- 
veufes  ,  de  petites  artères ,  Se  de  petites  veines  ,  que  la 
duré  Se  la  pie-mere  •  enveloppent.  Dans  quelques-uns  on 
découvre  quelque  trace  de  fibres  charnues  ,  à  en  juger 
par  la  couleur  Se  par  la  confîftance. 

Le  nerf  intercoftal  fait  fa  route  de  haut  en  bas  fans 
autre  interruption  que  celle-là ,  &  jette  dans  fon  trajet 
des  filets  de  chaque  côté  ,  qui  entrent  dans  la  eompolî- 
tion  des  pléxus.  Il  eft  dans  la  poitrine  couché  latéra¬ 
lement  fur  les  corps  des  vertèbres  du  dos,  joignant  lès 
condiles  des  côtes  ,  en  formant  à  chaque  entre  deux  des 
côtes  un  ganglion  qui  reçoit  des  filets  de  chaque  nerf 
dorfals  l’un  de  ces  filets  paroît  venir  du  nerf  dorfàl , 
pour  fe  rendre  au  ganglion ,  Se  l’autre  partir  du  ganglion 
pour  fe  joindre  au  nerf  dorfal.  Quand  le  grand  fym- 
pathique  eft  parvenu  vers  la  fixieme  vertèbre  du  dos  ,1 
il  jette  en  defeendant ,  pour  l’ordinaire  cinq  branches, 
qui  fe  portent  obliquement  fur  le  devant ,  où  elles  fe 
réunifient  Se  forment  par  cette  réunion  un  feul  cordon 
que  l’on  nomme  Intercoflal  antérieur ,  pour  le  diftin- 
guer  du  vrai  tronc  de  l’interçoftal ,  qui  continue  fa 
route  le  long  des  vertèbres  du  dos  Se  des  lombes ,  pour 
fe  rendre  à  l’os  facrum ,  &  s’appelle  Intercoftal  poftè- 
rieur. 

L’intercoftal  antérieur  traverfe  le  diaphragme  vers  fà 
.  partie  poftérieure  ,  en  communiquant  dans  ce  paflage 
avec  le  nerf  diaphragmatique,  puis  il  entre  dans  le  ven¬ 
tre  où  il  forme  les  différens  pléxUs ,  par  le  moïen  dcl» 
quels  il  communique  avec  prefque  tous  les  nerfs  de  là 


54  .  I  N  T 

machine  ;  il  continue  enfuite  fa  route  fur  le  côté  des 
corps  des  vertèbres  des  lombes  &  fur  celui  de  la  face 
antérieure  de  l’os  factum,  en  s’avançant  jufqu’à  l’extré¬ 
mité  de  cet  os.  C’eft  là  qu’il  fe  termine  en  commu¬ 
niquant  par  un  cordon  tranfverfal  avec  l’intercoftal  du 
côté  oppofé  ;  ce  cordon  qui  établit  communication  entre 
les  deux  intercoftaux,  jette  conjointement  avec  les  deux 
derniers  nerfs  facrés,  des  filets  à  l’inteftin  rectum  &  aux 
parties  voifines. 

Enfin  il  faut  remarquer  que  la  paire  des  nerfs  inter¬ 
coftaux  ou  ’  grands  fympathiques.,  depuis  la  première 
vertèbre  du  cous  jufqu’à  l’extrémité  de  l’os  facnim,  reçoit 
des  filets  de  communication  de  tous  les  ganglions  des 
nerfs  de  la  moelle,  de  l’épine. 

INTERCOSTALES,  (artères  &  veines).  On  diftin, 
gue  ces  artères  en  fupérienres  .&  en  inférieures.  Les 
lupérieures  naiifent  de  côté  &  d’autre  de  la  partie  infé¬ 
rieure  des  fouclavieres  ,  les.  deux  ,  trois,  ou  quatre  pre¬ 
mières  fortent  de  l’artère  fouclavlere.  par  une  feule 
branche  >  les  autres  viennent  de  l’aorte  defcendante.  Il 
arrive  néanmoins  allez  fouvent  que  toutes  les  fupérieures 
viennent  auffi,  du  tronc  de  l’aorte  &  non  des  fouclavieres.; 
elles  viennent  encore  quelquefois  des  cervicales.  Tout 
cela  varie  beaucoup.  Les  inférieures  naiifent  au  nombre 
de  fept ,  huit ,  dix,  de  chaque  côté,  par  paire,  de  la  par¬ 
tie  poftérieure  de  l’aorte  defcendante  ;  elles  fe  portent 
jufqu’au  diaphragme  ,  &  fe  jettent  tranfverfalement  fur 
le  corps  des  vertèbres. 

Il  arrive  quelquefois  que  les.  artères,  intercoftales  fu- 
périeurçs  naiifent  deux  ou  trois ,  par  un  feul  tronc  com¬ 
mun  ,  qui  monte  obliquement  en  faifant  un  angle  fort 
ouvert,  avec  l’artère  qui  lui  donne  naiflance,  tandis  que 
les  autres  viennent  à  angles  droits  de  l’aorte  ;  ces  artères 
fe  portent  avec  le  nerf  dans  le  fillon  que  l’on  voit  à 
la  partie  interne  du  bord  inférieur  de  chaque  côte  ,  Sc 
fe  diftrihuent  aux  mufcles  intercoftaux  &  aux  parties  qui 
les  couvrent. 

Les  anciens  Chirurgiens  fe  trouvant  fort  embarraffés 
d’arrcter  l’hémorrhagie  quand  ces  artères  croient  coupées 


f  N  T  yy 

Sans  quelque  bleffure,  M.  Goulard ,  Chirurgien  a  Mont, 
pellier ,  a  inventé  une  aiguille  fort  commode  pour  en 
faire  la  ligature.  Voyez  Aiguille ■. 

Quant  aux  veines ,  on  les  diftingue  comme  les  artères, 
en  fiipérieures  &  en  inférieures  ,  qui  toutes  naiflènt  des 
extrémités  des  artères  à  l’ordinaire  des  veines ,  mais  va-, 
rient  pour  leur  infertion.  Les  veines  inférieures  au  nom¬ 
bre  de  huit  viennent  fe  rendre  dans  la  veine  azygos.; 
Elles  communiquent  avec  les  thoraehiques  ;  &  la  mam¬ 
maire  interne  par  plufieurs  anaftoiriofes.  Les  fupérieures 
fe  réunifient  en  un  feul  tronc ,  après  avoir  communiqué 
avec  les  inférieures ,  lequel  va  fe  décharger  du  côté 
gauche  dans  la  fouclaviere  du  même  côté-,  &  celles  du-, 
côté  droit  vont  fe  jetter  dans  l’azygos  ou  dans  la  veine- 
cave,  &  quelquefois  dans  la  fouclaviere  du  même  côté; 
elles  accompagnent  les  artères  dans  le  fîllon  du  bord  des 

INTERCOSTAUX.  On  donne  ce  nom  â  de  petits 
mufcles  charnus ,  fort  minces ,  qui  remplilTent  les  inter¬ 
valles  de  toutes  les  côtes.  Ils  font  compofés  de  deu» 
plans ,  qui  ne  font  féparés  que  par  une  membrane  très- 
mince  ,  faite  de  tiffu  cellulaire  ;  un  de  ces  plans  eft  in¬ 
terne,  &  l’autre  eft  externe-;' leurs  fibres  fe  croifent  en 
fautoir.  On  compte  ordinairement  autant  d’intercoftaux 
de  chaque  efpece ,  qu’il  y  a  d’interftices  de  côtes  ,  c’ eft* 
à-dire  onze  externes ,  &  onze  internes  de  chaque  côté. 
Il  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  regardé  tous  les  inter- 
eoftaux  externes  d’un  côté  comme  un  feul  njufcle,  &  ont 
jugé  de  même  des  internes; 

Les  fibres  des  intercoftaux  externes  d'efeendent  obli¬ 
quement  de  derrière  en  devant ,  de  forte  que  leurs  atta¬ 
ches  fupérieures  font  plus  voifines  des  vertèbres,  que  les 
inférieures.;  les  fibres  des  intercoftaux  internes  au  con— . 
traire,  defcendent  obliquement  de  devant  en  arriéré  ÿ 
de  maniéré- que  leurs  attaches  inferieures  font  plus  proche®-; 
des  vertèbres  ,  que  les  fupérieures; 

Les  intercoftaux  externes  commencent  poftérieure*. 
ment  aux  vertèbres  ,  s’étendent  en  devant  jufqu’à  l'ex¬ 
trémité  antérieure  def  côtes ,  &  derienneut  enfuite  apoa  é 


$5  I  N  T 

yrotiques;  l'es  internes  au  contraire  s’étendent  antérieur®, 
ment  jufqu’au  fternum,  mais  ils  Unifient  poftérieurement 
à  l’angle  de  chaque  côte  ;  ainfi  depuis  l’angle  des  côtes, 
jufqu’aux  vertèbres,  il  n’y  a  q'ue  les.intercoftaux;  externes  : 
il  n’y  a  que  les  internes  au  contraire ,  entre  les  intervalles 
des  cartilages. 

On  a  ùtlputé  long-tems  &  vivement  fur  l’ufage  de 
ces  mufcles.  II.  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  préten¬ 
du  ..que.;  les  intercoftaux  externes  fervoient  à  dilater  la 
poitrine ,  èn  relevant  les  côtes  dans  l’inlpiration  ;  &  que 
les  internes  au  contraire  la  rdletroient  en  abaiflant  les’ 
côtes  dans  l'expiration.  Ce  fentiment  eft  avec  raifon 
preique.  ^univétfellernent  rejetté  aujourd’hui  ;  Sc  il  eft 
peu  d’Anatomiftes  qui  ne  conviennent  que.  l’ufage  des 
internes  &  des  externes,  .elfe,  le  même ,  &  qu’ils  fervent 
également  à  dilater  la  poitrine  dans.le  tems  de  l’infpira- 
tion  en  élevant  les  côtes. 

La  caiifé  qui  oblige  les  mufcles  intercoftaux  à  dilater 
la  poitrine  dans  l’infpiration  eft  des  plus  intéreflantes  à 
découvrir.  Voici  de  quelle  maniéré  ce  mouvement  s’opère: 
dès  qu’un  ;  enfant  eft  né,  dit  un  Auteur  ,  i°.  l’air  qui 
entre  dans  la  bouche.  &  dans  le  nez  le  fait  d’abord 
éternuer,  il  met  en  jeu  .par  ,c  et  .éternuement  le  diaphrag¬ 
me  &  les  nerfs  intercoftaux  s  X°.  le  fang  qui  paffe  abon¬ 
damment  dans  l’aorte agit  avec  force  fur  les  mufcles 
intercoftaux  qui  étant  deftitués  d’antagoniftes ,  fe  con¬ 
tractent  davantage . Ces  deux  caules  contribuent  a 

dilater  la  capacité  du  . thorax  ,  &  par  conféquent  à  faire 
entrer  l’air  qui  gonfle  alors 'les  poumons  ;  mais  quand 
l’ait  eft  entré  ,  le  fang  qui  diftend  les  vaifl’eaux  ne  coule 
pas  aifémént  dans  les  veines ,  pàrce  qu’il  n’eft  pas.  preflc 
dans  les  poumons.  Il  arrive  donc  1°.  que  les  mufcles 
intercoftaux  ne  reçoivent  plus:  tant  de  fang  ,  car  il  en 
paffe  moins  dans  lé  ventricule  gauche  quand  les  poumons 
font  gonflés,  a0.  Il  ne  coule  plus  tant  de  fang  dans  le 
cerveau  ,  par  conféquent  les  nerfs  ne  font  plus  fi  tendus  ; 
les  califes  qui  contractent  les  mufcles  intercoftaux  ve¬ 
nant  donc  à  diminuer  ,  ces  mufcles  fe  relâchent  ;  par 
leur  relâchement  les  côtes  tombent;  caries  côtes  avoient 


ï  N  T  Î7 

été  élevées ,  cette  élévation  avoit  fléchi  &  forcé  les  car¬ 
tilages  qui  les  attachent  au  fternum  ;  en.  même-tems  le 
fternum  étoit- pouffé  en  avant  j  or  quand  les  mufcles 
intercoftaux  n’agiffent  plus ,  les  cartilages  fotcés  repren¬ 
nent'  leur  état  naturel ,  &  ramènent  les  côtes ,  &  en 
même-tems  le  fternum  fe  baille.  Voilà  ce  qui  fait  le 
relferrement  du  thorax ,  c’eft-à-dire  l’expiration  s  or  les 
côtes  étant  abaiffées ,.  l.e  fang  eft  exprimé  des  poumons 
dans  le  ventricule  gauche.  Alors  les  caufes  qui  tenoient 
les  mufcles  intercoftaux  en  contraéiion ,  recommencent , 
car  le  fang  fe  jette  en  grande  quantité  dans  le  cerveau,  & 
dans  les  mufcles  intercoftaux. 

Remarquez,  qu’il  y  a  des  hommes  qui  ayant  une  en¬ 
clume  fur  la  poitrine ,  fouffrent  qu’on  caife  fur  cette 
çnclume  une  barre  de  fer  à  grands  coups  de  marteau; 
la  raifon  en  eft  alfez  fenfîble  :  foit  un  marteau,  pefant 
un  quart  de  livre ,  &  ayant  un  dégré  de  vîtelfe  ;  foit 
une  enclume  qui  péfe  fix  cens  livres  ;  l’enclume  frappée 
aura  quatre  cens  fois  moins  de  vîtelfe  que  le  marteau. 
On  voit  par-là  que  le  coup  de  marteau  peut-être  allez 
violent  ,  fans  que  l’enclume  parcoure  plus  d’une  ligne; 
or  la  poitrine  en  s’applatiffant  &  en  diminuant  d’une 
ligne ,  fon  petit  diamètre  ne  fouffrira  pas  beaucoup.  La 
réponfe  à  la  queftion  fuivante  va  donner  à  ceci  un  plus 
grand  éclair  ciffement. 

Si  l’on  demande  comment  la  poitrine  pourra  foute- 
nir  un  poids  aulfi  énorme  que  celui  d’une  enclume  ,  & 
comment  les  côtes  qui  font  des  demi-cercles  très-foibles 
ne  fe  rompent  pas.  Il  eft  aifé  de  répondre  qu’une 
vellie  gonflée'  &  qui  s’ouvre  par  un  tuyau  fort  étroit  , 
foutient  un  poids  fort  pefant ,  lorfqu’ une  force  infini¬ 
ment  plus  petite  que  la  pefanteur  du  poids,  comprime 
le  tuyau  ;  les  poumons  doivent-être  regardés  dans  le 
cas,  dont  il  s’agit,  comme  une  veïüe  gonflée  d’air,  & 
la  glotte  repréfente  le  petit  tuyau  ,  une  force  très-petite 
qui  reflerrera  la  glotte  ,  retiendra  l’air  dans  les  pou¬ 
mons  ,  &  l’air  étant  retenu  dans  la  poitrine  ,  elle  pourra 
foutenir  des  corps  très-pefants  ;  de-là  vieat  que  ceux 


ï  N  T 

qui  font  cette  rude  épreuve ,  ne  patient  point  düranttoift 
le  teins  qu’ils  font  chargés  de  l’enclume. 

INTER-ÉPINEUX  du  dos.  On  donne  ce  nom  à 
de  petits  mufcles  qui  vont  de  l’extrémité  de  l'apophyfe 
épin^ufe  d’une  des  vettebres  du  dos  ,  à  celle  de  la  fui- 
Vante  :  on  les  nomme  anffi  petits  épineux  du  dos.  Leur 
triage  eft  d’étendre  le  dos. 

Inter.épineux  du  col.  On  donne  ce  nom  à  de  petits  muf- 
eles  qui  font  placés  entre  toutes  les  épines  des  fix  vertébrés 
du  col  ,  &  entre  la  derniere  du  col,  &  la  première  du 
dos.  Ceux  d’un  côté  font.féparcs  de  ceux  du  côté  op- 
pofé ,  par  le  ligament  cervical  poftérieur  ou  épineux.' 
Ce  font  les  mêmes  que  M.  .‘Winflow  nomme  petits, 
épineux  du  col.  Leur  ufage  eft  d’étendre  cette  partie. 

Inter-épineux,  (ligament)  Nom  que  l’on  a  donné  à  un  . 
ligament  en  forme  de  membrane ,  qui  prend  depuis  le  mi¬ 
lieu  de  là  bafe  de  chaque  apophyfè  épineufe,  monte  jufqu’à 
Ta  pointe ,  &  s’étend  d’une  de  fes  apophyfes  ,  à  celle 
de  la  vertebre  voifine.  Cette  membrane  ligament  eufe 
monte  ainfi  d’épine  en  épine ,  tout  le  long  du  dos ,  ce 
qui  fait  qu’on  peut  la  regarder  comme  ne  faifant  qu’u* 
fcul  ligament. 

INTERMEDIAIRE.  (  Cartilage  )  L’on  donne  ce 
nom  aux  fubftances-  cattilâgineufes  qui  Unifient  les  ver. 
tebres  entr’elles  ,  &  à  ceux  qui  fe  trouvent  dans  les  os: 
articulés. 

-  INTERMUSCÜLAIRE.  (  TifTu  )  C’eft  un  vrai  tifTu 
cellulaire  qui  partage  les  faifeeaux  mufculaîres  dont  un- 
mufcle  eft  compofé. 

■  iNTERMUôCULAIRES.  (Ligamens)  Il  y  a  qua¬ 
tre  ligamens  de  ce  nom  ;  deux  à  chacun  des  bras.  Ce- 
font  deux  bandes  ligamenteufes,  placées  fur  les  deux  cô. 
•tés  de  l’os  humérus,  entre  les  mufcles  qui  font  à  la- 
partie  antérieure,  &  ceux  qui  font  à  la  partie  pofte- 
rieurc  du  bras.  L’un  dé  ces  ligamens  eft  externe,  l’au¬ 
tre  eft  interne.  Le  premier  eft  attaché  à  la  crête  dc- 
Fhumcrus,  improprement  appelle  coniyle  externe ,  dans 
toute  fà  .longueur ,  &  va  jufques  par-delà  le  milieu  de- 
l’os  s’inférer  au  corps  même  de  l’os.  Le  ligament  ia.4 


I  N  T  # 

itermufculaire  interne  eft  placé  intérieurement  de  la  mê¬ 
me  maniéré  que  l’autre  l’eft  à  l’extérieur.  Il  tient  par 
un  bout  au  condyle  interne  i  &  s’attache  tout  le  long 
de  la  partie  interne  de  l’os ,  jufques  par-delà  fon  mi¬ 
lieu.  Les  ligamens  font  compofés  de  plulieurs  bande¬ 
lettes  ,  entre  lefquelles  il  y  a  Souvent  quelqu’efpace  ï 
ils  font  fléxibles  jufqu’à  certain  point.  Quant  à  leur  ufa- 
ge  ,  c’eft  de  lervir  d’attaches  aux  fibres  des  mufcles  en¬ 
tre  lefquels  ils  font  placés. 

INTERNE.  Il  fe  dit  de  tout»  partie  latérale  du 
corps  qui  fe  trouve  être  plus  proche  d’une  ligne  ver¬ 
ticale  quion  fuppofe  couper  le  corps  en  deux  parties 
égales. 

INTER-OSSEUX.  On  donne  ce  nom  à  de  petits 
mufcles  qui  occupent  les  intervalles  que  laifient  entre 
eux  les  quatre  os  du  métacarpe.  On  en  compte  fix;  trois 
d’entr’eux  qui  font  tournés  vers  la  paume  ,  s’appellent 
internes ,  &  trois  qui  regardent  le  dos  de  la  main ,  fe 
nomment  externes. 

Les  mufcles  inter-ofleux  externes,  plus  forts  que  les 
internes ,  font  compofés  de  deux  portions,  une  desquel¬ 
les  eft  à  la  Surface  du  dos  de  la  main  ,  l’autre  eft  deC- 
fous  ;  le  premier  de  ces  mufcles  s’attache  le  long  de 
l’os  du  métacarpe  qui  foutient  le  doigt  index  ,  le  long 
de  celui  qui  porte  le  doigt  du  milieu,  &  enfuite  il  va 
fe  terminer  a  la  partie  fupérieuré  &  antérieure  de  ce 
.  doigt.  Le  fécond  s’attache  le  long  de  l’os  du  métacarpe 
qui  foutient  le  doigt  du  milieu  ,  &  de  celui  fur  le¬ 
quel  le  doigt  annulaire  eft  porté,  &  il  fe  termine  or¬ 
dinairement  à  la  partie  poftérieure  &  fupérieure  de  la 
première  phalange  du  doigt  du  milieu.  Le  troifiéme 
s’attache  le  long  des  deux  derniers  os  du  métacarpe , 
qui  s’articulent  avec  le  petit  doigt ,  &  le  doigt  annu¬ 
laire,  &  va  fe  terminer  le  long  de  la  partie  fupérieure 
de  ce  dernier. 

Les  mufcles  inter-ofleux  internes  font  fitués  plus  Su¬ 
perficiellement  que  les  externes  ,  &  quelquefois  ils 
paroifTenc  doubles  comme  eux.  Le  premier  s’attache. 


6o  INT 

par  une  de  fes  extrémités  ,  à  l’os  du  métacarpe  qui 
foutient  le  doigt  du  milieu ,  à  celui  qui  porte  le  doigt 
index,  &  fe  termine  par  l’autre  à  la  partie  fupérieure 
de  la  première  phalange  de  ce  doigt.  Le  fécond  s’atta¬ 
che  à  l’os  qui  foutient  le  doigt  du  milieu  ,  à  celui  qui 
foutient  le  doigt  annulaire  &  fe  termine  à  la  première 
phalange  de  ce  doigt.  Le  troifiéme  s’attache  à  l’os  du 
métacarpe  qui  foutient  le  doigt  annulaire,  àcelui  qui  fou. 
tient  le  petit  doigt ,  &  fe  termine  à  ce  dernier. 

On  voit  par-là  que  le  doigt  du  milieu  a  deux  inter- 
ofleux  externes ,  que  l’annulaire  en  a  un  ,  &  que  l’in¬ 
dex  &  le  petit  doigt  n’en  ont  pas;  qu^ils  ont ,  au  con¬ 
traire  chacun  un  des  inter-offeux  internes  ,  ainli  que 
l’annulaire,  &  que  le  doigt  du  milieu  n’en  a  pas. 

Ces  mufcles  en  général  fervent  à  ferrer  les  doigts  les 
uns  contre  les  autres  ;  on  peut  aulfi  les  regarder  com¬ 
me  auxiliaires  de  l’extenfeur  commun.  Si  on  les  confi- 
dere  féparément ,  on  trouvera  que  le  premier  des  in- 
ter-olTeux  externes ,  avec  le  fécond,  tirent  alternative¬ 
ment  le  doigt  du  milieu  d’un  côté  &  de  l’autre  ;  le  troi- 
fiéme  porte  l’annulaire  vers  le  petit  doigt.  Le  premier 
des  internes  porte  le  doigt  index  vers  celui  du  milieu, 
le  fécond  tire  l’annulaire  vers  le  même  doigt  du  mi. 
lieu-,  &  le  troifiéme  fait  faire  le  même  mouvement  au 
doigt  auriculaire. 

lnter-ojfeux  du  pied.  Ce  font  fept  petits  mufcles  qui 
remplilTent  les  intervalles  des  os  du  métatarfe  ,  il  y  en 
a  quatre  Supérieurs  &  trois  inférieurs.  Quelques  Anato- 
miftes  en  comptent  aulfi  quatre  de  ces  derniers.  On  ne 
peut  pas  les  divifer  en  internes  &  en  externes,  comme 
à  la  main,  à  caufe  de  lapofition  du  pied. 

Le  premier  des  inter-olieux  fupérieurs  s’attache  par 
une  de  fes  extrémités  le  long  de  la  face  interne  du  pre¬ 
mier  &  du  fécond  os  du  métatarfe ,  &  par  l’autre  à  la 
première  phalange  du  fécond  orteil.  Les  trois  autres  in- 
ter-ofl’eux  fupérieurs  s’attachent  de  même  par  une  de 
leurs  extrémités  ,  aux  os  fuivans  du  métatarfe,  &  par. 
l’autre ,  aux  premières  phalanges  des  orteils  qui  fuivent 


INT  6ï 

le  fécond.  Le  premier  de  ces  mufcles  approche  le  fé¬ 
cond  orteil  du  pouce  du  pied-.  Les  trois  autres  en  écar¬ 
tent  ceux  auxquels  ils  font  attachés. 

Le  premier  des  mufcles  inter-olTeux  inférieurs  fe  ter¬ 
mine  au  côté  interne  de  la  première  phalange  du  troi- 
fiéme  orteil ,  &  le  porte  vers  le  pouce  ;  il  en  eft  de  mê¬ 
me  des  deux  autres  inter-offeux  du  pied,  par  rapport 
aux  deux  orteils  fuivans ,  auxquels  ils  s’attachent ,  & 
qu’ils  tirent  auffi  vers  le  pied. 

INTERTRANSVERSAIRE.  Nom  que  l’on  a  donné 
à  un  ligament  membraneux  qui  monte  de  chaque  côté 
des  vertébrés  ,  &  s’étend  ,  de  chaque  apophyle  tranfver- 
fe  ,  à  celle  de  la  vertebre  voifîne.  Il  monte  ainfi  tout 
le  long  de  la  colonne  vertébrale,  en  s’attachant  à  toutes 
les  apophyfes  tranfverfes. 

lntertranfverjhires  du  col.  On  donne  ce  nom  à  de 
petits  mufcles  fort  courts ,  qui  vont  de  l’apophyfe  tranfi. 
verfe  d’une  des  vertebres  du  col,  à  celle  qui  eft  au- 
deffus..  M.  ¥müoV  les  appelle  aulïï  petits  tranf ver  fai¬ 
re  s  du  col ,  lorfque  ceux  d’un  côté  agilfent  feuls,  ils  ti¬ 
rent  le  col  de  ce  côté  ;  s’ils  agilfent  conjointement,  ils 
tiennent  le  col  droit  &  l’afFermiffent  dans  cette  pofi- 
tion. 

INTERVERTEBRAL,  qui  eft  placé  entre  les  deux 
vertebres.  On  donne  ce  nom  à  un  cartilage  qui  fe  trouve 
entre  les  vertebres.  IL  eft  d’une  nature  particulière,  & 
ne  reffemble  aux  autres  cartilages  que  par  fa  couleur  & 
fon  élafticité.  Il  couvre  tout  le  corps  des  vertebres  en¬ 
tre  lefquelles  il  eft  placé.  Il  eft  compofé  de  petites  la¬ 
mes  arrangées  circulairement  les  unes  autour  des  autres. 
Ces  lames  prifes  chacune  en  particulier,  n’offrent  preC- 
que  pas  de  réliftance,  mais  leur  réunion  les  rend  beau¬ 
coup  plus  fermes.  Le  milieu  qui  répond  au  centré 
de  chaque  vertebre  eft  d’une  confiftance  plus  molle 
&  pulpeufe.  L’efpace  qui  fe  trouve  entre  les  petites 
lames  circulaires  eft  rempli  d’une  humeur  onâueu- 
fe,  qui  entretient  leur  foupleffe.  L’épailfeur  de  ce  carti¬ 
lage  n’eft  pas  la  même  entre  toutes  les  vertebres.  Il  eft 
beaucoup  plus  épais  entre  celles  qui  font  capables  d’un 


6  a  INT 

grand  mouvement ,  qu’entre  celles  qui  n’en  ont  qu’un' 
très-borné.  Par  cette  raifon ,  entre  les  vertebres  lom¬ 
baires  il  eft  très-confidérable ,  &  fon  épaiffeur  eft  plus 
grande  en  devant  qu’en  arrierre.  La  même  choie  a  lieu 
dans  les  vertebres  du  cou.  Comme  les  vertebres  dor- 
fales,  au  contraire ,  ont  peu  de  'mouvement ,  celui  qui 
fe  trouve  entr’elles  eft  allez  mince ,  &  il  eft  plus  épais 
poftérieurement  qu’en  devant.  Dans  la  fléxion  du  corps 
les  vertebres fe  rapprochent  antérieurement,  &  preflent 
ces  cartilages  qui  débordent  alors  en  devant ,  &  un  peu 
fur  les  côtés;  lorfque  le  corps  fe  redreffe,  la  compref- 
fion  eft  uniforme  fur  toute  la  lurface  du  cartilage  ,  & 
elle  devient  beaucoup  plus  confidérable.  C’ell  pour 
cette  raifon  que  l’on  eft  plus  petit  le  loir  ,  quand  on 
fe  couche,  fur-tout  fi  on  a  porté  quelque  fardeau  pen¬ 
dant  la  journée,  que  le  matin lorfqu’on fe.leve.  Lorf¬ 
que  le  corps  eft  couché ,  l’élafticité  de  ces  parties  leur 
fait  reprendre  l’étendue  que  la  comprellion  leur  avoit 
-fait  perdre  lorfqu’il  étoit  debout. 

INTESTINAL.  (Suc)  Le  fuc  inteftinal  eft  fort  ana. 
logue  au  fuc  gaftrique;  il  eft  clair,  limpide,  très-fpi- 
ritueux,  deftiné  aux  memes  ufages  que  le  fuc  gaftrique. 
Si  l’on  confidere  l’énorme  étendue  des  intellins ,  la  fé- 
crétion  en  eft  beaucoup  plus  grande;  elle  eft  plus  abon¬ 
dante  dans  le  duodénum  que  dans  le  relie  du  canal  in¬ 
teftinal  ,  elle  eft  même  très-petite  dans  le  colum  &  le 
reâum  ;  ce  fuc  a  donc  pour  ufage  de  divifer  ,  fondre , 
dilfoudre  de  plus  en  plus  les  particules  du  chymus  qui 
'ne  font  point  encore  atténuées.  Les  matières  qui  font 
dans  les  gros  intellins  font  plus  épaifles  que  celles  qui 
font  dans  les  intellins  grêles,  parce  que  leur  partie  la 
plus  fluide  a  été  abforbée  par  les  veines  laélées.  S’il  né 
fe  fépare  aucune  liqueur  dans  les  intellins,  quoique  l’on 
boive  beaucoup ,  les  matières  font  féches  ;  mais  elles  font 
fluides  ,  lorfque  les  glandes  &  les  tuïaux  des  intellins 
fournilfent  un  liquide  qui  les  détrempe ,  &  qui  leur  rend 
en  partie  ce  que  les  veines  laélées  leur  ont  enlevé.  De. 
là  vient  que,  lorfque  l’humeur  inteftmale  manque,  on 
eft  conftipé.  Les  matières  fontdares ,  Sc  à  caufe  de  leur  fé-. 


INT  63 

'diereffe,  elles  ne  peuvent  céder  au  mouvement  périftal- 
tique  Quoiqu’un  général,  plus  on  boit,  plus  les  matières 
font  liquides,  cependant  cela  n’eft  pas  fenfible  :  leur  li¬ 
quidité  vient  principalement  -du  fuc  inteftinal  qui  les 
délaie.  Le  flux  de  ventre,  où  les  matières  font  trop 
délaiées,  n’eft  autre  chofe  qu’une  abondante  fécrétion 
de  l’humeur  inteftinale  ,  occafionnée  par  l’impreilion 
que  font  les  matières  fur  les  inteftins ,  &  qui  eft  celle 
des  purgatifs  s  car  ,  comme  ces  médicamens  ,  le  flux  de 
ventre  deffeche  le  fàng,  &  vuide  les  eaux  des  hydro¬ 
piques. 

INTESTINS.  On  donne  ce  nom  à  un  canal  qui 
commence  à  l’orifice  inférieur  de  l’eft:omach,&  fe  ter¬ 
mine  à  l’anus ,  après  avoir  fait  un  grand  nombre  de  cir¬ 
convolutions  dans  le  bas-ventre. 

Ce  canal  eft  attaché  dans  toute  fon  étendue  à  une 
membrane  particulière  formée  par  un  repli  du  péritoine, 
&  connue  fous  le  nom  de  méfentere.  Il  eft  fort  long  & 
a  pour  l’ordinaire  fept  ou  huit  fois  la  longueur  du 
corps  du  fujet.  Il  ne  paroît  pas  fi  long,  tant  qu’il  eft  en 
place ,  parce  qu’il  y  a  fur  fa  furface  des  bandelettes  liga¬ 
menteuses  qui  lui  fout  faire  un  grand  nombre  de  plis  ; 
mais  lorfqu’on  détruit  ces  tuniques,  il  s’allonge  au  point 
que  nous  venons  de  dire.  Sa  largeur  n’eft  pas  à  beaucoup 
près  la  même  dans  toute  fon  étendue,  &  c’eft  cette  diffé¬ 
rence  qui  l’a  fait  divifer  en  inteftins  grêles  &  en  gros  in¬ 
teftins.  ' 

Les  inteftins  grêles  ont  beaucoup  plus  de  longueur  que 
les  gros;  mais  ils  ont  bien  moins  de  capacité.  Leurs  tuni¬ 
ques  font  beaucoup  plus  minces  &  plus  déliées;  ils  reçoi¬ 
vent  le  chyle  à  fa  fortie  de  l’eftomach  &  donnent  naif- 
fance  à  la  plus  grande  partie  des  vailTeaux  laciés.  Ce¬ 
pendant  on  en  trouve  aufîi  quelques-uns  dans  les  gros 
inteftins.  Les  inteftins  grêles  font  trois:  en  nombre  :  le 
duodénum,  le  jéjunum  &l’ileun  :  cette  divifion  quefés 
Anatomiftes  ont  faite,  ne  leur  a  pas  été  indiquée  par  là 
nature  des  parties;  car  le  canal  qui  compofe  les  inteftins 
grêles  eft  femblable  dans  toute  fa  longueur.  Les  gros  in- 
çeftins  font  pareillement  an  nombre  de  trois  ;  le  cæcum  , 


64  INT 

le  colun  &  le  reélum.  Cette  divifion  n’eft  guères  mieux 
fondée  que  la  -précédente.  -Leur  canal  eft  plus  large  & 
leurs  tuniques  plus  fermes  ;  ils  contiennent  les  excré- 
mens  greffiers  ,  qui  font- reliés  après  que  la  partie  la  plus 
fluide  du  chyle  a  été  pompée  parles  vaiffeaux  lactés. 

Le  nombre  des  tuniques  qui  entrent  dans  la  compofi- 
tion  des  inteftins,  eft  le  même  dans  les  grêles  &  dans  les 
gros;  elles  ne  différent  que  par  la  fermeté  de  leur  tiffu. 
Les  Anatomiftes  ne  s’accordent  pas  fur  le  nombre  des 
tuniques  des  inteftins.  Les  uns  n’en  admettent  que  qua¬ 
tre,  &  d’autres  en  comptent  jufqu’à  lix. 

La  première,  qui  eft  la  plus  externe,  porte  le  nom  de 
commune ,  parce  qu’en  effet  elle  eft  commune  non-feule¬ 
ment  aux  inteftins  entr’eux,  mais  encore  à  tous  les  vilcè- 
res  du  bas-ventre.  Elle  eft  fournie  par  le  péritoine,  &  eft 
une  continuation  du  méfentere.  Sous  cette  première 
membrane  on  trouve  du  tiffu  cellulaire.  M.  Ruyfch  & 
d’autres  Anatomiftes  en  font  une  membrane  particu¬ 
lière  ,  qu’ils  appellent  cellulaire. 

Là  fécondé  tunique  eft  charnue  ou  mufculaire.  Elle  eft 
compofée  de  deux  plans  de  fibres,  dont  la  direction  eft  à 
contre-fens.  Le  plan  externe  eft  fait  de  fibres  longitudi¬ 
nales  qui  fuivent  la  même  diredion  que  les  inteftins.  Le 
plan  interne  eft  compofé  de  fibres  circulaires  :  de  forte 
que  le  plan  externe  en  fe  contractant ,  diminue  la  lon¬ 
gueur  du  canal,  &l’interne  rétrécit  fa  capacité.  Ondonne 
â  ce  mouvement  le  nom  de  vermieuiaire  ou  de'  périj 1’ 
laltique ,  dont  on  a  nié  mal-à-propos  l’exiftence.  Les 
fibres  circulaires  ne  font  pas  tout  le  tour  de  l’inteftin ,: 
on  ne  doit  au  contraire  les  confîdérer  que  comme 
des  fegmens  de  cercle  qui  font  attachés  irrégulièrement 
tout  autour  du  canal  inteftinal. 

La  troifieme  tunique  s’appelle  nerveufe,  à  caufe  de  la: 
grande  fenfibilité  qu’on  lui  attribue,  &  qui  lui  vient , 
dit-on,  de  la  multitude  des  filets  nerveux  qui  s’y  diftri- 
buent  &  forment  fon  tiffu.  Elle  foutient  un  réfeau  vafcu. 
laite  formé  par  de  petites  artères  &  de  petites  veines, qui 
communiquent  avec  les  méfentériques.  Quelques  Ana¬ 
tomiftes  confidérent  ce  réfeau  comme  une  tunique  par¬ 
ticulière, 


ticuliere ,  à  laquelle  ils  donnent  le  nom  de  vafculàire. 
Cette  troifieme  tunique  a  plus  d’étendue  que  les  précé¬ 
dentes,  ce  qui  fait  qu’elle  forme  des  plis'au-dedans  des 
inteftins  conjointement  avec  le  velouté  ;  les  Anatbmiftes 
ont  donné  a  ces  plis  le  nom  de  valvulés  conniventes.  On 
voit  aufli  dans  cette  tunique  quelques  grains  glanduleux 
que  l’on  découvre  aù-dedans  des  inteftins. 

La  derniere  tunique,  ou  la  plus  interne ,  eft  formée 
par  de  petits  poils  très-fins,  qui  reffembLent  à  ceux  du  ve¬ 
lours  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  veloutée.  Elle 
eft  très-molle  &  très-lâche.  Elle  entre  comme  la  précé¬ 
dente  dans  la  compofition  des  valvules  conniventes. 

Si  les  inteftins  euflent  été  moins  longs  ,  fi  leur  di-, 
reélion  eût  été  droite  de  haut  en  bas ,  &  leur  furface 
intérieure  unie,  les  alimens  feraient  parvenus  en  un 
inftant  de  l’eftomach  à  l’extrémité  inférieure:  de-  ce  ca¬ 
nal.  Le  chyle  n’auroit  point  eu  le  tems  d’être  travaillé 
ni  de  fe  féparer  des  matières  alimentaires ,  &  le  corps 
aurait  été  privé  d’une  partie  de  la  nourriture  qui  lui  eft 
néceflàire  pour  fubfifter..  Mais  la  longeur  ,  les  circon¬ 
volutions  des  inteftins,  l’inégalité  de  leur  furfaeejnterne 
donnent  lieu  à  un  plus  long  féjour  des  alimens  dans 
leur  capacité ,  à  leur  fépatation  d’avec  les  matières  fé¬ 
cales  ,  &;le  corps  reçoit  une  quantité  de  fucs  nourriciers  , 
proportionnée  à  les  befoins. 

'IRIS.  C’eft  cette  .membrane  circulaire  que  l’on  voir 
au  travers  de  la  cornée  tranfparente.  Elle,  eft  large  8c 
chargée  de  couleurs  différentes  :  on  dit  que  les  yeux  font 
d’une  couleur,  par  exemple,  bleue,  noire,  fuivant  que 
cette  couleur  domine  Pur  l’iris.  Cette  membrane:  flotte 
dans  l’humeur  aquenfe,:&  eft  plus  près  de  l’humeur;  vitrée 
que  de  la  cornée  tranfparente.  Il  y  a  même  des  Anatp- 
miftes  qui  prétendent  qu’elle  tient  au  criftallin  ,  &  qu’il 
n’y  a  aucun  elpace  entr’eux.  Ceux  qui  y  en'  admettent  un , 
le  défignent  fous  le  nom  de  la  chambre  'pofiirieure  8c 
donnent  celui  de  chambre  anterieure.  à  l’efpace,  ;-qui  eft 
entte  l’iris  &  la  cornée.  Dans  ion  milieu  ori  voit  , un  trou 
ordinairement  noir  &  rond  ,  on  le  nomme  la  prunelle  ou 
la  pupille.  Dans  la  plupart  dés  animaux  >  air  contraire,  il 

D.  de  Ch.  Tome  IL  E 


-66  I  S  C 

cft'  o’bloag,'  ’&  quelquefois  d’unc:  autre  couleur  que  iç 
noir.  -  -  -  i 

■  IL  y  a  d  es  Anatomiftes  qui  regardent  l’iris  eomme.unc 
cxpanfion  de  la  membrane  choroïde.  Sa  ftrudute  n’eft 
pas  développée  d’une  maniéré  à  ne  lailïer  aucun  doute^ 
On  la  croit  compofce  de  deux  fortcsde  fibres  que  quel¬ 
ques  Anatômillcs  difent  être  mufcülaires.La  plus  grande 
partie  de  ces  fibres  eft  difpofée  en.  forme  de  raïons.  On 
peut  les  confidérer  comme  autant  de  petits  mufcles ,  qui 
partent  de  la  grande  circonférence  de  la  choïoïdnd’où  iis 
s’avancent  vêts  la  prunelle,  &  là  aboutiflent  à  d’autres 
fibrilles ,  qui  par  leur  arrangement  forment  un  petit 
rnulcle  circulaire  autour  de  la  prunelle.  M.  Duverney  dit  ,■ 
au  contraire ,  que  l’iris  eft  compofée  de  deux  plans  de 
■fibres  motrices,  dont  les  extérieures  paroiflènt  circulaires 
■&  les  intérieures  longitudinales.  Lotfque  les  objets  expo- 
lés  à  la  vue  frappent  L’œil  trop  fortement,  foit  par  leur 
pioximité-ou  par  la  vivacité  de  la  lumière  qui  les  éclaire, 
les  fibrescirculaires  fe  contractent ,  &  la  prunelle  dimi¬ 
nue;  fon-  étendue  augmente,  au  contraire ,  pat  la  con- 
■tradiondes  fibres  difpofées  en  raïons  ,  fi  la  lumière  eft 
foible  ,  -ou  l’objet  éloigné. 

•  ISCHTADIQUE.  Synonime  d’îfchiatique. 

I S  CHIAT  J  QUE ,  ou  SCIATIQUE.  Se  dit  de  tout 
ce  qui  appartient  à  l’os  ifcbium. 

:  ISCHIO-CAVERNEUSE.  (  artère  )  Voyez  Hémcfr- 

rhoïdàle  externe. 

ISGHIO-COCCIGIEN ,  OU  Coccigien  antérieur-  c’eft 
-le  nom  d’un  petit  mufcle  qui  s’attache  par  une  de  .fes  ex¬ 
trémités  à  un  petit  ligament.,  qui  eft  au-deffus  dutroa 
ovalaire-,  &  par  l’autre  au  basducoccix. 

lfekio-Caverneux  du  clitoris  :  M.  Winflo'QZ  a  donné 
ce  nom  à  deux  mufcles  que  l’on  appelloit  auparavant 
éledeurs  du  clitoris  :  ils  font  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités  à  la  tubétofité  de  l’os  ifcbium,  &  par  l’autre  à 
la  partie  latérale  des  corps  caverneux  du  clitoris.  Ils  relçy 
vent  le  clitoris  &  le  tiennent  tendu,  lorfqu’ils  fe  contrac¬ 
tent. 

ISCHIUM ,  ou  ISCHION.  Os  fitué  à  la  partie  porté- 


tse  ,6? 

fleuré  &  inferieure  lie  l’os.  des.  îles.  G’eft  la  fécondé  pièce 
de  l’os  innominé.  On  le  diftingue  en  corps  &  en  bran-: 
elles.  ...  .  .  oV  .2010 . 

Le  corps  de  cet  os  eft  en  arriére  ■  &  là  partie  fupérieure 
forme  laportion  inférieure  &  là  plus  grande  de  la  cavité 
eotyloïde  qui  eft  achevée  par  l’os  pubis  &  l’os  des  îles.  La 
partie  fupérieure  du  corps  de  l’os  eft  jointe  à  la  partie 
inférieure  de  l’os  des  îles.  Il  fe  termine  inférieurement 
par  une  girofle  tiibérofité,:Tur  laquelle  lfe  corps  eft  fa® 
tenu  ,  quand  oneftaflis,  ce  qui  a  fait  que  quelques  Allai 
tomiftes  ont  donné  à  l’os  ifehium  le  nom  de  féd en  taire  y 
qui  repréfent*  aflez  mal  l’idée  qu’ils  ont  voulu  expri- 

r  Cette  tubérôfité  eft'  fort  épàifle,  inégalé,  s’étend  dë 
devant  en  arriére,  &  donne  attache  à  plufieürs  mufcles; 
elle  telle  long-tëms  épiphyfe.  Au-deflusde  la  tube* 
rolké  ,  on  en  voit  une  autre  en  arriére,-  pointue  &  fort 
Taillante;  On  l’appelle  épine  fciàtique.  L’efpace  qui  eft  1 
entre  cette  épine  &  la  tubérôfité ,  eft  échancré,  &  porté 
le  nom  d 'échancrure-  fciàtique  inférieure  ott  de  petite 
échancrure  fciàtique.  On  lui  donne  aufli  le  nom  de  lînuOl 
flté;  elle  fert  de  poulie  au  tendon  du  mufcle  obturateur 
interne ;  Au-deflus  de  Pépine,  on  voit  une:  partie  de  IV- 
chancrure  fciàtique  fupérieure  ou  de  là  grande  échan¬ 
crure  fciàtique ,  dont  le  relie  eft  pratiqué  dans  l’os  des 
îles. 

La  branché  de  Tifchium  éft  plate,  &  monte  de  là  tu- 
béroflté,  vers  l’os  pubis.  L’efpace  qui  eft  entre  cette 
-branche  &  le  corps  de  l’ifchium ,  eft  confidérable,  8c 
forme  une  échancrure  que  l’union  de  rifchium  avec  le 
pubis  change  en  trou  que  fa  figure  a  fait  appeller  ovale 
ou  ovalaire.  Ce  trou  eft  plus  large  en  haut  qu’en  bas; 
Dans  le  cadavre  il  eft  fermé  par  une  bande  ligamen- 
teufe  qui  s’attache  à  fa  circonférence.  C’eft  à  cette  bandé 
que  s’attachent  les  deux  mufcles  obturateurs,  JvUn  en-de¬ 
dans-- qui  pour  cette  raifon  s’appelle  obturateur  interne  ; 
l’autre  en-dehors,  Si  c'eft  l’ obturateur  externe.  Là  bandé 
ligamentçufe  lailfe  un  petit  intervalle  du  côté  du  pubisj 


6S  KIR 

dans  lequel  paflent  les  vaifleaux  qu’on  appelle  ordinaire^ 
Eient  obturateurs. 

ITHMOIDE.  Voyez  Ethmoide. 


K 

Kl  ASTRE.  Efpéce  de  bandage  pour  la  rotule  fraélurée 
en  travers.  Pour  le  faire,  on  met  d’abord  fur  le  ge¬ 
nou  unecomprefle  en  long,  fendue  dans  le  milieu,  & 
coupée  par  les  deux  bouts  en  fronde  à  quatre  chefs.  On  a 
foin  d’approcher  les  deux  pièces  de  la  rotule  l’une  auprès 
de  l’autre.  On  place  au-defîus  &  au-deflous  un  rouleau 
de  linge,  fait'  en  croiflant  pour  les  contenir.  On  adapte 
par-deflous  le  janct  de  faux  fanons  faits  avec  une  fer- 
viette  roulée  par  les  deux  bouts,  de  maniéré  que  les 
rouleaux  foient  appliqués  aux  parties  iatérales  du  genou. 
Enfuite  on  prend  une  bande  longue  de  fept  aunes,  large 
de  deux  travers  de  doigt ,  roulée  à  deux  cheis  égaux.  On 
l’applique  par  le  milieu  fur  le  croiflant  fupérieur ,  on 
conduit  les  chefs  par-deflus  les  fanons  foiis  le  jarret,  où 
on  croife  pour  venir  par-deflus  la  partie  inférieure  des 
fanons  fur  le  croiflant  inférieur  en  changeant  les  chefs  de 
main.  Après  les  avoir  croifés,  on  defcend  obliquement 
fous  le  jarret,  pour  revenir  fur  le  premier  tour  au-deflus 
de  la  rotule  ;  &  l’on  continue  ainfi  jiifqu’à  la  fin  de  la 
bande.  On  met  fut  le  genou  une  comprefle  trempée  dans 
un  défenfif,  &  l’on  releve  les  quatre  chefs  de  la  pre¬ 
mière  comprefle  fur  la  rotule,  en  les  croifant  oblique¬ 
ment  ,  pour  rapprocher  exactement  les  deux  pièces,  Sc 
foutenir  le  bandage.  Enfin  l’on  pofe  la  partie  dans  un 
carton  garni  d’une  flerviette  ,  pour  entretenir  toujours 
la  jambe  tendue. 

.  KIRSOTOMIE.  Opération  par  laquelle  on  dégorge 
les  veines  variqueufes.  Elle  confifte  en  une  fimple  ou¬ 
verture  des  vein.es  par  le  moïen  de  la  lancette;  ainfi 
c’eft  une  èfpece  de.  phlébotomie.  Il  faut  ouvrir  dans  les 
endroits  le  plus  gonflés  de  là ng  ,  on  tire  une  quantité 


Ris  .  'ëf 

îuffifante  de  cette  humeur ,  &  on  applique  des  bandes, 
en  forme  de  doloire  ,  pour  procurer  la  réunion  des  par— 
lies  divifées  ,  &  faciliter  le  mouvement  du  fang  dans 
les  veines  engorgées»  On  conleilloit  autrefois  d’autres 
opérations ,  mais  qui  étoient  barbares;,  &  ne  fe  réduis 
foient -au  fonds  qu’à  ouvrir  les  vaiiTeaux.,  Lafimple  in- 
cifion  par  la  lancerte  fatisfait  aux  indications  ,  &  n’eft 
pas  plus  efFraiante  qu’une  faignée. 

KISTE.  Membrane  en  forme  de.veffie  ,  qui  fait  une 
tumeur  remplie  de  matières;  liquides  ,  ou  épaiffies,  adi-. 
peufes ,  charnues, .ou  d’une  autre,  nature.  Telle  eft  l’en¬ 
veloppe  membranetil'e  de  l’athérome  ,  du  méliceris,  dit. 
fteatome  ,  &  de  toutes  les  tumeurs  qui  s’engendrent  dans, 
les  glandes  ,  dont  la  membrane  externe  fait  le  kifte,. 
Voyez  Loupe..  .  .  . 

KISTIQUE...  Qui  tient  de  la  nature  du  Kifte. 

K  LST1TOMIE.  Opération  par  laquelle  on  ouvre  la 
veffie  urinaire  pour  en  tirer  l’urine.  Quand  on  la  prari- 
quoit;  au  périnée  ,  on  lui  donnoit  Le  .nom  de  pondio.rt 
.au  pijinie< 

II.  n’eft  pastoujours.aupouvoir  du.  Ghirucgiende  ti¬ 
rer  l’urine  par  le  moyen  de  la  fonde.  Il  y  a  fouvent  des, 
obftacles  à  l’introduciiqn  de  cet  inftrument  dans  la  veffie. 
Quelqu’adreffe  qu’air  T Opérateur  ,  il  ne  peut  quelque¬ 
fois  venir  à  bout  de  le  faire  entrer  dans  ce  vifeère.  Les. 
Lithotomiftes  même  ,  qui  .font;  dans.  .1%  pratique  jour-. 

.  naliere  de.  fonder  y  ont  renoncé  à  de  certains  fujets  , 
par  des  empêehèmens  mfurmontables  qu’ils  y  trouvoient. 

.  Çes  empêçhemens  l'ont  une  inflammation  au  col  de  la, 
veffie  , ,  &  aux  proftates ,  dans  laquelle  ces.  glandes  fe- 
;  trouvent  tellement  gonflées.,  qu’il  eft  impoffible  d’in- 
.trpduire  rien  dans.  i’  urethre  ;  des  callpfîtés  le  long  du 
conduit  urinaire  çaufées’  par  des  cicatrices  d’ulcères  qui; 
le  rétrécifient  de  maniéré  que  la  fonde  ne  peut  palier  , 
quclqu’çftprt  qu’on  fafle  pour,  la  pouflèr  5  ou  enfin  des 
.  tumeurs  ,  ou  quelques  productions  membraneufes  qui, 
bouchent  l’urethre  ,  comme  il  arrive  à,  quelques  vieiU 
lards, .chez  qui  le  canal  fe  pliflè  &  (e  racornit  de  façon, 
^ue  nU’iuine ,  nila,  fonde  ne  peuvent  abfolurnent.s’y  o«, 


fà  .  .  fc  î  s 

vtit  de  pâiTage.  I!  ne  faut  cependant  pas  la  Mer  mouril 
'le  malade  j  i&M-o’y  a  que  l’opération  qui  puiile  lefau- 
ver  ;  il  tant  '  qu’il  -pifTe  ou-qu’-i-l  :meure.  Le  .Chirurgien 
•doit  en  aver  tit  lés  parens  ou  les  amis  du  malade  , .&  faire 
"fon  prognoftic  ,<&ivant  l’éfàtide-  la.  maladie. -:0m faifoit 
^adis  la  ponction  àu  périnée  y  &  voici  en  .quoi  elle.con- 
dSftoit.  ■ 

1°.  Les  inlhumens  qui-fervoiënt-,  étoient  un  fcàlpel  à 
-lancette  ,  -une  fonde  droite  une  canule  d’argent,  lon¬ 
gue  de  quatre  pouces,  ayant  deux  anneaux  à  (a  tête  pour 
-pafler  un  ruban  d’üne  aune  -&  demie  de  long  j  une. pe¬ 
tite  tente  de  linge  ,  pour  boucher  l'ouverture  dç  la  ca- 
iiuie.  -  "y'.-  :::  . 

-  o.°.  Ayant-difpofé  -fon  appareil-,  le  ^Chirurgien  plà- 
çoit  le  malade  fur  le  bord  du  lit ,  &  le  couchait  à  fa 
renverfe",  les  deux  cuillesécaïtées,  &  les  jambes  ployées 
rde  façon  que  les  talons  toüçhoient  les  felfes  ;  &  iL  fe- 
foit  tenir  lés  jambes  en  eèt-'étaç  par  deux  ferviteurs  , 
dont  l’un  rélevoit  d’une  main  les  bouffes  &  ties-t  édi¬ 
cules  en-haut.  L'Operateur  ptenoit  enfuite.fon  fcalpel-, 
&  le  plobg-éoit  droit  dans  la-veffie,  en-commençant  la 

-ponction  à  -ç&té’tiü  raphe  ,=  au;  mêmerendïoit-oà  feLaifcrip 
i’inçifion  dans  °la  lithoto mie:  il  cônnaillbit  qu’ii -avoir 
pénétré  dânslâ’è^acité  du  -vifepre  ,  pai?  l’écouîementde 

■  l’urine  ,  qui  fortoit  le  long-de-  l’inftrument.  Avant  qtie 
“idê  retirerîépiftoiHi  ,  illutroduifoit  lâ  fonde ,  f£  ta  con- 

-  duifoit  de  -la  màiii  gauche  ,  tandis ;que  de  la  droite  il  le- 
âiroit  l’inftranient ,  pour  prendre  enfuite  la  canule  de- 
crîte  ;  il  pafl'oit  lé  bout  poitérieut  de  Iq  fonde  dans  l«i- 

“téHeur  de  là  canule ,  pour  la  çonduire  dans- la  vefliè  ; 
“par  fl  on  retîroit  i’inflrument  qui  avOit  fait  la  ponétkin 
;  avant  que  d’avoir  introduit  là  Tonde  ,  on  le  mettoit  <*n 
ïilque  dq  nè-pàl-  retrouver  Ton  chemin  en  voulant -y 

-  introduire,  la  canule.  C’eli  pourquoi  la  précaution  de 
la  fondé  étoît’unè'  précaution  indilpenfable.  Après  que 
l’urine  étoît-forfîë  par  le  moyen  de  la  canule  ,  on  en  bon-. 

■  choit  fôùvërturé  extérieure  ayéç  la- petite  tente  ,  &  en 
la  laiflbît  dans-la1  plaie.  Le  ruban  patiè  dans  les  deux  an- 
tigavù  feryok  “à  M’attacher  à-  une  ceinture  ,  afin-qu’ëj!? 


K  J  S!  .  fT 

ne  fortit  point  de  la  playe.  Toutes  les  .fois  que  le  ma¬ 
lade  vonlok  piÆet  ,  on.  .©toit,  la  petite  teiw-e-, -&-ai«fi  oa 
vuidoit  la  veille  autaut  de  fois  qu’elle  fe  remplillbit .  . 

Voilà  la  manière  dont  oaïufoit  pour  faire  la  ponction 
au  périnée  ;  'mais  celle  que  nous  a  apporté  Frere  Jac- 
•ques rpour  tarer'  la. pierre  de '  la  Velfie , , alfaif  pratique!- 
cette  ponétiou  plusfûrementà  l’endroit  de  la  veffie  ou 
il  fatfok  fibcifion-pDui  ■la-pierre  ,  dans  .ieccorps.  même 
idc  îa.vellie  proche  fon  col.;  de  forte  qu’il  né  faut  pas 
plonger  le  fcalpel  da&sTureihre  ,  &  le  faire  :pafl’er  daris 
•le .-.cal  detlâ  vellie  ,  -qui-dans  une  ioflammaxion  efl;  fi  tuv 
■  méfié,  que.  rien  nleniperutfortii-  ,  &  qu'on  «ft.  en -dan-- 
tgiir.  d’eatarner  .ce  col  .avec  Tinltrumentcpour  .lui  frayer 
un  pallage,  ce  qui  peut  redoubler  les  accidens  8c  frus¬ 
trer  lé  malade  du  fruit  qu’ill  a  lieu  d'attendre  de  l'opé¬ 
ration.  i,  !  > 

•L’on  enfonce  dona  llkiftrument  à  un  doigt  du  périnée 
•j&s  oa  perce  la  velfi&dânfc;  Ion,  corps  près-dé  fan  col.  Les 
sniéno es  iofirumens  qui.  on t;  été.  employésdâns  ;11 ancienne 
uipétation  font  tous  nëccfiaires  dans  celle-ci.  On  s’en 
it-rt  dans  l’ordre  &  de  la  maniéré  qu’il  vient  d’être  dit. 

, On  iàilfc suffi,  la  canule ,  tandis  qu’on  elfaye'  d’ôter  les 
eêmpèchemëns  qui  stoppaient,  à  l’écoulement  dell’urine 
.par  le  canal  ordinaire.^  Les  plaies  de  la  velfie  que  l’on 
.crayoitmnrtelleà  autrefois;  faifoient  pratiquer- la  ponç» 
tiou  au  périnée;  mais  aujourd’hui  queT-amiait  qu’elles 
me.le  font  point-,  pôurvuqu'elles  n’ayènt  pas.une  grande 
.ét-eadâte.,;..  cette  opération'  anqérinée  s’ elbabolie  ,  &  l’on 
•coqpe;  la  velfie  dans  l’endroit  indiqué  avec  tout  le  {accès 
que  l’on  peut  elpérer. 

•  13e  trois.accidens  qui  donnent  lieu  à  cette  opération;, 

il  n’y  a  que  l’inflammatioa-rqui.  foit  guériffable  ;  mais 
:qaand  des  callofitéa  dans;  le  conduit  dcLfUret-hre  i  ou 
un  aflaiiFement  caufé  par  la  vkillelTe  ,  ont  obligé  de 
faire  cette  opération  ,  -il  faut  Je  réfoudré;à’;port;er.toutc 
.  fa.vic  la  canule.  Alors-  au  lied  d’une  .tenTe.de  'linge 
on.fefervica  pour  boucher  la  canule  ,  d.’un  bouchon  d’ar- 
igeut  à  'vis  ,  qui  la  fermera  fi  exactement  y  que  l’urine 
ure  ûiiutera  pofiit .  de  l&miadiepotma^aqueuikfes  àf-, 
faites,  • ,  Eiv 


<1% 


t  A  G 


L. 

LABIALES.  (  glandes  )•  Corps  glanduleux ,  qui  tapif» 
.  fia»  la!pafctie  interne  /des  levresdCes  glandes  font  fa- 
livales  ,•  -&rde  la  même  nature  que  toutes  les  buccales. 

LABŸdlEN’jrHE.  Partie:  de  l’oreille  interne  qui  eft 
la  .plus  intérieure.  On  lui  a  donné,  ce  nain  à  raifon  des 
différentes  cavités  qu’elle  renfernre ,  &  qui  communi- 
-quènraentr’elles:.  en  façon  de  .vraûlab-yrinthe.  On  y  re¬ 
marque  trois  .cavités  :  la  conque  au  veftibule  ,  la  coquille  , 
&  les  trois  canaux  demi-circulaires .  Voyez  la  defcriptiou 
de  chaennei  dexes parties  à  leur,  article. 

La  cavité  du  labyrinthe  contient  un  air  inné ,  qui  circule 
dans  tputes  l'esicavités  qui  le  çômpafent.LesAnciensl’ont 
appelle  air  intérieur.  Il  eft  i  abfolument  néceffaire ,  car 
fans  lui  la  vibration  desraïonsionores ,  ne  fe  feroit  point 
feruir.  Le  labyrinthe  eft  le  lieu  où  fe  fait  la  fenfationde 
l’ouie.  /-  ,..s:  ••  ;  s  3  . 

LACIS;  Sorte  d’entrelacement  de  différens  vaifleaux  , 
d’où  üLiréfiffte.  comme  un  rézeau.  Quand  ce  lacis  £e 
compofe  de.ffleis  nerveux, -il;  parte  le  nom  de  plexus . 
Quand  il  fe  Lait  de  vaifleaux  faiiguins  ,  ilconferve  le  nom 
:  àeJaàs.,iloxL&eréeadmirahlercr. 

LA*GQ.y..ou:mieux  LAQ;  Sorte  de  nœud  coulant  que 
rortfaitiavec  une  bandé  plus  out  moins  longue  ,  plus  ou 
moias.  fottfifaivant  le  befoin  ,  qui  fett  à  faifirdespar- 
ti es  qu’il  faut  tirer.  Ce  nœud  fe  ferre  d’autant  que  l'on 
tiré.  Ou  l’employe  dans  les  extenfions  &  contre- exten- 
fions  ,  dans. les.  accouchemens,  &c. 

LACRYMAL.  Se  dit  de  tout,  ce  qui  a  rapport  aux 
larmes.  •  .  .  ■  ; 

Lncrymall (.  canal.")  Cleft  un  conduit  pratiqué  pour 
la  plus  grande  . partie  ,  dans  l’os  maxillaire  fupérieur.  Il 
commence  derrière  fon  apophyfe.nazale,  au  côté  interne 
de  J’édbançrure.  orbitaire  ,  defcehd.  en  fe  portant  un 
peu  obliquement  eu  arriéré  3.  &  s’ouvre  au-deffous  de 


LAC  73 

«omet  inférieur  du  nez  ,  dans  la  folTe  nazale.  La  partie 
fupérieure  de  ce  canal ,  eft  plus  large  que  l’inférieure  : 
elle  eft  tapiffée  par  une  membrane  qui  paroît  être  une 
continuation  de  la  membrane  pituitaire.  On  donne  le 
nom  de  fat  lacrymal  à  fa  partie  fupérieure.  L’ufage  du 
fac  &  du  canal  eft  de  recevoir  le  fuperflu  des  larmes  qui 
arrofent  les  yeux  ,  &  de  le  porter  vers  les  arrieits  nar- 
rines.  Il  arrive  quelquefois  que  le  fac  fe  trouve  engorgé 
par  l’obftrudtion  du  canal  ;  les  larmes  ne  pouvant  plus 
palier  par  cette  route  ,  s’éhappent  par-deffus  la  paupière 
inférieure  ,&  tombent  fur  les  joues  ;  c’eft  ce  que  l’on  ap¬ 
pelle  larmoyement.  On  y  remedie  en  introduifant  une 
.fonde  par-  l’orifice  inférieur  du  canal  :  ce  qui  demande 
une  connoiftance  exaefe  de  fa.  direction.  Communément 
il  n’y  a  que  la  moitié  du  canal  creufé  dans  l’os  maxillaire, 
-le  refte  eft  formé  par  l’os  unguis  &  le  cornet  infé¬ 
rieur. 

Lacrymal.  (  nerf)  C’eft  la  troifîéine  des  branches  que 
le  nerf  ophtalmique  de  Willis  jette  à  fon  entrée  dans 
l’orbite.  On  lui  a  donné  ce  nom.parce  qu’il  fe  diftribuc 
à  la  glande  lacrymale  Voyez  Ophtalmique  de  Aillés. 

Lacrymal,  (jhe)  Poche  longuette  &  membraneufe  , 
qui  eft  une  fuite  :du  conduit  nafal  ,.  lequel ,  quand  il  eft 
parvenu  derrière  la  jonûion  des  paupières  ,  s’élargit con- 
fîdérablèment.  II. y  a  des  Auteurs  qui  lui  donnent  aufli 
le  nom  d? entonnoir ,  parce  qu’il  fe  rétrécit  en  descendant.  . 
Ce  fac  eft  litué  immédiatement  derrière  le  tendon  du 
mufde  fermeur  des  paupières  ,  dans  le  grand  angle  de 
l’œil.  -Il  devient  peu  à  peu  plus  étroit ,  dans  fon  extrémité 
inférieure  ,  où  iLfe  réduit  en  un  petit  tuyau  qui  s’ouvr» 
dans  la  cavité  du  nez  au-defibus  de  la  voûte  du  palais.  . 

Lacrymiile  ( gland e)o\i  innomiaèe.  C’eft  une  glandeçon- 
•  glomérée ,  blanchâtre  &  applatie.  Elle  eft  fituée  entrela 
:  paroi  fupérieure  &  externe  de  l’orbite,  &  leglobe  de  l’œil , 
&  s’étend  cnrfe divifant  en  deux  partiçs.vers  le  grand  angle, 
«près  avoir  commencé  proche  lepetit.  Elle  filtre  conti¬ 
nuellement  une  humeur  qui  lubrefie  la  furface  de  l’œil, 

.  &  empêcheque  ie  frottement  de  la  paupière  ne  foit  dou¬ 
loureux;-  cette  humeur  eft  la,  matière  des  larmes.  La 


Ï4  LAC 

glande  lacrymale  s’en  décharge  par  plùfïeurs  petits  corn, 
fliiits ,  que  l’on  appelle  vaijfeaux  hygrophtalmiques  ,  & 
'qui  fuiveùt  le  long  des  taries  , -en  per-ççntJa 'membrane 
qui  tapiiFe  la  paupière  {Supérieure.  Ils  font  fort  diffi¬ 
ciles  à  découvrir  dans  l’homme  .  ee  qui  fait  qu’on  fe  fert 
■plus  volontiers  pour  les  démontrer  d’yeux  de  bœuf  chez 
qui  îljffont  beaucoup  plus  confidérables.  -Voyez.  Hygro- 
phtalmiques. 

LACRYMAUX,  (os)  Nom  que  portent  les  os  un- 
guis.  Voyez.  Un  guis. 

Lacrymaux,  (points')  Voyez  P  oint  iàcryma' . 

■-  LACTE’ES.  (  veines  )  Ce  font  de  petits  vaifleaux  blancs^ 
'  tranipar  ens  ,  formés  par  une  membrane,  fine  &  délicate  , 
■  Sc  qui  font  deftinés  à  recevoir  le  chyle  des  inteftins  pour 
Je  châtier  pnfuite  au  réfervoir  de  Pecquet.  Afelliuslcs 
‘-découvriter.  lôia  >  -quoiqu’il  y  ait  des  Auteurs  qui  pré¬ 
tendent  qu’un  des  plus  Anciens  Anatomiftes,Erafiftrate, 
'-lés  evoit  apperçus  dans  les  chèvres  ,  &  qu’il  les  avoit  pris 
;  pour  dés  artéresre-ffipjies  de. lait.  I 

Pluiîeurs  petites  branches  qui  partent  de  la  furfaçe  in¬ 
térieure  de  la  tunique  juerveufe  ,  ou  -même  dé  la  ment- 
ebrane  intérieure  -dès  -iivceftins  ,  forment  la  naiflance  des 
'veines  laétèes.  Ces  vaiflèaux  fe  réunifiant  enfuite  ,  pro- 
duifent  de  plus  gros  rameaux  ,  qui  tsSapperçoivcnt  en 
afféz  grande  quantité  à  la  furface  externe  des  inteftins, 
-tandis- qu’ils  font  imperceptibles  à  leur  furlàce  interne.  i; 

Dans  lé  chien  ,  lés  veines  lactées  ,  qui  out  le  plus  de 
volume  ,  nailTent-ainfî  des  premières  petites  branches  ,  & 
&  s’uhilÉtnt  en  plu/ieucs  endroits  du  méfentere,  elles  fe 
^rendept  à  une  gtoiïé  glande ,  nommée  pancréas  cFAfe - 
lias  ;  elles  l’embraflent  parplufieurs  tuyaux rpuis  d’autres 
-ïohdtiifs  partent  de  ce  gros  corps  glanduleux  ,  &  c'na- 
dient  le  chyle  au  réfervoir.  Or  on  appelle  - veines  ladies 
i premières  ,  celle-s  qui  vont  des  inteftins  à  la  glande  ,  & 
.'veines  ladies  Jeeonctaires  ,  celles  qui -VOnt.de  la  grofTe 
-glande  au  réfervoir.- J1  n’en  eft  pas  taut-à-fait  ainfi  dans 
-  je  corps  de  l'homme.’  1°.  Cette  glandé  ne  sly  rencontre 
-pas  ;  â®.  toutes  les  veines-  ladées  vont  fe  rendre  aux 
-édaudes  qui  font  difperfécs  dans  le  méfentere  ,  &c  delà 


fit  téferydlr.  Cependant  oiï-  ne  lai/fe  pas  d’admettre 
chez  l’homme  des  veines  laStèes premières ,  &  des  fecon- 
■daires ,  en  s’expliquant  d’une  autre  manière.  Celles  qui 
.vont  des inteftins,  aux  glandes  dàméfentete  ,  font  nom¬ 
mées  premières  ,  &  celles  qui  vont  des  glandes  du  méfen- 
:tere  au  réfervoit ,  font  appellées  fecondaires.  Ces  der¬ 
rières  font  moins  nômj>re«fes  que  les  premières’,  mais 
elles  font  plus-groffes. 

-  M.  Heiitcr  ,  célébré  Anatomifte  &  Chirurgien  ,  re- 
'connoît  que  les  gros  inteftins  ptoduifent  aulli  des  vaif- 
diaux  lactés ,  -mais  que  cela  eft  rare.  'Baulhcflin  a  prétendu 
qu’il  y  en  avoir  ;  mais  d’auttésfonc- cru- qu’il  avoit  pris 
«pour  vaiifcapx  lâétés  des  vàiifeauxlympi.aéques.  M.  WinC 
-îow  a  démon_trç  l’ê-xiftence'  dès  veinés  laâéesfur  le  cæ- 
•ciiRi  &  le  col  un  ,  &  M.  Petit  i’Anatomifte  :,  en  a  trouvé 
plu  (leurs  Fois  quipàïtoientde  l’eft-émach  ;  &  fc  rendoient 
rux  glandes  du  méfentere. 

Quant  à  l’ufage  des  veines-laétéés  quelques-uns 
-croient  qu’ejles  ne  (ont  autre  choie  que  des  vaiifeaux 
lymphatiques  qpi  -paflent  parle  méfei.tere  ,  avec  cette 
•différence  ,  que  ceux  qui  font  deftinés  à -châtier  le  çhylê, 
'commencent IpST-sdie -petites- br-anchès  rqùi  partent  delà 
furfaeç  interne  des  inteftins  ,  dans  laquelle  ils  font  ou- 
-v-erts  j  pour  recevoir  -  ce  chyle  ,  &  qué  d’autres  viennent 
des  ffièmbraiïêS-déS  mêmes  inteftins  ,  pour  enlever  la 

•  Jÿmphe  ;  de  dhrte  que  quand  il  ne  palfe  pas  de  chyle  par 
-çts  yaifleaüx  la  lymphe  y  paffé -toujours.'  Les  veines  lac- 
■•té-es'fefye-ntî;dôap  à  recevoir  dés  inteftins,  les  parties  du 

chyle  les  plus  liqui;d«s'&  les  plus'ép^réesmpuis  paflautpâr 
.-je  méfènterc'iiéile-s^vonç  sen  décharger  dans  le  réfervoir, 
-Les  veinés  iââéés  rte  font  -point  éïTentiêllément  différen- 

-  tés  des  vallfé-âiiX'  lymphatiques ,  Si  -  elles  font  la  fonélion 
'de  -ceS  derniers  ;  ènforte  qu’on  me  doit  point  admettre 
.:  da-n-s  le  mélentéré  de  vaiifeaux  lymphatiques  djfférens  dès 

•  veines  laélée*  Quand  le  chyle  nepalTé  point  dans.dêS 

•  veine?  ,  plies  -fe  'mfflplifte-Ht'dé-lymphe; 

-  -  LACÜN-ËS-  Cn  donrie  ce  nom  à  deux  petits  trous, 
-placés  un  de  chaque  côté  de  l’prifice-extenic  du  vagin. 
tQ’elffo.ri|éé'dî  é-t-p  gtitsduyaux  étmétokês-qui  ■  tirépt 


7*  LA  G 

leur  origine  de  deux  petits  corps  fdllécuîeux  ,  fitués  dan9 
l’épai  fleur  interne  dés  grandes  lèvres  de  la  vulve.  On  les 
regarde  comme  les  petites  proftates  de  l’homme.  Elles 
.donnent  une  humeur  vifqueulè  quand  on  les  preffe..  Voyez. 
Vagin. 

Lacunes  de  t urethre.  Ce  font  des  ouvertures  ovales  que 
l’on  découvre  à  l’intérieur  du  canal  de.  l’urethre  :  elles 
font  en  plus  ou  en  moins  grande  quantité,  &  commu¬ 
niquent  avec  une  forte; de  petits  canaux  ,  qui  font  quel¬ 
que  chemin  entre  lesmembranesde  l’urethré.iGesconduirs 
font  remplis  d’une  humeur  qui  a  la  couleur  &  lac  onfiftance 
du  blanc  d’œuf.  Les  Anatomiftes  ne  font.  pas  d’accord 
fur  leur  origine.  Les  uns  difent  qu’ils  viennent  de  petites 
.glandes  placées  dans  le  tiffu  fpongieux  de  l’urethre  ,  & 
qu’ils  n’en  font  que  les  conduits  excréteurs  s  les  autres 
nient  Fexiftence  de  ces  glandes.' Suivant  M.  Duvernep, 
l'humeur  qu’ils fourniflent,  leur  eft  apportée  par  plufieurs 
r  petits  trous  d’où  elle  découle. 

LAGOPHTALMIE.  Maladie  dans  laquelle  la  pau¬ 
pière  fupérieure  eft  tellement  retirée  ,  que  ne  pou¬ 
vant  pas  couvrir  l’œil ,  il  eft  obligé  de. demeurer  ou¬ 
vert  quand  le  malade  dort,  comme  aux  lièvres  ,  quand 
..ils  dorment. 

-  ..Cette  indifpolîtion  peut  venir  de  naiflànce  ou  par  ac¬ 
cident  ,  à  la  fuite  d’une  plaie  ,  d’un  ulcère  ,,  ou  d’une 
brûlure.  On  en  tente  la  guérifon  par  les  remèdes  topi- 
.  ques ,  émolliens&  relâchans  ,  ou  par  d’autres  analogues, 
fuivant  la  caufe  qui  l’a  produite  ;  mais  quand:ees  remedss. 
font  infuffifans, on  emploie  l’opération. 

On  place  le  malade  dans  une  fituation  commode-, 
expofé  au  jour:  on  lui  couvre  l’œil  làin  avec  un  ban¬ 
deau  ,  &  on  aflujettit  l’œil  malade-  ou  avec  le  fpecu- 
.  lum  oculi,  ou  avec  deux  doigts  de  la  main  libre  ,  en 
tenant  la  paupière  fort  abbaiflee ,  puis  avec  un.  biftouri 
de  .l’autre  main  ,  on  fait  à  cette  paupière  une  incilioa 
en  croilTant ,  félon  la  direction  des  fibres  du. mufdeconf- 
triçteur  des  paupières:  les  pointes  du  croiffant  regar¬ 
dant  en  en-bas,  &  approchent  des  coins  de  l’œil..  L’in-- 
.  eifîon  faite ,  on  écarte  le  plus  que  l’oli  peut  les  bords  de 


LAI  77 

la  plaie,  &  on  la  garnit  de  plumaeeaux  en  forme  de 
noyaux  d’olive  ,  pour  les  entretenir  écartées  &  procurer 
par  là  une  génération  de  nouvelle  fubftance  ,  qui  allonge 
la  paupière.  Si  le  retirement  de  la  paupière  étoit  li  grand  , 
qu’une  incifion  nefuffit  pas,  on  en  i'eroit  deux  de  la  meme 
figure,  &  diffame  l’une  de  l’autre  de  l’épaiffeur  d’un 
écu. 

Lagophtalmie  vient  de  deux  mots  grecs  ,  dont  Fun  li¬ 
gnifie  lièvre ,  &  l’autre  veut  dire  œil. 

LAIT.  Le  lait  n’eft  autre  chofe  qu’un  véritable  chyle, 
cependant  moins  féreux  ,  qui  vient  immédiatement  du 
Lang.  Le  fang  rempli  de  chyle  eft  porté  dans  les  artères 
mammaires. 

Le  lait  vient  aux  femmes  après  l’accouchement.  Pour 
en  bien  comprendre  la  caufe  ,  il  faut  favoir  que  les  vaif- 
feaux  de  l’ utérus  font  extrêmement  dilatés  durant  la 
grolfelfe;  que  l 'utérus  fe  rétrécit  après  l’ accouchements 
que  la  matière  laiteufe  palfoit  en  allez  grande  quantité 
dans  le  fœtus. 

D’où  il  fuit  qu’après  l’accouchement  il  ne  s'em¬ 
ploya  plus  une  fi  grande  quantité  de  ce  fang  qui  entre 
dans  l’aorte  defeendante  ;  par  conséquent  l’aorte  amen¬ 
dante  en  recevra  d’avantage  :  ainfi  les  artères  qui  viennent 
des  fouclavieres  &  des  axillaires  dans  les  mammelles  ,  fe¬ 
ront  plus  gonflées.  D’un  autre  côté  ,  le  fang  qui  entre 
dans  l’aorte  defeendante ,  ne  pouvant  palier  dans  l 'utérus 
en  fi  grande  quantité  ,  remplira  davantage  ies  artères  épi— 
gaftriques  ,  qui  communiquent  avec  les  mammaires  ; 
ainfi  les  mammelles  feront  plus  gonflées  après  l’accou¬ 
chement.  D’ailleurs  le  chyle  quipafloitde  l’uterus  pour 
la  nourriture  du  fœtus  ,  fe  partage  aux  autres  vailfeaux , 
fe  porte  aux  mammelles ,  s’accumule  dans  les  follicules 
&  produit  le  lait. 

Si  l’enfant  attire  le  lait  dans  fa  bouché  ,  deux  caufes 
concourent  à  cet  effet. 

1°.  Comme  les  mammélons  font  parfemés  d’une  in¬ 
finité  de  fibres  nerveufes ,  qui  forment  des  houppes  à 
cette  partie  ,  l’action  de  la  bouche  de  l'enfant  irrite  ces 
papilles  ;  celles-ci  réctécijTent .  les  vaifleaux  papillaires , 


78  L  A  M 

qui  reprennent  le  fang  du  tiffu  fpongieilx  ;  lefang  tout 
jours  pouffé  par.  les  artères  ,  s’y  accumule  ,-  &  preffe  les 
tuyaux  laiteux  ,  qui  ,  par  cette  prellton  ,  verfent  le 
lait; 

1°.  L’enfant  ne  fuce  qii’eri  pompant  l’air  ,  c’eft-à- 
dire ,  que  dans  Tinfpiration  la  bouche  n’admettant  point 
d’air  extérieur  ,  elle  refte  vuide,  &  produit  fur  les  maru-' 
melons  le  même  effet  que  les  ventoufes  font  fur  les  en¬ 
droits  de  la  peau  ou  on  les  applique; 

On  remarque  diverfes  propriétés  dans  lé  lait.  i°.  Lé 
lait  devient  jaune  ,  falé  ,  âcre  ,  par  le  mouvement ,  pat 
le  travail  du  corps  ,  o.  par  le  jeune.  Cela  vient  de  ce  que 
les  fluides  des  corps  animés  ,  tendent  à  s’alkalifer ,  à  de¬ 
venir  âcres ,  s’ils  nef  font  renouvelles  par  un  nouveau 
chyle ,  &  s’ils  fout  fort  agités  par  le  mouvement  des 
yaifTeaux.  i°.  Le  lait  s’aigrit  ,  ce  qui  n’arrivé  pas  aux 
autres  liqueurs  qui  fartent  du  fang.  Cette  aigreur  ne 
peut  venir  que  de  ce  que  les  acides  fe  féparent  de  leur 
huile  ,  ce  qui  n’arrive  pas  aux  autres  liqueurs,  parce 
que  la- chaleur  qui  a  uni  plus  fortemeut  leurs  principes 
les  a  plutôt  difpofés  à  l’alkali ,  qu’à  l’acide;  30.  Le  fait 
a  la  vertu,  le  goût ,  l'odeur  des  alimens ,  parce  que  les 
fucs  des  matières  dont  nous  nous  nourriffons  ,  paffent 
dans  le  fang  fans  fe  décompofer ,  &  entrent  dans  les 
mammelles,  fans  avoir  fouffert  prefqu’aucun  change¬ 
ment^  félon  l’expérience  de  Louver  ).  Ainfi  ,  fi  l’aliment 
eft- bon.,  le  lait  fera  bon.  S’il  eft  mauvais  ,  le  lait  aura 
de  même  de  mauvaifes  qualités.  Mais  le  chyle  eft  en  di¬ 
vers  temps  plus  ou  moins  propre  à  donner  de  bon  lait. 
Par  exemple,  quelques  heures  après  le  repas  le  lait  eft 
.  bien  meilleur  ;  car  ,  comme  alors  il  a  foufFert  diverfes 
circulations  ,  il  aura  perdu ,  du  moins  en  partie  ,  les  mau¬ 
vaifes  qualités  que  pourroient  avoir  les  alimens  qui  l’ont 
produit ,  ou  il  en  aura  pris  de  meilleures.  S’il  étoit  trop 
acide  ,  la  chaleur  l’aura  alors  changé  ,  &  il  fera  plus 
diipofé  à  s’alkalifer.  S’il  étoit  trop  alfcdefcent,  la  partie 
ahtaline  fe  précipitera  par  lesurines  ,  ou  fera  changée  pa* 
le  mélange  d’autres  matières. 

LAMBDOJDE.  Nom  que  l’on  a  donné  à  la  future  qpi 


t  AU 

unit  les  pariétaux  à  l’occipital  ,  parce  qu’on  a  trouvé 
qu’elle  repréfentoit  par  fa  direction  la  figure  d’une 
lettre  que  les  Grecs  appelaient  Lamda.  On  trouve 
quelquefois  deux  &  mêmes  trois  futures  lamboïdes  , 
lefquelles  font  formées  par  les  os  vormiens  ,  qui  fe  ren¬ 
contrent  entre  les  pariétaux  &  l’occipital.  Il  faut  bien 
prendre  garde  de  prendre  ces  futures  pour  des  fractures 
au  crâne  ,  dans  la  pratique  de  Chirurgie. 

LAMBEAU.  (  amputation  à)  Maniéré  d’amputer  un 
membre  ,  en  laiffant  un  morceau  de  chair  pour  couvrir 
le  moignon.  Plufieurs  Chirurgiens  l’ont  pratiquée  & 
confcillée  pour  la  jambe,  entt’autres  ,  Verduin  St  6'a- 
bourin  ,  l’un  Hollandois,  l’autre  Genevois.  Mais  malgré 
les  avantages  qui  paroifToient  en  devoir  réfulter ,  ces 
Auteurs  même  ont  été  obligés  de  l’abandonner ,  les  fuç- 
cës  n’ayant  pas  été  anfli  favorables  qu’ils  fe  le  promets 
toient  auparavant. 

Cette  opération  confifte  en  ceci  :  le  malade  étant  afîis 
fur  une  chaife  au  milieu  de  fon  appartement ,  ou  cou¬ 
ché  fur  le  dos  dans  fon  lit ,  on  place  des  aides  Chirurgiens , 
comme  il  eft  dit  à  l’article  Amputation  ;  enfuite  on  ap¬ 
plique  le  tourniquet  au-deiïous  du  genou  ,  &  les  artères 
étant  ainfi  comprimées  ,  l’Opérateur  enfonce  un  couteau 
droit ,  bien  trauchant  dans -le  gras  de  la  jambe  ,  com¬ 
mençant  immédiatement  à  l’endroit ,  où  il  doit  ftier  les 
os  ,  le  rraverfe  entre  les  mufdes  &  les  os.,  le  conduit 
enfuite  des  deux  mains ,  en  coupant  jufqu’au  talon  ;  il 
relevc  enfuite  le  long  de  la  cuifle  le  morceau  ,  le  coupe 
par  en-bas:  &  après  avoir  coupé  l’entre-deux  des  os  , 
ratifie  le  période  ,  il  fait  fa  première  feclion  à  la  peau  , 
la  fait  rehaulfer  ,  découvre  les  os  ,  difféque  le  périofte, 
&  applique  la  feie ,  en  commençant  toujours  par  le  pé¬ 
roné  ,  &  avec  les  précautions  nécéffaires  dans  une  ampu¬ 
tation.  Cela  fait,  le  Chirurgien  lave  le  lambeau  avec  du 
vin  chaud,  le  taille  fuivant  le  diamètre  du  moignon ,  ob- 
fèrvant  de  le  faire  un  peu  plus  large;  après  quoi  il  le 
j-enverfe  &  le  colle  exadement  fur .  le  moignon  ,  l’aflu- 
jettit  par  des  compteffes ,  des  emplâtres  quelquefois 


So  LAN 

par  un  ou  deux  points  de  future ,  &  achevé  le  panfemeni 
comme  il  eft  dit  à  l’article  Amputation. 

Les  avantages  que  l’on  fe  promettoit  dans  cette  ope¬ 
ration  ,  étoient  ceux-ci  :  1°.  Sans  ligature  ,'ni  cautéri- 
fation  des  artères ,  fans  même  aucun  abforbant-ni  charpie, 
l’hémorrhagie  fe  prévenoit.  1°.  Les  os  recouverts  par  ce 
lambeau  ne  fe  trouvoient  point  expofés  à  la  carie  ,  com-  , 
me  dans  l’amputation  ordinaire.  30.  Les  chairs  des  bords  ‘ 
du  moignon  ,  &  celles  du  lambeau  s’unifiant  enferrible  à 
laide  de  quelque  vulnéraire  commun,  accéléroient  lagué- 
nfon  ,  &  fiormoient  un  couffin  naturel ,  plus  mollet  & 
préférable  à  tout  autre  5  enfin  l’on  y  voyoit  tant  d’avan¬ 
tages  réels ,  que  les  Chirurgiens  étoient  fortement  folli. 
cités  à  la  pratiquer  toutes  les  fois  que  l’occafion  fepré- 
fentoit  d’amputer  une  jambe  ,  ou  un  bras.  Mais  les  ex¬ 
périences  ayant  pour  la  plupart  mal  réulli  ,  ils  ont  été 
obligés  d’abandonner  cette  méthode  ,  &  d’en  revenir  à 
l’ancienne. 

On  la  faifoit  au  bras  comme  à  la  jambe  ,  en  partant  le 
couteau  droit  entre  le  mufcle  triceps  -  brachial  &  l’os 
humérus ,  on  coupait  un  lambeau  jufqu’au  coude  s  puis 
on  le  tailloir ,  fuivant  le  dia'mettre  du  moignon  ,  &  l’on 
fe  conduifoit  au  refte  comme  il  vient  d’être  dit  au  fujet 
de  la  jambe.  Voyez  Amputation  &  Couteau. 

LAME.  Partie  ofleufé  ,  mince  ,  qui ,  fuivant  quel¬ 
ques  Auteurs  ,  comporte  les  os ,  &  réfulte  elle-même  de 
plufieuts  couches  de  périofte  ,  appliquées  les  unes  fur  les 
autres  ,  &  offifiées  dans  cet  état. 

C’eft  auiïi  la  partie  des  Inftrumens  tranchans  de  Chi¬ 
rurgie,  qui  elt  deftinée  à  couper  ,  &  ordinairement  faite 
d’acier  trempé. 

LANCE.  Inftrumcnt  qui  a  la  figure  d’une  lance  de 
Suirte  ,  &  qui  fert  en  Chirurgie  à  différens  ufages.  ï!  y  ( 
en  a  de  deux  efpèces ,  dont  l’une  fert  dans  l’opération 
de  la  fïftule  lacrymale  ;  l’autre  pour  ouvrir  la  tête  du 
fœtus  mort ,  &  arrêté  au;  partage.  Celle-ci  s’appelle  lance 
de  Mauriceau.  La  première  elb  une  lance  d’acier,  lon- 
.  gue  de  cinq  pouces,  taillée  àpans  ,  avec  une  petite  pont. 


LAN  Si 

me  dans  fon  milieu  ,  pour  là  tenir  plus  facilement  ;l’une 
de  lès  extrémités  eft  terminée  en;  fer  de  lance  ou  pique  , 
tranchant  par  fes  côtés  5  l’autre  eft  mouffe  &  tranchante. 
Avec  l’extrémité  pointue  >  on  fait  une  incifion  conve¬ 
nable  à  la  tumeur  de  la  fiftule  lacrymale.  Avec  celle  qui 
eft  mouffe  ,  on  coupe  &  on  découvre  le  refte  de  l’abfcès. 
i  La  lance  ou  pique  de  Mauriceau  eft  faite  comme  le 
couteau  à  crochet ,  dont  nous  avons  parlé  en  foh  lieu  , 
excepté  que  fon  manche  n’a  point  de  bec  ;  .fon  .extré¬ 
mité  eft  un  as  de  pique  fait  en  cœur ,  long  d’un  pouce 
&  demi  ,  fort  aigu  ,  pointu  -,  &  tranchant  fur  fes  côtés. 
On  introduit  cette  lance  dans  le  vagin  ,  à  la  faveur  de 
la  main  gauche  ,  &  l’on,  perce  la .  tête  de  l’enfant  entre 
les  pariétaux  ,  s’il  eft  poilïble  ,  pour  donner  entrée  à  un 
autre  initrument  àpp.eilé  tire-tête. 

LÂNCETIER.  Etait  à  mettre  les  Lancettes.  C’ eft  un 
petit  cilindre  à  huitipans.,  de.chac.un  deux  lignes  du  deux 
lignes.&  dcmie  ,  dans  lequel  on  a  pratiqué  fix  cellules 
larges  &  étroites  Suivant  la  largeur  &  répaiffeurdes  lan¬ 
cettes.  Le  couvercle  eft  à  peu  près  la  cinquième  partie 
de  l’étuit.  Il  tient  au  .corps  :par  une  charnière.,  fe  ferme 
par  le. moyen  d'un  petit  l'effort ,  qu’un  bouton  placé  fur 
le  devant  du  corps  .ouvre -à.volonté ,  &  qui  fe  referme  de 
lui-inêmè:  On  lecoime  de  peau  de  chagrin  noir  com¬ 
munément.  Il  y  en  a  d’argent,  de  peau  de.  chien-de- 
mer ,  &c.  _ 

Il  fert  à  ferrer  les;  lancettes.  Dans  la  faignéc  du  bras 
le  Chirurgien  :  le  donne  fort  fouvent  à,  tenir  au  malade 
dans  la.  main  du  bras  qui'a  été  percé  ,  &  le  lui  fait  tour¬ 
ner  durant  ,1e.  temps  de  la.faignée,  afin  que.- par  le  mou¬ 
vement  des  mufcles du.  poignet ,  &  des  doigts  ,  le  fang 
veineux. monte  plus  aisément  vers  la  ligature  qui  le  re- 
tieuc&  le  , fait  mieux,  couler  par  l'ouverture  de:  la  lan- 

LANGETTE.  Petit  couteau  ,  dont  la  lame,  taillée 
en  lance  ,  eft  ,  extrêmement  pointue  ,  coupante  .fur  les 
deuxçcôtcs  :,  &  fixée  fur  un  chaffe  dont  les  ailes  font  vo¬ 
lantes,  c’éft-à-dire ,  qui  ne  font  unies  cntr’elles  que.  pat 
le  clou  qui  les  joint  à  la  lame.  Cet  iufttument  eft  patti- 

D.  de  Ch.  Tome  IL  F 


8a  LAN 

culierement  deftiné  à  la  faigaée  ;  c’eft  l’inftrument  du 
Chirurgien  qu’il  mec  le  plus  en  ufage  ;  celui ,  par  con- 
lequent ,  dont  il  doit  le  moins  fe  palier.  On  y  diftingue 
la  lame  &  la  chafle.  La  lame  doit  être  faite  d’excellent 
acier  ,  bien  trempé  ,  bien  tranchant ,  &  extraordinaire, 
ment  poli.  Elle  repréfente  la  figure  d’une  pyramide  dont 
la  pointe  eft-  très  aigue.  Son  extrémité  pollérieure  qui 
porte  le  nom  de  talon,  e.  Ilia  plus  large  ,  &  n’ell  nulle, 
ment  tranchante.  C’eft  l’endroit  le  plus  épais  de  la  lan¬ 
cette  ,  &  il  eft  percé  d’un  trou  allez  grand  pour  que  la 
lame  puiife  tourner  aifément  autour  du  clou  qui  Funit 
avec  la  chafle.  Le  corps  ou  milieu  de  la  lancette  eft  un 
peu  moins  épais ,  5c  diminue  en  largeur.  Sa  couleur  eft 
aufli  différente  ,  &  n’eft  pas  non  plus  la  même  que  celle 
de  la  pointe ,  qui  eft  moins  blanchâtre.  On  a  donné  à  cette 
partie  le  nom  de  mat  ou  àe fraie  de  la  lancette.  Il  ne 
doit  point  couper  fur  les  côtés  ,  mais  doit  pourtant  s’a¬ 
mincir  à  méfuie  qu’il  avance  vers  la  pointe,  tandis  que 
le  milieu  refte  toujours  plus  épais. L’extrémité  antérieure,; 
qui  forme  la  pointe  ,  eonferve  toujours  un  peu  d’épaif- 
feur  dans  fon  milieu  ,  mais,  lès; côtés  diminuênt'coniiilé-' 
rablement  &■  forment  deux  tranchans  très-fins ,  5c  une 
pointe  fort  aigue.  Cette  extrémité  paroît  brune  en  com- 
paraifon  du  corps;  &  c’eft  pour  cette  raifon  qu’on  l’ap¬ 
pelle  le  Bruni  de  la  lancette. 

La  fécondé  partie  des  lancettes,  c’eft  la  chafle..Elle 
eft  faite  de  deux  petites  lames  d’écailie  aflèz  mince,  lon¬ 
gues  de  deux  pouces,  environ  ,  &  làrgés.de  quatre  li¬ 
gnes.  A  leur  partie  fupérieure  elles  font  percées:  d’un 
trou  qui  répond  de  l’une  à  l’autre.  Ôn  pafle  le  talon  delà: 
lame  entre  elles  deux,  de  façon  que  les  trous  de  ces 
trois  parties  forment  un  conduit,  droit ,  dans  lequel  ou 
pafle  un  clou  ,  que  l’on  rive  avec  des  rofettes  de  cuivré 
ou  d’argent ,  fur  la  face  extérieure  des  deux  ailes  du. 
manche.  La  chafle  n’eft.point  unie  par  l’extrémité  infé¬ 
rieure  ,  afin  que  les  ailes  foient  volantes  St  plus  faciles 
à  nettoïer.  Le  clou  d’union  eft  de  fil  de  lctoh ,  parce, 


.Van  83 

La  latrie  des  lancettes  doit  être  au  plus  d'un  pouce  , 
fiix  lignes  de’  lpngùelir  ,  y  compris  le  talon  ,  far  quatre 
lignes  de  largeur  a  leur  bafè  :  le  mat  '.doit  avoir  fept  li¬ 
gnes  de  long  ,  &  le  poli  JSç  Ja' pointe' iféu  'dciivenr pas 
avoir  davantage  ènfemtie.'  ..  ,* 

Il  y'  a  des  différences ‘dans  les  lancettes  ,  qui  viennent 
principalement  dé  leur  grandeur  totale  ,  &  de  la  figure 
particulière  defaïàme  ,  •  ce  qui  leur  a  fait  H'asilver  difféi 
ïens  noms  j  tels  que  ccux'-ci  :  Lancette  a  grain  forge, 
'lancette  à  grain  d’avoine  lancette  erijw'amidj  OU  en 
'langue  de  fer  peut,  lancette  à  abjeei &c:  La*  lancette  à 
grain  d’orge  eft  de  routes  les  lancettes  celle  dont  la 
lame  effi  la  plus  largejp&  le  fer  necamiriéricqfâ  perdré 
fa  lârgëüt'què  fort -pïes'dela' pointe.  Elle  eft  Ipar.  cdriU 
féquent'  capable"  dé:fkire  *  une  large  emvéftuté.;  O  eft  là 
lancette  des  Comtnençans"  ;"ils  doivént  la  préférer  à tou¬ 
tes  les  autres,  parce  qq’elle  ne  demande  pïefque-qué 
îa'proinÔron;-;  Elle  cOnVieritnatnc  vaiffieaux  fiùpéVfïcieis  8c 
•grés  ffùrtout  df  çetrx'qqf' ne  fontipas’  une  faiilié 
'tfêmé -àii-dehors  mais*  qurfont  avoûinés  d’un. peu  3e 
'graifle  &  recQüverts'd’uné  peau' finé^Sr.Sêlicâté.  Dans  la 
lancette  à  grain  d’avoiné  là  "pointe  éft.pltis'  aUpngée  Sç 
plus  étroite  que 1  celle  def'aiancétte-àgratn  d’orge  ,  mais 
elle  eft  plus  large  .&  moins  allongée1 1  que:celie~d;£,'IÜ 
îàiigue-de  fèrpenr."  G’êft  là*  Iancette;.Ia  plus  .commode 
•de 'toutes,  &  celleqiti  éft  le  plits  en  filage' ;Elle  conu 
"Vicrit  a  toutè  forte  de 1  vaiftçauxr  Cependant  elle  eft  pâte 
ticuliêrement  propre1  pour  Èbuverfure  de  ceux;  ’cjfii  font 
un  peu  profonds,  ou  même  qui  le  font  beaucoup.  Dans 
la  lancette  en  pyramide  ou  a  langue  de  fevpeîit.,  la  lame 
'-comfriéncé  dès  fia -bàftEai' perdre  de  fia  largeur  ';  ■éHe:vK 
tbiijottrî ; en®  ininfiaht-'.  jWïxjüçs  à  fà-poiiite  qui  eft  tres- 
'ifféliéçDEHe  cqhvxëntpdiir  lés.vaifteaux  lés  plus  érifoii- 
scés^  rie' dntè^fâfijais  tomber  entiè-lef  marris  des  apâ 
■ÿfélitffsfi-'rii'dês  Cfiiïürgîèns  qui  m’biit'paslà-  màiri  abfb-i 
fument  allurée.  11  1  ■  '  d 

-■-eXàlàiïéetié'à-âbfcèa;  né  dîfFéfe  déiàritréfilàricettéàqU.c 
par  les  dimenfions ,  qui  font  plus  grandes,  parce  quelle 
doit3  f&yjï:i 'dans  iféfi  éirdroîts  pfofbnd^&mltis'ïéfiftàns. 

Fij 


§4  LAN 

à  a  largeur- n  ’excede  la  largeur  des  autres  que  de  deux 
lignes  s  fa  bafe  n’a  que  fix  'lignés"  dp  j^arge  j  fa  longueur 
elf  de  deux  pouces  &  demi.-j^eytnat.  a  environ  dix  lignes;, 
préftnte  deux  furfacës  affez  inégales  faites  à  la  limes  ,  & 
Amplement  un  peu  adoucies' par  la  poliffoire.  Le  poli 
commence,  à  diminuer  infenfiblemeiït  depuis  le  mat,  pour 
former  une  pointe  en"  grain'"d’âyoine/j  ries  furfacës  font 
plus  bombées  Si  plus  arrondies  polir  laiÏÏer  plus  de  force 
à  la  lame.  Au  refte  la  pointe  a’.én  doit  pas  être  auffi  fine 
que  celle  des  autres  lancettes  ,  parce  qu’elle  s’émoulfe- 
roit  trop  facilement.  Quand  on  s’en  iert ,  il  faut  allit- 
jettir  la  lame  avec  le  manche  par  le  moyen  d’une  bande 
forte  ,  Sc  faire. enforte,  qu’elle  ne  fléchilTè  pas  dans,  l’opéf 
ration.  On  lui  donne  le  nom  de. lancette  à  abfcès  ,  parce 
qu’elle.,  fer£.p,rii-Lcipalement, dans,  Couverture  des  abfç<£ 
profondément  cachés  fous,  les  mufcles-Sc. dans  les  grandes 

’I’,  . 

.  LAH^tjË.  MufcIeirèsTagile  qui  remplit  la  capacité 
de.  lâ  bt)uches  Sç  .qui'  elt.l’ organe, .propre  .&  immédiat 
de’ ,là,par,oleC&;  dés ‘jâyçurs. -Xt,e,it,drune  îqngueux,  larr 
seur  &  epsiiiieur  coulidembles  ;  mais  il  eît  beaucoup 
plns;bépaisX;à;,^,,bafe..quervers  jappointe.-  Il  réfuke.dé 
l’alfemblagn  decdiîférens  mufçles  qui.  le  rendent  très- 
inobile  én.tout.  féns. ,  ,  -,  ...  . .  ■  '  .  , 

:  Ce  mufcle  a  différentes,  attaches-;  la  apartie  poftérieure 
tient  à  .l’os,  hyoïde.,,;  .en.mas  il .annexé. à.  la  % 
çhoire  inférieure  ,  par  deux  de -fer'?;  mufcles,.&,  par.up 
ligament  ..qui  lui,  effi  pârxiculièr.,.,St._.qqe_  l’op  appelle  ,  lç 
frein  onSeTfilet.  -Sa  fubftanee.eû  un,  tiÇu.  de.  fibres  .char¬ 
nues.  entre-mélées  de  .glandes,.  de[,pa,pilIes-.neryéûfç_Sj;  de 
veines  ,  -d’artères  [&c  de  nerfs,  jlw^bres-.muffale.u/e^r^t 
diverfément  dirigé?5-  ?  &  fui«38f 

cillent  ,  la  langue  .-peut  Le;  replier. ,çn  diyers  '  fens.  .  On 
y  obferyejrpisjloptes.dç, 'fibres  longitudinales. qui  vpn/ 
de  la  bafe.  àla-poinre  ;  les  un.es,por}Pby, arriver -palfeiÿ 
par  le  milieu  de  Ton  corps;  celle-ci  en  fe  racourcilîant 
attirent  -  la,  p  9  inte.  .  vers  la  ;-l?afe,  s,  1  f  s  jaujrgs,  font ,  du  côté 
droit &  .  en.  le. •raçoiirciflànt, . elles,  tirent;  la  pçintc  du 
cpté  droit, iries.  troifiemes  font  dm.  cosé  gauche ,  eiv  fè. 


.  t  A  K  .  Sj 

raeotimffant  ellesrirent  la  pointe  du. côte  gauche.  Pa¬ 
reillement  la  langue' elt  ebupée  par  des  fibres  tranfver* 
laies  qui  vont  d?ün.  côté  à  l’autre  ;  celle-ci  font  perpen¬ 
diculaires  aux  -longitudinales  &  s’entrelacent  avec 
elles.,,  de  forte  que  quand  elles  fe  raeourciffent ,  elles 
allongent  &  arrondiflént  la,  langue ,  en  la  rendant  plus 
épaiflè-&  moins  applâtie., L’on  remarqué  outre  ces  der¬ 
nières,  d’autres  fibres  obliques,  qui  coupent  les  longitu¬ 
dinales  &  lès  trânfrerfales  â.  angles  aigus  ;  en  fe  con¬ 
tractant  elles  diminuent  la  longueur  de  la  langue.  On 
en  -recénnoit  enfin  qui  vont  perpendiculairement  dé 
haut-  en  bas  félon  fon  épaiffeur.  Ces  der.nieres  en  fe 
iacoiivciffant ,  approchent,  la  furfece  Supérieure  de  la 
langue  ,  de  l’inférieure,  c’eft-à-dire,  qu’elles  la  rendent 
plus  mince  &  plus  applatic. 

La  langue  a  plulieurs  membranes  :  là  première  ou-, 
délié  de  défié  us  eft  tendineufe  5  elle,  elt  une  produdion 
des  tendons  dès  fibres  charnues ,  &  il  sxléve  fur  cette 
membrane  'de-  petites  papiltès  en,  forme  de  cornes  de 
limaçon  ,  ou  dé..p>et:its  champignons.  Il  s’en  trouve  à 
l'extrémité-  beaucoup  plus  qu’ ailleurs.,  &  entr’elles  il.  y 
en  a  une.  infinité-  en  forme  d’arc ,  &  d’autres  qui  font 
pointues  ,  &  qui  £e  recourbent  vers  le  derrière  ;  011  en 
remarque  encore  dé- grandes ,  mais  en  petit  nombre, 
vers  la  bafe,  qui  font  en  forme  d’ombilic.  Ces  papilles 
font  logées  dans, les  cavités  de  là  fécondé  membrane  , 
que  -  l’on  appelle  vèjicuMire  ,  &  font  revêtues  d’une 
membrane-  differente  ,  trèstdéliée  &.  qui  ’fejrtr  comme, 
d’épiderme  2  la  longue.  Ce  font  cés  mammelons  qui 
font  les  inftrurriens immédiats  du  go ut:  C)n. trouve  aux 
.environs  dé  ces  papilles.de  petites  glinidés,  qui  ne  font, 
pas  plus  voluminèufes  que  des  grains  dé  moutarde ,  vers 
la  partie- antérieure,  j  mais  qui  augmentent  en  groffèur, 
à  mefùre  qu’elles  fë  trouventplus  près  de  la  poftérieure  ; 
la  fe  ce -  inférieure  dé  la  langue  n’a  ni  papilles ,  ni  tifiu 
réticulaire,  &  n’a  par  conféquent  aucune  part  aux  fénfa- 
tions  dès  faveurs; 

La  langue  k  plulieurs  paires  de  mufcles;  la  première 
fontrlss  gtnio-glojjes'i  :l a  féconde  les  ‘btijio-glojfes  ;  la 

5  iÿ.  "" 


J86  LAR 

troifieme  font  les  cirato-glo ffes  la;  quatriemeles^y/a* 
glojfes,  auxquelles  quelques  Auteurs  ajoutent  pour  cin¬ 
quième  le  che/idroglo ffe  &  le  myloglojfe.  C’efl  au  moïen 
de  ces  difFérens  mufclcs  que  la  langue  exécute  fes.  divers 
mouvemens.  ;c 

Les  ufages  de.  la  langue;  font  i°.  d’aider  i  la  mafti- 
cation  en  tournant  les  alimens  dans  fa  bouche  &  en 
fournilTant: par. fes -glandes  un  fuç  falival  propre  à  les 
dilîoudre  :  a°.  de  fervir  à  la  déglutition  par  le  moïen 
de  fe-s  mufclcs  qui  rapprochent  ia  bafe  &  la  collent  au 
palais.  3°.  Elle  eft  l’organe  fpécial  du  goût  ;  40.  elle 
concourt  pour- la  meilleure  partie  à  l’articulation  de  la 
yoix  ;  5'’.  elle  nétoïe  les  dents  &  toute  la  bouche  des 
relies  <T alimens  qui  y  caufent  de  f incommodité  j  &ç.  ■ 

LANGUE  Ï)E  SERPENT..  Petit  inftrumerit  dont 
on  fe  fert  pour  ratifier  &  nétpïer  les  dents  de  la  m⬠
choire  inférieure.  Il  eft  fait  comme  les  rugines,  excepté 
que  fa  patrie;. antérieure  eli  une  lame  pointue,  taillée, 
en  langue  de  ferpent,  plane-d’un  côté,  relevée  de  deux 
bifaux  de  l’autre,  tranchante  par  les  côtés. 

Langue  de  Serpent.  (  lancette  à.)  Lancette  dont  la 
plane  formé  une  piramide  très-étroite ,  &  qui  finit  par 
une, pointe tiesrfine  &  très-déliée.,  .Voyez  Lancette . 

LARGE  DM.  DOS.  (  le  très)  On.  donne  ce  nom 
au  mufcle  grand  dôrfal ,  parce  qu’il  eft  le-  plus  large- 
&  le  plus. étendu  de  tout  le  corps..  Voyez  Dorfal.  :  ,  i 
LARINGOIQMIE.  L’on  a  donné,  ce  nom  à  l’opé¬ 
ration  par  laquelle  on  ouvre  fa  .trachée  artère  pour 
faire,  que , Pair  , puifie  gpnfter -les, 'poumons ,  quand  il  y 
à.aju.krihx  quplqùé,ob{lacle,:à,la.refp.iratioxt  ;  c’eft  im- 
proprement'tqut  a.  fait  ,  parce  que,  dans  cette  opération, 
l’on  ne  t.ouçhe  nullement  au;  larinx.  Le  nom  propre  à 
cette  opération  .c’eft  celui  de  2? roacoro/nze.  j 

LARiNGF.’E  Supérieure.  C’dl  la  première  branche 
artérielle  .qui  naît  de  la.  carotide  externe.  Elle  prend 
naiflance  du  côté  interne  de  ia  carotide ,  fait  d’abord, 
un  petit  contour ,  &  donne  des  ramifications  aux  glan¬ 
des  :jugulaires...vQifines.,  à,.la;.gra;ffe  &  à  k  peau,, aux 
phaiinx  &'  adxjmufclesj  hybiiens  V  elle  fe  rperd  enfuite 


LAR  Sy 

jans  les  glandes  thyroïdiennes;  dans  les  mufcles.  &  antres 
parties  du  larinx ,  d’où  lui  eft  venu  le  nom  de  Lirin - 
gée. 

LARINX.  Nom  que  l’on  donne  à  la  tête  ou  extrémité 
fupërieure  de  la  trachée  artère;  c’eft  cette  éminence 
que  l’on  appelle  ordinairement  le  nœud  de  la  gorge ,  le 
morceau  ou  la  pomme  d’Adam. 

Il  eft  compofé  de  cinq  cartilages  qui  font ,  le  thyroïde, 
le  cricoïde }  deux  arythenoïdes  ,  &  X épiglotte  qui  recou¬ 
vre  une  fente ,  que  l’on  nomme  la  glotte. 

Le  larinx  a  deux  fortes  de  mufcles  ;  les  uns  lui  font 
propres ,  &  les  autres  communs  ;  les  mufcles  communs 
font  ceux  qui  meuvent  tout  le  corps  du  larinx ,  &  font 
attachés  à  une  autre  partie  par  une  de  leurs  extrémités;: 
les  mufcles  propres  font  ceux  qui  ne  s’attachent  qu’au 
larinx ,  dont  ils  font  mouvoir  féparément  les  cartilages. 

On  ne  compte  que  deux  paires  de  mufcles  communs; 
ccux.de  la  première  s’appellent  fierno-thyroidiens  ou 
bronchiques ,  ou  bien  encore  fterno-clino-broncho-crico- 
thyroïdiens  ,  des  parties  où  ils  s’attachent,  &  des  lieux 
fur  Iefquels  ils  paffent  ;  la  fécondé  porte  le  nom 
d’ hyo-thyroïdiens  ou  thyro-hyoïdiens-. 

Les  mufcles  propres  du  larinx  ont  été  fort  multipliés 
par  différens  Anatomiftes.  H.  Winflow  qui  n’en  a  pas 
diminué  le  nombre  les  rapporte  aux  fuivants  ;  les  crico- 
thyroïdiens  ,  les  crico-arythenoïdiens  latéraux  ,  les 
crico-arithenoidiens postérieurs ,  les  thyro-arythenozdiens , 
les  arythenoïdiens ,  les  thyro-épiglottiques  ,  les  arytheno- 
épiglottiques,  les  hyo-épiglottiques. 

Les  autres  Anatomiftes  ont  parlé  de  plulieurs  de  ces 
mufcles  fous  des  noms  différens  ;  mais  on  doit  les  rap¬ 
porter  à  quelqu’un  de  ceux  que  nous  venons  de  citer  ; 
tels  font  ,  les  crico-arythenoïdiens  fupérieurs  8c  les 
arythenoïdiens  croifés  ,  qui  font  les  mêmes  que  les 
arithenoïdiens  ;  il  y  .  en  a  encore  un  autre  ,  dont  nous 
avons  parlé  au  mot  ary -arythenoïdiens  ,  que  quelques- 
uns  ont  nommé  arythenoidien  tranfoerfal  ou  vrai 
arythenoidien. 

Il  y  a  de  plus  d’autres .  mufcles  que  M.  Winfiow 


88  L  A  T 

appelle  collatéraux ,  dont  une  portion  eft  attachée  au 
larinx ,  &  qui  ne  paroiflent  contribuer  en  rien  au  mouve¬ 
ment  du  larinx  ;  tels  foxrt  les  crico-ph  aryngi  en  s  ,  les 
thyro-ph.aryngi.ens. 

LARMES.  Les  larmes  iré  font  autre  chofe  qù’un'e 
lymphe  ,ou  une  humeur  aqueufe  ,  fubtile ,  limpide, - 
douce ,  ou  légèrement  falée  ,  féparée  du  fang  artériel 
dans  la  glande  lacrymale  ,  &  dans  les  petits  grains 
glanduleux ,  dont  l’intérieur  des  paupières  efl  parfeiiié. 
Cette  humeur  fert  à  humeétcr  &  dé.terger  les  yeux  & 
les  paupières  ;  enfuite  fe  portant  par  fa  fluidité  natu¬ 
relle  ,  &  par  le  mouvement  fréquent  des  yeux  &  des 
paupières  vers  l’angle  interne elle  eft  reprifé  par  les 
points  lacrymaux,  &  conduite  au  fâc  lacrymal  qui  la 
verfe  dans  le  nez.  par  le  canal  nazal  ;  dans  l’état  natu¬ 
rel  la  lymphe  lacrymale  s’écoule  entièrement  par  cette 
voie  :  mais  fi  les  yeux ,  la  glande  lacrymale  Sc  les  grains 
glanduleux  des  paupières  font  irrités  par  quelques  corps 
étrangers  qui  y  feront  entrés , -comme  de  la  poufliere', 
de  la  moutarde  ,  du  poivre,  la  vapeur  de  l’oignon ,  la 
fumée ,  ou,  autre  chofe  femblablé  ,  ou  par  les  larmes 
mêmes  devenues  âcres ,  ou  par  de  violentes  pallions  de 
l’ame  ,  comme  la  douleur  ,  le  chagrin  ,  la  ttifteffe  ,  la 
pitié  ,  la  joie  ;  alors  ces  organes  féCrètoires ,  comprimés 
à  différentes  reprifes ,  verferoiit  une  plus  grande  quan¬ 
tité  de  larmes  que  les  points  lacrymaux  n’en  pourront 
abforber  5,  une  bonne  partie  à  la  vérité  y  palîera ,  mais 
le  relie  s’échappera  par  delïus  la  paupière  inférieure-,  & 
coulera  en  gouttes  fur  les  joues,  La  même  chofe  arri¬ 
vera  ,  ii  les  points  lacrymaux ,  ou  le  fac  nazal  fout  obftrués 
ou  comprimés. 

Les  enfans,  les  vieillards  &  les  femmes  pleurent  plus 
facilement  qiie  les  hommes  d’un  âgé  viril ,  parce  qu’ils 
réfiftent  moins  que  ceux-ci  aux  pallions ,  &  que  leur 
tempérament  humide ,  rend  la.  fource  des.  larmes  plus 
abondante. 

LATERAL  DU  NEZ.  On  donne  ce  nam  à  un  mufeîe 
très-mince  placé  le  long  du  piramidal.  Il  s’attache  en 
k&Ut  à  l’apophyfe  «azalé  deTosmasillaité,  ^-irifétiegre* 


L  E  N'  89. 

Jnent  â  l’aîle  du  nez  qu’il  relève  dans  fon  aélion  :  on 
lui  donne  auiîi  le  nom  ÿ  oblique. 

LATERAUX,  (finus  )  Ces  finus  font  deux  cavités 
qui  formênt  comme  deux" 'grèfles  branches  -du  "finus 
longitudinal  fupériçur  »  l’un  efî;  à  droite  &  l’aiitre  eft 
à  gauche  j  ils  vont -le  long  de  la  grande  circonférence 
de  la  tente  du  cervelet ,  &  s’étendent  jufqu’en  h  baie 
de  Fapophÿfu  pierreufe  des  os  :dés  tempes;  de-l;à  ils 
vont  en  defcendant  faire  un  grand  contour,  puis. un 
plus  petit- ,  &  s’attacher  dans  les  glandes  goutieres  laté¬ 
rales  de  la'.bafe  du  crâné1-,  dont  ils  fuivent  la  route 
jufqu’aux  trous  déchirés,  &  aux  follettes  des  veines  ju¬ 
gulaires.  La  bifurcation  qui  leur  donne  naiflance  ,  n’eft 
pas  toujours  égâle,  Dans  quelques  füjets  l’un  des  finus 
latéraux  paroit  être  la  continuation  du  finus  longitudi¬ 
nal  füpérieut  ,  &  l’antre  en  être  une  -branche.  Chez 
quelques-uns  cette  variété  le  trouve  à  droite;  chez  d’au¬ 
tres  elle  te  trouve  à  gauche  ;  enfin'  l’un  de  ces  finus-eft 
quelquefois  plus  haut  ou  plusbâs-,  &  quelquefois  plus 
grand  ou  iplus  petit  que  l’autre,  ' 

La  capacité  des  finus  latéraux1  éft  triangulaire  comme 
celle  du  finus  longitudinal  fupéfieiir  ,  &  garnie  d’une 
membrane  propres  on  y  obfervC  àuffi  dès  embouchures 
veineufes  comme  dans  la  plûpart -dés  autres  finus  de  la 
dure  merè.  La  face  poftérieure  ou  externe  eft  formée 
par  la  lame  externe  de  la  duré  mère  j  &  les  deux  autres 
faces  pat  la  famé 'Interne  ;  lés-déux  fîrtus  en  fortant  par 
là  portion  poftérieure  des  ouvertures  de  la  bafe  du  crâne , 
àppellées  trous  déchirés  ,  fc  dilatent  &  forment  une 
efpece  d’ampoulle ,  proportionnément  aux  folTettes  des 
veines  ôigulaiirès  ,  où  ils  aboutifient  dans  ces  veines, 

LENTICULAIRE,  (couteau)  Voyez  Couteau. 

Lenticulaire.  (  ganglion  )  G’ eft  le  premier  ganglion 
qui  fe  remarque  enfuivant  la  diflèélion  du  cerveau  dans 
la  defeription  des  nerfs:  Il  eft  formé  par  la  troifieme 
paire  cérébrale  ou  par  un  petit  nerf  de  la  branche  op- 
thalmilque  de  la  cinquième  pairè;  on  l’â  appellé  l’en- 
tiçulair?  âçaufe  de  fa  forme  filproduit  plufieurs  filets 


qui  fe  jettent  tout-  autour  du  nerf  optique  ,  percent  I» 
membrane  felérotique  &  fe  gliffent  enfuite  entre  cette 
membrane  &  la  choroïde,  jufqu’ à  l’iris,  où  ils  fe  diftri- 
buent  par  des  ramifications  très-fines.  Voyez  moteurs , 
des  yeux  ,  où  moteurs* internes. 

Lenticulaire  de  U  oreille.  (  os  )  C’eft  le  quatrième, 
oifelet  qui  fe  trouve  dans  la  caille  du  tambour.  Il  a 
la  figure  ronde  &  plate ,  &  eft  le  plus  petit  de  tous. 
Il  y  a  des  Anatomiftes  qui  ne  le  regardent  pas  comme 
un  os  particulier ,  mais  comme  une  épiphyfe  de  la  plus 
longue  apophyfe  de  l’enclume  ,  avec  laquelle  il  eft 
articulé. 

Lenticulaire,  (  os)  L’on  donne  ce  nom  au  quatrième 
os  de  la  première  rangée  du  carpe ,  à  caufe  de  fa  figure 
qui  approche  de  celle  d’une  lentille.  Voyez  Pijîforme. 

LENTILLE.  Tache  de  touffeur  qui  vient  au  vifage , 
à  la  gorge  ,  aux  mains ,  aux  bras;  quelquefois  il  y  en 
vient  plufieurs.  Ces  petites  tumeurs  prennent  leur  nom 
de  leur  couleur  &  de  leur  figure  qui  reffemblent  à 
celles  des  lentilles  ;  comme  elles  ne  gênent  point ,  on 
ne  cherche  point  à  s’en  défaire  ,  &  d’ailleurs  il  n’y  auroit 
que  la  fection  fîmple  à  emploïer  pour  en  débarraffer 
ceux  qui  en  fèroient  incommodés  &  voudroient  s’en 
défaire.  Voyez  .y’etrue. 

LEVRES.  Ce  font  les  parties  qui  forment  le  cercle 
de  la  bouche.  Elles  font  glanduleufes  &  mufculeufes  : 
on  les  divife  en  fupérieure  &  en  inférieure  ;  leur  beauté 
confifte  en  ce  qu’elles  foient  d’une  couleur  vermeille , 
médiocrement  éminentes  ,■  peu  épaifles ,  ou  point  trop 
renverfées. 

Levres  des  parties  génitales  du  Jexe  ou  de  la  vulve. 
Ce  font  deux  replis  membraneux  qui  s’étendent  tout 
au  tour  de  la  vulve  &. en  forment  les  bords;  elles  font 
couvertes  de  poils  dont  la  couleur ,  la  forme  &  la  quantité 
varient  fuivant  l’âge  &  le  tempérament  ;  leur  épaiffeur 
eft  augmentée  par.  la  graiffe  qui  s’y  trouve  en  affez 
_grande  quantité  ,  fur  tout  à  leur  partie  fupérieure;  elles 
devdexment  plus  minces  à  mefure  qu’elles  defeendent  vers 


LIG  91 

.i’amiS;  La  peau  s’amincit  en  fe  portant  vers  l’intérieur, 
'&  les  poils  difparoiifent  :  cet  endroit  eft  garni  d’un  grand 
nombre  de  .  petites  glandes  filtrent  '  une  humeur , 

qui  dans  l’état  naturel,  fort  à  lubréfier  ces  parties  :  dans 
les  perfonnes,qui;ont  beaucoup:  d’embonpoint., cette 
humeur  efl  quelques  fois  blanchâtre  &:en  grande  quan¬ 
tité,  ce  qu’il  faut  obfervet.poür  ne  pas  la  confondre 
avec  celle  qui  coule  dans  lesgônorrhées.  Les  levres  fe  réu¬ 
nifient  en  haut  &  en  bas  ,  &  on  donne  à  cette  réunion  le 
nom  àe.  commijfure.  La  commiffuté  inférieure- fe  fait 
proche  le  périné,par  une  peau  ligainenteufe ,  que  l’on 
appelle  \e  frein  des  levres  ovlIz  fourchette:  M.  'winflo'W 
donne  le  nom.  f  ailes  aux  levres  de  la  vulve  d’après  les 
anciens  Ânatomilies ,  &  celui  &  extrémités  ou  Sangles 
du  /inus  à  leurs  commiflures. 

LEUÇÔMA.  Taie  dans  l’œil  ou  tache  blanche  qui 
fe  forme  à  la-cornée  .par  une  limphe  vifqueufe  engagée 
dans  cette  membrane ,  fou  par  une  cicatrice  en  confé- 
quence  d’une  plaie  ,  d’un  ulcère,  d’une  pullule,  comme 
il  arrivefouvent  daps  la  petite  vérole.  Voyez  Taie. 

LIEU  D’ELECTION.  C’eft  celui  que  le  Chirurgien 
choifît  pour  faire  une  opération  fur  quelque  raifonqu’il 
foit  fondé.  Voyez,, Opération. 

..  LIEU  DE  NECESSITE’.  C’eft  l’endroit  cù  le 
Chirurgien  eft  aftrpint  à  faire  .une  .  opération.  Voyez 
Opération.,.  :..... 

LIGAMENT.  Le  ligament  eft  une  fubftance  blan¬ 
châtre  ,  fibreufe,  ferrée  ,  compaâe  ,  plus  fouple  que  le 
cartilage pliante.,  difficile  à  rompre  ou  à  déchirer, 
&  qui  ne  préreprefque  point  ,  ou  ne  prêté  que  très- 
difficilement  ,4uand  on  la  tire.  Voilà  la  defcription  que 
M.  WiniloNV  fait , d.u. ligament  en  général. 

Les  ligam’ens  .font  compofés.  de  fibres  très-déliées  & 
très-fortes.,  &  fervent  à  maintenir  en  fituation  les  os 
articulés  ;  il  y  en  a  qui  ont  une  forme  ronde  ;  d’autres 
une  plus  plate  ;  les  uns  font  des (fcandes.  larges .}  ..les  autres 
des  cordons  étroits.  En  fixant,  les  articulations, -ils  affer- 
mifTent  aufïî  la  plupart  des  parties  molles  qui  s’atta¬ 
chent  à  eux..  Ils  p.ortenr .  diftérens  noms  fuivant;  leur 


9-2  I.  IG 

différentes  figurés  &  félon  leurs  ufagés  où  leurs  diverfê? 
'infertions.  -  •• 

Ligament  àeCo'W'ÿçr,  de  Fallope,deP6upart..Voye2 
Inguinal. 

Ligament.  Süfpénfeur  ou  fujpenfoîr  de  là  verge ,  ti- 
■gainent  à  r effort.  G’eft  ùn  l'igameut  fort'  &  élattique, 
'ceftiné  à  fuipendre  la!  verge  &  à  l'empêcher  de  tomber 
fur  le  ferotum  ;  il  s’attache  par  une  de  fes  extrémités 
à  la  racine  de  la  verge’,  il:  fépanoùit  enfuite.  fur  les. 
corps  caverneux  ,  jufqù’au  gland  ,  &  par  l’autre.,  à  la 
-lyrapbÿfe  dés  os  pubis,  &  remonte  quelques  fois  juf-. 
qu’à  la  ligne  blanche  ;  ce  ligament  jette  des. deux  côtés 
■des  expanfiôns  ligamenteufes  qui  s’étendent  jufqu’à, 
l’anus. 

LIGAMENTEUSE.  (:s’ymphyfe  )  Voyez.  Syneyrofe. 

LIGATURE.  Iriftrument  de  drap  dont  on  fe  lert 
pour. la  faignée  ,  "pour 'faire  gonfler  les  Tableaux.  Il  doit 
être  de  drap,  parce  qae  c’eft  la  matière  quiunit.le  mieux, 
la  force  avec  la  fouplelTé.  C’ell  une -bande  large  de  deux 
doigts ,  fur  une  aune  de  long  ;  de  couleur  ordinaire¬ 
ment  rouge.  Voici  la  maniéré  de  s’enferyir  :  par.  exem-  ■ 
pie  dans  la  faignée  du  bras. 

On  prend  la.  ligature,  déroulée,  par  le, milieu-;,  avec 
îcs  deux  mains ,  de  façon  que.  les  deux  pouces  foient. 
couches  en  long Tarda  même  face  en-defiùs,  &  les  qua-. 
tre  autres  doigts  de  l’une  &  l’autre  main  touchent  l’au-. 
tre  face  en-deffous.  On  pôfe  enfuite  la  ligature,  en  en. 
appliquant  le  milieu ■  environ  trois  ou  quatre  travers, 
de  doigt ,  au-deffus  dé  l’endroit  où,  l’on  veut  piquer. 
Puis  gîiffant  les  deux  chefs  de  la  ligature  fous  le  braS 
parallèlement  l’ün  a  l’autre  ;  on  y  fait  un  renverfé  avec 
le  chef  inférieur  ,  que  l’on  conduit  fur  le  premier  tour 
jufqu’à  la  partie  externe  du  bras.  Là  il  eft  arrêté  avec 
l’autre  par  un  nœud  en  boucle  ,  pour  pouy,air.ferrer  & 
defferrer  à  volonté. 

Ligature.  (  Opération  )  Cette  opération  confifte  à  lier 
les  gros  vaiffeaux ,  après  une  amputation.  Autrefois  on 
m étroit  plus  en  ufage  lés  cauftiques.  On  bruloit  Fes-: 
tïémité  des  artères ,  ou  avec  un  fer  rouge  ,  oit  avec  le 


L  I  G  93 

tîtriol;  il  fe  faifoît  une  efcarre  qui  ariëtok  le  fang  > 
par  l'a  fuite'eette  cfcârrëïe  lèvoit ,  .del’fiëmdrrâgie  reco.m- 
mençoit.  Aujourd'hui  on  lie  les  vaiflêaux,  &  voici  com¬ 
ment  -cela  fe  lait  :  les  uns,  anciens  parmi  les  modernes  * 
le  fevent  He  petites  YenaiUësj 'par  le  moïëh  defqueïles 
ils  tirent  l’extrémité,  des  arteres  &  des  veines ,  &  les 
font  déborder  le  moignon.  Ils’ fâififlcnt  Üâlfi-rôt  un  petit 
ruban  de  fil!  ciré,  avec  lequel  ils  lient  les  vaiüeaux.  Mais 
cé  tiraillement  dës  .  vailFeaux  ne  plaît,  point  aux  nou¬ 
veaux  ,'■&  cëuxr:ci"ie’Tervënt  d  une  petite  aiguxllppour- 
Bc  enfilée"' d’un  fil  doublé  en  quatre,  &  bien  ciré  v 
q  u’ils  palTent  un  peu.  dans  lés  chairs ,  'auto  ur  du  vaifleau  , 
&  ramènent  à  .eux  pour  en  nouer  les  deux  extrémités. 
Par-là  le  vaiileau  étant  lié  avec  les  parties  folides,  en¬ 
vironnantes  ,  ne 'court 'point  les  rifqués  de  fe  couper  à, 
l’endroit  où  le  fil  eft  appliqué,  ouïes  parois  ont  au  moins 
un  tems  fiiffilânt  pour  fe  coller  &  s’unir  enfemble ,  de 
façon  à  réfiftçï  à  fiimpulfion  des,  fluides ,  ce  qui  eft  le 
but  qu’on  fe  propofe  dans  cette.'opératiôi  Voyez  ''Am* 
puiation. 

tes  amputations  ne  font  pas  les  feuls  cas  on  l’on  fade, 
l’opération  de  la  ligature.  On  la  pratique  encore  dans 
l’anévrifme.faux  ,  dans  les  grandes  plaies  où  les  vaifleaux. 
font  ouverts,,  &  les  hémorragies  çonfidçrables.  o  r 

On  fait  encore  la. ligature  avec  un  cordon  de  fil  91^ 
dp ifoie  autour  du  pédicule; d’une,  loppe ,,  d’un  polype, 
d’une  verrue.,  d’une/excroifiance  charnue  ,  dont  la. baie 
éiturroite.,  afin'  d'e  'cçmprimer  les  yaifleaux^qui.  s’y  dif3 
tri&uent ,  d’intercepter  le  cours,  des  liquides,  &  de  faire 
détacher  la  tameur  par  mortification.  On.  a  foin' fie  fçirreç. 
le  fil  tous  les  jours,  de  peur  qu’il  ne  fe;, lâche. fiVoy. £z 
Loupe.  ....  .  .  .  :  . 

.  La  même,  opération  fe  pratique 'encore  dans  i’accou- 
çfiémént ,  au  cordon  ombilical-.:  Aufli-tot  que,  -l’enfant 
eft  forti  du  ventre  de  fa. mere, non  prend  um.fildçubfg 
en  deux  ou  trois ,  &  ciré,  on  commence  par  lier.,  le 
cordon  à  deux  doigts  de  diftance.  de.  l’ombilic  du  foe¬ 
tus  j  &  cette  premiere/ligature: étant; faite,  on  pr,end  un 
fécond  fil  de  meme  nature  que.  l’autre  ,  ■  &  l’on.  Uçtà 


94  LU 

un  doigt  de  diftancé  de  là  première' ijgaturë, ie'cordoai 
que  l’on  coupe  enfuitc  entre  les  deux.  On  fait'  ces  deiw 
ligatures  ,  afin' d’éviter  les  hémorragies  qui  aitiveroiént 
&  du  côté  de  la  njere  &  du  côté  de  l’enfant. '  Voyez 
Accouchement.  ‘ 

LIGNE  BLANCHE.  C’eft  une  forte  dè'éroifement. 
de  fibres  qui  fe  remarqtïe/fur  le  ventre ,  depuis  ré  car¬ 
tilage  xiphoïde  jufq'u’au  pubis.  Dans  tes  hommes  cettç 
partie  elt  Ibuvént  garnie  de  poil  Elle. iéfulté  vraiment 
de  la  jonétion  des  fibres  fe  r.  d  i  n  e  u  fe  s  de  S  '  irùrfc  1  e  s  d  u  bas- 
ventre,  lefquellés  fe'cioïfènt  &  lailTer.t  la  trace  de'  leur 
croifement  dans  tcrut'"ce  trajet.  Il  fane  Hans 'les  opéra-  ' 
rions  de  Chirurgie'  qui: lé  pratiquent  fur  le  ventre,,  nié-' 
jîager' cette  ligne  autant  qu’il  elt  poflible'.  Ori  lui  donne 
outre  le  nom  de  blanche ,  celui  de  faictihh'e .'parce 
qu’elle  ’ partage  verticalement  le  bas-ventre  en  deux  par¬ 
ties  égales.  '  --  - 

'  Ligne  médiane.'  Autre  ligné  qtii  fe  remarque  à  la 
furface  delà  fàngùe;  Onrfui  donhe  ée  nom,  parce  qu’ellè 
femble  la  couper  longitudinalement  en  deux  parties, 
égalés. 

LIMAÇON.  Cornet  Ipiral  à  double  conduit,  crcùfé 
dans  la  partie"  antériéure  du  rocher à  peu  près  comme 
la  coquii'le;d’un':limat(5ri.  On  luidônné'à'det "effet  plus 
communément  lé  fïôm  dé  Coquille:1  Voyez  Coquille.  . 

'LIME;  Inftrumèht  de  Chirurgie'  ,  .qui  fert  particulier! 
refnent  pour  les 'dents.  Il  yen  a  'deplufieurs-fortes,  ‘A' 
en  général  elles  varient  par  leur  lôtfgàèufp'leurlargetft; 
&  leur -figUref  Les-  unes:  font  piateis  &'lim:ént'  .de's  .deüir 
côtés  les  autres 'heunôfdënt  'qûç::t£àn-côti£,;-&Taatîd 
éft .  Me  -  fit-pôlt1,  afin  qôe  la  Ëmé  ,.  pdfiâBr'  'entrc;  deuX 
dents  ,  n’en  ronge  qu’une  feule.  Il  y  en  a  dont  l’une  dès 
furfaces  eft  plane '&  l’autre  arrbndiêÿ/ééêllês  nelinrent 
que  par  lé  Côté’  arrondît  Eiifih  l-’qn  èri'fàit  ‘qui  'ôpf.coitirnê 
une  efpece  de-  vrvë-arrcte  le  long- de-  léurs’  fiirfacés  j,  & 
quatte  b  i  fea  ux  qu'i ,  tormèiit  .deux  tranciians ,  ‘dont  éhà2 
cnn  morddés  deux:jçoresP  '  07 . 

Il  faut  que  les  limés -fôîëht  d’ùn'Bôir  acier.,  ttenftreral 
péess  qiie  les  plus'  grandes  Jn’ayent -pds  $ius  de  trois 


IIM  9Ï 

f  ouces  de  long.  Il  y  en  a  qui  n’ont  pas  plus  dedeux  lignes 
de  large;  d’autres  en  ont  trois  ,  &  les  plus  larges  ne 
doivent  pas  excéder  quatre  lignes  &-  demie.  Les  Chirur¬ 
giens  qui  veulent  avoir  ces  infhumens  ne  doivent  point 
les  commander  aux  Couteliers;  celles  qu’ils  font  à  l’ex¬ 
trémité  de  1  étuit  de  certains  inftrumens:,  ne  valent  rien  , 
&  ne  mordent  point.  Comme  il  en  faut  une  .douzaine:; 
M.  Garengeot  leur  confeille  de  s’en  fournir  chez  les 
ClinquaiUers.  . 

La  maniéré  de  fe  fervir  de  ces  petites  limes  eft  au¬ 
tant  différente  ,  que  les  dents  veulentiêtre  différemment 
limées.  Par  exemple  i  les  dents  qui  ne  touchent  pas  de 
niveau  celles  qui  leur  font  oppofées,'  en  fe  formant, 
&.  qui  n’ont  ,  aucunes  bornes  pour  limiter  leur  crue  de¬ 
venant  plus  grandes  que  les  autres,  ont  befoia  d’être  li¬ 
mées  par  le  tranchant  de  la  lime  ,  -afin  de  les  égallfer 
avec  leur  compagnes.  Dans  .ce  cas.  on  prend  une  lime 
plate,  &  qui  mord  des  deux  côtés  ;  on  la  tient  par 
fa- queue,  ou  par  fon  manche,  avec  lé. pouce ,  le  doigt 
index  &  celui  du  milieu  de  la. main  droite,  obfervant 
que  les  doigts  foient  cn-defTous  ,  &  le  pouce  en-deffus., 
puis  portant  le  pouce  de  là  main  gauche  fur  la  furface 
antérieure  de  la  dent  qu’on  veut  limer.,:  afin  de.  la  fou- 
tenir  ,  on.  lime  doucement/de  dehors  en  dedans  ,  &  de 
dedans  en  dehors.  Quand  les.  dents  font  trop  prefî’ées  les 
unes  contré  les  autres ,  on  les  fépare  ;  ce  qui  fe  fait  avec 
les  limes.  Pour.  y.  parvenir  ;  on.  prend,  d’abord  june  lime, 
qui  ait  une:côte  .dans  fon  milieu  y  :&  par  çonl’équent 
quatre  furfaccs  qui  forment  deux  tranchans.  On  tient: 
cette  lime  de  même  que  la  précédente;  à  la  différence 
qu’un  tranchant  . efl  en-dèffus,  &  l’autre  en-deffous.  On 
porte  enfuite  le  pouce  "de  la  maiu:  gauche  fur  la  fuç- 
fàce  antérieure  des  deux  dents,  qu’ôn  veut  féparer,  &  on 
lime.  Lorfqu’on  a  fait  un;  peu  de  voie  ,,  on  prend  une 
lime  plate  ,  &  à  mefure  qu’on  ayance ,  on"  change  de 
lime.  Si  l’on  veut  ménager  plus  une  dent  que-  l'autre', 
on  fe  fert  .de  limes  qui  ne  mordent  que  d’un  côté. 

L’ufage.des  limes  pour  arranger  les  dents,  n’eft  pas 
§xem.t  .d’jnconvéniens ,  i?.  on  jie  peut  limer  ce.s  partie^ 


96  1  I  M 

fansles  ébranler  c.onfîdérablement  :  or  j  toute  tient  ébrany 
lée  par  plufieurs  fecouffes  -  fréquemment  réitérées,  ne 
tient  point  avec  allez  de  fermeté  dans  fon  alvéole  ,  & 
tombe  dans  la  fuite  ;  a°.  la  lime  en  mordant  fur  la 
dent,  ufe  l’émail ,  on  l’amincit  tellement,  que  ne  pou¬ 
vant  pas  affez  garantir  les  petits  filets  nerveux ,  les  dents 
deviennent  douloureufes ,  la  carie  s’en  fuit,.  &  la  dent 
tombe; 

L’ufage  des  limes  eft  donc  de  fervir  à  féparer  les  dents 
trop-  preffées ,  de  diminuer  légèrement  celles  qui. font 
trop  longues  ,•  d’abbattre 'de  petites  pointes  qui  accro¬ 
chant  la  langue ,  ou  les  gencives,  donnent  naiffance  à 
des  ulcérés  carcinomateux.  Mais  il  ne  faut  les  emploier 
.que  le  moins  poffible,  &  avec  beaucoup  d’adreffe  &  de 
précaution. 

LIMER.  Faire  une  entamûre  aux  os ,  par  le  moien 
d’une  lime.  On  pratique  cette  opération  pour  égalifer 
les,  dents-,  &  en  emporter  la  carie  ,  &c. 

LIMPHATIQUE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne 
la  limphe,  foit  vaifleau,  foit  glande.  On  diftingue  deux 
fortes  de  vaiffeaux  limphatiques:  les  artères  &  les  vei- 
neines,  mais  on.ne  fçait  pas  encore ,  d’une  maniéré  bien 
précifé ,  comment  les  vaiffeaux  de  cette  nature  pren¬ 
nent  origine  dans  les-Vi£ceres ,  &  aux  extrémités.  On 
fçait  feulement  que  ceux  que  l’on  démontre  pour  l’or¬ 
dinaire, accompagnent  les  veines  fanguines  ,  &  foùt  eux- 
mêmes  veineux  ,  parce  qu’ils  rapportent  la  limphe  en 
commun  dans  le  tanal  thorachique.  M.Ferrcin  a  donné 
à-  ^Académie  des  Sciences  la  delcriptiption  de  nouveaux 
vaiffeaux  limphatiques ,  qu’il  regarde  comme  premietSj 
&  donnant  naiffance  à  ceux  de  Bartholm.  Ce  fiçavànt 
Anatomifte  les  a  expofés  dans  une  féance  publique  de 
l’Académie  ,  en  1741  ,  &  affure  qu’ils  'font  -artériels:# 
veineux.  Il  les  démontre  ,  toutes  les  années  ,  fur  des 
yeux  humains ,  dans:  fes-cours  particuliers  à’ Anatomie 
&  de  Phyüologie.  i 

LIMPHE.  Humeur:  fecondaire  qui- dans  le: corps  hu¬ 
main  fernblefervirdeyéhicole  au  fang.  Elle  eft  blanche, 
limpide ,  vifqueufe  dc  gélatineufe,  à-peu-près  1  ernblable 


1  ï  M  97 

•â -4s.  l’ eau ,  mais  plus  épaifle  &  moins,  tranfparente.'  Elle 
Fumage  à  la  partie  rouge  du  fang,  dont  elle  fe  fépare 
après, 1a  faignée.  Le  .  cours  de  la  iimphe  s’explique  de  la 
maniéré  fuivante.  Tout  le  fang  ,  ou  plutôt  tout  le  liquide 
que  les  artères  conduifent  aux  différentes  parties,  aux¬ 
quelles  elles  fe  diftribuent,  ne  pafle  pas  des  artères 
dans  les  veines  languines.  Une  portion  de  ce- liquide  fe 
fépare  de  la  malle  pour  différais  ufages.  Lorfque  les 
artères  fanguines  oirt  fouffert  un  nombre  prodigieux  de 
divifions  &  de  fubdivifions ,  &  qu’elles  font  répandues 
en  une  infinité  de  ramifications  fur  les  parties  où  elles 
fe  rendent  ;  il  part  des  côtés  de  ces  artères  capillaires , 
des  vaiffèaux  d’un  diamètre  encore,  plus  petit,  qui  don¬ 
nent  entrée  à  une  partie  de  la  lymphe  ,  tandis  que  le 
refte  du  fang  .prend  làroute  des  veines-avee  lesquelles  les 
artères  fanguines  font  atiaftomofées  t  ou  abouchées.  Ces 
jpetits  vailîèaux^.u’on  'appelle'  artères;  lymphatiques,  fe 
ramifient  fur  toutes  les  parties  ,  pour  y  porter  une  lym¬ 
phe  qui  fert  à  la  nourriture  de  tout  le  corps,  &  pour 
fournir  différentes  humeurs,  dont  les  unes  doivent  être 
rejettées  hors  du  corps,  &  les  autres.; rentrer  dans  les 
routes  de  la  circulation.  Ce  qui  refte  de  la  lymphe  après 
qu’elle  a  fervi  aux.  ufages  auxquels  elle  eft  deftinée ,  eft 
reporté  par  des,  vaiffèaux,  qu’on  appelle  veines  lympha¬ 
tiques.  Ces.veines  qui  font.extrêmement  fines  dans  leurs 
principes,  ou  à  leur  origine,  fe  réuniflent  pjufieurs  en- 
fqmble  en  avançant,,  forment  des  vaiffèaux  un  peu  plus 
gros  portent  la  lymphe  dans  des  glandes  qui  font  pla¬ 
cées  de  diftance  èndiftance ,  comme  des  entrepôts. 

La  lymphe  qui  revient  des  extrémités  inférieures 
rrayêrfe  des  glandes  . qui  font  fituées  aux.  environs  des 
articulations,  comme  à  la  racine  des  orteils,-  ou  doigts 
des  pieds,  autour  'des  chevilles,  ou  malléoles,  aux. ge¬ 
noux,  aux  aînés.  Cette  lymphe  qui  revient  des  jambes  & 
des  cuiffes ,  iùflî.  Bien  que  celle  qui  revient  de  tous  les 
.yifcéres  du-bas-Ventre,fe  rend  dans  leSj glandes  du  méfen- 
tere,  ,&  enfuite  anréfervoir  de  Pecquet ,  d’où  elle  prend 
ja  route  du.  canal  thorachique  qui  lu  conduit  dans  la 
D.  deCh .  'Tom.  ll.  G 


ff?  I  I  M 

veine  fouclaviere  gauche,  où  elle  fe  mêle  de  nouveau 

avec  le  fang. 

Lalymphedes  extrémités  fupérieures  a  de  pareils  entre, 
pots  aux  articulations  des  doigts  ,aux  poignets, aux  coudes'^ 
aux  aiffelles  ;  &  elle  va  comme  celle  qui  revient  delà  tête 
&de  la  poitrine,  fe  rendre  auffi  dans  la  foiiclaviere  gauche’. 
•Les  vaifleâux  lymphatiques  font  formés  de  membranes 
très-minces,  &  qui  par  conféqueut  ont  peu  de  relToit  & 
de  force ,  pour  chafler  le  liquidé  qui  les  parcourt.  il  fe 
rencontre  dans  les  veines  lymphatiques  de  petites  valvu¬ 
les  fort  fréquentes,  qui  permettent  à  la  lymphe  de  s’a¬ 
vancer  vers  le  cœur  ,  &  qui  l’empêchent  de  retourner  en 
un  fens  contraire.  Le  mouvement  de  la  lymphe  eft  en¬ 
tretenu  par  le  mouvement  du  fang  qui  la  poulie ,  &  par 
le  battement  des  artères  fanguiues,  qui  font  répandues 
dans  toutes  les  parties  du  corps.  Ces  artères  ne  peuvent 
battre  fans  comprimer  les  petits  vaifleaux  qui  les  envi¬ 
ronnent.  La  comprellion  force  la  lymphe  à  couler,  & 
comme  les  valvules  &  une  nouvelle  lymphe  qui  afflue 
continuellement-,  s’oppofent  à  fon  retour ,  elle  doit  né- 
ceUairement  avancer  ,  pour  aller  fe  rendre  au  cœur. 

LINGUAL  on  prononce-  Lingouœl:  (  nerf  petit  )  C’eft 
un  rameau  qui  fe  détache  du  nerf  maxillaire  inférieur 
dans  le  palfage  de  ce  dernier  entre  les  deux  mufcles  pte- 
rigoïdiens ,  &  quelquefois  un  peu  auparavant:  Il  eft  allez 
conîidérable ,  approche  fouvcnt  de  la  groifcur  du  tronc 
d’où  il  part,  &  qu’il  accompagne  entre  ces  deux  mufcles, 
jufqu’à  un  peu  au-defïus  du  canal  de  la  mâchoire  infé¬ 
rieure,  où  il  quitte  le  tronc ,  &  s’avance  fur  le  mùlcie 
ptérigoïdien  interne  /auquel  il  jette  un  ou  deux  filets. 
•Un  peu  après  fa  nailfance  il  communique  avec  le  tronc 
par  un  rameau  collatéral  très-court’ &  quelquefois  plexi- 
ïbrme.  Il  porte  enfuite  au  même’ endroit  un  rameau  par¬ 
ticulier  ,  qui  fuivant  l’opinion  commune  en  naît ,  &  va 
aullïtôt  gagner  l’oreille  interne.  La  plupart  des  Anato- 
miftes  le  regardent  aufii  comme  un  nerf  rêcurrentj.p'ârce 
qu’il  remonte  en  arriére.  Aïant  tràverfê  la  caille  du  tam¬ 
bour  de  l’oreille }  il  va  communiquer  avec  là  portion 


•  ITT  ■  % 

Bure  du  nerf  auditif.  Mais  l’angle. qu’il  fait  âvéc  le  petit 
rierflingual  Ion  ttonc-,_eft°fotti  aigu  &  ioùrné  en  devant 
de  façon  “qu’il  paroîi  plutôt  'venir  de  rôreSEfelgour  s’unir 
avec  lui  ,  que  d’en  tirer  origine.  .  : 

Le  petit  lingual  s’inlinue  enfuite  fous  la  partie  laté¬ 
rale  de  la  langue ,  &'paï-delTôusla  glande ïlibliriguale  ^ 
en  donnant  des  'filets'  aux'  parties  voifînés ,  c’eflLa-dire , 
pux  mufçles 'de  la  langue',  aux  hyoïdiens  8c  aux  pharin- 
giens.- Apres  quoi  il  fe  perd  dans  la  langue  &  le  termine 
vers  fa  pointe ,  après  avoir'  cémmüniqué'pap.  plùfieurs 
filets' àvëc  lès  extrémités  du  nerf  de  la  neuvième  paire.',  . 

ii  y  a  d’autres  nerfs  qui  fe  diftribüent  à  &  languè',por-l 
tent  auffi  le  nom  de  linguaux  ;  on  en  peut  voir  la  des¬ 
cription  à  l’article  Gûfiatifs  &  Hyppoglojfes. 

LINGUALES  (  glarideS')  grains  glanduleux  qui  ta-' 
piffênt  la 'face  extemèrdë'lâ'langué  ,  8c  c'ôncbüfent  avec, 
les  autres  .glandes  buccales,  à  Ta  fécretion  de  1’fiùmeur 
falivale.  *  .  .  -  • 

LINIMENT.  Reméde  topique,  onèluëux  de  confié 
lânee  moyenne  entre  l’huile  &(l’onguent ,  compofé  dé 
cire,,  de  .graille  j-  d’huilé ,  d’onguens  ,  de  pûlp'es de  files , 
d’éip'ntS  jde'lels Volatils, dêfiiné'pôur  adoucir ,  ramollir, 
réfoudre,  calmer ,  pour  .difliper  les  humeurs  ^fortifier 
lès  nerfs.  '  :.'.f 

LIPOME.  Loupegràiiîeufe ,  ou  èfpéce  dé  tùméur  end' 
fiyffiée  formée  par  une  graille  épailîîe  dans' quelque  cet 
Iule" de  la  membrane  adipeufe.  Il  en  vient  quelquefois 
de  fort  gro fies  entre  lés  deux  épaulcs.'Voyez  Loupe. 

LIPPITUDE.  Maladie  des  'yeux'  dans  laquelle  une 
humeur  vifqueufè,  épaUle  &  acre  fuihtè  dés  paupières  & 
les  enflamme.  On  a  ad/li  donné  ce  nom  à  l’inflammation 
dé  l’œil,  à  l’ophtalmie ,  mais  mal-à-prOpos: ' 

LISEUR.  Ôn  donne  ce  nom  au  mufelé  adduéieur  de 
l’oeil  ,  parcè'que  quand  çmiit  ;  il  tourne  l’oeil  ën-dedans 
vers 'lé  livré.  Voyez  Ad'd'uSteur. 

LIT  DE. MISERE:  Lit  que  l’on  prépare  exprès  pour 
accôuchéf  unefemmé. É’efi'unë^ couchette couverte  d’une 
pailIaïfe.  Le  mattefes  en.eft  plié  en  deux  &  n’occupé  que 
la 'moitié  du  lit.  Il  y  à  un  traverfih  en  tête.  La  femme  eft 
Gij 


toa  UT 

placée  dcffus  de  façon  que  les  pieds  portent  à  plat  fur  fs- 
paillalFe,les  feîTes  fur  le  bord  du  mattelas  doublé,  tandis 
que  le  corps  eft  élevé  fur  le  traverfirii  Dans  cette  poilut® 
la  femme  eft  fituée  avantageulement  pour  accoucher.  Il 
faut -que  l’Accoucheur  ou  la  Sage-femme  ait  foin  que 
ce  lit  foit  toujours  placé  près  du  feu,  dans  quelque  fai- 
■fon  que  ce  foit,  &  le  garnifle  d’une  nappe  ou  d’un  drap 
plié  en  trois"  &  de  long  pour  le  mettre  en  travers  fur  les 
bords  du  martelas  plié ,  direétemerit  où  il  faut  que  la' 
malade  ait  lès  reins'  pofés,  afin  que  ce  linge  ferve  à  la' 
fouieyer  dans  lè  tems  que  l’enfant  vient  à  fortir  du  vagin. 
•Voyez  Accouchement. 

LITAIAS’IE.  Voyez  Lithiajis. 

EITHIASIS.  Maladie  calculeufe.  C’eft  la  même  chofe 
que  calcul.  On  dit  d’un  fujét  qui  a  la  pierre ,  particuliè¬ 
rement  dans  la  veflie  urinaire  }  qu’il  a  le  calcul'  ou  le 
îithiafis. 

Ce  mot  fe  dit  aulfi  d’une  maladie  dés  paupières  qui 
confifte  dans  un -ou  plufieurs  petites  tumeurs  dures  &  pé¬ 
trifiées,  engendrées  fur  -leurs  bords.  On  lesnommë  autre¬ 
ment  gray elles  :  elles  font  caufées  par  une  lymphe 
épaiffe,  endurcie  &  convertie  en  petites  pierres  ou  fables,' 
dans  quelques  grainsglanduleux,  ou  en-dedans  dequelque 
Vaiffeau  Emphatique,  cë  'qui  l'es  'rend  enKyltées.  Dans 
ce  cas  on  guérit  par  l’opération,-  qui  confifle  à  faire  une 
incifion -fur  ces  petites  tumeurs,  à  les  découvrir  &  a  les 
extirper.  On  pratique  fur  ces  duretés  pierreufes,  les  unes 
après  les  autres ,’  de  petites  incifîoris  longitudinales  avec 
•une  lancette  pour  les  découvrir  ;  puis  avec  une  airigne, 
on  retient  la  dureté  pour  la  difléquer  St  la  féparër  avec 
Une  efpéce  dè  petite  Feuille  de  mirthe  tranchante,  fans 
rien,  emporter  de  la  membrane  des  paupières.  On  met 
paf-de-ffus  ces  petites  ouvertures  un  emplâtre  agglunatif 
pour  en  faire  la  réunion,  puis  une  compreffe  trempée 
dans  un  collyre  aftringentjpuis  on  applique  un  petit  ban- 
dage  qui  maintient  tout  l’appareil.  Il  y  en  a  qui  veillent 
‘  que  fi  ces  grains  parodient  plus  au-dedans  de  la  paupière 
qu’au  dehors,  on  y  faffe  les  incifions  par  dedans,  cela  fe¬ 
rait  en  effet  plus  avantageux,  s’il  ne  falloit  pas  retournes 


L  ï  ï  .  ï<5& 

€â  paupière  ,  ce  qui  eft.  beaucoup  plus  incommode  que 
■fie  travailler  en  dehors,  maniéré  d’opérer  que  M.  Dionis 

^  LITHONTRIPTIQU  E.  Médicament  que  l’on  croie 
propre  à1 -brifcr  la  pierre  dans  les  reins  &  dans  la  vellie. 
Tels  font  la  faxifrage ,  le  lithofpermum ,  le  houblon ,  la 
■pariétaire,  les  racines  d’arretê-bceuf,  de  chardon  rolland, 
de  brufeus,  d’afperges,  &ç.  l’efprit  de  fel,  de'  térében¬ 
thine;  &c.  mais  l’on  n’a  point  encore  un  lithontrip'tiquc 
■allez  efficace;  ceux  que  l’on  vient  de  nommer,  &tous  les 
autres  de  même,  efpéce,  ne  font  que  dé  forts  diuréti¬ 
ques. 

LITHOTOME.  Inftrument,  tranchant  avec  lequel  ou- 
ouvre  la  veflie,  pour  en  tirer  les  pierres.  C’eft  un  grand 
biftouri.  dont  la  lame  à  environ  un  pouce,  de- large  fur 
■trois  dé  long.. Elle  eft. tranchante  fur  lès  deux  côtés;  dé 
l’un  fuivant  toute  fa  longueur;  de  l’autre  jufques  au  trois 
quarts  de  fa  longueur.  Le  refte  de  cebord  forme  le  dos.  Les 
deux  trauchansfont  féparés  par  une  vive  arrête  qui  régne 
depuis  le  talon  jufqu’â  la  pointe  de  la  lame. 

La  chafle  eft  compofée  de  deux  lames  d’ecailic  qui 
font  mobiles  autour  d’un  clou  qui  les  unit  avec  la  lame , 
comme  la  chalfe  dès. lancettes. 

Pour  fervir  dé  cet.  inftrument,  il  faut  l’ouvrir  Sc  le 
fixer  avec  une  bande  dont  on  l’entoure;  le  Chirurgien  lé 
faille  enfujt.e  de  façon  que  le  demi-tranchant  eft  fupér 
rieur  ;  le  pouce  appuie  fur  une  des  rofettes  de  la  chaffe* 
le  doigt  dû  milieu  fur  l’autre  rofette,  &  le  doigt  index, 
fur  le  dos  ;  le  reftè  de  la  chafle  pofé  dans  le  creux  de  la. 
main  Sc  fur  les  mufcles  thenar  &  antithenar. 

LITHOTOMIE.  Opération  par  laquelle  on  tire  les 
pierres  contenues  dans  la .  vélfiê  urinaire  ;  quoique  fous 
le  nom  d'e  pierre  ,  on  comprend  généralement  toutes 
fortes  de  corps  étrangers ,  comme  des  grumaux  de  fang , 
des  membranes  , 'dès  chairs-  endurcies,  qui  par  .leur 
malle,  leur  volume  &  leur  cpnllftance  ,  empéchent.le 
■cours  de  l’urine  ,  &  obligent;  d’en  venir  à  la  mêm,e  opé¬ 
ration  ,  pour  en  débarrafler  la  v.eflie. 

Ayant  qae  d'entreprendre  cette  opération  ,  il  eft  t-ou.% 
G  iij 


ici  tIT 

jours  de  la  derniere  conféquence  de  s’adiirer  de  l’exil^ 
tence  de  cès  corps  ,  &  particulièrement  de  la  pierre. 
Voici  les  (ignés  qui  inftruiront  le  Lithotomiïle  :  le  ma- 
lade  redent  dans  la  région  de  la  vedie  une  douleur 
continuelle  ,  qui  s’augmente  iorfqu’il  veut  uriner.,  Les 
urines  font  quelquefois  blanches ,  ternies  &  crues ,  quel¬ 
quefois  troubles  ,  bomrbeufes  &  fânglantes.  Quand  on 
les  laide  repofer ,  on  voit  au  fond  du  vafe  un  fédiment 
blanc  femblable  à  du  pus  ,  avec  de  la  mucodté  &  du  fa- 
von.  Le  malade  redent  encore  des  douleurs  au  périné , 
&  une  forte  de  péfanteut ,  il  porte  fouvent  la  main  à 
la  verge  ,  il  la  tire  pour  fe  foulager.  Il  lui  furvientdes 
érëdrions  involontaires ,  &  il  éprouve  un  piquottement 
qui  répond  au  bout  de  la  verge  ,  fouvent  fon  urine. ne 
fort  que  goutte  à  goutte  ;  fouvent  elle  fe  fupprime  en¬ 
tièrement,  &  augmente  confidérablement  les  douleurs.  | 

Quoique  tous  ces  fymptômes  dénotent  ordinairement 
l’exiftence  des  pierres  dans  la  vedie  ,  cependant  ils  ne 
font  pas  tels  qu’on  puide  établir  dédias  un  jugement 
infaillible.  Parce  qu’ils  conviennent  audi  aux  inflamma¬ 
tions  Si  aux  ulcères  de  la  vedie  &  de  l’urethre,  on  doit 
donc  recourir  à  d’autres  encore  qui  foient  moins  équi¬ 
voques  ;  les  doigs  &  la  fonde  font  les  plus  certains. 

Pour  fonder  avec  les  doigs  ,  le  Chirurgien  aura  foin 
d’avoir  les  ongles  rognés  ;  &  de  frotter  le  doigt  indice 
ou  celui  du  milieu ,  dont  il  devra  fe  fervir  ,  de  quel¬ 
que  corps  gras  &  onctueux ,  tels  que  l’huile  d’olive  ,  le 
beurre  Irais ,  &c.  Il  fait  enfuite  coucher  fon  malade  à  la 
ienverfe  en  travers  du  lit ,  &  fur  le  bord,  les  fedes  en- 
dehors  ,  les  cuides  hautes  &  écartées  ,  puis  il  lui  intro. 
duit  dans  l’anus,  le  plias  avant  qu’il  peut ,  le  doigt  oint 
d’huile,  &  n’y  ayant  alors  que  l’épaifiëur  du  reéhim&de 
la  vedie  entre  fon  doigt  &  la  pierre  ,  il  lui  efh  aifé  de 
s’adiirer  del’exiftence  &  de  la  fîtuàtioh  de  ce  corps  étran¬ 
ger  ,  furtout ,  lors  qu’appuyant  de  fori  autre  main  contre 
la  région  hypogaftique  du  malade  ,  il  pouffe  vers  le  rec¬ 
tum  la  pierre  engagée  dans  la  vedie'.  Chez  les  femmes,  la 
matrice  étant  placée  entre  la  vedie  Si  le  boïau  re&um., 
le  Lithotomifte  ne  pourroit  pas  fentir  la  pierre  ,  comme 


BIT  ioy> 

ffhez  les-  hommes ,  s’il  agiffoit  de  la  même  façon  s  c’eft 
pourquoi ,  pour  fonder  une  femme  avec  le  doigt  ;  il  faut 
l’infînuer  dans  le  vagin  ,  au  lieu  de  le  faire  dans  l’intef-, 
tin.  Quant  aux  filles ,.  il  faut  abfolument  abandonner 
cette  efpéce  de  fonde  ,  &  recourir  néeelfairement  au 
cathéters. 

Il  u’eft  pas  aulfi  aifé  de  fonder  un  homme  avec  l’alga- 
lie,  qu’une  femme.  La  longueur  &  la  figure  courbe  de 
l’urethre  chez  l’homme  ,  font  la  caufe  de  cette  difficulté. 
Il  faut  de  l’adrefle  &  de  l’habitude  pour  y  réuflîr.  On 
prend  une  fonde  de  la  longueur  de  dix  à  onze  pouces , 
8c  de  la  grofleur  d’un  petit  tuyau  dé  plume  à  écrire, 
faite  d’argent  pour  l’ordinaire  ,  ayant  dans  la  moitié  de 
fa  longueur  la  figure  d’un  croiflànt ,  tandis  que  l’autre 
moitié  eft  droite.  Le  bout  de  cette  première  moitié  tant 
foît  peu  plus  menu  que  l’autre  eft  ,  moufle  ,  &  l’extré¬ 
mité  de  celle  qui  eft  droite  ,  eft  garnie  de  deux  an¬ 
neaux  qui  fervent  à  la  tenir  plus  ferme.  On  graille  toute 
la  fonde  avec  de  l’huile  ,  &  Ion  fe  difpofe  à  l'introduire 
dans  la  veflïe.  V oyez  Algalie. 

Il  y  a  deux  maniérés  de  fonder..  C’éft  au  Chirurgien- à 
choifir  celle  qui  lui  paroîtra  la  plus  sûre  &  la  plus  fimple. 
L’une  conlîfte  à  prendre  la  verge  du  malade  avec  deux 
doigts  de  la  main  gauche  ,  le  pouce  8c  l’index ,  tandis 
qu’il  tient  des  mêmes  doigts  de  l’autre  main  la  fonde. 
Puis  ,  élevant  la  verge  ,  il  porte  à  l’orifice  de  l’urethre 
le  bout  de  la  fonde ,  obfervant  que  fa  courbure  reponde 
à  la  convexité  du  ventre  du  malade  ;  alors  ayant  intro¬ 
duit  doucement  le  bout  de  la  fonde  dans  le  canal  uri¬ 
naire  ,  il  le  pouffe  jufqu’à  ce  qu’il  foit  parvenu.à  la  ra¬ 
cine  de  la  verge  ,  qu’il  baiffe  au  même  inftant.,  afin  que 
la  pointe  de  l’algalie  montant  en-haut ,  elle  puiffe  pafler 
par-deffbus  les  os  pubis  ,  &  pénétrer  dans  l’intérieur  de 
la  velfie.  L’autre  maniéré  diffère  de  la  précédente ,  en 
ce  que  le  dos  de  l’âlgalie  regarde  le  ventre  du  fujet , 
&  que  l’ayant  pouffé  jufqu’à  la.racine  de  la  verge-,  on 
fait  faire  à  l’inftrument  un  demi  tour  ,  en  le  penchant  , 
conjointement  avec  la  .verge  vers  l’aine  droite  ,  &  le 
baillant  enfuite.  Par  ce-  moyen ,  la.  pointe  de  la  fondç 


ïo{  L  1  T 

recevant  une  légère  impulfîon  •  entrera  facilement  dans! 
la  veflie.  Ç’eft  de  cette  derniere  façon  que  fondent,  pres¬ 
que  tbus  les  Litholomiftes ,  qui  l’affedent,  pour  faire 
adroitement  ce  tour,  qui  porte  le  titre  de  tour  du  Maître? 
mais  ce  n’eft-pas  la  plus  Ample-,  -ni  la  plus  fûre  :  car  la 
fonde  étant  près  d’entrer  dans  la.  veflie  ,  l’on  fent  quel¬ 
que  fois: un  obftacle  qu’il  ne  faut  pas  forcer.  Cet  obf- 
tacle  pouvant  être  caufé  par  le  verumontanum.  Airdi  l’on 
rifque  dans  cette  maniéré  de  fonder  ,  d’endommager 
cette  valvule,  plus  que  dans  l’autre,  qui,  conféquem- 
meht  ,  eft  préférable  ,  fur  tout  pour  ceux  qui  ne  font  pas 
habitués  à  fonder.  * 

Quant  aux  femmes ,  c’eft  autre  chofe.  L’urethre  de  la 
femme  étant  courte  Sc  droite  ,  on  n’a  pas  beaucoup  de 
peine  à  y  introduire  une  fonde  ,  qui,  pour  cette  raifon 
n’eft  nullement  aufli  longue  ni  auflî  courbe  que  le  ca-- 
theter-  pour  les  hommes.  Cette  fonde  eft  droite  ,  Sc 
longue  de  fix  a  fept  pouces.  On  la  graille  d’huile,  puis,’ 
ayant  couché  la  malade  àlarenverfe  ,  on  lui  écarte  les 
nimphes,  de  lamaingauche,  on  découvre  l’orifice  de  l’ure- 
thre  ,  puis  de  la  main  droite  ,  On  infinue  doucement  l’al- 
galie  dans  la  veflie.  La  fonde  introduite  chez  les  hommes 
comme  chez  les  femmes,  on  la  tourne  à  droite  &  à 
gauche,  &  quand  il  y  a  des  pierres,  ou  quelque  autre 
corps  étranger  ,  on  en  reconuoît  bien  vite  l’exiftence  & 
la  fituation. 

Quand  les  doigts  ou  la  fonde  ont  affilié  le  Chirur¬ 
gien  qu’il  y  a  une  pierre  dans  '  la  veflie  ,  il  en  faut  né- 
ceffairement  venir  à  l’opération  ,  &  choifir  le  temps 
pour  la  pratiquer.  Les  Anciens  remettoient  toujours 
cette  opération  à  faire  au  printemps  ;  ou  à  l’automne  */ 
mais  la  mort  de  plufieurs  perfonnes ,  qui  ont  péri  en  at¬ 
tendant  ces  temps,  a  fait  réfléchir  les  Chirurgiens  mo¬ 
dernes  ,  qiii  la  pratiquent  heureufement  en  tout  temps 
de  l’année ,  en  obfervant  feulement  que  leurs  malades 
n’ éprouvent  ni  le  froid  ni  le  chaud,  au  point  d’en  être 
àffedés  &  mal  difpofés  à  l’opération.  Une  précaution  .né-' 
ceffâire  avant  l’opération ,  c’eft  de  préparer  fon  malade.; 
Qn  le  faigne  une  fois  ou  deux ,  fuivant  fes  forces ,  oc  lui 


LIT  iof 

donne  plufîeurs  lavemens  ,  &  on  le  purge  fuivant  que 
l’indication.  s’en  préfente.  La  réuffite  de  l’opération  dé¬ 
pend  beaucoup  &  quelquefois  entièrement  de  la  prépa¬ 
ration.  Mais  le  Chirurgien  ne  doit  jamais  opérerai  le 
jour  ,  ni  le  lendemain  d'une  médecine.  Au  relie ,  il  y  a 
quatre  maniérés  d’op:rer ,  à  l’une  delquelles  il  faut  avant 
tout,  que  le  Chirurgien  fe  détermine.  Il  doit  choifir  du 
haut,  du  grand  ,  du  petit  appareil ,  ou  de  l’opération  la-  ' 
térale  ;  voici  la  maniéré  d’opérer  dans  tous  les  cas. 

Opération  au  petit  appareil. 

La  taille  au  petit  appareil  eft  ainfi  nommée  parce  qu’il 
faut  peu  d’inftrumens  pour  la  faire.  Avant  Jean  Roma¬ 
nis,  Médecin  de  Crémone,  qui  fut  le  premier  qui  in¬ 
venta  la  taille  au  grand  appareil,  &  qui  la  pratiqua  à 
Rome  en  152.0,  on  tailloit  toujours  pat  le  petit  appa¬ 
reil.  Aujourd’hui  l’on  emploie  l’une  &  l’autre ,  &  plus 
fréquemment  le  grand  appareil,  le  petit  n’ayant  guères 
lieu  que  pour  les  enfans. 

Les  inftrumens  néceflaires  au  Chirurgien  dans  ce  cas' 
font  1°.  deux  aides;  1°.  un  lithotome;  3°.  un  crochet  ; 
4°.  une  tenette.  Il  doit  avoir  pour  le  panfement  1°.  une 
bande  nommée  collier ;  1°.  le  bandage  en  T  double; 
3°.  des  plumaceaux  couverts  d’un  baume  ;4°.  un  emplâtre 
à  queue;  50.  une  compreffe  taillée  de  même;  6°.  de 
l’huile  rofat  dans  un  petit  plat  ;  70.  une  compreffe  longi¬ 
tudinale  nommée  troujfe-.  8°.  une  àu^e  compreffe  appel- 
Iée  ventriere  ;  90.  une  petite  terrine  remplie  d’oxycrat; 
10°.  une  petite  bande  no’mmée  jarretière-,  11°.  Enfin- 
une  traverfine.  La  fonde  dont  nous  avons  parlé  nefervant- 
que  pour  s’affurer  de  l’exiftence  de  la  pierre  ne  doit  point 
être  comptée  au  nombre  des  inftrumens  qui  fervent  à 
l’opération;  néanmoins  il  en  faut  avoir  une  au  moins 
propre  à  fonder  les  enfans. 

Après  avoir  difpôfé  fes  inftrumens  &  tout  fon  appa-- 
reil,  le  Chirurgien  met  la  main  à  l’oeuvre.  Il  emploie  un 
de  fes  ferviteurs  à  tenir  l’enfant’,  &  l’autre  à  relever  la 
verge  &  le  fcrotum.  Le  premier  doit  être  un  homme  fort,: 


lot  L  I  T 

qui  s’étant  aflis  fur  une  chaife  aifez  haute ,  met  un  orcils 
1er  fut  lui,  &  par-deffus,  un  drap  qui  pend  jufqu’à  terre, 
de  peut  qu’il  n’ait  les  jambes  enfanglantées.  Il  prend  l’en¬ 
fant  fur  fes  genoux ,  &  ayant  paffé  fes  mains  par-deffous 
les  petits  jarrets,  il  lui  empoigne  les  deux  bras,  qu’il 
écarte  de  maniéré  que  l’enfant  eit  retenu  dans  la  fîtuation. 
la  plus  commode  pour  être  taillé.  Le  fécond  Aiderelevejla 
verge  &  les  boutles  avec  fes  deux  mains,  enfuite  l’Opé¬ 
rateur  ayant,  frotté  d’huile  les  doigts  index  &  du  milieu 
de  fa  main  gauche ,  il  les  introduit  doucement  dans  l’anus 
&  les  pouffe  le  plus  avant  qu’il  peut.  La  paume  de  la 
main  étant  tournée  en  enhaut.  Il  fent-alors  la  pierre  qui 
eft  dans  la  veflie ,  &  il  l’amène  avec  fes  deux  doigts  pro¬ 
che  le  col  de  ce  fac,  &  la  pouffant  le  plus  qu’il  lui  eft 
pofüble ,  il  fait  que  la  pierre  produit  une  tumeur  appa¬ 
rente  ,  fur  laquelle  il  fait  avec  fon  biftouri  lithotome  une 
ïncifion  proportionnée  au  volume  de  la  pierre.  Il  ne  faut 
pas  appréhender  d’appuier  trop  le  tranchant  de  l'infini- 
ment  fur  la  pierre ,  quoiqu’il  puiffe  s’en  trouver  émoulTé.. 
Il  faut  fendre  exactement  tout  ce  qui  fe  préfente  à  cou¬ 
per  avant  la  pierre ,  fans  épargner  même  le  col  de  la 
veflie ,  afin  qu’il  ne  relie  aucun  filament  qui  puiffe  y  re¬ 
tenir  ce  corps.  L’incifion  faite  ,  le  Chirurgien  rend  le 
biftouri  à  l’un  des  aides  &  de  la  même  main,  il  faifît  le 
crochet  qu’il  coule  derrière  la  pierre  pour  la  pouffer  en- 
dehors  ,  à  quoi  il  eft  aidé  par  les  deux  doigts  qu’il  tient 
conftamment  dans  le  fondement.  La  pierre  étant  fortie,/ 
il  faut  examiner  s’i^n’y  en  a  point  d’autre,  ou  fi  elle  eft 
entière.  Que  s’il  y  avoit  p.lufieurs  pierres ,  ou  plufîeurs. 
morceaux  de  la  même  pierre,  il  faudroit  les  tirer  de  la 
même. façon  ou  avec  les  tenettes. 

Quoique  cette  opération  foit  affez  aifée  à  pratiquer,, 
elle  n’en  eft  pas  pour  cela  plus  approuvée  des  lithoto- 
miftes.  Ils  trouvent  qu’elle  eft  le  plus  fouvent  accompa¬ 
gnée  d’accidens  fâcheux  ;  comme  ,  fi  la  pierre  eftgrave- 
leufe,  inégale,  angulaire,  on  caufe  des  douleurs  horri¬ 
bles  aux  malades ,  en  la  faifant  approcher  du  perinée.Les, 
pointes  &  les  inégalités  piquent  la  veflie  &  peuvent  quel¬ 
quefois  la  déchirer,  ce  qui  eft  très-fenfible  &  très-dangé. 


LIT  T07 

,reux.  De  plus;  ils  difent  qu’étant  taboteufe  011  ne  peut 
que  difficilement  faire  une  incifion  exacte  &  unie ,  ni 
affez  grande  pour  qu’elle  puiffe  fortir  librement,  &pour 
ces  raifons  plufieurs  Chirurgiens  préfèrent  le  grand,  appa¬ 
reil. 

Quand  l’opération  eft  achevée  ,  il  faut  faire  le  panfe- 
ment.  On  commence  par  porter  le  malade  dans  fon  lit  , 
en  tenant  l’ouverture  couverte  d’une  compreffé ,  pour 
empêcher  que  l’air  n’entre  dans  la  veffie.  Le  lit  doit  auffi 
être  garni  de  draps  en  plufieurs  doubles,  afin  que  le  fang 
ou  l’urine  qui  s’échappent  les  premiersjours  ,  ne  gattent 
point  le  matelas.  Si  l’on  n’a  pas  avant  l’opération  mis  le 
collier  autour  du  cou,  ni  attaché  le  bandage  en  T,  on  les 
met  au  malade  avant  que  de  le  panfer ,  puis  ayant  appro¬ 
ché  l’appareil  du  panfement,  on  leve  la  compteffe,  on 
met  les  plumaceaux  fur  la  plaie  ,  couverts  d’aftringensou 
de  vulnéraires  ,  tels  que  les  baumes;  on  applique  enfuite 
l’emplâtre  à  queue;  puis  la  groffe  compreil'e  par-defl'us, 
puis  on  fait  une  embrocation  avec  l’huile  rofat  tiède ,  fur 
le  fcrotum ,  à  la  verge  &  fur  la  région  du  pubis.  On  releve 
les  bourfes  avec  une  compreffe  longitudinale  &  l’on  appli¬ 
que  la  ventriere.  L’on  doit  avoir  foin  de  tremper  toutes 
ces  compreffes  dans  l’oxicrat ,  &  on  les  arrête  enfin  par 
.l’application  du  bandage  T ,  dont  les  deux  branches  vien¬ 
nent  fe  croiferfur  la  plaie  &  remontent  par  les  aines  pour 
s’attacher  au  circulaire  qui  tourne  autour  du  corps.  Après 
tout  cela  on  lie  avec  la  jarretière  les  jambes  du  malade 
afin  qu’elles  ne  püilfent  s’éloigner  que  foiblement  l’une 
de  l’autre  ,  &  ne  point  rouvrir  la  plaie,  puis  on  met  en 
travers  fous  les  jarrets  la  traverfine  qui  tient  les  genoux 
un  peu  élevés,  on  finit  par  donner -quelque  reftaurans 
au  malade,  ou  quelque  liqueur  qui  puiffe  rappeller  un 
peu  fes  forces  abattues. 

Opération  au  grand  appareil . 


îoS  L  I  ï 

jugée  la  meilleure.  Mais  dans  certe  opération  il  faut  avoS 
beaucoup  plus  d’aides  que  dans  l’autre  &  beaucoup  plus 
d’infirumens.  Ce  qu’il  y  a  de  particulier  à  cette  opéra¬ 
tion,  c’eft  qu’au  lieu  d’étaler  fur  une  table  les  inftru- 
mens  dont  on  a  befoin,  il  convient  que  l’Opérateur  les 
porte  dans  une  gibecière  devant  lui  pour  en  cacher  la 
vue  au  malade,  &  pouvoir  les  prendre  avec  facilité. 
Ayant  donc  pris  un  tablier  avec  fa  gibeciere,  le  lithoto- 
mifte  garnit  fes  b'fas  de  deux  manches  de  toile  ,  &  fait 
fïtüer  fon  malade.  Dans'les  hôpitaux  on  a  une  chaife 
faite  exprès,  mais  dans  les  maifons  particulières ,  on  fè 
fert  d’une  table  que  l’on  drefle  à  une  certaine  hauteur-, 
afin  que  l’Opérateur  ne  foit  point  obligé  de  fe  bailler 
pour  agir,  &  foit  dans  une  parfaite  aifan.ee.  On  garnit 
cette  table  d’un  matelas, qui  porte  furie  dos  d’une  chaife 
en  plan  incliné ,  parce  qu’il  faut  que  le  malade  y  fort 
’appuié  en  arriere.  Enluite  on  met  le  malade  fut  le  bord 
de  la  table.  Mais  il  faut  auparavant  choifir  fes  inllru- 
mens ,  s’en  munir,  &  former  l’appareil  du  panfemenr. 

Les inftrumens  font  x°.  cinq  ferviteurs  ;  a.°.  deux  échar¬ 
pes  longues  de  cinq  ou  fix  aunes  chacune?  y.  une  fonde 
caneiée;  4°.  fous  la  table  un  vaiiTeau  rempli  d'eau  tiède» 
50.  une  alfiette  pleine  d’huile  d’olives;  6°.  un  iithotome 
préparé;  7 °.  les  conducteurs  mâle  &  femelle,  ou  à  leur 
place  un  gorgeret  ;  8°  deux  tenettes,  l’une  courbe  & 
l’atftre  droite;  90.  un  bouton  à  curette;  lo°.  une  canule; 
3  Xu.  un  cordon  ou  ceinture.  L’appareil  du  panfement  effc 
le  même  que  pour  la  taille  au  petit  appareil. 

Le  lithotomifte  étant  donc  muni  de  tous  les  inftrd- 
mens  dont  il  peut  avoir  befoin ,  &  les  ayant  préparés 
comme  on  les  a  décrits  chacun  à  leur  article  ,  il  met 
alors  le  malade  fur  le  bord  de  la  table  ainfi  qu’il  a  été 
dit ,  il  le  lie  enfuite  avec  les  deux  écharpes  de  maniéré 
qu’il  ne  puiflè  interrompre  l’opération  par  aucun  mou¬ 
vement.  Deux  aides  prennent  ces  écharpes  ,  ils  les  plient 
en  deux ,  mettent  le  milieu  derrière  le  cou  du  malade, 
&  defeendant  en  faifant  quelques  lofànges  autour  de 
chaque, bras,  les  cuilfes  étant  pliées  contre  le  ventre,  les 
talons  approchés  contre  les  felTcs,  on  lie  tellement  ea- 


LIT  ict* 

ftmble  le  bras,  lacuiffè,  la  jambe  de  chaque  côté,  qu’il 
:  éft  impoffible  au  malade  de  faire  le  moindre  mouve¬ 
ment.  Des  cinq  ferviteurs,  deux  tiennent  à  droite  &  à 
gauche ,  les  jambes  &  les  cuifies  du  malade ,  &  les  écar¬ 
tent  l’une  de  l’autre  le  plus  qu’ils  peuvent;  le  troilîéme 
monte  fur  la  table  derrière  lè  malade  &  appuie  les  deux 
mains  fur  fes  épaules;  le  quatrième  eft  fîtué  du  côté  droit 
du  malade  pour  lui  relever  lé  fcrotum  d’une  main  ,  &  de 
l’autre  tenir  la  fonde  engagée  dans  le  canal  &  la  veflîe 
urinaire,  pendant  qu’on  fait  l’inciflon;  le  cinquième  eii 
chargé  de  préfenter  le  biftouri  au  lithotomilîe  ,  de  le 
reprendre  &  de  donner  enfuité  tout  l’appareil  du  panfe- 
inent  dans  l’ordre  prefcrit. 

Lemalade  étant  donc  litué ,  &  tout  arrangé  pour  l’opé¬ 
ration,  le  Chirurgien  prend  fa  fonde  ctenelée  fur  le  dos 
de  fa  courbure ,  &  d’une  groîTeur  convenable  pour  le 
fujet ,  &  après' l’avoir  trempée  dans  l’huile ,  il  l’introduit 
dans  la  vergé  &  la  veffie.  Il  s’affiire  de  nouveau  de  l’exif- 
tance  &  de  la  ïituation  de  la  pierre,  avant  de  faire  fon 
incifion,  car  il  ne  feroit  pas  impoffible  qu’il  fe  fut  trompé 
à  la  première  fois  qu’il  auroit  fondé  ,&  s’il  ne  la  trou- 
voit  point  à  cette  fécondé fèprife  ,11  ne  devroit  pas  aller 
plus  loin  ;  mais  s’il  la  fent  au  moïén  de  cette  fonde,  un 
aide  fe  fâifit  de  cet  inftrument  &  le  retient  dans  la  veffie 
èn  le  pouffant  dé  façon  que  la  convexité  fâffe  bomber  le 
périne,  &  préfente  plus  aifément  à  l’Opérateur  l’endroit 
où  il  doit  couper.  C’eft  le  même  aide  qui  de  l’autre  main, 
fou  tient  lé;  fcrotum.  Alors  le  Chirurgien ,  du  pouce  &  du 
doigt  index  delà  main  gauche  fait  bander  la  peau  du, 
périné,  puis  il  prend  de  la  droite  le  biftouri  que  lui  pré- 
fente  le  fervitéur  qui  en  eft  chargé.  Ce  ferviteur  doit 
être  aù  côté  droit  de  l’Opérateur  &  lui  préfenter  le  li¬ 
thotome  par  le  manche.  Le, Chirurgien  fait  enfume  fon 
incifion  au  périné  à  côté  du  raphé,  Ouvre  lès  tégumens.Sc 
l’urétre  fuivant  la  canelure  de' la  fonde  que  lui  préfente 
l’aide  qui  la  tient  engagée  dans  la  veffie.  Cette  incifion 
doit  avoir  depuis  deux,  jufqîi’a  quatre  travers  de  doigt 
de  longueur,  félon  le  volume  du  corps  à  extraire.  Il  y  a 
*}es  lithotomiftes  qui  tiennent  eux-mêmes  la  fonde  enga-* 


ÏIO  II  T 

gée  dans  la  vcflïe  d’une  main ,  tandis  que  de  l’autre  il  font' 
leur  incifîon,  &  cette  méthode  paroît  plus  sure.  L’incilion 
faite,  on  rend  le  biftouri  à  l’aide  qui  l’a  préfente. 

Il  s’agit  actuellement  de  tirer  la  pierre  par  la  tenette. 
Des  lithotomiftes  fe  fervent  pour  l’introduire,  des  con- 
duéteurs  mâle  &  femelle ,  Si  ils  fe  comportent  alors  de 
la  maniéré  dite  à  l’article  Condufteur.  D’autres  rejettent 
les  conducteurs  &  ufent  du  gorgeret,  comme  on  l’a  dit 
encore  à  l’article  Gorgeret.  Mais  foit  que  l’on  Te  ferve 
des  conducteurs  ,  foit  que  l’on  emploie  le  gorgeret ,  il 
faut  introduire  doucement  la  tenette  dans  la  velfie,  reti- 
refla  fonde,  &  aprèsT’immiffion  de  latenette  j.lés  conT 
duCtem'S  ou  le  gorgeret.  Le-  Chirurgien  doit  introduire 
la  tenette  fermée,  &  aüflitôt  qu’elle  eft  dans  la  veflîe,  il 
y  cherche  la  pierre  de  tous  côtés',  fans  ouvrir  ni  refermer 
la  tenette  pendant  cette  perquilition,  parce  .qu’eu  l’ou¬ 
vrant  fquvent ,  il  rifqueroit  de  meurtrir  la 'vélÉe',  . ou  de 
la  pincer  en  la  refermant.  Lorfque  la. pierre,  fe  fait  fentir 
au  bout  de  la  tenette,  l’Opérateur  met  les  deux  mains  à 
l’inftrumenf ,  il  l’ouvre  doucement ,  &  tâche,  d’y  charger; 
la  pierre.  Si  ce  corps  lui  paroît  trop.gros  &  trop  volumi¬ 
neux  pour  palier  par  l’incifiOn  ;  ce  qu’il  connôitraTacile-, 
rnent  par  la  diftance  qu’il  y  aura'  d’un  anneau,  dé  la  te- 
hetté â  l’autre ,  il  tourne  la. pierre,  déj a, chargée. ;&r’ous: 
vrant fa  tenette  il  la  lâché  pour  la  recKarger  d’une  autre 
maniéré.  Car  fouvent  il  arrive  qu’une  pierre  n’ eft.  pas 
parfaitement  ronde  ni  régulière ,  &  qu’on  la  faifît  dp 
manière"  qu’il  fê  préférite  quelque  grand  di,amètre  au' 
pafîage;  ainfi  il  faut  tacher  de  la  prendre  de  différente; 
mauiei'es  &  eflaier  de  la  tirer' d’une  Jaççûf  plus  aîlce! 

Il  eft  encore  des  pierres  tendres  &  graveleufes  qui  fe 
fendent  &  fe  brifent  entièrement  fous  la  tenette.  Quand 
cela  arrive,  il  en  faut  tirer  lés  morceaux  du  mieux  qu’il 
eft  poflïble  d’abord  avec  la  tenette,  puis  avec  la  curette. 
Mais  il  y  en  a  de  fi  girofles ,  qu’il  eft  abfolument-  împofli^ 
ble  de;  les  extraire ,  alors  il  vaut  mieux  lés  l'ailler,  que 
d’expofer  le  malade  à- une  mort  certaine;  &  ç’eft  pour 
cette  raifon  là  qu’il  lie  faut  pas  attendre  à  le  connoî-tre} 
ejue  l’ineifion foit  faite.  Quand  il  y  en  a  deux,  ce  que 


LIT  ïir 

l’on  connoît  avec  le  bouton ,  on  les  charge  l’une  après 
l’autre  dans  la  tenette  &  on  les  tire  comme  plufieurs 
morceaux  de  la 'même  pierre.  Quand  la  pierre  eft  logée 
à  droite  ou  à  gauche  dans  un  des  -côtés  de  la  vellïe ,  & 
qu’on  ne  peut  pas  y  toucher  par- le  môïen  de  la  tenette 
droite,  on  fe  lert  de  la  tenette  courbe  qui  fe  charge 
aifément  du  corps  étranger  dans  quelqu’èndroit  de  là 
veflie  qu’il  foit  cantonné.  Quand  les  pierres  font  petites 
&  en  très-grand-  nombre ,  qu’elles  font  graveleufes  & 
s’éparpillent  fous  la  tenette,  il  n’eft  pas  toujours  poflï- 
ble  d’en  vuider  entièrement  la  veflie ,  même  avec  la  cu¬ 
rette,  alors  ,  l’opération  ne  pouvant  être  parfaite  loriqu’il 
relie  quelque  chofe  d’étranger  ,  après  avoir  nettoie  là 
veflie  autant  bien  qu’eft  poflîble  ,  on  prend  une  canulè 
dont  on  trempe  le  bout  dans  l’huile  rofitt,  &  on  l’intro¬ 
duit  doucement  dans  la  plaie  ,  pour  l’y  laiflèr  pendant 
quelque  temps  félon  la  néceflité,  on  l’attache  à  une  cëinf 
ture  que  l’on  met  pour  lors  au  malade ,-  &  -qui  pâlie-  par 
deux  anneaux  pratiqués  exprès  à  la  tête  de  la  canule, 
afin  de  la  fixer  dans  la  plaie.  Après  que  la  canulè  eft 
engagée  &  afluréé,  on.  met  fur  la  plaie  une  comprefle 
quarrée  qu’oni y  fait  ‘tenir  par  un  aide  jufqu’à’ce  qu’on 
vienne  à  panfer  le  malade ,;  que  l’on  délie  &  que  l’on 
porte  dans  fon-lit.  Tout  le  pànfement  eft  abfolument  le 
même  que  pour  le  petit  appareil ,  &  on  s’y  comporte  dé 
la  même  maniéré.  - 

Opération  au  haut  appareil. 

L’on  a  donné-  le  nom  d’opération  au  haut  appareil  a 
l’extraâion  de  la  pierre  par  le  fond  de  la  veflie,  en  fai- 
fant  une  incifion  au-deflus  du  pubis.  Les  Auteurs  la  pré- 
féréroient  unanimement  à  la  taille  au  grand  St  au  périt 
appareil,  fi  dans  telle dont  il  s’agit,  il  n’arrivoit  pas  fi 
fouvent  d’ouvrir  le  péritoine  ,  &.  par  conféquent 
de  faire  périr  bien  des  opérés.  Polir  entendre  cela 
ïl -faut  fçavoir  que  le  ' péritoine  après  avoir  couvert 
tous  les  vifeères  du, bas-ventre,  étant  parvenu  dans  là 
ïégion  hypogàftriqiié,'  fe  replie-  en'cfé<ïah:s''dir  ventre  par- 


près  ia  moitié;  l’autre  moitié  qui  eft  cçlle  qui  forme,  le  v| 
col  de  cet  organe  n’eft  nullement  recouverte  par  le  péri-  : 
toine ,  d’où  il  luit  qu’en  ouvrant  1a  veffie  dans  cette  par¬ 
tie ,  on  n’ouvre  de  nulle  façon  la  capacité  du  bas-ventre.  ? 
Il  feroit  donc  très-avantageux  de  faire  fâncifipn  dans  cet 
endroit,  n’y  ayant  d’ailleurs  aucune, partie  d’une  grande 
conféquence  à  divifer.  Mais  dans  l’adulte , cette  partie  de 
■  la  veffie  eft  prefque  entièrement  enfoncée  &  cachée  fous  . 
les  os  pubis ,  de  façon  que  le  repli  du.  péritoine. fe  fait 
prefque  de  niveau  avec  le  bord  fupérieur  du  pubis.  D’où  ; 
il  arrive  qu’il  eft,  litron  impollib  le  toujours,  du  moins  très, 
difficile  pour  l’ordinaire,  de  pratiquer. la  taille  dii  haut 
appareil. 

Dans  les  enfans  la  chofe  n’eft  pas  tout-à-fâit  de  même. 
Plus  on  rapproche  de  la  nailTance  moins, la  veffie  fe  prouve 
recouverte  par  Je  pubis,;  dans  l’enfant  nouveau  né,  même  e 
la  veffie  eft  abfolument  a  vûe,  Sc'préfeute  .une  très-large 
furface  à  l’incifion  au  haut  appareil;,,  fie  forte  que  beau¬ 
coup  d’habiles, ,  Jithotqmes  réfervénu,  cette  efpéce,  de 
taille  pour  la  feule  enfance  ,  &  pourv  ceux-.dont  .les  os 
pubis  font  très-abbaiffés.  Cependant la, taille,  au. haut  appa. 
reil  feroit  de  toutes  les.  maniérés  de  tailler,  la  ‘meifieur'e  '  ' 
à  tous  égards,  ainfi  nous,  allons  .décrire -la.  maniéré,  dont 
on  l’a  pratiquée,  &. dont  on  peut  la ‘pratiquer  , -fuivant 
M.  Dionis.  • 

Les  inftrumens  qui  fervent  dans  cette  opération  font; 
1°.  une  £bnde'cr1eufel;  .1°.  une  feringiie;  30.  une  petite 
bande  large  d’un  doigt  y  40.  un  fcàlpel1  droit  ;  50.  une 
greffe  lancetteiarmée  de  linge,  ou  un fcalp.el  pyramidal» 
6°.  un  crochet  ;  70.  une  tenette. 

L’appareil  du  pânfemenp.  caâfifté/  en  ,qa  plumacm; 
couvert  de  baume;  a°.  une  emplâtre  .'.qùarrëe  ,3°  une  1 
compreffe  de  même  ;  40.  le  bandage  .circulaire  ;  5  ®.  enfin 
le  fcapulaire.,  Èi  l’ori  étoit.  obligé  d.e  faire  quelque  point 
de  future,  il  fau.dfoif  fe  pourvoir  cfune  aiguille  courte, 
enfilée  d’un  fil  ciré"  ,  comme  il,  eft' marqué  à  Panade 
Cajiroraphie.  .  . 

j  Pour  pratiquer  cette  opération  ,1’on  confeillc,  d’iiitro.- 
■  '  -  duire 


LIT  ïïj 

Suite  dans  la  veffie  une  fonde  dont  l’entonnoir  ou  pa¬ 
villon  p  uiiîe -admettre  le  bout  de  la  canule  d’une  féringue,’ 
afin  d’injeéter  de  l’eau  tiède  dans  la  veffie,  &  la  remplir 
de  liquide,  jufqu’à  ce  qu’elle  foit  bien  gonflée  &  bien 
tendue.  On  fait  à  la  verge  une  ligature  avec  la  petite 
bande  ;  on  retire  la  fonde,  &  on  ferre  le  canal  de  l’urètre 
de  façon  que  l’eau  ne  puilTe  s’écouler.  L’on  fait  enfuite 
affeoir  le  malade  fur  un  plan  un  peu  incliné  ,  &  à  la  ren- 
verfe  ;  puis  on  fait  une  incifion  à  la  peau ,  &  entre  les  mu£< 
clés  droits  &  pyramideaux ,  ou  même  à  travers  l’un  de 
ces  derniers  mufdes,  jufques  à  la  veffie;  après  quoi  en 
appuiant  du  doigt  fur  le  fond  de  la  veffie ,  on  fent  la 
fluéfuation  de  l’eau  dont  elle  e'ft  remplie  ,  puis  l’on  fait 
Une  incifion  avec  la  lancette  ,  ou  le  fcalpel  pyramidal , 
&  auffitôt  avec  le  crochet  on  cherche  à  faire  venir  la 
pierre  ,  ou  on  la  tire  avec  la  tenette.  Après  avoir  exa¬ 
miné  fi  elle  eft  feule,  ou  s’il  y  en  a  plufieurs,  ou  on  les 
tire,  ou  s’il  n’y  en  a  point,  on  délié  la  verge  ;  on  laiile 
écouler  l’eau  &  on  panfe  la  plaie  à  l’ordinaire. 

Opération  latérale. 

Cette  opération ,  dont  le  frere  Jacques  eft  l’inventeur,’ 
aétéfuivie  &  perfectionnée  par  quantité  d’illuftres  Chi¬ 
rurgiens,  tant  en  France,  qu’en  Hollande,  en  Allema¬ 
gne  &  en  Angleterre.  M.  Marefchal  en  France  eft  le  pre« 
mier  qui  ait  profité  de  la  maniéré  d’opérer,  xéméraire  & 
mauflade  du  frere  Hermite.  M.  Rau  en  Hollande  l’a 
perfectionnée  de  façon  à  la  faire  adopter  généralemenr. 

C’eft  d’apris  fa  méthode  que  MM.  Heifter,  Chefel- 
den,  Morai  d ,  Senff,  &c.  ont  tiré  des  pierres  de  la  veffie  , 
&  c’eft  de  lui  que  l’opération  a  été.  appellée  l 'opération 
de  Rau.  Voici  la  maniéré  dont  frere  Jacques  la  pratiqua 
d’abord ,  après  quoi  nous  verrons  les  changemens  que 
Rau  y  a  faits  &  qui  ont  été  fuivis.  Il  plaçoit  le  malade 
fur  une  table ,  à  la  renverfe ,  &  fans  l’attacher ,  &  de  la 
maniéré  qu’il  a  été  dit,  il  introduifoit  dans  la  veffie  un. 
cathéter  de  fer,  rond  ,  &  poli  fanscanelure.  A  l’aide  de  cet 
infiniment  il  abbaifloit  la  veffie  vers  la.gaudhe  du  periné, 

D.  de  Ch.  Tome  IL  H 


ïi4  LIT 

Enfuite  avec  un  lithotome  particulier ,  plus  long  que 
l’ordinaire,  il  faifoit  à  côté  du  périné  une  plaie  un  peu 
différente  de  l’incifïon  commune.  II  enfonçoit  fon  fcalpel 
dans  la  partie  la  plus  proche  de  l’anus,  &  le  conduifoit 
vers  la  fupérieure  en  ligne  à-peur-prés  direfte,  mais  un 
peu  de  dedans  en  dehors,  jufqu’à  environ  le  milieu  du 
périné.  Il  coupoit  tout  ce  qui  fe  trouvoit  entre  la  peau  & 
le  cathéter,  à-peu-près  comme  dans  le  petit  appareil^ 
le  corps  &  le  col  de  la  veffie  ,  fans  pourtant  offen- 
fer  le  canal  de  l’urètre.  Puis  il  pafloit  le  doigt  dans- 
la  veffie  &  cherchoit  la  fituation  de  la  pierre.  Cela 
fait,  il  pafloit  par  la  plaie  un  inftrument  de  ierfemblable. 
à  une  cuiller  allongée  qui'  lui  tenoit  lieu  de  conducteur, 
à  l’aide  duquel  il  infinuoit  une  tenette  aiïez  fembla- 
ble  aux  tenettes  communes,  après  quoi  il  retirait  fon 
conducteur.  Enfin  il  faififloit  le  calcul  avec  cette  tenette, 
puis  retirant  fon  cathéter ,  il  extraïoit  en  même  temps  , 
par  l’ouverture  qu’il  avoit  faite ,  la  tenette  &  la  pierre. 
Mais  l’ouverture  de  cadavres  qui  avoient  été  taillés  de  fa 
main  fit  voir  que  cette  opération  étoit  très-mal  faite.  On 
trouva  qu’à  quelques-uns  le  col  de  la  veffie  étoit  coupé 
en  travers ,  de  forte  qu’elle  étoit  tout-à-fait  féparée  de 
l’urètre,  à  d’autres  que  la  veffie  étoit  percéé  de  part  en 
part,  &  de  plufieurs  côtés,  ce  qui  prouvoit  bien  que  le 
frere  étoit  mal  alluré,  dans  l’opération,  &  fait  voir  pour¬ 
quoi  il  ne  vouloit  point  tailler  de  fujets  qui  euffent  de 
petites  pierres. 

M.  Rau  après  avoir  vu  travailler  frere  Jacques ,  vit  que 
l’on  pouvoit  tirer  avantage  de  cette  méthode ,  &  s’appli¬ 
qua  à  la  perfectionner.  Voici  comment  il  l’a  pratiquée: 
1°.  il  préparait  fon  malade,  choififîoit  un  tems  &un  lieu 
commodes ,  plaçoit  &  fixoitle  fujet comme  dansles  opé-. 
rations  décrites,  avec  cependant  un  appareil  moins  ter-, 
xible  ;  a0,  quand  il  étoit  fur  le  point  de  faire  fon  incifion , 
il  pafloit  dans  la  veffie  un  cathéter  cannelé  un  peu  plus 
gros  que  le  cathéter  ordinaire ,  &  de  la  main  gauche  il 
appuïoit  fur  le  manche,  &  prefloit  la  veflie  vers  la  partie: 
gauche  du  périné  ;  puis  mettant  le  genou  droit  en  terre , 
après  avoir  cherché  la  bofle  de  l’algalie,  il  faifoit  fon- 


L  ï  T*  îif 

inCifioû  Je  haut  en  bas  obliquement  Je  dehors  en  dedans, 
puis  paflant  les  deux  conduâeurs  mâle  &  femelle ,  il  ti- 
toit  au  moïen  de  la  tenette ,  les  pierres  de  la  veflie  avec 
une  facilité  communément  très-neureufe,  &  panfoit  la 
plaie  à  l’ordinaire.  M.  Chefelden  en  Angleterre  l’a  en¬ 
core  perfeâionnée,  &  nous  la  laiffée  telle  qu’on  la  pra¬ 
tique  aujourd’hui  dans  certaines  rencontres.  Car  elle  a 
des  inconvéniens,  &  n’eft  pas  praticable  en  toute  occa- 
flon  :  i°.  elle  laiffe  des  fiftules  au  périné;  la  fituation 
tranfverfale  d’une  groffe  pierre  qui  auroit  pû  être  tirée 
par  le  haut  ou-  le  petit  appareil,  empêche  fouvent  qu’on 
ne  la  tire  par  cette  opération  5  3?.  elle  eft  impraticable 
fur  les  femmes  ,  &c. 

Opération  de  la  Taille  pour  les  Femmes. 

Les  femmes  font  fujettes  à  la  pierre ,  ainfi  que  les 
fcommes;  elleslesrendentcependantplusaifémentqu’eux, 
quand  elles  en  ont  de  petites  :  mais  il  faut  les  débar- 
rafler ,  comme  eux  ,  des  grofles ,  par  l’opération.  Cette 
opération  fe  fait  chez  elles  de  deux  maniérés,  au  grand,’ 
ou  bien  au  petit  appareil.  Dans  le  petit  appareil,  outre 
qu’on  y  emploie  peu  d’inflrumens ,  on  ne  fait  aucune 
incifion.  Voici  tout  l’appareil. 

Les  inftrumens  font ,  Io.  une  fonde  canelée»  2°.  un 
petit  vafe  rempli  d’huile  ;  30.  un  dilatatoire  ;  4°-.  un 
crochet  ;  &  comme  il  n’y  a  point  de  panfement  à  faire  , 
on  n’a  aitfli  nul  befoin  d’autre  appareil. 

Avant  de  commencer  l’opération  ,  on  place  la  femme 
dans  une  chaife  haute ,  pancbée  en  arriéré ,  les  cu^fes 
écartées  &  élevées,  &  le  Chirurgien  la  commence  par 
l’introduétion  de  la  fonde  droite  &  canelée  qu’il  trempe 
auparavant  dans  l’huile-  Cet  infiniment ,  une  fois  in¬ 
troduit  dans  l’uretre,  on  l’avance  dans  la  véfîie,  &  l’on 
cherche  la  pierre.  Après  cela ,  le  Chirurgien ,  aü  moïen 
de  la  cannelure  de  la  fonde ,  introduit  fon  dilatatoire , 
&  retire  fa  fonde.  Il  élargit  l’uretre  qui  peut  prêter  con» 
fidérablement.  La  dilatation  faite,  il  retire  l’ inftrument 5 
&  après  avoir  huilé  les  deux  doigts  de  la  main  gauche i 


us  .  n  t 

index  &  médiui,  il  les  introduit  dans  le  vagin  ,  ou  dans 
l’anus  (  aux  filles  )  &  appuiant  de  la  main  droite ,  au- 
dellus  du  pubis ,  il  tâche  par  cette  preifion  &  contre- 
preffion  ,  de  faire  avancer  la  pierre  vers  l’orifice  de  l’u- 
retre.  Quand  la  pierre  eft  à  vue,  il  ôte  fa  main  de  def- 
fus  le  ventre ,  &  y  fubftitue  celle  d’un  aide ,  puis  pre¬ 
nant  le  crochet ,  il  le  fait  couler  derrière  la  pierre  qu’il 
fait  fortir  dehors ,  comme  aux  enfans  qu’on  taille  au 
petit  appareil. 

Ceux  des  Lithotomiftes  qui  croient  le  petit  appareil 
plus  douloureux  que  le  grand,  préfèrent  celui-ci  ,  & 
alors  ils  font  fituer  la  femme  fur  la  chaife  ,  comme  dans 
le  petit  appareil  ;  lui  mettent  les  écharpes  ,  comme  au: 
hommes  ,  la  font  tenir  par  des  aides ,  puis  ils  gliffent 
:  dans  l’uretre  une  fonde  telle  que  celle  que  l’on  a  em¬ 
ployée  dans  le  petit  appareil ,  pour  guider  leur  dilata, 
roire  qui  eft  une  efpéce  de  pince  ,  dont  les'branches "al¬ 
longées -&  de  moïenne  groffeut  ,  peuvent  entrer  dans 
l’uretre ,  ils  les  ouvrent ,  &  de  droit ,  &  de  gauche, ils 
font,  avec  un  biftouri  à  lame  étroite,  une  incifion  lé¬ 
gère  au  canal  de  l’uriné ,  plus  ou  moins  grande ,  au  relie, 
•fuivant  que  la  pierre  eft'  plus,  ou  moins  confidérable. 
L’incifion  faite  ,  ils  paffent ,  à  l’aide  du  gorgeret,  les 
tenettes  &  tirent  la  pierre.  Le  moins  d’inftrumeins  dont 
on  peut  fe  -fervir  eft  toujours  le  meilleur  ,  ainfi  ceux  qui 
font  effentiéls  dans  ce  cas'.,  font  ,  lo.  la  fonde  ,.ou  le 
oorgeret  ;  ao.  un  dilatatoire  à  rellort ,  ou  fans.relTort; 
■'3°.  un  bïftôürl  étroit  j  40.  des  tenettes  droites  ou  cour¬ 
tes.  Il  n’y  a  p'oint  non  plus  de  panfement  à  faire ,  il 
faut  cependant  avoir  foin  de  graûTer  d’huile  les  inftru- 
piens  'qu’ôri  emploie,  toutes  les  fois  qu’on  les  fait  en¬ 
trer  des  le  canal  urinaire.  Mais  on  a  beau  prendre  fes 
précautions ,  .on  ne  fçâuroit  empêcher  que  les  trois  quarts 
des  femmes ,  qui  ont  fubi  l’opération  de  la  taille ,  ne 
Ibient  incommodées  d’une  incontinence  d’urine.  Cela 
Vient  de  ce  que  les  fibres  mufculaires  du  fphinéler  de 
rüretre,  trôp  diftendues  par  le  dilatatoire,  n’ont  pû  re- 
prëndré^teur  ton  &  leur,  reffort  naturel.  Il  fer  oit  infi¬ 
rment  plus  avantageux  de  faire  la  taille  au  haut  appareil 


tl ®  rtJÏ  ' 

*Ëxtraétion  de  la  Pierre  engagée,  dans  Curetre* 

Quoique  les  pierres  fe  forment  communément  dans 
le  rein. &  dans  la.  veille,  quelles, y  grdffiffent  auffi  plus 
aifément,  toutefois,  iln’eft  pas  rare  de  voir  des  calculs 
de  moienne  grofleur  ,  enfiler  le  canal  urinaire  .,  &  s’y 
attacherde  façon  à  y  croître  alfez,pour  ne  pouvoir  avan¬ 
cer  ,  ni- reculer.  Il  faut- alors  une  opération..  ' 

Les  iüftrumens  qui  fervent  à  la  faire,  font  ,  i°.  une 
bandelette  ;  2.0.  une  petite  feringqe  ;  30.  un  peu-  d’huile 
d’olive  ;  4°-  une  petite  curette  ;  $n.:  un  biftouri,  ou  un 
îcalpél.  •  ;  IL-:. 

L’appareiL.confifte ,  jo..  én  une  emplâtre  de  cérufe.; 

2 <9.  une,  compreiTe  ;.^-0.  . une  bande.  Cependant  il  faut 
confîdérer  ,  avantqucd’en. venir  à  l’opération  ,  .eiTaïcr,  s’il 
eft  poifible,  qu’en  dilattanL  le  canal ,  lapierre  glilLeFSc  forte 
hors,  de  l’uretre.  L’on  épargne'  quelquefois  l’opération 
par-là,  &  voici  comme'  il  faut, s’y:- prendre.:  première¬ 
ment,  il  eft  très-ailé.  dedcohnôîtrelîepdroitloji  là- pierre 
eft  arrêtée;,  le  malade  le  montre,  &.l’on  .fent  une  du¬ 
reté  qui  la  fait  diftinguer  le  plus  facilement  du  monde}  - 
en  fécond  lieu,  le  Chirurgien  né  rifque  jamais  rien  de 
tenter  les  moïens  les  plus  doux.  Lé.  premier,  effai  con- 
fifte  à  prefifer  la  pierre  de  haut  en  bas  avec  les  deux 
doigts;  quelquefois  aidée  par  lé  cours  de  l’urine,  elle 
glifle  &:fortde  l’uretre  ;  mais  lorfqu’ii  he  peut  la  faire 
avanper  fans  de  grandes  douleurs ,  il  faut,  avec  unè  ban¬ 
delette,  lier  la  verge 'au-defius  du  corps  étranger,  8c 
injçéler  dans  l’uretre  de  l’huile -d’olive,  .avec;  une  petite 
fetîngue  ;  la  ligature  empêche  que  l’injeéiion  ne.repoulfe 
la  pierre,  &. .qu’çileme  retourne  fur :fes  pas.  L’Opéra¬ 
teur  .effare  une  Teconde  fois  ;  de,  là iretàsanceiüla  pierre 
en-dehors  ,  ce  qui  s’exécute  avec  beaucoup  moins  de 
douleur.  Quand;  on.  s’apperçoit  qu’il  y  a.encore  quelque 
difficulté.,  onpreud  une  curette  longue  dç  quatre  à  cinq 
pouces^,  iL  la.  trempe  dans  l’huile,,  pour  d’introduire  dans 
la  verge.j  &  en  pouffer  le  bout  à  côté  &  au-delà  de  la 
gierrç afin.  de.  lu.  tiret  au-dehors  pat  ce-moïen.  Qefi 


118  HT 

expédient  réuflit  foûvent  auffi  ;  mais  quand  il  manque,, 
c’efl  une  abfolue  néceflité  d’en  .venir  à  l’opération ,  qui 
confifte  en  ceci  : 

.  Le  Lithatomifte  ôte  la  ligature,  afin  de  pouvoir  re¬ 
fouler  la  peau  le  plus  qu’il  ,  peut  vers  la  racine  de  la 
verge  -,  il  la  remet  enfuite  au-deffus  de  la  pierre ,  puis 
tournant  la  verge  de  la  main  gauche  vers  le  pubis  pout 
mettre  le  canal  de  l’uretre:  à  fa  portée  &  en  en-haut, 
il  aflujettit.la  pierre  avec  les  deux  doigts  de  la  main 
gauche  ,  puis  'écartant  la:peau  ,  ilfait,  avec  le  biftouri, 
une  incifion  au  canal ,  proportionnée  à  la  gtoffeur  de 
la  pierre.  Il  obferve  cependant,  de. couper  les  têgumens 
&  l’urette  dans  la  direction  longitudinale.  Il  prend  en- 
fuîre  une  curette,  qu’il  coule  fous,  la  pierre,  &  parce 
,  moïen  il  la  faitrfortir  de  l’uretre.  La  raifon  pour  laquelle 
on  refoule  la  peau  vers  la  partie  fupérieure  de  la  verge, 
c’eft  afin  . que  lesrplaiês  des.iégumens  &  de  l’uretre  ne 
Te  trouvent  pas  vis-à-vis  l’une  de  l’autre.  L’opération 
faite  on -panfe  Ta.  plaie ,  à  l’ordinaire  ,  avec  l’émplâtre 
de  cérufe ,  la  cômprefle  &  le  bandage  circulaire  ,  ac¬ 
commodés  à  Ta  figure  de  la  plaie  &  de  la  partie  à 
bander.  ;;ô  m-jmsj 

Jfariations.de  l’opération  de  la  Taille. 

Le  Frere  Jacques  aïant  apporté  en  France  une  nou¬ 
velle  méthode  de  tailler,  différente  de  celle  qui  fe  pra- 
tiquoit  au  .grand:,  au  petit ,  &  au  haut  appareil ,  les 
Chirurgiens- François  chez  qui  il  fit  les  épreuves  ,  en 
•condamnant  ce  qu’il  y  avoit  de  défectueux  dans  fon 
opération.,'  s’étudièrent  à  en  tirer  profit,  pour  le  bien 
de  l’hunianité  ,-  Si  la  gloire  de  leur  art.  M.  Marefchal, 
premier  Chirurgienne  Louis  XIV,  la  mit  le  premier,  en 
pratique  ,  aprèsl’avoir  redifiée  ,  &  tandis  que  le  Frere , 
délateur  du  Royaume  ,  étoit  allé  en  Hollande  exercer 
fa  lithotomie  ,  M.  Rau ,  Médecin  d’Âmfterdam  ,  y  cher¬ 
cha:  &  en  tira  de- nouveaux  avantages.  M.  Heifter,  Mé¬ 
decin  à  Âltorf-,  la  pratiqua  ,  fuivant  la  méthode  de 
Jri.  Rau,&  n’a  guères  encore,M.  Chefelden,  en  Angleterre, 


LIT  119 

'a  employé  toute  Ton  application  à  la  rendre  aufli  par¬ 
faite  qu’elle  peut  l’être.  G’eft  fur-tout  dans  la  taille  au 
côté,  du  périné  ;  qu’il  a  corrigé  plufieurs  chofes  que  M. 
Rau ,  ni  les  autres ,  n’avoient  pas  cm  défeétueufes.io.  M. 
Chefelden  a  voulu  que  fes  malades  fuflent  placés  fur 
une  table  qùarrée  ,  de  trois  pieds  de  haut ,  fur  trois 
&  demi  de  long  ,  &  deux  &  demi  ou  environ  de  large.  Le 
bout  où  doivent  porter  les  fefles  eft  plus  élevé  que  l’au¬ 
tre  ,  il  a  placé  enfuite  des  oreillers  fous  la  tête  &  des 
couffins  fous  les  fefles,  de  façon  que  le  fttjet  à  tailler 
a  la  tête  &  les  fefles  plus  élevées  que  le  ventre.  Le  Chi¬ 
rurgien  ne  lie  point  le  malade  ,  mais  le  fait  tenir  ferme 
par  des  ferviteurs.  2°.  M.  Ghdelden  infinue  une  algalie 
creufe  &  canelée  ,  au  moïen  de  laquelle  il  remplit  d’eau 
la  veffie ,  y  retient  le  cathéter ,  au  moïen  d’un  cordon 
de  flanelle  ,  qu’i}  noue  autour  de  la  verge  ,  puis  s’afleiant 
fur  un  une  chaife  à  moitié  de  hauteur  de  la  table,  il 
fait  fôn  incifîon  à  la  maniéré  de  M.  Rau  ,  hormis  qu’il 
coupe  d’une  feule  incifîon,  la  peau,  la  graille,  les  mu(- 
cles  &  la  veffie,  ce  que  ne  faifoit  pas  m.  Rau.  Ayant 
.ouvert  la  veffie  de  cette  façon ,  il  pafl'e  Ton  doigt  index 
gauche  dans  la  veffie,  pour  chercher  la  pierre ,  &  fans 
autre  condudeur  ,  il  introduit  la  tenette  en  le  retirant,  & 
ayant  faifi  la  pierre,  il  la  tire  hors  de  la  vëflîe.  Cette 
opération ,  quelque  heureufe  qu’elle  ait  été ,  avoit  en¬ 
core  des  inconvénients  que  l’Auteur  à  corrigés  en  deux 
autres  tems  différens.  M.  Morand  l’a  pratiquée  enfuite 
en  France  ,-  de  la  .même  maniéré,  avec  fuccès.  M.  Fou-  - 
bert  a  auffi  changé  à.  cette  méthode  ,  &  'en  donne Une 
qu’il  a  décrite  lui-même  dans  les  Mémoires  de  l’Acadé- 
mié  de  Chirurgie ,  mais  qui  jùfqu’ici  n’a  pas  été  mife 
avantageufement  en  ufage. 

Toutes  ces  méthodes  de  tirer  "la  pierre  de  la  veffie  , 
ont  leurs  avantages  &  leurs  difficultés.  Elles  font  tou¬ 
tes  applicables ,  fuivant  les  différéns  cas ,  &  il  n’ÿ  en  a 
point  de  préférable  à  l’autre ,  quand  l’occafîçjh  fe  pré¬ 
fente  d’en  faire  une. en  particulier.  Mais  elles  exigent 
toutes  une  connoiflance  anatomique  parfaite  des  par- 
H  iv 


lia  LOM 

ties  que  l’on  doit  ouvrir ,  de  leur  fituation  relative,  3^ 

une  adreffe  longtems  exercée. 

LIT liOT OMISTE.  Nom  que  l’on  donne  aux  Chi¬ 
rurgiens  qui  pratiquent  particulièrement  l’opération  de 
la  Taille,  dite  autrement  Lithotomie. 

LOBE.  Partie  intégrante  de  quelque  vifeere  confî- 
dérable,  &  qui,  pat;  la  colleélion  &  l’enfemble  de.fes, 
fibres  ,  approche  en  quelque  lorte  ,  de  la  figure  d’un 
peloton  de  fil.  Tels  font  les  lobes  du  cerveau,  du  pou¬ 
mon  ,  du  foie  ,  &c.  Voyez  chacun  de  ces,  articles. 

Lobe  de  t oreille.  On  donne  ce  nom  à  ce  petit  ap¬ 
pendice  cutané ,  que  les  Dames,  chez  nous  ,  ornent  de 
pendans  d’oreilles.  Voyez  Bulbe. 

LOBULE.  Diminutif  de  Lobe ,  petit  Lobe.  Tel  e(l 
le  Lobe  de  l’oreille. 

Lobule  de  fpigel.  Voyez  Foye. 

LOCHIES-  Vuidanges.  Evacuation  de  fang  &  d’hu¬ 
meurs  qui  Portent  parla  matrice,  immédiatement  après 
l’accouchement,  C’eft-à-dire ,  après  la  fortiede  l’en¬ 
fant  &  du  placenta.  Cet  écoulement  dure  huit  ,  dix , 
quinze  &  quelquefois  plus  de  dix-huit  jours. ,  en,  diiuiT 
suant  infenûblement.  Les  premiers  jours  il  eft.  teint  de 
fang ,  mais,  à  mefure  que  les  vaifieaux  fe  reflerrent , 
Il  devient  pâle  &  Emphatique.  Quand  il  y  a  des  déran- 
gemer.s  dans  cette  forte  d’ évacuation. ,  il  naît  des  ma¬ 
ladies  très-dangéreufes,  qui  ne  font  pas  du  refforr  de  la 
Chirurgie.  ,  ; 

LOMBAIRE  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  au? 
lombes  ,  ou  reins. 

Lombaire  externe.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle 
d’une  figure  à  peu  près  quarrée,  placé  le  long  des  ver¬ 
tébrés  lombaires,  entre  la  derniere  des  fauffes  côtes  & 
la  crête  de  Pos  des  îles  :  on  l’a  au®  appelle  qüqrrê  Si 
triangulaire  des  lombes.  Voyez-  Quarré  des  lombes. 

Lombaire  interne.  Ç’eft  le  nom  que  l’on  donne  à  un 
mufcle  fléchiffeur  de  la  cuilfe,  plus  connu  fousie  noni 
de  pfoas.  Son  extrémité  lupérieure  s’attache  aux  par¬ 
ties  latérales  du  corps  de  la  dçrniere  yertebre  du  dos 


L  O  M  va 

te  des  vertebres  lombaires,  &  l’inférieure  au  petit  tro¬ 
chanter. 

Lombaire  (  Région  )  Voyez  Lombes  Sc  Région . 

Lombaires ,  (  artères  &•  -veines  )  Rameaux  artériels  î 
au  nombre  de  cinq  ou  fix  ,  qui  fortent  de  la  partie 
poftérieure  Sc  inferieure  du  tronc  de  l’aorte  defcendan- 
te ,  &  qui  vont  fe  diftribuer  à  la  moelle  de  l’épine ,  Sc 
?ux  mufcles  qui  couvrent  les  lombes.  On  peut  lesdiÇ 
tinguer  en  fupèrieurs  Sc  en  inférieurs.  Les  fupérieurS; 
donnent  de  petits  rameaux  aux  parties  voifines  du 
diaphragme  Sc  des  mufcles  intercoftaux.  Les  inférieurs 
fournifïent  du  fang  aux  mufcles  pfoas,  aux  quartés  oit 
triangulaires  ,  aux  tranfverfes  &  aux  obliques,  du  bas- 
ventre  ,  aux  vertébraux  Sc  aux  corps  des  vertebres.  Ils. 
les  entrent  dans-  le  canal  de  l’épine;,  où  ils  fournif- 
fent  à  la  moelle  épiniere.,  Sc  quelques  artérieles  aux 

Les  veines  lombaires  prennent  le  fang  des  parties 
auxquelles  les  artères  l’ont  apporté ,  &  le  vont  verfer 
dans  le  tronc  delà  veine  cave  afcendanre.  Elles  fe  rendent 
par  paire  dans  cette ;groflè  veine  ,  à  peu  près  comme  les 
artères  naiffènt  de  l’aorte. 

Lombaires.  (  ganglions  )  Ce  font  les  ganglions,  hor- 
deifor-mes  que'  le  nerf  intercollal  forme  dans  les  régions, 
lombaires.  Voyez  Hordéiformes  Sc  Intercojlal. 

Lombaires  (  glandes  )  Corps.glanduleux  de  différente 
groffeur  qui  fç  rencontrent  ,  dans  l’abdomen  ,  auprès 
des  lombes;  elles  font  de  ia  nature  des  Emphatiques , 
Comme  les  iliaques  &  les  autres  qui  les  avoifinent.. 

Lombaires  (  nerfs  )  On  compte  cinq  paires  de  nerfs 
lombaires ,  qui  ont  toutes  cela  de  commun ,  qu’elles 
jettent  en  arriéré  des  filets  pour  les  mufcles  vertébraux, 
qu’elles  communiquent  enfemble ,  avec  le  grand  fym- 
pathique  de  chaque  côté ,  &  qu’elles  font  recouvertes 
par  les  mufcles  pfoas.  Leurs  branches  de  communica¬ 
tion  avec  les  grands  fympatiques  font  longues ,  parce 
que  ces  nerfs  s’avancent  beaucoup,  vers  le  devant  des 
çqrps  des.  vertebres  lombaires.  Elles  fe  comptent  enfin. 


lii  L  O  M 

comme  les  vertèbres  fous  lefquelles  elles  partent.  Voyez 

Paires  de  nerfs. 

Lombaires.  (  Fertebres  )  Il  y  a  cinq  vertebres  de  ce 
nom.  Ce  font  les  plus  volumineufes  &  les  plus  folides 
de  toute  la  colonne  épiniere.  Elles  font  Ctuées  entre  les 
dorfales  &  l’os  factum.  Voyez  Fertebres. 

LOMBES.  Ce  font  les  deux  régions  làtérales  de  l’om¬ 
bilic.  Ils  font  fitués  au-delTous  des  hypochondres  &  au- 
deffus  des  régions  iliaques.  Voyez  Ombilicale. 

LOMBO-COSTAL.  M.  Winflow  propofe  ce  nom 
pour  le  fubftituer  à  celui  de  facro-lombaire  que  l’on 
donne  à  un  mufcle  fort  long ,  dont  la  partie  inférieure 
s’étend  depuis  l’os  facrum  jufqu’aux  côtes.  Voyez  Sacra- 

lombaire. 

LOMBRICAUX.  On  donne  ce  nom  à  quatre  petits 
mufcles  grêles,  placés  dans  le  fond  de  la  main,  à  caufe 
de  la  rellemblance  qu’on  leur  a  trouvée  avec  des  vers  de 
terre,  qui  portent  en  Latin  un  nom  dont  celüi-ci  eft 
dérivé.  C’eft  la  même  raifon  qui  les  a  fait  nommer  Fer- 
miculaires.  Ils  naiffent  dans  la  paume  de  la  main ,  des 
tendons  du  mufcle  profond ,  au-delTous  du  ligament  annu¬ 
laire,  &  accompagnent  les  tendons  du  même  mufcle, 
jufqu’à  la  bafe  de  la  première  phalange  des  quatre  doigts 
à  laquelle  ils  fe  terminent  du  côté  du  pouce.  Ils  font  fu- 
jets  à  quelques  variétés  dans  leurs  attaches  ;  ils  s'unifient 
ordinairement  en  partie  avec  les  inter-offeux  &  avec 
l’extenfeur  commun.  Us  font  auxiliaires  de  ces  mufcles" 
&  peuvent  auffi  aider  un  peu  à  la  flexion. 

Lombricaux  des  Orteils  :  on  donne  ce  nom  àplufieurs 
petits  mufcles  du  pied ,  par  la  raifon  qui  l’a  fait  donner 
aux  mufcles  précédens  , comme  c’eft  encore  par  la  même 
raifon  qu’on  les  nomme  auffi  vermiculaires. Us  font  au 
nombre  de  quatre  :  ils  prennent  naiflance  des  tendons 
du  mufcle  long  fléchiffeur  ,  &  -yOnt  fe  terminer  par  au¬ 
tant  de  tendons  aux  premières  phalanges  des  quatre  der¬ 
niers  orteils  du  pied.  Ils  aident  à  fléchir  les  orteils  &  à 
les  approcher  les  uns  des  autres. 

LONG  du  col,  on  donne  ce  nom  à  un  mufcle  fléchi £• 


L  O  N  12.3 

feur  du  cou ,  que  l’on  divife  ordinairement  en  deux  por¬ 
tions,  fuivant  la  direction  de  plufieurs  petits  mufcles 
dont  il  eft  compofé.  La  portion  fupérieure  s’attache  aux 
apophyfes  tranfverfes  des  cinq  vertebres  inférieures  du 
col,  d’où  elle  fe  porte  obliquement  au  corpsde  lafeconde* 
de  la  troifiéme  &  de  la  quatrième  pour  s’y  terminer.  La 
portion  inférieure  s’attache  à  la  partie  latérale  du  corps 
de  la  derniere  vertebre  du  col,  &  des  trois  premières  du, 
dos,  &  montant  un  peu  obliquement  en  dehors,  elle,  va  fe 
terminer  à  la  racine  des  apophyfes  tranfverfes  de  toutes 
les  vertebres  du  col,  fi  on  en  excepte  la  première  &  la 
derniere.  Ces  mufcles  fervent  aux  mouvemens  du  col 
dont  ils  font  lès  plus  puidans  fléchifTcurs. 

LONG  du  dos  ou  long  dorfal  :  on  donne  ce  nom  à  un 
mufcle  long  &  étroit,  placé  entre  les  apophyfes  épineu- 
fes  des  vertèbres  &  le  mufcle  facro-lombaire  avec  lequel 
il  fe  confond  inférieurement ,  &  dont  il  n’eft  féparé  dans 
le  refte  de  fa  route  que  par  une  membrane  très-fine  de 
tifïu  cellulaire.  Il  s’attache  inférieurement  par  une  apo- 
névrofe  qui  lui  eft  commune  avec  le  facro-lombaire  à  la 
partie  pofténeure  &  fupérieure  de  l’os  des  îles ,  &  à  l’os 
facrum  ,  &  pat  une  portion  charnue  .à  la  partie  pofté- 
rieure  &  interne  du  même  os  des  îles  :  il  s’attache  auflï 
aux  épines  des  quatre  ou  cinq  dernieres  vertebres  des 
lombes  par  autant  de  bandes  tendineufes,  &  aux  apophy¬ 
fes  tranfverfes  &  obliques  des  mêmes  vertebres,  par  plu¬ 
fieurs  portions  charnues.  Il  fe  termine  fupérieurement 
par  plufieurs  bandes  prefque  toutes  tendineufes ,  qui 
s’attachent  aux  extrémités  des  apophyfes  tranfverfes  des 
fept  vertebres  fupérieures  du  dos,  &  par  plufieurs  por¬ 
tions  charnues  à  la  partie  inférieure  &  externe  des  faulfes 
côtes  auprès  de  leurs  angles.  On  trouve  à  la  partie  in¬ 
terne  de  ce  mufcle  fix  ou  fept  bandes  mufculaires  fem- 
blables  à  celles  que  l’on  remarque  au  facro-lombaire. 
Leur  direéiion  eft  auffi  de  haut  en  bas ,  &  elles  croifent 
les  autres  fibres  du  mufcle.  Leur  nombre  &  leur  arran¬ 
gement  varient  beaucoup. 

On  pourroit  en  faire  un  mufcle  particulier.  Ces  ban- 


sa  4  tOÜ 

des  mufculaires  font  attachées  fupérieürement  aux  apo-S 
'  phyfes  tranfverfcs  des  quatre  premières  vertebres  du 
dos  5  &  s’attachent  à  celles  des  inférieures. 

Le  très-long  du  dos  fert  à  étendre-  les  vertebres  aux¬ 
quelles  il  s’attache  &  à  modérer  tous  les  mouvemens  de 
l’épine. 

LONGITUDINAL.  (  fînus  )  Canal  veineux  qui  fe 
trouve  le  long  de  la  faulx  de  la  dure-mere;  il  y  en  a 
deux  ,  l’un  fupérieur -,  l’autre  inférieur*  Le  fupérieur 
eft  formé  par  l’efpace  triangulaire  que  laiffent-  entr’elles 
les  deux  lames  de  la  faulx ,  en  s’adoffant  l’une  contre 
llautre ,  &  en  s’attachant  aux  bords  de  la  gouttiereof- 
feufe  qui  fe  trouve  pratiquée  à  la  face  interne  du  co-< 
ronal ,  &  le  long  de  toute  la  future  fagittale.  Il  s’at¬ 
tache  d’une  part  au  trou-  qui  eft  devant  1’apo.phyfê 
crifta-galli ,  &  monte  en  fe  dilatant  peu  à  peu ,  pour 
le  terminer  de  l’autre  part  à  l’endroit,  où  la  dure-mere 
forme  la  tente  du  cervelet.  L’inférieur  eft  fïtué  -à  la- par¬ 
tie  inférieure  de  la  faulx  ,  près  du  corps  calleux  ,  &  va 
s’ouvrir  dans  le  quatrième  lirius ,  ou  celui  qui  reçoit  le 
finus  longitudinal  fupérieur.  On  remarque  beaucoup  de 
brides  tendineufes.,  &  de  glandes  de  Pachioni  dans  ce 
premier. 

LOUCHE.  Qui  regarde  habituellement  dë  travers} 
Les  enfans  font  fujets  à  loucher  ;,  cela- vient  de  ce  que 
les  nourrices  n’ont  pas  le  foin  de  les  tourner  du  côté 
du  jour,  quand  elles  les  couchent.  Les  enfans  en  s’é¬ 
veillant  cherchent  le  jour,  qui  leur  venant  de  biais  lëüi:- 
fait  tourner  la  vue  de  ce  côté-là  ,  &  fait  contra&er  aus 
veux  cette  habitude  vicieufe  de  regarder  mal  les  objets.. 
Voyez  Strabifme  &  Bejîcles. 

LOUP.  Ulcéré  malin,  virulent ,  chancreux ,  qui  vient 
aux  jambes ,  ronge  &  confume  les  chairs  voifines ,  com-. 
me  un  loup'  affamé ,  d’où  il  a  pris  fon  nom.  Voyez, 
Ulcéré. 

LOUPE.  Tumeur,  fouvent  emcyftée ,  &  pour  l’or-., 
dinaire ,  ronde  ou  ovale ,  plus  ou  moins  confïftante , 
lùlvant  la  matière  dont  elle  eft.  formée,  quelquefois, 
greffe ,  quelquefois  petite ,  fans  douleur ,  fans  inflaia- 


tou  îa? 

ïnation,  &  fans  changement  de  couleur  à  la  peau.  II 
y  a  tien  des  fortes  de  loupes ,  à  raifon  du  lieu  où  elles 
font  lituées ,  &  de  la  matière  qu’elles  contiennent.  Celle 
qui  eft  faite  deschair,  retient  proprement  le  nom  de 
Loupe  ,  Loupe  charnue  celle  de  la  gorge  s’appelle 
gouetre  ;  celle  qui  eft  remplie  de  grailfe  épaiffie  ,  li¬ 
pome  ;  quand  la  matière  renfermée  dans  le  Kifte  eft 
dure ,  femblable  à  du  fuif,  la  loupe  fe  nomme  Jleato- 
me ;  Yatherome  contient  une  matière  relTemblante  à  de 
la  bouillie  ;  le  Meliceris  en  contient  une  qui  a  la  cou¬ 
leur  &  la  confiftance  du  miel.  Le  fiege  de  ces  tumeurs 
font  les  glandes  fébacées  du  cuir.  Les  tuïaux  excré¬ 
teurs  de  ces  organes  venant  à  s’obftruer ,  ou  à  s’effa¬ 
cer  ,  la  màtiere  ,  qui  y  abonde  toujours  ,  diftend  lefol- 
licule  petit  à  petit ,  &  par  continuation  de  tenas ,  le  gon¬ 
fle  jufqu’à  un  volume  quelquefois  très-confidérable  ;  mais 
ces  fortes  de  tumeurs  ne  font  point  de  douleur  parce  que 
la  matière  qu’elles  renferment  eft  douce  ;  elles  gênent 
plus  par  la  compreflïon  des  vaiifeaux  voifins,  quand  elles 
ont  acquis  un  certain  volume ,  &  fouvent  l’incommo¬ 
dité  qu’elles  procurent  ,  par-là  ,  oblige  à  les  faire 
emporter. 

La  Chirurgie  emploie  quatre  moïens  pour  guérir  les 
loupes ,  1°.  la  réfolution  ;  2,0.  la  fuppuration  en  les 
ouvrant;  30.  la  ligature,  quand  la  bafe  en  eft  étroite; 
4°.  enfin  l’extirpation. 

L’on  tente  donc ,  premièrement de  réfoudre  ces  tu¬ 
meurs,  en  appliquant  delfus  des  cataplafmes  &  des  fo¬ 
mentations  émollientes  &  réfolutives  ,  faites  avec  la  gui¬ 
mauve  ,  l’ablînthe ,  l’armoife ,  la  fauge  &  la  graine  de 
genievre.  Si  la  tumeur  eft  fort  dure  ,  On  y  fera  des  li- 
nimens  avec  de  l’huile  de  lys ,  de  camomille  ,  de  lin,' 
de  limaçon ,  de  vers  de  terre  ou  de  fureau  ;  on  y  ap¬ 
pliquera  des  emplâtres  de  ciguë,  de  diabotanum,  ce¬ 
lui  de.  favon  ,  de  grenouilles ,  ayec  le  mercure  ,  &c. 
011  les  prelfe  enfuite  entre  les  doigts  avec  force ,  &  en 
pétriffant  à  plufieurs  reprifes  ,  jufqu’à  ce  que  le  faofoie 
crevé  ;  alors  on  met  deffus  des  rëfolutifs ,  &  l’humeur 
ÿenant  à  fe  reforber ,  fe  diflipe ,  avec  la  malfe ,  par  le$ 


J  2.6  L  O  tr 

voies  naturelles ,  ce  que  l’on  facilite  par  les  putgatîoft?. 

La  fuppuration  ne  fe  fait  jamais  auffi  bien  ,  &  le  pus 
dans  ces  fortes  de  tumeurs  ,  n’eft  jamais  auffi  louable, 
que  dans  les  phlegmons  qui  fuppurent  ;  l’on  ouvre  14 
tumeur  avec  un  biftouri,  on  laifle  écouler  l’humeur, 
puis  on  applique  des  fuppuratifs  qui  emportent  le  fac.  Ces 
fuppuratifs  doivent  uéceffairement  le  faire  tomber ,  fans 
quoi  il  n’y  a  point  de  guérifon  à  attendre ,  &  fouvent 
ils  font  infuffifans.  Dans  ce  cas,  au  lieu  de  fuppuratifs, 
on  fe  fert  de  remedes  cauftiques.  On  emplit  le  fac  de 
charpie,  garnie  d’ongent  rongeant,  que  l’on  renouvelle 
tous  les  jours  ,  jufqu’à  ce  que  leK-iftefoit  entièrement 
rongé  ,  &  tombe  fans  beaucoup  de  difficulté ,  ou  même 
de  lui-même. 

Quand  la  loupe  a  la  bafe  étroite ,  &  qu’il  y  a  appa¬ 
rence  qu’elle  tombera,  l’on  en  fait  la  ligature  ;  on  prend 
un  crin  de  cheval ,  ou  un  fil  de  lin  ou  de  foie ,  dont 
on  entoure  le  pédicule  de  la  loupe ,  on  le  ferre  de  plus 
en  plus,  la  tige  fé  coupe,  &  la  loupe  tombe  :  il  feroic 
plus  court  de  l’emporter  d’un  coup  de  biftouri ,  mais 
les  malades  préfèrent  fouvent  la  voie  la  plus  longue. 

Le  quatrième  moyen  de  guérir  les  loupes ,  c’eft  de 
les  extirper.  On  l’emploie  quand  les  émolliens  &  les 
réfolutifs  ont  été  impuiflans,  &  fur-tout  quand  la  bafe 
de  la  tumeur  eft  large,  &  qu’elle  eft,  comme  dit  Dio- 
nis  ,  enclavée  ,  ou  enfoncée  dans  les  chairs. 

Les  inftruments  qui  fervent  à  faire  cette  opération ,' 
font  le  fcalpel,  une  tenette  ,  la  feuille  de  mirthe  qui 
a  un  déchauffoir  à  une  de  fes  extrémités  ;  l’appareil 
confifte  en  un  ou  plufîeurs  plumaceaux,  en  une  em¬ 
plâtre,  une  comprelfe  &  un  bandage  appropriés.  On 
fait  une  incifion  longitudinale  ou  cruciale,  fuivantque 
la  loupe  eft  petite  ,  ou  grofle  ,  &  ronde  ,  à  la  peau  qui 
couvre  la  tumeur  ,  on  écarte  les  levres  de  la  peau , 
pour  empoigner  la  tumeur  avec  la  tenette,  afin  de  la 
fèparer  aifément  &  de  la  difléquer  avec  la  feuille  dé 
mirthe;  que  fi  les  filamens  qui  attachent  la  tumeur  étoient 
affez  durs  pour  que  la  feuille  de  mirthe  ne  fuffife  pas 
à  leur,  diffeélion  ,  on  couperoit  avec  le  fcalpel  ,  en  pre- 


L  U  N  IV 

>»ant  garde  cependant  d’ouvrir  le  Kifte.  La  loupe  étant 
ôtée ,  on  met  fur  la  plaie  un  plumaceau.  On  le  couvre 
de  l’emplâtre  &  de  la  comprefte ,  qu’on  doit  avoir  pré¬ 
parées  ,  &  on  allure  le  tout  par  un  bandage.  Toute 
l’adrelfe  du  Chirurgien  confifte  à  emporter  toute  la  tu¬ 
meur  &  la  matière  contenue  dans  cette  poche  ;  ainfi , 
après  là  diffeâion  de  la  loupe ,  il  ne  doit  rien  relier 
du  fac.  Cependant  fi  ,  malgré  l’attention  de  l’opérateur, 
il  en  demeuroit  quelque  choie,  on  le  confumeroit  par  le 
moyen  des  cauftiques  ,  comme  on  la  vû  ,  ei-delTus ,  dans 
le  fécond  moïen. 

LUETTE.  Petit  grain  glanduleux  qui  n’a  pas  plus 
de  volume  que  l’extrémité  du  petit  doigt  d’un  enfant , 
lequel  pend  dans  la  bouche  ,  du  milieu  de  la  doifon 
du  palais  ,  à  laquelle  il  tient ,  au  moïen  de  membra- 
branes  communes.  On  le  nomme  en  grec  fiaphyle ,  2c 
en  latin  uvula  ,  noms  qui  lignifient  grain  de  raifin ,  à 
raifon  de  fa  figure.  On  lui  conferve  aulîi  en  ftançois 
le  nom  Suvule.  La  luette  peut  avoir  beaucoup  d’u- 
fages  :  elle  diminue  le  mouvement  des  alimens  dans  la 
déglution,  &  change  leur  direction  en  faifant  couler 
parlescôtés  la  portion  qui  fe  porte  en  droite  ligne  vers  la 
glotte.  Elle  fert  à  la  voix,  qu’elle  modifie,  &verfedans 
la  bouche,  une  liqueur  propre  à  dilîoudre  les  alimens, 
&  par-là  facilite  la  digeltion. 

LUNAIRE.  On  a  donné  ce  nom  au  lêcond  os  de 
la  première  rangée  du  carpe,  parce  qu’une  de  fes  fa¬ 
cettes  eft  taillée  en  croillant.  M.  Lieutaud  l’appelle 
petit  radial ,  &  M.  WinfloW ,  pemilunaire.  La  face  de 
cet  os  ,  qui  répond  au  ràïon  ,  eft  convexe,  &  s’articule 
avec  lui ,  celle  qui  lui  eft  oppofée  eft  cave  ,  &  loge  une 
partie  de  la  tête  du  grand  os.  Il  y  en  a  une  troifiéme 
qui  eft  fémilunaire  ,  &  reçoit  le  bord  du  Scaphoïde. 
Celle  qui  eft  oppofée  eft  plate  ,  à  peu  près  triangulaire 
&  reçoit  l’os  cunéiforme.  Les  faces  externes  &  internes 
■font  petites  &  raboteufes. 

LUNAIRES.  (  Cartilages  )  Ce  font  deux  demi  cer¬ 
cles  cartilagineux  qui  fe  trouvent  dans  l’articulation  du 


LUX 

genou.  Us  augmentent  les  cavités  glénoïdcs  du  tibia,  de 
façon  que  les  condyles  du  fémur  foient  mieux  emboî¬ 
tés  ;  mais  ils  font  mobiles,  pour  faciliter  le  mouve¬ 
ment  du  fémur  lut  le  tibia. 

LUXATION.  Déplacement  d’un  ou  de  plufîeurs  os 
de  l’endroit  du  contaét  où  ils  font  naturellement.  Pont 
traiter  les  luxations ,  il  faut  avoir  une  idée  parfaite  de  la 
ftructure  des  parties  léfées  dans  cette  maladie,  connoîtte 
la  différence  de  ces  maladies,  leurs  caufes,  leurs  lignes, 
leurs  effets  &  enfin  les  moïens  d’y  remédier.  L’Anato¬ 
mie  donne  la  première  connoiffance.  Pour  les  différen¬ 
ces  des  luxations ,  elles  fe  tirent  de  la  différente  articu¬ 
lation  des  os,  du  lieu  que  l’os  occupe  étant  luxé,  des 
caufes  capables  de  le  luxer;  du  tems  qu’il  y  a  qu’il  eft 
luxé,  &  enfin  des  maladies  &  accidens  qui  accompa¬ 
gnent  la  luxation.  Les  unes  arrivent  aux  os  joints  par  ge-, 
nou;  d’autres  aux  os  joints  par  charniere,&  à  cette  efpéce 
de  luxation  on  ajoute  les  écartemens  des  futures ,  le  dé¬ 
placement  des  dents  ,  &  la  féparation  des  os  joints  par 
cartilage.  Suivant  le  lieu  que  l’os  occupe  ;  la  luxation  eft 
complttte ,  quand  l’os  eft  tout-à-fait  lorti.de  fa  cavité; 
elle  eft  incomplette ,  lorfqu’il  eft  encore  fur  le  bord,  ou 
bien  s’il  y  a  plufîeurs  têtes  &  cavités,  que  l’une  des  têtes 
fe  loge  dans  la  cavité  voifîne;  elle  eft  interne  quand  un 
os  fe  luxe  en  dedans,  externe  quand  il  fe  jette  eu  dehors; 
Supérieure  quand  il  fe  déplace  en  haut,  inférieure  quand 
il  tombe  en  bas. 

Quant  aux  caufes,  les  unes  font  internes,  les  autres 
font  externes.  Les  luxations  de  caufe  interne  arrivent  ou 
par  la  convulfion  des  mufcles,  le  relâchement  desliga- 
mens  ;  ou  par  la  paralifîe  aidée  de  la  pefanteur  du  corps 
ou  du  membre  feulement;  ou  par  les  férofités  qui  affoi- 
bliffent  les  lïgamens;  ou  par  la  lino  vie  qui  chaffe  la  tête, 
de  l’os  hors  de  fa  cavité;  ou  par  le  gonflement  de  l’os 
même,  ainfi  qu’on  le  voit  arriver  aux  rachitiques,  dans 
ceux  qui  habitent  les  marécages ,  &  dans  ceux  qui  tra-, 
vaillent  furie  plomb  ou  fur  le  mercure.  Relativement 
aux  maladies  &  accidens  qui  accompagnent  les  luxations; 


LUX  aaÿ 

■elles  font  fimpks  ,  quand  elles  ne  font  accompagnées 
d’aucune  maladie  fâcheufe,  ni  d’aucun  accident;  compc- 
fées ,  quand  il  y  a  plufieurs  os  luxés;  compliquées ,  quand 
elles  font  accompagnées  d’apofthêm  es,  defradure,  d’ul¬ 
cère,  de  plaie,  de  fièvre,  d'infomuie,  de  convulfions,  de 
paralifie,  &c.  Les  caufes  externes,  font  les  efforts,  les 
coups,  les  chutes ,  Sec. 

Toutes  les  luxations  ne  font  pas  également  dange- 
reufes.  Celles  des  charnières  le  font  plus  que  celles  des 
genoux;  la  complette  plus  que  l’incomplette  ;  celle  qui 
arrive  de  caufe  interne  fe  guérit  plus  difficilement  que 
celle  .de  caufe  externe  ;  les  vieilles  font  plus  difficiles  à 
réduire  que  les  récentes,  &  celles  qui  font  accompagnées 
de  fracture ,  d’anchilofe,  d’apoftème,  de  plaie,  d’ulcère, 
font  plus  dangereufes  que  toutes  les  autres,  parce  que 
chacune  de  ces  indifpofitions  demande  une  cure  particu¬ 
lière,  laquelle  eft  elle-même  rendue  difficile  par  la  luxa¬ 
tion  qu’elle  accompagne. 

La  cure  des  luxations  indique  trois  chofes  :  1°.  réduire 
la  luxation;  2°.  la  maintenir  dans  la  rédudion  ;  30.  cor¬ 
riger  les  accidens  préfens  &  prévenir  ceux  qui  peuvent 
arriver, 

La  réduélion  comprend  l’extenfion,  la  contre-exten- 
fion  &  la  conduite  de  l’os  dans  fa  cavité.  Voyez  Eccten- 
Jîon  Ce  Contre-Extenjîon. 

Il  y  a  des  circonftances  que  Ton  doit  obfcrver  cri  fai- 
fant  les  extenfions  &  contre  -extenfions:  1°.  il  faut  que  la 
corps  foit  retenu,  tiré  ou.  pouffé  vers  le  haut,  par  des 
forces  égales  à  celles  avec  lefquelles  le  membre  fera  tiré 
vers  le  bas,  fans  quoi  la  plus  foible  cédetoit  à  la  plus 
forte  ,  &  l’extenfion  feroit  imparfaite;  2.0.  il  faut  autant 
qu’il  eft  poffible,  que  les  forces  qui  tirent  pour  faire  l’ex- 
tenfion  &  la  contre-extenfion  ,  foient  appliquées  aux 
parties  les  plus  éloignées  de  celles  qui  font  luxées ,  fans 
quoi  elles  font  inutiles  &  fouvent  nuifibles;  par  exemple, 
fi  l’on  veut  faire  la  réduâion  de  la  luxation  du  bras  ,il  faut 
tirer  la  main  &  non  pas  le  bras;  repoufièr  ou  retenir  lecorps 
&  non  pas  l’épaule  ;  autrement  on  feroit  des  extenfions 
violentes,  qui  intérefferoient  les  ligamens.  Les  mofcles 

D.  de  Ch;  Tome  II.  I 


Î  30  LUX 

de  ces  parties  s’oppofent  trop  fortement  à  te  qu’on  les 
applique  fur  les  parties  mêmes  luxées  de  la  maniéré  que 
les  anciens  le  pratiquoient.  Cette  méthode  a  déjà  été 
:expofée  dans -le  traitement  des  fraétures;  30.  les  unes  & 
les  autres  forces  doivent  être  proportionnées  à  l’éloigne- 
tiient.de  la  tête  de  l’os,  &  à  la  force  des  mufcles  qui  les 
retiennent ,  car  il  faut  moins  de  force  pour  tirer  un  os 
vers  fa  cavité ,  quand  il  eft  au  bord ,  que  lorfqu’il  s’en  eft 
■éloigné  de  trois  ou  quatre  travers  de  doigt.  Il  faut  auffi 
tirer  avec  moins  de  force  ,  lorfqu’il  s’agit  de  réduire  le 
bras  que  quand  il  faut  réduire  la  cuiffe;  parce  que  les 
mufcles  de  la  cuiffe  font  plus  forts  que  ceux  du  bras. 
4°.  Il  faut  que  la  partie  foit  tellement  fituée ,  que  les 
mufcles  fe  trouvent  également  tendus,  fans  quoi  ceux 
qui  feroient  le  plus  en  contraction ,  feroient  trop  de  ré- 
fiàance  &  diminueroient  la’ force  de  l’extenfion,  outre 
qu’ils  pourroient  fe  déchirer  ;  50.  l’extenfion  doit  fe  faire 
peu-à-peu-&  par  degré,  de  peur  de  rortlpre  les  mufcles 
par  une  extenfion  trop  forte  &  trop  prompte;  6°.  on  doit 
préferver  les  parties  fur  lefquèlles  on  applique  les  laqs  ou 
machines  qui  tirent  ou  qui  pouffent,  pour  éviter  les  con- 
tufions',  l’excoriation ,  les  cicatrices ,  les  cautères  de  ceux 
qui  en  ont;  70.  on  doit  placer  les  laqs  le  plus  près  des 
condyles,  ou  autres  éminences  capables  de  les  retenir  ea 
leur  donnant  de  la  prife,  parce  qu’ils  glifferoient  &  ne 
feroient  d’aucun  effet  fi  on  les  plaçoit  ailleurs;  8°.  on  les 
liera  piusiort  à  ceux  qui  font  gras,  pour  s’approcher  de 
plus  près  du  folide  du  membre,  fans  quoi  la  graiffe  ferait 
©bftacle  à  là  sûreté  du  laq. 

Quand  les  laqs  qui  tirent  à  contresens  fe  font  fuffi- 
famment  éloignés  les  uns  des  autres,  c’eft  un  ligne  que 
les  èxtènfîons  font  fuffifantes;  &  comme,  lorfqu’une  par¬ 
tie  luxée  eft  en  fituation  liée  &  attachée,  prête  à  être 
étendue.,  lés  mufcles  paroiffent ,  fe  gonflent  &  lemblent 
fe  préparer  à  tirer  pour  s’oppôfér  à  l’effort  auquel  le 
malade  s’attend  de  la  part  du  Chirurgien  ou  des  machi¬ 
nes  dont  il  fe  fort,  c’eft  encore  un  ligne  que  les  exten¬ 
sions  fuffifent ,  quand  dans  l’effort  de  l’ extenfion  les  muf¬ 
cles  s’affaillènt  &  s’allongent. 


LUX  IJï 

Lorfque  l’on  reconnoît  que  les  mufcles  font  fuffifam- 
ment  allongés ,  on  conduit  l'os  dans  fa  boète  ou  cavité, 
avec  les  mains  ou  les  machines,  en  failànt  lâcher  douce¬ 
ment  ceux  qui  tirent,  afin  que  l’os  fe  replace.  Il -faut 
prendre  garde  dans  cette  conduite  à  ne  pas  abandonner 
l’os  à  toute  l’aétion  dés  mufcles.  S’il  y  a  un  rebord  carti¬ 
lagineux  à  la  cavité ,  il  peut  fe  renverfer  quand  on  lâche 
tout-à-coup  les  laqs,ce  qui  peut  c'aufer  une  anchilofe. 
Quand  même  la  vîteflédu  retour  de  l’os  ne  romproit  pas 
le  rebord,  la  tête  de  l’os  pourroit  faire  une  grande  con- 
tufîon  aux  cartilages  tant  de  la  tête  de  cet  os  même  que 
du  fonds  de  fa  cavité.  Il  eft  donc  néceflaire  de  conduire 
l’os  doucement,  au  moins  jufqu’à  ce  que  l’on  foit  alfuré 
qu’il  prend  bien  la  route  de  la  cavité. 

Lorfque  l’os  eft  rentré  dans  fa  place  on  l’y  maintient 
par  des  machines,  oudes  bandages,  qui  doivent  s’appro¬ 
prier  à  chaque  efpéce  de  luxation,  &  l’on  prévient  les 
accidens  à  venir ,  où  l’on  combat  ceux  qui  font  préfens 
par  des  faignées  ,la;diètté,  les  ëmolliens  en  cataplafmes, 
fomentations ,  linimehs ,  &c.  L’on  remue  de  tems  en 
tems  le  membre  replacé  afin  d’obvier  à  l’anchylofe  ,  &de 
difcuterles  fluides  qui  pourroient  être  épanchés  dans  la 
cavité  ou  aux  environs  de  l’os.  Il  faut  aufli  avoir  grand 
foin  que  le  membre ,  dans  là  fituation  du  malade,  ne 
foit  ni  trop  plié  ni  trop  tendu,  qu’il  foit  également 
appuié,  &  que  la  pente  n’empêche  pas  le  retour  des  li¬ 
queurs,  autrement  il  arriveroit  gonflement,  tenfion,  dé¬ 
pôt  &  abfcès,  qu’il  foit  alluré  par  la  folidité  du  lit,  ou  la 
régularité  de  l’écharpé; 

Luxation  de  la  tête. 

Il  eft  prefque  impoffible  que  la  tête  fe  luxe  d’avec  la 
première  vertebre.  La  deuxième,  la  troiliéme  &  les  au¬ 
tres  vertèbres  fe  luxent  plus  facilement  i  non  qu’elles 
foient  moins  attachées,  mais  parce  qu’elles  font  plus 
éloignées  de  la  tête,  &  qu’il  eft  clair  que  les  vertèbres  fe 
luxent  plus  aifément,  félon  qu’elles  font  plus  éloignées 
de  la  jointure  de  la  tête  ou  des  os  des  hanches.  C’eft  pour 


LUX 

cette  raifon  que  celles  des  lombes  fe  luxent  avec  plus  de 
facilité  que  les  autres.  Cependant  cela  arrive  quelquefois, 
dans  les  fufpenfions  &  autres  caufes  violentes  qui  peu¬ 
vent  déplacer  la  tête  dans  le  tems  que  les  ligamens  qui 
la  retiennent  en  fituation  font  relâchés. 

Les  lignes  de  cette  luxation  font  apparens  &  funeftes; 
ils  ne  durent  pas  long-tems  parce  que  le  malade  meurt 
par  la  comprertion ,  ou  le  déchirement  du  tronc  de  la 
moelle  épinierè ,  fi  on  ne  la  réduit  pas  promptement. 
M.  Petit  le  Chirurgien  propofe  la  maniéré  furyante  de 
faire  la  réduction  en  queftion.  On  a  deux  forts  laqs  fen¬ 
dus  par  le  milieu  de  leur  anfe  comme  deux  fcapulaires  : 
on  les  palfe  tous  les  deux  dans  le  cou,  faifant  entrer  la 
tête  dans  les  fentes.  L’un  eft  plus  long-  que  l’autre  &  le 
-plus  court  doit  fe  mettre  le  dernier.  On  les  tourne  de  fa¬ 
çon  que  les  côtés  de  la  fente  du  dernier  appliqué  appuient 
l’un  fous  le  menton ,  &  l’autre  fur  l’occiput,  on  releve  les 
chefs  le  long  des  oreilles  &  on  les  noue  fur  le  fommetde 
la  tête.  Les  deux  côtés  de  la  fente  du  deuxième  laq  ap- 

Euient  fur  les  deux  épaules  de  la  même  maniéré  que  le 
tapulaire  &  on  noue  les  deux  chefs  qui  tombent  l’un  en. 
devant,  l’autre  en  arriéré,  entre  les  deux  jambes  de  fa¬ 
çon  que  dans  l’homme  les  parties  génitales  ne  foient 
point  en  danger  d’être  meurtries.  On  couche  le  malade 
par  terre  fur  le  dos,  &  on  fixe  le  fécond  laq  à  un  point 
immobile  ;  tandis  qu’on  confie  l’autre  à  un  ferviteur  in¬ 
telligent  &  fort.  Lorfque  tout  eft  près  le  Chirurgien  fait 
faire  l’extenfion  en  ordonnant  au  ferviteur  de  tirer  fon 
laq,  &lui ,  pendant  ce  tems-Ià,  il  conforme  les  os  dépla¬ 
cés. 

L’appareil  confifte  en  une  comprefle  couverte  d’un 
défenfif  figurée  en  croix  dont  la  partie  fupèrieure  de  l’ar¬ 
bre  eft  aroftdie  &  les  deux  bras  plus  longs-  un  peu  que 
l’arbre  même.  On  l’applique  par  le  milieu  fur  la  nuque. 
Les  deux  bras  font  le  tour  du  cou.  La  partie  inférieure 
defcend  le  long  des  vertebres  du  col  jufqu’au  dos,  la 
partie  fupèrieure  s’étend  fur  l’occipital  :  le  tout  eft  con¬ 
tenu  avec  une  fronde  à  quatre  chefs.  Deux  font  le  tour 
du  col,  &  les  deux  autres  fe  réunifiant  au  front  font  le 


LUX  133 

tour  de  la  tête.  Le  centre  de  la  fronde  eft  placé:  à  la  nu¬ 
que.  On  fait  coucher  le  malade  fur  le  dos,  la  tête  fort 
haute,  appuiée  fur  un  couffin  creux  dans  fon  milieu,  & 
relevé  de  bords  fur  les  côtés,  pour  fervir  d’appui  aux 
côtés  de  la  tête ,  en  guife  de  fanqps. 

Luxation  de  la  mâchoire  inferieure. 

La  mâchoire  inférieure  fe  luxe  en  avant ,  d’un  ou  des 
deux  côtés;  elle  ne  peut  fe  luxer  en  arriéré  directement 
degauche  à  droite,  nidemême  de'droite  à  gauche.  Quand 
la  luxation  eft  des  deux  côtés  en  devant ,  la  bouche  eft 
ouverte  ,  &  le  malade  ne  peut  mâcher  ,  les  joues  font 
applaties  ;  lorfqu’on  ouvre  la  bouche  au  malade  ;  il 
fouffre  de  grandes  douleurs,  il  ne  fçauroit  articuler  ni 
parler  diftinâement,  la  falive  lui  coule  en  abondance» 
&  fort  de  la  bouche  quoiqu’il  faffe  pour  la  retenir;  dans 
ce  cas ,  qui  eft  le  plus  fâcheux  ,  la  déglutition  ne  fe 
peut  faire  ,  &  le  fond  du  gofier  refte  à  fec.  Quand 
îa  mâchoire  n’eft  luxée  que  d’un  côté,  la  bouche  n’eft 
pas  fi  ouverte  ;  le  menton  eft  tourné  du  côté  oppofé 
à  la  luxation ,  les  dents  ne  fe  rencontrent  point  vis-à-vis 
de  celles  de  la  mâchoire  fupérieure,  le  gonflement  des 
mufcles  n’eft  que  d’un  côté ,  &  tous  les  autres  lignes  s?y 
rencontrent.  Hyppocrate  dit  que  fi  l’on  ne  remet  promp¬ 
tement  la  mâchoire ,  H  arrive  une  greffe  fièvre,  affou- 
pifl’ement,  inflammation,  convulfion ,  vomiffemens  de 
matières  bilieufes ,  &  la  mort  même  le  dixiéme  jour. 

Pour  faire  la  rédu&ion  on  affied  le  malade  delà  même 
maniéré  qu’il  a  été  dit  à  l’article  fraéture..  Un  fervireur 
appuie  le  derrière  de  la  tête  du  malade  contre  fà  poitrine 
laquelle  doit  être  garnie  d’un  petit  oreiller.  Il  retient  la 
tête  avec  fes  deux  mains.,  qui  pour  cet  effet  font  mutuel¬ 
lement  jointes  par  1! entrelacement  des.  doigts  &  forte¬ 
ment  appuiées  fur  le  front  du  malade,  cette  manœuvre 
forme  la  contre-extenfion.  Cela  étant  fait,  M.  Petit  le 
Chirurgien  propofe  le  manuel  fuivant  :  le  Chirurgien 
après  avoir  garni  de  linge  fes  deux  pouces,  pour  ne  le 
point  bleffer  contre  les  dents ,  il  les  introduit  dans  la. 


134  I.U.X 

bouche  ;  l’un  à  droite  &  l’autre  à  gauche ,  il  les.  appuie 
fur  les  dernieres  dents  molaires,  le  plus  proche  qu’il  eft 
polfible  de  rarticulation.il  pouffe  en_bas  &  en  arriéré; 
en  bas  pour  allonger  les  mufcles ,  &  en  arriéré  pour  pla¬ 
cer  les  condyles  :  il  releve  le  devant  de  la  mâchoire,  en 
même  -tems  qu’il  jette  fes  pouces  dans  les  joues  le  plus 
promptement  qu’il  eft  pôffible ,  pour  n’être  point  mordu, 
ce  qui  arrivetoit  par  la  fûbite  contraâion  des  mufcles 
qui  pour  lors  ferment  a*ilitôt  la  mâchoire. 

Lo'rfque  la  luxation,  n’eft  que  d’un  côté,  on  ne  fait 
l’extenfion  &  les  autres  mouvemens,  que  du  côté  luxéi 
cette  luxation  eft  plus  difficile  à  réduire  que  la  complette 
des  deux  condyles,  pour  deux  raifons  :  la  première,  c’eft 
que  les  mufcles  ont  confervé  plus  de  force,  &  font  par 
confisquent  plus  de  réfiftance  ;  la  fécondé ,  c’eft  que  la 
mâchoire  eft  moins  ouverte,  ce  qui  ôte  le  pouvoir  de 
porter  le  pouce  aulfi  près  de  l’articulation,  qu’il  le  faut 
pour  vaincre  la  réfiftance  des  mufcles,  ce  qui  eft  le  con¬ 
traire  dans  la  luxation  des  deux  côtés. 

Tout ,  l’appareil  eônlïfte  en  un  fimple  défenfif,  une 
compreffe  à  quatre  chefs  croifés  qui  s’attachent  au  bon-  * 
net.  Voyez  Fraüure  de  la  mâchoire  inférieure  ,  à  l’article 
Fratture. 

Luxation  de  la  clavicule . 

La  clavicule  peut  fe  luxer  dans  fes,  articulations.  La 
luxation  la  plus  facile ,  eft  celle  de  l’articulation  du  fier- 
num,  parce  quelle  éffi  plus  mobile  que  l’autre,  &  que  fa 
tête  eft  plus  greffe  que  la  cavité  qui  la  reçoit  n’eft  pro¬ 
fonde.  Elle  fe  déplace  en  arriéré  ou  en  devant  :  quand 
elle  Te  jette  en  arriéré  la  clavicule  s’approche  de  la  trac- 
chée  artère;  quand  elle  fe  luxe  en  devant  elle  déborde  &. 
furpaffe  le  fternum.  La  première  eft  rare ,  celle-ci  fe  fait 
beaucoup  plus  fréquemment.  On  les  reconnoît  l’une  SC: 
l’autre  avec  facilité;  la  première  fe  décéle  par  renfonce¬ 
ment  qui  fe  remarque  alors  au  lieu  d’où  la  clavicule  eft 

Îartie;  &  la  fécondé  par  l’éminence  quiparoît  en  dehors, 
fes  accidens  de  la  première  font  fâcheux,  quand  elle  eft 


LUX  ïtf 

éomplette ,  parce  que  la  clavicule  comprime  la  trachée, 
i’efophage,  la  carotide  &  la  jugulaire,  ce  qui  la  rend 
auffi  plus  difficile  à  réduire  que  l’autre. 

La  clavicule  fe  remet  plus  aifément  en  place  qu’eHc 
ne  s'y  contient.Ppur  la  réduire ,  on  place  le  malade  de  la 
même  façon  qu’il  eft  dit  à  l’article  FraBqre ,  l’extenfion 
&  contre-extenfîon  fe  font  de  même  auffi,  par  le  moi en 
d’un  ferviteur  qui  retire  les  épaules  en  arriéré ,  tandis 
que  1’Opératenr  fait  en  devant  la  conformation. 

Cette  luxation  eft  une  de  celles  de  caufe  externe  qui  a 
plus  befoin  de  bandage  pour  la  contenir ,  parce  que  la 
tête  de  la  clavicule  eft  plus  grande  que  la  cavité  du  fter- 
num  n’èft  profonde  ;  &  que  d’ailleurs  cette  cavité  n’a 
point  de  rebord  cartilagineux  pour  la.  retenir.  Dans  la 
luxation  en  arriéré  ,  il  faut  faire  le  huit  en  chiffre  décrit 
â  l’article'iFra^/'Cj  lequel  tire  les  épaules  en  arriéré,  ce 
qui  fait  avancer  le  bout  de  la  clavicule  en  devant.  Ce 
bandage  ne  doit  avoir  que  trois  ou  quatre  tours  ,  &  doit 
êtrefaitde  maniéré  que  lapartie  malade  foit  à  découvert. 
C’ eft  l’Aide  du  Chirurgien  qui  doit.l’appliquer  ,  tandis  que 
l’Opérateur  le  dirige  &  maintient  en  fituation.  l’os  qu’il 
a  réduit.  Il  garnit  enfuite  renfoncement  qui  eft  derrière  ' 
la  tête  de  la  clavicule ,  avec  des  compreffes  graduées,  ou 
ce  q.ui  revient  au  même  avec  de  la  charpie  trempée  dans, 
du  blanc  d’œuf  battu  avec  de  l’alun.  On  en  remplit  toute 
la  falierp  y_Sç  quand  tout  eft  au  niveau  du  fternum ,  &  de 
la  clavicule.  On  appliquetrois  compreffes,  deux  çroifées, 

■  &  unequiles  recouvre  toutes  deux.  On  fait  par-deffus,  le 
bandage  appelleriez  defiendant,  dont  les  .doloires  &  la 
plupart  des  croifés  paffentfur  la  partie,  malade,  pour  la 
maintenir  dans  fon  lieu. 

Quand  la  clavicule  fe  luxe  fous  l’acromion ,  après  avoir 
fait  la  rédnétion,  on  applique  une  compreffe  épaiffe  au-, 
deffous  du  bout  de  la  clavicule  ;  une  ieconde  ,  de  même 
épaiffeur  fur  l’acromion,  &  une  troifiéme  qui  enveloppe 
.  les  deux  premières  &  le  moignon  de  l’épaule;  puis. avec 
une  bande  de  cinq  aunes  de  long  fur  deux  ou  trois  doigts  .. 
de  large ,  comme  dans  la  luxation  précédente  ,  on  fait  le 
fpica  qjcendarit  de  même  que  dans  la  luxation  du  bras,. 


Dans  tous  les  cas  on  met  le  bras  en  écharpe  pour  le  fou- 
tenir  ,  &  pour  maintenir  la  clavicule  dans  l’état  d’immo¬ 
bilité  où  on  vient  dç  la  mettre  parle  moïenxdu  ban¬ 
dage. 

Luxation  des  vertébrés. 


Il  eft  bien  difficile,  pour  ne  pas  dire  impoffible  qu’il 
arrive  luxation  complette  aux  vertebres ,  que  le  malade 
ne  meure  fur  le  champ  ou  très-peu  de  rems  après;  les  lu¬ 
xations  qui-fe  rencontrent  quelquefois  font  prefque  tou¬ 
jours  incomplettes.  On  appelle  luxation  complette  des 
vertebres  celle  dans  laquelle  l’os  luxé  ne  touche  plus  à 
l’os  auquel  il  étoit  joint  par  les  endroits  qui  faifoient  fa 
jondion.  Gomme  dans  les  luxations  ordinaires  les  vertè¬ 
bres  fe  touchent  toujours  par  la  plus  grande  partie  de 
leur  corps ,  de  maniéré  qu’elles  ne  fe  luxent  entièrement 
que  par  leurs  apophyfes  obliques  ,-èès  luxations  font  tou¬ 
jours  incomplettes.  On  voit  même  tous  les  jours  que  les 
deux  apophyfes  obliques  ne  fe  luxent  pas  toujours  en- 
fëmble  également,  une  feuie  peut  fortir  de  fon  lieu,' 
pendant  que  l’autre  relie  prefque  toujours  dans  fa  place, - 

Quand  on-dit  qu’il  y  a  luxation  d’une,  de  deux,  de : 
trois  vertebres,  cela  doit  être  entendu  d’une  certaine  ma¬ 
niéré  :  15,  par  exemple  ,  la  première  vertebre  des  lombes, 
eft  luxée  d’avec  la  derniere  du  dos,  &  que  la  derniere ; 
dés  lombes  le  foit  d’avec  la  première  de  l’os  factum,  on 
ne  doit  point  dire  que  les  cinq  vertebres  des  lombes  font 
luxées,  comme  s’exprime  le  commun  des  hommes  fans 
raifon;  les  trois  vertebres  qui  fe  trouvent  entre  la  pre¬ 
mière  &  la  cinquième ,  né  font  point  luxées.  Il  n’y  a  que 
la  première  &  la  derniere.  Une  vertebre  peut  encore 
être  luxée  par  en  haut  feulement ,  ou  bien  par  en  bas, 
ou  par  les  deux  enfemble,  Mais  cette  dernière  luxation 
eft  rare.  '  - 

Les  lignes  de  la  luxation  des  vertebres  font  la  figure 
çGntr-efaite  de  tout  le  corps,  la  difficulté  &  quelquefois 
l’impoffibilité  de  marcher,  l’ engourdi  lie  m  e  ut  dans  les 
parties  qui  font  au-deflous  de  la  luxation,  d’où  il  s’enfuit 
fut  le  çhamp,  ou  quelque  tçjns  après  paialilîç  aux  çxtrç* 


LUX  137 

mités  inférieures;  le  ventre  devient  pareffeux,  les  urines 
font  retenues  dans  les  premiers  jours,  &  fortent  involon¬ 
tairement  dans  la  fuite  3.  alors  la  gangrène  furvient ,  &  la 
mort  n’eft  pas  éloignée.  La  gangrène  attaque  première¬ 
ment  l’endroit  qui  répond  aux  apophyfes  épineufes,  les 
épines  des  os  des  hanches,  la  peau  qui  recouvre  le  grand 
throcanter;  le  coccyx,  la  pointe  des  feffes,  &  tous  ceux 
fur  lefquels  le  malade  s’appuie  quelque  tems.  Quand  l’a- 
pophyfe  oblique  du  côté  droit  eft  luxée ,  l’épine  fe  plie  à 
gauche,  le  malade  fent  de  grandes  douleurs,  fi  on  plie  le 
corps  du  côté  quJil  panches  &  il  eft  foulagé,  fi  on  le 
pouffe  du  côté  de  la  luxation.  Quand  au  contraire  c’eft 
l’apophyfedu  côtégauchequi  eft  luxée,  le  corps  panche  à 
droite,  fouffre  quand  on  le  plie  du  côté  qu’il  incline,  Sc 
fe  fent  foulagé  fi  on  le  pouffe  du  côté  oppofé. 

Les  luxations  des  vertebres  du  col  &  du  dos  font  plus 
dangereüfes  que  celle  des  vertebres  des  lombes;  parce  qu’il 
faut  un  plus  grand  effort  pour  les  luxer,  &  que  quand  elles 
font  déplacées ,  elles  compriment  une-  grande  étendue 
de  moelle  épiniere  ,  ce  qui  éft  le  contraire  dans  la  luxa¬ 
tion  des  vertebres  des  lombes.  Ainfi  dans  le  déplacement 
des  vertebres  du  cou,  il  y  a  plus  de  parties  paralytiques, 
que  dans  celui  des  fuivantes.  La  luxation  de  deux  ou 
trois  de  cés  os  eft  plus  fâcheufe  que  celle  d’un  feul,  parce 
que  la  moëlle  fe  trouve  comprimée  en  plus  d’endroits , 
ou  dans  une  plus  grande  étendue.  Il  eft  plus  aifé  de  ré¬ 
duire  celle  de  deux  apophyfes  obliques  que  celle  ou  il 
n?y  en  a  qu’une  de  luxée ,  &  fi  l’on  ne  réduit  point  la  lu¬ 
xation  des  vertebres  en  général,  le  malade  meurt  infail¬ 
liblement;  quoique  il  ne  laiffe  pas  de  paier  tribut  à  la  na¬ 
ture  même  après  qu’on  l’a  réduite  ,  lorfqu’on  a  trop  tardé 
à  le  faire,  parce  qu’il  s’eft  fait  des  dépôts,  &  que  la 
mpëlle  a  été  trop  long-tems  comprimée:  quelque  difficile 
que  foit  à  réduire  la  luxation  incomplette,  elle  eft  toute- 
.fois  moins  dangereufe  que  la  complette,  puifque  dans 
l’une  la  moelle  eft  moins  comprimée  que  dans  l’autre. 

Pour  réduire  les  vertebres  luxées,  il  faut  coucher  le 
pialade  fur  le  ventre  en  travers  fur  un  lit  de  trois  pieds  ~ 
fie  large  ,  que  Ton  aura  garni  d’un  gros  drap  roulé  ça 


138  -LDX 

forme  de  traverfin  ;  ce  drap  fera  placé  félon  la  longueur 
du  lit;  fur  le  drap  011  appuiera  le  ventre  du  malade  vis-à- 
vis  la  vertebre  démife,  deux  aides,  appuieront,  l’un  lut 
la  partie  fupérieure  de  l’épine  ?  près  la  rapine  du  cou  , 
l’autre  fur  l’os  factum ,  pour  faire  plier  l’épine ,  l’Opéra* 
leur  enfuite  prefTera  fur  la  vertebre  luxée  ,  c’eft-à-dire, 
fur  celle  qui  elt  immédiatement  au-de/Tous  du  lieu  le 
plus  éminent  de  la  tumeur  qui  paroît  :  il  faut  en  même 
teins  relever  la  partie  du  tronc  qui  eft  du  côté  de  la. 
tête,  Si  la  vertebre  fe  réduit.. 

Cette  méthode  eft  fimple  &  eft  de  M.  Petit  le  Chi¬ 
rurgien  qui  blâme  &.  condamne  entièrement  toutes  lés. 
méthodes,  où  l’on  emploie  les  traclions.,  les  leviers,  les. 
rouleaux,  les  prefloirs,  qui  font  félon  lui  pour  le  moins 
inutiles.  Les  Chirurgiens  modernes  réçommandent  de  fe 
fervir  d’un  tonneau  au  lieu  de  lit ,  ou  du  cul  d’un  chau¬ 
dron  fur  lequel  on  couche  1e  malade  en  travers,  deux 
aides  appuians  fur  le  deux  bouts  dp  corps  comme  dans.la 
méthode  de  M.  Petit. ,  tandis  que  l’Opérateur  eflaie  de 
conformer  les  os  démis ,  ce  qui  réullit  de  même  &  peut 
par  conléquent  être  mis  en  ulage.. 

Quand  la  luxation  eft.  réduite ,  il  faut  appliquer  fur 
toute  l’épine  de  grandes  comprefies  trempées  dans  l’eau- 
de-vie  aromatique,  ou  dans  L’elprit-de-vin;  on  fera  fur 
le  ventre  &  aux  endroits  où  il.  y  aura  paralyfte  &engour- 
d.ilfement  des  frictions  légères  ,  on  y  appliquera  des  lin¬ 
ges  chauds,  fouvent  renouvellés.  On  retient  les  com- 
preffes  par  le  bandage  du  corps  foutenu  du.  fçapulaire. , 
Le  malade  fera  couché  fur  le  dos,  dans  un  lit  égal.  On. 
le  faignera  &  on  lui  fera  obferver  un.  régime  exaéL 

,  Luxation  du  coccyx. 

Le  coccyx  fe  luxe  en  dehors  &  en  dedans.  La  luxation 
en  dehors  n’arrive  que  dans  les  açcouçhemens  laborieux, 
où  l’enfant  refte  long-tems  au  paflage.  Dans  ce  cas,  les 
cartilages  &  les  ligamens  qui  joignent  le  coccyx  perdent, 
leur  refl'ort  par  la  longue  diftradion  que  la  tête  de  l'en¬ 
fant  forme  fur  cet  os,  &  la  matrice  venant  enfin  à,  fe 


LUX  339 

contracter  avec  plus  de  force  ainfî  que  le  diaphragme  & 
les  mufcles  du  bas-ventre,  il  fe  trouve  jette  eu  dehors 
fans  pouvoir  revenir  fur  lui-même  &  fe  remettre  en 
place.  La  luxation  en  dedans  arrive  par  des  efforts  con¬ 
traires.  Des  chutes ,  des  Coups,  des preflions fur  cette  par¬ 
tie  l’occafionnent.  On  reconnoît  l’une  &  l’autre  efpéce 
aux  accidens  qui  l’accompagnent.  Une  pefanteur  au  fon¬ 
dement,  une  douleur  confidérable  qui  fe  fait  particulié* 
rement  fentir  quand  le  malade  urine,  quand  il  remue 
les  cuiffes,  &  qu’il  va  à  la  felle  ,  quand  il  touffe,  crache, 
mouche  ou  éternue ,  font  les  lignes  de  cette  luxation. 

Dans  cette  maladie  la  douleur  fubfifte  long-tems,  mais 
fans  danger ,  à  moins  que  le  fujet  në  foit  cacochyme ,  & 
que  les  mauvaifes  qualités  des  humeurs  ne  caufent  des 
défbrdres  que  la  feule  luxation  ne  peut  produire. 

Pour  réduire  le  coccyx  luxé  en  dehors ,  il  ne  faut 
que  le  pouffer  en  dedans  avec  le  pouce,  St  le  tenir  en 
fituation  avec  des  compreffes  graduées ,  que  l’on  con¬ 
tient,  au  moïen  du  bandage  en  T,  qu’il  faut  placer 
de  maniéré  que  le  malade  puiffe  aller  à  la  felle ,  St 
uriner  fans  lever  l’appareil.  Les  médicamens  fpiritueux 
font  très-convenables  ,  l’eau-de-vie  camphrée  ,  l’efprit 
de  vin  St  les  eaux  diftiliées  de  lavande  ,  de  romarin, 
Stc.  Les  décodions  de  ces  plantes  font  préférables  ,  St 
il  faut  éviter  les  huiles  que  quelques-uns  emploient , 
lefquelles  font  naître  des  démangeaifons  &  fouvent  l’é— 
réfipele.'Pour  réduire  la  luxation  en  dedans,  on  trempe 
le  doigt  index  dans  un  Corps  gras  fondu  ,  tel  que  l’huile 
ou  le  beurre  frais,  &  on  l’introduit  dans  l’anus,  aufli 
avant  qu’il  eftnéceffaire,  pour  paffer  au-delà  du  bout  du 
coccyx,  afin  de  le  relever.  On  applique  les  mêmes 
xemedes  (  mais  on  ne  fait  qu’un  fimple  contentif  lâche, 
de  peur  d’exciter  la  compreffion  fut  la  partie  malade. 
Le  bleffé  garde  le  lit  fur  un  bourlet ,  pendant  toute  la 
curation  ;  ou  s’il  fe  leve,  il  faut  qu’il  Ibit  'aflis  fur  une 
chaife  percée-,  de  façon  que  rien  ne  porte  fur  le  coc¬ 
cyx;  car  cela  çauferoit  douleur ,  St  peut-être  un  nouveau 

déplacement, 


LUX 


Ï40 

Luxation  des  cotes. 

la  luxation  des  côtes  eft  ttès-rare  ,  &  quand  elle  ar¬ 
rive  ,  elle  fe  fait  principalement  en  dedans.  La  plevre 
alors  &  le  poumon  font  gênés.  Les  douleurs  font  aigues, 
les  parties  s’enflamment.  Le  malade  a  une  difficulté  de 
refpirèr,  comme  dans  lapleurélîe,  il  touffe  ,  &  la  forme 
extérieure  des  côtes  eft  changée.  Il  faut ,  pour  les  ré¬ 
duire,  fe  comporter  à  peu  près  de  la  maniéré  qu’on  a 
agi  dans  la  fraéfure  de  ces  mêmes  parties,  Si  les  douces 
tentives  ne  réufliffoient  point,  il  faudroit  couper  la  peau 
&  les  chairs  vis-à-vis  les  os  démis ,  les  découvrir ,  & 
avec  les  doigts  on  des  pincettes  ,  les  remettre  à  leur 
place  s  c’eft  le  eonfeil  que  donne  M.  Heifter  en  pareil 
cas.  On  faigne  au  refte  le  malade  plus  ou  moins  félon 
le  befoin ,  &  on  applique  fur  l’endroit  de  la  luxation 
les  compreffes  ordinaires  qui  fe  foutienwent  au  moïen 
du  bandage  du  corps  Sc  du  fcapulaire. 

Luxation  du  bras. 

Le  bras  fe  luxe  fous  l’aiffelle  ,  en  devant  ,  direde- 
tement  en  bas ,  en  dehors  ;  mais  il  ne  peut  jamais  fe 
luxer  direélement  en  haut,  fans  qu’il  y  ait  fradure  de 
l’acromion  &  de  la  clavicule.  Quand  l’os  fort  par  la  ! 
partie  externe,  il  fe  loge  fous  l’épine  de  l’omoplate  à 
la  racine  de  l’acromion.  Quand  il  fort  par  dedans,  il 
fe  place  ou  fous  le  peétoral ,  entre  l’apophyfe  coracoïde , 
&  la  clavicule  ,  ce  qui  arrive  difficilement  ;  ou  bien  fous 
l’aiffelle,  ce  qui  arrive  beaucoup  plus  fréquemment.! 
Le  bras,  d’ailleurs,  ne  fe  luxe  jamais  que  quand  il  eft 
écarté  de  la  poitrine,  &  c’eft  ce  qui  arrive  toujours  J 
quand  on  fait  quelque  mouvement  pour  fe  retenir  dans  ; 
les  chutes. 

On  connoît  que  l’humerus  eft  luxé  direéiement  en  I 
bas ,  fur  la  côte  inférieure  de  l’omoplate  ,  lorfque  le  j 
bras  eft  plus  long  ;  que  l’avant-bras  eft  étendu,  &  que 
tout  le  bras  eft  un  peu  élevé.  Le  malade  fent  de  la  dou- 


LUX  141 

leur  quand  on  lui  baille  le  bras  ;  &  il  eft  foulage 
quand  on  le  leve  un  peu  ;  il  en  refient  de  même,  quand 
on  lui  plie  l’avant-bras  ,  &  on  le  foulage  quand  on  l’é¬ 
tend.  Les  lignes  qui  annoncent  que  la  luxation  eft  en- 
dehors  ,  font  ceux-ci  :  le  bras  eft  approché  de  la  poi¬ 
trine  ,  parce  que  le  mufcle  coracoïdien  &  le  pedoral 
font  tendus.  Le  malade  louffre  quand  il  éloigne  le  bras 
de  la  poitrine  ;  quelquefois  le  bras  eft  plus  long  ,  quel¬ 
quefois  il  eft  plus  court,  ce  qui  varie  ,  félon  que  l’os 
s’éloigne  plus  ou  moins  de  la  cavité  glenoïde  de  l’œ. 
moplate.  Quand  le  bras  eft  luxé  èn-dedans ,  fous  l’ait 
Telle ,  on  trouve  une  cavité  au-delîous  de  l’acromion  , 
&  cette  partie  de  l’omoplate  paroît  plus  éminente.  Il 
y  a  une  groffeur  fous  l’ailTelle  ,  le  bras  eft  un  peu  élevé 
&  écarté  du  corps  ,  le  coude  eft  un  peu  fléchi  &  s’é¬ 
tend  avec  douleur  ;  le  malade  fouffre  beaucoup  quand 
on  approche  le  bras  de  la  poitrine  :  quelquefois  cette 
partie  eft  plus  longue ,  mais  fouvent  elle  eft  plus  courte. 
Lors  enfin  que  la  tête  de  l’humérus  s’eft  jettée  en  de¬ 
vant,  elle  fe  trouve  placée  fous  le  grand  pectoral,  2c 
fur  le  grand  dentelé,  dans  l’efpace  qui  eft  entre  l’apo- 
phyfe  coracoïde  &  la  clavicule.  Le  bras  n’eft  pas  beau¬ 
coup  plus  courts  l’avant-bras  eft  peu  fléchi;  le  coude 
eft  un  peu  plus  écarté  de  la  poitrine  que  dans  la  lu¬ 
xation  en-delfous  ;  le  bras  eft  moins  relevé  ;  il  y  a  une 
éminence  fous  le  peétoral ,  entre  la  clavicule  &  l’apo- 
phyfe  coracoïde.  Cette  apophyfe  eft  effacée  ,  c’eft- 
à-dire  ,  ne  peut  être  apperçue  au  toucher ,  même 
dans  les  fujets ,  maigres.  L’enfoncement  de  deflous 
l’acromion  eft  moins  fenfible  que  dans  la  luxation  en 
deflous  ,  l’acromion  faillit  moins  en  dehors  ;  quand  oa 
approche  le  coude  de  la  poitrine  ,  le  malade  fouffre,  & 
il  eft  foulagé  quand  on  l’en  éloigne  un  peu. 

Pour  réduire  l’os  dii  bras,  en  quelque  lieu  que  fe 
foit  logée  fa  tête  ,  il  faut  faite  affeoir  le  malade  fur  une 
chaife  un  peu  haute  de  fiége ,  afin  que  le  bras  malade 
foit  à  portée ,  pour  qu’on  y  puiflé  faire  i’extenfion  & 
la  çontre-extenfion.  Il  y  a  plufieurs  rnoïens  de  faire  ces 
deux  opérations  s  mais  nous  n’allons  décrire  que  ceux 


Î42.  L  Ü  2C 

’  qui  font  eu  ufage  &  le  plus  umverfellemènt  adoptés; 
faifant  connoître  le  bon  &  le  mauvais  que  les  mejU 
leurs  Auteurs  y  ont  trouvé. 

La  première  méthode  ,  fuivant  laquelle  on  faifoit 
l’extenfîon  &  la  contre-extenfîon ,  eft  celle  qui  n’em- 
ployoit  que  les  mains  :  on  plaçoit  un  aide  qui  droit  le 
bras  au-deiïus  des  deux  condyles  du  poignet ,  en  tenant 
fermement  l’avant-bras  ;  un  autre  aide  retenoit  lé  corps 
&  le  retiroit,  pour  qu’il  ne  fuivît  point  ceux,  qui  tirent 
le  bras  ;  cela  faifoit  l’extenfion  &  la  contre-extenfîon, 
Le  Chirurgien ,  placé  en  dehors  du  bras  ,  avoit  une  fer. 
viette  nouée  à  fon  cou,  dans  l’anfe  de  laquelle  le  bras 
du  malade  étoit  paffé ,  jufqu’au-deilus  de  la  partie  moi'en. 
ne,  &  fes  deux  mains  appliquées  à  la  .partie  fupérieure 
du  bras,  près  de  l’épaule  ,  afin  qu’étant  attentif  à  ob. 
lerver  la  quantité  de  l’extenlîon  ,  il  pût  avec  fes  mains  Sc 
laferviette  qu’il  relevoit  avec  fon  cou,  conduire  la  tête 
de  l’os  dans  fa  cavité ,  lorfque  l’extenfîon  étoit  fuffi- 
fante. 

Cette  méthode  eft  des  meilleures  qu’il  y  ait,  &  rien 
n’y  eft  contraire  aux  régies,  linon  la  maniéré  de  faire 
l’extenfion  &•  la  contre-extenfîon.  Dans  ce  cas  on  doit 
fuivre  la  méthode  nouvelle  de  MM.  Fabre  &  Dupouy, 
fixer  le  corps  &  étendre  l’avant-bras ,  ce  qui  rend  le 
replacement  beaucoup  plus  aifé.  La  force  ,  n’eft  pas 
toujours  fuffilànte ,  à  moins  que  ce  ne  foit  dans  les 
jeunes  gens ,  ou  dans  quelqu’autre  fujet  foible  &  dé- 
bile  .Cette  méthode  donc  fuffit  ,  &il  convient  toujours  de, 
l’empîoïer  préférablement  à  toute  autre. 

Il  y  en  a  qui  -,  fuivant  une  fécondé  méthode ,  alîujet- 
tilTent  le  corps  en  un  lieu  fixe,  puis  paffant  le  bras 
.luxé  entre  leurs  jambes,  le  font  tirer  par  quelque  fer- 
viteur  robufte ,  &  quand  l’exteafion  eft  fujfifante ,  ils 
embraflent  la  partie  fupérieure  du  -bras ,  près  de  l’aif- 
felle ,  pour  le  relever  &  le  placer  en  fon  lieu  naturel. 
Cette  méthode,  avec  le  défaut  de  la  première  ,  en  a  un 
bien  plus  grand  encore,  qui  eft  que  le  bras  étant paifé 
entre  les  jambes,  il  eft  baiffé  ,  Si  les  mufcles  releveuis 
font  par  conféquent  tendus ,  ce  qui  fait  un  obftade  à 


LUX  *43 

la  réduction  ,  &  caufe  de  la  douleur  au  malade.  Cette 
remarque  eft  de  M.  Petit  le  Chirurgien. 

La  troifîéme  méthode  emploie  l’échelle  &  là  porté: 
ceux  qui  la  mettent  en  ufage  garniffent ,  avec  un  drap 
plié  en  douze  ou  quinze  doubles,  le  bâton  de  l’échelle 
ou  le  deffus  de  la  .porte  qui  doit  fervir  de  point  d’ap¬ 
pui  au  bras  fous  l’aiffelle.  On  fait  monter  le  malade 
fur  une  chaife  ,  ou  tabouret  convenable ,  pour  que  fou 
ailfelle  foit  à  la  hauteur  de  la  porte  ou  de  l’échelon 
garni  du  drap  ,  pour  lors  le  Chirurgien  monte  fur  quel¬ 
que  chôfe  qui  foit  ftable ,  Se  plus  exhauffée  que  le  ta¬ 
bouret  ,  fur  lequel  eft  monté  le  malade ,  afin  d’être  a 
portée  de  le  fervir  utilement  de  fes  mains.  Il  fait  paffer 
le  bras  démis  par-deflûs  la  porte  ou  l’échelon ,  il  le  fait 
tenir  ferme  par  deux  ou  trois  perfonnes  qui  le  tirent 
en  approchant  de  la  porte  ,  enfuite  il  met  fes  mains  fur 
la  partie  malade ,  pour  obferyer  &  être  attentif  à  ce 
qui  s’y  palfe.  Il  fait  retirer  le  tabouret  de  deffoüs  les 
pieds  du  malade  ,  &  le  corps  abandonné  à  fon  propre 
poids,  fait  la  contre-extenfion ,  pendant  que  ceux  qui 
tirent  le  bras  de  l’autre  côté  de  la  porte  font  l’exten- 
fion.  Ceux  qui  fuivent  cette  méthode  difent  que  la  ré¬ 
duction  eft  faite ,  quand  le  bras ,  la  porte  &  le  corps 
forment  trois  lignes  parallèles  mais  fuivant  les  bons 
Praticiens  ,  elle  eft  pernicieufe.  M.  Petit,  le  Chirur¬ 
gien  ,  la  condamne  fur-tout ,  &  raconte  qu’il  a  été  té¬ 
moin  de  maints  fâcheux  accidens  dépendàns  de  cette  ma¬ 
nœuvre  ,  tels  que  des  contufions  profondes  fur  les  cô¬ 
tes  &  fous  l’aiflelle  ,  le  tronc  de  l'artère  brachiale  ou¬ 
vert  ,  qu’il  a  vû  caufer  une  tumeur  anevrifmale  très-  1 
greffe ,  dont  le  malade  mourut  ;  d’autrefois  il  a  vû  caf- 
fer  l’os  du  bras  près  de  fon  cou  par  les  efforts  que  fi¬ 
rent  ceux  qui  vouloicnt  faire  la  réduâion  avec  l’é¬ 
chelle. 

Hyppocrate  ,  dans  cette  efpece  de  luxation  ,  em- 
plûioit  fon  ambi  ,  mais  on  peut  voir  les  défauts  de 
cette  machine  à  l’article  Ambi.  M.  Petit ,  pour  parer 
aux  inconvéniens  de  ces  méthodes,  inventa  la  machine 
que  nous  avons  décrite  fous  le  nom  S  Ambi  de  M. 


34 4  LUX 

Petit;  ,mais  ces  machines  font  embataffantes ,  &  ne 
font  pas  non  plus  fans  inconvéniens.  Il  paroît  plus  fage 
de  s’en  tenir  à  la  première  maniéré ,  jufqu’à  ce  qu’on 
ait  trouvé  un  nouveau  moïen  plus  ailé  &  qui  ait  au 
moins  les  mêmes  avantages. 

Après  la  réduétion  du  bras ,  on  applique  l’appareil, 
tandis  qu’un  aide  contient,  de  fes  mains,  la  partie  qui 
a  fouffert  luxation.  On  commence  par  appliquer  une 
compreffe  longue ,  trempée  dans  l’eau  vulnéraire ,  fon 
milieu  fous  l’aiffelle  ,  &  les  deux  chefs  viennent  fe  croi¬ 
ser  &  fe  réunir  fur  le  haut  de  l’acromion  pour  enve¬ 
lopper  l’épaule  ;  on  en  met  une  fécondé  ,  coupée  en 
demi-croix  de  malthe ,  laquelle  recouvre  le  tout  ;  on 
en  place  une  troifiéme  fous  l’ailfelle,  &  on  forme  avec 
une  bande  de  trois  aunes  ou  trois  aunes  &  demie  de 
long ,  fur  deux  doigts  de  large  ,  une  efpece  de  fpica 
autour  de  l’épaule.  On  pofe  enfuite  une  compreffe  en 
fronde  au-deffous  du  bandage  ,  pour  envelopper  le  bras 
&  le  coude  ,  &  on  la  retient  par  une  bande  de  lon¬ 
gueur  fuffifante  pour  faire  des  doloires  autour  du  bras, 
&  un  huit  de  chiffre  paffant  du  bras  à  l’avant-bras,  puis 
de  l’avant-bras  au  bras.  On  mettra  dans  la  main  du  ma¬ 
lade  une  pelotte.  On  peut  tremper  tout  l’appareil  avant, 
de  l’appliquer  ,  dans  l’eau  vulnéraire  ,  ou  dans  l’eau-de- 
vie  aîumineufe ,  ou  l’en  imbiber  après.  On  enveloppe 
&  on  foutient  la  main ,  l’avant -bras  &  le  bras  par  une 
une  écharpe  ,  laquelle  fera  faite  avec  une  ferviette  fine 
qui  aura  au  moins  deux  tiers  de  long  &  deux  tiers  de  lar¬ 
ge  ;  elle  fera  pliée  d’un  angle  à  l’autre  par  une  diago¬ 
nale  ,  qui  laiffera  à  cette  ferviette  la  figure  d’un  trian¬ 
gle  s  on  paffera  cette  ferviette,  ainfi  pliée,  entre  le 
bras  &  la  poitrine  du  malade  ,  de  maniéré  que  l’an¬ 
gle  droit  fe  trouve  fous  le  coude,  &  le  grand  côté  du 
triangle  fous  la  main.  Des  deux  angles  aigus ,  l’un  fera 
paffé  fur  l’épaule  droite,  &  l’autre  en  remontant,  & 
recouvrant  l’avant-bras ,  paffera  fur  l’épaule  gauche  , 
pour  aller  joindre  celui  que  l’on  a  fait  paffer  fur  l’é¬ 
paule  droite.  On  les  coud  enfemble,  pour  les  arrêter, 
a  la  hauteur  convenable ,  enfuite  on  prendra  à  l’endroit 


L  U  £  Ï4S 

2u  éàiidë  j  les  deux  angles"  de  la  fcivietté,  on  tes  fé- 
pâiei*  en  trràtit  f’kn'gfe  éürefne'  éif  deVa"nt ,  air  côté  de 
ta1  ï&ÿûàij  &  éA  tirant  fkiVglé  inténVé;pS:ï  dWrifére ,  de  lotie 
que  le  girôs  de.  fâva'nt-b'rkk  fe  trouvé-  preFqtie  au  cen¬ 
tre  delà  férVretié  XréSàtSyétt  repliera'  ces  deuS  angles , 
l’un  qui  eft  eir  devant' ,  parr-d'e/foUs  la'  main',  &  l’autre 
qûî  èft  derrière-  pàr-deffbus  l;e  liras  ,  on  lés' âtta'chïi-a:  en- 
femblc  ,  &  avec  le  co'rps  de  l'écharpe,  par  le  moïeü 
d’un'e  forte  épingle.  €e;ttë  échârpë'  éft  la  plus' conve¬ 
nable  ,  parce  qu’elle  enveloppé  tout  le  membre  ,  depuis 
l’épaule  juf qu’au  bout  des  doigts;  '  par-là  on  ne  rifque 
point  que  le  malade  agiffe  imprüdemnierft  ,  ni'  qu’il 
dëràrig'e  fon  appareil  ;  Cbmitie  cela'  ti’âri'ive  que  trop 
fôuvent. 

Luxation  de  C avant-bras  d’avec  l’hûrrierus. 

Favant-bras  fe-ftfxe  én  devant ,  en'  arriéré  &  fur  les 
Côtés;  très-rarement  il  fe  lifte'  efr  devant V  &  fi  cette 
luxation  a1  lieu  ,  il'  faut'  que  le  BfaS'ïbif  étftfdii;  Quand 
il  eft  luxé  en  arriéré;,  l’apûphyfe  àiitéfieure  du  cubitus 
eft  logée  dans1  la  cavité  poftérieüife  de  l’humeruS ,  Si 
favant-bras  eft  un  peu  fléchi.  Si  cette  luxation  eft  in- 
complette  ,  l’èminenée'  antérieure  du  Cubitus  fe  trouvé 
au  centre  de'fefpete  de  poulie  que  fait  l’os  du  bras; 
pour  loirs  l’avanf-bras  èft-  UU  petr  moins  fléchi;  la  don* 
leur  eft  violente  ,  quand  on  étend  le  coude,  &  le  ma¬ 
lade  èft  foulage  quand  on  le  plie.  Si  la  luxation  eft 
complettc  en  dedans ,  les  vailTéaux  foüftrent  confidé- 
rablemeht  &  quelquefois  ils  fOnV  fr  déCMféS  qu’ils  font 
des  tumeurs  aiievirifmales ,  oü  des  thrombds,  qdê  l’od 
eft'  fouveüt  obligé' d4ôuVfir  Si  d‘e  faite' fdppurer'.  Quand 
cel'Ié-cr  etf  iheoniprett'e',.  la  cavité"  rhtefne  fSmilunâire 
du'  cubitus  reçoit' l  ehfiiienee  irltefnre'de’  l’hUlilêtus  ,  St 
comme  cètté  éminence;  eft  un  .pêù''plüs:  élevé'ë‘  que  celisf 
qui  reçoit  la  cavité  extérfië  du  cUbitiis,  l’aVânttbr'as  eft 
un  peu  tourné  en  dehors,  le'  raioù  fe'tfq'uve'  fut  l’éiùli- 
iidnce  moïenne  de  fhumetus,  lapairtîe' mt'erne  dü  bras 
eft  moins  élevée  que  dans  la  luxation'  eôiHpleïtë  Si  ÙS 

D.  de  Ch,  Tome  IL  K 


346  LUX 

vaifleaux  font  aufïi  gênés.  Quand  la  luxation  eft  com- 
plette  en  dehors ,  les  vaifleaux  font  feulement  un  peu 
allongés,  mais  foufflent  moins  que  dans  la  luxation  in¬ 
terne.  11  y  a  une  grande  élévation  en  dehors  du  côté 
de  l’avant-bras ,  &  une  confïdérable  en  dedans  ,  du  côté 
du  bras.  La  luxation  incomplette  de  cette  elpece  peut 
arriver  de  deux  maniérés  :  la  première  fe  fait  en  de¬ 
hors  ;  &  dans  ce  cas  le  raïon  eft  luxé  entièrement  & 
ne  reçoit  plus  Péminence  du  condile  externe  de  l’hu¬ 
mérus  s  la  cavité  externe  du  cubitus  reçoit  le  condile 
externe,  &  la  cavité  interne  du  cubitus  reçoit  l’éminence 
que  la  cavité  externe  du  cubitus  recevoit.  La  fécondé 
fe  fait  en  dedans  ;  ,1e  radius  ne  touche  plus  au  condile 
externe  de  l’humérus il  reçoit  l’éminence  moïenne  ,  & 
la  cavité  interne  du  cubitus  ne  touche  plus  l’éminence 
interne  de  l’humerus. 

La  maniéré  de  réduire  ces  luxations  eft  différente, 
fuivant  les  efpeces.  Il  faut . cependant  aux  unes  &  aux 
autres  faire  l’extenfion,la  contre-ëxtenïion  ,  &  repoufTer 
les  os  dans  leurs;  plates.  Si  l’olécrane  eft  dans  la  cavité 
du  cubitus;  pour  replacer  les  os,  le  Chirurgien  met 
fon  coude  dans  le  pli.  du  bras,  il  joint  la  paume  de  la 
main  du  malade  avec' lé' dos  de  la  fienne  ,  qu’il  tient 
toutes  deux  fortement  avec  fon.  autre  ,  main  ,  puis  il 
plie  de  toute  fa  force  fon  bras  &  celui  du  malade.,  ce 
qui  fait  en .  même  tems  l’extenlîon  &  la  contre-ex. 
tenfion. 

M.  Petit  "  le  Chirurgien,  n’approuve  point  cette  mé¬ 
thode,  non  plus  que.  celle  de  la  quenouille  de  lit  que 
quelques  Praticiens  mettent  en  ufage.  Il  vaut  mieux  iifi 
vre.les  régies  générales,  &  ne  remettre  les  os’  luxés  en 
ftuation,  qu’aprés  avoir  fait  des  extenfions  fuffifantes. 
Quand  l’apophyfe  coronoïde  du  cubitus  fe  trouve. préci- 
fément  fur  le  milieu  .de ,1a  poulie  de  l’os  du  bras,  on  âe. 
peut  jamais  réduire  c.et.te  luxation  ,.fan.s'avôir  fait  aupa¬ 
ravant  les  ex.téhfîôns  >a  l’ordihairè... Quand  elles  feront, 
faites,  on  appuîefauuemain  au  pli  du  bras,  Sc'avcc  l’autre 
on  prendra  l’avant, .bias,  prés  du.  poignet ,  pour  faire  la 
Smon  dans  le  moment  qu’on  s’apperçoit  que  les  extea- 


LUX  ï47 

fions  font  fuffifantes.  Ou  bien  fi  l’on  veut,  on  pouffera 
l’olécrane  de  derrière  en  devant,  &  la  partie  inférieure 
du  bras  de  devant  en  arriéré,  ce  qui  fait  à  peu  prés  la 
même  chofe ,  mais  avec  moins  de  forces. 

Quand  l’apophyfe  coronoïde  eft  dans  la  cavité  pofté- 
rieure  de  l’humerus,on  fait  des  extenfions  plus  fortes,  & 
on  les  continue ,  jufqu’à  ce  que  l’olécrane  rentre  dans  fa 
place;  puis  on  plie  l’avant-bras,  &  la  réduélion  fe  fait; 
Lorfque  la  luxation  eft  en  devant ,  on  fait  aufli  de  fortes 
extenfions,  &  on  plie  l’avant-bras,  quand  le  membre  eft 
fuffilàmment  allongé.'  Si  la  luxation  eft  en  dehors,  pen¬ 
dant  qu’on  fait  faire  les-extenfîons_&  contre-extenfions , 
on  applique  les  deux  mains,  l’une  en  dedans,  fur  la  par¬ 
tie  de  l’articulation  formée  par  l’humerus ,  &  l’autre  en 
dehors,  fur  la  partie  de  l’articulation  formée  par  le  raïon 
&  le  cubitus,  &  en  approchant  fes  deux  mains,  l’une  de 
l’autre  avec  force,  on  fait  la  réduélion.  Quand  la  luxation 
eft  en  dedans,  en  faifant  faire  les  extenfions,  on  applique 
une  main  dans  la  partie  interne,  fur  la  portion  de  i’arti- 
culation  formée  par  les  os  de  l’avant-bras ,  &  l’autre  en 
dehors  fur  la  portion  de  l’articulation  que  forme  l’hume. 
rus,  on  les  approche  fortement  l’une  de  l’autre,  &  la  ré¬ 
duélion  fe  fait.  Toutes  ces  différentes  manœuvres  font  de 
M.  Petit  ,  le. Chirurgien.  - 

Dans  toutes  les  efpeces  de  luxations ,  quand  on  a  fait 
la  réduélion ,  on  applique  des  compreffes  trempées  dans 
l’eau-de-vie  camphrée  ,  lefquelles  couvrent  toute  l’articu¬ 
lation,  le  bras,  &  l’avant-braS  ;  on  ies  contient  par  un 
bandage  en  fpica ,  qui  laiflè  l’articulation  pliée  ;  après 
quoi  on  applique  l’écharpe  à  l’ordinaire  avec  la  pelote 
dans  le  creux  de  la  main  ,  &-  les.remedes  généraux  in¬ 
diqués. 

Luxation  du  poignet. 

Le  poignet  peut  fe  luxer  en  devant,  en  arriéré  ;  c’eft-à- 
dire,  du  côté  qu’il  fe  fléchit ,  &  du  côté  qu’il  s’étend;  en 
dedans  &  en  dehors,  c’efls-à-dire , du  côté  du  pouce  &  du 
côté  du  petit  doigt.  Les  luxations  en  avant  &.en  àtriere 
font;affez  ordinaires,  les  amies  font  très-rares.: Quand  le 


148  LUX 

poignet  eft  luxé  du  côté  du  pouce  ,.on  trouve  une  émi¬ 
nence  du  côté  du  radius,  la  tnain  eft  tournée  eu  dehors 
du  côté  du  cubitus,  les  doigts.  ne  peuvent  fe  fléchir  ni  s’é¬ 
tendre  fans  de  grandes  douleurs  s.  le  malade  en  reffent 
quand  on  lui  tourne  le  poignet  e»  dehors,  &  il  eft  fou¬ 
lage  fi  l’on  approche  la  main  du  côté  du  cubitus.  Quand 
1?  luxation  eft  en  dehors,  le  bout  de  la  main  eft  tourné 
du  côté  du  pouce ,  &  la  tête  des  os  du  poignet  regarde  fe 
petit  doigt.  Les  doigts,  ne  peuvent,  fe  fléchir  ni  s’étendre 
fans  douleur,  &le  malade  en  éprouve  une  vivequandou 
lui  tourne  la  main. du  côté  du  ponce, au  lieuqu’il  fe  trou, 
ve  foulagé  quand  ôn  la  lui  dirige  du  côté  du  petit  doigt. 
Si  le  poignet  eft  luxé  du  côté  de  l’extenfion,  il  fe  trouve 
une  éminence  du  côté  de  la  flexion,  & une  cavité  du  côtéde 
l’extenfion.'  Le  poignet  èft  jettédu  côtéde  laflexiôn'&le 
bout  dé  la  main  du  côté.del’extenfion  vies  doigts  font  pliés 
&  on  ne  peut  les  étendre;  on  caufe  une  grande  douleur, 
quand  on  plie  le  poignet ,  &  la  pronation  comme  la  fu- 
pination  ,  font  encore  plus  difficiles  &  plus  douloureufes; 
que  dans  la. luxation  précédente. 

Les  figues. que  la  luxation  du  poignet  eft  du  côté  delà 
flexion  ,  font  qü’il  y  a  éminence  du  côté  de  l’extenfion, 
&  cavité  du  côté  de  la  flexion, .  quoique  Pline  &  l’ autre  p2- 
roi/Tent  moins  que  dans  la  luxatipn.précédente.  Les  doigts 
font  étendus,  &on  ne  fçauroit  les  plier  fans  douleur;quand 
on  veut  étendre  le  poignet, on  caufé  une  grande  douleur 
au  malade,  &  il:  y  a.  la  même  difficulté.de  faire  la  pronation 
&  la,  fopinatiou,  que  dans  la  luxation  précédente. 

Cette  luxation  eft.  une  des;  plus,  facheufes,  par  la  dou¬ 
leur  cxtiaordinairc,  par  la  difficulté  de  la  réduite,  par 
rinflarpiïiaupO- quiy  furvient ,  par  k  gonfiemenede  impar¬ 
tie  ,  à  l’occafion  de  l’inflammation,  par  les  dépôts  Sciesahl 
cès  des  matières  glaireufes;'  enfin,  parce  qu’elle  eftloug- 
tems  à  guérir ,  &  qu’il  refte  fouvent  une  douleur  périoé- 
que,,unedifficultéd.emouvement1&  quelquefois  anchifofe 
^i’occafion  désgïaires  qui's’épànehent  &s’épaifMentta 
l’articulation,  dans. lesgaînesdes  tendons,  &  autres  pani.es 
du  voifinage. 

.  Les  extenfions  di  coutre-extenfions  font  aflez.  faciles, 


LUX  149 

parce  qu’il  y  a  de  la  p  rife  du  côté  delà  main  ,pour  faire  l’une, 
&  du  côté  du  bras ,  pour  faire  l’autre.  On  placera  quel¬ 
qu’un  de  robutte  du  côté  de  l’avant-bras ,  pour  l’embralTer 
avec  les  deux  mains  ;  à. trois  ou  quatre  travers  de  doigt 
de  l’article ,  en  fuivant  la  nouvelle  méthode.  Un  autre 
encore  plus  fort  embraffeta  le  métacarpe  &  les  doigts.  Lé 
Chirurgien  le  fera  tirer  d’abord  avec  douceur,  puis  en 
augmentant  par  degrés,  jufqu’à  ce  que  l’extenfton  foit  fuf- 
fifante.  Alors  le  poignet  fe  réduit  quelquefois  fans  autre 
cérémonie  ;  d’autres  fois,  il  eft  néceffaire  de  faire  mou¬ 
voir  la  perfonne  qui  tire  la  main,  &  d’âgir  foi-même , 
pour  guider  la  tète  de  l’os  dans  fa  cavité,  de  maniéré  que 
h  l’os  eft  luxé  du  côté  de  la  flexion ,  on  ordonnera  à  celui 
qai  tire  ia  main ,  de  la  pouffer  du  côté  de  la  flexion ,  pen¬ 
dant  qu’avec  les  deux  mains,  on  favorife  le  mouvement 
en  déterminant  le  poignet  à  fe  rejettes  du  côté  de  l’ex- 
tenfion. 

Si  le  poignet  eft  luxé  du  côté  de  l’extenfion,  on  fera 
faire  un  mouvement  oppofé ,  après  l’extenfion  &  la  con- 
tre-exteniion  faites ,  &  par  une  manoeuvre  oppofée  à  la 
première,  on  repoufîera  le  poignet  du  côté  delà  flexion* 
Si  k  luxation  eft  dit  côté  du  pouce,  les  extenfions  étant 
faites  ,  celui  qui  tire  la  main ,  la  tournera  du  côté  du 
pouce  ,  &  le  Chirurgien  déterminera  le  poignet  à  rentrer 
dans  ia  cavité ,  en  le  tournant  du  côté  du  petit  doigt  .  Enfin 
fi  la  luxation  eft  du  côté  du- petit  doigt,  la  përfonné  quî 
tient  la  main,  la  tournera  de  ce  côté,  pendant  que  lé 
Chirurgien  déterminera  les  os  du  poignet  à  fe  tourner  du 
côté  du  pouce. 

La  réduction  étant  faite,  on  applique  une  comprelfè 
longitudinale  fur  l’articulation,  occupant- la  partie  infê^ 
rieure  de  l'avant-bras*  &  une  grande  partie  dé  la-  mais 
par-deffus.  En  commençant-  à  l’appliquer,  on-  pâffara lé 
pouce  dans  un  trou  pratiqué  à  un  de  fcs  chefs,  puis  oti 
circulera  le  relie  a  utour  du  poignet.  On  mettra  par-d.ffus 
une  autre  corapreffe,  &  ôn  fera  le  bandage  avec  une  ban¬ 
de  de  deux  aunes  &  demie  de  long ,  fur  deux  travers  dé 
doigt' de  largeur;  elle  s’emploiera  éii  décrivant  un  huit  dé 
chiffre ,  dont  le'  croifé  en  fpicâ  fe  ttOUvera  tôüjours  où 


ÏJO  LUX 

étoit  l’os  quand  il  a  été  déplacé  :  le  refte  de  la  bande  s’em. 
ploie  en  circulaires,  les  uns  au-deflus  désarticulation,  les 
autres  au-deflbus.  On  met  unepelotte  dans  la  main,  on 
l’y  retient  par  une  comprefle,  &  le  tout  par  une  derniere 
bande,  laquelle  n’a  qu’une  aune  &  demie  de  long,  & 
deux  grands  travers  de  doigt  de  large.  Touteslescompref- 
fes, bandes  &pelottes  feront  trempées  dans  de  bonne  eau- 
de-vie  aromatique  ou  camphrée.  On  finit  par  mettre  le 
bras  en  écharpe. 

"Luxation  du  pouce  Cf  des  autres  doigts 

Le  pouce  &  les  autres  doigts  peuvent  fe  luxer  du  côté 
de  la  flexion,  de  celui  de  l’extenfion ,  en  dedans  &  en  de¬ 
hors.  La  luxation  fe  fait  plus  aifément  du  côté  de  là  fle¬ 
xion  ,  que  du  côté  de  l’extenfion.  Les  deux  luxations  de 
côté  font  beaucoup  plus  difficiles.  Quand  la  première  pha. 
lange  du  pouce  eft  luxée  du  côté  de  la  flexion ,  le  pouce 
eft  étendu,  &  les  tendons  extenfeurs  font  faillie  en  de¬ 
hors.  Quand  elle  eft  du  côté  de  l’extenfion,  le  pouce  eft 
fléchi ,  &  il  paroît  une  éminence  en  dehors  :  cette  émi¬ 
nence  fe  fait  appercevoir  fur  les  côtés ,  lorfque  cette  pha- 
lange  eft  luxée  en  dedans  ou  en  dehors.  La  fécondé  pha¬ 
lange  démife  donne  à  peu  près  les  mêmes  lignes  ;  mais 
comme  fon  articulation  eft  moins  couverte  de  mufcles,  il 
eft  facile  de  la  connoître  au  toucher,  &  perfonne  ne  peut 
s’y  tromper. 

La  luxation  des  premières  phalanges  des  autres  doigts , 
eft  à  peu  près  femblable  à  celle  de  la  fécondé  du  pouce. 
Celles  qui  arrivent  aux  phalanges  jointes  par  charnière, 
fe  connoiffent  fi  facilement  à  la  vue  &  au  toucher  ,  qu’il 
eft  inutile  d’en  donner  les  lignes.  Au  refte,  les  premières 
phalanges  fe  luxent  &  fe  remettent  plus  facilement  que  les 
autres,  la  première  du  pouce  a  cependant  fa  difficulté  par 
rapport  à  ce  qu’elle  a  d’afiez  forts  mufcles ,  dont  il  faut 
vaincre  la  réliftance  pour  faire  les  extenlîons  nécefïai- 
res.  Les  dernieres  étant  luxées ,  on  les  replace  diffici¬ 
lement  ,  parce  qu’elles  ne  donnent  point  de  prife. 

Cependant  quand  on  a  réduit  ces  luxations  ba  ap- 


LUX  IJÏ 

pliqne  fur  l’articulation  deux  comprefTes  qui  Te  croifent 
aux  deux  côtés  du  doigt ,  après  les  avoir  trempées  dans 
l’eau-de-vie  ;  puis  on  fait  un  bandage  à  peu  près  comme 
dans  la  fra&ure  des  os  de  ces  petits  membres;  un  fpica 
pour  le  pouce  ,  8c  un  circulaire  pour- lès  autres  pha¬ 
langes  ,  on  met  la  peldtte  dans  la  main  &  le  bras  ea 
écharpe. 

Luxation  de  la  Cuijfe. 

Quand  la  cuiffefèduxe;  ce  qui  eft  extrêmement  rare , 
elle  ne  fe  déplace  guères  qu’en  bas  &  en  dedans.  La 
cavité  cotyloïde  de  l’os  des  hanches  eft  fi  profonde,  & 
la  tête  du  fémur  y  eft  fi  fortement  attachée  &  retenue 
qu’il  n’.y  a  que  les  plus  grands  efforts  qui  fôient  capa¬ 
bles  de  la  déplacer. 

Les  fignes  qui  annoncent  cette  luxation ,  font  ceux-ci: 
la  tête  du  fémur  eft  fur  le  trou  ovalaire  ,  la  cuiffe  malade 
eft  plus  longue  que  la  faine ,  le  bout  du  pied  &  le  genou 
font  tournés  en  dehors;  la  cuifle  ne  peut  fe  porter  en  de¬ 
dans  fans  douleur  ;  il  paroît  une  cavité  à  la  feffe,  ou  du 
moins  la  feffe  eft  applatie  ;  il  y  a  une  élévation  au-deffouS 
de  l’aine-;  le  pli  de  la  feffe  eft  plus  bas  du  côté  malade 
que  du  côté  fais  ;  quand  on  fait  mettre  le  malade  fur  les 
pieds,  les  talons  &  le  bout  des  deux  pieds  étant  fur  les 
mêmes  lignes,  la  jambe  faine  étant  droite,  on  remar¬ 
quera  que  la  jambe  malade  fera  pliée  à  l’endroit  du  ge¬ 
nou;  le  malade  marche  en  fauchant;  c’eft-â-dire,  que  la 
cuiffe  ,  là  jambe  &  le  pied  décrivent  un- demi-cercle  ;  le 
malade  appuie  la  plante  du  pied  toute  à  la  fois  &  en 
même  tems ,  depuis  les  orteils,  jufqu’ au  talon. 

Cette  luxation  n’eft  pas  extrêmement  fâcheufe ,  car 
foit  quon  la  réduife  ou  non,  elle  n’a  pas  toujours  un 
danger  certain  à  fa  fuite;  quelquefois  quoique  on  ne 
puiffe  pas  réduire  l’os ,  le  malade  ne  laiffe  pas  de  fe  fervir 
de  fa  cuifTe  pour  marcher.  La  tête  dé  l’os  s’accommode  fi 
bien  au  trou  ovalaire,  que  par  fuccefïïôn  de  tems,  ôn  s’y 
meût  prefque  avec  autant  de  facilité,  qu’ellefe  mouvoit 
dans  la  cavité  de  l’ifchiori  :  M.  Petit,  le  Chirurgien,  pré¬ 
tend  qu’on  en  a  vû  même  où  il  s’étoit  formé  des  rebords 
If  iv 


Tfr  LUX 

aojflS  forts  qttfe.çeÿx  d«e  ri(chxon,,&  les malades  en  étoient 

quittes  .fîfnpl.etnent  pour  bqrtSf*. 

Le  mênag  À.ute,ur  rcjparqi^.  qqe  quand  J*  luxatipj}  ,4e 
lj  ,cuiije  ne  fç  réduit  $$s  .dans  les  y iqgt-quatre  heures , 
on  court  nique  que  l’os  refforfe  de  fa  .cavité  peu  de  ttm 
après  qu’il  a  été  repjaçé-  Mais  qu’ij  e/jt  toujours  bp»  de 
tenter  la  réduction ,  quoiqu’il  y  ait  long-tems  que  Los 
foit  }uxé ,  pourvu  que  la  caufe  Iqit  externe ,  &  que  cette 
çaufe  n’ait  pas  produit  de  tumeur  dans  la  cavités  car 
quand  cela  arriye  ,  pu  .que  la  çaulq  çft  interne ,  ce  qui 
revient  au  mépie ,  çf)  ne  réagît  point  dans  fpp  eutre- 
prife. 

Pour  faire  la  réduâipn  de  l’ps  /denjis,  ij  faut  e.mplpj'er 
des  forces  «mijdérabîfs  à  r.eyteafipn  &  à  la  contreT£Xîen? 
lion,  parçe  que  lès  mufcles  de  la  cuilfe  font  les  plus  vi¬ 
goureux  de  route  la  gjttcljjne.  On  emploie  pour  cela  force 
mains ,  les  laqs,  le  b  a  >  J 

Les  mains  font  moins  faffiiantçs  là  qu’ai] leurs,  nQUrfeiJi, 
lçmenr  parce  que  le?  mufcles  oppofent  plus  de  réfiftapcs, 
mais  encore  parce  que  )es  parties  font  beaucoup  plus 
groliés,  &  qu’elles  ne  peuvent  que  difficilement  être-eai» 
poignées  par  les  aides,  Les  laqs  font  en  ufage  ,  &  plus 
commodes  que  toute  autre  machine,  On  les  applique  fur 
les  malléoles  par  en  fia?,  &  on  entretient  le  corps  fermé 
par  le  milieu ,  popr  faire  |a  ç.pntre-extenfipn  ou  bien 
on  palfp  eptre  les  çuiffes  une  fervietre  ,  comme  dans  la 
fradure  de  la  cujffe. 

Il  fkut  obferyer  que  le  malade  foit  couché  fur  le  côté 
qppofé ,  &  que  la  hanche  malade  &ij  tournée  vers  le  ciel, 
que  la  jambe  np  foit  pas  ppi.die  par  les  mufcles,  &  qu? 
le  Chirurgien  foit  toujours  attentif  à  ce  qui  fe  palL  de 
la  part  des  exteufions ,  afin  fie  donner  à  propos  les  tours 
de  rqains  néçefiaires,  Ùaqs  la  luxation ,  dont  Ü  §’ugitj  1» 
extenfions  ne  doivent  pas  être  violentes,  &  pendant  que 
les  feryiteurs  de  l’Opérateur  les  font,  lui ,  aianf  comme 
dans  la  luxation  du.  bras,  un?  fçtvieftc  autour  fin  cou,, 
laquelle  pqrte  le  membfe  dafis.fqn  anfe,  il  tire  la  cuifTé 
au  qioien  de  cptfe  iqachine  avec  }e  pou ,  tandis  que  de  là 


LUX  153 

tenfion  foit  difficile ,  clic  ne  doit  pas  pour  cela  être  forte, 
niais  il  faut  qu’elle  dure  jufqu’à  ce  que  l’os  foit  replacé. 

Quand  la  réduâion  eft  faite,  on  applique  une  large 
çoœprefTe  en  huit  doubles  &  eu  demi  croix  de  malthe , 
fur  tou  te  l’articulation ,  &  on  fait  un  fpiça  avec  une  bande 
qui  doit  avoir  quatre  travers  de  doigts  de  large  &  cinq 
aupes  .de  long  ;  on  recouvre  l’endroit  où  ont  appuie  les 
laqs  avec  une  eompreftp  longitudinale,  fendue  jufqu’au 
de.-.là  de  la  moitié  de  fon  corps,  &  on  la  foutient  par  une 
autre  bande  ,  d’une  longueur  &  d’une  largeur  convena¬ 
bles.  Le  malade  garde  le  lit,  &  fe  tient  tranquille,  on 
le  faiguè  plus  ou  moins  fuivant  Le  befoin ,  &c. 

Luxation  de  la  Rotule, 

La  rotule  fe  Ipxe  en  haut  ,  ep  bas,  &  fur  les  côtés.  Les 
deux  premières  ne. peuvent  arriver  fans  que  les  ligamens, 
ç’eft-à-dirc ,  les  tendons  qui  la  fixent  par  en  haut  &  par 
gn  bps  ne  fe  callent  ;  mais  elle  fe  luxe  ailement  fur  les 
cptés ,  beaucoup  plus  facilement  du  côté  interne  que 
du  côté  externe ,  à  caufe  de  la  hauteur  du  eondile  externe 
du  fémur  qui  la  rend  très-difficile.  Du  refte  ,  cette  mala¬ 
die  eft  très-aifée  à  çonpoître ,  ainfi  que  fon  efpece,les  ac- 
cidens  peuvent  être  confi'dérables ,  &  il  faut  la  réduire 
prompremept  â-çaufede  la  tradion  des  parties  auxquel¬ 
les  elle  eft  attachée.  Il  n’y  a  point  à  tirer  la  jambe  ni  la 
cuifTe;  il  faut  gu  contraire  étepdre  la  jambe  fi  fort  que 
les  mufcles  extenfeurs  fojent  relâchés  le  plus  poffible,  Sç 
en  preflant  la  rotule  ayee  la  main  ,  ou  a  l’aide  de  quel¬ 
que  Igvier  approprié,  op  la  remet  en  place.  On  applique 
@u  refte  le  bandage  qui  convient  dans  la  luxation  de  la 
jambe  tel  qu’il  va  être  décrit. 

Luxation  de  la  Jambe. 

Plufîeurs  obftacles  s’oppofent  à  la  luxation  de  la  jam¬ 
be  :  fon  articulation  par  charnière  ;  les  ligamens  croifés 
qui  la  lient  avec  le  fémur;  les  furfaces  larges  par  lefqu el¬ 
les  le  t.ib.jà  &  le  fémur  fê  touchent ,  enfin -la  multiplicité 
■des  .têtes:  qui  comparent  l’amçuiatiàn  pat  charnière,” 


P’où  il  fuît  que  la  luxation  complette  de  cette  partie  eft 
très-difficile ,  &  que  la  luxation ,  quand  elle  arrive ,  n’ell 
guéres  qu’incomplette.  Or  ,  quand  elle  arrive  ,  foit  en 
avant,  foit  en  arriéré,  en  dedans  ou  en  dehors,  la  jambe 
fe  tourne  toujours  du  côté  oppofé  à  la  luxation,  ce  qui 
n’eft  pas  de  même  dans  la  luxation  complette.  Mais  cela 
n’empêche  pas  que  celle-ci  ne  foit  facile  à  connoître, 
parce  que  les  os  luxés  font  une  fi  grande  difformité,  qu’il 
ne  faut  pas  d’autre  témoignage  que  leur  déplacement: 
d’ailleurs  l’os  eft  tourné  du  même  côté  de  la  luxation , 
comme  il  vient  d’être  dit. 

Si  l’on  ne  fait  promptement  la  rêduftion,  il  atrive  une 
anchilofe,  parce  que  les  ligamens  fe  trouvent  prefque 
tous  rompus  ,  ce  qui  fait  que  leurs  fucs  nourriciers  s’é¬ 
panchent  &  fe  congèlent  avec  la  fynovie  de  l’articula¬ 
tion.  Cela  arriveroit  encore,  quand  même  on  réduirait 
la  luxation  complette ,  félon  M.  Petit ,  le  Chirurgien , 
parce  qu’il  fuffit  que  les  liens  foient  rompus  ,  que  les 
fucs  de  l’articulation  ne  foient  plus  contenus,  pour  qu’ils 
s’épanchent  &  forment  une  anchilofe  ,  fi  l’on  ne  prend 
point  les  précautions  néceflaires  pour  l’éviter. 

La  jambe  fe  réduit  par  une  extenfion  &  une  contre- 
extenfion  en  ligne  droite ,  de  quelque  côté  qu’elle  foit 
luxée  ,  &  on  réuffit ,  pourvu  que  ,  quand  les  extenfions 
font  faites,  on  foit  attentif  à  replacer  l’os  en  fon  lien. 
On  fait  tenir  le  tronc  ferme  depuis  le  haut  de  la  cuiffe , 
on  applique  de  fortes  mains  ou  des  laqs  au  -  deffus  des 
malléoles,  &  tandis  que  l’extenfîon  &  la  contre-exten- 
fion  fe  font,  le  Chirurgien  conforme  les  parties  luxées, de 
la  même  maniéré  qü’il  fe  pratique  dans  les  fractures. 

Qnand  on  a  fait  la  réduction,  on  applique  une  large  & 
longue  comprelîe  en  forme  de  fronde ,  laquelle  aura  huit 
doubles  d’épaiffeur,  puis  avec  une  bande  de  deux  aunes 
delong  fur  trois  doigts  de  large, on  fera  des  circonvolutions 
fur  la  partie,  en  décrivant  alternativement  des  circulaires 
&  des  huit  de  chiffre,  jufqu’à  ce  que  la  bande  foit  em- 
ploiée.  Ce  bandage  fert  auffi  pour  la  rotule.  La  com- 
prelîe  doit  être  trempée  en  l’un  &  l’autre  cas  dans  le  dé- 
fenfif  ordinaire  qui  a  été  emploie  dans  les  luxations  pré? 


LUX 

cédentes.  Le  régime  &  les  r-emedes  généraux  ne  doivent 
point  être  oubliés. 

Luxation  du  pied. 

Le  pied  fe  luxe  en  dedans ,  en  dehors,  en  devant  &  en 
arriéré.  Quand  la  tête  de  l’aftiagal  eft  luxée  en  dedans  , 
la  plante  du  pied  eft  tournée  en  dehors»  quand  elle  eft 
luxée  en  dehors ,  la  plante  du  pied  eft  tournée  en  dedans. 
Lorlqu’elle  eft  luxée  en  devant  le  talon  eft  fort  court, 
le  devant  du  pied  paroît  long:  lorfque  le  pied  eft  luxé  en  8c 
arriéré,  le  talon  eft  fort  long,  &  le  pied  paroît  fort  court. 
Il  y  a  une  luxation  particulière  que  l’on  a  prife  quel¬ 
quefois  pour  une  luxation  totale  du  pied;  c’eft  celle  de 
l’aftragal  &du  calcanéum  d’avec  le  fcaphoïde  &  le  cuboïde. 
M.  Petit,  le  Chirurgien,  allure  l’avoir  vue  deux  fois  ,  & 
toutes  les  .deux  fois,  cette  luxation  avoit  été  caufée  par 
.l’engagement  du  pied  dans  quelque  entrave,  comme  fous 
la  barre  de  fer  qui  fait  le  pont  du  ruilïèau  des  portes  co- 
cheres,  ou  quelque  chofe  de  femblable. 

Dans  la  réduéfcion  de  ces  différentes  luxations,  on  ob- 
fervera  les  quatre  manœuvres  fuivantes ,  qui  font  de  M. 
-Petit,  le  Chirurgien.  Si  le  pied  eft  luxé  en  dehors,  on 
fixe  le  haut  de  la  jambe  par  le  moien  d’un  aide  qui  fait 
la  contre- extenfion;  le  Chirurgien  embraffant  douce¬ 
ment  le  bas  de  là  jambe  près  der.  chevilles  avec  la  main 
gauche  ,  le  pouce  au-defliis  de  la  malléole  externe,  faifit 
de  la  droite  la  plante  du  pied  ,  vis-à-vis  de  la  jambe,  fait 
■l’extenfion  ,  &  tourne  la  plante  du  côté  externe,  dans  la 
même  rems  qu’il  pouffe  le  bas  de  la  jambe  du  côté  inter¬ 
ne.  Si  la  luxation  eft  en  dedans  ,  on  fe  comporte  de  la 
même  façon ,  à  l’exception  qu’on  tourne  la  plante  du 
pied  du  côté  interne ,  &  qu’on  pouffe  le  bas  de  la  jambe 
du  côté  externe.  Si  la  luxation  eft  en  devant,  l’aide  fai- 
fant  toujours  un  point  d’appui ,  le  Chirurgien  ,  avec  une 
main ,  embraffe  le  bas  de  la  jambe,  par-deffous  à  deux 
doigts  près  du  talon;  puis,  avec  l’autre  main,  on  prend 
le  pied  près  de  la  jointure  &  on  pouffe  dans  lé  même- 
tems  le  pied  en  arriéré,  &  le  bas  de  la  jambe  en  devant. 
Enfin  fi  le  pied  eft  luxé  en  arriéré ,  les  extenfions  fe 


IJ6  LUX 

faifant ,  comme  il  a  été  dit ,  on  empoigne  le  bas  de  la 
jambe  pardevant  près  de  la  jointure ,  &  avec  l’autre  main 
on  faille  le  talon  ,  puis  dans  les  mêmes  inftans,  on  pouffe 
le  bas  de  la  jambe  du  côté  du  talon  ,  &  le  talon  du  côté 
du  bout  de  la  jambe. 

L’appareil  pour  ces  quatre  efpéces  de  luxations,  con¬ 
fite  en  une  comprefle  longitudinale ,  en  quatre  doubles, 
laquelle  s’applique  en  étrier ,  traverfant  la  plante  du 
pied,  &  portant  lés  deux  bouts  l’un,  en  dedans,  &  l’autre 
en  dehors  de  la  jambe  jufqu’au  milieu,  puis  une  autre 
coropreflè  longuette  ,  en  huit  doubles,  fera  un  huit  de 
chiffre ,  en  palîant  fous  la  plante  du  pied ,  &  fe  croilànt 
fur  le  devant  de  l'articulation;  puis  enveloppant  les  deux 
malléoles  en  circulant  de  l’une  à  l’autre,  pour  contenir 
le  tout ,  on  prend  une  bande  roulée  à  un  .chef,  longue 
de  deux  aunes  &  large  de  deux  doigts",  avec  laquelle  on 
décrit  un  huit  de  chiffre  ,  en  paffant  du  deffus  du  pied 
.fous  la  plante ,  &  de  la  plante  fur  le  deffus  du  pied  ;  on 
couvre  une  malkoîe,  on  paffe  derrière  le  pied  au-deffiis 
du  talon,  puis  on  couvre  l'autre  malléole;  on  revient  fur 
le  pied  croifer  la  bande;  de-là  à  la  plante  du  pied,  puis 
on  fait  un  circulaire  fur  le  tarfe  &  métatarfe  ,  &  ou  re¬ 
commence  les  tours  de  bande  jufqu’à  ce  que  l’on  ait  em¬ 
ploie  toute  la  bande.  On  place  le  pied  du  malade  dans 
le  creux  d’un  oreiller  mollet  ;  on  foutient  la  couverture 
avec  un  archet ,  comme  dans  laftaélure  de  la  jambe  ,  & 
on  fait  obferver  le  régime. 

La  luxation  complette,  quand  il  y  a  rupture  des  ten¬ 
dons,  des  ligamens  &  même  de  la  peau,  eft  une  maladie 
trés-fâcheufe  &  toujours  mortelle.  Le  feul  moien  de  con. 
ferver  la  vie  au  malade,  c’eft  de  lui  couper  la  jambe.  On 
peut  cependant  éprouver  de  la  couferver,  mais  fi  dans 
les  vingt-quatre  heures,  on  ne  voit  point  une  difpofition 
à  la  guérifon ,  il  ne  faut  point  différer  l’amputation ,  car 
plus  tard  il  n’eft  plus  tems. 

LUXÉ.  Se  dit  d’un  ou  de  plufieurs  os ,  dont  une  ou 
.plufieurs  têtes  font  forties  de  leur  cavité,  de  façon  que 
les  mouvemens  &  l'action  naturelle  des  parties  fe  trou* 
vent  abolies  ou  gênées.-  .  3 


MAC  157 

LUXER.  Faire  fortir  la-  tête  d’un  os  de  dedans  fa  ca¬ 
vité,  de  façon  à  gêner  les  mouvemens  &  l'action  naturelle 
des  parties. 

LYRE.  Cëft  la  furfàce  inférieure  du-  plancher  trian¬ 
gulaire  de  la  voûte  à  trois  piliers,  cette  fur-face  qui.  eft 
comprife  entre  les  arceaux  que  forment  les  piliers  de 
la  voûte,  eft  remplie  de  lignes  médullaires,  plus  grofîês 
&  plus  faillantes  ,  qui  font  placées  tranlverlalement  & 
d’une  maniéré  fymmétrique.  Les  anciens  comparoient 
cet  atangément  de  fibres,  à  celui  des  cordes  d’un  pfalté- 
rion  ;  c’eft  pourquoi  il  lui  ont  donné  le  nom  de  Lyre , 
de  Fjaltirion  ,  de  PJhlloides. 


M. 

MACHELIERES.  On  a  donné  ce  nom  aux  dents 
molaires  ,  Toit  parce  qu’elles  fervent  à-  mâcher  les 
alimens ,  foit  parce  qu’elles  font  le  principal  ornement 
des  mâchoires.  Voyez  Dents. 

MACHOIRE  INFERIEURE.  Nom  que  l’on  donne 
au  dernier  os  de  la  face,  dont  il  forme  la  partie  infé- 

Cet  os  eft  le  fèul  de  la  tête  qui  foit  mobile.  Les  Anato- 
mitles  lui  trouvent  de  la  relfemblanoe  avec  un  fer  à  cheval. 
Dans  les  enfans  il  eft  compofé  de  deux  pièces ,  qui  le 
Ibudent  fi  parfaitement  avec  l'âge  ,  qu’il  n’eft  plus  poffible 
de  les  féparer;  Cette  réunion  Te  fait  à  la  partie  moïénné 
du  menton  qui  ,  pour  cette  raifou ,  parte  le  nom  dé 
Jymphyfe  d’un  mot  grec  qui  lignifie  union.  '  - 

On  peut  divifer  la  mâchoire  inférieure  en-corps  &  en. 
branches.  Le  corps  occupe  la  partie  antérieure  ;  il  faut 
y  confîdérer  deux  faces  :  une  externe,  l’autre- interne  ,  Sc 
deux  bords.  Un  fupérieur  &  un  inférieur. 

La  face  externe  eft  convexe ,  &  préfente  à  fa  partie 
moïenne  tin  prolongement  confidérable ,  plus  ou  moins 
applari.G’eft  ce  que  l’on  appelle  lé  menton.Ôn  y-remarque 
une  ligne  perpendiculaire  qiii  n’ëft  pas  également  faii- 


Ij8  MAC 

lante  dans  tous  Iesfujets  :  elle  eft  formée  par  l’offification 
ducartilage  intermediaire,  qui  féparoit  en  deux  parties  lé 
corps  de  cet  os  ;  c’eft  ce  qu’on  appelle  la  Jymphyfe.  On 
trouve  deux  imprelîïons  mufculaires  de  chaque  côté  de 
cette  ligne  ;  l’une  eft  en  haut ,  &  l’autre  en  bas.  A  envi-, 
ton  un  pouce  de  chaque  côté  du  menton ,  on  trouve  un 
trou ,  auquel  on  a  donné  le  nom  de  mentonnier.  C’eft 
l’iiTuë  d’un  canal  qui  commence  à  la  face  interne  des  ' 
branches  du  même  os. 

La  face  interne  eft  concave  :  à  la  partie  qui  répond  à 
la  fymphyfe ,  on  obferve  un  tubercule  confidérable ,  au- 
quel  on  remarque  aulïï  plufieurs  afpérités ,  qui  ont  allez 
d’étendue  :  on  y  voit  outre  cela  des  impreffionS  mufcu¬ 
laires  :  on  apperçoit  de  chaque  côté ,  au-delfous  du  bord 
alvéolaire  ,  une  ligne  un  peu  oblique  ,  qui  femble  partir 
de  la  branche  antérieure  de  la  mâchoire  ,  &  eft  d’autant 
plus  Taillante  ,  qu’elle  en  eft  plus  proche.  On  en  remar¬ 
que  à  la  face  externe,  une  qui  n’en  diffère  que  parce 
qu’elle  eft  un  peu  oblique,  &  moins  Taillante. 

Le  bord  fupérieur  eft  celui  dans  lequel  les  alvéoles  font 
creufées  $  c’eft  ce  qui  l’a  fait  nommer  alvéolaire.  , 

Le  bord  inférieur  porté  le  nom  de  bafe.  Il  y  à  ce¬ 
pendant  des  Anatomiftes  qui  ne  le  donnent  qu’à  la  partie 
qui  répond  au  menton.  On  le  divife  en  deux  levres ,  dont 
l’une  eft  externe  ,  &  l’autre  interne.  On  y  remarque  fur- 
tout  à  la  partie  fituée  fous  le  menton  des  inégalités  fort 
marquées  ,  qui  donnent  attache  à  des  mufcles. 

La  partie  poftérieure  de  la  mâchoire  eft  recourbée,  & 
relevéefupérieurement;  elle  eft  plus  large  &  plusapplatie 
que  le  corps  de  l’os.;  c’eft  ce  qu’on  appelle. les  branches . 
On  peut  les  confidérer  comme  un  quarré  irrégulier  ,  un 
peu  allongé  &  oblique. , 

La  face  externe  des  branches  eft  inégale  &  raboteufe,' 
fur-tout  à  la  partie  poftérieure  &  inférieure,  auprès  de 
l’angle  où  on  remarque  des  empreintes  mufculaires. 

La  face  interne  eft  .auffi  raboteufe  ,  &  on  y  remarque 
de  même  des  empreintes  mufculaires  auprès  de- l’angle. 
Ou  y obferve  de  plus  vers  Ton  milieu ,  un  trou  qui  eft 
l’orifice  du  canal  que  nous  ayons  déjà  dit  aller  fe  rendre 


MAC  xjo 

au  trou  mentonier.  Ce  canal  eft  allez  large  &  applatià  la 
naiffance  ;  il  le  recourbe  peu  après  ,  &  luit  la  direction 
du  corps  de  l’os;  il  donne  paffage  à  des  vaifleaux  &  à  des 
nerfs  quife  dillribuetit  dans  l’os  maxillaire ,  &  lailient 
échapper  à  la  racine  des  dents  les  filets  qui  y  entretien¬ 
nent  le  fentiment  &  la  vie. 

Gn  remarque  à  la  partie  fupérieure  des  branches  deux 
apophyfes;  on  a  donné  à  celle  qui  eft  antérieure,  le  nom 
de  coronè  ou  de  coronoïde  ,  parce  qu’on  lui  a  trouvé  de  la 
reffemblauce  avec  des  éminences  pointues  qui  furmon- 
toient  autrefois  les  couronnes  des  roix ,  &  en  faifoient 
un  des  principaux  ornements  :  cette  apophyfe  eft  applatie , 
pointue  &  fort  Taillante. 

Celle  qui  occupe  la  partie  poftérieure  ,  s’appelle  le 
condile  ,  ou  T  apophyfe  condiloïde.  Elle  fe  termine  par 
une  tête  oblongue ,  arrondie  ,  pofée  prefque  tranfverfa- 
lement  &  un  peu  obliquement  fur  une  efpece  de  col. 
Cette  diredion  répond  à  celle  de  l’éminence. tranfverfale 
&de  la  cavité  articulaire  de  l’os  destempes  avec  lefquelles 
la  mâchoire  s’articule  ,  au  moïen  du  condile  dont  nous 
parlons.  Ce  condile  déborde  beaucoup  plus  vers  la  face 
interne  des  branches  que  vers  l’externe.  On  remarque 
au-delTous  une  empreinte  mufculaire,  qui  donne  attache 
au  mufcle  ptérigoïdien  externe. 

Entre  l’apôphyle  coronoïde  &  la  condiloïde  ,  il  y  a 
une  échancrure  oonfidérable ,  dont  le  bord  eft  fort  ap- 
plati  &  tranchant.  C’eft  une  continuation  de  l’ apophyfe 
coronoïde.  Ôn  donne  le  nom  de  Sigmoïde  à  cette  échran- 
crure. 

La  partie  inférieure  de  la  mâchoire  ne  préfente  qu’un 
angle  Îîtué  poftérieurement  ;  car  pour  celui  qu’on  fup- 
pofe  antérieurement ,  en confidérant  lesbranchescomme 
un  quarré ,  il  eft  continu  au  corps  de  l’os  ,  &  n’en  eft 
nullement  diftingué.  Cet  angle  poftérieur  eft  ce  qu’on 
appelle  proprement  L’angle  de  la  mâchoire.  Il  eft  un  peu 
arrondi,  &  on  remarque  à  fa  face  interne  &  à  fa  lace 
externe  des  inégalités. 

Le. bord  poftérieur  n’offre  rien  de  remarquable.  Il  eft 
an  peu  échancré  ;  le  bord  inférieur  eft  une  continuation. 


!6ô  il  A  c 

de  Celui  du  corps  de  l’os  ,  &  n’a  rien  cj'ài  Pen  diftingüéî 
on  lui  donne  auffi  le  nom  de  èaje. 

Les  lames  extérieures  de  Cet  OpFémt  faites  de  Fubftâiüè' 
compacte  ;  elles  renferment  beaucoup  de  diploé.  | 

La  mâchoire,  du  létus  diliere  de  célle  de  l’adulte  ,  en' ce 
qu’elle  eft  composée  de  deux  pièces  ;  qiie' les' dents  dont 
on  voit  le  germe  dans  les  alvéoles  n’en  font  pas  enc'oré 
ferries ,  &  que  les  branches  .font  avec  le  corps  de  l’os  fin 
angle  beaucoup  plus  obtus  que  dans  l’adulte. 

La  mâchoire  lert  à  la  maftïcâtion  &  à  la  parole.  Le 
condile  de  la  mâchoire  s’articule  avec  l’éminence  tranf- 
verfale  de  l’os  des  tempes;  elle  eft  attachée  à  cette  partie 
par  un  ligament  capfulaire  ,  renforcé  par  deux  fortes  Ban- 
des  ligâmenteüfes  qui  en  occupent  les  côtés.  Entre  le 
condile  &  l’éminence1,'  on  trouve  dans  l’articulation  un 
cartilage  mobile  ,  qui  eft  concave  de  deux  côtés  dans  fini 
milieu  ,  au  point  qu’il  s’y  trouée  quelquefois  un  trou, 
tant  il  eft  aminci- à  cette  partie  ,  pour  s’adapter  à  l’émb 
hence  tranfverfâle  du  temporal ,  &  au  condile  de  là  m⬠
choire;  il  ett  épais-dans  toütefa  circonférence.  Lapofition 
de  ces  ligamens  &  de  ce  cartilage  eft  telle ,  qu’ils  permet¬ 
tent  &  même  facilitent  les  mouvem'ens  de  la  mâchoire  dé 
devant  en  arriéré  ,.  &  fur  les-  côtés.  Dans  l’état  naturel, 
c’eft-à-dire,  lorlque  la  mâchoire  inférieure,*!!  appliquée 
Contre  la  fupériéure  ,  le  condile  eft  pofé  fur  l’éminence 
tranfverfalé  ;  les  anciens  &  quelques  Anatomiftes  mo¬ 
dernes  ont  Cru  qu’il  s’articuloit  avec  la  cavité  tranlvérfalé 
du  temporal,  qui  eft  fituée  derrière  l’éminence,  &  qu’ils 
nommoient  articulaire  ,  à  caüfe.  de  l’ufage.  quils  lujat- 
tribuoient.  Le  premier  fentiment  eft  le  plus  fuivi. 

Dans  l’état  dé’repos,  la  mâchoire  inférieiite'rentrfeëM 
dedans  dé-  lâ  mâchoire  fupérieur,e  qui’ débordé,  parce  qüé 
la  rangée  de  dents  dont  fon  bord  eft  garni*,  forme- an 
demi  ceïcle  dont  l’étendue  eft  plos  confidérable.  Âloisle 
condile  fe  porte  vers  la  folfe  tranfverfale ,  &  s’appuie  fur 
lé  bord  de  l’éminence.  II  fe  porte  en  devant  fur  l’émi¬ 
nence  ,  &  s’éloignede  la  foffe,  à  proportion  que  l’on  porte 
antérieurement  la  mâchoire  inferieure  en  allongeant  le 


Mal  i«r 

Loriqu’on  ouvré  fortement  la  bouche  ,  par  exemple 
truand  on  bâille  ,  il  arrive  quelquefois  que  le  condile  fe 
porte  trop  en  devant  des  éminences  tranlverfales ,  ce  qui 
luxe  la  mâchoire.  Elle  peut  n’être  luxée  que  d’un  côté  , 
ou  de  tous  les  deux  en  même  tems.  La  réduction  s’en  fait 
facilement  en  mettant  lé  pouce  fur  les  dents  molaires , 
appuïant  les  autres  doigts  fous  la  bafe  de  la  mâchoire  ,  & 
abailfant  ainfi  en  répouflànt  doucement  fen  a'rriere.  Voyez 
Luxation. 

On  a  vit  des  crânes  dans  lèfquels  le  condile  d’un  côté 
étoit  foudé  avec  l’os  temporal ,  &  la  mâchoire  par  çon- 
féquent  immobile. 

MAIN.  C’eft:  cette  partie  organique  qui  eft  attachée  au 
bout  de  l’avant-bras ,  &  qui  fert  à  l’appréhénfion.  On  y 
diftingüe  le  dos ,  la  paume  &  les  doigts.  Le  dos,  e’eft  le 
dellus  formé  par  les  os  dumetacarpe  revêtu  des  tegumens; 
la  paume  ou  le  creux  ,  e’eft  le  dedans  ;  il  eft  convexe  & 
revêtu  d’une  peau  ferrée,  &  communément  renforcée  de 
cal.  Elle  eft  compolee  de  beaucoup  d’os  ,  &  cette  multi¬ 
plicité  là  étoit  néceffaire  ,  pour  la  facilité  des  différens 
mouvemêns  que  nous  voulons  exécuter.  Si  chaque  doigt 
n’étoit  fait  que  d’un  feul  os  au  lieu  de  trois ,  nous  né 
pourrions  les  fléchir  ni  les  mouvoir  pour  faifïr  &  pren-, 
dre  cé  que  nous  voulons,  II  y  a  jufqu’à  2.7  os  dans  chaque 

m  MAL  D’A  VENTE’ RE.  Voyez  Panaris , 

Mal  desardens.  On  a  donné  ce  nom  à  Férefîpëlle,  oa 
à  une  fièvre  éréfipellateufe ,  accompagnée  d’une  chaleur 
ardente. Cçtte  maladie  adonné  lieu  autrefois  aux  miracles 
de  fainte  Genevieve  des  ardens ,  vers  l’ân  1130 ,  fous  le 
régné  de  Louis  VIL 

MALLEOLES.  Chenilles  du  pied.  Nom  que  l’on  donne 
à  deux-  émineneesplaeéesâ  lapartieinférièmè  de  la  jambe, 
des  deux  côtés  de  fon  articulation  avec  le  pied  :  l’une  eft 
formée  par  un  prolongement  du  tibia,  &  eft  interne  : 
l’autre  eft  externe,  &  faite  par  le  péroné.  Leur  üfage  eft 
de  borner  les  mouvemens  du  pied  fur  les  côtés,  &  d’eà 
empêcher  la  luxation.  Voyez  Tibia  O  Péroné. 

MALTHE.  (  croix  de)  Voyez  Comprelfe  &  Emplâtre. 

D,  de  Ch.  Tome  IL  L 


8.5z  M  A  M 

MAMMAIRE.  Se  dit  des  parties  <|ui  concernent  les 
mammelles  ,  foit  arteres  ou  veines  Sec, 

Mammaires.  (  artères  &  veines  )  Elles  naiffent  de  la 
partie  antérieure  des  artères  fouclavieres ,  Se  jettent  en 
defeendapt  quelques  branches  aux  parties  extérieures  ; 
dans  les  femmes  ces  branches  vont  principalement  aux 
mammelles.  Quand  enfuite  elles  font  parvenues  au  carti¬ 
lage  xiphoïde  ,  elles  fe  glilfent  le  long  des  cartilages  qui 
aboutiffent  au  fternum ,  &  donnent  des  rainaux  au  thi- 
xnus,  au  mediaftin ,  au  péricarde,  àlaplevre,  aux  te- 
gumens,  &c.  après  quoi  elles  fortent  de  la  poitrine,  &  fe 
perdent  dans  lesmufcles  droits  du  bas-ventre,  unpeuau- 
deffousde  leur  partie  fupérieure;  elles  communiquent  en 
cet  endroit  parplufieurs  anaftomofes  avec  les  artères  épi- 
gaftriques-,  .&  donnent  en  paffant  des  rameaux  au  péri¬ 
toine  &  aux  mufcles  obliques,  ainfi  qu’aux  tranlverles  du 
bas-ventre.  Les  mammaires  externes  naiffent  des  axil¬ 
laires,  &  portent  le  nom  de  thorachiques  fupérieures;  elles 
defeendent  fur  les  parties  latérales  du  thorax ,  en  ferpen- 
tant  &  fe  croifant  avec  les  côtes  ;  elles  donnent  des  ra¬ 
meaux  aux  deux  mufcles  pectoraux  de  chaque  côté ,  & 
aux  mammelles  ,  au  fouclavier  ,  au  grand  dentelé ,  au 
grand dorfal,  &c. 

Les  veines  fe  diftinguent  comme  les  artères,  en  internes 
&  en  externes  :  les  veines  mammaires  internes  accompa¬ 
gnent  les  artères  dans  leur  diftribütion;  &  après  avoir  reçu  du 
langdes  épigaftriquesavec  lefquelles  elles  s’anaftomofent, 
&  des  venules  des  mufcles  du  bas-ventre ,  elles  fe  glilfent 
fous  les  cartilages  des  dernières  vraies  côtes ,  prennent  le 
fang  de  quelques  rameaux  qui  viennent  des  côtes  &  des 
tegumens  ,  montent  enfuite  &  reçoivent  quelques  pe¬ 
tites  branches  du  mediaftin  &  du  diaphragme  ,  puis  vont 
fe  j  etter ,  la  droite  dans  la  veine  cave  fupérieure  ,  &  k 
gauche  dans  lafouclaviere  du  même  côté.  Les  veinesmam. 
maires  externes  amaffent ,  des  parties  externes  &  latérales- 
de  la  poitrine ,  le  fang  qu’y  ont  diftribué  les  artères ,  &  le 
reportent  par  un  tronc  unique  de  chaque  côté  dans  les 
fouclavieres.  On  les  appelle  auffi  veines  thorachiques. 

MAMMELLE.  Partie  du  corps  élevée  au  -  dellus  du 


M  A  M  I6j 

niveau  de  la  p  eau  ,  qui  fe  remarque  lùr  les  deux  côtés  de 
.la  poitrine.  Ce  font  deux  éminences,  en  forme  de  demi- 
globe  ,  qui  font  plus  confidérables  chez  les  femmes  que 
chez  les  hommes,  &  deftinées  à  la  fécrétion  du  lait  :  ainfi 
selles  n’ont  guère  d’ufage  que  chez  les  femmes. 

::  Naturellement  les  femmes  n’ont  que  deux  mammelles  ; 
cependant  pkifieürs  Auteurs  a  (lurent  avoir  vu  des  femmes 
qui  en  avoient  davantage.  JBlafius  en  a  remarqué  trois 
dans  une  ,  Walæus,  Borrichius ,  ont  fait  la  même  obfer- 
Vàtion  ;  Bàrtholin  rapporte  que  Cabrolius  en  a  trouvé 
quatre  à  un  autre  ,  &  Faber  autant  encore  à  une  autre. 
On  diftingue  dans  les  mammelles  leur  fubftance  &  leurs 
parties.  La  fubftance  eft  une  malle  glanduleufe  à  l’inté¬ 
rieur  ,  recouverte  à  l’extérieur  par  la  graine,  Sc  une  peau 
plus  fine  que  par-tout  ailleurs. 

Lesglandes  des  mammelles  font  d’une  gro  fleur  inégale,’ 
&  compofées  d’un  grand  nombre  de  toute  forte  de  vaif- 
féaux  j  elles  font  blanchâtres  dans  les  perfonnes  qui  font 
à  la  fleur  de  l’âge ,  &  jaunâtres  dans  les  vieilles  ;  elles 
font  aufli  plus  fermes  dans  les  jeunes  filles  ,  plus  molles 
dans  les  femmes  ,  &.flétries  dans  les  vieilles  ;  elles  ont 
des  vaiflèaux  fanguins  des  foufclavieres ,  &  qui  portent 
le  nom  de  mammaires.  Ces  vaiflèaux  font  fortifiés  par 
quelques  branches  des  vaiflèaux  intercoftaux  ,  des  tbora- 
chiques  &  des  épigaftriques..  Les  nerfs  viennent  des  ver¬ 
tèbres  du  dos ,  principalement  de  la  cinquième  paire  ; 
mais  outre  ces  vaiffeaux  communs  à  soutes  les  parties  du 
corps,  on  remarque. dans  les  mammelles  d’autres  fortes 
de  vaiffeaux.  On  leur  a  donné  le-  nom  de  conduits  lai¬ 
teux  ,  à  caufe  de  leur  ufage.  Voyez  Conduit  laiteux. 

On  diftingue  à  l’extérieur  des  mammelles  le  mamme- 
lon ,  la  papille  &  Variole ces  parties  font  fituées  à  l’en¬ 
droit  lë  plus  élevé  de  la  m'ammelle dans,  fon  milieu. 
Voyez  Mammelon  ,  Papille  ,  Aréole. 

L’ufage  des  mammelles  eft  de.féparer  de  la  mafle  du 
fang  le  lajt  deftiné  à  la  nourriture  de  l’enfant-  Cette  fe- 
crétion  eft  de  la  demiere  importance  pour  les  femmes  ., 
&  la  fource  de  maux  très-dangereux  pour  elles  ,  quand 
elles  ne  fuiyent  pas  en#allaitàni,l’inftitution  delà  nature. 


164  M  AM 

Les  femmes  qui  nourriffent  reflentent  ordinairemenê  éti 
allaitant  un  certain  chatouillement  dans  le  mammelon  , 
qui  les  flatte,  &  les  engage  à  donner  le  tetton  à  l’enfant; 
&  celles  qui ,  malgré  ce  penchant  naturel ,  s’y  refuient 
font  très-fouvent  fujettes  à  des  dépôts  laiteux  ,  qu’il  faut 
ouvrir  ,  ou  qui  fe  durciflent  en  fquirres ,  ou  dégenerent 
en  cancers  ,  foit  que  ces  dépôts  ne  puiflent  fe  diffipet 
d’eux-mêmes  ,  foit  qu’ilsaientété  maltraités  &  irrités  par 
des  remedes  contraires. . 

MAMMELON.  Petite  éminence  placée  dans  le  mi¬ 
lieu  de  la  partie  la  plus  élevée  de  la  mammelle  ;  elle  eft 
rouge  &  petite  chez  les  jeunes  filles ,  livide  &  plus  grolfe’ 
chez  les  nourrices  &  chez  les  femmes  qui  ont  paffé  l’âge 
d’avoir  desenfans.  Le  mammelon  eft  d’un  fentiment  très- 
délicat  Si  très-vif,  à  caufe  de  la  quantité  de  nerfs  qui 
s’y  rendent-  C’eft  de-là  que  l’enfant  caufe  en  le  fuçant 
an  doux  chatouillement  qui  fait  piaifîr  à  la  mere ,  &  aug¬ 
mente  fa  tendreffe  pour  lui. 

Il  eft  percé  de  plufieurs  trous  ,  &  ces  trous  font  les* 
extrémités  des  tuïaux  laiteux  qui  partent  des  glandes  des 
■  mammelles  ;  on  en  voit  fept ,  huit  ou  dix  aux  nourrices. 
Hollier  dit  avoir  vu  un  double  mammelon  en  une  feule 
mammelle  ,  8c  il  allure  qu’il  découloit  du  lait  de  tous  les- 
deux.  O’ eft  donc  au  mammelon  qu’aboutiflènt  tous  les 
conduits  laiteux  ,  qui  reçoivent  le  lait  féparé  de  la  malfc 
du  fàng  par  la  fabrique  des  glandes  de  la  mammelle  :  cette 
partie  eft  beaucoup  fujette  à  fe  durcir  &  à  s’ulcerer 
après  les  coups  ,  &  les.  congédions  de  la  matière  laiteûfe. 

Le  tiflii  du  mammelon  eftfpongieux  &  élaftique.;  il  fe 
gonfle  comme  le  corps  caverneux  de  la  verge  &  du  clitoris, 
à  l’occafion  dit  toucher  &  des  penlées  amoureufes.;  il  eft 
fujet  àdes  changemensde  confiftance,fuivantlesdifférentes 
circonftances.  11  paroît  principalemenr  compofé  de  plu¬ 
fieurs  faifceaux  ligamenteux ,  dont  les  extrémités  forment 
la  bafe  &  la  fommité  du  mammelon  ;  ils  paroifTént  être 
pliffés  dans  toute  la  longueur  de  leurs  fibres,  de  forte 
qu’en  les  tirant  &  en  les  allongeant ,  on  en  efface  les 
pliffures  qui  reviennent  aufli-tôt  qu’on  celle  de  tirer.  C’eft 
entre  les  tuïaux  fpongieux,&  élaûiquesque  fe  trouvent 


MAI  ï'6j 

les  orifices  fies  tuïaux  laiteux  qui  fourniïîént  lé  lait  à 
l’enfant.  Le  corps  du  mammelon  eft  enveloppé  d’une 
production  cutanée  extrêmement  mince  ,  &  de  l’épider¬ 
me.  Sa  furface  externe  eft  rendue  fort  inégale  par  quan¬ 
tité  de  petites  éminences  &  rugofités  irrégulières ,  dont 
celles  du  contour  &  de  la  circonférence  du  mammelon 
fe  trouvent  en  quelques  fujets  avoirun  arrangement  tranf- 
verfal  ou  annulaire  ,  quoique  interrompu  &  entrecoupé. 

L'on  ne  fait  à  quelle  fonction  la  nature  a  deftiné  le 
mammelon  &  les  mammelles  dans  les.  hommes  ;  elle  eft 
évidente  dans  les  femmes.  On  en  a  quelquefois  vu  fortit 
du- lait  dans  l’enfance  des  fujets  de  l’un  &  l’autre  fexe , 
&  M.  Winflow  affure  que  cela  eft  arrivé  à  un  de  fes 
freres ,  à  l’âge  de  deux  ans. 

Mammelons  de  la  peau.  Petites  pyramides  nerveufes; 
qui  fe  trouvent  en  grande  quantité  dans  la  peau  s  ils  ne 
font  autre  chofe  que  les  extrémités  des  petits  nerfs  qui  fe 
terminent  à  la  peau,  lefquelles  en  fe  repliant  différem¬ 
ment,  forment  les  petites  houpes,  ou  corps  papillaires. 
Ces  petites  éminences  s’engagent  dans  les  replis  de  la 
membrane  réticulaire  ,  &  après  l’avoir  traverfé'e,  ils  s’é¬ 
tendent  jufqu’à l’épiderme,  &  fe  diftrib.uent  deffous  par 
une  infinité  de  fibres  très-déliées.  Ces  mammelons  font 
proprement  dans  la  peau  l’organe  immédiat  du  toucher  , 
&  aux  endroits  où  ils  font  en  plus  grand  nombre, le  tact 
eft  plus  fin  &  plus  exquis,  comme  à  la  plante  du  pied  , 
.à  la  paume  de  la  main ,  &  aux  extrémités  des  doigts,  de 
l’une  &  de  l’autre  des  extrémités  du  corps  ;  &  aux  en¬ 
droits  où  il  y  en  a  moins ,  le  toucher  y  eft  moins  vif.  On 
leur  donne  auffi  le  nom  de  houpes  8c  de  papilles  ncr- 
veufes. 

Mamelons  Médullaires.  Ce  font  des  tubercules  mam- 
millaires  qui  fe  trouvent  dans  la  moelle  allongée  im¬ 
médiatement  auprès  du  bec  de  l’entonnoir.  Ils  ont  été 
pris  pour  des  glandes  ,  apparemment  à  caufe  dela  fub- 
ftance  grife  qu’on  a  trouvée  dans  leur  épaiffeur ,  la¬ 
quelle  ne  paroît  cependant  pas  différer  de  celle  qui 
forme  le  dedans  de  plufieurs,, autres  éminences  delà  moëUo 


166  MA  S 

allongée.  M.  Winflow ,  par  cette  raifon ,  aime  mieux  les 

appeller  Tubercules  mammillaires. 

Ils  paroiffent  avoir  en  partie  quelque  rapport  avec  les 
deux  pieds  du  pilier  antérieur  de  la  voûte  à  trois  piliers', 
de  forte  qu’on  pourroit  les  nommer  ,  avec  Santorini, 
oignons  ou  bulbes  des  racines  du  pilier  de  la  voûte,  quoi, 
qu’ils  paroillent  en  partie  être  la  continuation  d’autres 
portions  d’un  ti/Tu  particulier  de  la  fubftance  cendrée  & 
de  la  fubftancemédullaire. 

MAMMILLÀIRE.  Qui  a  la  figure  d’un  mammeloii. 
C’eft  la  même  chofe  que  Màjloide. 

MARISCA.  Petite  excroiflance  charnue  ,  molle,  fon- 
gueufe ,  indolente  qui  vient  au  fondement ,  au  périné , 
&  à  la  partie  fupérieure  des  cuilfes  dans  les  femmes.  C’eft 
une  efpéce  de  fie ,  &  fouvent  un  fymptôme  de  vérole. 
Voyez  Figue. 

MARTEAU.  C’eft  un  des  oflelets  de  l’oreille  inter¬ 
ne.  U  fe  préfente  le  premier  dans  la  caille  du  tambour. 
Ï1  eft  ainfi  nommé ,  parce  qu’il  a  une  de  fes  extrémités 
plus  groffe  que  l’autre.  On  appelle  cette  groffe  extrémité 
du  nom  de  tête:  Le  refte  de  Tos  eft  long  &  menu,  c’eft 
pourquoi  on  nomme  cette  partie  le  manche.  Cet  oifelet, 
en  tout,  eft  long  &  ne  forme  pas  une  ligne  droite  :  oa 
obferve  qu’il  fe  recourbe  vers  la  tête.  Il  s’articule  avec 
l’ enclume,  &  fe  meut  au  moïen  de  petits  mufcles.  Le 
manche  a  deux  apophyfes  pointues ,  qui  font  l’une  à  côté 
de  l’autre,  près  de  la  tête.  L’une  eft  plus  longue  que 
l’autre,  &  s’appelle  appophyjê  de  Rau ,  du  nom  de  l’A» 
uatomifte  qui  l’a  découverte. 

MASSETER.  C’eft  un  mulcle  très-fort ,  placé  à  la 
partie  poftérieure  de  la  joue.  On  le  divife  ordinairement 
en  deux  portions  fM,  Winflow  y  en  diftingue  trois,  mais 
la  troifiéme  eft  peu  féparée  delà  fécondé,  la  première 
portion  eft  la  plus  grande:  elle  eftfituée  extérieurement, 
s’attache  ,  par  une  de  fes  extrémités,  au  bas  de  l’os  de  la 
pommette,  &  un  peu  aux  parties  voifines  de  l’os  maxil¬ 
laire  &  de  celles  de  l’apopbyfe  Zygomatique  de  l’os  des 
tempes  :  elle  fe  porte  enfuitc  un  peu  obliquement  fe 


MAS  16? 

«levant  en  arriéré;  &  va  s’attacher  par  Fon  autre  extré¬ 
mité  à  l’angle  de  la  mâchoire  inférieure  ,  &  à  la  partie 
de  la  balle  qui  en  eft  voifine.  Cette  portion  ,  en  fe  con¬ 
tractant,  tire  la  mâchoire  en  haut ,  8c  un  peu  en  de-, 
vaut. 

La  fécondé  portion  s’attache  par  fon  extrémité  fupé- 
rieure  à  l’arcade  zygomatique  qu’elle  embralfe  :  quel¬ 
ques-unes  de  les  fibres  s’attachent  aufïi  à  l’os  de  la  pom¬ 
mette  :  elle  eft  recouverte  par  la  portion  antérieure ,  8c 
leurs  fibres  fé  croifent  :  elle  s’attache  inférieurement  â 
1  la  face  externe  de  la  branche  de  la  mâchoire  inférieure  i 
8c  fe  confond  avec  les  attaches  de  la  première  portion. 
Cette  fécondé  portion  tire  la  mâchoire  en  haut  &  un  peu 
en.  arriéré. 

Majféter  interne  :  on  donne  ce  nom  au  .mufcle  grand 
ptirigoidien  ou ptengoïdien  interne  ,  parce  qu’il  s'atta¬ 
che  par  fon  extrémité  antérieure  aux  mêmes  endroits, 
de  la  mâchoire  inferieure  que  le  mufcle  malîeter. 

MASTICATION.  Motformé  du  verbe  grec, qui  figni- 
fie exprimer lé jus  dèquelque  ckofe.  C’eft  un  termede Phy- 
fiologie,  par  lequel  on  entend  le  broiement  dés- alimens 
folides ,  par.le.moïen  dés  dents ,  pour,  en  procurer  la  divi- 
fïon  ,  8c.  lès  rendre  plüs  faciles  a  digérer.  Ce  broiement 
fe  fait  par  te  mouvémement  de  la  mâchoire .  inférieure, 
fur  la  fupérieure.  Les  alimens  paffent  d’abord  fous  les 
dents  incifives,  qui  les  coupent. en  petits  morceaux  ,  les- 
molaires  les  broyeur  entièrement.  CelteSrci ,  étant  pla¬ 
cées  près  des  points,  d’appui,  elles  ont  une  fôrcé-confi- 
dérables  en  effet  elles  ont  une  fùrface  plate,  &  ont., 
befoin  de  plus  de  force  pour  feroierles  alimens ,  que  les 
canines  ,  qui  font  pointues ,  que  les  ihcifiv.es  qui  font 
tranchantes.  La  mâchoire  inférieure  étant  capable  de 
mouvement  en  tous.fens,  &  la  fupérieure  étant  fixe,  elle, 
fé  meut  fur  elle  comme  une  meule  mobile,  fur  une  autre-, 
meule  qui  ne  l’èftpas:  mais  pour  que  les  alimens  entrent 
dans  la  bouche  ,  il  faut  que  l'a  mâchoire  inférieure  fé 
baiffe.  Cette  abaifTement  s’opère  par  le  mufcle  Milohyoi- 
dien.,  Cajlohyoidien  ,  Geniokyqidisn ,  Sternohyoidien  ^ 
Peaucier ,  &  le  Digafirique. 


*68  MAS 

Les  alimens  entrés  dans  la  bouche,  elle  fe  ferme  pas 
l’ action  du  mufcle  orbiculaire  des  lèvres.  La  mâchoire  s’é¬ 
lève  &  vient  en  devant  par  la  contraction  des  temporaux, 
des ptérigoïdiens  ,  &  d’une  portion  du  majféter  ;  elle  eft 
ramenée  en  arriéré  par  l’autre  portion  du  majjfeter  &  par 
le  ptérigoïdien  externe. 

Les  mufcles  des  lèvres  Ugiffent  pendant  la  maftication. 
Car  quand  les  alimens  ont  pà.lîé  fous  les  dents,  ils  tom¬ 
bent  entre  la  gencive,  &  les  lèvres,  &  comme  ils  ne 
font  point  encore  bien  broyés,  ils  font  rémis  deffous  par 
l’aètion  dü  triangulaire ,  du  quarré ,  du  buccinateur.  La 
langue  de  fan  côté  ramaiîe  auiîi  les  alimens  non  broyés, 
&  les  ramené  fous  lesdepts;  le  triangulaire', 

&  le  canin  fervent  à  les  ramafler  du  fond  &  des  côtés  de 
la  bouche,  pour  être  mâchés  &  divifés  de  nouveau.  Le 
mélange  de  la  falive  entre  auffi  ,  pour  beaucoup ,  dans  la 
maftication.  Car  lés  alimens ,  outre  le  broiement  qu’ils 
foûffrênt,  par  le  pnoïen  des  dents  ,  font  ramollis  par  cette 
liqueur,  qui  eft  fournie  par  les  ^nàts,  labiales,  bucca¬ 
les  ,  les  parotides  '  les  maxillaires ,  &  dans  les  animaux, 
par  la  glande  de  Nuh.  Voyez  Salive. 

MASTOIDE  ou  MASTOÏDIEN. Qui  a  la  forme  d’un 
rnammelon.  On  donne  ce  nom  à  toutes  les  apopby- 
fes  qui  y  reifemblent.  La  principale  eft  pelle  que  Ton  ob« 
fervc  à  h  bafe  du  crâné  dans  l’os  temporal.  Voyez  Jet i- 
voral. 

•  MASTOÏDIEN  POSTERIEUR  ou  SUPERIEUR. 
(trou)  Nom  que  l’on  donne  à  un  trou  pratiqué  dans  le 
yoifinage  de  t’apophyle’  maftoide  de  l’os  temporal.  Il 
laide  paflçr  des  veines  qui  rapportent  le  fangde  l’extc- 
rieur  du  crâne  dans  le  finus  latéral.  Quelquefois  il  n’y  a 
<lc  trou  maftoïdien  que  dans  un  temporal ,  d’autres  fois, 
on  n’eu  trouve  point  du  tout  :  cela  arrive  ordinairement 
îorfque  les  trous  condiloïdiens  poftérieurs  de  l’occipital, 
°nt  l.e  même  ufage,  font  fort  ouverts  ;  &  lorfqije 
ceux-ci  manquent,  les  qnçiftoïdiçDS  y  fuppléent  &  font 
plus  grands. 

Mafloïdiens.  (  mufcles)  On  donne  ce  nom  à  plufieurs 
anijfclês  qui  s’attachent  par  une  de  leur  extrémités  à  l’a- 


MAT  ï6? 

pophyfe  maftoïde  de  l’os  des  tempes,  La  plupart  des 
Auteurs  ne  donnent  ce  nom  qu’aux  mufcles  ftcrno-mafi 
toïdiens  que  quelques  autres  appellent  maftoïdiens  an¬ 
térieurs,  parce  qu’ils  nomment  les  fplénius ,  mafloïdiens 
pojlérieurs.  On  trouve  aufli  un  majloïdien  latéral ,  dé¬ 
crit  fous  le  nom  de  petit  complexes.  V oyez  Sternomafloï- 
dieu  &  Splenius. 

MATRICE.  (  Utérus)  Qn  donne  ce  nom  à  un  vifcere 
particulier  à  la  femme,  fitué  entre  la  veffie  &  le  re&um, 
St  deitiné  à  renfermer  le  fétus  pendant  la  groflefTe. 

Ce  vifcere  eli  triangulaire  &  a  la  figure  d’une  poire 
spplatie.  Sa  partie  la  plus  large,  qu’on  nomme  le  fond , 
eft  placée  en  haut  &  un  peu  en  arriéré;  la  plus  étroite 
gu  contraire;  eft  tournée  en  bas  &  en  devant, &  on  l’ap¬ 
pelle  le  col ,  nom  que  les  Anatoiniftes  donnent  aulfi  au 
Vagin.  Ils  ont  aulfi  donné  deux  orifices  à  la  matrice,  un 
çxterhet  qui  n’ eft  autre  chofe  que  l’entrée  du  vagin,  placée 
à  la  partie  inférieure  de  la  vulve  ;  celui  qu’ils  appellent  in¬ 
terne eft  l’entrée  du  col  de  la  matrice  qui  regarde  le 
yagin,  &  s’ouvre  dedans  par  une  extrémité  moufle,  divi- 
fée  par  une  fente  trapfverfale ,  qui  lui  a  fait  donner  le 
norn  de  rnufeau  de  chien,  ou  de  tanche.  Il  y  a  même  eu 
des  Anâtomiftes  qui  ont  divifé  cet  orifice  en  interne  & 
externe;  l’interne  regarde  la  cavité  de  la  matrice ,  &  l’ex¬ 
terne,  le  vagin.  La  grandeur  de  la  matrice  n’eft  pas  tou¬ 
jours  la  même  ;  elle  varie  fuivant  l’âge ,  le  tempérament 
$t  l’état  des  femmes  &  des  filles.  Dans  les  filles  adultes , 
elle  a,  pour  l’ordinaire,  trois  travers  de  doigts  de  lon¬ 
gueur  ,  un  d’épaifleur ,  deux  de  large  à  fon  fond ,  &  beau¬ 
coup  moins  à  Ion  col.  Elle  eft  plus  greffe  dans;  les  fem¬ 
mes  qui  ont  accouché  :  &  beaucoup  plus  petite  dans  les 
filles  qui  n’ont  pas  atteint  l’âge  de  puberté  ;  dans  celles 
qui  font  vieilles,  &  qui  ont  gardé  une  exaéte  continence, 
elle  eft  aulfi  fort  petite,  &  comme  retirée  en  elle-même. 
Elle  eft  plus  greffe  au  contraire ,  plus  nourrie  &  moins 
fenfîble  dans  celles  qui  font  abondamment  réglées ,  qui 
ont  eu  un  commerce  fréquent  avec  les  hommes;  ou  qui 
ont  fait  fur  elles  des  attouchemens  honteux ,  que  la.  rair 
fon  condamne ,  qui  font  contre  la  nature» 


170  MAT 

La  matrice  eft  ereufe ,  &  ta  forme  de  fa  cavité  répond 
à  fa  conformation  extérieure.  Elle  eft  triangulaire  :  le 
fommet  du  triangle  eft  tourné  e-n  bas,  &  fe  termine  par 
une  cavité  qui  perce  le  col  de  ce  vifcere,  &  s’ouvre  dans 
le  vagin.  Cette  ouverture  eft  affez  grande  pour  laiflec 
paffer  un  ftilet  d’une  grofleur  médiocre.  Les  deux  autres 
angles,  que  l’on  voit  au  fond,  l’un  à  droite,  l’autre  à  gau¬ 
che  ,  font  aufli  ouverts  par  un  petit  canal  fort  étroit,  qui 
admet  à  peine  une  foie  de  porc.  C’eft  l’orifice  des  trom¬ 
pes  de  Falloppe. 

La  cavité  de  la  matrice  eft  tapilTée  par  une  tunique 
molle  Si  fpongieufe ,  garnie  d’un  petit  duvet  très-fin  , 
eampofé  de  petits  tùiaux  creux ,  qui  font  comme  au¬ 
tant  de  petits  poils.  On  les  apperçoit  en  foufflant  dans 
une  branche  desarteres,  ou  des  veines  de  la  matrice.  Oa 
trouve  du  fang  dans  ces  petits  tuïaux  dans  les  femmes 
mortes  pendant  le  tems  de  leurs  régies.  Cette  membrane 
eft  affez  égale  au  fond  de  la  matrice,  mais  elle  eft  fort 
ridée  à  fon  col.  On  trouve  en  grande  quantité  de  petites 
glandes  qui  fourniffent  un  fuc  gluant  qui  bouche  l’orifice 
interne  de  la  matrice  pendant  la  grollèffe.  Un  Anato- 
mifte ,  nommé  Naboth ,  les  a  pris  pour  des  oeufs ,  ce  qui 
les  a  fait  appeller  œufs  de  Naboth. 

La  fubftance  propre  de  la  matrice  eft  compofée  d’un 
tiffu  fpongieux,  dont  la  nature  a  été  peu  développée.  Iî 
eft:  ferré  ,  fort  élaftique,  &  cependant  très-flexible  &  ca¬ 
pable  d’une  grande  extenfîon;  on  y  trouve  une  grande 
quantité  de  vaiffeaux  :  fa  couleur  eft  d’un  rouge  clair. 
M.  Petit,  l’ Anatomifte ,  prétend  que  les  fibres  qui  com- 
pofent  ce  tiffu  font  charnues  ;  &  fon  fentimént  paroît 
fondé.  Dans  les  filles  &  les  femmes ,  qui  ne  font  ni  encein¬ 
tes  ni  accouchées,  ce  tiffu  eft  fort  compaéle,&  acquiert  de 
la  molleffe  dans  l’état  de  groffeffe. 

Les  parois  de  la  matrice  augmentent-ils  en  épaiffeur. 
à  mefure  que  ce  vifcere  augmente  en  étendue,  pendant 
la  groffeffe?  Cette  queftîon,  fouvent  propofée,  eft  en¬ 
core  indécife.  Les  féntimens  des  plus  habiles  Anatomif- 
tes  ont  été  partagés  fur  ce  fujet  :  il  paroît  que  l’infpec- 
tion ,  qui  fuffit  pour  décider  la  queftîon,  eft  favorable! 


MAT  17T 

ceux  qui  font  pour  l’épailfeur  :  ceux  qui  foutiennent  l’a- 
minciflement  dans  les  derniers  mois  de  là  groffefle, refon¬ 
dent  fur  la  facilité  de  fentirl’ enfant  en  appliquant  la  maiii 
fur  le  ventre  de  la  femme ,  ou  en  touchant  l’orifice  interne 
dé  la  matrice  :  la  première  de  ces  deux  raifons  prouve 
peu  de  chofe  ,  &  la  fécondé  ne  prouve  rien  ,  car  ceux 
mêmes  qui  foutiennent  que  le  corps  de  la  matrice  aug¬ 
mente  en  épaifleur,  conviennent  que  fon  col  s’amincit 
jufqu’au  tems  de  l’accouchement ,-  ce  qui  fe  fait  par  le 
développement  fucceffif  des  rides  qui  font  à  cette  partie. 
Il  fe  fervent  aufiï,  pour  prouver  l’aminciirement  des  pa¬ 
rois  de  la  matrice,  de  la  rupture  qui  arrive  quelquetois 
à  ce  vifcere  dans  les  derniers  tems  de  la  grofleffe,  par  lé 
trépignement  de  l’enfant ,  ou  dans  l’accouchement  par 
les  doigts  de  la  Sage-femme  mal  adroite;  mais  on  peut 
également  en  rapporter  la  caufe  à  la  molleffe  du  tiiTu 
fpongieux  qui  a  été  abreuvé  de  férofités  pendant  tout  lé 
tems  de  la  groflefle. 

M.  Ruyfch  a  donné  la  defcription  d’un  mufcle  qu’il 
dit  être  fitué  au  fond  de  la  matrice ,  &  fprvir  à  la  con¬ 
traction  de  ce  vifcere  dans  le  tems  de  l’accouchement  : 
les  Anatomiftes  qui  l’ont  fuivi  n’ont  pu  l’obferver. 

La  matrice  eft  retenue  en  place  par  deuxligamens  de 
chaque  côté,  que  l’on  divife  en  larges  &  en  ronds.  Les 
ligamens  larges  font  produits  par  un  prolongement  du 
péritoine ,  qui  forme  une  duplicature  ,  dans  laquelle 
s’étendent  &  fe  ramifient  un  grand  nombre  de  vaiifeaux 
de  toute  efpéce  ;  ils  s’attachent  chacun  de  leur  côté  à 
la  partie  latérale  de  la  matrice,  &  à  la  partie  furpérieure 
du  vagin.  On  a  auflï  donné  à  ces  ligamens  le  nom  à'aîles 
de  chauve-fouris  :  ils  fervent  d’appui  aux  ovaires,  &  aux 
trompes  de  Fallope. 

Les  ligamens  ronds  font  allongés,  grêles  :  ils  s’atta¬ 
chent  aux  côtés  du  fond  de  la  matrice,  proche  l’endroit 
ou  les  trompes  de  Falloppe  aboutirtent  ;  de-là  ils  def- 
cendent  obliquemement  de  chaque  côté,  partent  par  l’an, 
neau  des  mufcles  du  bas-ventre;  &  vont  s’épanouir  en 
forme  de  patte  d’oie  auprès  ,  &  un  peu  au-deffous  du 
clitoris,  aux  grandes  lèvres  &  aux  parties  voifines.  M, 


173,  '  -  MAX 

\VinfloW  donne  à  ces  ligamens  le  nom  de  cordons  vaf, 
çulaires ,  parce  qu’il  font  pompofés  d’un  amas  confidé- 
rables  de  vaifTeaux. 

M.  Petit,  l’Anatomifte,  en  a  découvert  deux  autres, 
qu’il  nomme  ligamens  ronds  poftérieurs  ;  ils  font  épais, 
&  vont  de  la  matrice  au  haut  du  facrum. 

MATRONE.  Voyez  Sage-Femme. 

MATURATIF.  Voyez  Peptique  &  Abfces. 

MATURATION.  Etat  d’un  abfcés  phlegmoneux,où 
la  matière  du  pus  fe  travaille  fe  mûrit. 

MAXILLAIRE  INFERIEUR,  (  nerf)  C’eft  la  troi¬ 
sième  &  derniere  des  principales  branches  des  nerfs  triju- 
maux  de  M.  Winflow  ,  ou  nerfs  de  la  cinquième  paire 
cérébrale.  C’eft  d’abord  la  plus  groffe  des  trois  ,  jufqu’au 
trou  ovale  de  l’os  fphénoïde ,  par  lequel  il  fort  du  crâne. 
Ce  nerf,  à  là  fortie  de  la  cavité  du  crâne  ,  defeend  entre 
les  deux  mufcles  ptérigoïdiens  ,  au-deflous  de  la  grande 
échancrure  de  la  mâchoire  inférieure ,  pour  entrer  dans  Je 
canal  olfeux  de  la  même  mâchoire.  Il  jette  aufli  immédia, 
tement  après  quatre  rameaux  principaux  ,  &  avant  fon 
entrée  dans  le  canal  de  la  mâchoire  inférieure  ,  il  en  lance 
un  autre  pour  la  langue.  Voyez  Lingual,  {petit) 

Le  premier  de  ces  rameaux  monte  au  mufcle  çrota. 
phite  ,  &  fe  diftrihue  à  fa  face  interne  tout  entier.  Le  fe. 
çond  le  jette  derrière  le  condylede  la  mâchoire  inférieure, 
où  il  fe  divife  en  deux  filets  qui  vont  de  dedans  en  de. 
hors ,  &  communiquent  avec  un  rameau  voifin  de  la  por¬ 
tion  du  nerf  auditif ,  derrière  le  côté  externe  du  condyle, 
A  la  naiflancp  de  ces  deux  rameaux ,  il  jette  un  petit  fis 
let  qui  monte  vers  la  tempe  à  l’oreille  externe  ,  &  donne 
en  paflant  quelques  communications  avec  les  parties  voi. 
fines  de  la  conque  de  l’oreille.  Le  troifieme  rameau  pafte 
entre  les  deux  apophyfes  de  la  mâchoire  inférieure  ,  pont 
la  partie  inférieure  du  mufcle  crotaphite  ,  &  lui  donne 
des  filets  en  paflant;  puis  il  fe  courbe  en  bas  vers  le  mat 
fêter ,  auquel  il  diftribue  des  filets  comme  aux  tegumeiis 
voifins  ,  &  communiqu  é  avec  la  portion  dure  du  nerf  an. 
ditifi,  à  côté  de  Los  de  la  pomette;  il  fe  termine  par  plu- 
fleurs  filets  au  mufçlçbuçcinateur ,  à  çeux  de  lajevre  itte 


Max  173 

féiïéùie,  &  aux  tegvtmens  voifins.  Le  qua'triemé  n’eft  fou- 
vent  que  la  bifurcation  du  rameau  près  de  fa  naiffanceî 
il  palfe  par-deffus  le  pterigoïdien  externe  ,  lui  donne  en 
pafîant  quelques  filets  ,  puis  il  fe  diftribue  au  pterigoï¬ 
dien  interne ,  à  la  portion  voifîne  du  mufcle  crotaphite  , 
au  mufcle  buccinateur  ,  aux  glandes  buccales ,  &  aux 
mufcles  voifins  des  levres  ;  quelquefois  il  s’en  détache 
encore  un  filet  qui  monte  fur  la  conque  de  l’oreille  ex- 

Outre  ces  quatre  ramaux  principaux  ,  le  nerf  maxil¬ 
laire  inférieur  jette  encore  d’autres  filets  de  côté  &  d’au¬ 
tre,  dont  un  en  particulier  va  gagner  le  trou  ptérigoï- 
dien,  où  il  fe  joint  avec  un  filet  du  nerf  maxillaire  fu- 
périeur ,  &  continue  fa  route ,  pour  le  perdre  dans  la 
.Hiembtane  qui  couvre  l’os  vomer,  &  les  parties  voifines 
des  narines  internes.  Enfin  ,  avant  que  d’entrer  dans  le 
canal  de  la  mâchoire  inférieure ,  il  diftribue  des  filets 
aux  portions  voifines  du  mufcle  ptétigoïdien  interne,  dit 
digaftrique  :  il  en  jette  encore  un  ou  deux  le  long  du 
période,  qui  vont  au  mufcle  mylohyoïdien  &  à  la  glande 
fub linguale.  Dés  la  naiffance  de  ces  filets,  il  en  paxoît 
fouvent  des  traces  dans  l’os  même;  &  quelquefois  il 
paflè  par  un  petit  canal  offeux  entier  ,  mais  trcs-fubti! , 
&  creufé  fuperficiellement  dans  la  face  interne  de  fos. 
Étant  entré  dans  le  canal  de  l’os  de  la  mâchoire  infé¬ 
rieure  ,  le  nerf  maxillaire  s’y  glilfe  tout  le  long ,  fous  les 
alvéoles,  jette  des  filets  à  toutes  les  dents,  julqu’au  trou 
mentormier,  'où  il  lance  encore  en  avant,  dans  lediploè. 
Un  petit  rameau  qui  fe  diftribue  aux  dents  fuivantes,  jui- 
<ju’à  la  fymphife  du  menton. 

Maxillaire  Jupérieur.  (  nerf)  C’eft  la  féconde  des 
branches  principales  du  nerf  de  la  cinquième  paire,  qui 
s’infinue  par  le  trou  rond  du  fphénoïde,  &  fe  difttibne  à 
la  mâchoire  fupérieure.  Si-tôt  qu’il  eft  pafTé  l’os  maxil¬ 
laire,  il  jette  for  le  côté  externe  de  l’orbite  un  rameau 
qui  perce  i’os  de  la  pomette,  fe  partage  aux  environs, 
communique  avec  la  portion  dure  du  hérf,  &  lance  par-ci 
par-là  des  filets  à  la  graiffe  qui  remplit  l’orbite.  ïl  fe  dî- 
vifé  après  eu  trois  rameaux ,  dont  ÿuh’fe  -glifté  èas  le 


ÎJ4  MAX 

canal  de  la  portion  intérieure  de  l’orbite,  fort  par  le  trou 
fous  orbitaire,  jette  en  bas  des  filets  qui  pénétrent  dans 
le  finus  maxillaire ,  fe  diftribue  à  la  membrane  qui  les 
tapille ,  au  tilfu  des  os,  aux  dents  canines  &  aux  incifives 
du  même  côté  ,  quelquefois  aux  dents  molaires  pofté¬ 
rieures,  &  à  la  voûte  du  palais  jufques  vers  l’union  des 
deux  os  maxillaires.  Un  de  ces  rameaux  étant  forti  du 
canal  olfeux  par  le  trou  fous  orbitaire  antérieur  le  diftri- 
bue  aux  mufcles  orbiculaires  des  paupières ,  voifins  du 
nez  &  des  lèvres ,  aux  tégumens,  &  communique  avec 
un  rameau  de  la  portion  dure  du  nerf  auditif.  M.  Winf- 
loW  donne  à  cette  première  branche  le  nom  de  oeiifous 
orbitaire.  La  fécondé  branche,  qu’il  appelle  nerf  pala¬ 
tin ,  dcfcend  par-devant  lesapophyfes  ptérigoïdes,  dans 
le  canal  formé  par  l’os  maxillaire  &  l’os  du  palais  ;  elle, 
fort  enfuite  de  ce  canal  par  le  trou  palatin  poftérieur,  & 
fe  diftribue  par  plufieurs  filets  à  la  tunique  glanduleufe 
du  palais,  à  la  cloifon ,  &  aux  mufcles  de  la  cloilon.  Les 
derniers  de  ces  filets  vont  jufqu’au  trou  palatin  antérieur 
ou  trou  incifif.  En  defcendant  dans  le  canal ,  le  nerf  fe 
courbe  d’abord  un  peu,  puis  jette  des  filets  au  mufde 
ptérigoïdien  externe,  aux  périftaphylins ,  &  à  la  voûte  du 
pharinx.  D’astres  rameaux  percent  encore  la  partie  pof- 
térieure  de  l’os  maxillaire,  &  vont  aux  dents  molaires 
poftérieures. 

La  troifième  des  branches  du  nerf  maxillaire  fupérieur 
nommée  par  M.  Winflow,  nerf fpheno-palatin,  paffe  par 
le  trou  du  même  nom  ,  fe  diftribue  au  mufcle  ptérigoï- 
dien  interne ,  aux  parties  poftérieures  des  narines ,  au 
finus  fphénoïdal,  &  à  la  trompe  d 'Eujlache.  Elle  jette 
suffi,  par  le  trou  ptérigoïdien ,  un  filet  qui  perce  la  ra¬ 
cine  de  l’apophyfe  ptérigoi'de  de  derrière  en  devant ,  & 
va  fe  rencontrer  avec  le  nerf  maxillaire  antérieur.  Voyez 
Maxillaire  inférieur. 

Maxillaires,  (artères  &  veines)  Il  y  a  trois  artères  de 
ce  nom  ,  qui  toutes  viennent  de  la,  carotide  externe.  La 
première ,  qui  porte  le  nom  de  maxillaire  inferieure ,  eft 
la  troifieme  des  branches  que  la  carotide  externe  jette 
depuis  l'oreille  externe  jufqu’à  la  tempe. Elle  va  àla gland: 


MAX  17J 

maxillaire  ;  &  fournit  du  fang  aux  mufcles  ftyloïdiens , 
au  maftoïdien,  à  la  parotide,  aux  glandes  fublinguales , 
aux  mufcles  du  pharinx  &  aux  fléchiffeurs  de  la  tete.  La 
fécondé,  qui  s’appelle  maxillaire  externe ,  va  au  men¬ 
ton  fous  le  nom  d'artère  mentonnière ,  &  fournit  la  co¬ 
ronaire  des  lèvres,  &  s’avançant  toujours  vers  l'œil,  elle 
fe  diftribue  aux  environs  fous  le  nom  d’artère  angulaire* 
La  ttoifiéme  ,  qui  s’appelle  maxillaire  interne  ,  naît 
comme  les  deux  précédentes  de.  la  carotide  externe,  Sc 
c’cft  la  cinquième  des  branches  qu’en  total  produit  cette 
artère  :  elle  naît  vis-à-vis  le  condyle  de  la  mâchoire  in¬ 
férieure  ,  paffe  derrière ,  jette  un  petit  rameau  entre  les 
mulcles  ptérigoïdiens,  &  fe  partage  enfuite  en  trois  prin- 
cipales  branches  ,  qui  font  l’artère  fpheno-maxiUaire  , 
P  alvéolaire,  qui  fe  glifle  dans  le  canal  de  la  mâchoire  in¬ 
férieure,  &  fournit  du  fang  aux  alvéoles  Se  aux  dents  s 
fort  par  le  trou  mentonnier.  Se  va  fe  perdre  dans  les 
mufcles  voifins ,  en  communiquant  avec  les  ramaux  de 
la  maxillaire  externe.  Le  troilîéme  rameau  de  la  maxil¬ 
laire  interne  fe  nomme  artère  fpheno-êpineufe. 

Maxillaires,  (os)  Ils  font  au  nombre  de  deux,  Se  for¬ 
ment  la  mâchoire  fupérieure.  On  y  diftingue  deux  faces,  une 
externe,  Se  l’autre  interne.  Dans  la  première  ,  011  com¬ 
prend  tout  ce  qui  paraît  à  l’extérieur ,  Se  dans  la  fécondé, 
ce  qui  regarde  la  cavité  des  narines  Se  la  voûte  du  pa¬ 
lais. 

La  figure  de  ces  os  eft  allez  irrégulière  :  ils  occupent 
la  partie  moïenne  de  la  face. 

On  obferve  plufieurs  éminences  à  la  face  externe  :  la 
première,  qui  eft  d’une  étendue  allez  confidérable ,  fe 
nomme  apophyfe  natale  ,  parce  qu’elle  forme  la  plus 
grande  partie  du  nez.  Elle  eft  longue ,  applatie ,  &  den¬ 
telée  à  fon  extrémité. 

La  fécondé,  qui  eft  à  la  partie  externe  de  l’os,  eft 
groffe,  un  peu  Taillante,  fondent  l’os  de  la  pomette ,  Sc 
fait  une  portion  de  la  joue,  ce  qui  l’a  fait  appeller  apo¬ 
phyfe  malaire.  . 

On  donne  le  nom  S  apophyfe  palatine  ^  à  la  partie  de 


176  .MAX 

chacun  de  ces  os  j  dont  la  connexion  forme  ,  eh  grande 

partie ,  la  voûte  dp  palais. 

On  appelle  apophyfe  alvéolaire  ,  le  bord  inférieur  de 
ces  os ,  dans  lequel  les  dents  font  reçues.  Ce  bord  eil 
demi-circulaire.  A  l’extrémité  poftérieure  de  chaque 
côté ,  on  remarque  un  tubercule  ,  auquel  on  donne  lé 
nom  de  tubétofité  maxillaire. 

Chacun  des  deux  os  maxillaires  porte  à  fa  partie  anté¬ 
rieure  ,  un.  peu  au-deflus  du  bord  alvéolaire ,  une  petite 
éminence  ,  qui  étant  jointe  avec  celle  du  côté  oppofé, 
forme  une  tubérofité,  que  l’on  appelle  épine  natale. 

On  trouve  à  la  face  externe  un  grand  nombre  d’échan¬ 
crures  &  de  cavités.  Entre  les  apophyfes  nazales  &  ma¬ 
laires  ,  on  voit  une  échancrure  confidérable,  que  l’on  ap¬ 
pelle  orbitaire^  parce  qu’elle  forme  la  portion  inférieure 
de  l’orbite.  Sa  partie  antérieure  fait  partie  du  bord  dé 
l’orbite  3  &  la  poftérieure  de  la  fente  orbitaire  inférieur e, 
ou  fpheno-maxillaire ,  &  même  elle  s’articule  avec  les 
os  du  palais  qui  remontent  jufques  dans  l’orbite.  On  y  te. 
marque  aufli  une  petite  échancrure  ,  par  laquelle  elle 
s’articule  avec  les  os  unguis,  &  avec  la  portion  de  l’eth. 
moïde,  connue  fous  le  nom  d’os  planum. 

A  l’union  de  cet  os  avec  l’os  unguis,  on  remarque  l'ots 
verture  fupérieure  du  canal  lacrymal,  qui  donne  infé- 
rieuremerit  dans  la  cavité  des  narines,  &  fous  les  cornets 
‘inférieurs  du  nez. 

Le  canal  ou  la  marche  orbitaire ,  qui  commence  vers 
le  milieu  de  la  fente  fpheno-maxillaire  s’avance  de  devait 
en  arriéré ,  &  vient  s’ouvrir  en  dehors  ,  au  -defTous  à 
bord  orbitaire,  par  un  trou  ,  que  l’on  nomme  orlitét 
antérieur  ou  inférieur ,  pou.r  le  diftinguer  de  celai  par 
lequel  ce  canal  commence  dans  le  bord  qui  forme  la 
fente  fpheno-maxillaire ,  &  qu’on  appelle  trou  orbitaire 
fupérieur  ou  pojlérieur.  Ce  canal  donne  paffage  à  une 
branche  de  la  cinquième  paire ,  &  qu’on  nomme  maxil¬ 
laire  fupérieur. 

Les  folfes  temporales  &  zygomatiques  font  en  partie 
formées  par  les  os  maxillaires. 


MAX  Yff: 

La  partie  antérieure  des  os  maxillaires  forme  au-del- 
fus  de  l’épine  nafale ,  une  échancrure  considérable ,  que 
l’on  nomme  auffi  nafale,  parce  qu’eller'eçoit  les  carti¬ 
lages  du  nez ,  &  qu’elle  forme  l’extrémité  antérieure  de 
l’ouverture  des  narines. 

A  la  partie  goftérieure  de  cette  ,  portion  des  os  maxil¬ 
laires  qui  forme  la  voûte  du  palais ,  eft  une  large  échan¬ 
crure  qui  s’articule  avec  les  os -du  palais  ,  ce  qui  la  fait 
nommer  palatine. 

Derrière  les  dents  incifives,  eft  un-trou  pratiqué  dans 
.la  future  qui  unit  les  deux  os  maxillaires_en,tf  eux.  On  le 
.  nomme  palatin  antérieur parce  qu’il  .eft  à  la  partie  an¬ 
térieure  du  palais ,  &  incifif  à  caufe  de  fon  voifinage  des 
dents  incifives,  A  ce  trou  fe  terminent  deux  petits  ca- 
.naux ,  qui  s’ouytent  dans  le  fquelette ,  à;  côté  de  la  crête 
.  des  os  maxillaires.  Ce  trou  eft  bouché  dans  le  cadavre 
-par  les  membranes  du  palais  &  des  narines.  L’ufage  en 
eft  inconnu.  Les  Anciens,  &  encore  quelques  Moder¬ 
nes,  ont  cru  qu’il  lailloit  couler  dans  la  bouche  une  par¬ 
tie  des  larmes,  qui  revient  des  yeux, dans  la  cavité  des 
narines  par  le  conduit  lacrymal. 

On  remarque  encore  deux  autres  trous  nommés  pala¬ 
tins  pofiérieÛTS.  Il  y  en  a  un  de  chaque  côté  contre  le 
bord  alvéolaire ,  proche  la  derniere  dent  molaire.  Ils 
font  formés  conjointement  par  les  os  maxillaires  &  ceqjc 
du  palais. 

Les  alvéoles  ,  dont  tout  le  bord  antérieur  inférieur 
des  os  maxillaires  eft  garni ,  égalent  le  nombre  des  dents. 
On  y  en  compte  ordinairement  feize;  quelquefois  il  n’y 
en  n’a  que  quatorze.  Le  fond  de  ces  cavités  fe  trouve 
diftingué  dans  celles  qui  reçoivent  les:  dents  molaires  eu 
autant  de  petites  folles  que  ces  dents  ont  de  racines. 
Quelquefois  il  arrive  que  la  fubftariçe  de  l’os  maxillaire 
qui  forme  le  fond  de  ces  alvéoles  le  trouve  détruite,  tort 
qu’on  arrache  la  dent,  ce  qui  établit  une  communicatiaa 
entre  les  finus  maxillaires ,  avec  les  alvéoles,  &  eft  fuivi  de 
iiftules  forrdéfagréables  &  incurables. 


rps  MAX 

•^ie  tlcs  foïreS  iiaSiêS'^Oft  y  retriafque  une  apophyfequt 
4’onrioirii«e:*la:  elle  eft  placée  derrière  l’épine  na- 

'fàle  j  dent  éllê  éft'  là  continuation.  Sa  partie  antérieureeft 
iaùté&coUkéj  &:îà,pôftérieuré  eft  baffe  &  longue.  la 
crête  d’un  de  ces  os ,  étant  jointe*  a  ceüé  du  côté  oppofé, 
•ibrttte  ünêpéiâtêfaîiTurè  qui  reç'oieFextirémité  inférieure 
-dq  làciqi&n'dës  narines:  ~  ■ 

-■  '  -A  là  iJàitSt tpbflérieüredë  “èëttë  "ffatë-,  on  trouve  une 
goutierequi,  fe  rencontrant  avec.une  pareille  pratiquée 
adâSs  rds  ;dffi palais  ÿfformë  ùnr-canàI"n,ommé  par  cette 
%àifon  maxillorpaltitih ,  lequel  va  fe  tendre  au  trou  pa. 
^tin  -pôftériédiV-’Iîiàiirê  pàïïfer  un-ttèff  qui  s’épanouit  fiir 
rfc  palais.  :ov  ';°* ’  ‘  -  ;  -*•  - 1  --  :c  :  --:ra 

-  -tes  os  rriaiillairfes-Tont  creufés  par  -urie  grande  foife 
'-que  l’on  ap’pëlli maxillaire].  Ilyën1  a  un  dans Té- 
^aîïieur  de  eHaqâé’o:s.cSôn  ouverture  paroît  fort  grande 
’dandlejfqueiëtte^'lotfqu’ôn  examine  l’os  maxillaire. hùt! 
•de  ■ja  place  ;?nrais  elle: eft  petite  .dans  lé  cadavre  beau, 
'èb'ûp  plus  élèvéetque  lé  fond -,&;êftpla!cée  derrière  le  ceà- 
■duit  laâÿmaF,  entré  les  deux  cornets  inférieurs  dii.nèz. 
Ce  finus  eft  rarement  divifé  en  celhilésü'îl  eft  tapilfé  pat 
ia  mëîriferânë -pituitaire,.  - 

--  Lés-os  maxillaires  dont  pirefqü’èntiéremènt  compofés 
'de  fmb'ftaiice  cbthpàïfë  ;  ôn  né  tiOnve  de  diplbé  qu’au 
^jbrd  aPvéalâii-é  ,  a  ratubérbEtérnSnîfârèVaux  apophyfa 
nafale  &  malaire.  ..  ..  ■  aq_ts 

5-' '••Dans  lé- foetus  les  finus  maxillaires  ne  font.pâs  formés; 
•lorïqtî’On  regardé  du;côté  du  palais  là -portion-  de  Fds 
'tq'ni  foütiénf  les  ideux  dents  încifîÿes,  -elle'  paroît  épiphyfe 
■-&fféparée  diirëfte'dê Pas.  ■- '■  "J 

i-‘;  LesostnâxiBàiîês  font  articulés" avec  le  coronal^Tetfe 
•inoïde  ,le  jpfiençiïdéqlej-os  propres  du  nezile.scornëtsmî 
férieursi  les  os  dé  iàpqmette ,  les  os  pnguis,  ceux  dupa, 
•lais,  lèTomét  jèùfin  entre  éux  &  àvëclè.sdenfsfupétiéurà 
Maxillaires,  (glandes)  Ce  font  deux  corps  glandu¬ 
leux1,  fitués  chacun  de  chaque  côté  d,ës:  mâchoires  ,  vêts 
le  côté  interne  de  Fbttgledë  la- mâchoire  inférieure;  Ella 
•fônt  làlivalesj  &  verfent  dans  la  bouché  l’humeur  pci; 


les  ont  filtrée,  par  un  canal  qui  s’ouvre  par  une,  deux, 
ou  même  trois  embouchures,  fous  la  langue,  dans  les 
environs  de  la  racine  du  filet. 

Maxillaires.  (Jtnus)  Voyez  Os  Maxillaires. 

MAXILLOPALATIN .  (  canal)  Il  réfulte  de  l’union 
de  l’os  du  palais  avec  l’os  de  la  mâchoire  -fiipérieure  ,  au 
moi'en  de  la  légère  gouttière  de  la  partie  p'dftérieure  dit 
premier  ,  laquelle  s’unifiant  avec  celle  de  l’os  maxillaire, 
le  forme  en  entier.  Il  aboutit  au  trou  palatin  poftérieur. 
.Voyez  Os  du  palais  &  maxillaire . 

■  MÉCONIUM.  Humeur  excrémentitielle  ,  jaune  oa 
noirâtre  qui  fe  ramafie  dans  les  inteftins  du  foetus  pen¬ 
dant  le  tems  qu’il  vit  dans  le  ventre  de  fa  meïe:,  &  qu’il 
rend  par  l’anus  un  peu  âpres  qu’il  eft  né.  Cette  humeur 
elt  un  produit  des  glandes  ,  &■  des  difieren's  vifcères 
fiu  bas  -ventre  s  elle  s’eft  amaffée  à  la  longue  dans  le 
canal  inteftinal ,  y  a  contracté ,  par  fon  féjour ,  la  couleur 
qu’elle  a  en  for  tant,  &  venant  enfin  à  s’aigrir,  Jirrire  le 
fondement  &  s’échappe  au-dehors. 

MEDECINE.  Art  de  guérir  les  maladies  du  corps 
humain ,  &  de  conferver  la  fanté.  C’eft  une  fcience  fi 
.utile',  qü’on  a  été  obligé' de  fia  cultiver -dès  les  premiers 
tems;  ainfi  on  peut  dire  qu’elle  eft  aufii  ancienne  que  le 
inonde.  On  regardé  'cependant  Efculapé-;-fiis  d’Apollon, 
comme  le:  premier  qui  fe  foit  particuliérement  appliqué 
à  la  perfeâionner.  Ceux  qui  fe  font  diftingiiés  dans  cette 
fcience p ont  dû  être  fort  cônfidérés  dans  la'  focîété,  par 
la  néceflité  où  l’on  étoitd’y'tecourir.  La  Médecinetômba 
dans  fia  fuite  entre  les  mains  des  Philofophês,  parmi  leS 
quels  Pythagore  ,  Empedocle  &  plufieuvs  autres  fe  dis¬ 
tinguèrent  ;  mais  la  Philofophie  &  la  Médecine  s’étant 
.étendues  par  les  cohnoiflances  qu’on-  a  acquife  enfuite 
dans  ces  deux  fciéncês ,  on  fut  obligé  de  fiés  fëpàrer.  Hip- 
pocratê,qui  parut  fur  la  fin  de  la  quatre-vingtième  olym¬ 
piade  *,  entreprit  ce  partagé.  Ce  grand  homme  a  telle¬ 
ment  perfectionné  la  Médecine,  en  joignant  un  raifon- 
nement  folide  à  une  expérience  confommée ,  qu’il  eft  le 
premier  qui  a  vraiment  mérité  le  nom  de  Médecin ,  &  il. 

Z  Vers  l’an  jCop»  '  '  ' 


îgo  MED 

a  laîffé  des  ouvrages  qui  feront- toujours  admirés  de  ïî 
poftérité.  La  plupart  de  fes  fuccelTeurs  ne  travaillèrent 
que  pour  commenter,  &  la  doélrine  d’Hippocrate  répan. 
due  dans  leurs  écrits ,  en  fait  le  principal  mérite.  Envi- 
ion  deux  cens  ans  apres ,  Erajîjirate  &  Hérophile ,  fe 
rendirent  célébrés  par  les  progrès  qu’ils  firent  en  Ana¬ 
tomie.  Jufques-là  les  Médecins  avoient  exercé  par  eux- 
mêmes  tout-ce  qui  avoir  rapport  à  la  profeffion,  où  ils 
employoient  leurs  fcrviteurs  &  leurs  efclaves,  &  quel, 
quefoisleurs  difciples,  à  la  préparation  des  médicamens, 
&  aux  différentes  opérations  de  la  main.  Mais  il  arriva 
dans  la  fuite  que  ces  derniers  s’ingérèrent  de  faire  feult 
ce  qu’ils  ne  faifoknt  d’abord  que  fous  la  conduite  d’au, 
trui;  -ce  qui  a  donné  naiflance  à  la  Pharmaceutique  ki 
la  Chirurgie ,  telles  que  nous  les  voyons  aujourd’hui. 
Enfin  dans  le  fié-clc  dernier ,  Harvée,  Médecin  Anglois, 
s’ eft  immortalife  en  découvrant  la  circulation  du  fang, 
qui  a  fèrvi  de  fondement  folidc  à  une  nouvelle  théorie 
de  la  Médecine;  cette  fcience  approche  encore  plus  défi 
perfection,  par  la  multitude  des  découvertes  que  l’on  fait 
de-nos  jours  en  Anatomie ,  en  Chirurgie,  en  Chymie,  es 
Botanique ,  e-n  Phyfique  &  dans  l’Hiftoire  naturelle ,  ht. 

■La  Médecine  a  pour  but  la  confervation  de  la  famé  & 
Ton  rétabiifTement,lorfqu’eüe  eft  perdue.  On  la  divife 
en  cinq  parties.  La  première  ,  qu’on  appelle  Physiolo¬ 
gie  ,  confifte  dans  la  connoifTance  de  toutes  les  parties  tlo 
corps  humain,  de  l’aâion  des  fluides  &  des  folides,  & 
ides -effets -qui  en  réfultent  ;  enfin  de  toute  Fœconomie 
animale.  La  fécondé,  fçavoir  la  Pathologie  enfeigneà 
eonnoître  les  differentes  maladies  qui  affeâent  le  corps 
humain ,  leurs -caufes  &  leurs  fymptômes.  La  troifiémt, 
fçavoir  V Hygiène ,  apprend  l’art  de  confer-verla  fauté. $ 
de  rendre  la  vie  longue.  La  quatrième,  appellée  Théra¬ 
peutique ,  donne  les  moi'ens  de  guérir  les  maladies,  foit 
par  la  diète  vfoit  par  les  médicamens,  ou -enfin  par  l’o¬ 
pération  de  la  main.  Enfin  la  cinquième  ,  qui  eft  la  Sé¬ 
miotique  ,  fait  eonnoître  l’état  de  fanté  &  celui  de  mala¬ 
die  par  l’expoftion  des  lignes  qui  caraâérifent  Fus  K 
l’autre  dans  l’homme. 


MED  Ig* 

MEDIAN.  "(«ej/)  C’eft -le  cinquième  cordon  des  neifs  . 
brachiaux.  Il-  accompagne  l’artère  brachiale  le  long  du 
bras,  palTe  avec  elle  fous  l’aponévrofe  du  mufcle  biceps-, 
defcend  le  long  de  l’av'ant-bras ,  entre  le  mufcle  fublimc 
&  le-profond,  auxquels  il  donne  des  rameaux;  &  lorfqu’i! 
eft  parvenu  au  poignet,  il  pafle  fous  le  ligament  annu¬ 
laire-commun,  &  entre  dans  la  paume  de  la- main  ,  où 
il  fe  partage  en  neuf  rameaux.  Deux  de  ces  rameaux  vont 
au-mufcle  théna-r  &  anti-thénar;  fix  fe  terminent-au  pou- . 
ce,  au» doigt- indice  &  à  celui  du-miüeu,  fçavoir,  deux 
à- chacun  de  ces  doigts,  en  fe  diftribuant  le  long  de  leurs - 
parties  latérales  internes  ;  &  le  neuvième  fe  perd  dans  la- 
partie  latérale  interne  &  antérieure  du  doigt  annulaire  ; 
après  avoir  communiqué  avec  un  autre  rameau  qui  vient- 
du  nerf  .cubital;  Ee  nerf  Médian  donne  encore  un  peu 
au-deiTous  du  pli  du  bras  ,  un  gros  nerf  qui  accompagne - 
l’artère  intéroflèufe  dans  toutes  fes  ramifications. 

MEDIANE.  Grofle  branche  veineufe ,  qui , 

formèe'par  les  veines  afcendantes  .de-  l’avant-bras,  com¬ 
munique  d’une  part  avec  la  bafîlique,  &  de- l’autre  avec 
la  céphalique.  Cette  veine  paffe  pau-delfous  le  rendon-- 
du  mufcle  biceps.  C’eft  potirqupi  les  Chirurgiens  ,  en  ou¬ 
vrant  la  veine,  doivent  prendre  garde  de  piquer  le-tendon. 
M.  WinfloW  donne  encore  le  nom  de  Médianes  à.  deux 
petites  veines  qui  communiquent  ,  avec  la  céphalique  & 
avec  la  bafîlique.  Il  appelle  l’fme  Médiane  céphalique , 

&  l’autre  Médiane  bajîlique ,  parce  qu’elles  établiifent  - 
communication  entre  la  médiane  &  les  deux  gros  troncs. 

MED  I  ASTI  N.  C’eft  une  duplicatute  des  plevres 
qui  lapident  toute  la  capacité, de -la  .poitrine-,  la¬ 
quelle- partage  cette  cavité  en  deux  parties  oblongues  . 
&  inégales,  pour  loger  les  deux  lobes  du  poumon.Par.. 
conféquentil  eftcompoféde  deux  lames,  lefquelleslont- 
très -étroitement  unies  enfemble  du  côté  du  fternup?- 
&  des  vertebres  ;  elles  font  un  peu  écartées  l’une  de- 
l’autre  dans  le  milieu ,  &  un  peu  vers  le  devant  juf- 
qu’en-bas.,  par  le  péricarde  &  par  le  cœur.  Un  peu  plus., 
en.  arriéré  ,  elles,  fervent  de  tunique  à-  l’œfophage.,. 


x8t-  MED 

tout  en'  arrière  elles  forment  depuis  le  haut  jufqu’en 
bas  une  efpace  triangulaire ,  qui  loge  principalement 
l’aorte  mais  les  lames  du  médiaftin  en  devant  font  très- 
étroitemeiit  collées  enfemble  &  attachées  au  fternum. 
C’étoit  une  erreur  de  croire  qu’elles  étoient  attachées  à 
cet  os  à  diifance  l’une  de  l’autre.  Si  conféquemmentde 
confeiller  le  trépan  du  fternum  dans  les  hydropifies  du 
médiaftin  ,  comme  le  recommandoient  les  Anciens.  Gaf- 
pard  Bartholin  a  démontré  le  premier  que  cet  efpace 
qu’on  voyoit  entre  les  lames  du  médiaftin  en  devant 
dans  les  cadavres  &  dans  les  planches  anatomiques ,  ve. 
noit  de  la  maniéré  d’enlever  le  fternum, 

Au  re.fte  ,  le.  médiaftin  fépare  la  poitrine  en  deux  ca¬ 
vités  inégales ,  comme  l’a  le  premier  obfèrvé  l’illnftrc 
M.  Winflow.  Il  fert  d’appui  aux  lobes  du  poumon , 
quand  on  eft  couché  fur  l’un  ou  l’autre  côté.  L’œfophage 
&  l’aorte. ,  le  poumon  &  le  péricarde ,  en  reçoivent  une 
tunique  :  la  fiirfaçe  qui  regarde  les  cavités  de  la  poi¬ 
trine  eft  perpétuellement  arrofée  d’une  humeur  Empha¬ 
tique  qui  fert  à  la  lubréficr ,  pour  faciliter  &  adoucir 
les  frottemens  du  poumon  contre  ces  parois.  On  a  cra 
qu’en  conféquence  cette  furface  étoit  parfemée  de  glan- 
dules  deftinées  à  filtrer  l’humeur  en.  queftion  ;  mais  il 
y. a  déjà  long-tems  que  l’on  eft  revenu  de  cette  pré¬ 
tendue  néceflité  de  glandes ,  pour  faire  de  pareilles  fe- 
crétions.  M.  Garangeot  a  donné'  une  figure  du  médiaftin 
foufflé  ,  mais  ce  n’ eft  pas  comme  cela  qu’il  faut  le  re- 
préfenter. 

Médiaftin  du  cerveau.  M.  WinfloW  donne  ce  nom 
à  un  repli  de  la  lame  interne  de  la  dure  -mere  qui  fé¬ 
pare  le  cerveau  en  deux  portions  ou  lobes,  un  droit  & 
ùn  gauche.  Il  eft  plus  connu  fous  le  nom  de  faulx.  Le 
même  Anatomifte  lui  donne  encore  les  noms  de  doifon 
Jagittale ,  &  de  doifon  verticale ,  Voyez  Faulx  de  la 
ditre-mere. 

MEDIASTINES.  {ancres  &  veines')  Il  y  a  plufienrs 
artères  de  ce  nom-,  parce  qu’il  y  en  a  plufieurs  qui  fe  dif- 
«ihuent  au  médiaftin.  Elle  naiffent  des  artères  foucla- 


M  E  Ir  ■ 

tîeres;  tantôt  leparément,  tantôt  par, de  petits:  trônes- 
communs,  Quelquefois  ce  font  des  radeaux  de  îaœsi®*> 
-Blaire  interne. 

Les  veines  du  même  nom  reprennent  le  fang  artériel, 
&  le  reportent ,  la  droite ,  dans  la  veine.  cave  fupérkutey 
accompagnée  de  l’artère  du  même  côté  >  &  la  gauche-,  «fatras 
la  fouclaviere  du  même  côté  aufli  accompagnée  defo»: 
artère. 

MEDULLAIRE  du  cerveau.  (Subfcznce)  On  donnece 
nom  à  la  fubftance  blanche  qui  forme  la  plusgrande  partie, 
du  cerveau  &  en  occupe  le  centre.  Elle  eft.  plus  fetme  que 
celle  qui  eft  à  la  furface  ,  &  qu’on  appelle  corticale  r 
parce  qu’elle  l’environne  comme  une  écorce,  ou  cendrée.,; 
parce  qu’elle  eft  d’une  couleur  grilatre.  On  regarde  là 
fubftance  médullaire  comme  un  amas  de  petits  canaux: 
qui  reçoivent  les  efprits  animaux  dont  la  fécrétioa  fe  fait; 
dans  la  fubftance  corticale.  Les  nerfs  ne:  font  rien  autre 
chofe  qu’une  expanfionde  la  fubftance  médullaire  revêtae 
de  membranes.  V oyez  Cerveau. 

MELA  NCHOLIQüK .  {  le  tempérament)  Dépend 
d’une  tenfion  trop  forte, d’une  vibratilité.trop  conlîdérav 
ble  dans  les  fibres  &dans  les  nerfs.  Ce  qu’iLy  a  de  particu* 
lier,  c’eft  que  les  fibres  des  mélancoliques'  font  d’une 
tenuité  fans  égale:  au  lieu  que  dans  les  bilieux  ,  les  fibres, 
fontgroffes  ;  la  fibre  étant  vibratile,  la  eontraélion  eft  for¬ 
te  ;  &les  vailfeaux  agifl'entvivement  fur  les  fluides.  Le  fang 
des  mélancholiques  circule  avec  une  rapidité  étonnante. 
Il  y  a  une  union  fi  forte  entre  fes  principes,  que  la  féro*  . 
fité  eft  prefque  toute  enlevée.  De  façon  que  le  fang  eft. 
noirâtre,  épais,  fec,  calciné,  pour  ainfi  dite,  dé-là  une 
très-grande  chaleur.  Les  mélancholiques  ont  le  pouls 
ferré,  fec,  vif ,  à  caufe  de  la  vibration  des  tuniques  de  ’ 
l’artère.  Il  eft  ferré ,  parce  qu’il  y  entre  peu  de  fang. 

Les  mélancholiques  font  d’une  médiocre  Rature.  Il 
s’en  trouve  pourtant  d’affez  grands.  Car  quoique  la  fibre 
foit  très-tendue  ,  elle  ne  lailfe  pas  d’être  forte ,  &  peut 
s’étendre  plus  que  celle  des  bilieux ,  qui  eft  grofte.  Les 
mélancholiques  ont  la  peau  féche,  maigre  ,  brûlante,  les 
cheveux  noirs,  foncés.  Us  font  ordinairement  laids  de 
M  iy 


t%4  M  Ë  M 

vifage,  quoiqu’ils  aient  été  beaux  dans  leur  enfonce.  Ils 
ent  les  yeux  vifs,  pétillans,  un  peu  farouches,  le  nez  auiîi 
grand  que  la  bouche ,  le  poil  noir, 
i  Les  mélancholiquês  font  d’ûrie  ardeur'  extrême  pour 
ce  qu’on  leur  préfente.  Ils  embraffent  avec  courage  les 
travaux  pénibles;  mais  la  force  ne  répond  pas  chez  eux 
au  courage,  parce  que  leurs  fibres  font  délicates,  fines- 
&  tenues,  &  ne  foutiennent  pas  la  fatigue,  comme  celles 
des  bilieux.  Ils  ont  toujours  faim ,  ils  digèrent  mal  &  dif. 
facilement.;  parce  que  les  fibres  font  trop  tenues ,  &  que 
les  fucs  digeftifs  font  en  petite  quantité  ;  ils  vont  diffi¬ 
cilement  a  la  felle,  à  caulè  de  l’évaporation  du  Jeriitn, 
auffi  leurs  excrémens  font-ils  très-durs  ,  &  ils  ne  les  ren¬ 
dent  que  les  deux  ou  trois  jours.  Ce  qui  leur  caufe  des 
nuages ,  des  chaleurs  à  la  tête ,  &  un  air  fombre  ;  ils  font 
îrès-lacifs,  les  femmes  ainfi  que  les  hommes.  . 

Les  mélancholiquês  ont  beaucoup  d!efprit,  une  imagi¬ 
nation  très- féconde. Ils  font  propres  pour  1  es  arts, les  fciences 
fublimes.  Ils  font  fatyriques ,  ils  excellent  dans  la  tragé¬ 
die  noire  3  la  poefîe  ,  la  peinture.  Dans  tout  cela  ils 
prennent  l’efîbr,  &  ehoifiirênt  les  morceaux  élevés.  Les 
enfans  ont  très-rarement  ce  tempérament  :  il  fe.mani- 
fefte  ordinairement  à  vingt  ou  trente  ans.  Les  mélan- 
choliques  ne  vivent  guères  plus  de  cinquante  ans. 

MELAS.  Tache  de  la  peau  fuperficielle ,  noire, <m 
de  terre  ombrée. 

MELICÇRIS.  Tumeur  enkyftée,  qui  contient  une 
humeur  fcmblable  à  du  miel  par  fa  couleur.  Voyçz 
Loupe. 

MELON.  Voyez  Propcojîs. 

MEMBRANE.  Partie  du  corps  qui  rêfulte  de  PalTem. 
blaged’un  nombre  de  fibres  rangées  en  large,  comme 
une  efpèce  de  toile.  Les  membranes  font  fouples  &  ont  • 
du  reflort  félon  la  nature  des  fibres  qui  les  compofeat,  ' 
Celles  qui  fonttiffues  de  fibres  tendin  :ufes  ou  aponévro- 
tiques,  font  plus  élaftiques  que  celles  qui  le  font  de  fibres 
ligamenteufes  ,  ou  d’autre  nature.  Elles  font,  félon  les 
lieux,  plus  minces  ou  plus  épaifles,  plus  lâches  ou  plus 
tendues,  ou  plus  ou  moins  fenfibles.. 


MEM  ï8* 

Les  membranesfont  naturellement  blanches,  &  leur 
tranlparence  a  du  plus  ou  du  moins  ,  félon  qu’elles  forft 
parlémées  de  plus -ou  moins  de  vaifleaux  fanguins.  Elles 
ont  au  refte  pour  ufages ,  1°.  de  couvrir  &  défendre  les 
autres  parties  ,  comme  la  dure  &  la  pie-mere ,  qui  cou¬ 
vrent  le  cerveau  :  a°.  elles  forment  tous  les  conduits  qui 
fe  diftribuent  dans  toute  l’étendue  de  la  machine ,  &  beau, 
coup  d’autres  parties  qui  font  toutes  membraneufes,  telles 
que  l’eftomac ,  les  inteftins,  la  veflie,  &c.  30.  elles  fer¬ 
vent  à  lier  &  à  retenir  en  fituation  des  parties ,  qui,  fans 
elles,  fe  déplaceroient  toujours,  comme  le  mefentere % 

Y  épiploon ,  &c.  40.  à  modifier  les  fenfations  &  les  vives 
impreflions  des  objets  extérieurs  fur  nos  fens ,  comme 

Y  épiderme  pour  le  toucher  ,  la  membrane  qui  tapilfe  le 
nez,  celle  des  oreilles,  &c.  &  enfin  à  beaucoup  d’autres 
Ufages. 

MEMBRANEUX.  Se  dit  des  parties  qui  tiennent  de 
la  nature  des  membranes.  On  appelle  aufli  de  ce  nom  le 
mufcle  fîijcia-lata. 

MEMBRE.  L’on  donne  ce  nom  en  générai  à  toutes  les 
parties  principales  du  corps ,  &  Ipécialement  aux  extré¬ 
mités  fupérieures  &  inférieures. 

MEMOIRE.  (/<j)  Eft  cette  faculté:  de  l’ame,  par  la¬ 
quelle  l’homme  fe  rappelle  des  idées  qu’il  a  perçues  au¬ 
trefois.  La  mémoire  diffère  de  l’imagination,  en  ce  que 
celle-ci  eft  pour  les  choies  préfentes  ,  &  la  mémoire  eft 
pour  les  choies  paflees.  La  nature  du  mécanifme  de  cette 
faculté  n’eft  pas  aufli  évidente ,  que  fon  exiftence.  Voici 
l’hypothèfe  la  plus  vraifemblable ,  &  adoptée  de  prefque 
tous  les  Phyfiologift.es  de  nos  jours.  Ce  font  les  plis  & 
replis  de  petites  membranes  du  cerveau.  Pour  rendre 
cette  aflertion  plus  plaufible ,  &  donner  la  railon  de  la 
différence  de  la  mémoire  qui  fe  rencontre  dans  chaque 
âge,  ils  apportent  la  comparaifon  d’un  parchemin.  Si, 
difent-ils,  le  parchemin  eft  mouillé,  il  fe  plie  facilement; 
mais ,  fi  l’on  vient  à  l’étendre ,  il  ne  garde  aucune  trace 
des  plisprécédens;  tels  fommes-nous  dans  l’enfance,  nous 
apprenons  facilement  &  nous  oublions  de  même.  Au 
contraire ,  fi  le  parchemin  a  acquis  un  certain  degré  de 


ï86  MEN 

féchetefTe ,  on  le  plie  plus  difficilement,  mais  il  confervî 
l’empreinte  des  plis.  De  même  dans  l’âge  viril  l’on  ap¬ 
prend  difficilement,  &  l’on  retient  bien,  quand  on  a  ap. 
pris.  Enfin,  fi  le  parchemin  eft  devenu  dur  &  extrême¬ 
ment  fec,  à  peine  pourra-t-on  le  plifîer,  &  fi  l’on  ea 
vient  à  bout ,  on  ne  pourra  plus  effacer  les  plis  qu’il  aura 
contraâés.  Telle  eft  la  vieillefle:  à  peine  dans  cet  âge 
peut-on  apprendre  >  cependant,  fi  à  force  d’exercice,  l’on 
retient  quelque  chofe,  on  ne  l’oubliera  jamais. 

Quelques-uns  ont  penfé  que  la  mémoire  étoit  un  pur 
don  de  la  nature,  mais  il  eft  confiant  qu’elle  s’augmente 
avec  le  foin,  comme  les  autres  dons  que  nous  tenons 
d’elle:  au  contraire ,  la  mémoire  eft  de  tous  celui  qui  s’ac¬ 
croît  davantage  par  le  foin,  8c  qui  tombe  le  plus  par  la 
négligence. 

Le  moyen  le  plus  sûr  ,  &  l’unique,  pour  augmenter!» 
mémoire,  eft  l’exercice  &le  travail. 

MENINGE.  Mot  dérivé  du  Grec,  qui  fignifie mere. 
On  a  donné  ce  nom  à  deux  membranes  qui  enveloppent 
tout  le  cerveau ,  parce  qu’on  les  a  regardées  comme  le 
principe  de  toutes  les  membranes  du  corps.  Voyez  Dam 
mere,  Pze-mere  8c  Cerveau. 

MENINGOPHYLAX.  Infiniment  dont  le  Chirur¬ 
gien  fe  fert  dans  lé  panfement  du  trépan.  Il  reffemble  an 
couteau  lenticulaire.  Sa  tige  eft  cependant  cylindrique,, 
exadement  ronde,  &  n’a  point  de  tranchant.  Il  porte  une 
lentille!  fon'extrémité.  Cette  lentille  doit  être  très-polie 
pour  ne  pas  offenfer  les  méningés.  L’ufage  de  cet  inftru- 
ment  eft  d’enfoncer  un  peu  avec  la  lentille,  la  dure-nqere, 
qui ,  dans  fes  mouvemens  ,  s’éleveroit  dans  le  trou  du 
trépan,  le  boucheroit  &  ponrroitfe  meurtrir  contre  les 
bords  du  trou.  Par  le  moïen  de  cette  compreffion ,  on 
fait  fortir  le  fang  ou  le  pus  épanché  fous  lé  crâne.  Il  eft 
appelle  menzngophylax  ,  parce  que  la  lentille  de  fott 
extrémité  empêche  que  l’on  ne  blefl'e  la  dure-mete  ou 
méningé,  tandis  qu’on  lapreffepour  fairefortir  l’humeur 
épanchée.  Voyez  Trépan. 

MENSTRUEL,  (le  Flux)  Eft  un  écoulement  de  fang 
par  le  vagin  ,  qui  vient  périodiquement  de  20  en  20 ,  de 


m  e  isr  ï87 

aj  en  ay  ,  de  30  en  30  jours,  plus  ou  moins.  Le  flux 
menftruel  commence  tantôt  plutôt  ,  tantôt  plus  tard. 
Dans  les  pays  chauds,  il  commence  plutôt,  par  exemple  , 
à  14  ans  dans  le  Languedoc  ;  en  Efpagne ,  encore  plutôt; 
à  7  ou  8  ans  à  Batavia,  félon  M.Heifter;  mais  dans  les  pays 
froids,  il  commence  plus  tard.  A  Paris  ,  qui  eft  un.  pays 
tempéré  ,  il  commence  à  15  ,  ou  16  ans.  L’âge,  ou  vien¬ 
nent  les  régies,  s’appelle  âge  du  puberté.  Ce  flux  finit  à 
45  ,  ou  50  ans,  quelquefois  plutôt,  quelquefois  plustard. 
S’il  finit  à  30,  ou  3 y  ans,  cela  eft  contre  nature.  Quand 
l’écoulement  eft  bien  réglé,  une  fille  fe  porte  bien.  La 
période  des  régies  eft  ordinairement  de  30  jours  ;  elles 
avancent  ou  retardent  :  la  durée  de  cet  écoulement  eft 
ordinairement  de  3  ,  y ,  6,  7,  8  jours,  &  quelquefois  auflf 
il  n’en  dure  que  deux. 

Des  Auteurs  ont  admis  ,  pour  caufe  du  flux 
menftruel ,  un  ferment  particulier ,  qui,  en  fe  raréfiant 
,  dans  les  glandes,  les  gonfloit;  ce  qui  occafionnoit  la  rup¬ 
ture  des  vaiiTeaux  par  la  prefïïon.  Ce  fentiment  a  perdu 
fon  crédit  :  tout  le  monde  fuit  à  préfent  le  fentiment  dé 
Galien,  qui  a  été  bien  développé  par  M.  Ereind.  En  effet, 
il  vaut  incomparablement  mieux.  Il  eft  certain  que  le' 
fang,  que  les  femmes  perdent  tous  les  mois,  eft  un  fang 
furabondant, qui, étant  retenu,  les  incommodebeaueoup. 
Tous  les  effets  prouve  qu’il  y  a  pléthore  générale,  &  fur- 
toat  particulière.  Cela  pofé,  les  caufesdu  flux  menftruel 
font  deux ,  la  première  qui  eft  en  quelque  façon  antécé¬ 
dente  ,  la  fécondé,  qui  eft  déterminante,  le  peu  de  ré- 
fiftance  de  la  part  des  vaiffeaux  de  la  matrice ,  Si  l’effort 
du  fang  contre  les  parois  de  Ces  vaiffeaux. 

Quant  à  la  première  caufe,  il  eft  certain  qu’il  y  a  plé¬ 
thore  avant  l’écoulement  des  régies,  &  qu’elle  augmente 
pendant  ce  tems.  De-là  vient  que,  lorfqu’elles  font  fup- 
primées ,  on  eft  obligé  de  faigner ,  pour  éviter  plufieurs 
maladies  qu’elles  occafionnent.  Cette  pléthore  eft  une 
plénitude  des  vaiffeaux  qui  fe  trouvent-  dilatés  par  l’effort 
que  fait  le  fang  contre  leurs  parois.  C’cft  ce  qui  fait 
qu’elle  caufe  fouvent  des  faignemens  de  nez ,  des  hémor¬ 
ragies,  des  hémorroïdes.  Quant  à  la  féconde  caufe ,  1°.  la 


j88  ME  N 

réfiftanee  des  vaiffeaux  de  la  matrice  eft  moindre.  Car 
fes  vaiiTeaux  étant,  fort  tendus  &  fort  fuperficiels ,  ils 
doivent  aifément  fe  dilater,  &  céder  à  l’effort  du  fang, 
qui,  après  y  être  entré,  paffè  enluite  dans  les  tuyaux  ex¬ 
crétoires.  Z°.  L’effort  du  fang  augmente  dans  la  matrice, 
plus  qu’ailleurs.  i°.  A  raifon  de  la  quantité  plus  grande 
qui  s’y  porte.  Car  il  paroît,  comme  le  dit  Pitcarn,que 
les  vaiffeaux  qui  vont  à  cette  partie,  ont  plus  de  diamè¬ 
tre  &  de  longueur ,  que  ceux  des  autres  parties;  ainfi 
l’effort  du  fàng  doit  y  être  plus  grand.  2,0.  A  raifon  de  là 
réfiftanee  qu’il  trouve,  pour  revenir:  or  cette  réfiftanee 
eft  augmentée  dans  la  matrice ,  pour  pfufieurs  caufes,& 
fur-tout  par  la  longueur  des  veines  :  quoiqu’elles  ne  pa- 
roiffent  pas  y  avoir  un  long  chemin ,  depuis  leur  tronc 
jufqu’à  la  matrice  ;  cependant  à  caufe  des  contours  pro¬ 
digieux  qu’elles  font ,  le  chemin  que  le  fang  a  à  y  par¬ 
courir,  eft  très-long;  auffi  la  réfillance  étant  multipliée, 
l’effort  du  fàng  doit  être  plus  grand. 

Le  fang  des  régies  des  femmes  eft  naturel ,  ver¬ 
meil  ,  &  n’a  point  cette  marque  de  malignité  ,  que  lui 
ont  prêté  certains  Naturalises.  Il  reffemble  au  fang  vei- 
Cependant  dans  les  derniers  jours  il  devient  fereux, 
entièrement  ou  en  partie.  Il  diftille  goutte  à  goutte 
Sa  quantité  eft  plus  ou  moins  grande;  Elle  ya  ordinai¬ 
rement  à  l’équivalent  de  deux  faignées  ,c’eft-à-dire  ,  de 
dix-huit  à  vingt  onces.  On  a  été  partagé  fur  les  vaif- 
fèaux  qui  le  fournillent.  Les  uns  ont  dit  qu’il  venoit  des 
vaiffeaux  de  là  matrice,  d’autres  ont  dit  qu’il  venoit  du 
vagin.  En  comparant  les  obfervations  que  l’on  a  faites  à 
ce  fujetjil  a  femblé  aux  Phyfiologiftes  modernes,  qu’iL 
venoit  de  la  matrice.  Mais,  quelquefois  il  vient  auffi  du 
vagin,  fur-tout  dans  lagroffeffe,  où  l’écoulement  cefiè 
de  fe  faire  par  la  matrice.  Car  alors  il  fe  détourne  dans 
les  parties  voifines.  Il  y  a  même  des.  femmes  qui  vo- 
miffent  le  fàng,  qui  le  rendent  par  le  nez,  par  le  bout 
des  doigts,  par  les  hémorrhoïdes ,  &  cela  périodique-, 
ment.  Cela  vient  de  ce  que  le  fang  -,  ne  pouvant  fe 
faire  jour  par  la  matrice ,  il  fe  détourne  ailleurs.  Ces  hé-, 
ïnorrhagies  tiennent  à  ces  femmes  au  lieu  de  régies.  Mais 


mes  ie9 

H  s’agit  d’expliquer  comment  le  fang  fort.  Eft-ce  par 
rupture  des  vaiffeaux?  Non,  fans  doute.  Il  eft  mêmecroya- 
i>le  qu’on  ne  peut  le  prouver  fur  l’ouverture  des  cada¬ 
vres  :  plufieurs  Phyfîologiftes  penfent  que  c’eft  une  Am¬ 
ple  percolation;  &  ont  remarqué  dans  la  matrice  un  duvet 
blanchâtre ,  qui  étoit  plus  ou  moins  épais  dans  différen¬ 
tes  femmes.  Ils  ont  aufli  oblervé  qu’il  étoit  compofé  d’ar¬ 
tères  &  de  veines  lymphatiques ,  ramifiées  à  la  façon  des 
artères.  Le  célébré  M.  Ferrein  a  examiné  ce  duvet  dans 
les  femmes  mortes  à  la  fin  de  leurs  régies ,  ou  dans  le  tems 
mêmedes  régies,  alors  il  l’a  trouvé  rouge  ,  au  lieu  qu’il  eft 
naturellement  blanc;  cela  prouve  que'le  fang  paffedans  les 
vaiffeaux  lymphatiques,  qui,  dansletemsdesrégles,  étant 
dilatés,  au  lieu  de  charrier  l’humeur  qu’ils  déchargent 
dans  la  matrice  dans  l’état  ordinaire  par  des  tuyaux  ex¬ 
crétoires  ,  donnent  paffage  au  fang ,  qui  s’y  décharge  de 
même. 

Les  régies  viennent  à  l’âge  de  puberté.  Parce 
que  dans  ce  tems  les  organes  fe  fortifient  &  réliftent 
davantage  à  l’impulfion  des  fucs  qui  fournifTent  à  l’ac- 
croiffement.  De  façon  qu’une  partie  eft  alors  employée 
par  le  flux  menftruel.  Car  la  quantité  eft  toujours  la 
même.  Mais  comme  la  nutrition  eft  moindre,  &  que  les 
parties  n’ont  pas  befoin  de  tant  de  fuc ,  il  y  a  alors  du  fu- 
perflu,  qui  s’en  va  par  l’écoulement  des  régies.  Dans 
l’homme,  il  y  a  de  même  du  fuperflu  à  l’âge  de  puberté, 
mais  il  fe  diflipe  par  la  tranfpiration ,  ou  quelque  autre 
évacuation  connue ,  au  lieu  que  dans  la  femme  il  fort  par 
la  matrice.  Comme  les  organes  ne  fe  fortifient  que  peu 
à  peu ,  &  qu’ils  ne  demandent  moins  de  fucs,  que  par  dé- 
grés  pour  leur  accroiffement ,  il  arrive  que  la.  furabon- 
dance  du  fang  n’eft  pas  d’abord  capable  de  procurer  lès 
régies;  aufli  eft-ce  pourquoi  lés  filles  ont  de  la  peine  à  fe 
régler. 

a.  L’écoulement  des  régies  cefle  à  quarante -cinq  ou 
cinquante  ans ,  parce  que  la  digeftion  fe  dérange,  &  qu’en 
confequence,  les  alimens  fournifTent  moins  de  fucs.  Ce 
quifait  que  la  pléthore  n’a  pas  lieu,  &  devient  moindre  à 
,C?t  âge. 


jcjo  M  E  N 

3.  Dans  le  tems  de  l’écoulement,  le  fang  fe  diftille  peu 
àpeu,parcequcfanscela,ilfeferoit  tout-à-ço.up un  vuidc 
dans  les  vaifleaux ,  dont  les  patois  s’appliqueroient  bien-  1 
tôt  l’une  à  l’autre  ,  &  les  femmes  tomberaient  dans  un 
accablement  ccnfidérable. 

4.  L’écoulement  des  régies  étant  une  foisceffé,  ne  re¬ 
vient  qu’au  bout  d’un  certain  tems;  parce  quelefuperflu 
eft  alors  ôté.  C’eft  pourquoi  il  faut  que  le  lang  fe  ramaffe 
peu  à  peu ,  les  vaifleaux  lymphatiques  étant  alors  reiler- 
lés,  ne  donnent  plus  entrée  au  fahg. 

5.  Il  y  a  des  femmes  qui  perdent  beaucoup  plus  de 

fang  les  unes  que  les  autres.  Ce  font  celles  qui  font  d’un 
tempérament  lauguin  ,  rouges  de  vifage,  qui  boivent  & 
mangent  beaucoup.  .  .  , 

6.  Dans  la  groffeiTe  les  régies  celfent,  parce  que  le 

fang  qui  doit  fortir  ,  eft  employé  à  nourir  le  fœtus.  Ce¬ 
pendant  elles  fubfiftent  quelquefois  jufqu’à  quatre.&  cinq 
mois.de  la  grolfeliê’;  quelquefois  mêmé  jufqu’à  fîx,  huit. 
Mais  cela  eft  très-rare.  . 

MENSTRUES.  Voyez  Menflruel.  '  j 

MENTON^  Eminence  Muée  au  milieu  du  bord  in¬ 
férieur  :de  la  face.  Il.eftformé  par  la  convexité  de  l’os 
de  la  mâchoire  inférieure',  que  recouvrent  les  mulcles 
triangulaires,  quarré.s;&  hpup.e  du  menton.-  Laop.eau,  qui 
leur  i  er  t  d’intégument  commun ,  eft  garnie ,  dans  les  hom¬ 
mes,  de quantité  de-poils  qui  portent  iê  nom  de  barbe. 

.  MENÏQJIWIE^-  Qh.a  .donné  ce  nom  aù  muïcie 
quarté  du  menton,  &  au  trou. qui  fe  remarque  à  la  fece 
interne  &  moienne  de  l’os  de  la.  mâchoire  inférieure. 
Voyez  Mâchoire  inférieure, 

MENTONNIERE,  (artère)  Cette  artère  ,  qui  s’ap¬ 
pelle  aulli  maxillaire  externe ,  eft.  la  quatriémebranche 
que  fournit  lajcarotide  externe  dans  i’efpâce  qu’elle  par¬ 
court  depuis  l’oreille  jufqn’à  la  tempe  Elle  palfe.fur  li 
^e- antérie-me  du  &  fur  le  milieu  de  la  m⬠

choire  inférieure ùicôté  du  menton,  d’où  elle  a  tiré  foa 
nom.  Elle  fe  glilfe  en  fuite  fous  la  pointe  du  mufcle  trian¬ 
gulaire  .desdévr  es,  &  lui  fournit,  aulli  bien  qu’au  muïcie 
buccinateur,  8c  au  quarré  du  menton.  Elle  jette  après 


MER  19T 

'cela  un  rameaii  fort  tortueux  qui  fe  divife  à  la  commiC- 
fure  des  lèvres ,  &  qui  fe  joignant  avec  le  femblable  ra¬ 
meau  qui  vient  de  l’autre  coté ,  forme  l’artère  coronaire 
des  lèvres.  Enfuite  elle  monte  à  côté  des  narines ,' jette 
des  filets  aux  parties  voifines  &  va-  le  terminer  au  grand 
angle  de  l’œil  par  piufîeurs  ramifications,  &  fous  le  nom 
-d’artère  angulaire.  Elle  eft  dans  foh  trajet  accompagnée 
de  plufieurs  veines,  qui  vont  fe  perdre  dans  la  jugulaire 
externe. 

Mentonnière.  Fronde  pour  le  menton.  C’eft  un  ban- 
.dage  qui  fert  dans  la  fraéture  &  les  plaies  de  la  mâchoire 
inférieure.  On  le  fait  avec  une  bande  large  de  quatre 
doigts  ,  félon  la  groffeur  du  menton  ,  &  longue  d’environ 
-trois  quarts  d’aune.  On  la  fend ,  fuivant  là  longueur,  par 
chacune  des  deux  extrémités ,  pour  former  quatre  chefs. 
On  porte  avant  les  feétions ,  &  on  ne  laiffe  au  corps  de 
la  bande  qu’un  efpace  d’environ  quatre  travers  de  doigt, 
dans  lequel  on  pratique  une  légère  ouverture  en  long, 
pour  que  le  menton  loit  mieux  embrafle. 

Dans  l’application  de  ce  bandage ,  il  faut  placer  le  corps 
fur  le  menton,  conduire  les  deux  chefs  inférieurs  obli¬ 
quement  julques  fur  le  haut  de  la  tête  &  les  y  attacher  s 
faire  enfuite  paifer  dèfiüs  eux  ,  les  chefs  fupérieurs  que 
-l’on  noue  fur  la  nuque ,  au  bas  de  l’occiput.  L’on  doit 
•prendre  gardé  que  le  bord  fupérieur  du  corps  du  bandage 
ne  déborde  la  lèvre  inférieure ,  ce  qui  feroit  incom¬ 
mode  à  la  bouche.-  L’on  évite  aifémènt"  cet  inconvé¬ 
nient,  ou  en  rétréciflànt  le  bandage  ,  ôü  en  repliant  le 
fjôrdfur  le  menton  euîl  eft  aiféde  le  fixer.  Voyez  Frac- 
‘ture. 

-  MENTULE.  Nomquel’on  donne  à  la  vèirge  de  l’homi 
me  &  auditons  de  la  femme ,  du  mot  Latin  rmntula. 
i  '  -MERE.  -Lés  'Anatômiftes  ont  donné  ce  nom  à  deux 
friémbranès qui  enveloppent  tout  le  ceryeàu  ,  parce  qu’on 
lés^a  fégàrdeés:cômme  le  piincipè  d’ou  tôutes  les  mem- 
•brânes  du  corps  tiroiènt  leur  origine.  On  leur  a  auffi  don¬ 
né  le  nom  de  méningés,  dérivé  d’un  mot  Grec  qui  ligni¬ 
fie  aUlfi  /H«rèiOn  donne  le-nôm  de.dure-mere,  à  la  plus 
'-externe  des  deux  qui  tapiiTe  le  dedans  du  crâne,  &  lui  fért 


291  M  E  S 

de  période  :  fon  nom  lui  vient  de  l’épaiffeur  &de  la  forcé 
de  fes  membranes.  Celle  qui  recouvre  immédiatement  le 
cerveau,  eft  très-fine  &  porte  le  nom  de pie-mere.  Voyez 
Dure-mere  &  Pie-mere. 

MESARAIQUES.  (veines  )  Elles  appartiennent  au 
méfentere,&  on  les  diftingue  en  fupérieure  &  en  inférieure. 
La  fupérieure  accompagne  l’artère  méfentérique  fupé- 
rieure ,  reçoit  le  fang  de  plufieurs  autres  veines ,  8c  va  fe 
décharger  dans  la  veine  porte.  Il  en  eft  de  même  de  la 
.méfaraïque  inférieure  ,  qui  communique  avec  la  fupé¬ 
rieure, &  y  décharge  le  fang  qu’elle  a  reçu  des  autres  veinés 
qui  s’anaftomofent  avec  elle. 

MESENTERE.  Toile  membraneufe ,  fîtuée  au  centre 
du  canal  inteftinal,  à  laquelle  les  inteftins  grêles  font  at¬ 
tachés.  On  y  remarqu^.deux  membranes,  des  vaifleaur 
.  fanguins  ,  limphatiqües  &  ladées ,  des  glandes  &  des 
nerfs. 

Le  méfentere  a  fon  centre  attaché  au  corps  des  trois 
premières  vertebres  des  lombes ,  par  le  tiflu  cellulaire 
du  péritoine.  Il  eft  compofé  de  deux  membranes  unies 
enfemble  par  le  tilTu  cellulaire,  &  taillées  en  demi-cer¬ 
cle;  c’eft  par  leur  bord  que  les  inteftins  grêles  font  re¬ 
tenus  en  fitutation ,  à  peu  près  comme  le  poignet  d’üne 
chemife ,  autour  duquel  les  branches  de  la  chenaife  fe  ra- 
maffent  &  fe  plient.  Il  eft  fitué  au  milieu  du  bas-ventre, 
&  quoiqu’il  foit  unique ,  les  Anatomiftes  n’ont  pas  lai® 
de  le  divifer  en  deux  parties,  dont  ils  ont  nommé  l’une 
méfeirèon  ,  &1’  autre  mèfocolon. 

C’eft  une  efpéce  d’écharpe  dans  le  fond  de  laquelle  les 
inteftins  grêles  font  foutenus ,  &  qui  fournit  une  large 
gaine,  aux  vailfeaux  de  toute  efpéce ,  &  aux  glandes  qu’elle 
renferme.  Les  vaifTeaux  qui  s’y  répandent  ne  fe  font  pas 
plutôt  glifles  dans  la  duplicatute  de  ces  membranes,  qu’ils 
fe  divifent  en  une  infinité  de  rameaux  ,  lefquels  avant 
de  parvenir  aux  inteftins,  s’unifient  &  forment  plufieurs 
arcs ,  d’où  partent  quantité  de  branches  qui  vont  fe  dif- 
tribuer  à  ces  conduits. 

Les  glandes  du  méfentere  font  mollafles  &  friables, 
blanchâtres  dans  les  jeunes  fujets,  &  d’une  couleur  brune 
dans 


MES  (  193 

- 'fetxs  les  vieillards  :  elles  fe  trouvent  éparfes  çà  &  là,  & 
Couvertes  de  graille.  Leur  nombre  n’eft  point  déterminé 
&  leur  volume  eft  différent.  Il  y  en  a  peu  néanmoins  qui 
forent  plus  groffes  qu'une  feve  ou  haricot,  &les  plus  pe~ 
:  tires  n’ont  pas  plus  de  groffeur  qu’une  lentille.  Elles  ne 
font  éloignées  des  inteftins  que  de  la  largeur  d’un  pouce. 
On  les  regarde  comme  du  genre  des  Emphatiques,  &  elles 
ont  à  l’intérieur  une  cavité,  ou  follicule  à  travers  lequel 
paffe  le  chyle  qui  va  au  réfervoir  de  Pecquet. 

Les  ulàges  du  méfentere  font,  1°.  d’ailémbler  les  in- 
teftins,  &  de  les  fixer  dans  le  ventre  ;  a°.  de  fervir  de  fou- 
tien  aux  vaiffeaux  fanguins ,  nerveux  ,  Emphatiques  & 
laétées  qui  vont  aux  inteftins ,  ou  qui  viennent  des  in¬ 
teftins. 

Ses  nerfs  lui  viennent  des  ftomachiques  &  des  inter- 
coftaux.  Le  méfentere  peut.,  comme  l’épïploon,  fe  char¬ 
ger  de  beaucoup  dé  graille. 

MESENTERIQUE.  Sé  dit  de  tout  ce  qui  appartient 
au  méfentere. 

Mejèncrique.  (  plexus  )  11  y  a  deux  plexüs  de  ce 
nom,  l’un  eft  fupérieur,  l’autre  eft  inférieur.  Le  ple¬ 
xus  méfentérique  fupérieur  eft  formé  par  plulîeurs  ra¬ 
meaux,  fournis  par  les  ganglions  fémilunaires  à  l’endroit 
de  leur  union.  Les  filets  de  ce  plexus  forment  comme  une 
-gaine  réticulaire  qui  embraffe  l’artère  mélentérique  fu- 
périeure  dès  fa  naiffance ,  &  l’accompagne  dans  toutes  fes 
diftributions  jufqù’ autour  des  inteftins. 

Le  plexus  méfentérique  inférieur  eft  formé  par  plu- 
•  fieurs  filets  que  le  fupérieur  jette  en  bas  dès  fa  naiffance , 
le  long  de  l’aorte  Ces  filets  s’entrelacent  différemment, 
-forment  auffi  une  forte  de  gaine  nerveufe,  qui  embrafle 
l’artère  méfentérique  inférieure ,  &  l’accompagne  dans 
toutes  fes  diftributions  jufques  dans  les  inteftins.  Les  fais¬ 
ceaux  nerveux  qui  defcendent  le  long  de  l’aorte  entre  les 
deux  artères  méfentériques ,  aïant  formé  le  plexus  mé_ 
.fentérjque  inférieur,  jettent  encore  en  deffous  d’autres 
trouffeaux,  qui  defcendent  fur  l’extrémité  de  l’aorte  , 
-.-.étant  fortement  attachés  aux  portions  voifines  du  péri— 
-roine  ,  &  forment ,  conjointement  avec  des  filets  que 

P.  de  Ch.  Tome  II.  N 


'*-*  74  'M.E"S 

fournit  T  un  Si  l’autre  intercoftal  poftérieijr ,  le  plfiois 
hypogaftrique.  . 

Mefenteriques-,  (  arteres  )  Il  y  a  deux  artères  de  ce 
.  nom:  l’une  eft  fupévieure ,  l’autre  inférieure.  La  fupérieùre 
eft  le  fécond  gros  tronc  que  fournit  l’aorte  defcendante  : 
elle  en  naît  de  la  partie  antérieure,  quand  elle  a  p aile  le 
diaphragme  ,  &  qu’elle  eft  arrivé  dansle  ventre.  Cette  ar¬ 
tère  fe  porte  vers  le  centre  du  méfentere ,  fe  gliilé;  entre 
les  deux  lames  dont  il  eft  compofé,  &  fe  divife  en  plu- 
fleurs' branches ,  qui  forment  des  arcs  d’ou,  partent  quan¬ 
tité  de  petits  rameaux  qui  fe  diftribuent  aux  inteftins.  En 
fe  glilfant  entre  les  deux  lames,  elles  font  un  arc,  dont  la 
~  convexité  fe  porte  à  gauche  &  regarde  en  bas ,  &  c’eft  de 
cette  convexité  que  fortent  la  plupart  des  rameaux.  On 
en  compte  pour  l’.ordinaire  feize,  dix-huit  ou  vingt.  Les 
premiers.,  ou  les  fupérieurs,  font  aflez  courts,  &  com¬ 
muniquent  avec  l’artère  duodénale  :  les  derniers ,  ou  ceur 
qui' nailfent  le  plus  près  de  l’extrémité  de  l’artère ,  font 
encore  bien  plus  courts.  Mais  ceux  qui  nailfent  entre  les 
uns  &  les  autres,  font  plus  gros  &  plus  longs.  Toris  ces 
rameaux  s’anaftomofant  les  uns  avec  les  autres,  fontdes 
.  arcades  plus  petites^  defquelles  nailfent  des  rameaux  qui 
:  s’anaftomofent  aufli,  en  formant  des  arcades  plus  petites, 
lefquelles  en  produifent  d’autres  difpofées  de  même,  qui 
fourniifent  enfin  des  rameaux  à  l’inteltin,  lefquelsTem- 
braffent  comme  une  écharpe.  ' 

Il  naît  ordinairement  de  la  concavité  de  l’arcade  qne 
.forme  la  méfentérique  fupérieure,1  tirois  branches  aller 
.  confidérables ,  avec  l’une  defquelles  l’extrémité  de  l’at- 
cade  s’anaftomofe  près  de  l’inteftin  cæcum. 

La  méfentérique  inférieure  naît  aufli  du  tronc  del’aor- 
te  defcendante ,  environ  un  pouce  au-dellous  des  fperrnà- 
tiques.  Elle  fe  divife  en  trois  branches  qui  prennent  un 
nom  propre  aux  parties  auxquelles  elles  fe  diftribuent. 
Voyez  Coliques. 

Les  veines  du  méfentere  fe:  nomment  mèfaraïqucs. 
Voyez  l’article. , 

Mé [entériques  (  glandes  )  Corps  glanduleux  qui  fe 
trouvent  épars  $à  &  là  dans  les  membranes  du  mefen- 


MET  înf 

«te.  Elles  varient  beaucoup  én  volume  &  en  figure.  Or* 
dinairement  elle's'font  molaffcs .  blanchâtres  dans  les  jeu» 
ods  fujets ,  brunes  dans0  les  vieillards  ;  &' couvertes  dé 
graille.  II  y  en  a  peu  qui  loientplus  greffes  qu’une  feve  , 
de  relie,  elles  ne  pâffentgüéres  la  groffeur d’une  lentille. 
Elles  né  font  éloignées  des  inteùins  que  de  la  largeur 
d’un  pouce,  comme  il  a  été  dit  à  l’article  du :  méfentere. 
Dans  les'  cadavres  de  ceux  qui  font-mortstfes  écrouelles,' 
dontils  étoient  attaqués  aux  parties  extérieures,  on  trouve 
au  méfentere  des  glandes  fort  tuméfiées;  étaliez  fou  vent 
du  volume  des  plus. greffes  noix.  '  La  même  chofe  fe 
rencontre  chez  ceux  qùi-périflènt  du  feorbut. 

Ges  glandes  font  du  genre  des  lymphatiques.  Elles  Ont 
âVintérieur  une' cavité',  au  travers  dè- -laquelle  paffe  le 
chyle,  pour  gagner  le  réfervoir  de  Pecquet.  Là  le  chyle 
reçoit  une  préparation  nouvelle  au  moïen  du  fuc  qui  cil 
filtré-,  &  devient  d’autant  plus  analogue  à  notre  fub- 
ft-ance. 

-  MESO-COLGN-.  Les  Anatomiftes-ônt  donné  Ce  nom 

à  la  continuation  du  méfentere,  à  laquelle  le  colon  eft 
attaché  :  il  e!l  formé  par- une  duplicature  du  péritoine., 
comme  le  méfentere ,  &tfen  différé  en  rien.-Voyez  Colon 
St  Méfentere.  ' 

MESO-RECTUM.  Quelques  Ânatomifles  ont  donné 
ce  nom;  à  une  membrane  formée  par  une  duplicature  du 
péritoine  ,  qui  retient  finteftin  refîum  en  place  ,  8c 
eft  une  contir.uatibn  du  niéferitcre.  Voÿez  Reiïum  &  Mé¬ 
sentère. 

MESOTHENAR.  M.  VinlîoMz  à  donné  ce  nom  à  tm 
mufcle ,  que  la  plupart  des  autres  Anaromiftes-connoiffeac 
fous  le  nom  d’ Anti-tfienar  :  il  approche  -le-  pouce  de  la 
paumé  de;  la  main -&  en  augmente  la  cavité.  Voyez  An- 

-  METACARPE.  Nom  que  l’on  donne  à  la  fécondé 
partie  de  la  main,  fituée  entre  le  :carpe  &  les  doigts. 
H  eft  compofé  de  quatre  os  couchés  longitudinalement 
les  uns  auprès  des  autres.  Les  anciens  Anatoffiiftes  en 
comptoient  cinq  ,  parce  qu’ils  ajoutaient  la  première 
phalange  du- pouce  qui ,  en  effet,  reffeïiîblc  beaucoup 


396  MET 

aux  os  du  métacarpe  L’arrangement  de  tous  êes  es 
forme  une  convexité  en  dehors  que  l’on  nomme  le  dot 
de  la  main  ,  &  une  cavité  en  dedans  qui  s’appelle  h 
paume  de  la  main.  Voyez  Main. 

Ges  os  font  inégaux  en  longueur  :  le  premier  eft  le 
plus  long  de  tous  ,  8c  les  autres  le  deviennent  moins  à 
mefure  qu’ils  s’en  éloignent.  Quelquefois  cependant , 
mais  rarement,  le  fécond  eft  aulîï  long  que  le  premier. 

On  les  divifé  èn  portion  moi'enne  ou  corps  ,  &  en  ex. 
trémités.  L’extrémité  qui  s’articule  avec  les  os  du  carpe, 
fe  nomme  la  bafe  ou  l’ extrémité  carpienne ,  &  celle  qui 
foutient  les  doigts  s’appelle  la  tête ,  ou  l’extrémité  di¬ 
gitale. 

La  bafe  de  chacun  de  ces  os  eft  à  peu  près  triangu¬ 
laire  ,  de  même  que  le  corps  de  l’os  &  le  fommet  du 
triangle  eft  tourné  vers  la  paume  de  la  main.  Sur  les 
deux  côtés  de  cette  extrémité ,  on  trouve  une  facette 
articulaire  pour  fon  articulation  avec  les  deux  os  voi- 
lins.  La  bafe  eft  aufli  terminée  par  une  facette  articu- 
laite  pour  fon  articulation  avec  les  os  du  carpe. 

L’extrémité  digitale  eft  un  peu  arrondie  en  forme  de 
têtes  elle  eft  applatie  fur  les  côtés,  pour  fon  articula-: 
iion  avec  les  deux  os  voifins.  Ces  dépreffions  latérales 
Sfont  inégales  :  la  tête  s’élargit  &  -s’avance  vers  la  paume 
de  là  main  ,  &  fe -termine  de  ce  côté  par  deux  pointes 
moufles  ,  recouvertes  d’un  cartilage. 

Le  corps  de  ces  os  eft  long  ,  rétréci  &  triangulaire. 
Une  de  fes  faces,  que  l’on  peut  regarder -comme  la  baie 
du  triangle  ,  eft  un  peu  convexe  &  tournée  vers  le  dos 
de  la  main. -Les  deux -autres  font  un  peu  caves,  regar¬ 
dent  dedans  ,  •&  font  léparées  par  une  ligne  presque 
tranchante  que  l’onipeut  confidérc-r  comme  le  fommet 
du  triangle.  On  voit  par  cette  difpofition  que  les  inter-, 
.yalles  que  ces  os  laiflent  entre  eux  dans  le  milieu  ,  font 
plus  confidérables  à  la  paume  de  la  main  qu’à,  fon 
dos.  Ges  intervalles  font  remplis-  par  des  mufcks  inter- 
odieux. 

Le  premier  os  du  -métacarpe  -eft  le  plus  confidérable: 
fa  tête  foutient  le  -doigt  indice ,  &  fa  baie  s’articule  avec 


MET  i97 

trois  des  os  du  carpe  ,  fçavoir  :  le  pirâmidal ,.  le  trapèze 
&  le  grand  os.. 

Le  fécond-  eft  quelquefois  auffi  gros  &  auffi  long  que 
le  premier ,  &  jamais  il  ne  L’eft  beaucoup  moins.  Iî 
porte  le  doigt  long  ou  honteux  ;  ils’articule  pat  la  facette 
qui  eft  au.  bout.de  fa  bafe  avec  le  grand  os,  &  par  fes 
facettes  latérales  ,  avec  les  facettes  latérales  du  premier 
&  du  ttwilieme  os. du  métacarpe. 

'  Le  troifieme  os  eft  à  tous  égards  plus  petit  que  les 
deux  précédents;  IL  foutient  le  doigt  annulaire  ,  8c  fa. 
bafe  s’articule  avec  la  première  facette  articulaire- de  l’os 
crochu  ,  &  fes  facettes  latérales  avec  celles  du  fécond  8c 
du, quatrième  os. 

Le  quatrième  os  eft-  le- plus  petit-  de  tous  j:  il  foutient 
le  petit  doigt. .  Sa  bafe.s’articule  avec  la  fécondé  demi- 
facette  de  l’os  crochu ,  &  par -une-facette  latérale  avec  la 
bafe  du  troiCeme  os.  Le  bord  oppofé  de  cette  facetté 
latérale  eft  terminé  par  un  petit  tubercule  :  la  facette 
qui  termine  l’extrémité  - de  la  bafe-,  &  s’articule  avec  Fp? 
crochu,  n’eft  pas  triangulaire  comme  celles  des  autres 
os  du  métacarpe  ;  mais  au  contraire  elle  eft  ronde  , 
large. ,  légèrement,  convexe  en  partie  ,  &  ën-  partie  légè¬ 
rement  concave ,  &  poféeun  peu  obliquement;  ce  qui 
fàyorifë  beaucoup  les  mouvemens  de  cette, articulation  ; 
&  les  rend  beaucoup  plus  marqués  que  ceux  des  autres 
os  du. métacarpe. 

Les  os  du  métacarpe  ,  ainfî  que  tous  les  autres  os 
longs,  font  creux  dans  leur  partie  moïenne ,  qui  eft-com- 
pofée  de  fubftance  compaéLe.  Les  extrémités  font  Ipon- 
gieufes  &  recouvertesd’une  .lame-compaâe. 

Les  bafes  de  ces  os  fontépiphyfes  dans  le  jeune  âge  f 
ainfi  que  les  têtes,  qui  relient  plus  long- tems  eu  cet 
état.  ,  "  ' 

METACARPIEN  ,  ou  gr-and  hypothenar.  On  donne 
ces  noms  à,  un  petit  mufcle,  très-çharnu  ,  placé  oblique¬ 
ment  entre  le  ligament;,  annulairé, du  carpe  duquel  it 
femble  naître  ,  &  toute-  la- face  interne  du  quatrième  os 
du  métacarpe,  à  laquelle  il  s’attache  jufqu’à  fon  arti- 
çpktiou  avec  le  petit-  doigt,.  Ce  mufcle  eft  auffi  attachés. 


ip8  .  MET 

par  un  petit  tendon  à 'l’os  crochu  oa  cunéiforme  du  poignet,. 
Sun  ufage’eft  de  rendre  le  dos  de  la  main  plus  con¬ 
vexe  ,  &  la  çayité-  de  ;la  paiime.dê  la'  main  plus  pro¬ 
fonde  ,  ce  qu’on,  appelle  faire  It  goberiez  de  Dzogeae  ,  ou 
des  fpîdats  de  Qédécn. 

METATARSE.  Nom  que.  l’on  donné  à  la  fécondé  pari 
tie  du  pied  ^lltjjée  entre  letarfe  &  les  prtèils.  Il  reflein- 
ble  au  "métacarpe  à  quelques  égards  ,  &  a  auffi  des  dif.  ! 
férences  parciculieres.- 

Il.eft  corûpplè;  de  cinq  os  ,:au.  lieu  que  l’on  n’ên 
compte,  que  quatre;,  .au  métacarpe  $  ils  font  rangés  tdus 
les  uns  à_:.côî;é  ite'Ssauîses.,  &  forment:  une  efpèce  de  gril-  j 
îage  un  peu  convexe  en  délias,  &  concave  en  délions; 
ils  font  inclpjiés; de, dedans  endehofs.-  du  pied.  On  les  "dii 
yife  en  portion  moïemie  &  en  extrémités. 

L’extrémité  antériéure:  fe  termine;  en  tête  ,  &  porte 
un  des  orteils.  On, l’appelle;  la  tête  &  celle  eft  beaucoup  | 
moins  gtolîèf  que  ;1’ extrémité  qui  répond  au  tarfè’^S  1 
qu’on  nommé;  la  ksfe.  Le  corps  dé  ces.  os  ■  eft  triangn-  I 
laite  ,  &.  l’angle  inférieur  ell;  tourné  très-obliquement  ( 
en  dehors.  f 

Le  premier  o§  du  métatarfe  eft  le- plus  court  datons,  : 
&  fort  gros.  Sa  bàCé.;eft  large  ,.lëmilunaire.,  &  s’arti- 
cule;  avec  le  premier  des  osr  cunéiformes  :  la  circonfé¬ 
rence  de  çet;re  bafe  eft.  un. peu  faillante.-  Une  des  extré¬ 
mités  de  la  facette  lèmilunaire  regarde  en;  haut ,  &  l'an- 
tre  ;en  bas.  A-  ceue  pointé  inférieure  ,  on  trouvé -line  I 
empreinte  à:  laquelle  yient  s’attacher  3e  tendon  dtimùf-  f 
cle  long  péronier.  .  fi 

Le  corps  .de  l’os  eft  fort  gros,  &  préfente  un  triangle 
irrégulier.  Un  de  fes  angles  eft  en  haut,  $c  les  deux- autres  | 
en  bas. 

La  tête  eft  greffe ,  convexe  ,  cartilagîneufe  ;  la  con¬ 
vexité  eft.fimpl_e.en  devant,  mais,  en  defibus  elle  a  la 
forme  d’une  double  poulie  ,  fqrliaqueReafant  appliqués 
deux  ôs .  felàmoïdes  ,  qui  .ont  chacun,  une  fttçfaçé  plate 
Si  convexe  en  dçhars,  Ç.’eft  fur  la  tête /de  cet  qs  que  la 
première  phalange  du  gros  orteil  eft  portée."  ! T 

Lé  Içcond  os.  dft-métacarpe  çft  le  plus  long  de  tous, 


MET  ï?? 

&  les  trois  autres  diminuent  en  longueur  ,  â  proportion  - 
qu’ils  s’en  éloignent. 

La  bafe  de  cet  os  eft  terminée  par  une  facette  ,  qui 
s’articule  avec  le  fécond  des  os  cunéiformes  :  fur  les 
deux  côtés ,  on  voit  deux  facettes  par  lefquelles  ces  os 
s’articulent  avec  le  premier  &  le  troilieme  de  ces  mêmes 
os  cunéiformes.  Un  peu  au-deflïis  de  ces  facettes  ,  on 
en  voit  deux  autres  qui  font ,  auffi  latérales  ,  &  fervent 
à  l’articulation  avec  le  premier  &  le  troilieme  des  os 
du  métatarfe.  Ainlî  la  bafe  de  cet  os  fe  trouve  articulée 
avec  cinq  os  différens. 

La  tête  eft  applatie  fur  les  côtés ,  pour  fon  articula¬ 
tion  avec  le  premier  &  le  troilieme  du  métatarfe  :  elle 
fe  termine  en  deffous  par  deux  pointes  moufles  recou¬ 
vertes  d’un  cartilage  :  elle  porte  l’orteil  le  plus  voilîn 
du  pouce. 

Le  corps  de  cêt  os ,  de  même  que  celui  des  trois  au¬ 
tres  ,  eft  obliquement  triangulaire  ,  convexe  endeîTus, 
concave  vers  la  plante  du  pied  ,  &  l’angle  qui  répond  â' 
cette  derniere  partie  eft  fort  tournée  en  dehors. 

Le  troilieme  &  le  quatrième  os  du  métatarfe  fe  reflem- 
blent  beaucoup  ;  leur  longueur  eft  à  peu  prés  la  même. 
La  bafe  du  troilieme  eft  étroite  &  profonde ,  pour  fon 
articulation  avec  le  troifieme  os  cunéiforme  :  elle  a 
deux  facettes  latérales,  de  même  que  celle  du  quatrième 
pour  leur  articulation  avec -les  Os  du  métatarfe  ,  qui  leur 
font  voiflns.  La  bafe  du  quatrième  eft  plus  courte,  un 
peu  plus  large  ,  &  s’articule  avec  une  des  facettes  de 
l’os  cuboïde  :  les  têtes  de  ces  deux  os  fe  couchent- la¬ 
téralement,  4c  portent  le  troilieme  &le  quatrième  des 
orteils. 

Le  cinquième  a  fabafe  afléz  groflè  ,  &  elle  aplus  d’éten¬ 
due  en  travers ,  que  de  haut  en  bas.;,  elle  s’articule  avec 
la- fécondé  facette  de  l’os  cuboïde,  Sa  face  latérale  in¬ 
terne  s’articule  avec  le  quatrième  os,  dp  métatarfe.  L’ex¬ 
terne  porte  une  tubérolité  à  laquelle  s’attache  le  ten¬ 
don  du  mufçle  moïen  -  péronier;  Cette-  tubérolité  porte 
à  terre  dans  l’atitude  naturelle  d’un  homme  de  bout: 
te-  tête  de  cet  os  porte  le  petit  orteil  ;  elle  n’a  qu’une 


200  M  l  £ 

facette  latérale  pour  fon  articulation  avec  le  quatrième 

os  du  m'écatarfe. 

Le  corps  de  ces  os  eft  creux  ,  &  fait  de  fiibftancé 
cornpafte.  Ses  extrémités  font  recouvertes  d’une  lame 
fort  mince  de  la  même  fubftance  ,  &  formées,  de  fubftance. 
fpongieufe. 

MET  ATARSXEN-  Mufcle  fitué  fous  la  plante  du:  pied; 
il  s'attache  par  une.de  fes.  extrémités  à  la.  partie  anté¬ 
rieure,  inférieure  du  calcanéum.,  d’où  il.fe  p.orte  un  peu 
vers  la  partie  externe  de  la  plante  du  pied  ;  il.  s’y  ter¬ 
mine  par  un  fort  tendon  à  la  partie  poftérieure  &  ex¬ 
terne  du  dernier  os  du  métatârfe.  Cç  m  ufcle  diminue  la 
largçur  de  la  plante  du  pied,  &  la  rend  plus,  voûtée. 

METRENCHŸTE-  Sorte  de  fcringue  avec  laquelle, 
on  fait  des  injeélions  dans  la  matrice.  Voyez  Seringue^ 

Il  fe  prend  aufïl  pour  la  matière  même  des  injeétionî. 
deftinces  à  la  matrice. 

MEULE.  Les  anciens  Anatomiftes  donnoient  ce  nom 
i;.Jâ  rotule  qui  eft  un  peu  applatie  ,  &  à  laquelle  ils,, 
trouvoient  de  la  rçffemblance  avec  une  meule.  Voyez 
Rotule. 

ME  U  R,  Se  dit  d’une  tumeur  phlegmon  eufe  qui  abf- 
çéde  ,  de  dont  le  pus  eft  parfaitement  formé  ,  ou  tel 
quil  convient  pour  lui  donner  iifue  par  une  ouverture. 

MEURIR.  Se  dit  d’un  abfcès  dont  la  matière  fc. 
forme  ,  &  devient  propre,  à  être  évacuée  par  l’in-, 
çifion. 

MIÇROÇOSftlE.  Mot  çompofé  de  deux  termes, 
grecs,  qui  fignïRsatpetù  monde.  Les  anciens.  Anato- 
miftes  ,  tout  pleins,  des  idées  Tarifles  de  la.  chiro¬ 
mancie  &  de  l’aftrpnomie  judiciaire  ,  donnoient  céuiont 
au  corps  humain  ,  &  comparoientd’unemaniere  affec¬ 
tée  toutes  Tes  parties  avec  les  différçns  corps  çéleftesç 
Le  cœur  étoit  le  Soleil ,  le  foie,  la, Lune,  la  rare.  Mer¬ 
cure  ,  les  genirale?  Venus  ,  &c. 

MILIAIRES,  (  glandes).  Petits  corps  glanduleux  ,  de 
figure  ovale  ,  qui  le  trouvé  au-deffous  de  chaque  pore 
dans  la  peau  ,  &  d’où  ,  fort  un  vailfeau  excrétoire  ,  qui, 
fie  termine  à  la  fudaçe  de  la  peau:  elles  font  pourvut 


M  I  L  aol 

d'une  artère,  d’une  veine ,  &  d’un  petit  nerf.  Leur  ufage, 
fuivant  Stenon  &  Malpigbi ,  eft  de  féparer  de  la  malle 
du  fang  la  fueur  ,  &  la  matière  de  l’inlenfible  tranfpi- 
ration  ,  comme  l’humeur  onétueufe  ,  qui  empêche  en 
humeélant  les  mammelons  ,  qu’ils  ne  le  delfechent  par 
l’impreflîon  de  l’air  extérieur.  Il  y  a  des  Auteurs  qui 
dilent  qu’on  a  de  la  peine  à  démontrer  ces  glandes  , 
que  même  celles  qu’on  montre  ,  ne  font  qu’en  petit 
nombre ,  &  que  de  petites  artères  repliées  peuvent  taire 
tout  ce  qu’on  attribue  à  ces  corps  glanduleux.  Voyez 
Peau. 

MILO  -  GLOSSES.  N0»  d’une  paire  de  petits  muf- 
ples  plats  ,  qui  te  portent  tranfverfalement  de  la  folié 
que  l’on  voit  à  la  face  interne  de  la  mâchoire  inférieure , 
au-delTous  du  bord  alvéolaire,  à  la  bafe  de  la  langue, 
&  s’y  perdent  à  côté  des  glofib-pharyngiens.  Ces  mufcles 
manquent  fouvent  5  &  quand  ils  exiftent ,  ils  tirent  la 
langue  fur  le  côté. 

MILO-HYOIEN.  Mufcle  large  &  plat,  qui  vient  d’une 
folle  que  l’on  remarque  à  la  face  interné  de  l’os  maxil¬ 
laire  ,  au-deïlous  du  bord  alvéolaire  ,  &  fe  termine  à  la 
partie  latérale  &  fupérieure  de  l’os  hyoïde.  Les  fibres 
mufculaires.  du-  mufcle  d’un  côté  vont  fe  terminer  pour 
la  plus  grande  partie  à  une  ligne  tendineufe ,  qui  va 
depuis  la  fymphÿfe  du  menton  ,  où  fe  rendent  égale¬ 
ment  une  partie  des  fibres  du  côté  oppolé  :  ce  qui  a  fait 
que  plulïeurs  Anatomift.es  l’ont  confidéré  comme  un 
mufcle  penniforme.  On  peut,  par  la  même  raifon  ,  le 
çonfidérer  comme  un  mufcle  digaftrique.  Quelques-uns 
cependant  en  font  deux  mufcles  qu’ils  regardent  comme 
la  première  paire  de  l’os  hyoïde  :  les  fibres  les  plus  voi- 
fines  du  menton  font  les  plus  courtes  ,  parce  qu’elles 
yont  obliquement  s’attacher  à  la  ligne  ligamenteufe  dont 
nous  avons  parlé  ;  il  n’y  a  que  les  fibres  poftérieures 
qui  forment  environ  un  quart  de  mufcle  de  chaque  côté, 
qui  vont  s’attacher  à  la  bafe  de  l’os  hyoïde. 

Ce  mufcle  forme  le  fond  de  la  bouche  ;  lorfqu’il  fe 
çontraâe  ,  dans  le  tems  que  les  abaiflèurs  de  l’os  hyoïde 
fç  relâchent ,  il  porte  cet  as  en  haut.  S’il  n’y  a  qu’un 


aol  M  0  E 

de  fes  côtés  qui  (e  contraûe  ,  il  tire  l’os  hyoïde  de  côté; 
mais  ,  fi  les  abaiiTeurs  de  l’os  hyoïde  fe  contraûent  dans 
le  même  tems  que  lui  ,  il  tire  en  bas  la  mâchoire  infé¬ 
rieure  ,  &  fait  ouvtir  la  bouche 

MILO-PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de  pe¬ 
tits  mufcles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités 
à  la  folle  que  l’on  remarque  à  la  face  interne  de  la  m⬠
choire  inférieure  ,  au-deffus  du  bord  alvéolaire  ,  &  pat 
l’autre  au  pharynx.  C’eft  M.  Douglas  qui  a  parlé  de  ces 
mufcles  que  M.  Winflow  avoue  n’avoir  jamais  vu  dif- 
tinélement. 

MIROIR.  Voyez  Dilatateur.  Le  nom  de  miroir  a  été 
donné  à  ces  fortes  d’inftrumens  ,  par  la  raifon  qu’ils  font 
voir  les  maladies  cachées  des  parties  qu’ils  dilatenrjja  i 
comme  un  miroir  repréfente  un  objet.  i 

MIRTE.  (feuille  de)  Voyez  feuille  de  Mirte. 

MIRTIFORME.  Tranfverfal du  nés,  inférieur  du 
nés.  On  donne  ces  noms'  à  un  petit  mufclc  ,  qui  s’atta.  ’ 
che  ,  par  une  de  fes  extrémités  ,  à  l’os  maxillaire  ,  au- 
deflus  de  l’alvéole  de  la  dent  canine ,  &  fe  porte  vers  • 
le  nés  où  il  rencontre  l’oblique  defcendant ,  &  fe  ter¬ 
mine  avec  lui  aux  cartilages  du  nés.  M.  Lieutaud  a  re-  ! 
gardé  les  petits  incififs  fupérieurs ,  ou  incififs  de  Cowper, 
comme  une  portion  du  mirtiforme. 

MITRALES,  (valvules)  Voyez  Triglochines. 

MOELLE.  S’ubftance  grade  ,  jaunâtre  ,  douce,  & 
d’une  certaine  confiftance  qui  remplit  la  cavité  des  grands  j 
os  :  elle  diffère  du  fuc  médullaire  ,  en  ce  que  le  fuc  ; 
médullaire  eft  une  fubflance  plus  molle  ,  &  qui  remplit 
les  petites  cavités  qu’on  obferve  dans  les  extrémités  des  j 
os  ;  mais  il  eft  vraifemblable  que  ces  fubftanees  font  les  | 
mêmes ,  &  que  le  fuc  médullaire  n’eft  que  plus  fluide  j 
pour  pouvoir  pénétrer  dans  les  plus  petites  cellules,  ou 
cavités  des  os. 

La  moelle  n’a  pas  le  même  degré  de  confiftance  dans 
tous  les  os  longs  :  on  la  trouve  mollaffe  dans  quelques- 
uns.  Elle  femble  à  la  première  vûé  une  mafTe  informe 
&  fans  organifation  ;  mais  en  la  confidéfant  de  puis  près, 
en  connoit  aifément  qu’elle  réfulted’up  amas  de  veficukî 


M  O  E  2.03 

membraneufes-,  très-uombreufes  ,&  très-délicates  ,  qui 
communiquent  les  unes  dans  les  autres ,  &  qui  font 
gonflées  d’un  fuc  grailièux.  Ce  ;  fuc  eft  analogue  à  la 
graiife  du  refte  du  corps  ;  il  a  une  laveur  douce  ,  &  qui 
n’eft  point  défagréable  5  il  eft  ,  dit-on  ,  très-nourrilTant. 
Une  membrane  très-fine  enveloppe  en  commun  toutes 
ces.  cellules  ,  &  on  trouve  qu’elle  eft  adhérente  à  la  fur- 
fa.ce  des  grandes  cavités  internes  des  os à  qui  elle  fert. 
de  période  :  elle  eft  fort  fenfible  par  un  grand  nombre' 
de  nerfs  qui  s’y  diftribuent  avec  les  vaiffeaux  fanguins. 
C’eft  de  ces  vailfeaux  que  tranfude  le  fuc  graiifeux  qui 
s’accumule  dans  les  veficules  ,  par  le  même  méchanifme 
que  la  graille  dans  les  cellules  du  tilfu  adipeux. 

.  Cette  malle  dans  les  grandes  cavités  des  os  ,  eft 
foutenue  de  façon  à  s’affaiffcr  fur  elle-même  par  untilîu 
particulier ?  nommé  tijfu  réticulaire  ,  lequel  eft  fait  de. 
plufieurs  filamens  offeux  ,  qui  traverfent  la  moelle  ,  & 
vont  s’attacher  d’un  côté  de  la  cavité  à  l’autre  ;  ils  font . 
couverts ,  comme  d’un  périofte  ,  par  des  productions  de 
la  membrane  qui  env. tonne  la  moelle.  Le  fuc  qui  rem¬ 
plit  les  cellules  des  extrémités  des  os  longs  ,  &  celles; 
du  tilîu  fpongieu.x  des  os  plats ,  eft'  de  même  nature  ; 
il  eft  cependant  plus  liquide  que  la  moelle  ;  il  paroît 
aufli  plus  rouge ,  parce  que  les  membranes  qui  le  ren¬ 
ferment  &  qui  tapilfent  les  cellules  offeufes ,  font  par 
proportion  parfemées  d’un  bien  plus  grand  nombre  de 
vailfeaux  fanguins.  Selon  le  langage  ordinaire  ,  on  ap¬ 
pelle  moelle  ,  la  maffe  du  fuc  huileux  contenu  dans  les- 
cellules  qui  le  renferment. 

La  moelle  fert  1°.  à  remplir  le  dedans  des  grands 
os  qui  dévoient  être  creux  ,  pour  être  moins  péfànts.  1°. 
Elle  donne  de  la  fouppleffe  aux  parties  qu’elle  arrofe  ; 
elle  les  rend  moins  caftantes  ;  elle  en  fâvorife  l’accroif- 
fement;  chez  les  vieillards  ,  la  moelle  n’a  pas  autant  de 
confiftance  ni  d’onéhiofité,  elle  n’çft  plus,  qu’une  maffe 
fluide  &  féreufe,  incapable  de  produire  les  effets  qu’eile 
produit  dans  les  jeunes  gens.  Aufli  ces  os  font-ils  beaucoup, 
plus  caftans  chez  les  premiers.  30.  La  moelle  nourrit  les . 
OS,  commela  graiife  nourrit  les  autres  parties)  elle  dimi- 


ao4  MO  E 

ii u c  dans  les  maladies ,  comme  la  graillé ,  &  dans,  dq  via* 
lens  exercices,  de  même  qu’elle. 

Il  y  a  des  circonftances  où  l’on  ne  trouve  point,  ou 
prefque  point  de  moelle  dans  les  animaux.  Les  Anciens. 
&  le  vulgaire  de  nos  jours  attribuent  cet  effet  à  la  Lune., 
Mais  les  perfonnes  inftruites  font  bien  revenues  de  ces 
rêveries.  II  eft  naturel  de  penfer  que  cette  diminution 
de  la  moelle,  dépend  des  mêmes  çaufes  qui  produifent 
l’amaigriffement.  Le  travail ,  la  vieiilefle ,  les  maladies , 
les  affedions  particulières,  lés  chagrins,  les  mauvais  trai.J 
temens. 

Moelle  Allongée.  Subftance  médullaire,  qui  occupe  la 
partie  moienne  de  la  bafe  du  crâne,  entre  le  cerveau  &le 
cervelet,  au-deffus  du  grand  trou  occipital,  par  lequel  elle, 
fe  prolonge  &  fort' du  crâne-.  Elle  tient  du  cerveau  &  du 
cervelet,  dont  elle  femble  être  une  continuation  com¬ 
mune.  Les  Anatomiftes  qui  veulent  en  faire  une  démonf- 
ttation  exade  aux  yeux ,  font  obligés  de  la  préfenter  dans 
un  cerveau  tout-à-fait  renverfé,  parce  qu’elle  eft  extrê¬ 
mement  enfoncée  dans  lespartiesolreule’s,  &  recouvertes, 
d’un  trop  grand  volume  de  cervelle,  qu’on. ne  peut  cou¬ 
per  &  emporter  fans  endommager  les  parties  à  démon-, 
trer.  Alors  les  parties,  que  dans  la  démonftration  l’on  ap¬ 
pelle  Supérieures  ,  doivent  être  cenfées  inférieures  dansle- 
fujet ,  Cf -vice  versa.  C  eft  une  note  de  M .  W inftow ,  qu’il 
eft  effentiel  de  retenir. 

A  la  face  inférieure  de  la  moelle  allongée  ,  vue  de  cette 
maniéré,  on  voit  plufieurs  produdions  médullaires,  des 
troncs  de  nerfs  ,&  desvaiffeaux  fanguins.Les  produdions 
médullaires  font  les  jambes  antérieures  de  la  moelle  al¬ 
longée;  la  protubérance  annulaire;  les  jambes  poftérieu-: 
res  ;  la  queue  de  la  moelle  allongée  ;  les  corps  olivaires  y 
les  corps  pyramidaux  ;  le  bec  de  l’entonnoir  &  deux  mam-, 
mêlions  médullaires. 

il  faut  obfer-ver  que  de  ces  différentes  éminences-,'  ' 
celles  qui  font  médullaires  extérieurement ,  font  en  de¬ 
dans  corticales  en  entier  ,  ou  en  partie  corticales ,  & 
en  partie  médullaires ,  ou  formées  par  un  mélange  bi- 
farre  de  ces  deux  fubftances. 


M  O  E  aoj 

C’eft  de  cette  portion  commune  du  cerveau  &  du  cer- 
Velet  ,  que  nailîent  prefque  tous  les  nerfs  qui  fortcnt 
idu  crâne.  C’eft  elle  qui  produit  la  moelle  de  l’épine  , 
qui  n’eft  qu’une  continuation  ,  d’où  il  fuit  que  la  moelle 
allongée  eft  véritablement  la  fource  de  tous  les  nerfs  du 
corps  humain. 

Moelle  épiniere.  La  moelle  de  l’épine  eft  une  conti¬ 
nuation  de  la  moelle  allongée,  &  par  conféquent  un  pro¬ 
longement  de  la  fubftance  du  cerveau  &  du  cervelet.  La 
moelle  allongée  étant  parvenue  au  grand  trou  de  l’os  oc¬ 
cipital,  change  fon  nom  ,  &  s’engage  dans  tout  le  canal 
des  vertebres  fous  celui  de  moelle  de  l’épine.  Elle  s’étend 
depuis  l’occiput  jufqu’à  l’os  facrum.  Sa  fubftance  reffem» 
ble  à  celle  de  la  moelle  allongée,  &  à  celle  du  corps  cal¬ 
leux  ,  fi  ce  n’eft  qu’elle  eft  un  peu  plus  ferme  &  plus  fi- 
■breufe  vers  fa  partie  inférieure,  fçavoirj  depuis  la  derniere 
yertebre  du  dos  jufqu’à  la  fin  de  l’os  faeré.  . 

-H  y  a  cependant  une  différence  totale  dans  la  fituation 
refpeâivedes  deuxfùbftances  :  la  corticale,  qui,  dans  l’un 
&.  l'autre  cerveau,  eft  la  première  &  extérieure,  fe  trouve 
â  l’intérieur  dans  la  moelle  épiniere,  &  la  médullaire  en 
dehors,  candis  qu’elle  forme  l’intérieur  dans  le  cerveau  & 
Je  cervelet. 

Elle  eft  revêtuede  cinq  membranes.  La  première  eft  très- 
forte  &  produite  par  les  ligamens  qui  lient  les  vertebres 
entr’elles  ;  la  fécondé  eft  cellulaire  ou  adipeufe  ,  ainfî 
nommée  parce  que  dans  les  corps  gras  on  y  rencontre  de 
la  graiflè.  -La  troifiéme  eftla  dure-mere;  la  .quatrième  l’a¬ 
rachnoïde,  &  la  pie-mere  forme  la  cinquième.  La  moelle 
au-refte  n’eft  pas  par-tout  d’égale  épaiueur.  Sa  figure  eft 
ronde  &  oblo.ngue  ;  la  pie-mere  la  fépare.en  fon  milieu 
félon  fa  lougueur  en  partie  droite  &  en  partie  gauche  , 
mais  cette  réparation  ne  s’étend  pas  de  devant  en  arriéré  •- 
■abfolumenr ,  elle  va  à  une  ligne  ou  deux  de  profondeur  , 
■tant- en  devant  qü’en  arriéré;  &. c’eft  au  moïen  de  cette 
membrane  que  les  artères  &  les  veines  font  fourenues  & 
le  diftribuent par-une  infinité  de  rameaux  dans  la  fubftance 
glanduleufe  &  médullaire  ,  par  toute  l’éreadue  du  canal 
-de  l’épine.  - 


&o6  MOÏ 

La  moelle  de  l’épine  fournit -les  nerf  qui  fe  diftribiiefit 
à  toutes  les  parties  extérieures  du  corps  qui  font  fituées 
au-dcflous  de  la  tête ,  &  même  à  quelques  parties  inté¬ 
rieures.  Elle  effc  d’une  fi  grande  néceffité ,  que  toutes  fes 
plaies  font  mortelles ,  ce  qui  n’eft  pas  du  cerveau ,  ni 
même  du  cervelet.  Les  commotions  de  cette  partie  font 
aufïï  très-dangèreufes  &  fouvent  très-funeftes.  Car  elles 
font  ordinairement  fuivies  de  la  pâràlyfié  &  de  la  priva¬ 
tion  de  fentiment  dans  les  parties  inférieures;  le  malade 
a  de  la  peine  à  uriner  &  à  rendre  les  gros  excrémens,  on 
bien  il  s’en  décharge  involontairement ,  &  fous  ces  acci- 
dens  font  plus  ou  moins  confidéràbles  ,  fuivant  que  la 
•compreflïon  ou  commotion  l’eft  àuffi  davantage. 

-  MOELLEUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  la  moelle* 
Voyez  Moelle. 

MOIGNON.  C’eft  la  partie  d’un-  membre  amputé , 
qui  refie  après  l’opération. 

Moignon  de  l'épaule.  C’eft  cette  éminence  arrondie , 
qui  fait  toute  la  partie  fupérieure  dti  bras;  elle  eft  for¬ 
mée  par  le  mufcle  deltoïde  principalement.  Voyez 
Epaule. 

MOIS.  On  donne  ce  nom  au  flux  menftruel  que  les 
femmes  éprouvent  tous  les  mois.  Voyez  Menftrues '& 
Menftruel. 

MOLAIRES.  C’eft  le  nom  que  l’on  a  donné  aur 
dents  qui  font  à  la  partie  latérale  &  pôftérieure  de  la 
mâchoire  ,  parce  qu’elles  fervent  à  moudre  les  alimëns. 
U  y  en  a  dix  à  chaque  mâchoire  ,  cinq;  de  chaque  côté. 
Les  deux  antérieures  fe  nomment  petites  molaires  :  lés 
deux  fuivantes  grofjès  molaires  ,  &  la  defriiere  dent  ie 
JageJfe.  On  les  appelle  encore  mâchelieres  maxillaires  > 
8c  dents  des  ioues.  Voyez  Dents. 

Molaires.  (  cryptes )  Follicules-glanduleux  qui  fe  ren¬ 
contrent  dans  les  environs  des  dents  molaires  ;  ils  font 
de  la  même  nature  que  les  cryptes  de  l’cefophage -&  des 
amygdales.  L’humeur  qu’ils  feparént  &  verfent  dans -la 
bouche  ,  éft -tenace -&  gluante  ,  propre  à  lubréficr  le  go- 
fier  ,  &  à  pénétrer  les  alimcns. 

MOLE.  MafTe  informe  qui  occupe  la  matrice  aptes 


MON  5.07 

une  prétendue  faufTe  conception  ,  &  que  l'on  rend  dans 
les  faufles  couches.  L’on  a. véritablement  cru  aux  moles, 
&  les  Auteurs  en  .font  beaucoup  mention.  Mais  ces  pré¬ 
tendues  maffes  informesne  font  pas  moins,  au  jugement  de 
M.  Petit  l’Anatomifte ,  un  foetus  aufïï  uni  à  fon  placenta, 
que  s’il  y  avoit  eu  véritable  conception.  La  nature  ne  fait 
point  de  moles  :  dès  l’inftant  que  la  conception  a  lieu  ,  il 
le  forme  dans  la  matrice  un  être  organifé  ,  femblable  à 
celui  qui  l’a  produit  :  feulement  la  confufion  qui  régné 
entre  toutes  les  parties,  empêche  alors  de  les  diftinguer. 

MOLECULE.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin  moles ,  qui 
lignifie  majfe.  Il  en  eft  un  diminutif,  &  fignifie  petite 
majfe.  On  l’emploie  pour  exprimer  les  parties  compo- 
fantes  d’un  fluide  ,  du  fang,  par  exemple  ,  &  l’on  en  dif- 
tingue  de  plufieurs  fortes.  Les  molécules  Emphatiques , 
les  féreufes  &  les  fanguincs  ou  rouges.  Ces  dernieres  font 
compofées  de  fix  Emphatiques  ;  les  Emphatiques  de 
fîx  féreufes ,  s’il  faut  ajouter  foi  aux  obfervations  de 
LeuwenocK  ,  qui  eft  le  premier  Phyficien  qui  ait  établi 
cette  théorie  du  fang.  Elles  font  toutes  fphériques  ,  & 
s’unifient  intimement  en  p allant  dans  les  vailfeaux  capil¬ 
laires  ,  artériels  ,  où  elles  fouffrent  une  grande  preffion. 
Voyez  Sang. 

MOLIERES.  (  dents)  Ce  font  les  mêmes  que  les  mo¬ 
laires  ou  machelieres. 

MOLLET.  On  nomme  ainfi  le  gras  de  la  jambe.  V. 
gras  de  là  jambe 

<  MONDIFÎCATIF.  Médicament  que  l’on  emploie 
pour  nettoïer  les  plaies  &  les  ulcères.  On  le  fait  ordinai¬ 
rement  avec  une  décoction  d’orge  &  de  miel  fimple  ou 
compofé  ,  comme  le  rofat ,  &c.  Voyez  Dêterjif ,  6*  ia- 

jrttion. 

-  MONDIEIER.  Nettoïer  une  plaie  ou  un  ulcère  des 
humeurs  âcres  qui  rongent  le  fond  de  la  plaie ,  &  em¬ 
pêchent  la  cicatrice. 

MONOCULE.  Bandage  qui  fert  dans  la  fiftule  la¬ 
crymale  &  dans  les  plaies  des  joues.  On  le  fait  avec  une 
bande  longue  de  trois  aunes ,  &  large  de  trois  doigts. 
On  roule  la-  bande  en  un  chef,  &  voici  comme  oii  fap- 


ao8  MON 

plique  :  on  fixe  d’uné  main  fur  la  cdmniilïufe  des  levres 
l’extrémité  libre  du  bandage  ,  qu’on  laiffe  pendre  jaf- 
ques  fur  la  poitrine.  On  conduit  le  rouleau  un  peu  obli; 
quement  le  long  de  la  joue  &du  nez  du  côté  malade: 
on  continue  obliquement  jufques  fur  le  haut  du  pariétal 
du  côté  oppofé  ,  &  de-là  l’on  defcend  julques  à  la  nu¬ 
que.  L’on  rainene  enfuite  le  peloton  de  ;  derrière  en  de¬ 
vant  ,  en  faifant  un  circulaire  autour  du'  cou  ,  par-dellus 
le  bout  pendant  :  ce  circulaire  achevé  ,  l’on  releve  la 
bande  ,  &  on  l’applique  le  long  de  la  joue  malade  :  on 
remonte  de  devant  en  arriéré  ,  depuis  l’angle  de  la  m⬠
choire  inférieure  le  long  de  la  joue  ,  par-dellus  le  bout 
rehaüffé  :  on  croife  à  là  racine  du  nez ,  &  l’on  finit  pat 
des  circulaires  autour  de  la  tête-  ;  f  l  '  J 

Monocule  eft  compofé  de  deux  mots”:  l’un  grec  ;  qui 
veut  dire  feùl ,  &  l’autre  latin  ,  qui  lignifie  œil.  11  y  a 
des  perfonnes  qui ,  pour  cela  ,  confondent  ce  bandage 
avec  l’œil  Ample-.  M.  Heifter  eft  dé  ce  nombre  j  &  il 
pourroit  être  employé  dans  les  cas  où  l’on  fe  fert  de 
l’œil  Ample  ;  mais ,  quoiqu’il  en  foit ,  ces  deux  bandages 
font  diffërens  ,  &  doivent  être  décris  en  particulier.  ( 
.Voyez  Œil. 

MONT  DE  VÉNUS.  Les  anciens  AftrologUes  qui 
faifoient  métier  de  dire  la  bonne  aventure  à  l’infpe&ion  I 
de  la  paume  de  la  main,  donnoient  ce  nom  à  une  grolle 
éminence  que  l’on  trouve  fur  le  bord,  de  la  main ,  for- 
mée  par  le  mufcle  thenar ,  au-deflbus  du  pouce. 

Mont  de  F'enus.  Le  pèùil ,  la  motte  ,  le  pubis  :  on 
donne  ces  noms  à  une  éminence  placée  au-deflus  de  la 
commilfure  fupérieure  des  gtand.es  lèvres  :•  &  qui  fur- 
monte  les  parties  génitales  externes,  du  fexe.  Cette  émi¬ 
nence  ëft  formée  par  la  graille  &  recouverte  par  la  peau: 
elle  fe  couvre  à  l’âge  de  puberté  dë  poils ,  quirefTem-, 
blent  à  ceux  des  aiflêlles.  Leur  ufage  paroît  indéterminé: 
il  eft  probable  qu’ils  font  là  pour  empêcher  que  lesfrot- 
temens  ne  fuffent  douloureux  dans  le  tems  des  appro¬ 
ches  :  c’eft  auffi  l’ufage  que  l’on  doit  fuppofer  à  la  graille 
qui  forme  cette  éminence. 

MORCEAU  P’ ADAM.  Nom  qué  l'oit  donne  au 


M  O  K.  209 

nœud  de  la  gorge  formé  par  le  cartilage  thyroïde.  Voyez 
Tomme  d1  Adam. 

Morceau  frange.  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom  à 
l’extrémité  de  la  trompe  de  Fallope  ,  qui  flotte  dans  le 
bas-ventre  ,  parce  qu’elle  eft  remplie  de  découpures  qui 
reffemblent  à  autant  de  franges.  On  lui  a  aufli  donné  le 
nom  de  pavillon  de  la  trompe.  Quelques  autres  y  ont 
ajouté  celui  de  morfus  diaboli  ,  que  d’autres  ont  fort 
mal-à-propos  traduit  par  morceau  du  diable. 

MORT.  La  mott  eft  la  ceflation  du  mouvement  du 
cœur ,  qui  entraîne  avec  elle  celle  de  toutes  fondions 
dans  le  corps  d’un  animal. 

MORTIFICATION.  Privation  de  la  vie  ou  du  mou¬ 
vement  circulaire  dans  une  partie.  Ce  terme  fe  dit  aufli 
d’un  membre  qui ,  fans  être  gangrené ,  a  perdu  le  fenti- 
ment  &  le  mouvement. 

MORVE.  La  morve  ,  ou  mucofité  du  nez,  eft  une  hu¬ 
meur  pituiteufe  ,  vifqueufe  ,  glaireufe  ,  épailfe  ,  blan¬ 
châtre  ou  verdâtre  ,  ordinairement  douce  ,  féparée  du 
fang artériel  par  les  glandes  parfemées  dans  La  membrane 
appellée  pituitaire ,  ou  muqueufe ,  qui  revêt  non  feule¬ 
ment  les  narines ,  les  cellules  de  l’os  etiimoïde  ,  &  les  os 
fp.ohgieüx  ou  lames  inférieures  du  nez ,  mais'aufli  les 
finus  'frontaux  ,  fpbénoïdaux  &  maxillaires.  Le  nez  n’eft- 
donc  pas  la  feule  fource  de  cette  mucofité  ;  '  elle  coule 
aufli  des  fix  finus ,  dont  on  vient  de  parler  ,  qui  commua 
niquent  avec  les  narines.  Cette  humeur  fert  à  huméder 
les  nerfs  olfadoires  qui  s’épanouilfentfur  la  membrane 
pituitaire  du  nez  ,  principalement  fur  cette  portibnqüi 
recouvre  les  cellules  de  l’os  ethmoïde,  St  à  les  empêcher 
d’être.  defTéchés  par  l’air  qui  y  paffe  continuellement;  ce 
qui  offenferoit  l’odorat.  Si  elle  étoit  trop  abondante  , 
"ou  trop  épailfe  ,  &  qu’elle  relâchât ,  ou  qu’elle  couvrît 
trop  les  mammelons  nerveux ,  l’odorat  en  feroit  pa¬ 
reillement  émouffé  ;•  lés  particules  volatiles  •qui  émanent 
des  corps  odoriférenrs  ne  fàuroient  les  ébranler.  Son 
ufage  eft  encore  de  retenir  les  corpufcules  des  corps  odô- 
riférents  ,  afin  qu’ils  purifent  faire  leurs  imprelïïons  fur 
l’organe  de  l’odorat  :  èlle- arrêté  aufli  dans  l’infpitation. 

D,  de  Glu  Tome  IL'  Q 


&Ï0  M  O  R 

les  vapeurs  &  les  exhalations  âcres  qui  Feraient  nuifibles 

aux  poumons  j  mais  en  même  tems  elle  met  à  cou. 

vert ,  par  là  vifcofîté  ,  les  nerfs  olfactifs  contre  leur  acri« 

xnonie. 

La  mucofité  coule  en  grande  quantité  quand  on  eft 
enrhumé  ,  parce  que  l’orfqu’on  eft  faifi  de  froid ,  les 
vaiffeaux  qui  fe  répandent  au-dehors  de  la  tête ,  font  fort 
xefferrés.  La  transpiration  y  ceife  :  ainfi  la  matière  qui 
coule  dans  les  vaiffeaux  qui  vont  à  la  tête  ,  eft  obligée 
de  fe  porter  en  plus  grande  quantité  vers  le  nez  Alors 
il  arrive  une  petite  inflammation  à  la  membrane  pitui¬ 
taire  :  la  quantité  de  fang  ,  le  gonflement  des  vaif- 
fëaux  ,  font  que  l’humeur  le  filtre  en  plus  grande  quan¬ 
tité.  ■ 

Lorfqu’on  attife  par  le  nez  des  poudres  fternutatoi- 
tes,  ou  quelque  choie  d’âcre,  cette  humeur  coule  auiD. 
plus  abondamment  pat  l’irritation  que  fouffre  la  mem¬ 
brane  pituitaire.  Quand  on  s’expole  à  un  air  froid ,  ou  a 
un  vent  de  nord  en  hiver  ,  les  glandes  de  cette  mem¬ 
brane  fe  trouvant  comprimées  ,  verfent  aflez  copieufe- 
ment  la  mucofité  qu’elles  filtrent  ;  mais  comme  leurs 
tuyaux  excrétoires  font  refferrés  par  le  froid  ,  cette  hu¬ 
meur  ne  peut  être  qu’aqueufe  ,  fubtile ,  limpide.  C’eft 
ce  qu’on  appelle  la  roupie  qui  coule  goutte  à  goutte  de 
l’ extrémité  du  nez. 

La  chaleur  excefîïve  caufe  un  écoulement  dans  le  nez,’ 
parce  que  les  parties  externes  de  la  tête  ayant  été  fort 
raréfiées  par  la  chaleur,  le  fâng  s’y  porte  plus  abon. 
dammént ,  &  engorge  les  vaiffeaux.  Cet  engorgement 
forme  un  obftacle  au  fang  qui  fuit ,  &  qui  fe  trouve 
alors  obligé  de  fe  jetter  en  plus  grande  quantité  dans  les 
artères  de  la  membrane  pituitaire  ;  mais  il  faut  remar¬ 
quer  que  cet  écoulement  arrive  ,  fur-tout  fi  l’on  fe  dé¬ 
couvre  la  tête  dans  un  lieu  froid,  quand  on  a  chaud. 
Alors  lé  refferrement  fubit  qui  furvient  dans  les  vaiffeaux 
pleins  ,'  les  engorge  davantage,  8c  le  fang  arrêté  d’un 
côté  fe  jette  plus  abondamment  dans  un  autre. 

Dès  que  l’écoulement  celle  ,  on  ne  peut  fe  moucher 
qu’âyeç  difficulté.  Cela  vient  de  ce  que  les  membranes 


Mot?  m 

qui  te  font  fort  gonflées  durant  cet  écoulement,  retien* 
lient  dans  leurs  détours  la  mucofité  ,  lorfqu’elle  ne  coulé 
plus  en  fi  grande  quantité.  Durant  ce  tems-là ,  la  partie 
aqueufe  s’en  exhale  ,  &  il  refte  une  matière  épaili'e  qu| 
bouche  le  nez  quand  elle  defeend. 

Quand  nous  éternuons  ,  il  coule  plus  de  mhcôfîtê 
de  la  membrane  pituitaire  :  il  faut  d’abord  attribuer  cela: 
à  la  càufe  dont  nous  venons  de  parler.  Enfuite  il  faut 
remarquer  que  les  nerfs  qui  fervent  à  Finfpiration  ,  ayant 
été  agités  ,  ils  agitent  à  leur  tour  tous  ceux  qui  les 
àvoient  agités ,  e’eft-à-dire,  ceux  qui  fe  répandent  dans  la 
membrane  pituitaire,  &  avec  lefquels  ils  communiquent. 
Cette  agitation  étrangle  les  vailTeaux  de  cette  membra¬ 
ne  ,  &  en  exprime  la  mucofité.  Enfin  l’humeur  exprimée 
étant  defcendue  ,  l’air  qui  fort  avec  impétuofîté  dans 
l’expiration  ,  enleve  ce  qu’il  en  rencontre  dans  fon 
chemin.  ' 

On  fait  d’ailleurs  que  l’éternuement  efl:  un  mdüve* 
ment  fubit  &  convulfif  des  mufcles  qui  fervent  à  l’expi* 
ration,  dans  lequel  l’air,  après  une  grande  infpiràtioti 
commencée  &  un  peu  fufpendue ,  efl;  chaffé  tout  d’uti 
coup  &  avec  violence  par  le  nez  &  par  la  bouché;  La 
caufede  l’éternuement  eft  une  irritation  faite  fur  la  mem¬ 
brane  pituitaire  ,  &  communiquée  au  diaphragme  &  aux 
âutres  mufcles  de  la  relpiration  par  le  moyen  du  nerf  in* 
tercoftal. 

MOTEURS  DES  YEUX  ,  OU  MOTEURS  INTER¬ 
NES.  (les  nerfs)  Ce  font  ces  nerfs  qui  forment  la  troi* 
fieme  paire  des  nerfs  cérébraux  ;  ils  prennent  leur  ori* 
gine  immédiatement  devant  le  bord  antérieur  de  la  pro¬ 
tubérance  annulaire.  Chacun  d’eux  perce  la  dure-mère  , 
derrière  l’apophyfe  poftérieure  de  la  fellé  du  Turc  ,  pâlie 
enfuite  le  long  des  finus  caverneux  j  à  côté  de  là  coui- 
bure  de  la  carotide  ,  &  va  gagner  la  fehte  orbitaire  fu* 
périeure  ,  par  laquelle  il  s’infinüé  dans  l’orbite.  Là  il  fa 
divife  en  quatre  branches:  une  fupérieUfe  ,  qui  fe  jette 
dans  le  müfcle  droit  fupérieuf  du  globe  dé  l’œil  8c 
donné  tin  rameau  pour-  le  mufcle  relcveur  de  la  pau* 
picre  fupéikure  :  une  interne  j  .  qui  va  au  mufcle  addus» 


IIS  MOT 

teur  de  l’œil  :  une  inférieure  ,  qui  eft  la  trôifîeme,  s’en, 
gage  dans  le  mufcle  abbailfeur  de  l’œil  :  &  la  quatrième 
plus  longue  fe  dilperfe  dans  le  mufcle  oblique ,.  infé¬ 
rieur  de  l’œil  ;  outre  ces  quatre  branches ,  il  y  en  a  une 
petite  ,  très-courte ,  qui  naît  le  plus  fouvent  du  com¬ 
mencement  de  la  brânche  du  mufcle  oblique ,  inférieur  : 
elle  forme  d’abord  un  petit  ganglion,  qui  porte  le  nom 
de  lenticulaire  ,  &  jette  plulteurs  filets  très-déliés  autour 
du  nerf  optique. 

Les  filets  du  ganglion  percent  la  fclérotique  ,  fe  glif- 
fent  entre  elle  &  la  membrane  choroïde  jufqu’à  l’iris, : 
&  là  ils  fe  diftribuent  par  des  ramifications  très-fines.  Le 
petit  ganglion  lenticulaire  produit  outre  cela  quantité 
d’autres  petits  fils  nerveux ,  qui  ont  communication  avec 
le  rameau, nafàl  du  nerf  orbitaire. 

Moteurs  externes,  (nerfs)  Ces  nerfs  forment  la  fixieme 
paire  cérébrale.  M  Winflow  leur  a  donné  le  nom  de, 
moteurs  externes  ,  à  caule  de  leur  ufage  s  ils  font  me¬ 
nus  ,  mais  cependant  un  peu  plus  gros  que  ceux  de  la. 
quatrième  paire  5  ils  îraiffent  de  la  partie  inférieure  de 
l’éminence  annulaire  ;  ils  s’avancent  enfuite  ,  &  s'enga¬ 
gent  dans  la  dure-mere  ,  derrière  la  fymphyfe  de  l’os 
occipital  un  peu  latéralement,  &  à  côté  de  l’artère  caro¬ 
tide ,  vers  le  fond  de  la  felle  fphénoïdale  ,  adhérent  à: 
l’artère  ,  &  communiquent  avec  la  cinquième  paire  par 
un  ou  deux  rameaux  très-courts.  Immédiatement  après 
cette  communication  ,  la  fixieme  paire  donne  naiflanceà 
un  filet  11er ve u xqp’ on  regarde  communément  pour  l’ori¬ 
gine.  du  nerf  interçoftal.  La  fixieme  paire  va  enfuite 
palier  par  la  .fente;. fphénoïdale  ,  pour  fe  diftribuer  au 
mufcle  abducteur  du  .globe  de  l’œil.  M.  "Wrnflow  af- 
fure  avoir  vu  le  nerf  en  queftion  réellement  double  & 
fendu  en  deux  avant  fon  engagement  dans  la  dure-mere, 
&  M.  Rhuifch  dit  avoir  vu  la  fixieme  paire  fortir  du  côté 
droit  du  crâne  j>ar.deux  endroits  différens.  . 

MOTTE.  Qn  donne  ce.  nom  à  une, éminence  que  l’on 
remarque  fur  la  fymphyfe  du  pubis  dans  les  femmes ,  au- 
delfus.  de  la?  commilfure  fupérieure  des  grandes  levres, 
des  parties  génitales  externes..  Dans  les  hommes ,  on  lui 
donné  le  nom  iapeni!.  Voyez  Mont  de  yénus. 


MUS  Ï13 

MOUCHETURES.  Scarifications  légères,  quinepaf 
fient  pas  le  tiffu  de  la  peau.  Voyez  Scarification. 

MOUSSE*  Bandage',  moufle  ou  obtus.  Y.  Bandage. 

MOUSTACHE.  C’eft  cette  petite  follette  verticale  , 
qui  fe  remarque  au- deffous  delà  cloifon  du  riez,  au. 
defl'us  de  la  levre  fupérieure  :  elle  fe  termine  par  en  bas 
•.ordinairement  par  un  tettin  qui  pare  la  levre  fupérieure: 
elle  donne  de  la  grâce  à  la  bouche  ,  &  fert  à  détourner 
la  morve  qui,  fans -elle  ,  tomberait 'plus  àifément  dans 
la  bouche. 

MOUVEMENT.  Ori  diftingue  dans  l’homme  deux 
fortes  de  mouvemens  :  l’un  eft  libre  &  volontaire  , 
l’autre  eft  tonique  ,  &  ne  dépend  nullement  de  la  vo¬ 
lonté.  Le  premier  convient  aux  dirférens  mufcles ,  &  aux 
membres  que  l’ame  meut  à  fon  gré  :  le  fécond  eft  propre  à 
toutes  les  parties  animées.  Tels  font  les  mouvemens  du 
.coeur  &  des  artères  ;  celui  de  contraction  ,  à  l’occafion 
de  quelque  irritation;  le  tonique  qui  fubfîfte  toujours. 
On  peut  encore  ranger  dans  cette  dernière  clafle  de  mou¬ 
vement,  le  machinal  ou  automatique,  par  lequel  l’hom¬ 
me  porte  la  main  à  l’endroit  ou  il  fent  du  mal  ,  & 
grate  le  lieu  qui  lui  démange  ,  &c. 

MUCILAGINEUSES.  (  glandes  )  Corps  glanduleux , 
qui  fe  trouvent  par  paquet  dans  les  cavités  des  articu¬ 
lations  &  dans  leurs  environs  ;  elles  filtrent  la  fynovie  • 
qui  eft  une  humeur  mucilagineufe  ,  d’où  elles  ont  tiré 
leur  nom. 

MUCOSITE’.  Subftarice  vifqueufe ,  gluante  &  douce, 
qui  file  quand  elle  torribe  ,  &  fe  durcit  à  l’évaporation. 
Voyez  Mucus  &  Morve. 

MUSCLE.  Le  mufcle  eft  une  partie  organique,  com¬ 
parée  prinçipalemeütde  fibres  charnues  ,  &  que  la-  nature 
a  deftinée  a  exécuter  les  mouvemens  difietens  du  corps. 

Les  Anciens  comparoient  un  mufcle  à  un  rat  écorché,. 
&  le  terme  que  les  Grecs  emploient  pour  lignifier  cette 
partie  ,  veut  dire  petit  rat.  Ori  ri  confervé  la' même  lig¬ 
nification  en  latin  &  en  françois  ;  c’eft  pourquoi  on  dif- 
tingue  daps  le  mufcle  ,  la  tête ,  le  ventre  ,  O  la  queue. 
La  tête  droit  la  partie  fupérieure,  qui  eft  ordinairement 


4*4  .  M  Ü  S 

aponévrotîque  ou'  tendineufe  :  le  ventre  fai  fait  la  partie 
indienne,  &  eft  toute  charnue  :  la  queue  étroit  l’inféi 
rieure,  qui  forme  communément  un  tendon  04  une  apo, 
névrofe,  Chez  les  modernes  Angtonfiftes  ,  on  trouve 
différons  noms  ,  qui  expriment  la  même  çhofe  que  ceuï 
que  nous  venons  dç  citer,,  ÿar  exemple  ,  on  donne  à 
la  tête  du  mufçle  le  nom  de  point  fixe  ,  d'origine ,  de 
principe,  &•  très-mal-  à-prô  pés .  de  pçint  d’appui ::  à  la 
queue  ,  ceux  d’infertion  ,  de  point  mobile  ,  de  fin ,  du 
mufçle.  Mais  il  h’eft  pas  raifonnable  qu’un  mufcle  étant 
attaché  également  à  deux  os,  ,  l’on  appelle  infection , 
point  mobile  ,  &ç.  plutôt  une  extrémité  que  l'autre, 
jD’ ailleurs  les  points  d’attaches,  étant  toujours  également 
tirés  l’ttn  Vers  l’autre  ,  il  eft  abfurde  de  déterminer  pour 
mobile  l’un  plutôt  que  l’autre.  Les  Sphinâers  font  tel¬ 
lement  çonftruits  ,  qu’on  ne  peut  diftinguer  en  eux  le 
joint  d’infertion  ,  ni  le  ventre  ,  ni  les  extrémités::  ce¬ 
pendant  il  eft  clair  que  lé  fphin&er  de  l’anus ,  par  exem¬ 
ple  ,  mern  &  rapproche  toutes  les  parties,  auxquellesil 
çft  attaché. 

Les.  mufcles  s’attachent  à  différentes  parties  du  corps. 
En  général,  les  os  leur  fervent  de  point  fixe;  mais  cela 
n’empêçhe  pas  que  lesligamens ,  les  capfules  articulaires,  j 
les  aponévrofes  des  autres  mufcles  ,  &c.  ne  fixent  beau-  | 
coup  de  ççs  parties.  Il  y  en  a  qui  fe  fixent  mutuel-  1 
lement. 

En  général ,  o.n  divife  les  mufcles  en  fîmples  &  en  ' 
çompojes,  Les.  mufcles  fîmples  font  ceux  qui  n’ont  qu’un  ; 
ventre,  dont  les  fibres  font  régulièrement  difp.ofées  dans  ! 
un  même  ordre  ,  8c  aboutiflent  par  chaque  bouta  un  j 
feui  tendon  :  les  mufcles  çomp.ofés  font  ceux  qui  réful.  j 
tenç  de  l’afiemblage  de  plufieuts  mufcles  (impies,  ou, 
ce  qui  revient  à-peu-près  au  même  ,  ce  font  ceux-  dont 
la  portion  charnue  a  pfuheurs  rangs  de  fibres ,  ctifpofées  I 
dans  des  fens  différent  ,  &  qui  fe  terminent  par  des  ten¬ 
dons  diftingués.  Tels  font  les.  penniformés  ,  les.  b.iveutres 
ou  digafttiques  ,  & c  :  mais,  les  .fîmples. ,  comme  les  com- 
pofés  ,  prennent  différens  noms  par  rapport  à- leur  fi- 

Site ,  à  leurs  ufages  ,  &  à  quelques  autres  cirçonftances, 
ç44  ceux  que  l’on  nomme  triangulaires,  quatre? , 


M  U  S 

fcalènes,  rhomboïdes  ,  grands  ,  petits  ,  fupérieurs,  in¬ 
férieurs  ,  &c.  les  releveurs .  les  abbaiffeurs  ,  Sic.  il  y  a 
dé  plus  des  mufcles  qui  modèrent  le  mouvement,  Si  il 
y  en  a  qui  le  dirigent. 

Le  mufcle  à  l’intérieur  eft  compofé  de  fibres  ramaflees 
par  petits  paquets ,  qui  font  unis  entre  eux  par  un  tiflu 
cellulaire  ,  très -fin,  dans  lequel  on  voit  pénétrer  les 
nerfs  &  les  vaifleaux  faaguins  du  mufcle.  Ces  fibres  elles- 
mêmes  font  liées  enfemble  par  un  tilTu  cellulaire ,  en¬ 
core  plus  fin  que  le  premier  :  elles  font ,  comme  le 
mufcle  entier,  charnues  dans  le  milieu,  Si  tendineufes 
à  leurs  extrémités  :  or ,  l’affemblage  de  tofts  ces  paquets 
elb  enveloppé  d’un  tiflu  cellulaire  ,  qui  communique' 
avec  celui  qui  unit  St  les  faifceaux  de  fibres  ,  St  les  fi¬ 
bres  elles-mêmes.  Ce  tiflu  eft  connu  fous  le  nom  de 
membrane  propre  du  mufcle  :  ce  tiflu  s’étend  d’un  muf¬ 
cle  à  l’autre ,  St  forme  véritablement  comme  une  mem¬ 
brane  commune,  dans  laquelle  font  placés  les  mufcles, 
&  même  les  fibres  qui  compofent  les  mufcles. 

Quant  à  la  ftruâure  propre  de  la  fibre  mufculaire 
il  n’eftpas  aifé  de  la  déterminer  au  jufte.  Ce  qu’il  y  a 
de  certain  à  cet  égard,  c’eft  1°.  que  chaque  fibie  rouge 
peut  encore  être  divifee  en  pluiieurs  petits  filamens  d’une 
excefiive  finefFe  :  a0,  que  fi  l’on  examine  au  micro, fcope 
la  fibre  rouge.  ,  St  la  fibre  tendineüfe,  toutes  deuxpa- 
roiflent  torfes  ;  mais  la  derniere  ,  bien  moins  que  la 
première  :  30.  enfin  M.  Rhuifch  a  démontré  par  fes  in- 
jedions  ,  un  réfeau  de  vaiffeaux  artériels  qui ,  non-feu¬ 
lement  fe  répand  à  la  furfàce  delà  fibre,  maisencorela 
pénétre  ,  St  s’y  perd. 

Tout  ce  qu’on  a  avancé  de  plus  que  cela  paroît  eon- 
jeélure  ,  St  de  ces  conjectures  les  Anciens  ont  propofé 
la  plus  probable.  Ils  penfoient  que  la  fibre  mufculaire  à 
l’intérieur  étoit  une  fubftance  tomenteufe  ,  plus  ou  moins 
imbibée  de  fang  :  les  Modernes  ont  fubftîtué  à  eette  fubf 
tance  des  véncules  ,  qui  communiquent  les  unes  dans  les 
autres  ,  d’une  maniéré  qui  n’eft  perceptible  que  par  les 
efFets.  Mais  ce  qu’il  y  a  encore  de  furprenant  St  de 
vrai  ,  c’eft  que  quand ,  après  avoir  injedê  les  artères 


a 16  MUS 

d’un  mufcle  ;  on  s’obftine  à  èn  fuivte  avec  attention; 
jufqu’aux  moindres  ramifications  ,  il  femble  que  le  muf¬ 
cle  n’eft  qu’un  compofé  de  vaiffeaux  artériels  :  quand , 
d’un  autre  côté  ,  on  dilféque  un  nerf,  &  que  l’on  s’atta¬ 
che  à  développer  toute  fa  diftribution  ,  on  trouve  que' 
la  malîe  mufculaire  n’eft  autre  chofe  que  le  nerf  divifé 
&  fubdivifé  à  l’infini. 

L’aâion  d’un  mufcle  s’appelle  contraâion  ,  &  cette 
contraâion  n’a  lieu  que  dans  la  partie  charnue,  où 
ventre  du  mufcle.  De  plus ,  à  l’occafion  de  i’aâion  des 
mufcles  ,  on  fait  plufieurs  queftions  différentes ,  qui  peu¬ 
vent  fe  réduire  à  celles-ci. 

On  demande  1°.  dans  quel  état  un  mufcle  eft- 
ïl  ordinairement  ?  Plufieurs  prétendent  qu’il  eft  dans 
une  contraâion  continuelle  ,  &  difent  qu’un  mufcle' 
coupé  tranfverfalement  fe  retire  ;  que  dans  la  paralyfîe , 
par  exemple,  où  un  des  mufcles  de  la  bouche|eft  pa¬ 
ralytique  ,  les  ant agoni flei  n’ayant  plus  rien  qui  les  re¬ 
tienne  ,  fe  contraâent  &  fe  retirent  ;  mais  on  répond 
que  cela  n’àrrive  que  par  la  force  élaftique  ,  &  non  par 
l’aâion  mufculaire  ;  puifque  ,  après  la  mort  où  cette 
action  mufculaire  n’a  plus  lieu  ,  fi  on  coupe  un  mufcle 
tranfverfàlement ,  les  parties  du  mufcle  ne  manquent  ja¬ 
mais  de  fé  retirer  ,  &  de  fe  contraâer. 

On  demande  2.°.  de  combien  un  mufcle  peut-il  fe 
raccourcir  en  fe  contraâant  ?  On  répond  qu’en  général 
un  mufcle  fe  contraâe  plus  ou  moins  ,  fuivant  que  ces 
fibres  charnues  font  plus  ou  moins  longues.  Ce  qu'il  y 
a  de  certain  ,  c’eft- qu’un  mufcle  ,  en  fe  contraâant  for¬ 
tement,  raccourcit  un  peu  plus  d’un  quart  de  la  longueur 
de  fes  fibres  charnues;  mais  cela  ne  va  pas  au  tiers, 
comme  quelques  Auteurs  le  veulent.  Il  n’en  eft  pas  de 
même  pour  juger  de  fa  force  ;  car  elle  n’augmente  pas 
fuivant  la  longueur ,  mais  feulement  fuivant  la  quantité 
_des  fibres.  En  effet,  il  eft  démontré  qu’un  fil  élaftique 
d’un  pouce  de  long  ,  ne  foutiendra  pas  un  poids  moins 
confidérable  ,  qu’un  fil  dont  la  longueur  eft  d’un  pied. 

On  demande  30.  la  force  élaftique  peut  -  elle  con¬ 
traâer  un  mufcle  d’une  quantité  plus  confidérable  qué 
l’aâion  mufculaire  ?  On  répond  qu’un  mufcle  fe  con- 


MUS  2.17 

ttaéfè  beaucoup  plus  par  l’aftion  mufculaire  que  par  la 
force  élaftique.  Car  fi  ,  après  avoir  coupé  un  mufcle  ,  il 
fe  contracte  de  deux  pouces  par  l’aélion  élaftique,  & 
que  je  faffe  agir  la  force  mufculaire  ,  ce  que  l’on  fait 
en  pinçant  cette  partie  contractée ,  alors  le  mufcle  fe 
contractera  encore  d’un  pouce  de  plus  qu’il  ne  l’étoit , 
parlafîmple  élafticité  de  ce  mufcle;  donc  la  force  mus¬ 
culaire  contracte  davantage  un  mufcle ,  que  fa  force 
élaftiqtre  ;  ou ,  ce  qui  revient  au  même  ,  un  mufcle 
porté  au  dernier  degré  de  contraction  mufculaire ,  eft 
beaucoup  plus  court  qu’un  mufcle  porté  au  dernier  de¬ 
gré  de  contraction  élaftique. 

On  demandé  40.  fur  quoi  dojt-on  régler  la  force 
d’un  mufcle  ,  &  quelle  proportion  fuit  cette  même 
force  ?  On  répond  qu’elle  fe  réglé  fur  différens  chefs. 
Premièrement ,  elle  eft  proportionnée  à  la  groffeur  &  à 
là  quantité ,  ou  au  nombre  des  fibres  charnues ,  de 
façon  que  deux  mufdes  placés  parallèlement ,  &dont  les 
.fibres  font  égales  en  groffeur  &  en  quantité,  font  de 
force  égale.  Si ,  au  contraire  ,  de  deuxmufcles  ,  les  fibres 
de  l’un  font  une  fois  moins  grofles  ,  ou  en  une  quantité 
une  fois  moindre  que  les  fibres  de  l’autre  ,  alors  ce  der¬ 
nier  fera  une  fois  plus  fort  que  le  premier.  En  effet , 
l’expérience  nous  prouve  qu’une  corde,  dontlagrofleur 
eft  double  d’une  autre  ,  porte  un  poids  double. 

Secondement ,  la  force  des  mufcles  eft  proportionnée 
à  la  tenfîon  des  fibres  charnues.  Par  exemple  ,  de  deux 
perfonnes  qui  feront,  l’une  d’une  conftitution  fanguine, 
&  l’autre  d’une  conftitution  molle  ;  alors'  la  force  du  / 
mufcle  eft  plus  confidérable  dans  la  première  que  dans 
la  fécondé  perfonne  ,  parce  que  fes  parties  font  plus  ten¬ 
dues  que  dans  l’autre. 

Troifiémement ,  la  forcé  des  mufcles  eft  déterminée 
par  l’intenfité  de  la  caufe  déterminante  ,  puifque  tout 
homme'  peut  augmenter  la  force  contra&ile  des  ftéchif- 
feurs,  ou  des  extenfeurs  de  fon  bras  à  fa  volonté,  qui 
en-  eft  la  caufe  déterminante. 

Quatrièmement,  enfin  elle  eft  relative  à  la  conftitution 
générale  des  fibres  ,  comme  à  la  quantité  d’efprit  ani¬ 
mal  qui  régné  dans  le  corps. 


ilg  MUS 

On  demande  5».  avec  quelle  force  un  mufcle  peut-il 
fe  contracter  ,  ou  ,  ce  qui  revient  au  même  ,  quelle  ell 
la  force  abfolue  d’un  mufcle  ? 

Pour  répondre  à  cette  queftion  ,  il  eft  bon  de  dire 
auparavant  que  la  force  de  la  puilfance  fe  tire  de  la  lon¬ 
gueur  du  levier  de  la  réfiftance  ,  comparée  avec  la  lon¬ 
gueur  du  levier  de  la  puifîance  ,  de  façon  que  fi  le  bras 
du  levier  de  la  réfiftance  eft  égal  à  celui  du  levier  de 
la  puiffance  ,  le  tout  fêta  équilibre  :  par  exemple,  fi 
je  veux  favoir  avec  quelle  force  agit  une  corde  qui  tient 
en  équilibre  un  poids  de  dix  livres ,  je  dis  que  le  levier 
de  la  puifiance  étant  égal  à  celui  de  la  réfiftance  ,  la 
puilfance  eft  de  dix  livres.  Il  en  eft  de  même  de  la 
force  du  mufcle. 

On  demande  6°.  dans  un  mufcle  large ,  une  partie 
de  ce  mufcle  peut-elle  agir  fans  l’autre? 

On  répond  affirmativement  :  par  exemple  ,  dans  le 
deltoïde  la  partie  antérieure  de  ce  mufcle  peut  fe  con- 
traéler  quand  une  perfonnc  porte  fon  bras  en  avant , 
tandis  que  la  partie  poftérieure  eft  relâchée. 

MUSCULAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les 
mufcles ,  foit  mouvement ,  foit  artère  ou  veine  ,  foit 
nerf. 

Mufculaire.  (mouvement)  Quelle  eft  la  eaufe  &le 
principe.de  ce  mouvement?  C’eft  ce  qu’on  ne  peut  ex¬ 
pliquer  que  très-difficilement. 

On  peut  admettre  deux  caufes  :  les  unes  font  efficien¬ 
tes  ,  les  autres  déterminantes.  Les  caufes  efficientes  ont 
donné  lieu  à  plufieurs  hypothèfes  :  ce  qu’il  y  a  de  cer¬ 
tain  ,  c’eft  que  les  caufes  émanent  du  cerveau  &  du 
cervelet ,  &  fe  tfanfinettent  aux  mufcles  par  le  moyen 
des  nerfs.  Si  on  lie ,  ou  fi  on  coupe  le  nerf  qui  va 
dans  une  partie  ,  &  qu’il  foit  feul ,  l’action  tonique  le 
faction  mufculaire  y  celîent  fur  le  champ  ;  mais  fi  le 
nerf  n’eft  pas  feul ,  il  n’y  a  qu’une  fimple  diminution  de 
mouvement ,  ou  qu’un  engourdiffement. 

Plufieurs  Phyfiologiftes  ont  expliqué  de  quelle  façon 
s’exécute  l’action  mufculaire  à  l’aide  des  efprits  ani¬ 
maux.  La  principale  preuye  que  l’on  donne  de  l’exifj 


MUS  2.19 

teiice  des  efprits ,  eft  l’expérience  de  Borelli.  Si  on  lie 
le  nerf  diaphragmatique  ,  aullïrôr  le  mouvement  du  dia¬ 
phragme  celle.  Si  vous  voulez  le  rétablir  ,  il  faut  preffer 
le  nerf  entre  les  deux  doigts  ,  depuis  la  ligature  jufqu’au 
diaphragme ,  d’où  l’on  conclud  avec  affez  de  vraifem- 
blancc ,  que  les  efprits  animaux  exiftent ,  &  qu’ils  font 
un  liquide  très-fubtil ,  renfermé  dans  le  nerf,  que  Bo- 
relli  regarde  comme  compofé  d’une  infinité  de  petits 
canaux. 

Plufieurs  prétendent  encore  que  le  fang  a  auffi  part 
dans  la  produétion  du  mouvement  mufculaire.  On  rap¬ 
porte  ,  pour  le  prouver,  l’expérience  de  Stenon.  Ouvrez 
un  animal,  liez-lui  l’aorte  au-deflus  des  èmulgentes , 
alors  les  extrémités  inférieures  deviennent  paralytiques. 
De-là  on  conclud  que  le  fang  eft  nécessaire  dans  une 
partie  pour  le  mouvement  mufculaire. 

La  caufe  déterminante  eft  celle  qui  détermine  le  fluide 
snerveux  à  couler  dans  les  nerfs  ,  pour  produire  le  mou¬ 
vement  mufculaire.  L’influx  du  liquide  animal  dépend  , 
félon  M.  Freind ,  des  vibrations  5  c’eft  ce  qui  arrive  à 
Pair  dans  le  fon  ,  qui  fuppofe  un  mouvement  de  vibra¬ 
tion  dans  les  folides ,  qui  pouffe  l’air  :  ainfi  l’influx  du 
liquide  animal  eft  un  mouvement  emprunté ,  puifqu’il 
dépend  de  celui  des  folides.  Pour  lç  prouver,  dit  M, 
Freind,  j’ai  fait  plufieurs  expériences ,  par  lefquelles  j’ai 
toujours  remarqué  que  l’ébranlement  des  folides,  eft  tou¬ 
jours  néceffairement  le  mouvement  du  liquide  animal. 

Si  on  confulte  tous  les  phénomènes  de  la  nature  ,  qui 
tendent  à  produire  des  convulfions ,  on  remarque  que 
cela  n’arrive  que  par  le  moyen  des  vibrations  &  des  irri¬ 
tations  dans  les  nerfs  :  fans  les  vibrations  on  ne  peut  ex¬ 
pliquer  une  infinité  de  phénomènes,  qu’où  remarque 
dans  plufieurs  maladies. 

Bans  toutes  les  opérations  du  corps  ,  il  y  a  ordinai¬ 
rement  une  fiicceffion  de  caufes  :  la  première  eft  l’ébran, 
lement  des  nerfs  :  la  fécondé  eft  l’ondulation  du  li¬ 
quide  animal  :  la  troifieme  eft  l’influx  de  ce  liquide  ani¬ 
mal  dans  les  nerfs. 

Pour  expliquer  la  contraéUon  des  mufçles ,  plufieurs 


0,2,0  MUS 

ont  prétendu  que  les  fibres  étoient  coœpofées  de  vé'li. 
cules  rhomboïdnles  ,  dont  le  grand  diamètre  étoit  aa 
fens  de  la  longueur  ,  &  le  petit  au  fens  de  la  largeur; 
de  façon  que  s’il  furvient  quelque  caufe  qui ,  en  éten¬ 
dant  le  côté  ,  change  les  diagonales  ,  le  mufcle  fera 
obligé  de  fe  contraâer ,  ou  de  fe  raccourcir.  D’autres 
ont  dit  que  les  vélicules  étoient  ovalaires.  Cela  pofé, 
comme  l’on  fait  que  la  contraâion  des  mufcles  vient  de 
l’influx  du  liquide  animal,  qui  coule  dans  les  vélicules, 
les  nerfs  étant  fuppofés  s’y  ouvrir  ,  la  caufe  qui  porte  le 
liquide  à  entrer  ,  l’oblige  à  agir  fur  route  la  circon¬ 
férence  dès-parois  des  vélicules ,  &  à  éloigner  les  côtés 
du  centré  en  changeant  les  diamètres ,  comme  on  le 
voit  dans  une  veflie  que  l’on  diftend  par  le  vent.  LeWe- 
noecK  a  vu  des  efpaces  dans  les  fibres ,  &  Cowper  af- 
furc  y  avoir  pouffé  du  Mercure  :  ainli  la  contraction  des 
mufcles  vient  du  raccourciflement  des  cellules  rkom- 
boïdales. 

En  génépi ,  il  eft  vrai  de  dire  qu’on  ne  peut  gueres 
expliquer  l’action  des :  mufcles  ,  fans  admettre  la  trufion 
des  efprits  animaux  dans  les  vélicules  ;  par  le  moyen 
des  nerfs ,  &  par  l’écartement  des  parois  de  ces  mêmes 
vélicules  ,  pour  la  contraction  des  fibres.  Cette  opinion 
eft  la  plus  fuivie  Sc  la  plus  fimpie.,  Cependant  il  eft  dif¬ 
ficile  de  prouver  que  la  feule  force  trufive  puiffe  pro¬ 
duire  d’aufli  fortes  contractions  que  celle  des  mufcles; 
c’eft  pourquoi  ôn  peut  admettre  avec  la  trufion  ,1’ex- 
plolion  des  elprits  animaux,  caufée  par  la  chaleur  de 
la  circulation. 

Dans  le  mouvement  mufculairé  ,  i°.  les  fibres  char¬ 
nues  font  plus  bandées  &  plus  tendues.  2.0.  Le  mufcle 
durcit,  &  fes  fibres  fe  ferrent  les  unes  contre  les  au¬ 
tres,  Le  mufcle  pâlit  en  fe  contraétant.  40.  On  voit 
dans  la  contraâion  que  le  volume  du  mufele  change: 
les  uns  prétendent  qu’il  diminue,  les  autres  qu’il  aug¬ 
mente.  Ceux  qui  veulent  qu’il  diminue ,  fe  fondent  fur 
l’ expérience  de  Gliffon  qui  ,  ay ant- mis  fon  bras  dans  un 
vaifl'eau  plein  d’eau  ,  obferva  que  ,  pendant  qu’ilyeut 
:  fes  mufcles: ,  l’eau  diminua  pendant  la  contraâion ,  d’où 


MUS  22.1 

il  conclud  que  le  volume  du  mufcle  diminuoit  pendant 
îa  contraction.  Boyle  conclud  que  l’expérience  de  Glii- 
fon  prouve  bien  que  le  volume  du  bras  diminue  dans  la 
contraélion ,  mais  non  pas  que  le  volume  du  mufcle  di¬ 
minue. 

Ceux  qui  prétendent  que  le  volume  du  mufcle 
augmente  dans  la  contraction  ,  fe  fondent  fur  ce  que 
les  mufcles  contraélés  font  beaucoup  plus  durs  &  plus 
fermes  au  toucher  ;  &  qu’après  avoir  lié  une  partie  ,  on 
fent  bien  mieux  la  ligature  dans  la  contraction ,  que 
dans  le  relâchement. 

Ceux  qui  prétendent  que  le  volume  du  mufcle  aug¬ 
mente  dans  la  contraélion ,  difent  avec  Borelli  que  le 
cœur  garde  dans  le  tems  de  fa  contraélion  fon  même  vo¬ 
lume  extérieur  ,  &  qu’il  ne  peut  chafler  le  fang  dans 
les  artères ,  qu’ autant  que  fes  parois  augmentent  d’une 
quantité  égale  à  celle  que  le  fang  occupe  dans  fes  ven¬ 
tricules. 

Il  paraît  certain  que  dans  la  contraélion  des  mufcles; 
la  longueur  diminue  ,  fans  que  la  grolleur  augmente  , 
au  moins  fenfiblement ,  Sc  qu’il  y  a  plufieurs  circonf- 
tances ,  où  le  mufcle  perdant  plus  par  fa  grandeur  qu’il 
n’augmente  par  là  grolTeur ,  perd  fenfiblement  de  fon 
volume. 

Mujculaires.  (artères.)  Ce  font  deux  branches  confi- 
dérabics ,  qui  partent  de  l’artère  crurale  dans  le  trajet 
de  la  cuilfe ,  principalement  à  fa  partie  fupérieure.  De 
ces  deux  branches,  l’une  qui  eft  allez  remarquable, 
te  femble  un  petit  tronc ,  s’appelle  mufculaire  externe  : 
elle  fe  porte  à  la  partie  externe  de  la  cuille  ,  &  fe  par¬ 
tage  en  bas  en  deux  rameaux  ,  dont  l’un  s’incline  vers 
le  tronc  de  la  crurale  ,  l’autre  continue.fon  chemin  plus 
bas ,  &  ils  fe  divifent  tous  deux  vers  le  genou. en  plu¬ 
fieurs  rameaux.  La  fécondé,  branche  s’appelle  mufcu¬ 
laire  interne  :  elle  forme  proprement  le  tronc ,  &  fe 
porte  tout  le  long  de  la  partie  interne  de  la  cuilfe  : 
l’on  a  donné  le  nom  de  mufculaires  à  ces  artères  ,  parce 
qu’elles  diftribuent  le  fang  aux  mufcles  qui  fe  trouvent 
dans  leur  voifinage,_ 


aacL  _  M  Y  0 

Les  artères  qui  fe  diftribuent  de  même  aux  mufcles 
du  bras,  fe  nomment  auffi:  mufculaires »  Voyez  Scapu¬ 
laires. 

Les  veines  fe  diftinguent  comme  les  artères  en  interne 
&  en  externe.  En  mufculaires  du  bras  8c  en  mufculai¬ 
res  de  la  cuilfe  ,  les  mufculaires  du  bras  font  fupêâeures 
ou  inférieures  ;  celles-ci  naifTcnt  des  endroits  où  les  ar- 
tères  ont  été  fe  diiïribuer  ,  &  rapportent  le  fang  qu’elles 
en  ont  reçu  dans  le  lit  des  fouclâvieres  ;  celles  de  la 
cuifl'e  vont  fe  jetter  dans  la  veine  crurale. 

MUSCULE.  Ce  mot  fignifie  petit  mu fcle. 

MUSCULEUX.  Ce  mot  s’entend  de  deux  façons  :  il 
fe  donne  en  général  &  en  anatomie  aux  parties  qui 
concernent  les  mufcles  i  qui  tiennent  de  la  nature  des 
mufcles  5  mais  il  s’emploie  auffi  pour  lignifier  une  conf- 
titution  charnue  ,  forte  &  robufte. 

MUSCULO  -  CUTANE’.  Voyez  Cutané  externe  à 
l’article  Cutané. 

MUSEAU  DE  TANCHE.  L’on  donne  ce  nom  à 
l’orifice  antérieur  du  col  de  la  matrice ,  par  la  reiTem- 
blance  que  l’on  a  cru  trouver  entre  cette  ouverture  & 
le  bec  d’une  tanche.  Voyez  Matrice . 

MUTILATION.  Ce  mot  convient  également  aux 
oreilles  ,  aux  narines  &  aux  levres  lorfqu’il  y  manque 
quelque  chofe.  Le  bec  de  lievre  ,  par  exemple ,  eft  une 
mutilation  :  on  l’applique  plus  particuliérement  à  la  fec. 
tion  &  à  l’amputation  des  parties  génitales  de  l’homme. 

MYDRIASE.  Indifpofition  de  l’œil  ,  qui  Confite 
dans  une  trop  grande  dilatation  de  la  prunelle  par  fon 
relâchement  ;  ce  qui  rend  la  vue  obfcure  ,  parce  qu’il 
entre  trop  de  rayons  de  lumière  dans  l’œil  :  elle  fe  gué¬ 
rit  aifément  par  l’application  lente  &  graduée  des  colly¬ 
res  aftringens. 

MYLO.  Ce  terme  fignifie  marge  :  on  donne  ce  nom 
aux  mufcles  de  la  mâchoire  inférieure  ,  de  la  langue  &  de 
l’os  hyoïde  ,  qui  s’attachent  au  bord  inférieur  de  l’os  de 
cette  mâchoire  :  de  -  là  les  mylogloffes  ,  les  mylohyoï- 
diens  ,  &c. 

MYOCEPHALON.  Ëfpècede  tumeur  de  l’œil ,  qui 


M  Y  R  423 

vepréfente  îa  tête  d’une  mouche.  C’eft  une  efpéce  de 
proptofis.  Voyez  Proptojîs. 

MYOLOGIE.  Partie  de  la  phylîologie ,  qui  traite  des 
mufcles  :  après  avoir  examiné  en  général  les  propriétés 
des  mufcles ,  d’après  l’infpeétion  anatomique  ,  la  caufe 
de  leur  mouvement  :  elle  entre  dans  le  particulier  de 
chaque  mufcle  du  corps ,  auquel  elle  alhgne  fon  vrai 
ufage ,  &  fa  force  fpéciale. 

MYOPE.  Qui  a  la  vue  fort  courte  ,  qui  ne  voit  les 
objets  que  de  fort  près  ,  St  qui  ne  peut  appercevoir  ceux 
qui  font  éloignés ,  quoique  fort  gros  ,  à  moins  qu’il  ne 
fe  ferve  de_lunettes  concaves. 

MYOPIE.  Courte  vue  ,  comme  celle  des  Myopes  :  la 
caufe  de  la  myopie  eft  la  trop  grande  convexité  du 
cryftallin  ,  qui  fait  que  les  raïons  vifuels  font  trop  con- 
vergens  ,  c’efr-à-dire  ,  qu’ils  fe  réunifient  St  fe  raffem- 
tdent ,  avant  que  de  tomber  fur  la  rétine. 

MYOTOMIE.  Partie  de  l’Anatomie,  qui  a  pour 
objet  la  dilfedion  méthodique  des  mufcles  du  corps  : 
elle  en  examine  la  texture  ,  l’arrangement  des  fibres , 
leur  diredion  ,  leurs  attaches  ,  Sic.  pour  en  tirer  des 
conféquences  jufies  fur  les  fondions,  la  vie,  lafanté  fie 
les  maladies. 

MYRMECIE.  Efpéce  de  verrue ,  peu  élevée ,  dont 
la  bafe  eft  large  :  elle  naît  le  plus  fouvent  dans  la  pau¬ 
me  de  la  main  ,  Se  fous  la  plante  des  pieds  :  elle  fe 
guérit  comme  les  cors.  Voyez  Cor.  Quand  on  la  coupe, 
on  relient  une  douleur  femblable  à  celle  que  caufe  une 
morfiire  de  fourmi  ;  St  c’eft  de-là  que  lui  vient  le  nom 
de  myrmecie ,  ce  qui  lignifie /èz/zm/. 


N. 

NACELLE.  Petite  cavité  figurée  en  efpéce  de  petit 
bateau,  laquelle  fe  trouve  à  l’extrémité  du  canal 
de  l’urètre.  On  l’appelle  auffi  folle  naviculaire.  Voyez 
f/r'etre  fit  Fojjfé  naviculaire. 


2.2.4  NAT 

NAPLES,  (mal  de)  L’on  a  donné  ce  nom  à  la  ma¬ 
ladie  vénérienne  ,  dans  l’opinion  où  l’on  étoit  que  les 
François  l’avoient  apportée  de  Naples  ,  quand  ils  firent 
la  conquête  de  ce  Royaume  ,  vers  l’an  1494,  fous 
Charles  VIII. 

NARINES.  Ce  font  les  deux  cavités  du  nez  que  le- 
parent  la  cloilon  du  vomer:  elles  font  tapiffées  de  la  mem¬ 
brane  pituitaire  ,  8c  fort  fenfibles.  On  remarque  à  leur 
partie  inférieure  un  cercle  de  poils  ,  pour  empêcher  la 
poufiïere  de  monter  dans  le  fonds  du  nez  ,  aulfi  bien 
que  les  infectes  qui  pourroient  fe  préfenter  ,  &y 
entrer. 

NASAL.  Se  dit  des  parties  qui  appartiennent  au  nez, 
dit  en  latin  nnfus.  3 

NASALE,  (fofle)  C’eft  la  cavité  intérieure  du  riez: 
elle  effc  faite  par  les  apophyfes  nafales  des  os  maxillai-  - 
res ,  par  les  os  propres  du  nez,  par  les  os ''Üu  palais, 

8c  par  l’ethmoïde.  C’eft  elle  qui  compofe  le  nez  interne, 

&  c’eft  fur  fes  parois  qu’eft  attachée  la  membrane  pi¬ 
tuitaire  ,  organe  Ipécial  de  l’odorat.  Voyez  Maxillai¬ 
res  ,  Ethmoïde ,  <S*  Os  propres  du  neç. 

Nafal.  (nerf)  C’eft  la:  fécondé  branche  que  le  nerf 
ophtalmique  jette  à  fon  entrée  dans  l’orbite.  Voyez  Oph- 
zalmique  de  TP'illis. 

NASCALIES.  Sorte  de  médicament  utérin,  qui  fe 
compofe  de  la  même  matière  que  lés  peffaires , ,  mais 
qui  s’applique  différemment.  On  reçoit  les  ingrédiens 
dans  du  coton ,  ou  du  fin  lin  ,  &  on  les  met  en  guife 
de  caraplafme  à  l’orifice  du  vagin.  Les  nafcalies  convien¬ 
nent  fur-tout  aux  filles  auxquelles  on  interdit  l’ufage 
des  peffaires.  Voyez  Pejfaires. 

NATES.  Mot  latin V;£. qui  veut  dire  f elfes.  Ce  font 
deux  petites  éminences  du  cerveau  qui  avoifinent  les 
corps  cannelés  &  les  couches  des  nerfs  optiques.  M.  I 
-’Wïnflow-  a  changé  le  nom  de  ces  tubercules,  ainfique 
celui  de  deux  autres  que  l’on  appel  le/c/fer.  Voyez  Tejtes 
Cs>  Cerveau. 

NATTA.  Groffe  tumeur  charnue  ,  .ou  exçtoiffançe 
dé  chair  femblable  à  celles  des  feffes ,  appeilées  eri.latiu 
notes  ; 


NE'P  11$ 

tintes-,  d’où  rient  fûn  nom.  C’cft  une  efpéce  de  bron¬ 
chocèle  ,  quoiqu’il  y  en  ait  qui  prennent  le  natta  pout 
une  groiîe  loupe ,  qui  vient  fouvent  au  dos  &  aux  épau¬ 
les.  Voyez  Loupe. 

NATURE.  Il  y  a  peu  de  mots  dont  on  falTe  un  ufage 
suffi  fréquent  que  celui-ci  ,  &  que  l’on  entende  auffi 
peu.  Tantôt ,  on  le  prend  pour  lignifier  le  monde  , 
tantôt  pour  l’auteur  du  monde  ,  tantôt  pour  exprimer 
le  tempérament  phyfique ,  tantôt  pour  la  conftitution 
morale  ,  &c.  il  lerôit  donc  très-avantageux  d’en  fixer 
l’idée  î  mais  comment  faire  î  Nous  penfons  qu’il  faut 
fe  rapprocher  le  plus  poffible  de  fon  étymologie  :  .or  , 
nature  vient  de  naître  ;  par  confisquent  ce  mot  doit  pro¬ 
prement  lignifier  ce  que  nous  fommes.  Dans  la  phyfi¬ 
que  ,  le  mot  nature  exprime  donc  ce  qu’eft  notre  confi- 
titution  corporelle ,  indépendamment  de  tout  accident, 
telle  que  l’Etre  Suprême  l’a  voulu  fabriquer  ;  &  dans 
-le  moral ,  la  conftitution  fpirituelle  ,  telle  qu’elle  a  été 
ordonnée  par  le  même  Etre ,  indépendamment  de  tout 
accident. 

NATURELLES,  {parties")  On  donne  ce  nom  aux 
parties  génitales  de  l’un  &;  l’autre  fexe.  Voyez  Gèni • 
taies. 

NAVICULAIRE.  Qui  a  la  forme  d’un  navire  :  on 
donne  ce  nom  à  un  des  os  du  carpe  ,  &  à  un  de  ceux 
du  tarfe  ,  parce  qu’on  a  trouvé  qu’ils  reffembloient  à 
un  navire.  Voyez  Scaphoïde. 

NECROSE.  Voyez  Sphac'ele.  Ce  mot  tiré  du  grec 
lignifie  mortification.  La  partie  fphacelée  eft  dite  Etre 
en  nécrofe  ,  parce  qu’elle  eft  corrompue  &  privée  dè 
la  vie. 

NEPHRETIQUES.  Remedes  propres  pourlesmaladies 
desreins.  Il  y  en  a  de  deux  fortes  :  les  uns  font  émolliens& 
adouciffans  ,  comme  les  racines  ,  feuilles  &  fleurs  de 
mauve ,  de  guimauve  ,  de  confoude  ,  les  femences  froi¬ 
des,  celle  de  graine  de  lin,  de  pavot  blanc,  les  tifan- 
nes  ,  les  émulfions  &  les  fyrops  qu’on  en  prépare ,  l’eau 
de  poulet  ,  l’huile  d’amandes  douces  ,  &c.  les  autres 
font  apéritifs,  attenuans  &  irritans.  Tels  font  les  cinq 

D.  de  Ch.  Tome  II.  P 


aa6  sN.  E  R 

-racines  apéritives  :  la  pariétaire.,  l’ononfs  ,  la  verge  do. 
rée -  la  racine  de  calcitrape  ,  le  bois  néphrétique  ,  le-fel 
•de  Glauber  ,.  l’arcanum  duplicatum  ,  .le  nître  ,.  la  téré¬ 
benthine  ,  l’oignon  ,  le  vin  blanc,  &  autres  remedes 
échaufians ,  qui  ne  doivent  point  le' donner  quand  les 
reins  font  attaqués  de. phlogofé ,  ou  d’inflammation- 
■  NEPHROTOMIE.  Sedion  du  rein.  Opération  pat 
laquelle  on  fait  une.  ouverture  .au  rein ,  pour  en  citer 
une  matière  étrangère.  L’on  a  cru  pendant  long-tems 
.que  cette  opération  était  impraticable  ,  vu  que  les  plaies 
:des.  reins  étoient  cenfées.  toutes  mortelles.  La  perfualion 
où  l’on  étoit ,  eu  a  fait  beaucoup  négliger  la  pratique-, 
-il  y  a  cependant  quelques  obfervations  de  cette  opéra¬ 
tion  pratiquée  avec  iuccés.  M.  Heifter  en  rapporte  la 
plupart  ,  &  confeille  fortement  de  la  faire  dans  les 
.occafions  où  la  nature  l’indique  :  par.  exemple,  dans  un 
.calcul  où  la  pierre  feroit  une  tumeur  au-dehors  :  dans 
.un  cas  d’abfcès  ,  où  l’on  reeonnoîtroit  de  même  ,  tu¬ 
meur  au-dehors.  Il  a  guéri  une  plaie  faite  au  rein,  par 
derrière  ,  en  moins  de  quatre  femaines  ;  d’où  il  contlud 
;avec  raifon  que  toutes  les  plaies  de  cette  partie  ,  ne 
-font  pas  mortelles  ,..  comme  on  l’avoit.  cru  ,  du  moins 
celles  qui  étoient  faites  par  derrière.  Si  on  la  faifoit, 
il  faudroit  fe  fêrvir  d’un  bilïouri  qui  eut  . une;  lame  un 
peu  longue  ,  parce  qu’il  faut  couper  beaucoup  de  muf- 
cles,  avant  que .  de  parvenir  au  rein  ,  &  l’ou  feroit  la 
fedion  fuivant  le  trajet  que  la  tumeur  ofFriroit ,  &  néan- 
moins  félon  la  'diredion  des  fibres  du  rein.,  &  fe  donnant 
-bien  de  garde  de  le  porter,  dans  la  cavité'  du  bas-ventre. 
•La.  fedion  étant  amfi  faite  méthodiquement, Ton  et- 
faieroit  avec  les  doigts ,  ou  des  tenettes  de  tirer  le  cal- 
cul  ;  ou,  dans  l’autre  cas,  le  pusiluVroit,  &  on  par.- 
Teroit  la  plaie  comme  à  l’ordinaire',  c’eft--à-direi  ifui- 
rvant  la  méthode  que  l’on  emploie  dans  le  traitemént 
-des  plaies  pénétrantes,  du  bas-ventre  ;  .Et  par  ce  moyen 
-on  pourrait  fauver  la  vie  À  fbn  malade.  Voyez  Playe. 

NERF.  Pairie  du  corps  humain  , . qui  reprélente  un 
cordon  blanc,  rond,  quelquefois  plo  t,  fibreux  ou  membra- 
«eux ,  &  qui  tire  Ton  origine  médiatement  ou  immé- 


N  E  K.  aa7 

diatement  du  cerveau  ;  car  tous  les  nerfs  qui  compofent 
la  machine  ,  viennent  ou  du  cerveau ,  ou  du  cervelet , 
jnoïennarit  la  moelle  allongée  ,  ou  de  la  moelle  épiniere, 
qui  en  eft  une  continuation  5  ils  en  fortent  en  manière 
de  faifeeaux  très-fimmétriquement  arrangés  par  paires , 
&  comme  autant  de  troncs  féparés  qui  fie  divifent  en- 
fuite  en  branches  ,  en  rameaux  &  en  filamens.  Ceux 
de  la  moelle  allongée  percent  pour  la  plupart  la  bafe 
du  crâne  ;  ceux  de  la  moelle  épiniere  paffent  par  les 
ouvertures  latérales  de  toutes  les  vertebres ,  &  par  les 
grands  trous  antérieurs  de  l’os  facrum. 

On  compte  ordinairement  dix  paires  de  ceux  qui  naiC- 
fentde  la  moelle  allongée,  &  trente  de  ceux  qui  fortent 
de  la  moelle  épiniere.  L’on  appelle  les  premiers  nerfs 
cérébraux  ,  ou  paires  cérébrales ,  &  les  derniers  nerfs 
•vertébraux  ,  ors  paires  vertébrales.  Celles-ci  fe  fubdivi- 
fent  en  cervicales  ,  eh  dorjales  ,  en  lombaires  &  ea 
facrées  :  il  y  a  fept  paires  cervicales ,  douze  dorfeles  , 
cinq  lombaires  &  cinq  ou  fix  facrées.  M.  Heifter,  & 
d’autres  Anatomiftes  ne  reconnoiffent  que  neuf  paires 
cérébrales  ,  &  comptent  huit  cervicales  ,  mettant  la 
dixième  cérébrale  au  nombre  des  vertébrales-  Les  An¬ 
ciens  n’en  admettoient  que  fept  de  nerfs  cérébraux  :  la¬ 
voir  ,  la  deuxieme  ,  ou  nerfs  optiques;  la  troilieme  „ 
ou  moteurs  internés  ;  là  cinquième ,  ou  nerfstrijumaux; 
laïixieme  ,  ou  nerfs  moteurs  externes  ;  la  feptieme  ,  ou 
nerfs  auditifs ,  la  huitième  ,  ou  paire  vague  ;  &  la  neu¬ 
vième  dès  modernes  ;  car  ils  ne  regardoient  pas  les  ol¬ 
factifs  comme  des  nerfs ,  &  crôioient  que  la  dixième 
jpaire  appârtenoit  à  la  moelle  de  l’épine.  La  quatrième,' 
qui  éft  petite  ,  étoit  inconnue  à  la  plupart,  ou  prife 
par  d’autres  pour  des  branches  d’autres  paires. 

Le  tronc  primitif  de  chaque  nerf  vertébral  a  ordinai¬ 
rement  pour  origine  deux  paquets  plats  de  plusieurs  fi¬ 
lets  médullaiiës ,  un  anterieur  &  un  pofterieur.  Ces 
deux  différens  faifceaüx  de  chaque  côté  s’approchent  Tua 
de  l’autre  ,  &  percent  latéralement  la  production  de  la 
dure-mere  ;  ils  s'unifient  aüflï-tôt  après  en  formant  une: 
efpéce  de  nœud  appeil i ganglion  ,  qui  produit  enfin  le 


2.28  _  N  E  R 

tronc  :  au  relie ,  il  n’y  a  point  dans  le  corps  animé  de' 
partie  plus  intéreflante  que  le  nerf  ;  c’eft  une  fource  de 
phénomènes  d’autant  plus  admirables  ,  qu’il  paroît 
moins  lufceptible  d’aâion.  C’eft  des  nerfs  que  dépend 
la  vie  ,  &  toute  l’harmonie  de  la  machine  :  de-là  lesfens 
&  les  idées  ,  de-là  les  çonnoiffances  &  les  voluptés. . 

L’ufage  des  nerfs  eft  différent ,  fuivant  la  différence 
de  leur  origine  ,  de  leurs  divifions  &  de  leur  terminaj- 
fon.  En  général ,  ceux  qui  partent  du  cerveau  &  abou- 
tiffent  aux  mufcles  ,  portent  dans  ces  organes  avec  la 
vie  ,  la  faculté  de  le  contracter  ,  &  par  conféquent, 
femblent  deftinés  aux  fonûions  animales  :  ceux  qui 
prennent  naiflance  du  cervelet ,  paroiffent  plus  partitu- 
lierement  deftinés  aux  fondions  vitales  :  ceux  de  ia 
moelle  épiniere  fe  diftribuent  aux  mufcles  des  parties 
.  mufculeufes  des  extrémités.  D’ailleurs  on  regarde  les  nerfs 
comme  des  tuïaux  deftinés  à  voiturer  les  elprits  dans  les 
organes  auxquels  ils  fe  diftribuent ,  &  à  rapporter  an 
cerveau  les  imprelfions  des  objets  extérieurs  fur  ces  or¬ 
ganes. 

•Si  on  lie  unnerf,  lafondion  delà  partie  qui  en  dépendre 
trouble ,  ou  ceffe  à  inftant  ;  ily  naît  un  engourdiffement 
&  une  pefanteur ,  qui  font  bientôt  fuivis  de  la  paraly- 
fie.  Dans  ce  cas  ,  le  mouvement  eft  anéanti  ;  quelque¬ 
fois  de  la  compreffion  ou  de  Pobftrudion  d’un  nerf,  il 
réfulte  une  infenlibilité  partielle  ou  totale ,  &  toujours 
les  membres  dont  les  nerfs  font  malades  tremblent ,  fe 
defféchent ,  &  s’atrophient  -,  mais  ces  accidens  différas 
ne  s’accompagnent  pas  afliduement.  Souvent  ils  exiftent 
l’un  fans  l’autre  ;  c’eft  pourquoi  beaucoup  de  Mcdécins 
&  de  Philofophes  fe  font  crus  obligés  d’admettre  dans  un 
même  nerf  les  trois  propriétés  différentes  de  nourrir  les 
parties ,  de  leur  donner  la  faculté  de  fe  mouvoir  ,  &  la 
•  ienlîbilité  ;  mais  d’autres  ne  fachant  trop  concilier  ces 
qualités  dans  une  même  partie  ,  ont  penfé  mieux  faire 
de  reconnoître  trois  efpéces  de  nerfs,  dont  lés  unspor- 
teroient  la  vie  dans  les  parties ,  les  autres  la  fenfibiîité, 
&  les  autres  le  mouvement.  Cependant,  s’il  n’cftpas 
facile  de  démontrer  poffibles  dans  un  même  nerf  les  trois 


N  E  R  12.9 

propriétés  dont  il  s’agit ,  il  n’eft  pas  plus  aifé  de  démon¬ 
trer  la  différente  entité  des  trois  fortes  de  nerfs.  On 
les  trouve  tous  d’une  texture  femblable  s  par- tout  ce 
font  des  filets  homogènes  ,  collés  ,  pour  ainfi  dire  ,  les 
uns  contre  les  autres  ,  &  enveloppés  d’une  gaine  com¬ 
mune.  On  ignore  l’ufage  des  ganglions ,  &  l’on  ne  fait 
ce  qui  fe  paffe  dans  les  plexus. 

Un  autre  phénomène  difficile  à  expliquer ,  eft  l'hé¬ 
miplégie  au  côté  oppofé  à  l’origine  des  nerfs  malades  : 
le  croifement  des  nerfs  d’un  côté  ,  avec  ceux  de  l’autre 
qui  fe  remarque  conftamment  à  l’origine  des  paires  cé¬ 
rébrales  ,  dans  la  fubftance  médullaire ,  a  paru  à  quel¬ 
ques-uns  fuffire  pour  l’explication  de  ce  phénomène  ; 
mais,  dans  d’autres  fujets  ,  il  eft  arrivé  que,  malgré  ce 
croifement ,  .l’hémiplégie  s’eft  rencontrée  du  même  côté 
que  les  nerfs  affeéîés  :  voici  d’autres  phénomènes  qui 
dépendent  des  nerfs ,  &  qu’on  peut  expliquer. 

Quand  les  nerfs  font  coupés  â  demi ,  la  douleur  eft 
plus  confidérable  que  celle  qu’on  éprouve ,  quand  ils 
font  coupés  en  entier.  Cette  différence  vient  de  ce  que 
la  douleur  étant  produite  par  le  tiraillement  des  filets 
nerveux  lorfqu’on  coupe  à  demi  un  nerf,  la  partie  cou¬ 
pée  fe  retire ,  &  ne  fauroit  fe  retirer  qu’elle  ne  tire 
beaucoup  les  fibres  nerveufes  ,  auxquelles  elle  tient  en¬ 
core  :  elle  produira  donc  un  déchirement  continuel. 
Ajoutez  à  tout  cela  que  tout  le  nerf  qui  foutenoit  au¬ 
paravant  l’effort  des  parties  auxquelles  il  s’attache  ,  ne 
foutient  plus  cet  effort  que  par  quelques  filets.  La  ten- 
fion  &  le  déchirement  doivent  encore  s’augmenter  par- 
-là ,  &  voilà  la  caufe  de  cette  grande  douleur  qu’on  ref- 
fent  alors. 

Un  nerf  coupé  à  demi  ,  produit  l’inflammation  &  les 
eonvulfions.  Lorfque  le  nerf  a  été  coupé  à  demi ,  les 
fibres  reliantes  font  plus  tirées  :  or  ,  elles  ne  fauroient 
être  plus  tirées  que  les  tuïaux  qu’elles  forment  ,  &  les 
vaiffeaux  fanguins  qui  les  accompagnent,  ne  fbient  com¬ 
primés.  Durant  cette  compreflion ,  le  fuc  nerveux  s’ac¬ 
cumulera  au-deffus  de  la  partie  déchirée  :  ce  fuc  ner¬ 
veux  accumulé  fera  pouffe  fortement  dans  les  mufdeSj 


&3Q  _  N  E  R 

par  L’action  des  petites  artères  des  nerfs  qui ,  étant  eom- 
primées,  battent  plus  fortement.  L’inflammation  fera 
d’abord  caufée  par  l’action  de  ces  petites  artères,  parce 
que  la  dure  mere  (membrane  qui  enveloppe  tout  le  cer¬ 
veau)  revêt  les  nerfs  :  cette  inflammation  pourra  fe  con¬ 
tinuer  jufqu’au  cerveau ,  où  elle  ira  caufer  le  délire  ; 
enfin  la  comprefüon  que  les  nerfs  fouffriront  dans  l’in, 
flammation  ,  deviendra  extraordinaire  :  la  vie  manquera 
aux  parties  ,  &  la  gangrené  furviendra.  Cette  inflam¬ 
mation  ,  au  relie  ,  s’étend  ,  à  caufe  des  nerfs  qui  com¬ 
muniquent  avec  celui  qui  eft  déchiré  ;  &  par  les  tirail. 
lemens  de  ces  'nerfs  ,  il  arrive  qu’un  grand  nombre  mê¬ 
me  de  gros  vaiffeaux  s’engorgent ,  ce  qui  augmente  fin- 
flammation. 

Une  grande  inflammation  agite  extraordinairement 
les  nerfs.  Cette  forte  agitation  fait  que  le  fuc  nerveux 
•y  coule  plus  fortement  &  plus  inégalement  qu’aupara- 
vant  :  ainfî  les  mufcles  qui  recevront  leur  aétion  de  ces 
nerfs  ,  doivent  entrer  en  convuifïon  :  s’il  fe  forme  à  la 
tête  un  .anévrifme  ,  les  battemens  violens  de  l’artère , 
en  comprimant  le  cerveau  alternativement,  envoye- 
ront  avec  plus  de  force  le  fuc  nerveux,  dans  les  nerfs  i 
qui  font  auprès  de  cette  artère  gonflée.  Ceux-ci  le  dit  j 
tribueront  aux  mufcles  ,  qui  ,  alors  entreront  en  cou-  ; 
tradion. 

NERVEUX.  Qui  a  beaucoup  de  nerfs ,  qui  tient  de 
la..nature  des  nerfs.  Ce  mot  fe  prend  âuffi  dans  le  lan¬ 
gage  ordinaire  pour  mufculeux  &  fort,  &  dans  le  fi¬ 
guré  pour  i’ énergie  &  la  roidcur. 

Nerveux,  (fuc)  Fluide  très-actif,  très-fubtil ,  &pro. 
bablemcnt  tres-éîaftique  ,  qui  eft  filtré  par  le  cerveau,  I 
le  cervelet ,  la  moelle  allongée  &  la  moelle  épiniere,  i 
pour  être  envoyé  par.  le  moyen  des  nerfs  ,  dans  toutes 
les  parties  du  corps ,  &  y  porter  la  nourriture  &  ia  : 
force.  Dans,  les  mufcles ,  il  produit  le  mouvement  vo- 
lo.ntaire  &  involontaire.  Voyez  Mufcle^  Nerfs  &  Ef- 
prjts  animaux. 

NERV1N.  Qui  eft  bon  pour  les  nerfs,  qui  eft pro- 
pre  à  les  fortifier. 


NEZ  i]t 

NEVROLOGIE.  Partie  de  PAnatoriite  qui  traite  des 
nerfs.  Après  avoir  donné  la  defcription  des  nerfs  en 
général  ,  elle  entre  dans;  le  particulier  de  leurs  divifions, 
&  alligne  à  chacun  leur  nom  ,  leur  origine  ,  leur  fin  & 
leur  ufage.  Voyez  Neurographie. 

NEUROGRAPHIE.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux: 
termes  grecs,  dont  l’un  lignifie  nerf,  &  l’autre  def¬ 
cription  :  on  le  confond  avec  nevrologie  -,  cependant,  à 
parler  ftriélement ,  il  y  a  cette  différence  que  la  ne¬ 
vrologie  lignifiant  difcours  fur  les  nerfs  ,  ce  mot  ex¬ 
prime  une  partie  de  la  Phyliologie  ,  raridisque  l’autre  lig¬ 
nifiant  defcription  des  nerfs ,  exprime  elfeniiellement' 
une  partie  d’ Anatomie.  Nous  penlons  que  cette  derniers 
acception  convient  mieux,  &  que  l’on  doit  réferverle 
terme  de  nevrologie  pour  la  Phyliologie  des  nerfs ,  &  ce¬ 
lui  de  neurographie  pour  leur  defcription.  Telle  eft 
l'excellente  neurogrâphie  de  M.  Vieuffens  ,  intitulée 
en  latin  Neurographia  univerfalis. 

.  NEUROTOMIE.  Partie  de  l’Anatomie  qui  traite  de 
de  la  d  Election  des  nerfs.  Pour  faire  une  bonne  néuro- 
tomie ,  il  faut  fe  procurer  des  enfans  ;  les  plus  jeunes 
fujets  font  les  meilleurs ,  parce  que  les  nerfs  font  plus 
gros  chez  eux,  &  plus  ailés  à  difféquer. 

NEZ.  C’eft.Ia  partie  la  plus  faillante  du  vilage.  11  eft 
fitué  entre  les  deux  yeux  au-delïus  de  la  bouche  :  on 
y  diftingue  la  racine  ,  le  dos ,  le  dont- &  les  ailes.  La 
racine  commence  au  bas  du  front  entre  les  Iburcils.  Le 
dos  eft  la  partie  antérieure ,  &  eft  formé  par  l’union 
des  os  propres  du  nez  ,  &  les  apophifes  montantes  des 
os  de  lapomette:  le  bout  eft  cartilagineux  &  mobile  i 
les  ailes  peuvent  fe  dilater  &  fe  rétrécir.  Ce  font  les 
parties  latérales  de  cet  organe  ,  &  elles  couvrent  les  -nari¬ 
nes  :  elles  font  formées  par  deux  cartilages  ronds  ,  ou  à 
peu  près  ronds  ,'  qui s’adoffant  mutuellement  dans  le 
milieu  de  la  cavité  du  nez  ,  forment  la  cloifon  qui  pa- 
roît  en  dehors ,  quand  on  regarde  en  haut. 

Mèç-.(  os  propres  du)  C’eftle  nom  que  l’on  donne 
à  deux  os: ,  dont  la  réunion  forme  la  partie  principale 
du  nez:  faracinç  &  jfondos. 


2.^2,  N  ®  U 

Leur  figure  eft  celle  d’un  quairé  allongé  :  leur  partie 
fupérieure  eft  épaifle ,  &  cette  épaill'eur  diminue  peu  à 
peu  jufqu’au  bord  inférieur  qui  eft  fort  mince ,  inégal, 

&  reçoit  les  cartilages  qui  forment  le  refte  du  nez.  La 
face  externe  ou  antérieure  eft  affez  égale  ,  &  eft  con¬ 
vexe  :  on  y  .  obferve  ordinairement  un  petit  trou ,  qu’on 
appelle  nafal  ;  il  eft  fouvent  vers  fon  bord  interne  i 
quelquefois  il  y  en  a  plufieurs  :  la  face  externe  de  ces 
os  eft  un  peu  déprimée  dans  fon  milieu ,  de  forte  que 
leurs  extrémités  lont  relevées.  La  face  interne  ou  pos¬ 
térieure  eft  inégale  fur-tout  à  fa  partie  fupérieure ,  & 
un  peu  concave  :  ces  deux  os  font  articulés  enfemble 
fuivant  leur  longueur  ,  &  tout  le  long  de  leur  articula¬ 
tion  on  obferve  une  petite  cténelure ,  qui  reçoit  la  lame 
defeendante  de  l’os  ethmoïde,  pour  former  la  cloifon  I 
des  narines  :  cette  crénelure  eft  formée  par  un  petit  re¬ 
bord  ,  qui  fe  trouve  tout  le  long  de  chacun  de  ces  os,  ; 
à  la  partie  qui  doit  s’articuler  avec  l’os  du  côté  oppofé  ;  j 
ils  s’articulent  par  leur  bord  Supérieur  avec  l’apophyfe 
nafale  dé  l’os  coronal ,  latéralement  avec  les  apopbyfes 
nafales  des  os  maxillaires ,  Sc  comme  nous  l’avons  déjà 
dit ,  avec  la  lame  defeendante  de  l’ethmoïde. 

Dans  les  chutes  ,  ou  les  coups  violents  fur  le  nez  ,  fi  | 
«es  os  ne  fe  fragment  pas  ,  ils  peuvent ,  en  portant  fur 
l’os  ethmoïde  toute  l’impreflion  qu’ils  ont  reçue ,  cau- 
fer  au  cerveau  une  commotion  toujours  dangereufe",  & 
fouvent  funefte.  Voyez  Fratture. 

NODUS.  Tumeur  dure  &  indolente ,  qui  vient  aux 
jointures  ,  aux  ligamens ,  aux  tendons.  C’eft  fouvent  un 
ïîmptome  de  verole  ou  de  goutte  ;  mais  on  prend  com¬ 
munément  pour  nodus  de  petites  exoftoft*; ,  ou  des  tu¬ 
meurs  en  forme  de  petits  nœuds  ,  qui  s’élèvent  fur  la 
fuperficie  des  os ,  &  la  rendent  inégale  :  tumeurs  allez 
ordinaires  aux  verolés  &  aux  goutteux.  Voyez  E xofiofe. 

N  <EUD.  Sorte  de  tumeur  naturelle,  qui  fe  ren¬ 
contre  dans  plufieurs  parties  du  corps  ,  &  qui  relfemble 
à  un  nœud  :  telles  font  les  grolFeurs  qui  fe  rencontrent 
dans  toute  la  longueur  du  cordon  ombilical ,  dans  toute  j 


N  O  Y  13} 

«elle  des  cheveux  &  des  poils.  Tels  font  les  ganglions 
des  nerfs  ,  &c. 

Nœud.  Tumeur.  Voyez  Nodus. 

Nœud  du  Chirurgien.  C’eft  un  nœud  qu’on  fait  en 
palfant  deux  fois  le  fil  dans  la  même  anfe  ;  il  ferre 
très-fortement ,  &  ne  fe  relâche  point ,  ce  qui  le  rend, 
très -propre  aux  vues  que  l’on  fe  propofe  en  l’em¬ 
ployant. 

Nœud  de  la  gorge.  Eminence  que  l’on  voit  à  la  gor-  ’ 
ge  :  elle  eft  très-faillante  dans  les  perfonnes  maigres , 
&  beaucoup  plus  dans  les  hommes  que  dans  les  femmes. 
C’eft  ce  qu’on  appelle  le  morceau  ,  ou  la  pomme  d'Adam-, 
elle  eft  formée  par  le  cartilage  thyroïde. 

NOLIME  TANGERE.T  ermes  latins  qui  lignifient 
ne  me  touche  pas.  C’eft  le  nom  qu’on  donne  aux  cancers 
du  vifage  ,  ou  aux  ulcères  chancreux  qui  viennent  au 
nez  j  â  la  bouche  ,  au  menton  ,  &c.  qui  font  malins  & 
rongeans ,  qui  s’irritent  par  les  remedes  ,  &  avancent 
la  mort  du  malade.  Voyez  Cancer. 

NOMBRIL.  Nom  que  l’on  donne  à  cette  partie  du 
ventre  qui  relie  après  la  feéfion  du  cordon  ombilical  : 
c’eft  une  elpéce  de  trou  borgne,  au  fond  duquel  on 
trouve  la  cicatrice  du  cordon  :  on  lui  donne  aulfi  le 
nom  d’ombilic.  On  l’appelle  nombril  du  mot  nombre ,  par¬ 
ce  qu’il  eft  la  fuite  du  cordon  ombilical ,  qni  eft  tout 
noueux  ,  &  dont  les  nœuds ,  fuivant  l’opinion  des  bon¬ 
nes  femmes ,  déligne  le  nombre  d’enfans  que  doit  avoir 
la  mere. 

■NÛUET.  Petit  morceau  de  linge  dans  lequel  on  en. 
ferme  quelque  médicament,  pour  le  contenir  dans  l’eau 
dans  laquelle-  on  le  fait  bouillir  ou  infufer..  On  forme 
une  petite  poche  qu’on  lie  avec  un  peu  de  fil ,  pour 
en  fermer,  l’ouverture ,  &  on  la  met  tremper  dans  la 
liqueur  deftinée  au  médicament- 

NOURRICIER.  (fuc)  Lymphe  mucilagineufe,  tirée 
des  alimens  ,  qui  fert  à  réparer  les  pertes  habituelles  du 
corps  animé.  V oyez  Nutrition. 

NOYAU  MEDULLAIRE  ,  OU  CENTRE  O  VA». 


z$4  N-  U  T 

LE  DE  VIEUSSENS.  Voyez  Foute  médullaire ,  eu 

Cerveau. 

NUQUE.  La  nuquédu  cou  ;  c’eft  la  partie  poftérieure 
de  Ja  gorge ,  qui  eft  recouverte  par  la  fomme  des  che¬ 
veux.  Voyez  Cou. 

NUTRITION..  Mot  tiré  du  latin,  qui  lignifie  l’ac¬ 
tion  de  nourrir.  :  on  donne  ce  nom  en  phylique ,  au 
changement  qui  fe  fait  de  l’aliment  -  en  la  fubftance  du 
corps  nourri.  Les  différentes  parties  qui  entrent  dans  la 
compolïtion  du  corps  ,  tant  folides  que  liquides  ,  ne 
peuvent  être  dans  un  mouvement  continuel ,  fans  qu’il 
s’en  détache  de  petites  particules  qui  fe  dilfipent  &  s’é¬ 
vaporent  ,  pour  aïnfi  dire  ,  à  chaque  inftant.  On  verra 
en  lifant  l’article  de  la  tranfpiration  ,  combien  les  per¬ 
tes  que  nous  faifons  par  cette  voie,  font  confidérables. 
Ce  ne  font  pas  feulement  les  liquides  qujrfe  difiipént: 
les  parties  folides  s’ufent  aufti  infenfiblement ,  Toit  en 
s’étendant  &fereflerrant  continuellement,  foit  en  éprou¬ 
vant  le  frottement  des  liquides  qui  les  arrofent  :  il  faut 
donc  qu’il  fe  faffeune  réparation  proportionnée  aux 
pertes  que  nous  faifons  ;  fans  cela  le  corps  dépérit  né- 
ceffairement ,  comme  on  le  voit  dans  les  perfonnes.qui 
portent  le  jeûne  ;trop  loin.  Il  eft  aifé  de  comprendre  : 
comment  le  nouveau  chyle  formé  des  alimens  que  nous 
prenons  tous  les  jours ,  venant  à  paffer  dans  le  fang , 
êi  devenant  fang  lui-même ,  répare  la  perte  de  nos  li¬ 
queurs  ;  mais  ,  comment  la  perte  des  parties  folides 
peut-elle  fe  réparer  ?  Pour  cela  ,  il  fuffit  qu’il  y  ait  dans 
le  fang  ,  ou  dans  la  lymphe  ,  une  matière  propre  à  rem¬ 
plir  les  petits  vuides  que  laiflent  les  particules  qui 
fe  détachent  &  s’envolent  ,  que  cette  matière  prenne 
la  couleur  &  la  conlïftanee  de  celle  qui  a  été-  empor¬ 
tée,  &  quelle  s’attache  -,  comme  eljè -,  aux  parties  voi- 
fines.  Or  la  partie  gluante  &  gélatineufe  de' la  lymphe  ■ 
effpropre  à  cet  ufage  :  les  .-vaiffeaiix  .lymphatiques  qui 
font  répandus1  dans  tout:  le  corps.  ,:.laiffent  échapper  une  .  • 
humeur  ,  qui ,  par  fa  fluidité  eft  capable  de-.s’infînuer  - 
dans  les  plus  petits,  vuides  ;  Reparla  qualité  vifqueufe;, 
eft  propre  à  s’attacher  aux  parties  auxquelles  elle  tou« 


NUT  _  _  a3$ 

che.  Le  féjour  de  cette  humeur  lymphatique  ,  joint  au 
mouvement  &  à  la  chaleur  des  parties  environnantes  , 
d'onne  lieu  à  la  diffipation  de  ce  qu’il  y  a  de  plus  féreiix  , 
enforte  que  ce  qui  refte  ,  acquiert  une  confîftance  foli- 
de.  Mais  comment ,  dira-t-on  peut-être  ,  la  lymphe  au¬ 
ra-t-elle  allez  de  force  pour  foulever  les  parties  ,  entre 
lefquelles  elle  eft  obligée  de  s’inlïnuer  ?  Et  ,  fuppofé 
qu’ellé  s’y  infînue,  comment  prendra-t-elle  la  nature 
&  la  couleur  de  celles  qu’elle  doit  remplacer  ? 

Quant  à  la  première  difficulté ,  nous  répondrons  que 
le  mouvement  qui  eft  imprimé  à  la  lymphe  par  la  force 
du  cœur  &  des  artères  ,  la  met  en  état  de  s’infinuer 
dans  les  vuides  que  lailfent  les  parties  qui  s’envolent  : 
fa  fluidité  feule  la  rend  propre  à  cet  ufage.  Pour  en 
faire  mieux  fentir  la  poffibilité ,  il  fuffira  de  rapporter 
quelques  expériences  analogues  à  ce  méchanifme  ,  & 
qui  préfentent  des  phénomènes  bien  plus  extraordi¬ 
naires. 

Si  on  fufpend  un  poids  de  deux  ou  trois  cens  livres  à 
une  corde  bien  féche ,  &  qu’on  laiffe  cette  corde  expo- 
fée  à  un  air  humide,  l’eau  qui  eft  répandue  dans  l’air  , 
s’infïnue  par  fa  feule  fluidité  ,  entre  les  fils  ,  dont  la  corde 
eft  compofée  :  elle  gonfle  la  corde ,  &  en  la  gonflant 
la  raccourcit ,  &  par-là  fouleve  le  poids  qu’on  y  a  fuf¬ 
pend  u. 

Qu’on  enfonce  un  coin  de  bois  fec  dans  la  fente  d’un, 
rocher  ,  &  qu’enfuite  on  l’humeâe  en  l’arrofant  ;  Peau 
entre  dans  les  pores  du  bois ,  le  gonfle ,  &  le  dift end  au 
point  d’enlever  une:  maffe  énorme  de  rocher.  Tout  le 
monde  fent  facilement  que  la  lymphe  n’a  pas  de .  fem- 
blables  réfiftances  à  vaincre  ,  pour  s’infinuer  dans  les 
vuides  &  les  interftices  des  parties  qu’elle  doit  nourrir. 

A  l’égard  de  la  fécondé  difficulté  ,  elle  fe  réfoût  ai-.. 
fément ,  èn  faifant  réflexion  que  toutes  les  parties  fo- 
lides.de  notre  cotps  ne  font  dans  l’embrion  qu’une  ef- 
péce  de  gelée  ,  qui  peu  à  pen  acquiert  le  degré  de  con- 
fiftance  que  nous  leur  voyons  dans  lé  corps  plus. avancé 
en  âge  que  ces  mêmes  parties,  c’eft-à-dire  -,  les  os 
les  cartilages,  lesligamens ,  lesmufcles  ,  les  vaifleaux» 


&3  6  NUT 

fe  réduifent  en  une  matière  gélatineufe  par  la  difTolu- 
tion.  La  couleur  différente  qu’on  remarque  dans  les  dif¬ 
férentes  parties  folides  du  corps  ,  vient  uniquement  de 
la  quantité  différente  du  fang  qui  remplit  les  vaifTeaux 
qui  les  arrofent  :  les  chairs  qui  font  rouges ,  deviennent 
blanches ,  quand  on  a  enlevé  le  fang  par  des  lotions  réi¬ 
térées. 

Ainfï ,  tout  paroît  concourir  à  prouver  que  la  lym¬ 
phe  feule  eft  le  fuc  nourricier  qui  entretient  toutes  les 
parties  :  d’ailleurs  cette  idée  s’accorde  parfaitement  avec 
la  fimplicité  que  nous  remarquons  dans  tous  les  ouvra¬ 
ges  de  l’auteur  de  la  nature  qui ,  des  principes  les  plus 
(impies,  fait  en  former  des  chofes.  très  -  compofées  ,  & 
qui  paroiffent  très-différentes  à  nos  yeux.  L’expérience 
de  Vanhelmont  nous  prouve  que  l’eau  de  pluie  feule 
contient  des  principes  fuffifàns  pour  fournir  à  la  nour¬ 
riture  des  differentes  parties  d’un  arbre  :  je  veux  dire 
fes  racines ,  fon  écorce  ,  fon  bois  ,  fes  feuilles  ,  &c.  qui 
femblent  pourtant  être  affez  hétérogènes  entre  elles.  Ce 
Phyfîcien  planta  une  branche  de  faule  dans  une  caiflc 
remplie  de  terre  :  la  caiffe  étoit  fermée  par  un  couver¬ 
cle  de  fer  percé  de  plufieurs  trous  :  cette  branche  de 
faule  qui ,  lorsqu'elle  avoir  été  plantée  ,  ne  pefoit  que 
cinq  livres ,  devint  en  cinq  ans  de  tems  un  arbre  par¬ 
fait  ?  de  la  péfanteur  de  plus  de  cent  foixante  livres  j 
quoique  la  terre  de  la  caifle  n’eût  perdu  que  quelques 
onces  de  fon  poids ,  &  qu’on  ne  l’eut  arrofée  que  de 
l’eau  de  pluie. 

Tout  le  monde  connoît  la  maniéré  de  faire  pouffer 
des  plantes  &  des  fleurs  dans  des  caraffes  remplies  d’eau , 
qu’on  met  fur  la  cheminée  pendant  l’hyver.  L’eau  de 
pluie  ,  ou  le  fuc  de  la  terre  fuflit  non-feulement  pour 
nourrir  une  plante,  mais  même  une  infinité  de  plantes 
différentes  dans  leurs  efpéces.  Pourquoi  donc  ne  pour- 
,foit-il  pas  fe  trouver  dans  la  lymphe  feule  ,  tout  ce  qui 
etl  néceffaire  pour  former  &  entretenir  toutes  les  parties 
du  corps? 

Si  nous  réparons  plus  que  nous  ne  perdons  ,  le  corps 
reçoit  de  l’accroiffement.  Cela  arrive  dans  l’enfance  & 


NUT  a37 

'dans  la  jeunefle ,  parce  que  le  fuc-  nourricier  eft  alors 
fort  abondant ,  &  que  les  fibres  molles  &  Toupies  font 
fufceptibles  d’cxtenfion  &  d’allongement.  Tant  que  la 
réparation  n’égale  que  la  perte ,  il  Te  fait  ce  qu’on  peut 
appeller  nutrition  fimple.  Nous  ne  croiffons,  ni  dé- 
croiffons;  c’eft  ce  qui  s’obferve  dans  les  adultes,  en  qui 
les  fibres  ont  acquis  par  la  durée  ,  Si  par  les  ofcillations 
réitérées ,  un  degré  de  confiftance  &  de  roideur ,  qui 
ne  leur  permet  plus  de  s’étendre  &  de  s’agrandir.  Mais 
s’il  arrive  que  nous  perdions  plus  que  nousneréparons, 
le  corps  décroît  néceffairement  :  c’eft  ce  qu’éprouvent 
les  vieillards  ;  les  fibres  en  eux  font  plus  deilëchées  5  el¬ 
les  ont  perdu  leur  première  fouppleffe.  Les  petits  vaif- 
feaux  fe  refferrent ,  ils  deviennent  moins  perméables  : 
il  y  en  a  même  qui  s’oblitèrent ,  ou  dont  la  cavité  fe 
détruit  ;  c’eft  alors  qu’on  remarque  des  rides  qui  vien¬ 
nent  de  la  féçhereffe  &  du  relîerrement  des  fibres.  Les 
lys  &  les  rofes  difparoilTent ,  parce  que  le  fang  &  la 
lymphe  qui  les  produifoient ,  ne  peuvent  plus  parvenir 
jufques  aux  extrémités  des  vailfeaux  capillaires  de  la 
peau.  C’eft  par  une  fuite  de  ce  même  endurciffemenc 
de  toutes  les  parties  ,  que  la  vivacité  des  fenfations  eft 
extrêmement  diminuée  dans  la  vieillefle.  Les  vieillards 
n’entendent  plus  de  fi  loin  ,  &  les  fons  bas  font  entiè¬ 
rement  perdus  pour  eux  :  leurs  yeux  n’apperçoivent  plus 
les  objets  fins  &  déliés  ,  leur  goût  eft  émoufle  5  les  ali- 
roens  ne  font  plus  qu’une  imprelfion  légère  fur  leur 
langue  ,  &  .  fur  leur  palais.  Les  odeurs  n’en  font  pas 
plus  fur  l’organe  de  l’odorat  :  le  taâ  eft  affaibli  >  ils 
ne  diftiBguent  qu’avec  peine  les  inégalités  d’un  corps  , 
parce  que  les  fibres  nerveufes  font  endurcies  ,  &  qu’il 
leur  faut  des  impreflions  un  peu  fortes  pour  les  ébran¬ 
ler.  Ceux  qui  ont  les  fibres  lâches ,  deviennent  fort  gras , 
parce  que  ces  fibres  n’ayant  pas  la  force  de  pouffer 
beaucoup  de  matière  pour  la  tranfpiration  ,  la  matière 
huileufe  ne  doit  pas  rentrer  facilement  dans  les  vaifi- 
féaux ,  &  fôn  amas  formera  la  graiffe. 

Mais  ,  fi  les  fibres  font  fortes ,  leur  grand  mouvez 
ment  pouffera  beaucoup  de  fluides  au-debors,  &  rs- 


ajg  N  Y  R 

mènera  la  graiiïe  dans  les  grandes  routes  de  la  circu- 
lation.  Dans  les  maladies  aigues ,  il  Turvient  dans  peu 
de  tems  une  maigreur  extraordinaire  :  outre  que  la  iiour- 
riture  qu’on  prend  eft  peu  abondante,  &  qu’il  fe  fait 
une  grande  perte  par  les  faignées&  par  les  évacuations, 
le  grand  mouvement  &  la  chaleur  qui  accompagnent  cés 
maladies,  rendent  les  Tels  &  lés  huiles  âcres.  Alors  la 
matière  nourriflante  ,  trop  divifée  &  mêlée  avec  l’eau  , 
ne  peut  point  s’appliquer  :  la  graine  même  fe  liquéfié, 
-&  s’échappe  par  divers  couloirs.  Les  engbrgéméns  des 
gros  vaifteaux  bouchent  les  tuiaux  capillaires  qui  por¬ 
tent  la  nourriture  aux  parties  ,  où  ils  Te  rendent.  Pôiir 
Tàerêté  des  fels  &  des  huiles  ,  elle  éft  prouvée  par  l’â- 
■crêté  qui  Turvient  à  l’urine '&  à  la  Talive  ,  quand  on 
•jeûne. 

Les  phthifiques  font  maigres ,  parce  que  lés  poumons 
qui  préparent  la  lymphe  pour  nourrir  les  parties ,  ne 
Ÿorft  plusieurs  fonctions  :  au  contraire  ils  y  mêlent  Une 
matière  purulente  qui  la  déprave  entièrement. 

Quand  on  maigrit ,  il  doit  patoitre  dés  rides  fur  le 
'corps  ,  parce  que  quand  lesparties -charnues  diminuent 
de  volume  ,  la  peau  U’ eft  plus  tendue  :  ainfi  ,  par  la  for¬ 
ce  de  l’atmofphere  ,  les  parties  de  la  peau  font  pouf- 
Tées  lés  unes  contre  les  autres ,  &  en  divers  erifonce- 
ïnens  :  de  tout  cela ,  il  doit  néceflàiremént  réful'tér  des 
rides. 

NYCTALGPIE.  Maladie  des  yeux  ,  dans  laquelle 
on  voit  mieux  la  nuit  que  le  jour.  Il  y  en  a  qui  donnent 
ce  nom  à  la  difficulté  que  i’on  a  de  voir  la  nuit ,  Ou 
lorfque  le  foleil  eft  couché  &  que  la  lumière  diminue, 
ou  à  la  myopie  ;  mais  ce  feritnneut  ne  répond  point  à 
î’étimolqgie  ,  &  eft  contraire  à  f  ufa'ge  reçu. 

KYMPHES.  On  les  appelle  quelquefois  les  ailes,  ou 
Jevres  internés  où  petites  de  la  vulve  ,  parée 'qu’elles  font 
fo:us  les  grandes.  M.  ^inflOW  les  appelle  crêtes  du  cli¬ 
toris.  On  dontfe  ce  nom  à  deux  membranes  fort  épaifr 
lés  ,  placées  aux  deux  bords  de  la  partie  fupérïeure  de 
la  vulve  ,  fous  les  grandes  levres.  Leur  nom  lcut  vient 


N  Y  M  2,39 

3e  ce  qu’on  a  penfé  que  leur  ufage  étoit  de  diriger  l’u¬ 
rine  dans  fon  cours  ,  &  que  l’on  a  comparé  cette  fonc¬ 
tion  à  celle  que  les  Poètes  donnoient  autrefois  aux  nym¬ 
phes  de  préfider  aux  eaux  :  elles  font  compofées  d’une 
-îubftance  fpongieufe ,  recouverte  par  la  peau  interne  des 
grandes  levres  ;  on  remarque  dans  cette  fubftance  un 
grand  nombre  de  grains  glanduleux  qui  entrent  dans 
leur  compofîtion  :  elles  ont  la  forme  d’une  crête  de  coq: 
elles  s’étendent  depuis  le  prépuce  du  clitoris ,  jufqu’aux 
parties  latérales  du  vagin  :  elles  font  beaucoup  plus 
faillantes  à  leur  partie  iupérieure  ,  où  elles  repréfentcnt 
une  efpéce  de  pointe  ;  elles  s’écartent  en  defcendant 
-pour  fe  rapprocher  un  peu  de  leur  partie  inférieure.  La 
couleur  des  nymphes  eft  d’un  rouge  vermeil  dans  les  jeu¬ 
nes  filles;  l’âge  change  cette  couleur ,  &  elles  devien¬ 
nent  flafques  fur-tout  dans  les  perfonnes,  qui  ont  eu 
des  enfans. 

Leur  grandeur  varie  :  l’une  eft  quelquefois  plus  grande 
-que  l’autre  :  communément  elles  font  recouvertes  par 
les  grandes  levres ,  mais  il  y  a  des  perfonnes  en  qui  el¬ 
les  palîent ,  au  point  que  l’on  eft  obligé  de  les  couper 
pour  prévenir  la  difformité  &  l’obftacle  qu’elles  appor¬ 
tent  à  l’ufage  du  mariage.  Cette  incommodité  eft  fort 
commune  en.  Affrique,  au  point. qu’il  y  a  des  hommes 
-qui  n’ont  d’autre  métier  que  -de  retrancher  le  fuperflu 
de  ces  parties,  &  qui  vont  criant  dans  les  rues ,  quiejl 
-telle  qui  veut  être  coupée  ?  Il  y  a  des  Auteurs  qui  pré¬ 
tendent  que  ceci  doit  s'entendre  du  clitoris.  Mauriceau, 
-qui  avoit  fait  cette  opération,  avertit  de  bien  prendre 
fes  précautions  pour  prévenir  l’hémorragie  qui  eft  con- 
-fidérable,  &  qui  pourroit  avoir  dès-fuites  fàcheufes. 

Elles  reçoivent  le  fang  des  artères  8c  des  veines  hon- 
•teufes  ,  &  leurs  nerfs  viennent  des  intercoftaux. 

Leur  ufage  eft  d’empêcher  l’air  d’entrer  dans  le  vagin 
-&  dans  l’urètre  &  dè  diriger  l’urine  qui  fort  en  fiflant 
•dans  les  jeunes  perfonnes  en  qui  ces  parties  font  fer- 

NYMPHOTOMIE.  Opération  par  laquelle  'on 
retranche  des  nymphes ,  ce  qui  s’y  trouve  de  fuperflu. 


&40  O  B  L 

On  place  la  femme  fur  un  lit  à  la  renverfe  ;  &  tenant 
les  grandes  levres  écartées,  on  prend  une  des  nymphes, 
dont  on  coupe  avec  des  cifeaux  ce  qui  excède  la  gran¬ 
deur  ordinaire  ,  ayant  égard  de  preller  labafe  fermément 
avec  les  doigts  ,  ou  de  petites  pinces  ;  puis  on  en  fait  au¬ 
tant  à  l’autre  ,  obfervant  de  ne  les  pas  couper  trop  près 
de  leurs  racines ,  &  de  n’en  pas  plus  ôter  de  l’une  que 
de  l’autre.  L’ufage  des  nymphes  étant  de  donner  par  leur 
extenfîon  moïen  à  l’orifice  externe  de  s’élargir  dans  les 
accouchemens  ,  il  ne  pourroit  pas  avoir  lieu  ,  fi  ces  par¬ 
ties  étoient  entièrement  coupées;  les  cicatrices  d’ailleurs 
qui  feroientà  leur  place,  nefauroient  prêter.  On  cou¬ 
vre  après  la  feétion ,  ces  parties  d’un  défenfif  fur  des  plu- 
maceaux  ,  &  on  en  procure  la  cicatrice.  Les  comprelfes 
fénêtrées  &  le  bandage  en  T  ,  accommodé  de  façon  à 
ne  point  gêner  l’écoulement  de  l’urine  ,  ni  la  fortie  des 
excrémens  ,  font  mis  en  ufage  dans  le  panfement. 


O. 

OBLIQUE  externe  ou  defcendant  du  bas-ventre 
ou  grand  oblique.  C’eft  le  premier  &  le  plus  grand 
de  tous  les  mufcles  du  bas-ventre  :  on  l’appelle  exter¬ 
ne  ,  parce  qu’il  recouvre  tous  les  autres  :  on  l’appelle 
.  oblique  defcendant ,  à  caufe  de  la  direction  de  fes  fi¬ 
bres  ,  qui  fe  portent  obliquement  de  haut  en  bas  ,  & 
de  derrière  en  devant.  Ce  mufcle  s’attache  fupérieure- 
.ment  au  bord  inférieur  &  externe  des  trois  dernieres 
vraies  côtes  ,  &  de  toutes  les  faufles  par  autant  de  pe¬ 
tites  bandelettes  mufculaires  ,  auxquelles  on  donne  le 
nom  de  digitations  ,  parce  qu’elles  en  rencontrent  de 
fcmblables  qui  appartiennent  au  mufcle  dentelé  anté¬ 
rieur  ,  &  au  grand  dorfal  avec  lefquelles  elles  s’entre¬ 
lacent  ,  comme  les’ doigts  des  deux  mains  jointes  fc 
croifent  les  -uns  avec  les  autres.  Ces  digitations  ne  font 
pas  toutes  également  larges  :  celles  du  milieu  le  font 
plus  que  les  fupérieures  8c  les  inférieures. 


Ce 


O  B  L  a4* 

.  Ce  mufcle  eft  attaché  inférieurement  à-la  Ievre  ex¬ 
terne  de  la  crête  de  l’os  des  îles  ,  depufs  la  partie  pos¬ 
térieure  de  fa  tubérolîté ,  julqu’à  fon  épine  antérieure 
&  fupérieure,  depuis  cette  épine  jufqu’au  pubis  ,  ce  muf- 
cle  eft  aponévrotique' ,  &  les  fibres  de  fon  bord  inférieur 
fe  ramaflent  pour  former  un  ligament  tendineux,  connu 
fous  le  nom  de  ligament  inguinal.  Il  eft  renforcé  par 
des  fibres  aponévrotiques  du  fafcia-lata.  L’aponévrofe  du 
mufcle  oblique  externe  fe  fend  ,  &  fe  divife  en  deux 
portions  proche  l’épine  du  pubis.  C’eft  à  cet  écartement 
que  l’on  donne  le  nom  d’ anneau  des  mufcles  du  bas- 
ventre  :  cette  dénomination  eft  impropre,  puifqu’il  n’eft 
formé  que  par  l’àponévrofe  du  feul  oblique  externe  : 
les  autres  mufcles  ne  defcendent  pas  fi  bas ,  &  leur 
bord  inférieur  fe  termine  à  la  partie  fupérieure  de  l’an¬ 
neau.  Les  deux  bandes  tendineufes  du  mufcle  oblique 
externe  s’appellent  les  piliers  de  Panneau ,  parce  qu’elles 
forment  les  deux  bords  de  cette  ouverture  :  elles  fe  défi 
féchent  &  s’endurciffent  avec  l’âge  ,  ce  qui  rend  les  her¬ 
nies  plus  dangereufes  dans  les  vieillards.  Ces  deux  ban¬ 
des  fe  ramaflent  au-deflous  de  l’anneau  ;  leurs  fibres  , 
ainfi  ramalfées,  fe  portent  en-dedans ,  traverfent  la  fÿm- 
phyfe  du  pubis  pardevant ,  St  vont  s’attacher  au  bas  de 
la  partie  large  de  cet  os ,  du  côté  oppofé.  En  paflant 
ainfi  devant  la  fymphyfe  ,  elles  rencontrent  celles  du 
côté  oppofé  ,  avec  lefquelles  elles  fe  croifent  oblique¬ 
ment  ,  &  leurs  fibres  s’entrelacent  :  celles  du  pilier  ex¬ 
térieur  de  l’anneau  ne  s’avancent  pas  fur  la  fymphyfe  m 
autant  que  celles  du  pilier  antérieur,  mais  elles  com¬ 
mencent  à  s’attacher  dès  la  partie  moïenne  de  cet  os. 

Toute  la  partie  antérieure  du  mufcle  oblique  exter¬ 
ne  eft  aponévrotique  ,  &  fe  termine  à  la  ligne  blanche. 
Dans  cet  endroit,  l’aponévrofe  d’un  côté  fe  croife  ,  & 
s’entr$9ée  avec  celle  du  côté  oppofé  ,  &  c’eft  cet  en. 
trelacement  qui  forme  la  ligne  blanche.  Tous  les  mufi- 
cles  du  bas-ventre  contribuent  à  fa  formation  par  un 
femblable  entrelacement.  La  partie  poftérieure,  moïenne 
dé  ce  mufcle  regarde  les  vertèbres  lombaires ,  &  n’y  eft 
point  attachée. 

D.  de  Ch.  Tome  IL  Q 


3.4^  O  B  L 

L’ufage  dé  ce  tïiufcle,  ainfi  que  dé  tous  ceux  du  bas- 
ventre  ,  eft  de  contenir  tous  les  vifcères  qu’il  renferme, 
d’aider  à  la  flexion  du  corps  en  tirant  la  poitrine  vers  le 
baffin  ;  il  peut  aufli ,  en  certains  cas  ,  tirer  le  baflïn  vers 
la  poitrine  :  un  ufagé  qui  lui  eft  propre  ,  eft  de  former 
l’anneau  du  bas-ventre. 

Oblique  dune Oblique  descendant  du  /zc£,  Latéral 
du  ne\.  On  donne  ces  noms  à  un  mufcle  très-mince,  pla¬ 
cé  le  long  du  piramidal ,  avec  lequel  la  plupart  des  Ana- 
tomiftes  le  confondent.  Son  extrémité  fupérieure  s’atta. 
che  a  Papophÿfe  nafale  de  l’os  maxillaire  ,  au-deflous 
de  fa  connexion  avec  l’os  frontal  :  deTlà  il  fe  porte  vers 
le  cartilage  mobile  -,  qui  forme  l’aîle  externe  du  nez , 
&  s’y  termine  par  une  large_aponévrofe  :  il  releve  l’aîle 
du  nez.  ' 

Oblique  interne ,  ou  afeendant  du  bas-ventre  ,  ou 
petit  oblique.  C’eft  un  mufcle  large  &  mince  ,  lïtué  fous 
l-’oblique  externe ,  &  fur  le  tranfverfe  :  il  à  à  peu  près 
les  mêmes  attaches  &  la  même  étendue.  Sa  portion 
charnue  eft  antérieure  ,  &  répond  à  la  portion  aponé- 
vrotique  de  l’oblique  externe  qui  la  recouvre ,  &  au 
contraire  fa  portion  aponévrotique  éft  recouverte  par 
la  partie  charnue  du  grand  oblique ,  ce  qui  donne  aux 
parties  externes  du  bas-ventre  une  épaifleur  à  peu  près 
égale.  On  a  donné  à  ce  mufcle  le  nom  S  oblique  inter¬ 
ne ,  parce  qu’il  eft  recouvert  par  le  grand  oblique;  & 
celui  d’oblique  afeendant -,  parce  que  fes  fibres  charnues 
inférieures  montent  un  peu  obliquement  de  derrière  en 
devant.  La  partie  inférieure  dé  ce  mufcle  eft  attachée  à 
l’extrémité  antérieure  de  la  crête  de  l’os  des  îles ,  à  foii 
épine  antérieure  &  fupérieure  ,  &  au  ligament  de  Fal- 
lope ,  le  long  duquel  fes  fibres  fe  continuent  jufqu’à 
l’épine  du  pubis  ,  &  à  la  partie  fupérieure  de  la  fym- 
phyfe  de  cet  os.  La  partie  fupérieure  eft  attachée  par 
autant  de  digitations  au  bord  inférieur  des  cartilages  de 
toutes  lts  faulfes  côtes  ,  &  à  ceux  des  deux  dernieres 
vraies  ,  jufqü’a  l’extrémité  du  cartilage  xiphoîde. 

-La  portion  antérieure  de  ce  mufcle  forme  une  aponé» 
vrofe  compofée  de  deux  lames  qui  s’écartent  l’une  de 


OBL  543 

l’autre  ,  pour  former  une  gaine  dans  laquelle  les  mufcles 
droits  font  logés  fuivant  toute  leur  longueur,  La  lame 
externe  eft  très-adhérente  à  l’aponévrofe  de  l’oblique 
externe ,  &  aux  interfe&ions  tendineufes  que  l’on  re¬ 
marque  à  la  furface  des  mufcles  droits  :  la  lame  interne 
au  contraire  eft  fortement  collée  aux  mufcles  tranfverfes 
qui  font  deffous.  Lorfque  cette  aponévrofe  eft  parvenue 
à  la  ligne  blanche  ,  fes  fibres  fe  croifent  &  s’entrelacent 
avec  celles  des  mufcles  obliques  du  côté  oppofé  ,  &  fe 
continuent  fans  interruption  avec  celles  de  l’oblique  ex¬ 
terne  de  l’autre  côté  ;  de  forte  que  ,  fuivant  M.  Winilow 
qui  a  fait  le  premier  cette  remarque  ,  l’oblique  interne 
d’un  côté  ,  avec  l’oblique  externe  du  côté  oppofé  ,  peu¬ 
vent  être  confidérés  comme  un  feul  mufcle  digaftrique  , 
puifque  leurs  fibres  ne  fouffrent  aucune  interruption  en 
palîant  par  la  ligne  blanche.  La  partie  poftérieure  Sc 
moïenne  s’attache  aux  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres 
lombaires ,  avec  le  mufcle  tranfverfe  du  bas-ventre.  Ce 
niufcle  a  les  mêmes  ufages  que  l’oblique  externe  ,  &  les 
autres  mufcles  du  bas-ventre. 

Oblique  épineux.  M.  Lieutaud  a  donné  ce  nom  aux 
mufcles  épineux  du  col  &  du  dos  qu’il  a  confidéré  aveie 
raifon  comme  un  feul'imifcle.  Voyez  Epineux. 

Obliques  de  C œil.  On  donne  ce  nom  à  deux  mufcles 
du  globe  de  l’œil ,  à  caufe  de  leur  direction.  L’un  s’appelle 
le  grand  ou  le  fupérieur ,  parce  qu’il  eft  plus  grand  que 
l’autre,  au-deifus  duquel  il  eft  placé.  Ôn  l’appelle  auflï 
trochléateur ,  d’un  mot  latin  qui  lignifie  poulie ,  parce 
qu’il  eft  reçu  dans  un  petit  anneau  cartilagineux  qui  eu 
fait  l’office. 

Le  mufcle  grand  oblique  s’attache  par  une  de  fes  ex¬ 
trémités  au  fond  de  l’orbite  à  côté  du  nerf  optique  ,  d’où 
il  fe  porte  vers  le  grand  angle,. à  la  partie  fupérieure  du¬ 
quel  fon  tendon  ,  qui  eft  grêle,  pafte  dans  un  petit  an¬ 
neau  lequel  eft  cartilagineux  à  fon  bord,  membraneux  à 
fon  origine,  &  eft  placé  dans  une  petite  folfette  qui  fe 
voit  à  la  partie  interne  de  l’apophyfe  orbitaire  interne  de 
l’os, frontal.  Cet  anneau  fournit  une  gaine  membranèufe. 
à  ce  tendon  qui  fe  réfléchit  &  va  s’épanouir  à  la  partie 


ft44  O  B  L 

fùpérîeul e  &  un  peu  poftérieure  du  globe,  proche  !e  rele¬ 
vé  ur  de  l’œil. 

Le  petit  oblique  ou  oblique  inférieur,  s’attache  par 
une  de  Tes  extrémités  au  bord  inférieur  de  l’orbite,  à 
côté  du  grand  angle,  au-d  «Tous  de  l’ouverture  lacrymale; 
de-là  il  fe  porte  vers  le  petit  angle ,  &  fon  tendon  s’épa¬ 
nouit  fur  la  face  latérale  externe  du  globe  de  l’œil,  à 
côté  du  mufcle  grand  oblique. 

Les  Anatomiftès  ont  été  partagés  fur  l’ufage  de  ces 
mufcles.  Les  uns  ont  dit  que  ces  mufclcs  en  fe  contrac¬ 
tant  preffent  l’œil,  &  lui  font  faire  faillie.  Il  paraît  que 
cet  effet  doit  plutôt  être  attribué  à  la  façon  dont  ils  font 
attachés.  Comme  ces  mufcles  ont  leurs  attaches  à  contre- 
fens  des  mufcles  droits ,  ils  patoiffent  faits  principalement 
pour  contrebalancer  leur  action,  &  fervir  de  point  d’ap¬ 
pui  au  globe  de  l’œil,  dans  les  mauvemens  que  les  muf¬ 
cles  droits  lui  font  faite;  ce  qui  fuppofe  que  les  deux 
mufcles  obliques  agiiîent  enfemble;  fi  au  contraire  ils 
agiffent  féparément ,  ils  tirent  le  globe  de  l’œil ,  vers  le 
lieu  où  ils  ont  leur  point  fixe.  Le  point  fixe  du  grand 
oblique  n’eft  pas  à  Ton  infertion  au  fond  de  l’orbite, 
mais  à  la  poulie  qui  lui  donne  une  nouvelle  direction. 

Obliques  inférieurs  ou  grands  obliques.  Petits  muf¬ 
cles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  une  des 
branches  de  l’apophyfe  épineufe  de  la  fécondé  vertebre 
du  col,  &  vont  fe  terminer  aux  apophyfestranfverfes  de  la 
premières  &  quelquefois  à  l’apophyfe  maftoïde  de  l’os 
des  tempes.  Leur  direâion  eft  à  contre-fens  de  celle  des 
obliques  fupérieurs.  Ces  mufcles  peuvent  aider  à  l’exten- 
fion  de  la  tête,  s’ils  agiffent  tous  les  deux  enfemble  ;  s’ils 
agiffent  féparément ,  ils  fervent  à  faire  larotation. 

Obliques  fupérieurs  ou  petits  obliques.  Petits  muf¬ 
cles  de  la  tête  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extré¬ 
mités  au  bout  de  l’aphophife  tranfverfe  de  Tatlas  ou  pre¬ 
mière  vertebre  du  col ,  &  par  l’autre  au  bas  de  la  ligne 
tranfverfale  de  l'os  occipital  entre  le  grand  droit  &  le 
petit  complexus.  Ces  mufcles  peuvent  aider  à  faire  l’ex- 
tenfion  de  la  tête  ,  mais  ils  paroiffent  deffinés  fur-tQut 
aux  mouvemensffe  rotation. 


O  B  T  2.45 

OBTURATEUR.  Ce  mot  qui  eft  dérivé  du  latin  , 
lignifie  qui  fert  à  boucher.  On  l’a  donné  aux  mufcles  & 
aux  autres  parties  qui  bouchent  le  trou  ovalaire  de  l’os 
jnnominé.  Quelques  Anatomiftes  l’ont  donné  fort  mal 
à  propos  au  trou  même.  Voyez  Ifchion. 

Obturateur  du  palais.  Sorte  de  contentif  que  M. 
Didier,  Me.  en  Chirurgie  à  Paris,  a  inventé  pour  main¬ 
tenir  en  fituation  les  médicamens  qui  s’appliquent  dans 
lés  maladies  du  palais.  C’eft  une  petite  plaque  d’or  tail¬ 
lée  fuivant  le  contour  du  palais,  &  convexe  comme,  la 
concavité  de  cette  voûte.  Les  deux  portions  qui  la  com- 
pofent  font  unies  enlemble  par  une  charnière  tranfver- 
fale ,  laquelle  fe  fixe  au  moicn  d’une  efpece  de  petit  ver 
rouil  qui  avance  ou  recule  à  volonté  dans  deux  petites 
douilles  appliquées  à  la  portion  poftérieure  de  la  plaque 
qui  doit  être  immobile.  Quand  ce  petit  verouil  fe  recule, 
la  portion  antérieure  tombe  comme  le  couvercle  d’une 
tabatière  à  charnière  qui  s’ouvre  de  lui-même,  &  quand 
on  tire  en  devant  le  même  verouil ,  il  foutient  elevée  la 
portion  mobile  dont  il  s’agit.  La  portion  poftérieure  eft 
garnie  dans  fes  deux  côtés^îe  fils  que  l’on  paft’e  dans  lés 
ïhterftices  des  dents,  &  qui  par-là  fixent  ta  petite  plaque 
contre  la  voûte  du  palais. 

Dans  les  caries  des  os  du  palais,  il  eft  aifé  d’appliquer 
des  remedes  &  de  les  contenir  au  moien  de  cet  infini¬ 
ment.  Quand  on  veut  panfer  le  mal ,  il  n’eft  pas  nécef- 
faire  de  le  retirer  en  entier  :  on  pouffe  en  arriéré  le  petit 
vetouil,  la  portion  antérieure -baille  ,  &  laiffe  tomber  la 
matière  de  l’ancien  appareil  /  &  quand  on  l’a  renouvelle 
en  relevant  cette  portion ,  &  tirant  le  petit  verouil ,  le 
nouveau  fe  trouve  foutenu  comme  le  premier.  Cette 
invention  eft  très-ingénieufe ,  très-utile,  &  fait  beau¬ 
coup  d’honneur  à  fan  inventeur. 

Obturateur  (ligament)  :  Il  occupe  le  grand  trou  ova¬ 
laire  de  l’ifchium,  excepté  l’échancrure  oblique  de  fa 
partie  fupérieure.  Il  eft  attaché  précifément  au  bord  de 
la  circonférence  du  trou  ovalaire,  depuis  la  partie  anté¬ 
rieure  de  fon  échancrure  oblique  ou  fupérieure,  jufqu’à 
la  fymphyfe  de  l’os  pubis  avec  l’os  ifehium.  De  là  jufqu’à 


a46  O  B  T 

la  partie  poftérieure  de  l'échancrure  inférieure  de  ce  trop; 
il  eft  attaché  à  la  levre  int’erne  du  bord  de  la  circonfé¬ 
rence,  de  forte  qu’il  fait  dans  ion  trajet  une  petite  gou- 
tiere  avec  la  levre  interne  de  ce  bord,  enfuite  il  s’attache 
préciféraent  au  bord  commun  du  trou  ovalaire  &  de  l’é¬ 
chancrure  cotyloïdienne. 

Obturateur  externe .  Mufcle  qui  s’attache  par  une  de 
fes  extrémités  à  la  face  externe  de  l’os  pubis,  à  la  bran¬ 
che  antérieure,  de  l’os  ifchiura,  &  à  la  membrane  qui 
bouche  le  trou  ovalaire  connue  fous  le  nom  de  ligament 
obturateur.  Ses  fibres  fe  ramaffent  enfuite  &  fe  portent 
en  arriéré,  paffent  par  la  finuofïté  creufée  au  delTus  de  la 
tubérofité  de  l’ifchium ,  &  defcendant  un  peu  de  dedans 
en  dehors ,  il  pafTe  derrière  le  col  du  fémur ,  &  va  fe  ter¬ 
miner  à  la  cavité  du  grand  trochanter. 

Ce  mufcle  ainfi  que  les  quadri-jumeaux  &  l’obtura¬ 
teur  interne ,  fert  à  faire  la  rotation  de  la  cuiffe  lorf- 
qu’elle  eft  étendue,  &  à  l’écarter  quand  elle  eft  fléchie. 

Obturateur  interne.  Mufcle  qui  s’attache  par  une  de 
fes  extrémités  à  prefque  toute  la  circonférence  interne  du 
trou  ovalaire,  &  à  une  grande  partie  du  ligament  obtu¬ 
rateur  ;  cette  éxttémité  paraît  compofée  de  quatre  par¬ 
ties  féparées  par  autant  de  tendons  qui  fe  réunifient  en  un 
feul  ,  pour  palier  fur  une  échancrure  creufée  entre  l’épi¬ 
ne  &  la  tubérofité  de  l’os  ifchium.  Le  tendon  de  ce  muf- 
çle  par  fon  partage  dans  cette  échancrure,  change  de  di- 
reétion ,  en  faifant  un  coude,  &  fe  porte  un  peu  de  bas 
en  haut  &  de  derrière  en  devant  :  depuis  fa  fortie  de  l’é- 
çhancrure ,  il  eft  reçu  dans  une  gaine  particulière  formée 
par  la  membrane  qui  unit  les  deux  jumeaux,  &  il  va  fe 
terminer  à  la  partie  fupérieure  de  la  cavité  du  grand  tro¬ 
chanter.  Il  eft  étroitement  collé  au  ligament  orbîculaûe 
de  Ja  tête  du  fémur ,  &  uni  avec  les  tendons  du  petit  fef. 
flér  &  du  piramidal. 

L’ufage  de  ce  mufcle  eft  le  même  que  celui  des  qua- 
dri-jumeaux  &  de  l’obturateur  externe,  c’eft-à-dirè  de 
faire  la  rotation  dé  la  cuilfe  étendue,  &  de  l’écarter 
quand  elle  eft  fléchie.  - 

Obturateur  (  nerf).  Le  nerf  obturateur  eft  formé  par 


0  C  G  2,47 

la  fcconde,par  un  rameau  de  la  troifîéme,  &un  autre  de  la 
quatrième  paire  lombaire.  Il  va  tout  le  long  de  la  partie 
latérale  du  mufcle  pfoas,  delcend  dans  le  baffin  &  vient 
gagner  la  partie  fupérieure  du  trou  ovalaire  ,  par  lequel 
il  fort.  Il  fe  diftribue  dans, fon  paflàge  aux  mufçles  obtu¬ 
rateurs  d’où  il  a  tiré  fon  nom,  &  au  mufcle  peélinéus.' 
Enfuite  il  jette  trois  principales  branches  qui  fe  ramifient 
aux  trois  côtés  du  mufcle  triceps. 

OBTURATRICES  (artère  &  veine).  L’artère  vient 
de  l’hypogaftrique.  Elle  perce  les  mufcles  obturateurs, 
d’où  elle  a  tiré  fon  nom  ,  &  fort  du  baffin  par  la  partie- 
fupérieure  du  ligament  qui  occupe  le  grand  trou  ovalaire 
de  l’os  innommé.  Avant  que  de  fortir ,  elle  jette  un  petit 
rameau  qui  paffe  par  deflùs  la  fymphife  de  l’os  des  îles; 
avec  l’os  pubis,  pour  aller  aux  glandes  inguinales  &  aux 
tégumens. 

La  veine  de,  même  nom ,  naît  des  extrémités  de  l’artè¬ 
re,  l’accompagne  en  remontant,  &  va  fe  jetter  dans  la 
veine  hypogaftrique. 

OBTl/S.  Bandage  obtus  ou  moufle.  Voyez  Bandage 

OCCIPITAL.  Os  du  crâne  que  l’on  a  nommé  ainfi  , 
parce  qu’il  forme  la  partie  poftérieure  de  la  tête  ,  qui 
S’appelle  K  occiput ,  on  lui  donne  aufli  le  nom  d’or  de  la 
mémoire ,  parce  qu’il  loge  le  cervelet  qui  en  eft  le  fiége. 

Cet  os  eft  impair,  comme  le  coronâl.  Il  y  a  des  Ana- 
tomiftes  qui  trouvent,  que  fa  forme  approche  d’un  lofan- 
ge  ;  d’autre  le  comparent  à  un  turbot, 

On  y  diftingue  deux  faces,  une  externe  &  une  interne. 

La  face  externe  eft  convexe  &  rabotèufe  ;  elle  préfente 
à  confidérer  des  éminences  &  des  cavités. 

La  prémiere  éminence  eft  grofle,  raboteufé;.  on  l’ap¬ 
pelle  la  tuhero/tté  poftérieure  de  P  occipital.  Dans  les  jeu¬ 
nes  fujets  on  la  diftingue  à  peine,  elle  augmente  avec 
l’âge  ,&  fait  enfuite  beaucoup  de,  faillie:  on  trouve  des 
crânes  dans  lefquels  elle  eft  très-confidérable  &  pointue. 
L’os  occipital  eft  plus  épais  en  cet  endroit,  ce  qui  ne 
paroît  pas  avoir  été  fait  fans  un  deflein  particulier  de  la 
nature.  En  effet  c’eft  là  le  lieu  le  plus  expofé  dans  les 
chutes  qui  fe  font,  en  arriéré,  &  il  était,  d’une  grande  nés 


Q.48  O  C  C 

ceflité  de  hicn  munir  cet  os  contre  les  aecîdens  étrangers 
à  caulè  de  l’importance  du  vilcere  qn’il-contient.  Il  part 
de  cette  tuberofité  deux  lignes  Taillantes  qui  s’étendent 
latéralement  à  droite  &  à  gauche  :  on  les  nomme  gran¬ 
des  lignes fem'-circulaires  ou  lignes  Supérieures ,  pour  les 
diftinguer  de  deux  autres  plus  petites  qui  furvent  la  mê¬ 
me  direâion ,  font  placées  deux  travers  de  doigt  au-def- 
fous,  &  portent  le  nom  de  petites  lignes  fèmi-circulaires 
ou  lignes  inférieures  ,  les  unes  &  les  autr  es  fervent  à  l’in- 
fertion  des  mui clés  extenfeurs  de  la  tête.  Il  part  encore 
de  la  tubérofïté  une  troifiéme  ligne  plus  ou  moins  Tail¬ 
lante,  qui  s’étend  de  haut  en  bas  jufqu’au  trou  occipital. 
On  la  nomme  épine  externe. 

Sur  lés  bords  du  trou  occipital,  on  trouve  deux  émi¬ 
nences  ovales  auxquelles  on  donne  le  nom  de  condiles 
de  l’os  occipital.  Elles  s’étendent  en  arriéré  en  s’écar- 
tant  l’une  de  l’autre,  font  reçues  dans  deux  cavités  de  la 
première  vertebre  du  col,  &  fervent  à  la  flexion  &  à  l’ex- 
tenfron  de  la  tête. 

Il  faut  enfin  canfidérer  dans  cet  os  fon  apophyfê  anté¬ 
rieure  qui  eft  très-confidérable.  On  lui  donne  les  noms  de 
cunéiforme ,  parce  qu’on  la  compare  à  un  coin;  de  bafi- 
laire,  parce  qu’elle  eft  placée  à  la  bafê  du  crâne;  &  de 
fphénoïdale  ,  parce  que  fa  partie  antérieure  fe  foude 
quelquefois  avec  le  fphenoïde,  au  point  de  ne  faire  qu’un 
os  avec  lui,  ce  qui  fe  fait  par  l’oflification  du  cartilage 
intermédiaire  au  moien  duquel  ces  deux  os  font  articulés, 
tes  côtés  de  cette  apophyfê  touchent  fuperficiellement 
les  bords  du  rocher,  &  ne  contractent  avec  eux  qu’une 
très-legere  adhérence.  Les  cavités  lui  font  communes 
avec  la  face  interne. 

Lorfqu’oii  çonlidere  la  face  interne  de  l’os  occipital, 
la  première  chofe  qu’on  y  remarque  eft  une  grade  tubé- 
tofité  que  l’on  nomme  interne y  &  qui  répond  à  celle  qui 
eft  à  l’extérieur.  De  cette  tuberofité  il  part  quatre  bran¬ 
ches  en  forme  de  croix  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom 
il  éminence  cruciale.  Ces  trois  branches  fupérieures  font 
un  peu  creufées  en  forme  de  goutiere,  &  donnent  parta¬ 
ge  au  finus  longitudinal,  &  aux  deux  latéraux.  La  bran- 


O  C  C  a4$> 

chc  fupérieure  eft  moins  profonde  que  les  deux  latérales.- 
Ces  deux  dernieres  ne  font  pas  non  plus  égales  en  largeur, 
car  il  eft  d’obfervarion  que  dans  le  plus  grand  nombre  de 
fujets,  le  lin  us  droit  eft  beaucoup  plus  grand  que  le  gau¬ 
che,  d’où  il  fuit  que  les  faignées  que  l’on  fait  à  la  jugu¬ 
laire  doivent  être  plus  efficaces  du  côté  droit.  La  qua¬ 
trième  branche  qui  vient,  gagner  le  trou  occipital,  loin 
d’être  creufée  en  goutiere  comme  les  autres  ,  eft  au  con¬ 
traire  pointue  &  Taillante ,  &  porte  le  nom  d 'épine  occi¬ 
pitale  interne.  Elle  répond  à  celle  qu’on  remarque  à  l’ex¬ 
térieur.  Quelquefois  cependant  ,  mais  rarement  ou  y 
remarque  aufii  une  petite  go utiére, 

Les  quatre  branches  de  l’éminence  cruciale  partagent 
l’occipital  en.quatre  parties  qui  font  concaves,  &  qu’on 
appelle  fojfes  de  l’occipital.  Les  deux  fupérieures  logent 
les  deux  lobes  poftérieurs  du  cerveau  &  les  deux  infé¬ 
rieures  ceux  du  cervelet. 

On  remarque  plufieurs  trous  à  cet  os.  Le  plus  confi- 
dérable  de  tous,  eft  le  grand  trou  occipital',  il  eft  placé 
au  bas  de  l’épine  occipitale.  Sonufage  eft  de  1  ailler  paf- 
fer  la  moelle  allongée  :  il  .eft  fait  un  peu  en  forme  d’en¬ 
tonnoir,  de  forte  que  fon  entrée  à  la  face  interne  de 
l’occipital,  eft  plus  grande  que  fa  fortie.  Dans  les  jeunes 
fujets  il  eft  rond,  &*plus  grand  que  dans  les  vieillards, 
chez  qui  il  prend  une  forme  ovale. 

On  obferve  encore  quatre  autres  trous  auxquels  on 
donne  le  nom  àc  condiloïdicns ,  à  caufe  de  leur  lituation 
auprès  des  coudiles  de  l’occipital.  Les  deux  premiers  fe 
nomment  condiloïdiens  antérieurs  :  ils  s’ouvrent  à  côté 
du  trou  occipital  au-deflùs  de  la  partie  antérieure  du 
condile  de  chaque  côté,  fur  la  bafe  de  l’apophyfe  cunéi¬ 
forme.  Ils  font  quelquefois  doubles  à  leur  entrée  dans 
le  crâne,  mais  ils  n’ont  qu’une  ilfue  en  dehors.  Ils  livrent 
'p.aflàge  à  la  neuvième  paire  de  nerfs. 

'Derrière  les  deux  condiles  on  trouve  deux  folles  qu’on 
nomme  condiloïdiennes ,  à  caufe  de  leur  polïtion.  Ou 
remarque  dans  le  fond  un  trou  qui  porte  le  nom  de  con- 
dUoidien  poftérieur  :  il  eft  fujet  à  de  grandes  variétés.- 
Quelquefois  il  manque  d’üncôté,  d’autres  fois  il  ma  a- 


que  des  deux.  Lorfque  cela  ariive,  il  y  ea  3  un  autre 
pratiqué  dans  le  temporal  y  Sc  que  l’on  appelle  majloi- 
dien fupérieur ,  qui  eft  fort  ouvert;  &  réciproquement 
lorfque  le  maftoïdien  manque,  les  condiloïdiens  pofté- 
rieurs  y  fuppléent.  L’ufage  de  ces  trous  eft  de  laiffer  paf- 
fer  des  veines  qui  rapportent  le  fang  de  l’extérieur  du 
crâne  dans  les  finus  latéraux. 

A  la  partie  latérale  &  poftérieure  de  l’os  occipital ,  on 
trouve  une  échancrure  dentelée  &  femi-circulaire ,  elle  fe 
joint  à  une  femblable,  qui  fe  rencontre  à  la  partie  du 
temporal  qui  y  répond ,  &  leur  réunion  forme  un  trou 
que  l’on  nomme  déchiré  poftérieur.  Ce  trou  qui  eft  aU 
longé  eft  ordinairement  feparé  en  deux  portions  inégales, 
par  une  petite  éminence  offeufe  qui  le  traverfe-  Par  la.  J 
plus  grande  paffe  l’extrémité  du  finus  latéral ,  qui  va  fe 
rendre  dans  les  veines  j'ugulaires;  &  l’autre  livre  paflage 
au  nerf  de  la  huitième  paire  &  à  l’acceflôire  de  ’Willis. 

L’os  occipital  eft  très-mince  &  même  tranfparent  a  fa 
partie  poftérieure  qui  recouvre  le  cervelet  :  ce  qui  aug¬ 
mente  le  danger  des  plaies  qui  pourroient  être  faites  à 
cette  partie  avec  un  inftrument  pointu.  Elle  eft  recou¬ 
verte  par  beaucoup  de  mufcles. 

Il  ne  faut  pas  appliquer  le  trépan  fur  la  tubérofité  oc¬ 
cipitale,  ni  fur  les  branches  de  l’éminence  cruciale  de 
peur  d’ouvrir  lesfinus  quiy  répondent.  Il  faut  ufer  d’une 
grande  circonfpeétion  lorlqu’on  fait  cette  opération  fur 
la  partie  qui  répond  au  cervelet ,  tant  à  caufe  du  peu, 
d’épaifleur  de  l’os  en  cet  endroit,  qu’à  caufe  de  l’impor¬ 
tance  du  vifeere  qui  y  eft  contenu. 

Dans  le  fétus ,  cet  os  eft  compofé  de  quatre  parties, 
dont  la  réunion  fe  fait  par  l’olfification  des  cartilages  in¬ 
termédiaires  qui  les  féparoient.  La  portion  la  plus  con-. 
fidérable  eft  la  fuperieure,  qui  s’étend  jufqu’au  trou  occi. 
pital.  Deux  autres  portions  qui  forment  les  parties  laté¬ 
rales  de  ce  trou  ,  s’avancent  jufqu’à  l’apophyfe  bifilaire, 
qui  fait  la  quatrième.  Çes  trois  portions  fe  foudent  entre 
elles  bien  plus  promptement  qu’avec  la  fupérieure. 

Occipital  (grand  trou).  Voyez  la  defeription  de  l’os 
de  même  nom . 


o  c  u  25  i 

OCOPITALES  (artères  &  veinés).  L’artère  occipi¬ 
tale  efl  de  chaque  côté  la  première  branche  que  jette  en. 
arriéré  la  carotide  externe  :  elle  paffe  obliquement  devant 
la  veine  jugulaire  interne,  &  ayant  donné  aux  mufeies 
ftilohyoïdien ,  ftiloglofle  &  digaftrique  ,  elle  fe  glifle 
entre  Papophyfeftiloïde&  l’apophife  maftoïde  le  long  de 
la  rainure  maftoïdicnne,  &  va  aux  mufcles  &  aux  tégu- 
mensde  l’occiput,  en  montant  en  arriéré  par  plufieurs 
tours  en  forme  de  finus  tortueux.  Elle  communique  avec 
la  vertébrale  &  la  cervicale,  avec  les  branches  poftérîeu- 
res  de  la  temporale  ,  &  fournit  un  rameau  au  trou 
maftoïdien. 

Les  veines  occipitales  accompagnent  les  artères  de  mê¬ 
me  nom  &  en  reportent  le  fang  dans  la  veine  jugulaire 
externe. 

OCCIPITAUX.  On  donne  ce  nom  à  deux  petits 
plans  charnus  très-minces  ,  courts  &  larges ,  qui  font  atta¬ 
chés  par  une  de  leurs  extrémités  à  la  ligne  ofleufe  de 
l’occipital ,  &  par  l’autre  à  la  calotte  aponévrotique.  Ces 
deux  plans  mufculaires  font  la  partie  poftérieure  au  muf- 
cle  grand  furcilier.  M.  Duvernci  les  regarde  comme  le 
pannicule  charnu.  Voiez  Epierons  &>  Calotte  aponev.ro- 
'tique. 

OCCIPUT.  Partie  poftérieure  de  la  tête.  Il  eft  recou¬ 
vert  par  une  quantité  prodigieufe  de  cheveux.  Voyez 
Tête. 

OCULAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  l’oeil, 
appellé  en  latin  oculus. 

Oculaires  communs  (  nerfs  ).  M.  'Winflow  donne  ce 
nom  aux  nerfs  de  la  troiiîeme  paire  cérébrale.  Voyez 
Moteurs  des  yeux. 

OCULISTE.  Chirurgien  qui  fe  donne  particuliére¬ 
ment  aux  opérations  qui  fe  pratiquent-  aux  yeux.  Ses 
qualités  font  une  bonne  vue,  une  main  fûre  &  délicate 
indépendamment  de  la  connoiflance  des  maladies  qu’il  a 
à  traiter,  &  de  celle  qui  eil  en  général  nécefiaire  à  tout 
Chirurgien. 

OCULO-MUSCUL  AIRES  EXTERNES  (nerfs). 
Ce  font  les  mêmes  que  ceux  de  la  troifiéme  paire  de  la 


4J2.  O  D  0 

moèllc  allongée.  Voyez  Moteurs  communs ,  oit  Moteurs 
des  yeux. 

ODEUR,  fenfation  que  Famé  perçoit  par  le  moien  de 
l’organe  du  nez.  II  fe  dit  auffi  de  la  qualité  odorante 
d’un  corps,  &  dans  ce  fens  les  odeurs  conlîftent  dans  des 
particules  fubtiles  qui  s’exhalent  de  certains  corps,  & 
viennent  frapper  les  nerfs  du  nez. 

Les  corps  odoriférens  fortifient  ceux  qui  font  dans  lt 
langueur,  &  cela  vient  de  ce  que  leurs  parties,  en  agi¬ 
tant  les  nerfs  olfaclifs ,  agitent  ceux  qui  communiquent 
avec  eux,  &  y  font  couler  le  fuc  nerveux.  D’ailleurs  elles 
entrent  peur-être  dans  les  vaillèaux  fançuins  fur  lefquels 
elles  agilTent,  &  dans  le/quels  par  conséquent  elles  font 
couler  les  liqueurs  plus  rapidement.  C’eft  pour  cela 
qu’elles  nous  font  revenir  des  foibleiTes,  qui  ne  conlîftent 
que  dans  une  ceftation  de  mouvement.  Mais  fi  cette 
agitation  caufée  par  les  corps  odoriférens  étoit  extraor¬ 
dinaire  ,  elle  pourroit  porter  les  conyulfions  dans  les 
les  parties  dont  les  nerfs  communiquent  avec  ceux  du 
liez.  Ces  convulfions  trop  violentes  peuvent  enfin  caufer 
la  mort;  &  c’eft.  ce  qui  eft  arrivé  quelquefois  par  l’odeur 
du  fafran. 

ODONTALGIE.  Douleur  de  dents.  Elle  eft  quel¬ 
quefois  accompagnée  de  fievre  &  d’inflammation  ,  & 
fouvent  eft  très-cruelle.  On  la  guérit  par  des  topiques  ou. 
par  l’opération,  c’eft-â-dire,  par  l’arrachement  de  la  dent 
malade.  Cependant  il  y  a  beaucoup  d’odontalg^es  qui 
viennent  des  premières  voies  qui  font  farcies  de  crudi¬ 
tés  ,  &  beaucoup  fur-tout  chez  les  femmes ,  &  quand 
elles  font  groffes,  qui  n’ont  pour  caufe  que  le  rapport 
fympathique  des  dents  avec  la  matrice.  Dans  les  deux 
derniers  cas,  la  douleur  de  dents  n’eft  que  fymptomati- 
que ,  alors  il  faut  vuider  les  premières  voies  par  des 
purgatifs  ;  &  dans  le  fécond  par  des  remedes  propres  aux 
femmes  greffes ,  chez  lefquelles  les  doux  purgatifs  & 
les  caïmans  font  très-bien. 

ODONTALGIQUE.  Remede  topique  ,  qui  appaife 
la  douleur  des  dents.  Tels  font  les  huiles  de  gayac  ,  de 
buis,  de  gérofle  ,  de  camphre,  de  canelles  lés  gouttes 
anodynes,  les  purgatifs ,  les  caïmans,  &c. 


O  D  O  253 

OBONTECHNIE.  Chirurgie  des  dents  :  elle  confifte 
à  pratiquer  fur  ces  parties,  toutes  les  opérations  qui 
conviennent.  On  en  compte  ordinairement  fept  :  la  pre¬ 
mière  eft  d’ouvrir  ou  d’écarter  les  dents  ,  quand  elles 
font  trop  ferrées  :  la  fécondé  de  les  nettoier  quand  elles 
font  laies  :  la  troifieme  d’empêcher  qu’elles  ne  fe  gâtent: 
la  quatrième  de  boucher  les  trous  qui  s’y  font  faits  :  la 
cinquième  de  les  limer  quand  elles  font  trop  longues  & 
inégales  :  la  fixieme  de  les  arracher  quand  elles  font 
gâtées  :  la  feptieme  enfin  d’en  fubftituer  d’artificielles  ,  à 
la  placedes  naturelles. 

Rejferrement  des  dents. 

Il  eft  des  maladies  où  les  deux  mâchoires  fe  ferrent 
tellement  l’une  contre  l’autre ,  qu’il  eft  impollible  de 
les  ouvrir  ,  pour  prendre  de  la  nourriture.  Cet  accident 
peut  arriver  à  la  fuite  d’une  plaie  ou  d’un  abfcès  aux 
parotides  ,  dont  on  aura  lailfé  former  la  cicatrice  ,  fans 
s’être  précautionné  contre  le  reflerrement  des  dents  qui 
a  toujours  lieu  dans  ces  circonftanccs'.  Les  convulfîons 
des  mUfcles  crotaphites,  &  mafleters  produifent  auffi  ce 
même  effet  ;  mais  il  n’eft  pas  d’ordinaire  beaucoup  du¬ 
rable.  Cependant  il  eft  fouvent  nécelTaire  que  dans  ces 
cas  &  femblables ,  le  malade  prenne  des  alimens  &  des 
médicamens ,  &  pour  cela  il  faut  qu’on  lui  ouvre'  la 
bouche.  Le  Chirurgien  s’efforcera  donc  de  féparer  les 
mâchoires  ,  en  entremettant  un  élévatoire  qu’il  fera 
agir  comme  coin  &  comme  levier  ;  après  cela  il  inférera 
un  dilatoire  modéré  par  une  vis  ,  &  quand  il  fera  parvenu 
à  ouvrir  la  bouche  du  malade  ,  que  celui-ci  aura  pris  fa 
nourriture  ,  il  inférera  un  bâillon  dans  la  bouche  pour  la 
retenir  ouverte.  S’ilétoit  impollible  dedeflèrrer  les  dents, 
il  faudroit  en  cafter  quelqu’une,  pour  y  faire  entrer  le 
bout  d’un  cornet  deftiné  à  faire  prendre  des  bouillons 
dans  de  femblables  circonftances ,  parce  qu’il  vaut  mieux 
qu’un  homme  perde  quelques  dents  que  la  vie  ,  faute  de 
nourriture. 


a54  O  D  O 

"Nettoiement  des  dents.  . 

Chacun  fe  lave  Sc  nettoie  la  bouche  ,  fut- tout  après 
les  repas  ;  mais  cela  n’empêche  pas  qu’à  la  longue  il  ne 
le  forme  defius  des  croûtes  de  tartre  li  dures ,  qu’il  n’y 
a  que  le  Chirurgien  qui  puiffe  les  ôter  par  le  moïen 
des  inftrumens.  Son  àdreife  même  n’eft  pas  moins  re« 
qdife  ici  que  dans  bien  d’autres  opérations  :  ceux  qui 
ont  la  bouche  délicate  ,  &  particuliérement  les  dames , 
ne  fauroient  fouffrir  qu’on  y  aille  avec  rudelfe  :  elles 
veulent  des  maniérés  douces  &  de  la  proprété.  Le  Chi¬ 
rurgien  doit  donc  prendre  encore  fes  précautions,  pour 
que  l’on  ne  trouve  rien  à  redire  à  fa  conduite.  La  main  ' 
gauche  qui  leur  bailTe  la  levre  inférieure  ,  ou  qui  leur 
lève  la  fupérieure ,  doit  être  garnie  d’un  linge  fin  & 
blanc ,  &  fi  l’inftrument  dont  il  va  fe  fervir  eft  de  fer  , 
il  convient  aulïï  de  le  garnir  de  linge  :  enfuite  il  place 
la  perfonne  ,  de  façon  que  le  vifage  foit  tourné  au  jour, 
&  quand  elle  eft  arrangée  fur  un  fiége ,  il  fe  met  à  fon 
côté  un  peu  en  devant.  Puis  ayant  pofé  un  génou  en 
terré  ,  pour  travailler  plus  commodément ,  il  examine 
toutes  les  dents  les  unes  après  les  autres  ,  &  les  nettoie 
alternativement  avec  différens  inftrumens  ,  félon  le  del- 
fein  qu’il  a.  Il  doit  éviter  ,  autant  qu’il  peut ,  de  faire 
faigner  les  gencives.  Quand  il  croit  avoir  enlevé  toutes 
les  croûtes ,  il  fe  fert  d’un  dentifrice  pour  raffermir  les 
gencives  ,  puis  il  fait  laver  incontinent  la  bouche  avec 
de  l’eau ,  à  plufîeurs  reprifes  ,  &  fon  ouvrage  eft  fini. 

'  Lés  inftrumens  deftinés  à  cette  opération,  fe  renfer¬ 
ment  tous  dans  un  étui ,  parce  qu’ils  font  petits  ;  & 
comme  il  y  en  a  beaucoup  ,  on  les  monte  à  vis  fur  un 
même  manche  ,  à  mefure  qu’on  a  befoin  de  s’en  fervir. 
Il  y  en  a  de  plufîeurs  figures.  Voyez  Dechaujfoir ,  Cû 
fiait,  Rugine  :  ils  font  ordinairement  d’acier,  quoiqu’on 
foit  le  maître  de  les  emmancher  de  quelque  métal  plus 
précieux,  à  volonté. 


O  D  O 


Ce  qu'il  faut  faire  pour  conferver  les  dents. 

Ce  n’èftpas  une  petite  affaire  que  d’entreprendre  de 
Conferver  toujours  les  denrs  faines ,  &  d’y  réuflir.  Le 
Chirurgien  qui  promettroit  de  le  faire ,  auroit  fouvent 
de  la  peine  à  tenir  fa  parole.  Il  coule  fouvent  le  long 
des  -filamens  qui  font  à  la  racine  de  la  dent ,  une  féro- 
fité  corrofive  ,  comme  de  l’eau  forte ,  qui  la  mine  peu  à 
peu  ,  &  qui  ne  la  quitte  quelquefois  point  qu’elle  ne 
l’ait  fait  tomber  par  morceaux.  Il  eft  Vrai  que  fi  on  pou- 
voit  faire  prendre  une  autre  route  à  cette  férofité ,  les 
dents  fè  confèrveroient  faines  toute  la  vie.  Mais  cela 
n’eft  pas  poftïble  ,  &  tout  ce  qu’on  peut  faire ,  c’eft 
d’empêcher  ,  quand  elles  commencent  à  fe  gâter ,  que 
la  carie  n’augmente,  &  ne  fafle  de  plus  grands  pro¬ 
grès.  Quand  la  carie  n’eft  qu’apparente  ,  on  la  ratifie 
avec  une  rugine  ,  &  fi  elle  eft  entre  deux  dents ,  on  y 
paffe  une  lime  pour  effacer  la  noirceur  ;  mais  fi  le  trou 
eft  dans  la  tablette  des  dents  ,  il  faut  la  cautérifer  avec 
de  l’huile  de  fouffre ,  ou  de  vitriol.  On  en  porte  une 
petite  goutte  dans  la  dent  gâtée ,  avec  un  de  ces  petits 
pinceaux  dont  on  fe  fert  pour  les  miniatures  ;  &  fi  la 
carie  augmentoit ,  on  effaieroit  de  l’arrêter  avec  le  cau¬ 
tère  aétuel  :  l’on  a  un  petit  bouton  de  feu  fait  exprès  , 
avec  lequel  on  toucheroit  toute  la  cavité  de  la  dent; 
que  fi  la  dent  fe  gâtoit  de  plus  en  plus ,  il  faudrait 
l’arracher. 

Maniéré  de  boucher  les  trous  des  dents. 

Quand  ,  par  un  dépèt ,  ou  par  quelque  caufe  que  ce 
foit  ,  il  arrive  qu’une  dent  fe  perce  ,  elle  devient  la 
fbürce  de  plufieurs  défagrémens.  Car  ,  quoique  la  plu¬ 
part  de  ces  trous  ne  foient  point  douloureux ,  ils  font 
tous  néanmoins  très-incommodes  ;  toutes  les  fois  qu’on 
mange,  ils  s’eœpliffentd’alimens,  qu’il  faut  retirer  aprè? 
le  repas  ,  &  il  eft  mal  aifé  d’en  venir  à  bout ,  quand  ils 
fpnt  fîmes  dans  des  endroits  inacceflibks  au  curedent. 


O  D  O 

Il  y  a  des  gens  qui  ne  peuvent  boire  froid  ,  par  la  raifoa 
que  fi.  quelque  goutte  de  liquide  vient  à  entrer  dans  la 
cavité  de  la  dent ,  elle  leur  caufe  une  douleur  très-vive. 
Il  y  en  a  d’autres  à  qui  une  dent  cariée  emporte  la  bou¬ 
che  ,  &  dont  l’odeur  fait  fuir  au  loin  ceux' qui  tentent 
de  s’en  approcher. 

Pour  boucher  le  trou  de  pareilles  dents ,  &  remédier 
à  toutes  ces  incommodités  ,  les  uns  fe  fervent  de  feuilles 
d’or  ,  d’argent  ;  d’autres  en  ufent  de  plomb»,  &  d’autres 
fe  fervent  de  cire  :  il  vaut  mieux  emploïer  le  plomb  que 
toute  autre  matière ,  parce  qu’il  eft  plus  fimple ,  plus 
maniable  ,  &  remplit  exactement  les  trous  ,  ce  qui  eft 
l’objet  du  Chirurgien.  On  l’enfonce  par  le  moien  d’un 
petit  infiniment  courbe  ,  dont  la  pointe  eft  moufle ,  & 
faite  exprès.  ;  _ 

Maniéré  de  limer  les  dents. 

On  lime  les  dents  pour  les  féparer  ,  quand  elles  avan¬ 
cent  les  unes  fur  les  autres  ;  pour  les  mettre  de  niveau, 
quand  il  y  en  a  qui  font  trop  longues  i  pour  les  égalifer 
&  les  polir  ,  quand  il  y  en  a  qui  ont  des  pointes,  foit 
en  dedans ,  &  qui  bleflent  la  langue  ,  foit  eu  dehors,  & 
qui  piquent  les  joues.  On  fe  fert ,  pour  faire  ces  opéra, 
tions,  d’une  petite  lime  qui  eft  emmanchée,  &  douce: 
le  manche  fert  à  la  faire  tenir  plus  ferme  ;  &  quoiqu’on 
n’avance  pas  fi  vite  avec  une  lime  douce  qu’avec  une  li¬ 
me  rude ,  il  vaut  mieux  cependant  employer  la  première, 
&  plus  de  tems.  Dans  ce  cas  ,  l’Opérateur  appuie  avec 
un  ou  deux  de  fesdoigts  la  dent  fur  laquelle  il  travaille, 
de  crainte  qu’elle  ne  fe  çafle  &  n’éclate  en  la  limant. 
Quand  il  s’agit  de  féparer  les  dents  de  devant ,  il  faut 
obferver  de  n’en  pas  limer  une  plus  que  l’autre,  afin 
que  les  efpaces  qu’on  fait  entre  elles  ,  foient  tous  égaux. 
Il  eft  inutile  de  limer  une  dent  trop  longue  ,  quand 
celle  qui  lui  eft  oppofée  manque  ,  à  moins  qu'on  ne: 
veuille  recommencer  de  tems  en  tems  ,  parce  qu’elle 
repouflera  toujours ,  étant  certain  ,  dit  Dionis  ,  que  les 
dents  croifleat  pour  réparer  ce  qui  s’en  ufe  par.  les  ftot- 
temens 


O  B  0  2.57 

ïemehs  de  la  maftication.  Il  y  a  quelquefois  des  dents 
molaires  qui  ont  des  pointes ,  foit  que  leur  fubftance 
refte  encore  faine  &  entière  ,  foit  qu’elles  viennent  à  fe 
gâter  j  ou  qu’il  s’en  foit  détaché  quelque  éclat.  Quand 
ces  pointes  gênent  la  joue  ou  la  langue  ,  il  faut  les  li¬ 
mer  ,  &  ôter  par  ce  moïen  toutes  les  afpérités  ;  mais  il 
faut  l’exécuter  avec  la  douceur  &  le  ménagement  ordi¬ 
naires  ,  &  uécefTaires  à  ceux  qui  fe  mêlent  de  ces  opéra¬ 
tions.  Voyez  Lime. 

Extra&iûn  des  dents. 

Quoique  chacun  crie  que  c’eft  le  plutôt  fait  &  le 
plus  sûr  ,  ce  n’eft  pourtant  pas  toujours  le  plus  raifonna- 
ble  de  courir  à  l’arracheur  de  dents.  Il  arrive  plufieurs 
fois  que  la  douleur  ne  vient  pas  d’un  défaut  de  la  dent , 
que  la  plénitude  fanguine  ou  humorale  la  produifent  i 
de  façon  qu’en  vuidant  les  vaifleaux  par  la  faignée  *  & 
les  premières  voies  par  la  purgation  ,  vous  guérilfez  les 
douleurs  des  dents.  Cependant ,  quand  la  dent  eft  telle¬ 
ment  gâtée  ,  qu’on  ne  peut  absolument  plus  la  lâUvèr  , 
ou  quand  la  douleur  eft  fi  vive  ,  fi  continue  ,  fi  infup- 
portable  ,  que  le  malade  en  perd  le  repos  Si  le  fommeü, 
il  faut  en  venir  à  l’opération.  Il  y  a  entr’autres  fix  cas  j 
où  il  eft  impofiible  de  fe  refufer  à  l’opération  :  i°.  les 
enfans  lorfque  leurs  premières  dents,  appellées  dents  de 
lait ,  vacillent  &  fe  difpofent  à  tomber,  font  dans  cette 
nécelfité.  Alors  on  attache  à  la  dent  un  brin  de  fil 
qu’on  tire  ,  ou  qu’on  leur  donne  à  eux-mêmes  à  tirer  ; 
la  dent  tombe  au  moindre  effort  :  il  eft  avantageux  de 
tirer  promptement  ces  dents  ,  parce  que  celles  qui  pouf¬ 
fent  deffous,  font  quelquefois  gênées  par  l’ancienne,  & 
peuvent  fe  ranger  mal ,  fi  on  laiffe  ceile-ci  :  a0,  quand 
les  dents  branlent  fortement  d’elles-mêmes  ,  fans  qu’el¬ 
les  aient  été  fecquées  par  aucun  effort ,  il  faut  encore 
les  arracher.  On  les  raffermiroit  au.  contraire ,  fi  leur 
ébranlement  venoit  de  quelque  fecouffe  étrangère  ,  avec 
les  doigts,  &  un  vin  aftringent  dont  on  àrroferoit' les 
gencives  &  les  alvéoles  :  onimbiberoit  une  petite  éponge 

D.  de  Ch.  Tome  II.  R 


ajs  odo 

«Je  cette  liqueur  ,  on  la  tiendrait  fur  la  gencive  ,  &  ou 
la  renouvellerait  fouvent  ;  défendant  en  même  teins  de 
mâcher  de  ce  côté  là  ,  jufqu’à  ce  que  la  dent  foit  par¬ 
faitement  raffermie.  On  l’arrache  ,  en  un  mot ,  quand  il 
n’y  a  plus  d’efpérance  de  pouvoir  la  conferver  ;  pour  cela 
on  la  fàifit  avec  deux  doigts ,  &  elle  cède  très  -  aifement  : 
il  n’eft  pas  même  befoin  d’inftrument.  Gela  arrive  com¬ 
munément  aux  perfonnes  vieilles. 

30.  Quand  la  dent  eft  gâtée  à  tel  point ,  que  la  ta¬ 
blette  en  eft  prefque  tout-à-fait  rongée  ;  fi  l’on  différoit 
à  l’arracher ,  &  qu’on  attendît  qu’elle  fût  prefque  con- 
fumée  ,  n’y  aiant  alors  plus  de  prifc  pour  P  infiniment , 
il  feroit  très-difficile  de  dégager  fes  reftes.  Il  fera  donc 
du  devoir  du  Chirurgien  de  la  tirer  dans  ce  cas  :  or,  pour 
déloger  une  dent  qui  tient  fortement  dans  fon  alvéole, 
il  faut  des  inftrumens  appropriés  aux  différentes  circonf- 
tances.  Tels  font  les  daviers  ,  les  pélicans  ,  les  pieds  de 
biche  ,  les  déchauffoirs  ,  &c.  4°.-Il  faut  arracher  la  dent 
quand  ,  après  avoir  été  découronnée  ,  il  refte  des  racines 
qui  font  douleur  &  des  chicots  qui  pourraient  commu¬ 
niquer  la  carie  aux  dents  voifines.  G’ eft  dans  ces  ren¬ 
contres  que  le  Dentifte  fait  paraître  fon  habileté  ,  & 
ç’ eft 'ici  auffi  qu’il  feroit  ridicule  de  promettre  de  ne 
point  faire  de  douleur.  L’inftrument  qui  fert  dans  cette 
occafion  ,  eft.  le  pouffoir  ou  le  pied  de  biche.  50.  Quand 
les  dents  s’avancent  en  dehors  ou  en  dedans ,  il  faut  les 
extirper.  Une  dent  qui  fort  ainfi  de  fon  rang ,  incom¬ 
mode  beaucoup  celui  à  iqui  ce  mal -arrive  ,  &  ellecaufe 
une  difformité  qui  choque  tous  ceux  qui  le  regardent  : 
fi  elle  n’excédoit  pas  notablement  les  autres  dents,  il 
fuffiroit  de  la  limer  ;  mais,  quand  elle  eft  tout-à-fait 
hors  de  rang  ,  il  n’y  a  pas  d’autre  chofe  à  faire  que  de 
l’emporter  :  on  fe  fert  dans  ce  cas  de  l’inftrument  qui 
paraît  le  plus  commode.  6°.  Il  n’eft  pas  rare  de  trouver 
des  dents  vraiment  furnumérair es  ,  qui  pouffent  &  croif- 
fent  en  dedans  ou  emdehors  de  la  bouche ,  entièrement 
hors  du.rang  des  autres,. &  qui  par-là  forment  un  fe- 
co-nd  rang  d’alvéoles  à 'l’une  ou  l’a  titre  mâchoire ,  &  quel¬ 
quefois  à  toutes  deux  ;  ce  qui  rend  la  bouche  extraordi- 


odô 

Saîr'emènt  difforme.  Quoique  les  difeurs  Se  bonne  aven- 
ture  profitent  même  de  cette  difformité  pour  tirer  leurs 
horofcopes ,  il  ne  faut  pas  Iaiffer  de  les  extraire  toutes  S 
&  pour  cela  les  mêmes  inftrumens  fervent  encore  ,  chas 
cun  fuivant  fa  deftination. 

Dans  l’ extraction  des- dents  ,  il  ne  fuffit  pas  dé  favoic 
employer  les  inftrumens  ;  il  faut  encore  s’en  fèrvir  â 
propos  ,  &  faire  l’opération  félon  les  régies.  On  fait  af- 
feoir  la  perfonne  fur  une  chaife  baffe  :  l’Opérateur  fe  met 
derrière  elle  ,  ou  en  général  dans  une  fituation  comrno» 
de  ;  il  appuie  la  tête  du  patient  contre  fon  ventre  ,  puis 
après  lui  avoir'  ouvert  la  bouche  ,  il  remarque  la  dent 
qu’il  faut  enlever,  &  la  maniéré  de  la  prendre;  enfuite 
il  la  déchauife  ,  puis  il  prend  l’inftrüment  qui  lui  paroît 
Convenable. ,  &  emporte  la  dent  en  iüi  faifant  faire  la 
bafcule.  Quand  on  ne  l’a  pas  manquée ,  le  malade  en 
fe  panchant  crache  fa  dent  avec  le  fang  qui  fort  de  la 
gencive.  On  laiffè  couler  quelques,  cüeillèrées  de  fang 
pour  dégorger  la  gencive,  puis  on  gargarife  la  plaie  & 
toute  la  bouche  avec  un  peu  d’eau  &  de  vinaigre.  On 
pince  enfuite.avec  deux  doigts  la  gencive  d’où  la  dent  a 
été  tirée  ,  . afin  d’en  rapprocherlesparties  écartées'-  & 
on  continue  de  fe  laver  la  bouche  avec  de  l’oxycrat ,  ou 
du  vin  tiède  ,  pendant  la  journée.  ;  -  ■ 

Cette  opération  ne  confifte  que  dans  Un  effort  qii’il 
faut  que  le  poignet  falTe  pour  emporter  la  dent  :  on 
redouble  cet  effort  quand  la  dent  réfifte  ,  &  on  né 
quitte  point:prife  que  la  dent  ne  foit  arrachée  :  cet  ef¬ 
fort  répété  plufieurs:  fois  pourroit  âppéfantir  la  main  j 
aînfi  il  n’eft  pas  à  propos  qu’un  Chirurgien,  fur-tout  un 
ïhlebotomifte  ,  s’occupe  beaucoup  à  tirer  des  dents ,  de 
crainte  que  ces  tours  de  poignet  né  -lui-  rendent  là  main 
tremblante/  -Ces  opérations  conviennent  encore  moins 
aux  Chirurgiens-  Ôçuliftes  ;  c’èft  pourquoi  ils  doivent  £ 
renoncer  les 'uns  &  les  autres^  - 

Remplacement  des  dents  perdues, 

La  feptieme  &  dérntere  opération  qui  fe  pratiqué 


ïs5df  ODO 

fut  les  dents  ;  c’eft  de  remplacer  par  des  artificielles* 
celles  qui  ont  été  perdues ,  par  une  fimple  chute  natu. 
relie  ,  ou  par  extraction.  On  donne  deux  raifons  pour  au- 
torifer  cette  pratique  :  la  première  ,  c’eft  que  les  dents 
fervanr  beaucoup  à  l’ornement  &  à  la  beauté  de  la  fa¬ 
ce,  une  bouche  fans  râtelier  devient  hideufe  &  dégoû¬ 
tante  :  la  deuxieme  ,  c’eft  que  cés  parties  concourant 
à  T  articulation  desfons  ,  la  voix  perd,  quand  elles  man¬ 
quent  ,  plufieurs  de  fes  agrémens  ,  comme  il  fc  remar¬ 
que  chez  les  perfonnes  qui  en  font  privées.  Pour  obvier  j 
à  ces  deux-inconvénièns  ,  on  commande  des  dents  d’i¬ 
voire  ,  à  peu  près  de  la  grandeur  de  celles  auxquelles 
on  les  fubftitue.  On  les. perce  pour  y  paffer  un  ou  deux 
fils  jd’or ,  avec  lefquels  on  les  attache  aux  dents  voifiness 
ce  fil  tourne  autour  de  celles-ci ,  &  retient  les  dents  ar¬ 
tificielles  auffi  fermes  que  fi  elles  étoient  naturellement 
placées.  On  en  fait  fabriquer  autant  qu’il  en  manque, 
deux  ,  trois ,  quatre ,,  Scc.  &  on  les  place  entre  les  dents 
naturelles  qui  relient,  de  la  maniéré  qu’il  vient  d’être 
dit. 

L’ivoire  jaunit  en  peu  de  tems  dans  la  bouche  ;  c’efl: 
ce  qui  fait  confeiller  a  Fabrice  d’Aquapendente  ,  de  les 
fabriquer  avec  l’os  du  jarret  d’un  bœuf;  &  pourquoi 
Guillemeau  faifoit  une  certaine  pâte  compofée  de  cire  j 
blanche  &  dé  gommé  élémi ,  auxquelles  il  ajoutoit  des  ! 

poudres  de  maftic ,  de  corail  blanc  &  de  perles,  qu’il  j 

façonnoit  enfuité  en  forme  de  dents  artificielles.  Il  pré-'-  1 
tendoit  que  cette  matière  ne  jauniffoit  jamais  ,  &  qu’elle 
étplt.très-propre  à  remplir  les  trous  des  dents  creufes; 
mais ,  quoiqu’il  en  ait  été  ,  il  y  a.  apparence  que  cette  j 
compofition  n’étoit  pas  bonne,  &  elle  eft  absolument 
tombée  hors  d’ufage. 

Il  y  a  une  autre  maniéré  de  remplacer  les  dents  arra¬ 
chées  ,  par  d’ autres  non-artificielles.:  Quand  on  a  tiré  une 
dent ,  &  que  cette  dent  n’ eft  pas  gâtée  alfez  pour  ne  plus 
pouvoir  durer  ni  fervîr,  on  l’a  nétoïe  &  on  la  replace  au/fi-  1 

tôt  dans  fon  alvéole  où  onia  lailfe,  fans  que  dans  la  fuite 
elle  falfe  aucune  douleur ,  &  refiife  le  fervice  comme 
auparavant  ;  ou  bien  fi ,  après  en  avoir  tiré  une  à  un  fujet 


O  D  O  2 M 

Tain  ,  il  fe  trouve  qu’elle  réponde  bien  à  l’alvéole  ,  vous, 
l’inferez  dans  la  bouche  de  votre  malade  ,  elle  reprend 
&  ne  caufê  plus  de  douleur  ;  même  on  peut  la  façonner 
&  l’accommoder  à  l’alvéole  étrangère  ,  fans  que  pour 
cela  elle  reprenne  moins ,  ni  n’en  falTe  moins  fon  ufa- 
ge.  Cependant  dans  ces  cas,  après  l’opération  faite,  on 
a  coutume  de  faigner  une  ou  deux  fois ,  pour  prévenir 
l’engorgement  &  l’inflammation  qui  arrivent  prefque 
toujoursà  la  fuite.  Du  refte,  la  dent  demeure  tranquille, 
&  fert  comme  auparavant.  Il  faut ,  dans  ce  cas  ,  appli¬ 
quer  la  dent  dans  l’inftant  qu’elle  vient  d’être  tirée  ,  8c 
qu’elle  eft  encore  bien  fraîche  ,  parce  qu’autrement  elle 
ne  reprendroit  point  racine. 

ODONTOÏDE.  ( dentiforme  )  Q ui  eft  fait  en  forme 
d'e  dent.  On  donne  ce  nom  à  une  apophyfe  placée  fur 
la  partie  antérieure  du  corps  de  la  fécondé  vertèbre  , 
parce  qu’elle  reffemble  allez  bien  à  une  dent  canine.  La 
première  vertèbre  cervicale  tourne  tout  au  tour  comme 
une  roue  fur  fon  axe. 

ODORAT.  Sens  par  le  moien  duquel  l’ame  perçoic 
la  fenfation  des  odeurs.  Le  nez  eft  l’organe  de  l’odorat  t 
les  odeurs  prifes  du  côté  des  corps  odorans  ,  font  des 
molécules  ou  des  écoulemeos  fubftantiels,  d’une  peti- 
teffe  prodigieufe  que  l’agitation  de  l’air  enleve  des  corps 
fans  diminution  fenfîble  de  leur  poids ,  8f  qu’il  porte 
dans  les  .cavités  du  nez  tapiflees  d’une  membrane  fpon- 
gieufe  ,  dont  la  furface  offre  un  velouté  très-raz;  le 
tijfu  fpongieux  eft  fait  d’un  lacis  de  vaijTeaux,  de  nerfs, 
&  d’une  grande  quantité  de  glandes;  1  c  velouté  eft  com- 
pofé  de  l’extrémité  de  ces  vaiffeaux  ,  c’eft-a-dire  ,  des 
petits  mammelons  nerveux  qui  font  l’organe  de  l’odo¬ 
rat. 

La  plupart  des  chiens  ont  cet  organe  merveilleux. 
Quelques  Philofophes  prétendent  qu’un  chien  pénétré  des. 
corpufcules  émanés  de  fon  maître  misa  mort,  &  de  ceux 
du  meurtrier,  peut  fe  jetter  fur  ce  dernier  dès  qu’il,  le 
voit ,  indiquer  ainfi  l’homicide,  ficaliger  dit  que  ce 
fait  eft  arrivé  à  Montargis  ,  &  que  Charles  V.  eu  fie 


©  D  @ 

renouvelle!  la  peinture ,  qui  s’y  voit  encore  aujauri 
«l’hui.  . 

Les  odeurs  flattent  ou  déplaifent  ;  quelquefois  elles  te. 
lèvent  les  forces  abattues  en  aiguillonnant  les  nerfs ,  en 
y  rappellant  les  efprits;  quelquefois  elles  confternent  ces. 
mêmes  nerfs  ,  -les  mettent  en  çonvulfîon  ,  donnent  des 
vapeurs,  desfyncopes,  lorfque  l’impreflion  cft  trop  for- 
îe,  ou  défagréable. 

Les  éçoulemens  volatils  odorans  paroilTent  être  d’une 
nature  faline  ,  fulphureufe  ,  inflammable7 ;  le  fel  paroît 
être  l’agent  ou  l’inftrument ,  &  l’aiguillon  de  la  fenfa. 
tion  5  les  vapeurs  de  différens  genres  diffolvent,  châtient, 

modifient  l’impreflion  desfels,  Si  concourent  ainfi  à 
varier  les  odeurs. 

Pourquoi  les  perfonnes  qui  n’ufentpas  de  tabac,  ou 
de  parfums  ont-elles  Couvent  l’odorat  plus  délicat  que 
celles  qui  en  ufent  ?  C’eft  que  dans  ces  detnieres ,  les 
odeurs  fortes  ,  &  leur  fréquent  ufage  endurciflent,  pour 
ainlî  dire ,  les  petites  houppes  nerveufes  ,  auxquelles  el¬ 
les  s’appliquent ,  &  leur  font  perdre  ce  fentiment  déli¬ 
cat  ,  dont  j  ouiiTent  ordinairement  les  perfonnes  qui  n’u- 
fent  point  de  tabac ,  &c. 

Lin  rhume  de  cerveau  ôte  pour  un  tems  l’afage  de  l’o- 
idorat  ,  parce  qu’ alors  une  humeur  furabondante ,  ou 
trop  épaiflie ,  au  lieu  d’abreuver  l’organe  j  autant  qu’il 
convient  feulement  pour  entretenir  fa  fouppleffe  &  fa 
fenfibilité  ,  engorge  &  gonfle  toute  fa  fubftance  ;  car 
alors,  non-feulement  il  n’eft  :  point  dans  fon  état  natu¬ 
rel  ,  difpofé  à  bien  faire  fes  fonctions  ,  mais  l’air  qui 

SalTe  avec  peine,  n’y  porte  pas  la  même  quantité  d’o- 
eur  ,  pour  toucher  les  fibres  ,  &  avertir  l’ame.a 
Les  fleurs  flattent  moins  l’odorat  après  les  grandes  i 
chaleurs  ,  que  dans  le  tems  d’une  chaleur  modérée  /par-  ; 
ce  que  dans  les  grandes  chaleurs  ,  une  évaporation  ex-  ! 
çeflive  épuife  enfin  les  éçoulemens  des  çorpufçules  odo- 
ïiférents. 

Le  matin,  à  peine  la  rofe  même  a-t-elle  quelque 
ç.dçur.  Ç’eft  qu’alors  le  froi4.  empêche  l'évaporation. 


<E  I  L  2.6$ 

D’ailleurs  ,  les  nerfs  olfaâoires  font  moins  libres  le  ma¬ 
tin  ,  ou  plus  embarrafles  d’humeurs. 

(ECONOMIE  ANIMALE.  Conftitution.  naturelle 
de  toutes  les  parties  ,  tant  folides  que  fluides  ,  qui  com- 
pofent  le  corps  humain  :  arrangement  dans  tous  les  rap¬ 
ports  de  ces  parties  entre  elles  ,  &  dans  tous  les  phéno¬ 
mènes  qui  en  rélultent. 

ŒDEMATEUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  l’Œ¬ 
dème. 

ŒDEME.  Tumeur  molle  qui  retient  l’impreflion  du 
doigt  j  lâche  ,  blanche,  quelquefois  fans  douleur ,  &  or¬ 
dinairement  fans .  inflammation.  Elle  eft  communément 
l’effet  d’une  férofité  arrêtée  &  infiltrée  dans  les  cellules 
du  corps  graiffeux  ,  ou  dans  lesvaiffeaux  lymphatiques, 
dilatés  &  devenus  variqueux  :  quelquefois  l’œdème  eft 
accompagné  de  phlegmon  ,  ou  d’un  érélypèle  à  la  peau. 
Il  eft  ou  général ,  ou  particulier. 

ŒIL.  C’ eft  cet  organe  en  forme  de  globe  ,  qui  occu¬ 
pera  cavité  de  l’orbite ,  au-deflous  des  fourcils.  Il  y  en  a 
deux  :  l’un  à  droite  ,  l’autre  à  gauche.  Quoique  l’on 
compte  ordinairement  pour  parties  de  l’œil ,  les  cils  , 
les  paupières  &  les  fourcils  ,  nous  ne  comprendrons 
cependant  dans  la  defeription  de  l’œil  que  le  globe 
qui  forme  l’œil  fpécialement  :  or  ,  le  globe  de  l’œil 
a  une  figure  à  peu  près  fphérique.  On  y  diftingue 
fa  bafe  &  fa  pointe  :  celle-ci  eft  en  dedans ,  celle-là  eft 
en  dehors.  Sa  partie  antérieure,  eft  claire  &  tranfparente; 
on  la  nomme  cornée  tranfparente.  La  poftérièure  eft 
blanche  ,  un  peu  cendrée,  &  tient  le  nerf  optique. 

On  confidere  dans  l’œil  deux  fortes  de  parties,  dont 
les  unes  font  intérieures  ,  &  les  autres  extérieures.  Les 
premières  font  le  globe  lui-même  ,  &  tout  ce  qu’il  con¬ 
tient  ,  qui  fait  proprement  l’organe  de  la  vue.  Les  autres 
font  celles  que  nous  avons  nommées,  &  de  plus  la  graille 
qui  tapiffe'la  cavité  de  l’orbite  ,  &  les  membranes  envi- 
-ronnantes. 

Les  membranes  ou  tuniques  de  l’œil  fediftinguent  en 
communes  &  en  propres  :  les  communes  font  nonleu- 
lement  celle  qui  joint  le  globe  de  l’œil  aux  paupières  . 


'2.64  CE  I  L 

8c  qu'on  appelle  conjonSlive  ,  celle  qui  eft  formée  par 
les  tendons  des  mufcles  droits ,  &  qui  fe  nomme  albiu 
ginée  ,  mais  encore  celles  qui  enveloppent  toutes  les  hu¬ 
meurs  ;  &  l’on  donne  le  nom  de  propres  à  celles  qui  ne 
renferment  qu’iine  feule  humeur  ,  comme  l’arachnoïde 
8c  la  vitrée.  On  diftingue  cinq  tuniques  communes  :  la 
conjonSlive  ,  ¥  albuginee  ou  innominée, la  cornée ,  l’aWcoti 
choroïde  ,  &  la  rétine. 

Trois  humeurs  entrent  dans  la  compofition  de  l’oeil  : 
l’humeur  aqueufe  ,  la  criftalline  ,  &  la  vitrée.  L’humeur 
aqueufe  eft  entre  la  cornée  tranfparente  ,  &  la  face  au-  ! 
térieure  du  cryftallin  :  elle  ne  peut  point  dans  l’homme 
fe  gliffer  dans  le  fonds  de  l’œil ,  parce  qu’il  eft  tout  rem¬ 
pli  de  rhumeur  vitrée. 

Au  refte ,  tout  le  monde  connoît  les  ufages  de  l’œil. 
C’eft  un  des  organes  des  plus  nécelfaires  à  l’homme  : 
fans  les  yeux  ,  faute  de  lumière  ,  il  11e  pourrait 
fe  prémunir  contre  les  chocs  des  êtres  mouvans  qui  l’en- 
vironnenr,  ni  chercher  fa  nourriture.  C’eft  un  organe  de 
plailïr ,  &  fans  lui  la  vie  n’a  guéres  d’attraits  qui  tou¬ 
chent  :  on  eft  mort  tout  vivant ,  quand  on  ëft  privé  de  f 
lavûe. 

On  voit  mourir  quelquefois  fur  le  champ  les  perfon- 
nes  qui  reçoivent  un  coup  d  épée  dans  l’œil.  Ce  n’eft  pas  1 
parce  que  l’œil  eft  endommagé  ,  mais  c’eft  que  l’os  fton-  f 
tal  eft  très-mince  dans  les  endroits  où  il  fe  joint  avec  les  j 
temporaux.  Il  n’y  a  point  là  de  diploé  ;  il  eft  encore 
plus  mince  dans  la  partie  de  l’orbite  qui  avoifine  le  nez: 
ainfi  l’épée  pénétre  l’os  dans  eet  endroit  faible,  perce  j 
Jufqu’à  la  bafe  du  cerveau  ,  coupe  des  nerfs  à  leur  ori-  | 
gine  ,  ou  bien  ouvre  quelques  vaiflèaux  fanguins  ,  &  il 
arrive  un  épanchement  de  fang  qui  eft  bientôt  fuivi  de 
la  mort. 

Œil  artificiel.  Quand  un  homme  a  perdu  un  çeil  par 
quelque  accident  que  ce  foit ,  on  en  fait  faire  de  cryf- 
tal,  de  même  figure  que  I’qeil  qui  refte,  &  même. un 
peu  plus  grand  ;  car  il  doit  être  enclavé  fous  les  paupiè¬ 
res  ,  pour  y  pouvoir  tenir.  Il  doit  être  peint  de  la  mê¬ 
me  couleur  que  le  naturel  :  on  fait  cuire  ces  fortes 


CE  I  L  a6j 

d’yeux  au  fourneau ,  comme  le  verre  peint  desEglifes. 

Quand  l’œil  de  verre  eft  bien  placé,  il  paraît  comme 
l’autre  ,  excepté  qu’il  ne  peut  pas  fe  mouvoir  ,  li  ce 
n’eft  quand  le  corps  de  l’œil  aveugle  n’étant  pas  fort  atro-? 
phié  &  reflerré  ,  le  verre  peut  s’ajufter  deflus.  Alors  on 
lui  voit  quelque  mouvement  qui  dépend  de  celui  du  glo- 
be  de  l’œil  fur  lequel  il  eft  placé.  Ceux  qui  s’en  fer¬ 
vent  font  obligés  d’en  avoir  plulieurs  de  referve  ,  parce 
qu’ils  peuvent  tomber  &  fe  cafter. 

Au  moien  de  ces  yeux  artificiels ,  on  corrige  une  dif-, 
formité  choquante  ;  &  de  la  maniéré  qu’on  les  fait  au¬ 
jourd’hui  ,  il  faut  regarder  de  près  pour  s’appercevoir 
.que  c’çft  l’art  qui  a  réparé  le  défaut  de  la  nature- 

<2 il.  ( bandage ) Cebandage s’emploie  fpécialementpour 
la  vue.il  eft  ftmple  ou  double  :  l’œil  {impie  çft  celui  qui 
ne  fert  que  pour  un  œil  :  le  double  ferr  pour  les  deux 
yeux*  On  le  fait  avec  une  bande  large  de  trois  doigts, 
&  longue  d’environ  trois  aunes  ;  on  la  roule  en  un  chef 
L’application  s’en  fait  ainfi  :  on  commence  par  fixer  d’unç 
main  fur  la  partie  de  l’occipital ,  qui  eft  du  côté  de  l’œil 
malade  l’pxtrémité  de  la  bande  qui  n’eft  point  roulée  ; 
on  conduit  de  lautre,  le  peloton  par  derrière  l’oreille  un 
peu  obliquement ,  pour  venir  en  devant  couvrir  l’œil 
malade.  L’on  continue  obliquement  jufques  fur  le  haut 
du  pariétal  du  côté  oppofé  ;  l’on  defcend  fur  l’occipital  ; 
on  pafTe  par-deflus  l’extrémité  du  bandage  que  l’on  avoit 
retenue  d’une  main  ,  &  qu’on  abandonne  ;  on  revient  en 
devant  fur  l’œil  une  fécondé  &  une  troifieme  fois ,  juf- 
qu’à  ce  que  le  bandage  fait  entièrement  employé  :  ou 
l’attache  avec  une  épingle.  Ce  bandage ,  comme  l’on, 
voit ,  ne  confifte  que  dans  deux  ou  trois  circulaires  au¬ 
tour  de  la  tête  ,  que  l’on  dirige  de  façon  à  couvrir  un 
œil ,  tandis  qu’on  laiffe  l’autre  en  liberté.  Pour  faire  ce 
bandage  ,  on  peut  encore  fefèrvir  d’un  mouchoir  ou  d’un 
linge  quarré  ,  de  la  même  grandeur,  que  l’on  plie  en 
triangle  ,  comme  dans  le  petit  couvre  -  chef  ;  alors  on 
l’appliqup  obliquement,  de  façon  que  l’œil  fe  trouvç 
couvert ,  fans  que  celui  qui  eft  faiii  en  foit  incommo-. 


2.66  CE  S  O 

L’œil  double  couvre  les  deux  yeux.  C’eft  une  bande 
de  la  même  longueur  St  de  la  même  largeur  que  l’œil 
(impie  ;  il  n’en  diffère  que  par  l’application.  On  roule 
la  bande  en  deux  chefs  :  cela  fait  ,  on  applique  le  corps 
du  bandage  au  haut  &  fur  le  derrière  de  la  tête  ,  puis 
de  l’une  8c  l’autre  main  on  amene  les  deux  chefs  en  de¬ 
vant  ,  &  après  avoir  fait  un  croifé  fur  le  nez ,  on  con¬ 
duit  les  rouleaux  derrière  pour  achever  le  tour,  en 
faire  un  fécond  femblable  au  premier  ,  8c  dans  le  troi- 
fieme  les  ramener  en  devant ,  où  on  les  attache.  Le  mou- 
choir  en  triangle  peut  fervir  tout  aulG  commodément , 
il  peut  également  couvrir  les  deux  yeux  ,  qui  eft  le 
but  qu’on  fe  propofe  dans  l’application  de  l’oeil  dou¬ 
ble. 

(Eil  de  Chèvre.  Voyez  Œgylops. 

(Ril  de  Lièvre.  Voyez  Lagophtalmie. 

ŒILLERES.  Nom  que  l’on  a  donné  aux  dents  ca¬ 
nines  de  la  mâchoire  fupérieure,  parce  qu’elles  font  pla¬ 
cées  fous  les  yeux.  Voyez  Dents. 

(ENELEUM.  Mélange  de  vin  S:  d’huile.  On  s’en  fert 
pour  faire  des  embrocations  fur  les  parties  dans  les  frac¬ 
tures  ,  les  luxations  Sc  les  inflammations.  Ôn  y  emploie 
ordinairement  le  gros  vin  rouge  8c  l’huile  rofat ,  ou 
quelqu’autre  huile  réfolutive. 

ŒSOPHAGE.  Canal  membraneux  qui  s’étend  depuis 
le  fond  du  gofîer ,  jufqu’à  l’eftomac,  Il  eft  fitué  der¬ 
rière  la  trachée  artère  ,  le  long  de  fa  portion  membra- 
neufe ,  8c  appuie  fur  les  vertèbres  du  cou  8c  du  dos,  jut 
qu’à  la  cinquième.  Là  il  s’écarte  un  peu  du  côté  droit  ; 
mais  vers  la  neuvième  vertèbre  ,  il  revient  vers  le  côté 
gauche.  Quand  il  eft  parvenu  jufqu’à  -l’onzième  vertè¬ 
bre  ,  il  perce  le  diaphragme ,  Sc  fe  termine  à  l’orifiçe 
füpérieur  du  ventricule  ,  qui  eft  au  côté  gauche.  Il  eft 
compofé  de  fept  tuniques  :  la  première  extérieure  eft 
membraneufe ,  8c  eft  une  continuation  de  la  plèvre  , 
jüfqu’à  ce  que  l’œfophage  ait  pénétré  dans  le  bas-ventre; 
car  alors  le  péritoine  fournit  cette  première  tunique  :  la 
fécondé  eft  mufculeufe  ,  fort  ép asile  ,  8c  compofée  de 
fibres  longitudinales  8c  de  circulaires  ,  au  moyen  def- 


ŒUF  ibj 

quelles  l’œfophage  peut  fe  raccourcir  &  fe  rétrécir. 
■Verrheyen  a  remarqué  entre  la  mufculeufe  &  la  nerveufe 
les  tuniques  vafcuieufe  &  glanduleufe  ;  l’une  eft  chargée 
•de  vaiffeaux  ,  &  l’autre  de  point  glanduleux.  La  tunique 
intérieure ,  nommée  nerveufe ,  tapiffe  la  face  intérieure, 
&  elle  eft  regardée  comme  une  continuité  de  celle  qui 
revêt  le  pharinx ,  la  bouche  &  les  lèvres.  La  celluleufe 
de  M.  Heifter  vient  enfuite  ,  &  unit  Cette  nerveufe  avec 
la  derniere  de  toutes  ,  que  le  même  Auteur  appelle 
croûte  fibre u fe  ,  que  d’autres  Anatomiftes  nomment 
■veloutée  ,  laquelle  eft  enduite  d’une  humeur  vifqueule, 
&  fe  trouve  îemblable  à  celle  qui  revêt  à  l’intérieur  l’ef» 
tomac  &  les  inteftins. 

L’œfophage  a  la  figure  d’un  entonnoir,  plus  évaféà 
fa  partie  fupérieure  que  dans  fon  corps  ,  &  à  fon  extré¬ 
mité  inférieure  :  quand  il  fe  contrarie ,  il  pouffe  aifément 
les  alimens  dans  le  ventricule  ;  ce  qui  fait  tout  fort 
ufage. 

ŒSOPHAGIENNES,  (artères)  Il  y  a  deux  ,  trois, 
&  quelquefois  il  n’y  a  qu’une  feule  artère  de  ce  nom  : 
elles  naiifént  de  la  partie  antérieure  de  l’aorte  defeea- 
dante  ,  à  diiiance  à  peu  près  égale  l’une  de  l’autre  ,  5c 
vontfe  diftribuer-à' l’œfophage.  M,  Winflow  les  regarde 
comme  des  médiaftines  poftérieures. 

Les  veines  de  même  nom  reçoivent  le  fang  des  par¬ 
ties  auxquelles  les  artères  l’ont  diftribué  ,  montent  en 
iuivant  les  artères,  varient  en  nombre  comme  elles,  8C 
vont  fe  jetter  dans  la  veine  azygos. 

ŒSOPHAGIENS.  Nom  d’une  paire  de  mufcles  qui 
s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  la  face  externe 
du  cartilage  thyroïde ,  &  par  l’autre  au  .  cartilage  thy¬ 
roïde  du  côté  oppofé  :  ce  font  les  mêmej  que  l’on  ap- 
.  pelle  aufii  ’thyro-crieb-pharyngiens.  On  peut  confidérei: 
ces  mufcles  comme  un  mufcle  impair  ,  placé  à  l’entrée- 
de  l’œfophage  comme  un  fphinder  dont  il  fait  l’office. 
Voyez  Conftriüeur  de  L’œfophage. 

ŒUFS.  Les  Phyfiologiftes  ont  donné  ce  nom  à  de  pe¬ 
tits  nœuds  qui  fe  rencontrent  dans  les  ovaires  des  fem- 
Sjes,  dans  la  perfuafion  _que  ces  grains  étojpit  de  yéjjta- 


'2.68  O  L  F 

blés  œufs.  Mais  un  examen  attentif  fait  voir  que  ces 
nœuds  font  des  follicules  glanduleux  ,  lefquels  fe  gon¬ 
flent  fouvent  d’eau  dans  les  maladies  des  femmes ,  & 
fpécialement  dans  les  affections  des  ovaires,  dans  l’hydro* 
pifie.  Il  paroît  plus  vrai  que  ces  follicules  fervent  à  fil¬ 
trer  le  fperrne  féminin. 

Œufs  de  Naboth.  Ce  font  de  petites  véfîcules  qui  fe 
rencontrent  en  grande  quantité  a  l’orifice  interne  de  la 
matrice  ,  &  dans  le  vagin  aux  femmes  enceintes  &  aux 
nouvelles  accouchées,  &  que  Naboth,  Anatomifte  a 
pris  mal-à-propos  pour  des  œufs  qui  pouvoient  fe  fécon¬ 
der.  M.  Heifter  penfe  que  ce  ne  font  autre  chofe  que 
des  véfîcules ,  dont  on  ignore  l’ufage  ;  mais  qu’elles  ne 
font  ni  œufs,  ni  glandes,  comme  d’autres  avoient  jugé 
à  propos  de  les  appeller.  Voyez  Matrice. 

OIGNON  DE  L’URETHRE,  Voyez  Bulbe  d( 
F urethre  ,  Ce  Urethre. 

Oignons  des  poils.  Voyez  Poils. 

OLECRANE.  Apophyfe  qui  fait  le  coude.  Voyez 
Cubitus. 

OLFACTIFS,  (nerfs)  La  première  paire  des  nerfs 
du  cerveau  fe  nomme  nerfs  olfaBifs  ,  ou  olfaBoires  ,  ja¬ 
dis  produBions  mammillaires.l  On  les  découvre  dès  que 
Ton  a  tantfoit  peu  levé  les  lobes  antérieurs  du  cerveau. 
Ils  partent  de  la  bafe  des  corps  cannelés  ,  par  une  fibre 
moëleufe ,  plus  greffe  auprès  des  nerfs  optiques  qu’ail- 
leurs  :  elle  fe  divife  en  plufieurs  petites  branches  recou¬ 
vertes  par  la  pie-mere  ,  lefquelles  s’enfoncent  dans  les 
trous  de  l’os  cribleux , accompagnées  de  deux  petites  ar¬ 
tères  qui  naiffentdes  carotides.  Dans  les  moutons  &  dans 
les  veaux ,  ces  productions  maminillaires  font  creufes,  Sç 
forment  une  efpécedéculdefac  du  côté  de  l’os  cribleux; 
mais  ,  dans  l’homme  ,  ces  cavités  ne  font  pas  fenfibles , 
quoique  Riolan  dife  les  avoir  trouvées  dans  les  cerveaux 
fermes  &  fecs  des  vieillards.  Quand  ces  filets  nerveux 
font  entrés  dans  la  cavité  du  nez,  ils  fe.difperfent  dans 
la  membrane  pituitaire  ,  où  ils  reçoivent  les  impreflions 
des  corps  odorans ,  &  font  naître  dans  l’âme  la  lènfa,tioa 
des  odeurs. 


O  M  B  4% 

OLIV AIRES  (ganglions)  On  donne  ce  nom  aux 
ganglions  que  forme  le  nerf  intcrcoftal  dans  l’entre¬ 
deux  de  chaque  côte.  Voyez  Hordeïformes  6»  Inter- 
cojlal. 

Olivaires  (os)  Ce  font  les  os  féfamoïdes  de  l’articu¬ 
lation  du  gros  orteil  avec  le  métatatfe.  Voyez  Séfa- 
moïdes. 

OMBILIC.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin  ,  qui  lignifie 
nombril.  On  donne  ce  nom  à  la  région  du  ventre  ,  qui 
eft  entre  l’épigaftre  ,  l’hypogaftre  &  les  lombes.  Voyez 
Ombilicale. 

OMBILICAL  (cordon)  Il  eft  compoféde  trois  vaif- 
feaux ,  de  deux  artères  &  d’une  veine  ;  il  naît  du  fond 
du  placenta  ,  &  fe  termine  au  nombril  de  l’enfant.  Il  eft 
de  différente  groffeur  &  conlîftance  :  les  plus  grêles  font 
ordinairement  les  plus  forts  ,  &  les  plus  gros  caftent 
affez  fréquemment,  quand  on  les  tiraille  dans  les  ac- 
couchemens  où' le  placenta  eft  un  peu  trop  adhérent 
à  la  matrice.  Alors  il  faut  agir  avec  ménagement. 

OMBILICALE,  (région)  C’eft la  région  du  ventre  qui 
eft  entre  l’épigaftrique  &  l’hypogaftrique  :  elle  a  à  peu¬ 
plés  fept  à  huit  travers  de  doigt,  plus  ou  moins  ,  fuivant 
la  groffeur  &  la  taille  du  fujet,  en  hauteur,  &  s’étend 
en  largeur  depuis  un  rein  jufqu’à  l’autre.  Elle  fe  foudivife 
en  trois  autres  régions  ,  comme  l’épigaftrique  ;  en  deux 
latérales  &  une  moïenne.  Celle-ci  conferve  le  nom  de 
région  ombilicale  proprement  dite  ,  ou  Amplement 
d’ombilic  :  les  deux  latéralesportent  celui  de  lombaires  , 
ou  Amplement  de  lombes ,  du  mot  latin  lumbi ,  qui  li¬ 
gnifie  les  reins.  Voyez  Abdomen. 

Ombilicales.  ( artères  &  veines  )  Il  y  a  deux  artères  de 
ce  nom,  qui  ont  leur  principal  ufage  dans  le  foetus.  Quel- 
.  quefois  on  les  voit  naître  de  la  divifion  de  l’artère  ilia¬ 
que  en  iliaque  interne,  &  en  iliaque  externe  ;  mais  elles 
-font  ordinairement  une  production  ,  ou  plutôt  une  con¬ 
tinuation  des  artères  hypogaftriques.  Dans  le  foetus  , 
elles  vont  fe  rendre  au  cordon  ombilical ,  &  rapportent 
le  fang  de  l’enfant  à  la  mere  ;  mais  dans  l’adulte  ,  elles 
deviennent  ligamenteufes.  Cependant  leur  commence- 


Sÿo  O  M  O 

ir.ent  çonferÿe  la  nature  de  vaiifeau  artériel ,  &  fournit 
même  des  ramifications  à  ia  veille  urinaire.  :  » 

Il  n’y  a  qu’une  veine  ombilicale  ,  qui  n’a  d’ufage  qué 
dans  le  fœtus  :  elle  naît  du  nombril  ,  &  va  en  montant 
vers  le  foie  s’inférer  dans  le  finus  de  la  veine  porte.  Elle 
apporte  dans  le  fœtus  le  fang  de  la  mere  au  foie  de 
l’enfant.  Dans  l’adulte  ,  fon  canal  eft  bouché  ,  &  elle 
ne  préfente  plus  à  l’inlpection  qu’une  efpéce  de  liga- 

OMENTUM.  Nom  que  les  Latins  ont  donné  à: l’épi¬ 
ploon  3  &  qui  s’eft  confervé  chez  les  François  ,  pour  fig- 
nifie'r  la  même  chofc.  Voyez  Epiploon. 

OMO-CLAVICÜLAIKE.  Nomd’un  ligament  court, 
gros  &  très-fort  ,  qui  attache  l’apophyfe  coracoïde  de 
l'omoplate  avec  la  clavicule.  On  le  nomme  auffi  coraco-  , 
claviculaire. 

OMO-HYOIDIEN.  Mufcle  qui  s’attache  à  la,  côte 
fupérieure  de  l’omoplate  ,  &  à  l’os  hyoïde.  Ce  if  celui, 
que  nous  avons  décrit  fous  le  nom  de  Coraco  -  Hyoï¬ 
dien. 

OMOPLATE.  Os  mince  ,  plat  &  triangulaire ,  fitué 
à  la  partie  fupérieure  &  poftérieure  du  thorax,  qu’il  re¬ 
couvre  en  partie. 

Cet  os  eft  allez  large  ,  &  s’étend  depuis  la  premieré' 
des  vraies  côtes  jufqu’à  la  feptieme  ;  il  y  en  a  un  de 
chaque  côté.  Il  a  la  forme  d’un  triangle  ,  dont  la  bafe 
eft  en  haut  ,  &  le  fommet  en  bas.  On  y  diftinguedeüx 
faces  ,  trois  angles  &  trois  bords. 

La  face  interne  de  l’omoplate  eft  Un  peu  concave  p 
&;  On  y  remarque  quelques  lignes  Taillantes  en.  forme, 
de  tarons  ,  qui  fervent  à  l’infertion  du  mufcle  fous- 
fcapulaire. 

La  face  externe  eft  inégalement  convexe  :  elle  eft  fé-  , 
parée  en  deux  portions  ,  par  une  grande  éminence  obli¬ 
quement  tranfverfale  ,  qui  s’étend  depuis  le  bord  pof- 
térieur  ,  jufques  dans  le  voifinage  de  l’angle  antérieur;-, 
On  donne  à  cette  éminence  le  nom  alépine  :  elle  eft 
peu  faiilante  à  fon  origine,  vers  le  bord  peftérieur  dc. 
l’os,  où  elle  commence  par  une  petite  facette  triangu- 


O  M  O  2,7 1 

laïre  ,  recouverte  d’une  fubftance  qui  approche ■  de  la 
nature  du  cartilage.  Sa  faillie  ,  au-deflus  de  la  furface 
de  l’os,  augmente  à  mefure  qu’elle  monte,  &  elle  fe 
termine  enfin  par  une  apophyfe  applatie  ,  inégale,  qu’on 
appelle  acromion.  Cette  apophyfe  eft  féparée  par  une 
large  échancrure  de  langle  fupérieur  ,  antérieur.  On  voit 
au  bord  interne  de  cette  éminence  une  facette  articu¬ 
laire  pour  l’articulation  de  la  clavicule.  Au  -  deflus  de 
l’épine  ,  on  remarque  une  foiTe  qui  porte  le  nom  de  fur- 
épineufe  ,  &  on  donne  celui  de  jous-épineufe  à  toute 
la  portion  de  la  face  externe  ,  qui  fe  trouve  au  -  défit 
fous. 

Le  bord  poftérieur  de  l’omoplate  s’appelle  la  bafe, 
&  on  donne  le  nom  de  côtes  aux  deux  autres  ,  dont  l’un 
eft  fupérieur ,  &  l’autre  inférieur. 

La  baie  de  l’omoplate  eft  le  plus  grand  de  fes  trois 
bords.  Elle  eft  épaiflé  ,  &  on  y  diftingue  deux  levres  , 
une  interne,  &  une  externe:  elle  eft  placée  un  peu 
obliquement  à  côté  de  l’épine  du  dos  :  elle  en  eft  plus 
proche  par  en  haut  que  par  en  bas.  La  côte  fupérieure 
eft  le  plus  petit  &le  plus  mince  des  trois  bords;  il  s’é¬ 
tend  entre  la  pointe  fupérieure  de  la  bafe  ,  &  le  col  de 
l’omoplate.  La  côte  inférieure  ou  antérieure  s’étend  très- 
obliquement  depuis  le  col  de  l’omoplate,  jufqu’à  la 
pointe  inférieure  de  fa  bafe  ;  elle  eft  fort  épaifTe ,  & 
les  deux  levres  font  féparées  par  une  petite  canelure. 

L’angle  inférieur  eft  moufle  ,  épais  ,  &  un  peu  rabo¬ 
teux.  L’angle  poftérieur  n’a  rien  de  remarquable;  il  n’en 
eft  pas  de  même  de  celui  qui  eft  fupérieur  &  antérieur. 
Il  fe  termine  par  une  efpéce  de  tête  foutenue  fur  un 
étranglement  que  l’on  appelle  le  col  de  l’omoplate.  La 
tête  eft  creufée  par  une  petite  cavité  glénoïde  ,  qui  a 
beaucoup  moins  d’étendue  dans  les  fquelettes  que  dans 
les  fujets  frais ,  à  caufe  des  cartilages  qui  augmentent 
beaucoup  cette  cavité ,  &  font  détruits  dans  les  os  fecs. 
G’eft  dans  cette  cavité  que  s’articule  la  tête  de  l’humé¬ 
rus  :  on  remarque  à  fa  partie  fupérieure  un  petit  tu¬ 
bercule  ,  auquel  s’attache  la  longue  portion  du  biceps. 
Au-deflus  de  cette  cavité ,  on  trouve  une  grolfe  apophyfe 


5.jl  O  M  O 

qui  fait  une  avance  confîdérable  en  forme  de  bec  de  cor» 
beau  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  coracoïde. 

Entre  la  racine  de  l’apophyfe  coracoïde  ,  Sc  l’origine 
de  la  cote  fupérieure  ,  on  trouve  une  échancrure  fermée 
dans  le  vivant  par .  un  ligament  qui  laille  palier  des  vaif- 
feaux.  M.  Duverrfey  l’a  vu  offifié.  Il  y  a  encore  deux 
autres  échancrures  ,  une  petite  entre  l’épine  &  le  col , 
&  une  autre  entre  l’apophyfe  coracoïde  ,  &  la  cavité  glé- 
noïde. 

Dans  l’enfant ,  la  bafe  &  les  angles  de  l’omoplate  font 
incruftés  d’un  cartilage  qui  s’ odifie  dans  l’adulte  :  l’angle 
inférieur  ,  Facromion la  tête,  l’apophyfe  coracoïde, 
qui  font  at:di  épiphyfes  dans  le  premier  âge  ,  changent 
de  même  dans  la  laite  ,  &  deviennent  apophyfes  :  tou¬ 
tes  ces  parties  font  compofées  de  fubftance  fpongieufe. 
Le  relie  de  l’os  eft  formé  de  fubftance  compade  ;  il  eft 
traniparent  dans  fon  milieu ,  à  caufe  de  fon  peu  d’épaif- 
feur  dans  cette  partie. 

L’omoplate  eft  articulée  par  la  cavité  glénoïde  que 
l’on  trouve  fur  fa  tête ,  avec  fhumerus.  Le  peu  de  pro¬ 
fondeur  de  cette  cavité  favorife  beaucoup  les' mouve¬ 
ments  du  bras.  La  polition  de  facromion ,  &  fur-tout 
celle  de  l’apophyfe  coracoïde,  empêchent  que  l’humérus 
fe  luxe  en  haut.  Le  ligament  orbiculaire  de  cette  arti¬ 
culation  eft  très-fort. 

Il  y  a  encore  deux  autres  ligamèns  à  obferver:  k  pre¬ 
mier  eft  court ,  fort  gros ,  8c  très-fort  ;  il  s’attache  par 
une  de  fes  extrémités  à  la  bafe  de  l’apophyfe  coracoïde , 
&  par  l’autre  à  la  fàce  inférieure  de  l’extrémité  humé¬ 
rale  de  la  clavicule.  MT  Petit ,  l’Anatomifte ,  le  nomme 
coraco ,  ou  omo-claviculaire  ,  a  caufe  de  fes  attaches  :  le 
fécond  a  la  forme  d’une  bande  large,  qui  s’étend  de  l’a¬ 
pophyfe  coracoïde  à  facromion  ,  &  fous  laquelle  païfe  le 
miifcle  furépineux. 

OMOPLATO  -HYOÏDIEN.  Mufcle  qui  s’attache 
par  une  de  fes  extrémités  à  la  côte  fupérieure  de  l’omo¬ 
plate,  &  par  l’autre  à  l’os  .hyoïde.  Nous  l’avons  décrie 
fous  le  nom  de  coraco-hyoïdien. 


OMPHALOCELE. 


*  ONG  2.7J 

OMPHALOCELE.  Hetniè  ombilicale.  Voyez  Ëxom ■> 

^  ONCOTOMIE.  Ouverture  d’un  abfcês.  C’cffc  une  ef- 
péce  d’entamure  fuivant  les  Ancien?,  Ce  mot  vient  de 
deux  expreffions  grecques,  dont  l’une  lignifie  tumeur  , 
Si  l’autre  fettion  ,  ou  incifion.  Cette  opération  ne  fie  bor¬ 
ne  pas  aux  feuls  ablcês  :  route  tumeur  ,  de  quelque  na-* 
rure  qu’elle  foit,  s’ouvre  par  cette  elpéce  d’entamure. 
Voyez  Abftes  &  Loupe. 

ONCTION.  Efpéce  de  friéfion  humide,  faite  avec 
un  liniment  gras  ,  ou  huileux.  On  fait  des  onélions  avec 
des  baumes  ,  des  huiles  ,  des  grailles  ,  des  onguens  , 
Sic. 

ONCTUEUX.  Qui  eft  gras,  qui  tient  de  la  nature 
des  grailles. 

ONCTUOSITÉ.  Qualité  qui  tient  de  la  nature  des 
grailfes  animales. 

ONGLE,  (maladie)  Colleétiorldepus  derrière  la  cornée, 
qui  provient  ordinairement  d’un  épanchement  de  fang 
qui  s’y  eft  fait-,  foit  par  la  plénitude  des  vaiffeaux ,  foit 
par  quelque  coup  ou  chute  :  avant  que  le  lang  foit  tour¬ 
né  ’  en  pus  ,  il  caule  des  élancemens  très-vifs  &  trés- 
douloureux  ;  mais  des  qu’il  eft  pus  ,  les  douleurs 
font  moins  fortes  ,  &  le  pus  épanché  &  rallèmblé  fous 
la  cornée ,  reprélente  la  figure  d’un  ongle  ,  d’ou  lui  eft 

Pour  la  cure  ,  on  tentera  de  dilliper  la  matière  ,  fi 
elle1 Te  trouve  en  petite  quantité  lous  la  cornée  ,  ufant 
pour  cela  de  fomentations  &  de  collyres  rofolutifs  ,  faits 
avec  le  fénugrec  &  le  fénouil ,  après  quoi  on  en  vient  à 
l’opération ,  dans  laquelle  il  s’agit  de  faire  une  ouver¬ 
ture  à  la  cornée  avec  une  lancette.  On  l’infinue  au  plus 
bas  lieu ,  pour  donner  au  pus  une  ilTue  commode  :  il  ne 
faut  pas  s’étonner ,  quand  on  voit  s’écouler  par  l’ouver. 
ture  l’humeur  aqueufe  avec  le  pus  :  cette  humeur  fe  ré¬ 
pare  aifément-;  mais-la  cicatrice  qui  fe  fait  à  la  cornée, 
eft  fouvent  un  obftacle  confidérable  à  la  vifîon.  Après 
l’ouverture ,  on  fe  fert  de  remedes  réperculfifs  &  ano¬ 
dins.  Sur-  la' fin  de  la  cure,  on  emploie  les  collyres  & 

D,  de  Ch.  Tome  II.  S 


2.74  ONG 

les  poudres  déterfives  &  dcflicatives.  Galien  raconte  que, 
de  ion  tems  ,  un  Médecin  Oculille  guériiToit  l’ongle  en 
branlant  &  fecouant  la  tête  au  malade  d’une  certaine 
façon.  Ce  remede  ne  coûte  pas  beaucoup  à  éprouver. 

Les  Auteurs  donnent  encore  le  nom  d’ongle  à  une 
autre  maladie  des  yeux.  Dans  celle-ci ,  c’eft  une  excref- 
çence  membraneufe,  qui  s’élève  fur  la  conjonétive.  Elle 
prend  fon  origine  vers  le  grand  canthus  de  l’oeil  ,  en 
maniéré  d’ongle  ,  ou  de  croiffant  blanchâtre  s  puis  elle 
s’étend  peu  à  peu  fur  la  prunelle  ,  quelquefois  la  cou- 
vie  ,  &  fait  perdre  la  vue.  Voyez  Drapeau  <5*  Piéri- 
gzurn. 

Ongles.  Tout  le  monde  fait  que  les  ongles  font  ces 
parties  reffemblantes  à  de  la  corne  ,  qui  recouvrent  la 
partie  fupérieure  de  l’extrémité  des  doigts  ,  des  pieds  & 
des  mains.  Ces  corps  font  pour  la  plûpart  tranfpareps, 
convexes  en  dehors  ,  &  concaves  en  delfous  ,  de  figure 
ovale  ,  &  d’une  confîftance  allez  ferme. 

Les  Anatomiftes  ne  conviennent  pas  unanimement,' 
de  la  maniéré  dont  les  ongles  fe  forment  &  végètent. 
Les.uns  les  regardent  comme  une  produ&ion  des  mam¬ 
melons  nerveux  de  la  peau  ,  &  les  autres  ,  comme  une 
continuité  de  l’épiderme.  La  macération  femble  prouver 
ce  dernier  fentiment  s  car  ,  par  fon  ,moïen  ,  on  peut 
adroitement  tirer  de  la  main  &  du  pied  ,  leur  épider¬ 
me  tout  entier  comme  un  gand  ,  &  comme  une  chauf- 
fette  ;  les  ongles  alors  fe  détachent  des  mammelons,  fui- 
vent  la  cuticule  ,  &  y  demeurent  unis  comme  s’ils  en 
étoient  une  appendice.  Néanmoins  la  formation  des 
ongles  diffère  de  la  formation  de  l’épiderme.  Malpighi, 
Boerhaave  ,  Hcifter  ,  &  plufieurs  autres  célébrés  Ana- 
tomiftes  &  Phyfîologiftes  ,  prétendent  que  les  ongles 
font  formés  par  les  mammelons  de  la  peau ,  que  ces 
mammelons  Gouchés  longitudinalement  à  l’extrémité  des 
doigts  ,  s’allongent  parallellement,  s'unifient  étroitement 
enfemble  ,  &  s’endurcilfent  avec  des  vailfeaux  de  la  peau 
qui  fe  fondent ,  &  que  la  furpeau  fe  joignant  avec  ces 
mammelons  à  la  racine  de  l’ongle  ,  leur  fournit  une  forte 
d’enveloppe.  Selon  ces  Auteurs  ,  il  réfulte  de-là  un  amas 


ONG'  &7J 

êe  fibres  très-fines ,  qui  fe  collent  les  unes  aux  autres , 
à  mefure  qu’elles  s’avancent  de  toute  la  partie  de  la  peau 
qu’elles  touchent.  Etant  ainfi  unies  ,  elles  forment  plu- 
lieurs  couches  qui  s’appliquent  les  unes  fur  les  autres ,  8c 
fe  joignent  trés-étroitement  enfemble.  Ces  lames  n’oni 
pas  la  même  longueur  ,  &  font  arrangées  par  degrés ,  de 
façon  que  les  extérieures  font  les  plus  longues ,  &  les 
intérieures  les  plus  courtes  ;  &  voilà  comment  l’ongle  fe 
forme,  fuivant  ce  fyfiême.  Ces  couches  ou  lames  fefont 
aifément  appercevoir  dans  les  ongles  des  oifeaux ,  les 
griffe  des  lions  ,  des  ours ,  &c.  &  elles  fe  féparent  faci¬ 
lement  les  unes  des  autres  par  la  macération. 

A  l’aide  de  ce  fyfïême ,  on  explique  plufieurs  phéno¬ 
mènes  au  fujet  des  ongles.  Comme  les  mammelons  font 
encore  tendres  à  la  racine  de  l’ongle ,  il  s’enfuit  qu’il 
doit  être  fenfîble  en  cet  endroit  ;  au  contraire  l’extré¬ 
mité  des  mammelons,  en  s’éloignant  de  la  racine,  fe 
durcit  i  ainfi  l’on  peut  couper  le  bout  des  ongles,  fans 
caufer  aucun  fentiment  de  douleur.  Les  mammelons  8c 
les  vaifleaux  fondés  qui  forment  l’ongle  ,  venant  de  la 
peau  par  étages ,  tant  à  la  racine  qu’à  la  partie  infé¬ 
rieure  ,  les  ongles  font  plus  épais,  plus  durs  &  plus  forts 
en  s’avançant  vers  l’extrémité  ;  de  plus  ,  comme  ils  naiC- 
fent  detoute-la  partie  de  la  peau  qu’ils  touchent,  les 
mammelons  augmentent  en  nombre  de  plus  en  plus , 
&  vont  fe  réunir  au  bout  des  ongles.  C’eft  auffi  par  le 
moïen  de  ces  mammelonsque  les  ongles  tiennent  à  la  peau 
qui  eft  au-deffousfi  fortement,  qu’on  ne  peut  aifément 
les  en  fépater  dans  les  cadavres ,  que  par  le  moïen  de 
la-  macération. 

La  nourriture  &  l’accroiflement  des  ongles  s’expliquent 
comme  les  autres  phénomènes.  Les  mammelons  des  on¬ 
gles  ont  de  même  que  les  autres  mammelons  de  la  peau 
des  vaifleaux  qui  leur  apportent  la  nourriture.  Ils  font  à 
leur  racine  ,  &  produifent  les  fibres  qui  s’allongent ,  fe 
.  collent  enfemble  ,  &  fe  dulcifient  :  de  cette  maniéré, 
les  ongles  fe  nourriflent  &  croiflent  couche  fur  couche. 
Ou  fait  que  les  ongles  croiflent  tou  ours  ;  c’eft  pourquoi 
on  les  rogne  à  mefure  qu’ils  furpafiènt  l’extrémité  des 


ÏJC,  O  N  Y 

doigts  ;  mais  il  -eft  feux  qu’ils.  croiffent  apres  la  mort; 

Quelquefois  on  apperçoit  une  tache  à  la  racine  de 
l’ongle  ,.  &  l’on  remarque  aufli  qu’elle  s’en  éloigne  à  me- 
fure  que  l’ongle  croît ,  Sc  qu’on  le  coupe.  Cela  arrive 
■  ainli ,  .parce  que  la  couche  qui  contient  la  tache  ,  étant 
pouffée  vers  l'extrémité  par  le  fuc  nourricier  qu’elle  re¬ 
çoit,  la  tache  doit  l’être  de  même.  Quand  un  ongle  eft 
tombé  ,  à  l’Occafion  de  quelque  accident ,  on  obferve 
que  le  nouvel  ongle  Te  forme  de  toute  la  fuperficie  delà 
peau,  à  caufe  que  les  petites  fibres  qui  viennent  des 
mammelons ,  &  qui  fe  collent  enfemble ,  s’accroiffent 
toutes  en  même  tems.  La  grande  douleur  qu’on  reffent , 
quand  il  y  a  quelque  corps  folide  enfoncé  entre  l’ongle 
&  la  peau  ,  ou  quand  on  arrache  les  ongles  avec  vio¬ 
lence,  arrive,  àcaufe  que  leur  racine  eft  tendre  &  adhé¬ 
rente  ,  aux  mammelons  de  la  peau  qui  font ,  comme  on 
le  fait ,  très-fenfibles. 

Au  refte ,  les  ongles  ont  pour  ulàge  1°.  de  défendre 
le  bout  des  doigts ,  tant  des  pieds  que  des  mains  :  2°.  de 
les  affermir  t  3°.  de  faciliter  l’ambulatiom  Sc  lallation 
aux  pieds  ;  &  l’appréhenfion ,  aux  mains. 

Quelquefois  il  fe  forme  des  abfcès  fous  les  ongles ,  à 
'  leur  racine  ;  l’ongle  fe  leve  avec  beaucoup  de  douleur. 
Quand  la  matière  eft  mûre  ,  il  faut  trépaner  l’ongle  , 
c’eft-à-dire  ,  avec  un  biftouri  ,  pratiquer  une  fedion  de¬ 
mi-circulaire  ,  par  laquelle  le  pus  puifi'e  s’échapper  au- 
dehors.  Pour  ceia  ,  on  le  ratifie  pour  l’amincir ,  au- 
•  tant  qu’il  eft  poflible  ,  &-  la  fedion  en  devient  plus  ai. 
.fée. 

ONGUENT. Médicament  externe,  onâueux, de  con¬ 
fidence  moïenne  entre  le  Uniment  &  l’emplâtre  ,  com- 
pofé  d’huiles ,  de  grailles  ,  de  cire  ,  de  fuif,  de  mucila¬ 
ges  ,  &c.  auxquelles  matières  on  ajoute  fouvent  des  plan¬ 
tes,  des  animaux  &  des  minéraux.  Les  onguens  font  fort 
en  ufage  pour  les  tumeurs  ,  les.  plaies ,  les  ulcères  ,  ic 
pour  oindre  les  parties  dans  plufieurs  maladies  externes. . 
On  leur  a  donné  différèns  noms  ,  fuivant  leur  vertu ,  leur 
bafe  ,  leur  couleur  ,  oa  leurs  Auteurs. 

ONYX.  Voyez  Ongle.. 


OPE  '177 

OPERATEUR.  Nom  que  l’on  donne  particulière¬ 
ment  au  Chirurgien  qui  pratique  ies  opérations  de  fan  art. 
■y oyez  Chirurgien. 

OPERATION.  Ce  mot  vient  du  latin  ,  &  lignifie 
proprement  travail,  ou  manœuvre.  Toute  la  Chirurgie 
pratique  ne  confifte  que  dans  les  opérations  ;  toute  œu¬ 
vre  chirurgicale  eft  Vraiment  une  opération.  Cependant 
l’ufage  a  paffé  que  l’on  ne  donnât  le  nom  d’opération  , 
qu’à  des  travaux  plus  confîdérables ,  &  l’on  a  défini  l’o¬ 
pération,  une  adion  méthodique  ,  ou  une  application 
•méthodique  de  la  main  du  Chirurgien ,  fuvl’homme  vi¬ 
vant  &  malade  ,  pour  lui  rendre  la  fanté.  Suivant  cette 
définition  quiparticularife  les  différens  e-xercices  de  Chi¬ 
rurgie  ,  les  opérations  fe  réduifent  aux  quatre  claiTes 
générales,,  connues  fous  les  termes  francifés  du  grec-: 
Diéreje ,  Synth'efe  ,  Exérefe  Sc  Prothefe.  Dans  la  pre¬ 
mière  defquelles  ,  on  comprend  toutes  les  opérations:  où 
il  faut  divifer  les  parties  du  corps  humain  ;  dans  da.fe- 
conde ,  toutes  celles  qui  tendent  à  les:  réunir  ,  quand 
elles  font  divifées  contre  nature  ;  dans  la  troifîeme  ;  cel¬ 
les  qui  confident  dans  l’extradion  des  corps  étrangers  .on 
nuifibles  ,  qui  bieffent  l’ adion  de  nos  parties  ,  &'Jes 
fondions  ;  &  dans  la  quatrième  enfin  ,  celles  quiontpour 
,  but  de  fuppléer  par  art  au  défaut  des:  parties  .naturelle- 
•ment  nécellaires.  :  :  na 

Dans  le  fens  de, cette  définition;,  f’ampmtationsdhm 
membre,  le  trépan  ,  l’empyéme ,  lagaliroraphie  j.  font 
des  opérations  proprement  dites  ,.&le  panfement ,  ou  la 
fîmple  application  des  ligatures  ou  des  bandages  n’efn^t 
point ,  quoique  fpuvent  cette  application-doive  êtcefaire 
méthodiquement ,  .&  par  la  main  d’un  Chirurgien.  Maïs 
cette  différence  eft  rélative  à  l’objet.  Ea.conféquence  de 
J’adion  ,  &  la  difficulté  dé  la  pratique  la  font  en  entier  -, 
&  de-là  vient  que;,; pour  rendre  une  œuvre  de  Chirurgie 
par  le  mot  opération  ,  il  faut  qu’il  y  ait  de  la  difficulté, 
&  un  but  que  la  maladie  rende  confidérable  ~  autrement 
la  fedion  d’un  ongle  ,  &  l’abrafion  des'poils  ferôieatdes 
opérations  ,  Sç  ce  11’eft  pas  ainfi  qu’on  Bentend.  : 

Il  y  a  dans  toute  opération  quatre  chofes  qui  doivens- 
S  iij 


278  OPE 

être  fcrupuleufement  obfervées  :  1°.  le  tems  de  l’opéra¬ 
tion  :  40.  la  préparation  de  tout  ce  qui  eft  néceffaire  à 
l’opération  :  30.  la  maniéré  de'  faire  l’opération  40.  en¬ 
fin  les  ménagernens  qu’il  faut  prendre  après  l’opération. 
Toute  la  théorie  des  opérations  en  général  dépend  de  ces 
quatre  points  eflentiels; 

Avant  l’opération  toutes  les  attentions  que  le  Chirurgien 
doit  avoir  ,  ont  rapport  â  l’effentiel  de  l’opération  même. 
Suivant  cet  article  ,  il  doit  favoir  s’il  eft  nécellaire  qu’il  la 
faffe,  s’il(peut  la  faire,  quand  il  doit  la  faire,  &  fi  elle  doit  être 
avantageufe.  Les  circonftances  de  la  maladie ,  la  gravité 
des  fymptômes,  le  peu  de  fuccès  des  autres  remedes,  les 
progrès  du  mal ,  le  danger  de  la  perte  de  vie  ,  feront  allez 
connoître  au  Chirurgien  qui  faura  les  apprécier,  fi  l’opéra¬ 
tion  eft  nécellaire ,  ou  fi  elle  eft  inutile  :  elles  le  met- 
tr  nt  de  même  dans  la  facilité  de  juger  quand  il  faudra 
qu’il  la  fade.  Quelquefois  il  faut  fe  déterminer  fur  le 
champ  5  dans  d’autres'  conjonctures  l’on  peut  différer. 
Souvent  il  ne  faut  rien  précipiter ,  fouvent  il  faut  fe  h⬠
ter  :  ainfi  c’ eft  aux  circonftances  particulières  à  détermi. 
ner  le  tems  précis  où  il  faut  opérer,  mais  il  n’appartient 
qu’à,  un  homme  qui  connoît  parfaitement  l’anatomie  & 
fes  propres  talens .,  de  déterminer  s’il  peut  pratiquer  l’o- 
-pération  ,  ou  fi  elle  eft  impraticable.  Il  n’y  a  qu’un  hom¬ 
me  inftruit ,  qui  fâche  décider  fi  l’opération  pratiquée 
aura  un  .heureux  .fuccès  ,  &  dans  quels  cas  il  doit  la 
faire  ,  ou  au  contraire  s’en  abftenir  ,  parce  qu’il  pré, 
.  voit  qu’elle  ferainutile  ou  funcfte.  Ordinairement  les  Mé¬ 
decins  font  confultés  pour  cette  affaire  ,  &  alors  le  Chi¬ 
rurgien  eft  en  partie  débaraffé  ;  mais  il  a  tout  à  faire 
dans  la  préparation  néceffaire  pour  le  manuel  de  l’opé¬ 
ration  ,  &  dans  l’opération. 

Cette  préparation' confifte  à  fe  munir  de  tous  les  inf- 
trumens  néceffaires ,  gç  que  la  différence  de  l’opération 
différencie  &  fpécifie ,  fuppofç  que -'l’opération  doive  être 
faite  ;  mais  les  inftrumens  ne  font  pas.  la  feule  choie  né- 
ceftaire;  les  bandages  &  les  roédicamens  doivent  auffi  fe 
trouver  prêts ,  de  feçon  qu’on  n’ait  rien  à  chercher  dans 


OPE  2.79 

le  tems  de  l’opération.  Le  Chirurgien  choiiira  donc  foi- 
gneufement  ceux  de  fes  inftrumens  qui  lui  feront  nécef- 
faires  ;  il  les  placera  fur  fà  tablette ,  ou  dans  fa  trouife  , 
de  façon  qu’il  puille  les  prendre  à  fa  commodité.  Il  tien¬ 
dra  prêts  les  remedes ,  Sc  les  linges  â  panfement ,  &  il 
en,  garnira  fa  tablette  dans  l’ordre  qu’exigent  les  difié- 
rens  tems  des  opérations.  Ici  enfin  l’Opérateur  doit  pren¬ 
dre  toutes  fes  précautions  ,  pour  que  l’opération  fe  falfe 
promptement  &  furement. 

'  Quant  à  la  maniéré  de  faire  l’opération  ,  le  Chirur¬ 
gien  doit  fentir  s’il  peut  l’entreprendre  feul ,  ou  s’il  a 
befoin  d’aides  ,  comme  il  eft  d’ordinaire  dans  toutes  les' 
grandes  opérations  ,  foit  pour  avoir  des  témoins  éclairés 
&  Juges ,  foit  que  leurs  forces  doivent  fuppléer  au  défaut 
de  celles  de  l’Opérateur.  Les  particularités  de  la  mala¬ 
die  ,  fon  fiége  ,  la  différence  des  inftrumens  dont  on  eft 
obligé  de  fe  fervir ,  ne  peuvent  fe  détailler  que  dans  les 
circonftances,  propres.  Il  n’y  a  rien  de  général  ,  il  faut 
voir  chaque  operation  en  particulier. 

Il  eu  eft  de  même  des  ménagemens  qu’il  faut  emploïet 
après  l’opération.  Comme  les  accidens  varient  à  l’infini , 
que  chaque  opération  a  les  liens  particuliers  ,  &  qu’il  eft 
impoiiible  de  les  généralifer ,  il  faut  confulter  cet  article 
dans  le  détail  de  chaque  opération. 

Mais  ,  pour  le  tems  &  les  lieux  où  l’opération  doit  fe 
faire  ,  l’on  diftingue  quelque  chofe ,  &  l’on  donne  des 
préceptes  généraux.  Par  rapport  aux  tems,  on  en  dif¬ 
tingue  deux  :  l’un  d’élection  ,  &  l’autre  de  néceffité.  Le 
tems  d’éledion  eft  celui  que  le  Chirurgien  choifit  ,  ou 
comme  plus  commode,  ou  comme  à  peu  près  très-in¬ 
différent.  Par  exemple  ,  pour  tirer  une  dent ,  le  Chirur¬ 
gien  pourra  prendre  fon  tems ,  s’il  n’y  a  rien  qui  preffe  ; 
pour  l’opération  de  la  taille ,  le  Chirurgien  choifit  le 
printems  ou  l’automne  ,  &c.  mais  le  tems  de  néceffité 
exige  que  l’opération  fe  falfe  fans  retardement ,  par  la 
rai  fon  que  le  malade  eft  en  danger  évident.  Tel  eft  le 
tems  où  il  faut  faire  le  trépan  ,  l’empyémé ,  &  les  au-  ‘ 
très  opérations  que  l’on  ne  peut  abfolument  pas  dif¬ 
férer. 

S  iv 


2,8d  DPE 

On  ehoifit  aufli  le  lieu  où  l’on  veut  pratiquer. l’ope1-} 
ration  ,  ou  l’on  eft' contraint 'de  la  faire  dans  un  en-' 
droit ,  plutôt  que  dans  un  autre.  Par  exemple ,  le  lieu  où 
il  y  a  abfcès,  eft  le  lieu  où  il  faut  ouvrir  de  néceffité, 
parce  qu’il  faut  toujours  donner  aux  matières  amaffées 
iffue  dans  l’endroit  où  elles  font ,  au  lieu  que  dans  l’o¬ 
pération,  de  la  taille  ,  pour  autre  exemple  ,  le  Chirur¬ 
gien  ehoifit  quelquefois  ,  &  fe  détermine  fuivant  fa 
volonté  ,  plutôt  pour  un  endroit  que  pour  un  autre. 

Il  eft  encore  de  la  derniere  conféqnence  pour  un  Chi¬ 
rurgien  ,  de  favoir  faire  goûter  aux  malades  les  raifons 
qui  l’obligent  à  faire  les  opérations.  Il  doit  difpofer  leur 
eïprit  de  loin  en  leur  faifant  envifager  la  néceffité  &  les 
avantages  des  opérations  ,  &  particuliérement  de  celle 
qu’il  va  entreprendre  ;  prelTer  par  toute  forte  de  motifs 
de  confiance  celui  qui  eft  timide  ,  &  entretenir  par  les 
promefles  les  mieux  fondées  celui  qui  s’y  détermine. 
Cette  difpofîtion  des  efprits  n’eft  quelquefois  pas  moins 
néceftàire  que  celle  des  corps  ,  &  fouvent  du  concours 
de  ces  dçux  préparations  réfultent  les  meilleurs  effets , 
&  les  plus  grands  avantages  des  opérations.  En  confé¬ 
quence  de  ces  préceptes,  le  Chirurgien  cachera  lé  plus 
loigneufement  qu’il  lui  fera  poflïble  ,  &  fans  affectation, 
tout  ce  qui  feroit  capable  d’çffraïer  ,  ou  de  renouvelles 
les  fraïeurs  .du  malade  à  opérer  :  il  doit  arranger  en 
conféquençe  fes  inftrumens  ,  de  maniéré  qu’ils  nç  puif- 
fent  en  être  apperçus,  &  lui  ôter  fon  courage. 

Il  y  a  encore  des  précautions  à  prendre  relativement 
à  la  iumiere  dont  on  doirfe  fervir  pour  faire  les  opéra¬ 
tions.  Les  unes,  comme  la  lithotomie  ,  la  cataracte  , 
doivent  fe  pratiquer  à  la  lumière  du  foleil ,  que  l’on 
nomme  lumière  naturelle  i  d’autres ,  telles  que  le  bubo- 
nocèle  ,  le  trépan  ,  8cc.  ne  fe  font  bien  qu’a  la  lueur  du 
flambeau,  que  l’on  appelle  lumicre  artificielle.  Dans  les 
opérations  où  l’on  ufe  de  celle-ci ,  l’on  préféré  la  chan¬ 
delle  à  la  bougie,  &  à  la  chandelle,  la  bougie  de  S, 
Çofrne,  parce  qu’elle  ne  coule  point,  &  qu’elle  éclaire 
jnicux. 

Quand  on  obferve  exactement ,  &  Relativement  auf . 


O  P  H  tï8* 

Vitconftanees  toutes  les  réglés  de  précaution  que  nous 
Venons  d’indiquer ,  l’on  a  rempli  les  trois  conditions 
tant  vantées  pour  les  opérations ,  qui  font  de  les  faire 
promptement  purement ,  &  avec  agrément.  Un  effet,  c’eft 
agir  avec  promptitude  ,  que  de  bien  faire ,  &  de  faire 
fans  perte  de  tems  ;  comme  c’eft  agir  furement ,  que 
de  ne  pratiquer  les  opérations  qu’après  l’examen  mûr  & 
circonftancié  de  toutes  les  choies  que  nous  avons  détail¬ 
lées  ,  &  agréablement  que  de  favoir  amener  à  une  opé¬ 
ration  toujours  révoltante  des  efprits  fouveut  des  plus 
opiniâtres  &  des  plus  entêtés. 

OPERE’.  Sujet  à  qui  l’on  a  fait  quelque  opération 
chirurgicale. 

OPERER.  Faire  une  opération  de  Chirurgie ,  &  gé¬ 
néralement  toute  œuvre  chirurgicale. 

OPHTALMIE.  Inflammation  de  la  membrane  con¬ 
jonctive,  accompagnée  de  rougeur,  de  chaleur  &  de  dou. 
leur ,  avec  ou  fans  écoulement  de  larmes  ;  d’où,  vient 
la diviiîon d’ophtalmie, en  ophtalmie  humide ,  &  enophtal¬ 
mie  feche. 

Quand  l’inflammation  fe  communique  aux  autres  par¬ 
ties  de  l’œil ,  qu’il  s’attache  de  la  chaffie  aux  paupières 
qui  les  colle  enfemble  ,  cette  efpece  d’ophtalmie  s’ap¬ 
pelle  lippitude  -,  &  quand  les  paupières  ne  peuvent 
s’ouvrir  ,  c’eft  un  phymofls.  Voyez  Phymolis. 

OPHTALMIQUE  DE  V7ILLIS.  (nerf)  C’eft  la 
première  des  trois  principales  branches  du  nerf  de  la 
cinquième  paire  cérébrale,  ou  nerfs  trijumeaux  de  M. 
tWinflow  ,  qui  l’appelle  nerf  orbitaire. 

Dés  lion  entrée  dans  l’orbite  par  la  fente  fphénoïdale 
ce  nerf  fe  divife  en  trois' rameaux  ,  un  fupérieur  qui 
s’étend  fur  le  front ,  un  interne  qui  s’avance  vers  le  nez, 
&  un  externe  qui  fe  porte  à  la  glande  lacrymale.  Là 
il  communique  par  un  ou  deux  filets  avec  le  nerf,  de 
la  fixieme  paire  ,  &  avec  l’intercoftal.  Le  premier  des 
rameaux,  qui  eft  le  plus  confidérable  de  tous,  va  le 
long  de  la  partie  fupérieure  de  l’orbite  ,  collé  à  la. mem¬ 
brane  qui  la  tapiffe,  &  donne  des  filets  à  la  gtaiffc 


O  P  T 

qui  environne  le  globe  de  l’oeil ,  aux  membranes  vol- 
fines  ,  &  au  mufcle  releveur  de  la  paupière.  Il  monte 
enfuite  fur  le  front  par  le  trou  furcilier  ,  &  fe  diftribue 
aux  mufcles  frontal ,  foufciller  &  orbiculaire  ,  aux  té- 
gumens ,  &  communique  avec  un  rameau  voilin  ,  qui 
vient  de  la  portion  dure  du  nerf  auditif. 

Le  rameau  interne,  appellé  nafal  ,  va  du  côté  du 
nez ,  jette  en  naiffant  un  petit  filet  qui  communique 
avec  le  ganglion  lenticulaire  des  moteurs  externes  ;  il 
paffe  d’abord  obliquement  fur  le  neuf  optique  ,  pat-def- 
fous  les  deux  mufeLs  releveurs,  au  plus  proche  defquels 
il  donne  des  filets  ;  puis  il  glilïe  entre  i’adduéteur  &, le 
gland  oblique  de  l’œil  ,  le  long  des  parois  internes  de 
l’orbite,  jette  chemin  faifant  un  filet  de  côté,  quipafl’e 
par  le  trou  orbitaire  interne  ;  puis  il  gagne  le  grand 
angle  de  l’œil,  &  fe  diftribue  à  la  caroncule  lacrymale, 
au  fac  lacrymal,  aux  portions  voifines  du  mufcle  orbi¬ 
culaire  ,  du  fourcilier  ,  du  pyramidal  du  nez  ,  &  aux 
tégumeus.  Le  filet  latéral  qu’il  a  jetté  dans  le  trou  or¬ 
bitaire  rentre  dans  le  crâne  ,  va  s’unir  aux  fibres  du 
nerf  olfactif  ,  &  fe  plonge  avec  elles  par  les  trous  les 
plus  antérieurs  de  la  lame  cribleufe  de  l’os  ethmoïde  , 
pour  les  accompagner'dans  la  cavité  du  nez. 

Quant  à  la  branche  externe  du  nerf  ophtalmique  , 
elle  le  diftribue  principalement  à  la  glande  lacrymale  ; 
mais  avant  que  de  gagner  la  glande  ;  elle  jette  un  petit 
rameau  à  la  partie  latérale ,  externe  de  l’orbite ,  qui  fe 
perd  quelquefois  dans  le  diploë ,  &  quelquefois  perce 
la  partie  voifine  ,  ou  de  l’os  frontal  ,  ou  de  l’os  de  la 
pomette;  elle  jette  enfuite  des  filets  à  quelques  portions 
du  crotaphite  ,  du  mufcle  orbiculaire  des  paupières , 
du  maflëter  &  des  tégumens ,  &  à  la  membrane  con¬ 
jonctive  de  l’œil. 

OPHTALMOGRAPHIE.  Mot  compoféde  deux  ter- 
mes  grecs,  dont  l’un  lignifie  œil  ,  &  l’autre  defcrip- 
tion  ;  c’eft  par  conféquent  defcription  anatomique  de 
l’œil. 

OPTIQUES.  (  les  nerfs  }  Cts  nerfs  forment  la  fé¬ 
condé  paire  des  nerfs  cérébraux  ;  ils  fortent  de  la  partie 


médullaire  ,  appellée  couches  des  nerfs  optiques ,  &  en 
partie  de  l’extrémité  des  corps  canelés.  L'ans leur  trajet, 
ils  s’approchent  peu  à  peu  l’un  de  l’autre  ,  &  s’unilfent 
immédiatement  vis-à-vis  de  l’entonnoir  ,  après  quoi  ils 
fe  partagent  de  nouveau  en  deux  cordons  ,  qui  font  Am¬ 
plement  enveloppés  de  la  pie-mere,  &  vont  chacun  fe 
terminer  à  l’œil  du  côte  d’où  ils  fortent.  Ils  font  en¬ 
tourés  de  petits  rameaux  des  moteurs  des  yeux  ,  autre¬ 
ment  nerfs  de  la  troifieme  paire.  Quelques  Anatomiftes 
ont  cru  que  l’union  des  deux  nerfs  optiques  établiffoit 
une  continuation  véritable  de  l'organe  8c  du  nerf,  de 
façon  que  le  nerf  optique  droit  étoit  deftiné  pour  l’œil 
gauche  ,  &  le  nerf  gauche  pour  l’œil  droit  ;  mais  ils 
vont  chacun  à  l’œil  du  côté  d’où  ils  fortent ,  &  cela  eft 
confirmé  par  l’obfervation  de  Vefale ,  fur  une  femme 
dont  l’œil  droit  étoit  atrophié  depuis  fon  enfance  ,  &  le 
gauche  très  -  fain.  Cet  habile  Anatomifte  trouva  dans 
l’ouverture  du  cadavre  de  cette  femme  le  nerf  optique 
de  l’œil  atrophié  beaucoup  plus  petit  que  celui  de  l’œil 
fain  ,  depuis  le  globe  de  cet  œil  jufqu’à  l’origine  du 
nerfs  au  côté  droit  de  cette  union.*  Cela  démontre  que 
l’union  des  nerfs  optiques  ne  confifte  que  dans  le  (impie 
attou.  hement  de  leur  fubftance  médullaire ,  fans  fe  con¬ 
fondre  ni  fe  croifer.  Vefale  dit  encore  avoir  remarqué 
des  cadavres  chez  qui  les  nerfs  optiques  naiiîoient  fé- 
parément ,  &  fe  continuoient  féparément ,  fans  que  les 
fujets  en  eulTent  jamais  fenti  la  moindre  incommodité 
pour  la  vue. 

ORBICULAIRE.  Nom  que  M.  Vinflo'W  donne  au 
quatrième  os  de. la  première  rangée  du  carpe  ,  à  caufe  de 
fa  figure.  Voyez  Pififorme. 

Orhiculaire  des  Lèvres.  On  donne  ce  nom  à  un  muf- 
cle  qui  embraffe  &  forme  les  deux  lèvres.  Il  eft  compofé 
de  deux  plans  de  fibres  ,  un  fupérieur  &  un  inférieur ,  qui 
fe  rencontrent  &  fe  croifentà  la  commiiTure  des  lèvres.  M. 
WinfloW  en  a  fait  deux  mufcles  diftihgués  ,  qu’il  ap¬ 
pelle  demi-orbiculaires  ,  dont  un  eft  fupérieur  ,  &  l’autre 
inférieur:  il  dit  qu’il  feroit  plus  à  propos  de  les  nom¬ 
mer  demi'Ovataires  ;  parce  que  les  fibres  de  ces  mulcles 


2.84  O  R  B 

ont  en  effet  une  dire&ion  ovale  ,  lotfque  la  bouché  eft 
fermée.  Mais  cette  diretftion  change  lorfqu’on  l’ouvre  •  fi 
elle  eft  fort  ouverte  ,  le  grand  diamètre  de  l’ovale  eft 
de  haut  en  bas  ,  au  lieu  qu’il  eft  placé  tranfverfalement 
lorfqu’elle  eft  fermée.  L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  fermer 
les  lèvres  :  ilpeut  auffi  les  tirer  en  devant  &  faire  ce  qu’on 
appelle  la  moue. 

Orbiculaïres  des  paupières.  Nom  que  l’on  donne  à 
une  bande  mufculeufe  très- large  ,  dont  les  fibres  font 
pour  la  plupart  orbiculaires  &  reflêrrent  les  paupières  en 
forme  de  fphincter.  L’ufage  de  ce  mufcle  l’a  fait  appeller 
abbaijfeur  oufermeïir  des  paupières  ,  quoiqu’il  n’abbaifle 
que  la  paupière  fupérieüre. 

Entre  l’angle  interne  de  l’œil  ,  &  l’apohyfe  nafale  de 
l'os  maxillaire  eft  un  tendon  commun  ligamenteux,  très-, 
fort ,  qui  a  fon  attache  à  l’os  ,  &  qui  diminue  à  mefure 
qu’il  s’en  éloigne  ,  pour  s’approcher  des  extrémités  des 
tarfes  auxquels  il  fe  termine.  La  plupart  des  fibres  char¬ 
nues  de  ce  mufcle  s’y  attachent  ,  ce  qui  eft  beaucoup  plus 
lenfible ,  fi  on  les  examine  du  côté  du  globe  de  l’œil, 
que  fi  on  les  confidere  extérieurement.  Elles  fe  portent 
de  là  en  haut  &  en  bas,  font  le  tour  des  paupières ,  &  fe 
rencontrent  au  petit  angle  où  elles  forment  un  en¬ 
trelacement  difficile  à  dévélopper.  On  y  découvre  à  la 
face  interne  des  paupières  une  petite  bande  tendineufe 
très -mince  ,  qui  s’étend  depuis  l’union  des  deux  tat-- 
fes ,  jufques  fur  le  bord  temporal  de  l’orbite.  Elle  n’eft 
pas  également  fenfible  dans  tous  les  fujets.  Nous  divife- 
rons  ce  mufcle  en  quatre  portions  comme  a  fait  M. 
L’Wïhflow. 

La  première  qui  eft  la  plus  externe,  environne  l’orbite. 
Sa  partie  fupérieure  eft  placée  entre  les  fourcils ,  &  le  bas 
du  mufcle  frontal  auquel  elle  eft  fort  adhérente  ,  de 
même  qu’avec  les  furciliers.  L’inférieure  a  auffi  une  forte 
adhérence  avec  les  müfcles  incifif  &  zygomatique.  La 
partie  fupérieure  n’eft  pas  féparée  de  l’inférieure  vers  les 
tempes  ,  parce  qu’elle  pafle  au-delà  du  petit  tendon  mi- 
toïen. ...  .  • 

La  fécondé  portion  eft;  placée  en  haut,  entre  le  bord 


O  R  B  a8* 

'de  l’orbite ,  auquel  elle  eft  .attachée  en  partie ,  &  le  glob  e 
de  l’œil;  en  bas ,  elle  couvre  le  bord  de  l’orbite. Riolan  en 
a  fait  deux  mufcles  diftingués,  parce  qu’il  aobfervé  qu’ils 
pouvoient  agir  l’un  fans  l’autre  ,  &  que  leurs  nerfs  ne 
font  pas  les  mêmes/  Cette  fécondé  portion  eft  adhérente 
comme  la  première  aux  mufcles  furciliers  ,  frontal, 
incifif'&  zygomatique. 

La  troiliéme  portion  appartient  aux  paupières  d’une 
maniéré  plus  fpéciale.  Elle  a  beaucoup  plus  d’étendue  à 
la  paupière  fupérieure  qu’à  l’inférieure.  Ses  fibres  fe  ren¬ 
contrent  aux  deux  angles ,  &  s’attachent  aux.petits  ten¬ 
dons  mitoïens,  ce  qui  eft  plus  fenfible  du  côté  des  yeux 
à  l’extérieur. 

La  quatrième  portion  eft  la  plus  interne.  Ses  fibres 
forment  de  petites  arcades  quine  s’étendent  pas  jufqu’aux 
angles  des  paupières  ,  ce  qui  fait  que  la  partie  fupérieure 
de  cette  portion  eft  réellement  diltinguée  de  l’inférieure 
Leurs  fibres  s’attachent  par  les  deux  extrémités  aux  tatfes 
des  deux  paupières.  Riolan  a  fait  un  mufcle  particu¬ 
lier  de  cette  portion  ,  &  l’a  appellé  ciliaire. 

Toutes  ces  différentes  portions  font  recouvertes  par 
la  peau  fur  laquelle  elles  font  plufieurs  plis  qui  fiiivent 
la  direétion  des  fibres. 

Ce  mufcle  en  fe  contractant ,  rapproche  les  deux  pau¬ 
pières  l’une  de  l’autre.  L’inférieure  à  trés-peu  de  mou¬ 
vement  ,  fi  on  le  compare  à  celui  de  la  fupérieure.  La 
rapidité  de  ce  mouvement  répond  à  celle  du.  mufcle  re- 
leveur  &  tout  le  monde- connoît  la  célérité  avec  laquelle 
fe  fait  le  clin  d’œil,  qui  eft  le  réfultat  de  l’aétion  fuccef- 
five  de  ces  deux  mufcles. 

Lorfqu’on  fait  quelqu’incifion  aux  paupières  ,  on  fuit 
la  direction  des  fibres  du  mufcle  orbiculaire.  Il  faut  bien 
prendre  garde  d’intéreffer  celles  du  mufcle  releveur  pro¬ 
pre  de  la  paupière  fupérieure  qui  fe  croifeut  avec  celles 
de  l’orbiculaire. 

Orbiculaire  de  l' utérus,  (mufcle  )  Voyez  ConfiriQeur 
de  la  vulve. 

Orbiculaire.  (  ligament)  Ce  nom  a  été  donné  au-xli- 
gamens  capfulaires ,  parce  qu’ils  entourent  l’article  com- 


S.%  O  R  B 

me  un  cercle.  Ï1  ne  faut  pas  les  confondre  avec  les  liga» 
mens  articulaires. 

ORBITAIRE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  à  l’or¬ 
bite  Sc  des  différentes  parties  qui  entrent  dans  fa  corapo- 
fition. 

Orbitaire  (  canal  )  ou  marche  orbitaire.  C’eft  un  con¬ 
duit  pratiqué  dans  ia  partie  des  os  maxillaires  fupérieure, 
&  qui  entre  dans  la  compoftion  de  l’orbite.  Sa  direc¬ 
tion  eft  d’arriere  en  devant.  Il  commence  vers  le  milieu 
de  la  fente  fphéno-maxillaire ,  par  un  trou  que  l’on 
nomme  orbitaire  fupérieur  ou  poflérieur ,  Sc  il  fe  ter¬ 
mine  eu  dehors  ,  au-dcllcus  du  bord  de  l’oibite  -,  à  la 
partie  fupérieure  &  un  peu  interne  de  l’os  de  la  pomette 
par  un  trou  qu’on  appelle  orbitaire  antérieur  ou  infé¬ 
rieur.  Ce  canal  laifle  palier  le  nerf  maxillaire  fupérieur  , 
qui  eft  une  branche  de  la  cinquième  paire. 

On  donne  aufiile  nom  A' orbitaire  à  une  échancrurede 
l’os  maxillaire  qui  forme  la  partie  inférieure  de  l'orbite  : 
elle  eft  placée  entre  l’apophyfe  nafale  &  l'apophyfe  ma¬ 
laire. 

Orbitaire,  {nerf)  M.  Winflow  donne  ce  nom  à  la  pre¬ 
mière  des  branches  des  nerfs  trijumeaux  ,  &  à  laquelie 
.Wilis  avoir  donné  celui  d’ophtalmique.  V.  ophtalmique: 

ORBITE.  Cavité  qui  contient  les  yeux  :  elle  eft  for¬ 
mée  par  la  réunion  de  plufieurs  portions  d’os  qui  font 
fournies  par  l’os  coronal  ,  le  maxillaire  ,  celui  de  la 
pomette.  l’os  unguis  ,  l’os  fphénoïde  ,  l’ethmoïde ,  & 
les  os  du  palais.  On  remarque' dans  l’oibite  les  cavités 
fuivantes  :  le  trou  orbitaire  fupérieur  ou  furcilier,  qui 
n’eft  quelquefois  qu’une  échancrure  :  le  trou  orbitaire 
inférieur,  qui  eft  l’entrée  d’un  canal  qui  s’étend  de  der¬ 
rière  en  devant  ,  &  poite  le  nom  de  marche  orbitaire : 
l’ouverture  du  conduit  lacrymal  :  le  trou  interne  ,  qui 
eft  quelquefois  double  :  le  trou  optique  &  deux  fentes 
orbitaires  ,  dont  une  eft  fupérieure  ,  Sc  l’autte  infé- 

La  cavité  de  l’orbite  eft  fort  profonde  ,  parce  qu’ou¬ 
tre  le  globe  de  l’œil  &  les  mufcles  qui  le  font  mouvoir, 
il  y  a  beaucoup  de  graille  fur  laquelle  il  eft  appuie  :  l’or- 


bite  eft  allongée  à  fa  partie  antérieure ,  &  s’étend  trani- 
verfalement.  î>'es  bords  font  forts ,  &  les  os  par  lefquels 
ils  font  formés ,  font  en  cet  endroit  d’une  fubftance  dure 
Si  compacte  ,  &  défendent  mieux  par  ce  moïen  l’oeil  des 
corps  étrangers. 

ORDINAIRES.  Nom  qui  fe  donne  aux  évacuations 
périodiques  du  fexe  ,  à  caufe  qu’elles  reviennent  habi¬ 
tuellement  &  d’ordre  tous  les  mois.  Voyez  menjlruel. 

OREILLE.  Organe  de  fouie  :  il  y  en  a  deux  ,  une 
de  chaque  côté  de  la  tête.  Les  Anatomiftes  divifent  l’o¬ 
reille  en  interne  Si  en  externe.  Pat  l’oreille  externe,  ils 
entendent  tout  ce  qui  eft  hors  du  fond  du  trou  auditif 
externe  de  l’os  des  tempes  :  par  l’oreille  interne  ,  ils 
comprennent  tout  ce  qui  eft  renfermé  dans  la  cavité  de 
cet  os  ,  &  ce  qui  y  a  quelque  rapport:  L’externe  eft 
pouf  la  plus  grande  partie  formée  d’un  cartilage  très- 
ample  &  très-laçonné  ,  qui  eft  comme  la  bafe  de  toutes 
les  autres  parties  dont  l’cteille  externe  eft  compofée. 
L’interne  eft  principalement  faite  de  différentes  pièces 
ofTeufes  ,  fabriquées  en  partie  dans  l’épaifTeur  de  l’os  des 
tempes  ,  &  fur-tout  dans  celle  de  fon  apophyfe  pierreu- 
fe  ,  en  partie  dans  une  cavité  particulière  de  cet  os  ,  où 
elles  font  contenues  féparément. 

L’oreille  externe  a  en  quelque  façon  la  figure  d’une 
coquille ,  dont  la  grolfe  extrémité  feroit  tournée  en  haut, 
la  petite  en  bas  ,  la  convexité  du  côté  de  la  tête ,  &  la 
cavité  en  dehors ,  &  un  peu  en  devant.  On  y  diftingue 
deux  portions  principales  ,  une  grande  &  ferme  ,  qui  eft 
la  fupérieure  ,  une  petite  Si  molle  que  l’on  nomme  lobe 
ou  lobule.  La  face  antérieure  eft  divifée  en  éminences 
&  en  cavités  :  on  y  compte  quatre  éminences  :  l’hélix, 
l’anthélix  ,  le  tragus  &  l’antitragus.  On  y  compte  aufïï 
quatre  cavités  :  favoir ,  le  creux  du  grand  pli  ,  appelle 
hélix ,  la  follette  de  l’extrémité  fupérieure  de  l’anthe- 
lix,  la  conque  &  le  conduit  auditif,  qui  eft  au  bas 
de  la  conque.  La  face  poftérieure  ne  préfente  qu’une 
éminence  confidérable  ,  qui  eft  une  partie  de  la  con¬ 
vexité  de  la  conque  ,  Pautre  partie  eft  cachée  par  l’at- 


5.88  O  R  Ë 

tache  empêche  aulïi  de  voir  le  creux  de  la  crête  qui  di- 

vife  le  fond  de  la  conque  en  fupérieur  &  en  inférieur. 

Prefque  toute  l’oreille  externe  eft  formée  d’un  carti¬ 
lage  particulier  qui  n’eft  revêtu  que  de  la  peau  fortifiée 
de  quelques  fibres  ligamenteufes ,  mufculeufes  ,  &  tra- 
verfée  de  vailîeaux  fanguins  &  de  glandes  febacées  & 
eérnmineufes  Ce  cartilage  ne  fe  trouve  point  dans  le 
lobe  ,  mais  il  forme  tout  le  rcfte  de  l’oreille  externe, 
laquelle  eft  fixée  à  l’os  des  tempes,  au  moïen  de  liga- 
mens  particuliers  ,  fitués  fur  le  devant  &  en  arriéré  de 
cette  partie  cartilagineufe. 

L’oreille  internée  eft  beaucoup  plus  compliquée  que 
l’oreille  externe.  Il  faut  couper  l’os  temporal  en  diite. 
rentes  feâions  pour  l’examiner.  On  y  remarque  la  mem¬ 
brane  du  tambour  ,  autrement  dit  timpan.  Le  périofte 
de  la  calife  ,  celui  des  olfelets ,  du  labyrinthe,  &  de 
toutes  fes  cavités  :  la  membrane  maftoïdienne  interne , 
les  mufclès  des  olfelets  ,  &  les  parties  qui  achèvent  la 
trompe  d’Euftache  ,  la  caillé  du  tambour  ,  &  toutes  fes 
cavités.  Il  faut  voir  les  unes  Se  les  autres  de  ces  parties, 
chacune  à  leur  article  particulier. 

Tout  le  monde  conn  ut  les  ufages  de  l’oreille.  C'eft- 
celui  de  tous  les  organes  dont  il  eft  le  plus  difficile  de 
démêler  le  méchanifme  quoi  qu’il  foit  facile  d’én  démon¬ 
trer  commodément  les  parties  compolantes  :  elle  eft  l’or¬ 
gane  de  l’ouie.  L’oreille  externe  ramafle  les  taxons  fo- 
nores ,  les  retient' &  les  modifie  dans  fes  différehs  re¬ 
plis  ,  les  rranl'met  en  fuite  au  canal  auditif,  qui  les  rend 
à  fàh  tour  à  l’oreille  interne  ,  dans  laquelle  ils  font 
mille  circuits  qui  les  modifient  encore.  La  fenfation  qui 
réfulte  de  l’impreffion  de  ces  raïons'  fonores  fur  les  dif¬ 
férentes  parties  de  l’orgaue  s’appelle  l 'ouïe ,  du  vieux 
mot  françois  ouïr ,  qui  fignifie  la  même  chofe  qu’entin-  - 
dre  plus  ufité. 

OREILLETTES  DU  CCEUR.  Sacs  mufculeux,  fi¬ 
tués  au  nombre  de  deux  à  la  bafe  du  cœur,  l’un  en  de¬ 
vant  ,  l’autre  en  arriéré,  au-deffus  des  ventricules.  Une 
cloifon  mitoïenne  interne ,  &  des  fibres  communes  ï 
l’extérieur 


O  R  E  2.89 

^extérieur-  les  unifient  à-peu-près  comme  les  ventricules. 
Ces  cavités  font  très-inégales  en  dedans;  elles  font  plus 
unies  en  dehors  ,  ,&  terminées  par  un  bord  étroit  ,  au¬ 
quel  on  remarque  une  .dentelure  qui  répréfente  la  crête 
d’ûne  poule  à  pu  une  efipeçe  d’oreille  de  chien.;Un  célé¬ 
bré  AnatomiftedeLeïde  voulut  autrefois  donner  le  nom 
particulier  d’oreillette  à  cette  partie  ,  &  conferver  le 
nom  de  fac  à  là  cavité.  Les  oreillettes  s!abouchent  avec 
les  ventricules ,  &  leur,  embouchure  eft  tendineufe  com¬ 
me  celle  des  ventricules.^ 

L’oreillette  droite  a  plus  de  capacité  que  l’oreillette  gau* 
che  ;  elle  s’ouvre  dans  le  ventricule  du  même  côté  ,  Si 
lui  tranfmet  le  fang  qu’elle  reçoit  de  la  veine  cave,  ha 
dentelure  lé  termine  obliquement  par  une  forte  depointé 
moufle,  jqui  reflemble  à  un  petit  allongement  particu¬ 
lier  du  grand, fac,  &  qui  eft  tournée  vers  le  milieu  de 
la  bafe  du  cœur.  La  furface  interne  de  cette  même  oreil¬ 
lette  ,  eft  toute  inégale  &  traverfée  de  lignes  faiilantes  . 
charnues ,  fort  nombreufes  ,  qui  en  traverfent  les  pa¬ 
rois  ,  &  qui  communiquent  entre  elles  par  .d’autres  plus 
petites  colomnes  difpofées,  très-obliquement  dans  .leurs 
intervalles.  Les  premier.es  de  ces  lignes  font  comme  des 
trous  ,  t&  les  autres  comme  de  petites  branches.pofées  à 
contre  fens  les  unes  des  autres. 

L’oreillette  gauche  femble  un  tronc  commun  des  qua¬ 
tre  veines  pulmonaires  :  elle  eft  mufculeufe  ,  médiocre¬ 
ment  épaifi'e  &  moins  confidérable  que  la  droite  ;  elle 
Û  comme  lâ.  précédente  ,  un  prolongement ,  dont  la 
conformation  différé  toutefois  de  celle  de  l’oreillette 
mêmei  Extérieurement  ,  elle  eft  comme  un.  petit  fae 
longuet ,  courbé  &  recourbé  par  fa  largeur  ,  &  dentelé 
par  le  contour  entier  de  ies  bords.  Intérieurement elle 
reflemble  à  l’intérieur  de  l’oreillette  droite. 

OREILLONS.  Tumeurs  des  parotides.  On  les  ap¬ 
pelle,  de  ce  nom  ,  parce  que  les  glandes  parotides  qui 
font  leur.: liège ,  font  fituées  derrière  les  oreille;.  Ils  fe 
.traitent  comme  les  différentes  tumeurs  qui  viennent 
dans  les  différentes  parties  du  corps,  fuîvant  leur  catac- 

D.  de  CH.  Tome  II.  T 


aoô  O  R  T 

tèrc  propre.  Voyez  Bubon,  Phlegmon,  Tumeur  >  Ab f- 

ORGANE.  Ce  mot  lignifie  la  même  chofe  qu’inftrii- 
ment  :  il  convient  en  général  à  toute  partie  capable  de 
quelque  fonéiion  }  foit  -que  cette  partie  foit  plus  com- 
pofée  ,  foit  qu’elle  le  foit  moins.  Par  exemple  ;  l’organe 
de  la  vue  ,  les  organes  de  la  relpiratioh ,  &c. 

ORGELET  .Voyez  Crite. 

ORGUEILLEUX.  Voyez  Crite. 

ORIFICE.  Ouverture  qui  conduit  dans  la  cavité  de 
quelque  organe. 

ORTEIL.  Nom  que  l’on  donne  à  chacun  des  doigts 
du  pied.  Leur  nombre  eft  de  cinq  à  chaque  pied  :  on 
les  divife  ,  comme  les  doigts  de  la  main  ,  en  phalanges  : 
chacun  en  a  trois,  excepté  le  pouce  oü  gros  orteil  , 
qui  n’en  a  que  deux  ,  Sc  qui  diffère  en  cela  du  pouce 
de  la  main  qui  en  a  trois.  11  eft  vrai  en  récompenfe  que 
le  métatarfe  a  cinq  os  ,  au  lieu  que  le  métacarpe  n’eu 
a  que  quatre  ,  parce  que  la-  première  phalange  du  pouce 
de  la  main  eft  formée  par  la  cinquième/ 

On  donne  au  pouce  le  nom  de  gros  orteil ,  parce  que 
fon  volume  a  beaucoup  plus  d’étendue  que  celui  des 
autres  orteils.  Sa  première  phalange  eft  fort  grolîé,  & 
relfemble  à  la  fécondé  du  pouce  de  la  main.  Sa  bafe 
eft  portée  fur  le  premier  os  du  métatarfe ,  eft  fort  cave, 
&  fa  tête  qui  porte  la  fécondé  phalange,  eft  en  forme 
de  poulie  &  très-large. 

La  fécondé  phalange  qui  eft  aufli  la  derniere',  eft 
applatie  comme  à  la-  main  ,  mais  beaucoup  plus  grolTe. 
Sa  furface  qui  regarde  vêts  la  terre  eft  garnie  d’un  re* 
bord  qui  repréfente  Un  fer  à  cheval. 

Les  quatre  autres  orteils  font  très-petits  relativement 
au  pouce.  Les  premières  phalanges  font  arrondies ,  me¬ 
nues  &  étranglées  dans  leur  milieu  :  elles  font  portées 
fur  les  os  du  métatarfe,  & foutiennent  les  fécondés pha-, 
langes.  Les  fécondés  &  les  troifiemes  font  très-courtes, 
&  faites  à  peu  près  comme  celles  des  doigts  de  la  main. 
On  trouve  fouvent  les  deux  dernières  phalanges  ankilo* 


fées  dans  les  deux  derniers  orteils ,  ce  qui  paroît  venir , 
fuivant  la  remarque  de  M.  infloW  ,  de  la  comprellion 
que  les  chauffurcs  font  fur  ces  parties ,  &  de  i’inaâion 
dans  laquelle  elles  les  retiennent.  Voyez  Phala  ges. 

OS.  C’eft  la  partie  du  corps  la  plusfolide,  &  celle 
qui  fert  de  bafe  à  toutes  les  autres.  La  blancheur  eit  la 
couleur  naturelle  des  os  ;  mais  il  y  en  a  fur  qui  cette 
couleur  eft  moins  marquée.  Tels  font  ceux  qui  lonc 
fort  fpongieux  ,  qui  font  couverts  d’une  lame  oifeufe , 
fort  mince,  &  qui  ont  beaucoup  de  vaiil'eaux  fanguins, 
comme  les  côtes  &  les  extrémités  des  grands  os  ,  qui 
font  d’un  blanc  obfcur  ,  tirant  un  peu  fur  le  rouge  ,  au 
lieu  que  ceux  dont  la  liruélure  eit  plus  ferrée ,  comme 
le  corps  des  os  de  la  cuilTe  ou  du  bras  ,  ont  plus  de  blan- 

On  voit  tranfuder  une  forte  d’huile  des  os  qu’on  a 
féparés  du  cadavre.  La  membrane  qui  entoure  la  moelle 
fert  comme  de  périofte  aux  os  intérieurement  :  elle  eft 
adhérente  à  ceux-ci  :  1°.  par  de.  petits  vailîeaux  ,  2.°. 
par  les  petits  prolongemens  qu’elle  envoie -dans  les  po¬ 
res  o fieux  :  le  fuc  moelleux  coule  dans  la  fubftance  de. 
l’os  par  ces  prolongemens  ,  &  fe  manifefte  au  dehors. 
Clopton  Havers  a  remarqué  de  petits  conduits  qui  por- 
toient  l’huile  moelleufe  dans  les  jointures  ;  ce  qui  doit 
faciliter  lé  mouvement  des  os.  Les  os  font  plus  ,  nom. 
breux  dans  les  jeunes  gens  que  dans  les  vieillards. 

Les  extrémités  des  os  font  plus  greffes  &  plus:  éten¬ 
dues  que;  le  corps  de  l’os.  Nous  allons  en  donner  la  rai-, 
fbn  :  cette  étendue  a  plufîeurs  avantages  tant.  p.ar  rap¬ 
port  à  la  fermeté  des  os  mêmes  ,  que  par  rapport  aux 
mouvemens  que  ces  os  doivent  exécuter.  Car,  par  rap¬ 
port  aux  os  ,  cette  étendue  affermit  leur  affiette  les  uns 
par  rapport  aux/ autres  ,  &  prévient  pat  confé.quent  les 
dangers  de  digocation  :  elle  donne  de  la  grandeur  à 
l’arc  du  cercle  qu’ils  peuvent  décrire  dans  leurs  mouve* 
mens  ,  ^augmente  la  bafe  par  laquelle  peut  paffer  la 
ligne  de  direction  ,  par  rapport  aux  mouvemens  des  os; 
ces  tptes  plus,  larges  éloignent  l’infertion  des  mufcles  , 
du  centre  de  mouvement ,  &  par  conféquent  donnent 


os 

plus  d’efficacité  à  leurs  efforts.  Si  la' partie  m'oïenne  de 
l’oseft  moins  vafte ,  ce  qui  auroit  beaucoup  nui  aux 
agrémens  du  corps  ,  elle  eft  en  récompenfe  bien  plus 
folide.  En  effet  j  c’ eft  vers  cette  partie  de  l’os  que  fe 
concentre  tout  l’effort  de  l’aclion  des  parties  fupérieu- 
res,  &  de  la  réaélion  des  parties  inférieures.  Il  faut 
remarquer  ici  que  les  cavités  des  os  longs.  ,  indépen¬ 
damment  des  ;  ufages  de  la  moelle  qu’ils  contiennent , 
fervent  auffi  à  rendre  l’os  moins  fragile  ,  en  rendant  le 
lévier  qui  fe  forme  néceffairement  pour  caffer  l’os  moins 
fort car  cette  cavité  éloigne  néceffairement  la  force 
du' point  d’appui.  .  U; 

La  nutrition  des  os  fe  fait  de  la  maniéré  fuivante  : 
les  vaiffeaux  fanguins  entrent  dans  la  fubftance  des  os 
.pour  les  nourrir.  On  peut  füivre  certains  rameaux  dans 
les  parties  les  plus  dures  ;  ils  fe  gliffent  entie-les  la¬ 
mes  offeufes.  Les  veines  n’accompagnent  pas  les  artères, 
comme  dans  les  autres  parties  du  corps  s  elles,  fuivent 
d’autres  routes  pour  rapporter  le  fang  :  .  cés  vaiffeaux 
fervent  à  nourrir  les  os.  On  a  prétendu  que  les  os  ne 
fe  nourriffent  que  par  le  fuc  plâtreux  que  ceS  artères 
dépofent  dans  les  cellules  qui  font  entre  les  lames'  of¬ 
feufes  ;  ce  fuc  preffé  continuellement  par  les  artères , 
I».  étend  les  libres  offeufes  ,  &  par  conféquent  allonge 
les  os  ,  &  leur  donne  de  l’épaiffeur  ;  2°.  par  lapreffion 
des  fibres  &  par  le  battement  des  artères  ,  la  partie 
liquide  du.  fuc  plâtreux  fe  diffipe  ,  ’&  le  refte  fe  durcit: 
ainfi  les  os  doivent  par-là  devenir  plus  durs  ;  fi  cetté 
matière  venoit  à  fe  diffoudre,  &  que  le  fang  gonflât  fi 
fort  les  vaiffeaux  qu’il  s’épanchât  dans  les  cellules,  les 
osparoîtroient  rougeâtres  pour  ainfi  dire  ,  char- 

Un  Académicien  a  démontré  que  les  fibres  du  pé- 
riofte  ( membrane  qui  couvre  les  os)  s’implantent  entre 
les'  fibres  offeufes ,  &  devenant  offeufes  elles -mêmes, 
elles  produifent  de  nouvelles  couches  d’os  ,  fuivant  le 
méchanifme  par  lequel  les  lames  de  l’écorce  des  arbres 
fervent  à  la  nourriture  du  bois  des  arbres  en  devenant 
elles-mêmes  ligneufes.  Comme  ces  couches  font  formées 


Sans  les  arbres  par  le  fecours  de  la  fève ,  de  même  les 
couches  du  périofte  fe forment  &  fe  renouvellent  comme 
toutes  les  autres  parties  du  corps  humain  ,  par  le  moïen 
.  de.  la  circulation.  Il  a  poulie  fes  expériences  plus  loin, 
&  a  démontré  la  formation  fuc.ceffive  de  ces  lames  en 
nourriflant  les  animaux  de  garance  ;  cette  plante  a  la 
propriété  de  teindre  les  os  en  rouge.  -Par  ce  moyen  , 
la  lame  qui  avoit  été  formée  dans  l’efpace  de  tems  -, 
pendant  lequel  l’animal  avoit  été  nourri  de  garance., 
étoit  abfolument  rouge  ,  &  celle  qui  s’étoit  formée  dans 
le  tems  où.  l’on  avoit  interrompu  l’ufage  de  cette  raci¬ 
ne  ,  avoit  la  couleur  naturelle  des  os. 

Un  Auteur  ne  croit  pas  ces  raifons  fuflifantes  pour 
nous  conduire  à  nier  Texiftenee  d’un  fuc  plâtreux  qui 
réellement  fe  trouve  dans  les  os  ,  &  qu’on  démontre 
fur-tout  dans  la  formation  des  calus  ,  &  dans  certaines 
elpéces  d’exoftofes;  car,  quoique  cet  Académicien  ,  & 
même  avant  lui  Antoine  de  Heyde  nous  ait  démontré 
la  part  qu’a  le  périofte  dans  la  formation  des  calus  , 
cependant  on  y  découvre  toujours  un  fuc  plâtreux  qui ,  à 
la  vérité  ,  ne  forme  pas  des  parties  organifëes  -,  mais 
qui  fuffit  pour  réunir  &  pour  foudér  les  parties  féparées. 

-  Quoiqu’il  en  foit ,  ce  fuc  plâtreux.n’auroit-il  pas  l’air 
de  lyftême  ?  &  ne  pourroit-on  pas  dire-que  les  os  ont 
la  même  nourriture  que  les  autres  parties!  La  lym¬ 
phe  nourricière  en  s’épaiffillant  dans  l'intérieur  des  os  , 
ne  pourroit-elle  pas  les  nourrir  ,  &  produire  leur  accroif- 
fertient!  ' 

,  Os  de  la  langue.  L’on  donne  ce  nom  à  l’os  hyoïde. 
,V  oyez^ Hyoïde. 

Os  planum.  Les  Anciens  régardoient  comme  un  os 
féparé  cette,  portion  de  l’ethmoïde  qui  fait  la  paroi  in¬ 
terne  de  l’orbite  ,  &  lui  avoient  en  conféquence  donné 
le  nom  particulier  dont  il  eft  queftion  s  mais  les  An a- 
tomiftes  Modernes  ont  vu  que  les  os  planum  de  chaque 
côté  .ne  font,  que  les  parties  latérales  de  l’os  ethmoïde  , 
lefquelles  font  applati.es  ,  minces  &  quarrées.  Ellescon- 
tïib.uent  fouvent  à  former  les  trous  .orbitaires  internes  t 


1 94  O  S  S 

au  refte,  l’os  plnnum  s’articule  avec  l’os  iinguis  de  chaque 
côté.  Voyez  Ethmoide. 

OSEPriEOCELE.  Hernie  complettc ,  qui  confite 
en  ce  que  l’inteftin  feul ,  ou  avec  l’épiploon  defcend 
jufques  dans  le  lcr  >tum. -Voyez  Hernie. 

OSSELETS.  Petits  os  qui  le  rencontrent  dans  la  ca¬ 
vité  de  l’oreille  interne.  On  en  compte  quatre  :  fçavoir, 
le  marteau  ,  l'enclume  ,  l’étrier,  &  l’os  lenticulaire. 
Ils  font  articulés  les  uns  avec  les  autres  de  la  façon  fui- 
vante:  le  marteau  depuis  la  pointe  de  fon  manche  juf- 
qu’à l’endroit  où  il  fe  recourbe,  ell  attaché  le  long  de 
la  haembrane  du  tambour  ,  à  peu  près  depuis  fon  centre, 
jufqu’à  fa  circonférence,  &  iïtue  de  maniéré  qu’il  'paroît 
un  demi  diamètre  de  fon  cercle.  Cet  oilelet  fe  recour¬ 
bant  enfuire  ,  fe  termine  fous  un  rebord  que  fait  l’os 
qui  forme  la  cavité  du  tambour ,  &  par  le  côté  de  fà 
tête,  qui  a  deux  petites  éminences  Si  une  cavité,  il  fe 
joint  à  la  partie  la  plus  éminente  du  corps  de  l’enclume, 
de  forte  que  les  deux  éminences  de  la  tête  du  marteau 
entrent  dans  la  double  cavité  qui  eft  au  fommet  du 
corps  de  l'enclume  ;  &  l’éminence  de  l’enclume,  qui fé- 
.paré  la  double  cavité  ,  entre  dans  la  cavité  que  for¬ 
ment  les  deux  petites  éminences  de  la  tête  du  marteau.- 
La  plus  courte  &  la  plus  groflè  apôphyfe  de  l’enclume 
eft  reçue  dans  une  petite  cavité  qui  eft  au  derrière  de 
la  caillé  du  tambour  ,  à  la-partie  fupérieure ,  &  y  eft  atta¬ 
chée  par  une  membrane  très-déliée.-  L’autre  apôphyfe 
de  l’enclume  eft  jointe  à  la  pointe  de  l’étrier ,  par  le 
moyen  de  l’ofTelet  lenticulaire  ,  qui  entre  d’un  côté  , 
dans  fa  cavité  qui  fe  trouve  à  la  pointe  de  l’étrier,  8c 
de  l’autre  côté  ,  dans  celle  qui  eft  à  l’extrémité  de  cette 
apôphyfe ,  &  eft  attaché  à  ces  deux  cavités.  La  bafe  de 
l’étrier ,  qui  eft  un  peu  convexe  à  fa  partie  extérieure 
eft  appuyée  fur  la  fenêtre  ovale,  qu’elle  bouche  parle 
moyen  d’une  membrane.  Tous  ces  ofTelets  font  revêtus 
du  périofte  ,  &  parfumés  comme  lui  de  vaiffeaux  fan- 
guins. 

.  11  faut  remarquer  -au  refte  s  que  ces  oflelets,  de 


O  S  T  Ü9Î 

même  que  le  limaçon  &  les  canaux  demi  circulaires  font 
dans  les  enfans  prefque  auffi  grands  que  dans  les  adultes  ; 
&  qu’ils  y  ont  auffi  la  même  dureté,  tandis  que  les  au¬ 
tres  os  de  là  machine  font  entièrement  imparfaits  dans 
le  premier  âge. 

OSSEMENS.  Amas  confus  d’os  décharnés ,  &  pré¬ 
parés  pour  faire  un  fquelette. 

OSSEUX.  Qui  tient  de  la  nature  des  os  ,  qui  en  a 
la  couleur  &  la  confiltance. 

OSSIFICATION.  Aélion  par  laquelle  les  parties  du 
corps,  &  principalement  les  os  deviennent  os.  Les  Au¬ 
teurs  ne  font  nullement  d’accord  fur  la  maniéré  dont 
les  os  acquiérent  la  folidité  qu’ils  ont  depuis  l’inftantde 
la  conception  jufqu’au  temps  le  plus  reculé  de  la  vie.  Les 
Anciens  prétendoient  l’expliquer  au  moyen  d’une  faculté 
formatrice.  M.  du  Hamel,  célèbre  Académicien  prétend 
que  les  os  fe  forment  par  l’application  fucceffive  des 
lames  du  périoile  les  unes  fur  les  autres,  d’où réfultent 
les  différentes  tables  qui  compofent  la  fubftance  com¬ 
pare  des  os.  M.  Haller  de  nos  joursUrejette  cette  opinion 
&  croit  qu’en  admettant  un  fuc  offeux-  originaire,  le 
battement  des  artères  dans  cette  fubftance  ,  fuffit  pour 
le  condenfer  &  le  rendre  compacte  au  degré  où  l’on 
voit  les  os.  L’offification  commence  par  le  centre  dans 
les  os  longs ,  8c  s’étend  de  plus  en  plus  à  mefure  que 
le  cœur  acquiert  plus  de  force  avec  l’âge.  En  général  il 
eft  très-difficile  ,  pour  ne  pas  dire  impoffible  d’arracher 
de  pareils  fecrets  à  la  nature.  Cependant  s’il  faut  adhé¬ 
rer  à  quelque  fentiment ,  celui  de  M.  Haller  paraît  le 
plus  vraifemblable. 

OSSIFIE’.  Quia  atteint  la  confiftance  d’un  os,  qui 
eft  devenu  os. 

OSSIFIER  (s’).  Se  dit  des  parties  molles  qui  con¬ 
trarient  une  dureté  offéufe.  Telles  font  là- plupart  des 
parties  dans  la  décrépitude. 

OSTEOCOPE.  Douleur  aigue  &  profonde  ,  avec  un 
fentiment  de  laffitude ,  dans  laquelle  les  mufcles  qui 
font  les  plus  près  des  os  ,  les  tendons  &  le  période 
même  fouffrent  fi  confidérablement ,  qu’il fernble  qu’o-n 


$9$  O  y  A 

a  les  parties  dolentes  brifées.  C’eft  une  maladie  afe 
commune  dans  lirgrofle  vérole  ,  &  le  fcorb  ut  invétéré,. 
Elle  Te  guérit  en  levant  la  caufe  qui;la‘ produite  dsVjô.V 

OSTEOLOGIE.  Eartie.de  l’Anatomie  qui  traite  des 
os.  Le  fquelet  fait  l’objet  de  l’Oftéologie.  On  la  divifo 
en  Oftéologie  lèche  5c  en  Oftéo.logie  fraîche.  Dans  la 
première  on  examine  les  os  tels  qu’ils  font  dans  le  (que, 
let- fée.  Dans  la  fécondé  013  obferve  la  couleur les  liai- 
fons  naturelles  des  os  entre  eux  i  les  cartilages ,  les  lu 
gamens  le  période,,  la  moelle  -,  la  fyuoviç  5c  les  glandes 
fynovialés ,  5cc.- Voyez  Squelet.  rpesK 

OTALGIE.  Douleur  d’oreille  ,-  particulièrement  celle 
qui  fe  fait  fentir  dans  le  fond  -du  méat  auditif. 

OTALGIQUE.  Remede  propre  aux  maladies 'de- 
l’oreille,  -, 

OTENCHYTE.  Efpèce  de  ■  feringuc  ,  avec  laquelle 
ou  fait  des  injections  dans  le  fond  de  l’oreille-.. 

Il  feprend  auffi  pour  la  matière  mêmede  ces  injections. 

OVAIRES  ou  TESTICULES  des  femmes.  Ce  font  . 
deux  corps  blanchâtres  un  peu  ovales  5c  applatis ,  ficués: 
un  de  chaque  côté  de  la.  matrice. 

Leur  grandeur  varie  füivant  les  âges ,  5c  eft  plus.con-, 
fidérable  chez,  les  jeunes  filles ,  que  dans  les  perfônnes 
d’un  âge  avancé.  Pour  l’ordinaire  cependant.  elle:sn’ix- 
cède  pas  celle  d’un  petit  œuf  de  pigeon.  Ils  font  cou4 
verts  de  deux  membranes.  L’externe  eft  fournie  par  lé 
péritoine,  §c  l’interne  reffemble  affez  par  fa  foliditéà 
la- membrane  propre  du  tefticule  de, l’homme.  Ces  mem¬ 
branes  forment  des  rides  .dans  Içs  p.erfonnes.. qui  font, 
âgées ,  5c  furtout  dans  celles  qui  ont  .eu  de&  enfans  ,  au 
lieu  qu’elles  font  liiles  &  polies,  dans  les  jeunes,  filles. 

Le  tifiu  des  ovaires  eft  formé  de  deux  fortes  de  fubL 
tances ,  dont  l’une  eft  une  forte  de  cill'n fpongieux  , 
l’autre  un  amas  de  petites  véficules  fort  claires  -  aux¬ 
quelles  ôn  a  donné  le  nom  à'  oet/fs qui  font  enchalfées 
dans  le  tifiu  fpongieux.  Il  ne  faut  pas  confondre  ces  pe-j- 
tites.  véficules.  avec  d’atrtres.à  peu  près  fembkbles'qui 
fe  trouvent  allez  fouvent  dans,  le- même  lieu  ,  Sc  qui  font 
4es  hydatides ,  iefquelles donnent. quelques,  fois.naiflânce 


O  U  I  a?7 

a  une  hydropifie  particulière.  Loifqii’oh  fait  cuire  un. 
•ovaire  les  petits  œufs  fe  ciurcillent  comme  le  blanc  des 
œufs  des  volatiles  ,  &  ont  la  même  couleur  ,  &  le. même 
goût  ;  au  lieu  que  leshydatides  ne  fe  durcilTentpas. 

Les  œufs  différent  en  grolTeur  ,  même  dans  le  même 
ovaire.  Les  plus  gros'ne  le  font  ordinairement  pas  plus 
qu’un  pois  Ils  font  plus  petits  dans  les  jeunes  animaux 
que  dans  ceux  qui  font  âgés  ,  &  on  les  trouve  dans 
tous.  Leur  nombre  eft  indéterminé.  On  en  trouve  quel¬ 
quefois  une  vingtaine  dans  chaque  ovaire  :  ils  font  logés 
chàcun  dans  une  petite  cellule,  à  laquelle  fe  termine 
un  grand  nombre  de  ramifications  dé  veines  ou  d’ar- 

Les  ovaires  font  placés  dans  le  repli  poftérieur  des 
ligamens  larges  ,  &  comme  fufpendüs  aux  vaifl'eaux  fpèr- 
matiques.  Ils  font  attachés  à  la  matrice  par  les  ligamens 
larges,  &  par  un  autre  ligament  très-fort  quin’eftpas 
creux  ,  comme  les  anciens  Anatomiftes  le  croyoient,  & 
auquel  ils  avoiérit  donné  par  cette  raifon  le  nom  de  ca¬ 
nal  déférent.  Ils  y  font  aufli  attachés ,  &  y  communiquent 
par  le  moyen  des  trompes  de  Fallope. 

OVALAIRE  ou  OVALE.  Nom  que  l’on  donne  à 
un  trou  du  baflin,  dont  la  figure  eftà  peu-prés  ovale.  Il 
eft  formé  par  les  os  ifchium  &  pubis. 

OVIDUCS.  M.  Duverney  donne  ce  nom  aux  trom¬ 
pes  de  Fallope  ,  parce  que  dans  le  fyftême  des  Ovariftes 
ces  tuyaux  conduifent  l’œuf  fécondé  de  l’Qvaire  dans  la 
matrice. 

OUÏE.  Sens  par  le  moyen  duquel  nous  percevons  les 
fons.  Ce  doit  être  le  plus  cher  i  l’homme  :  c’eft  lui- 
qui  eft  l’amè  dé  lâ  fciciété. 

M.  de  Buffon  penfe  que  l’impreffion  immédiate;  du  fôri 
fe  fait  fur  la  petite  lame  membraneufe  ,  qui  rapide  la 
rampe  olfeufe-,  qui  divife  le  limaçon,  en  deux  loges  dif¬ 
férentes.  Car,  dit  il,  c’eft  déroutes  les  parties  de  l’o¬ 
reille  la  plus  vibratile  &  fufceptible  d’irritation.  Cette 
membrane  /ajoute-t-il ,  dans  l’état  naturel  ,  jouit. d’un 
fentiment  exquis-  Mais ,  fi- par  quelque  accident  elle 
durcit,  s’offide, elle  perdra,  toute  fon  acliot.  n’étant  plus 


198  0  U  V 

vibratile  ,  &  la  ladite  furviendra.  Or  ,  comme  elle  fe 
durcit  facilement  chez  les  vieillards  ,  il  explique  pour¬ 
quoi  il  y  en  a  qui  font  attaqués  de  cette  infirmité.  M. 
de  Buffon  nous  patoît  avoir  le  mieux  connu  le  principal 
organe  de  l’ouie. 

Le  fon  eft  propagé  &  fe  répand  comme  d’un  centre  à 
la  circonférence  d’un  cercle  ;  les  vibrations  employeur 
un  certain  temps  à  fe  communiquer  de  proche  en  pro¬ 
che  à  l’air  éloigné  du  corps  fonore  ,.  comme  l’air  eft 
élaftique  &  poreux  ,  celui  qui  environne  le  corps  fo¬ 
nore  cède  à  la  preffion  de  ce  corps  ;  cet  air  s’élargit  à 
fon  tour,  &  il  rend  à  la  couche  voifine  l’impreffion  de  la 
compreflïon  qu’il  a  reçue,  celui-ci  à  fon  tour  refferré,puis 
élargi  ,  en  fait  autant  à  la  couche  fuivante  ,  &  cette 
fuite  de  preftions  &  d’élargiflemens  demande  un  temps. 
Voilà  pourquoi  le  bruit  d’un  coup  de  fufil  vient  à  l’o¬ 
reille  long-temps  après  que  les  yeux  ont  apperçu  le 
feu  lorfqu’on  le  voit  tirer  de  loin. 

OURAQUE.  C’eft  un  petit  cordon  blanc  qui  partde 
la  velEe  dans  le  foetus  &  va  entre  les  deux  artères  ilia¬ 
ques  fe  perdre  dans  le  cordon  ombilical.  On  ne  fait  quel 
ufage  lui  attribuer.  On  le  trouve  alfez  conftamment 
bouché  dans  le  fœtus  humain,  tandis  que  dans  le  fœtus 
des  brutes  c’eft  évidemment  un  canal ,  qui  fert  à  vuider 
la  velfie  dans  la  membrane  allantoïde.  Peyer,  &  quel¬ 
ques  autres  Anatomiftes  ,  foutiennent  cependant  qu’il 
eft  néceflaire  quel’Ouraque  foit  un  canal  dans  le  fœtus. 
Mais  quoiqu’il  en  foit ,  il  fe  bouche  très-promptement 
après  la  nailfance  ,  &  dans  l’homme  il  eft  impoffible  d’y 
découvrir  la  moindre  trace  d’une  cavité. 

OUVERTURE  COMMUNE  DU  CERVEAU. 
M.  Winflow  donne  le  nom  d’ouverture  commune  an¬ 
térieure  à  la  vulve  du  cerveau  ,  &  celui  d’ouverture  com¬ 
mune  poftérieure  à  l’anus  du  même  organe.  Ces  ex- 
preffions  ne  font  pas  plus  claires  &  ne  fervent  qu’à  mul¬ 
tiplier  les  mots.  Voyez  Anus  &  Fiilve. 

Ouverture  d’un  Cadavre.  Plufieurs  raifons  obligent 
d’ouvrir  un  corps  après  la  mort.  Ou  l’on  veut  découvrir 
la  çaufe  de  la  mort,  ou  l’on  délire  connaître  les  effets 


O  U  V  199 

d’une  maladie ,  ou  pour  cent  autre  caufes  &  motifs  on 
engage  le  Chirurgien  à  en  faire  l’ouverture.  Il  doit  donc 
être  inftruit  de  la  manière  de  la  pratiquer.  Le  temps 
déterminé  pour  faire  une  ouverture  de  cadavre  eft  or¬ 
dinairement  vingt-quatre  heures  après  la  mort.  Les  Or¬ 
donnances  le  portent  ainfi  ,  &  on  ne  doit  point  l’en¬ 
treprendre  que  le  vingt-quatre  heures  ne  foient  accom¬ 
plies  ,  quoiqu’on  eut  des  lignes  certains  de  la  mort. 
C’ eft  pour  éviter  les  reproches  du  public  qui  accuferoit 
le  Chirurgien  de  trop  de  précipitation. 

Les  inftrumens  néceilaires  pour  cette  opération  font-, 
une  fcie  ,  des  fcalpels  de  plufieurs  grandeurs ,  des  ci  féaux, 
des  élévatoires ,  des  aiguilles,  du  cordonnet, des  épon¬ 
ge?  ,  quelques  paquets  d’étoupes,  &  enfin  un  marteau, 
&  d’autres  inftrumens  dont  on  croit  devoir  avoir  befoin  : 
on  les  arrange  fur  un  ballin  ou  fur  une  table  à  part  , 
&  on  en  drelfe  une  autre  au  milieu  de  l’appartement  , 
qui  doit  être  d’une  grandeur  fuiSfante  pour  la  longueur 
du  cadavre. 

On  étend  un  drap  fur  cette  table ,  on  y  place  en- 
fuite  le  cadavre  à  qui  l’on  a  loin  de  voiler  les  parties 
naturelles  avec  une  ferviettç.  pliée  en  trois  ou  quatre 
-feuillets  ,  principalement  lorfque  c’eft  une  femme  ;  en- 
fuite  on  coupe  les  cheveux  ,  &  on  lui  raie  la  tête  dans 
-toute  fon  étendue.  On  met  par-delîus un  autre  drap  qui 
couvre  tout  le  corps ,  en  attendant  que  ceux  qui  doi¬ 
vent  être  préfens  à  l’ouverture  foient  alïèmblés.  L’heure 
•venue ,  &  tout  le  monde  arrivé  ,  l’Opérateur  découvre 
le  corps  .en  commençant  par  la  tête  ,  que  l’on  doit  ou¬ 
vrir  la  première  ,  fi  l’on  a  deffein  de  vifiter  toutes  les 
cavités.  Si  au  contraire  il  y  avoit  une  plaie  au  ventre  ou 
à  la  poitrine  ,  il  faudroit  commencer  par  celle  des  cavités 
qui  feroit  attaquée. 

Le  Chirurgien  prendra  donc  un  fcalpel  droit ,  fait  en 
couteau  ,  pour  faire  aux  tegumens  de  la  tête  une  inci- 
ifion  qui  commencera  à  la  racine  du  nez,  &  finira  à  la 
-nuque.  On  en  fera  une  fécondé  qui  croifera  celle-là  en 
la  tirant  depuis  une  oreille  jufqu’à  l’autre.  L’incifion 
•cruciale,  faite  ,  on  diffeque  les  quatre  coins ,  &  on  les 


3oo  O  U  v 

fépare  du  crâne  dans  toute  leur  étendue.  Cela  fait ,  on 
fait  alîurer  la  .tête  par  un  ferviteur,  &  on  prend  lafcie’- 
pour  fcïer  l’os  coronal  ;  on  fcie  enfuite  les  temporaux 
l’un  après  l’autre ,  pour  revenir  enfuite  fur  l’occipital. 
Quand  toute  la  calotte  eft  entièrement  fciée  ,  on  fe  fert 
de  l’élévatoire  ,  on  en  enfonce  un  des  bouts  dans  la  voie 
de  la  fcie  ,  pour  faire  éclatter  quelques  éminences  qui 
excédent  au  dedans  PépaiiTeur  du  crâne  ,  6c  que  la  fcie 
n’aura  point  entièrement  coupées.  On  le  conduit  en- 
fuite  tout  autour  en  élevant ,  pour  féparer  en  entier  la 
calotte  d’avec  la  dure-mere.  Le  crâne  étant  levé,  on  le 
place  à  côté  de  la  tête  ,  pour  recevoir  les  morceaux 
de  cerveau  à  mefure  qu’on  le  dilféquera  pour  l’exa- 

Lorfqu’on  a  vu  dans  la  tête  ce  que  l’on  avoità  con- 
fidérer,  l’on  defcend  i*la  poitrine;  &  au  bas-ventre  :  on 
retourne  fur  le  dos  lé  cadavre  que  l’on  avoit  mis  fur 
le  ventre  pour  fcier  l’occiput  ;  &  ayant  mis  une  ferviette 
fur  le  vifage  pour  le  cacher  aux  fpeétateurs ,  .on  fait  avec 
le  biftouri ,  ou  le  fcalpel  ,  mre  grande  tncifion  longi¬ 
tudinale  depuis  le  cou  jufques  au  pubis.  On  coupecelle-ci 
d’une  autre  incifïon  traufverlàle  qui  fe  fait  de  la  partie 
•lombaire  gauche.  A  la  partie  lombaire  droite  ,  on  cou¬ 
pe  par  ces  incifions  ,  les  tégumens  en  entier;  on  diiTeque 
enfuite  les  lambeaux  fupérieurs  pour  découvrir  le  ftet- 
num  ,  après  quoi  on  lève  cet  os  après  l’avoir  féparé  , 
par  le  moïen  d’un  fort  fcalpel ,  d’avec  les  clavicules  & 
les  côtes.  On  le  leve  enfuite  ,  &  l’on  fait  la  .vifite  des 
vifeères  contenus  dans  la  poitrine ,  pour  venir  à  celle 
des  vifeères  du  bas-ventre.  Quand  on  a  fini  fon  exa¬ 
men,  on  arrange  les; parties  que  l’on  peut  avoir  dépla¬ 
cées 8c  en  appliquant  exactement  les  pièces  levées  , 
fuivant  qu’elles  doivent  l’être,  on  recôut  la  peau  par  la 
future  du  Pelletier. 

Les  étoupes  fervent  à  remplir  les  cavités ,  &  à  abfor- 
ber  le  fang  &  les  humeurs  qui  pourroient  couler.  Si 
l’on  tire  les  inteftins  hors  du  ventre  ,  il  ne  faut  pas  ou¬ 
blier  d’y  faire  double  ligature,  une  à  l’inteftin  reftum, 
8c  l’autre, proche  le  pilote.,  .afin  que  les  matières  con- 


P  A  I  goT 

tenues  dans  leur  cavité  ne  s’échappent  pas  ;  ce  qui  pour- 
roit  infeâer  les  afliftans,  répandre  un  mauvais  air,  & 
femer  la  maladie.  , 

Le  tout  fait,  on  recouvre  le  cadavre  du  drap  de  def- 
fus  ,  &  on  le  laide  enfevelir. 

OXYRRHÔDIN.  Sorte  de  liniment  fait  avec  deux 
parties  d’huile  rofat ,  &  une  partie  de  vinaigre  rofat , 
mêlés  &  agités  enfemble.  On  en  frotte  les  parties  ma¬ 
lades  ,  pour  calmer  les  douleurs ,  &  les  inflammations, 
&c. 


P. 

PÆDARTROCACE.Voyez  Spina  ventofa. 

PAIRE  VAGUE.  Nom  que  les  Anatomiffes  don¬ 
nent  à  la  huitième  paire  des  nerfs  cérébraux  ,  vû  fon 
extrême  étendue,  depuis  la  tête  jufques  dans  le  bas-ventre, 
vû  les  diflerens  plexus  ,  &  fes  circuits  variés  dans  tous 
les  vifcères  du  bas-ventre.  Voyez  Sympathiques  moyens. 

Paires  de  net  fs.  Comme  les  nerfs  fortent  du  lieu  où  ils 
prennent'leur  origine ,  conftamment  deux  à  deux ,  ou  par 
couple  ,  pour  Ce  diftribuer  à  chacun  des  côtés  du  corps, 
on  leur  donne  le  nom  de  paires  ,  &  on  les  diftingue 
en  cérébrales  &  en  ■vertébrales.  L’on  compte  ordinaire¬ 
ment  dix  paires  cérébrales  ,  &  trente  vertébrales.  Celles- 
ci  fe  fubîivifent  en  fept  cervicales ,  douze  dorfales ,  cinq 
lombaires  &  lîx  facrées. 

Paires  cérébrales: 

Pour  la  première.  Voyez  Olfadifs. 

Pour  la  fécondé.  Voyez  Optiques. 

Pour  latroilieme.  Voyez  Moteurs  des  yeux. 

Pour  la  quatrième.  Voyez  Trochleateurs. 

Pour  la  cinquième.  Voyez  Trijumaux ,  Ophtalmique 
de  ZF illis ,  Maxillaire  fupérieur ,  Ce  Maxillaire  in¬ 
férieur. 


3oa  P  A  I 

Pour  là  fixîeme.  Voyez  Moteurs  externes . 
Pour  la  l'eptieme.  Voyez  Auditif. 

Pour  la  huitième.  V oyez  Sympatiques  moyens. 
Pour  la  neuvième.— Voyez  Hypoglojfes. 

Pour  la  dixième.  Voyez  Sous-occipitaux. 

Paires  cervicales . 


La  première  pâlie  entre  la  première  &  la  fécondé 
vertèbre  du  cou  ;  elle  eft  plus  en  arriéré  que  les  pai¬ 
res  luivantes  ;  elle  a  des  ganglions  plus  gros.  Cette 
paire  à  fa  fortie  de  la  colonne  épiniere ,  jette  en  devant 
un  petit  rameau  :  ce  rameau  monte  devant  l’apophyfe 
tranfverfe  de  la  première  vertèbre ,  &  fait  une  arcade 
<te  communication  avec  un  petit  rameau  du  nerf  fous- 
occipital  voifin  ,  &  parce  moyen  communique  avec  le: 
nerf  intercoftal.  Elle  jette  en  arriéré  une- branche  con- 
lïdérable  ,  laquelle  reçoit  un  raméau.de  communica¬ 
tion  avec  la  fécondé  paire  ;  elle  communiqué  avec  le 
rameau  du  nerf  fous-occipital  ,  &  par  conféquent  avec 
Pintercoftal  ;  puis  elle  paffe  entre  le  mufcle  complexus, 
&  le  droit  poftérieur  de  la  tête  ,  fe  tourne  eiï  arriéré,1 
&  fe  diftribue  aux  petits  mufcles  poftérieurs  de  la  tête, 
au  mufcle  Iplériius  ,  au  complexus  &  au  trapèze.  Ce 
tronc  de  nerf  traverfe  ces  mufcles,  &  fe  ramifie  fur 
l’occiput  en  devant  ,  en  arriéré ,  en  haut ,  au  mufcle 
occipital ,  &  au  crotaphite.  Le  même  tronc  de  la  pre¬ 
mière  paire  cervicale  jette  encore  un  filet  qui  fe  bifur¬ 
que  ,  &  dont  une  portion  monte  fur  le  mufcle  fterno- 
maftoïdien  ,  autour  du  nerf  accelloire  de  la  paire  va¬ 
gue  ,  &  fe  glilfe  derrière  ce  mufcle  pour  aller  fe  per¬ 
dre  dans  le  îplénius.  L’autre  portion  de  ce  filet  defeend 
en  bas  ,  forme  un  contour  particulier  ,  par  lequel;  il 
communique  avec  la  fécondé  cervicale  ,  &  avec  le  grand 
limpathique  s  puis  il  fournit  des  filamens  aux  mufcles 
antérieurs  da  cou  ,  au  fterno-maftoïdien  ,  &  au  fplé- 
nius.  LIs-cLe  ce  s  filamens  communique  avec  la  neuvie- 


P  A  I  303 

me  paire  cérébrale  ,  &  va  au  mufcle  flerno-hyoïdien , 
&  aux  glandes  tyrofdes. 


La  féconde  paire  des  nerfs  cérébraux ,  après  avoir  parte 
entre  la  fécondé  ■&  la  troifieme  vertèbre  du  cou  ,  jette 
trois  branches  principales ,  qui  fe  diflribuent  particu¬ 
liérement  à  la  peau  qui  recouvre  la  partie  antérieure  du 
cou  ,  le  derrière  de  la  tête ,  &  l’oreille  externe  :  elle 
fournit  de  plus  deux  filets  aux  mufdes  extenfeurs  de  la 
tête  &  à  ceux  du  cou  :  elle  communique,  outre  cela, 
avec  le  ganglion  cervical  fupérieur  du  nerf  intercoftal 
de  chaque  côté  ,  avec  la  première  &  la  troifieme  des 
paires  cervicales  ,  avec  la  portion  dure  du  nerf  auditif, 
&  avec  la  neuvième  paire  des  nerfs  cérébraux. 

I  I  I. 

La  troifieme  pafle  entre  la  troifieme  &  la  quatrième 
des  vertèbres  du  cou  ,  fe  diftribue  par  un  grand  nombre 
de  filets ,  tant  aux  glandes  jugulaires  ,  quà  la  peau  qui 
couvre  la  partie  latérale  &  inférieure  du  cou  ,  la  clavi¬ 
cule  &  le  haut  du  bras  ;  puis  elle  fournit  des  rameaux 
au  mulcle  trapeze ,  au  furépineux  ,  &  donne  une  bran¬ 
che  pardevant  qui ,  fortifiée  par  un  rameau  de  la  fécondé 
paire  cervicale  ,  fe  joint  au-deffous  avec  un  autre  de  la 
quatrième  paire  ,  Si  concourt  ainfi  à  la  formation  d’un 
cordon  particulier  ,  &  afTez-grêle  qui  defeend  des  deux 
côtés  au  diaphragme  ,  comme  il  eft  dit  à  l’article  Dia¬ 
phragmatique.  Cette  troifieme  paire  communique  en 
haut  avec  la  fécondé  paire ,  en  bas  avec  la  quatrième 
cervicale  ,  en  devant  avec  l’mtercoftal ,  &  avec  un  filet 
de  la  neuvième  paire  cérébrale  ,  puis  par  un  autre  filet 
avec  le  nerf  accefToire  de  la  paire  vague. 

I  V. 

La  quatrième  paire  des  nerfs  cervicaux  pafTe  entre  la 
quatrième  &  la  cinquième  des  vertèbres  du  cou  b  elle 


3C4  P  A  I 

donné  d’àbord  des  rameaux  au  mufclè  fcalène ,  au  re- 
leveur  propre  de  l’omoplate  ,  au  trapèze  ,  &c.  elle  jette 
enfuite  un  rameau  confîdérable  ,  qui  pafle  par  l’échan¬ 
crure  de  l’omoplate  ,  &  fe  diftribue  aux  mufcles  furépi- 
neux  ,  fbus-épineux  &  petit  rond  :  elle  communique 
avec  la  troifieme  &  la  cinquième  cervicale  ,  &  avec  le 
grand  lymphatique. 

V. 

La  -cinquième  ayant  pafle  entre  la  cinquième  &  la 
fixieme  des  vertèbres  du  cou  ,  fournit  fur:  le:  devant  un 
rameau  qui  fe  joint  avec  un  filet  de  la-  fixieme  paire 
çetvivale,  &.va  fe  diftribuer  aumufcle  grand  pectoral, 
&  aux  tégumens  voifins.  Un  fécond  rameau  qui  com¬ 
munique  de  même  avec  la  fixieme  paire  ,  fe  glilfe  fous 
les  mufcles  grand  &  le  petit  peétoral ,  entre  le  grand 
dentelé  &  le  fous-fcapulaire ,  &  va  fe  perdre  dans  le 
grand  dorfal  &  dans  les  tégumens  voifins.  La  cinquième 
paire  cervicale  commmunique  avec  la  fixieme  cervicale 
&  avec  la  quatrième  ,  puis  avec  le  grand  fympathique. 

Y  I. 

La  fixieme  pafle  entre  la  fixieme  &  la  feptieme  des 
vertèbres  cervicales  ,  fournit  des  troncs  pour  la  forma¬ 
tion  des  nerfs  brachiaux  ,  &  fe  diftribue  en  plufieurs 
petits  rameaux  aux  mufcles  voifins ,  &  aüx  tégumens. 
Elle  communique  aufli ,  moïennant  ces  filets,  avec  les 
paires  fupérieures  ,  &  la  feptieme  des  cervicales. 

V  I  I. 

La  feptieme  pafle  entre  la  féptiêffle  vertèbre  du.coa 
&  la  première  du  dos  ,  fournit  des  troncs  aux  nerfs  bra¬ 
chiaux  ,  comme  les  trais  dernieres  fupérieures ,  commu¬ 
nique  avec  elles  .  &  fe  diftribue  comme  la  précédente 
aux  parties  qui  l’avoifîneat. 


'  Paires 


V  A  I 


3°5 


Paires  dorfales. 


La  .première  des  paires  de  nerfs  dorfaux  entre  dans 
la  compofîtion  des  nerfs  brachiaux,  &  jette  conjointe¬ 
ment  avec  la  fécondé  paire,  des  rameaux  thorachiques. 

II.  III.  IV.  V.  V  I.  &  V 1 1. 

Cesfept  premières  paires  fupérieures  fuiventen  def- 
Ious  le  trajet  des  vraies  côtes  jufqu’au  fternum  ,  four¬ 
nirent  de  nerfs  les  mufcles  intercoftaux  ;  elles  les  per¬ 
cent  en  dehors  &  en  dedans ,  pour  gagner  les  grands 
dentelés  ,  les  mufcles  pectoraux  ,  &  les  tégumens  com¬ 
muns  de  toute  la  poitrine. 

Laleptieme  étant  arrivée  à  la  portion  cartilagineufe 
de  la  feptieme  côte  ,  delcend  ,  &  fe  diftribue  entre  les 
mufcles  larges  du  bas-ventre. 

VIII.  IX.  X.  XI.  &  X  I  I. 

Les  cinq  dernieres  paires  quittent  les  extrémités  des 
faulfes  côtes  ,  pour  fe  diftribuer  aux  mufcles  du  bas- 
ventre.  L’onzieme  donne  auffi  quelques  filets  au  dia¬ 
phragme  ,  &  fe  glifle  enfuite  entre  le  mufde  tranfverfe 
Sc  le  péritoine.  Ét  la  douzième  ,  c’eft-à-dire ,  la  der¬ 
nière  de  toutes  fe  partage  aux  mufcles  tranlverfes  & 
obliques  internes. 

Paires  lombaires. 


Après  avoir  parte  entre  la  première  &  la  fécondé 
vertèbre  des  lombes  ,  la  première  paire  des  nerfs  lom¬ 
baires  communique  avec  la  douzième  paire  dorlale  5  la 
D.  de  Ch.  Tome  IL  V 


305  P  A  î 

fécondé  lombaire ,  &  avec  le  nerf  intercoftal.  Les  bran¬ 
ches  fe  partagent  enfuite  en  trois  rameaux  principaux: 
«n  poftérieur  &  deux  antérieurs.  De  ces  deux  der¬ 
niers  ,  l’un  eft  externe ,  &  le  plus  eonfidérable ,  ^l’au¬ 
tre  eft  interne.  Le  rameau  poftérieur  perce  le  mufcle 
quarré  des  lombes  ,  &  fe  répand  dans  les  mufcles  du 
bas-ventre  ;  il  va  même  plus  loin,  &  fournit  à  la  peau 
qui  couvre  la  hanche.  Le  rameau  antérieur  externe  per¬ 
ce  l’extrémité  fupérieure  du  mufcle  pfoas ,  &  le  quarré 
des  lombes  ;  puis  il  fe  gliife  le  long  de  la  crête  des  îles , 
s’avance  julqu’à  l’épine  antérieure  &  fupérieure  du  mê. 
me  os  ,  &  diftribue  plufieurs  filamens  aux  mufcles  du 
bas-ventre  ,  au  fafcia-lata  ,  aux  glandes  inguinales  & 
aux  tégumens  voifins.  La  branche  antérieure  interne, 
traverfe  de  même  le  mufcle  pfoas ,  s’avance  fur  le  muf¬ 
cle  iliaque  ,  &  rencontrant  là  l’autre  branche  antérieure 
8c  externe  ,  fe  joint  avec  elle  pour  former  enfemble  uu 
nerf  particulier  ;  ce  nerf  va  gagner  le  ligament  de  FaU 
îope  ,  puis  il  fe  gliife  le  long  de  l’aponévrofe  du  muf¬ 
cle  oblique  externe  ,  fort  enfuite  par  l’anneau  de  ce 
mufcle ,  &  fe  diftribue  dans  l’homme  aux  cordons  des 
vaiffeaux  fpermatiques  ,  aux  tefticules ,  &  à-  la  peau  qui 
recouvre  les  parties  de  la  génération  ;  dans  la  femme  il 
fe  répand  dans  les  ligamens  ronds  ,  au  clitoris,  aux 
nymphes  &  aux  grandes  lèvres.  Enfin  le  tronc  de  la  pre¬ 
mière  paire  lombaire  concourt  à  la  formation  du  nerf 
crural  qui  eft  un  des  plus  gros  nerfs  de  la  machine, 

I  I. 

Lâ  fécondé  paire  lombaire  fort  du  canal  des  vertè¬ 
bres  ,  entre  dans  la  deuxieme  &  la  troifieme  vertèbre 
lombaire.  Après  avoir  communiqué  avec  celle  qu’on 
vient  de  décrire  ,  &  avec  le  grand  fympathique  ,  elle 
jette  quelques  petits  rameaux  aux  parties  voifmefi  du 
mufcle  pfoas  ;  puis  en  arriéré  elle  fournit  un  rameau 
confidérable ,  qui  perce  le  mufcle  quarté  des  lombes  pour 
aller  fe  perdre.,dans  les  mufeléî  lombaires  &  dans  les 


P  a  i  .307 

Vertebraujf  voifîns.  La  meme  paire  jette  èriéore  Un  autre 
filet  qui  fe  joint  avec'  un  rameau  defcendant  du  tronc 
de  la  première  paire ,  traverse  la  partie  fupérieure  du 
mufcle  pfoàs' ,  fe  glilTe  enfuite  le  long  de  ce  mufcle, 
&  va  fortir  par  l’anneau  de  l’oblique  externe  ,  pour  fe 
diftribuer  aux  glandes  dé  faine  &  aux  bourfes  dans  les 
hommes;  à  ces  glandes,  &  aux  grandes  lèvres  dans  les 
femmes.  Elle  fe  termine  en  concourant ,  comme  la  pre¬ 
mière  ,  la  troifîeme  &  la  quatrième  paire  des  lombes ,  à 
.  former  le  nerf  crural  antérieur.  S’étant  jointe  enfin  à 
un  rameau  de  la  troifîeme  ;  puis  à  un  aune  de  la  qua¬ 
trième  ,  elle  contribue  a  la  naiilance  du  nerf  obturateur; 

III.  &  I  V; 

Ta  troifîeme  &  la  quatrième  paire  dés  nerfs  des  lom¬ 
bes  ,  après  être.forties  l’une  d’entre  la  troifîeme  &  la 
quatrième  vertèbre  lombaire  ,  l’autre  d’entre  la  quatriè¬ 
me  &  la  cinquième  de  ces  vertèbres  j  font  différentes 
Communications  comme  les  précédentes  ,  &  jettent  cha¬ 
cune,  poftérieurement  des  rameaux  aux  mufcîes  verté¬ 
braux  &  aux  'mufclçs:  voifîns,  j  puis  elles  concourent  à 
la  formation 'du  nerf  obturateur  ;  mais  la  plus  grande 
partie  ell  employée  à  former  le  nerf  crural  antérieur. 

V. 

.  Eà  dernière  des  paires  lombaires  fort  entré  la  cin¬ 
quième  vertèbre  des  lombes  &  l’os  factum,  &  commu¬ 
nique  avec  la  quatrième  paire  lombaire  ,  avec  l’inter- 
coftal ,  fournit  en  arriéré  comme  les  paires  fupérieureS 
des  filets  aux  mufcles  vertébraux  &  aux  mttfcl.es  vctifîns  » 
puis  elle  jette  un  rameau  qui  fe  joint  avec  le  nerf  cru¬ 
ral.  Chaque  tronc  de  cette  paire  defcénd  enfuite  '  entre 
dans  le  ballin  ,  &  avec  le  rameau  qu’il  a  reçu  de  la 
quatrième  paire  des  lombes  ,  if  va  fe  joindre  aux  quatre 
premières  paires  facrées  s  pour  former  enrfembïe  le  gros 
nerf  feiatiquï.- 


P  A  È 


T  aires  facrèes. 

I.  II.  III.  IV.  V.  &  VI. 

Les  üx  paires  de  nerfs  facrés  fortent  toutes  de  l’os  fa¬ 
ctum  par  les  trous  antérieurs  &  pollérieurs  de  cet  os. 
Les  quatre  premières,  qui  font  les  plus  confidérables , 
fortent  pat  les  grands  trous  antérieurs;  elles  jettent  quel¬ 
ques  filets  qui  palTent  par  les  trous  pollérieurs  du  me¬ 
me  os  ,  pour  fe  rendre  aux  parties  voilines.  Ces  quatre 
premières  paires  faccées  ,  quand  elles  font  forties  des 
trous  antérieurs  ,  s'unifient  d’abord ,  entrelacent  leurs 
ramifications,  pour  former  avec  la  cinquième  paire  lom¬ 
baire  le  gros  nerf  feiatique  ,  comme  il  vient  d’être  dit. 
Les  troncs  de  la  fécondé  &  de  la  troifieme  paire ,  après 
cette  jonélion  ,  jettent  de  plus  un  grand  nombre  de 
rameaux ,  qui  vont  fe  diftribuer  aux  parties  contenues 
dans  le  baffin  :  favoir  ,  dans  l’homme  ,  à  la  veflie  uri¬ 
naire,  au  boïau  reétum ,  aux  véficules  féminales,  aux 
proftates  &  à  la  verge  ;  dans  la  femme  à'ia  matrice  ,  aux 
trompes  de  Fallope  &  au  clitoris,  La  quatrième  dorme 
aufli  des  filets  à  l’anus  ,  au  périnée  ,  au  ferotum  ,  &  aux 
mufcles  éreéleurs  de  la  verge. 

La  cinquième  &  la  fixieme  font  moins  confidérables 
que  les  quatre  autres.  La  cinquième  palfe  de  derrière 
en  devant  de  chaque  côté  entre  l’extrémité  de  lJos  fa- 
crum  &  le  ligament  du  coccyx ,  &  fe  diftribue  parti¬ 
culièrement  aux  mufcles  de  l’anus.  La  fixieme  ou  der¬ 
nière  paire  facrée  defeend  prefque  en  droite  ligne  de 
l’extrémité  du  canal  de  l’os  facrum ,  &  fe  ramifie  prin¬ 
cipalement  au  coccyx ,  &  à  la  peau  qui  le  recouvre. 

PALAIS.  C’eft  cette  voûte  plus  ou  moins  ridée  ,  qui 
forme  le  haut  de  la  bouche  :  il  eft  formé  par  la  face 
concave  des  os  de  la  mâchoire  fupérieure  &  des  os  du 
palais  ,  laquelle  eft  recouverte  par  la  peau  du  palais. 
L’on  y  remarque  quantité  de  glandes  de  la  nature  des 
buccales. 


P  AI  309 

Valais,  (os  du)  C’eft  le  nom  que  l’on  a  donné  à 
deux  os,  dont  l’extrémité  inférieure  achevé  de  former  la 
voûte  du  palais. 

Ces  os  ont  une  forme  très-irréguliere.  Les  anciens 
Anatomiftes  les  ont  décrits  comme  quarrés  ,  parce  qu’ils 
n’en  connoifToient  que  la  portion  inférieure,  qui  a  à 
peu  près  cette  figure.  M.  Winflow  eft  le  premier  qui 
en  ait  donné  une  defcription  exacte  :  ils  font  enchaftés 
entre  les  os  maxillaires  &  le  fphénoïde ,  Sc  s’étendent 
depuis  la  vout.e  du  palais  jufques  dans  l’orbite. 

Nous  diviferons  cet  os  en  trois  parties,  en  fupérieure, 
moïenne  &  inférieure. 

La  partie  inférieure  porte  le  nom  de  Palatine ,  parce 
qu’elle  forme  la  partie  poftérieure  de  la  voûte  du  pa¬ 
lais  ,  dont  la  portion  antérieure ,  qui  eft  la  plus  con- 
fidérable  ,  eft  faite  par  les  os  maxillaires.  La  face  fupé¬ 
rieure  de  cette  partie  palatine  achevé  de  former  les  rot 
fes  nafales,  &  on  remarque  à  fa  partie  moïenne  un  re¬ 
bord  creufé  en  goutiere  ,  qui  eft  une  continuation  de 
celui  qui  eft  formé  par  les  os  maxillaires,  &  qui  reçoit 
la  partie  inférieure  de  la  cloifon  des  narines.  La  partie 
latérale  externe  eft  enchaffée  entre  la  tubérofité  maxil¬ 
laire  des  os  maxillaires  fupérieurs ,  &  l’apophyfe  pté- 
rigoïde  du  fphénôïde.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  lui  don¬ 
nent  le  nom  de  Jphênoidale  Sc  de  cunéiforme',  ony  trouve 
une  échancrure  qui  aide  à  faire  le  trou  palatin  pofté- 

La  partie  moïenne  qu’on  nomm cnafale,  parce  qu’elle- 
fait  une  partie  des  folTes  nafales ,  eft  large  &  très-mince. 
Sa  face  interne,  qui  regarde  les  narines,  porte  une  pe¬ 
tite  éminence  tranfverfale  ,  à  laquelle  le  cornet  infé¬ 
rieur  s’attache  en  partie  :  fa  face  externe  regarde  le  fi- 
nus  maxillaire  ,  &  en  fait  une  portion  ;  c’eft  à  la  partie 
poftérieure  de  cette  face  que  fe  trouve  une  goutiere  , 
dont  la  réunion  avec  une  fcmblâble  qui  fe  trouve  à  l’os 
maxillaire  .  forme  le  canal  maxillo-palatin ,  qui  lailfe 
palier  une  branche  de  nerf,  &  va  aboutir  au  trou  palatin 
poftérieur. 

La  partie  fupérieure  va  gagner  l’orbite  ,  Sc  en  fait- 

y  iij 


lie  ?  A  E 

une  partie  en  fe  joignant:  à  l’os  maxillaire  :  elle  pa* 
roît  dans  cette  cavité  ,  fous  la  forme  d’un  petit  triangle. 
On  remarque  encore. à  cette  partie  fupçrieure  plufieurs 
petites  facettes. afiez  fujèttes  à  varier.  Il  y  en  a  une  qui 
achevé  la  fente  fpkènç-max.illaire  ,  ou  orbitaire  infé¬ 
rieure  :  une  autre  latérale  interne  poftérieure ,  qui 
communique  avec  les  cellules  de  l’ethmoïde  &  le  finus 
fphénoïdal ,  &  un  autre  enfin  qui  recouvre  la  partie  pot 
térieutç  St  fupérieure  du  finus  maxillaire. 

Cet  os  eft  prelqu’ entièrement  fait  de  i'ubftance  com¬ 
pacte  :  on  ce  trouve  de  diploé  que  dans  l’apophyfe 
palatine  &  dans  l’orbitaire  ,  dans  le'fquelles  il  eft  enpe-, 
tire  quantité.  M 

Les  .deux  os  du  "palais  font  unis  entre'  eux  par  une 
petite  future  ,  $c  avec  la  clcifqn  des  narines  par  la 
rémire  que  l’on  trouve  à  la  face  fupérieure  de  leurpor. 
tion  palatine  avec  les  os  maxillaires  fupérieurs  ,  pa^plu- 
fieurs  endroits  ;  &  enfin  avec  le  fphémoide  ,  l'ethiq&ïde  , 
&  les  cornets  inférieurs, 

PALATIN  Se  dit  de  tout  ce  qui  a  rapport  tu 
palais. 

Palatin  antérieur  .,  èncijîf  ou  guflatif.  (trou);NomS 
que  l’on  donne  à  un  trou  placé  à  la  partie  antérieure  de  la 
voûte  du-  palais  derrière  les  dents  inçifives.  Il  eft  prati¬ 
qué  dans  l’engrènure  qui  unit  enfemble  les  deux  os 
maxillaires.  Ce  trou  eft  houçhé  dans  l’état  naturel. pat 
des  membranes ,  &  fon  ufage  eft  inconnu. 

Palatins pofièneurs.  Nom  de  deux  trous  pratiqués, 
à  la  voûte  du  palais  en  partie  dans  les.  os  du  palais  j  & 
en  partie  dans  les  os  maxillaires.  Ils  font  placés  contre 
le  bord  alvéolaire  ,  un  de  chaque  côté  ,  proche  la  der¬ 
nière  dent  molaire.  G’eft  l’orifice  inférieur-  d’un  conduit 
que  l’on  nomme  maxillo -palatin  ;  il  donne  paifage  à 
tifa  nerf  qui  s’épanouit  fur  le  palais. 

PALATINE.  (  échancrure  )  Elle  fe  remarque  à  l’a- 
.  pophyfe  ptérigoïde  de  l’os  fphénoïde.  C’eft  l’endroit  où 
çette  aile  s’unit  ajvec  les  os  du  palais.  Voyez  Sphénoïde 
&  os  du  palais. 

Palatines .  ^glandes).  Corps  glanduleux  de  la  nature 


PAL  3ïf 

des  glandes  buccales,  &  qui  fe  trouvent  d'ans  la  mem¬ 
brane  qui  tapiffe  le  palais.  Elles  filtrent  une  humeur 
analogue  à  la  falive  ,  comme  les  labiales.  ■ 

PALAT O-PH AR YN GIENS.  Nom  d’une  paire  de 
petits  mufcles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémi¬ 
tés  entre  la  luette  0  l’apophyfe  ptérigoïde  de  l’os  fpfîé. 
fioïde ,  &  par  l’autre  à  la  partie  latérale  &  poftérieure 
du  pharynx.  Ils  ne  fe  trouvent  pas  toujours ,  &  font 
les  mêmes  que  les  perijlaphilo-pharyngiens  ,  &  les  hy. 
péro-pharynzïens . 

PAL ATO-STAPHYLIN.  (mufcle)  Il  naît  par  un 
principe  allez  large  de  la  jointure  des  os  du  palais,  uni 
avec  fon  congénère  ;  puis  il  defcend  &  fe  rétrécit  un. 
peu  en  forme  de  triangle  ;  il  s’attache  à  la  partie  fu- 
péricure  de  la  luette  :  fon  ufage  eft  de  tirer  cette  par- 
tie  en  haut  &  en  devant. 

PALETTE.  Voyez  Poïlette. 

Valette  du  genou.  Nom  que  les  anciens  Anatomiftes 
donnoiept  à  la  rotule.  Il  eft  encore  en  ufage  parmi  le 
peuple.  Voyez  Rotule. 

PALMAIRE  (  âponévrofe  ).  C’eft  une  toile  tendineufe 
qui  occupe  toute  la  paume  de  là  main.  Elle  s’attache  à 
toute  les  parties  voifines ,  &  jette  de  fibres  très-folides  qui 
s’attachent  fortement  aux  os  du  métacarpe  entre  les  ten¬ 
dons  des  mufcles  fléchilîeursdes  doigts.  Cette  âponévrofe 
a  le  double  ufage  de  brider  ces  müfcles  dans  leur 
adion  ,  &  de  féparer  les  tendons  de  chaque  doigt  de 
ceux  du  doigt  voifin  :  elle  n’eft  pas  formée,  comme  on 
l’a  prétendu  pendant  long-temps ,  par  l’expanfion  des 
fibres  tendineufes  du  mufcle,  long  palmaire ,  puifqu’il 
manque  alfez  fouvent,  &que  l’aponéyrofe  fe  trouve  tou¬ 
jours. 

Palmaire  cutané.  Court &> petitpnlmaire.  (mufcle)  On 
donne  ce  nom  à  un  petit  plan  fort  mince  de  fibres  mufcu- 
laires.  placées  tranfverfalement ,  &  un  peu  obliquement 
fur  le  bord  de  la  paume  de  la  main ,  qui  eft  oppofé  au  pou¬ 
ce  ,  entré  le  carpe" St  le  petit  doigt.  Les  fibres  de  ce  mufcle 
s’inférent  à  l’aponévrofe  palmaire  ,  &  font  recouvertes, 
par. la  peau.  Elles  font  quelquesfoisfimenues  ,&  fi  pâks  3 


$TZ  PAS 

qu’on  a  de  Iâ  peine  â  lesappercevoir  ;  d’autrefois  le  plâil 
qu’elles  forment  paroît  féparée  en  plulieurs.  L’ufagede 
ce  petit  mufcle  eft  de  rider  la  peau  du  bord  de  la  paume 
de  la  main  ,  &  d’en  augmenter  la  profondeur  :  ce  qù’on 
appelle  faire  le  gobelet  de  Diogène,  ou  des  foldats  de 
Gédéon. 

Palmaire  (  le  grand  ou  le  long).  Petit  mufcle  placéle 
long  de  la  partie  interne  de  l’avant  bras,  immédiate¬ 
ment  fous  la  peau  :  fon  corps  eft  petit  &  gÿcfle  ,  &  fon 
tendon  plat  &  très  ■  long  :  il  ne  fe  trouve  pas  toujours 
&  ne  paroît  être  quelquesfois  qu’un  détachement  du  mûf- 
cle  cubital  interne.  Il  s’attache  par  fon  extrémité  fupé- 
rieure  au  condile  interne  de  l’os  du  bras,  s’avance  vers 
l’avant-bras  au  milieu  duquel  il  dégénéré  en  un  tendon 
grefle  ,  qui  s’avance  jufqu’au  ligament  annullaire  interne 
du  carpe  ,  à  la  furfâce  duquel  fes  fibres  s’épanouilfent. 
On  a  dit  que  le  tendon  de  ce  mufcle  formoit  par  fon 
épanouilïement  J’aponévrofe  palmaire  :  on  en  doute 
beaucoup  préfentement ,  &  ce  doute  paroît  fondé ,  puif- 
que  le  mufcle  long  palmaire  manque  allez  fouvent ,  & 
que  l’aponévrofe  fe  trouve  toujours.  Ce  mufcle  eft  fu;et 
â  beaucoup  de  variétés.  M.  Lieutaud  l’a  trouvé  tout 
charnu.  M.  Wtnllow  dit  qu’il  a  vu  fon  tendon  attaché 
à  l’os  fcaphoïde  du  carpe  ,  fans  qu’il  eût  communiqué- 
avec  le  ligament  annulaire. 

On  n’a  donné  à  ce  mufcle  le  nom  de  long  Palmaire  , 
que  parce  qu’on  a  crû  que  l’aponévrofe  palmaire  étoit 
formée  par  l’expanfion  de  fes  fibres  tendineufes  ;  mais  il 
n’eft  pas  probable  ,  comme  nous  l’avons  vû  ,  qu’il  ait  cet 
triage  ,  &  le  nom  de  cubital  grefle  que  M.  Winflow  a 
fubftitué  au  premier,  paroît  lui  convenir  mieux. 

Ce  mufcle  femble  aider  au  cubital  &  au  radial  interne 
à  fléchir  le  poignet.  Il  peut  aufîï  aider  au  mouvement 
de  pronation. 

PAMPINIFORME  ,  qui  a  la  forme  de  Pampre.  On 
donne  ce  nom  au  plexus  veineux ,  que  les  veines  fper- 
manques  forment  en  remontant  du  fcrotum  &  destefti- 
cules  dans  les  veines  émulgentes. 

PANARIS.  Tumeur  inflammatoire  qui  naît  à  l’extré- 


P  A  N 

aixté  des  doigts,  àla  racine ,  ou  aux  côtés  des  ongles.  Elle 
eft  dure  &  peu  douloureufe  au  commencement;  mais 
enfuite  elle  s’échauffe  ,  s’enflamme  ,  devient  ordinaire¬ 
ment  rouge.  II  s’excite  après  cela  une  douleur  pulfa-  ' 
tive  trés-aigue ,  &  il  arrive  fuppuration.  On  diftingüe 
trois  efpèce  de  panaris.  Le  premier  eft  le  plus  leger.  On 
l’appelle  vulgairement  mal  d.’ aventure.  Il  n’occupe  que 
les  tégumens.  Le  fécond  a  fon  fiége  dans  la  gaine  des 
tendons.  Le  troifiéme  eft  entre  le  périofte  &  l’os. 

Dans  cette  tumeur,  comme  dans  les  autres  inflam¬ 
matoires  ,  fi  la  réfolution  ne  fe  fait  pas  au  moyen  des 
cataplâmes  ,  des  faignés  &  des  rafraîchiilans ,  on  fait 
une  opération  de  Chirurgie.  On  prend  une  lancette  un 
peu  plus  grande  que  celle  dont  on  fe  fert  dans  la  faignée; 
on  fait  une  incifîon  longitudinale  à  la  partie  latérale  du 
doigt ,  pour  ne  pas  rifquer  de  piquer  le  tendon  ;  ce  qui 
pourrait  arriver  non  la  faifoità  lapartie  moyenne.  (Quoi¬ 
qu’il  arrive  qu’après  cette  ouverture  ,  il  ne  forte  que  de 
la  férofïté  &  du  fang  ,  cela  ne  laifîe  pas  de  foulager  le 
malade  ,  ainfi  il  ne  faut  pas  craindre  d’avoir  ouvert  trop 
tôt  l’abfcès. 

L’on  fe  fert  enfuite  de  maturatif  ;  on  met  fur  l’inci- 
fîon  un  plumaceau ,  couvertfd’onguent  bafilicum  ,  &  par 
deflus  un  petit  emplâtre  de  diachilon  gommé ,  fait  en  • 
croix  de  Malthe.  On  pofe  une  comprefTe  de  même  figure, 
&  on  afl’ujettit  le  tout  par  le  moyen  d’une  petite  bande 
que  l’on  attache  en  forme  de  fpica. 

Le  lendemain  il  ne  faut  pas  s’étonner  de  trouver  que 
la  chair  fe  foit  bourfoufllée  par  l’incifïon  ;  elle  fe 
fond  par  la  fuppuration.  Que  fi  cela  n’arrivoit  pas ,  on  la 
couperoit  avec  des  cifeaux  ,  ou  on  la  brûlerait  par  le 
cauftique. 

Si  par  malheur  la  matière  avoit  rongé  le  périofte  ,  il 
faudrait  que  l’os  de  la  derniere  phalange  s’exfoliât  ;  & 
comme  il  eft  petit ,  fouvent  dans  ce  cas  il  fort  tout  en- 
tier.  Or  comme  cela  ne  peut  pas  fe  faire  que  le  bout 
du  tendon  qui  s’y  attache  ne  foit  altéré  &  corrompu  ,  il 
feut,  dans  la  réparation  qui  doit  fe  faire  de  ces  deux  par- 


3*4  PAN 

ties ,  aider  la  nature  par  l’application  des  balfamiques  & 
des  fpiritueux.  L’on  ne  fe  fert  plus  alors  de  diachilon. 
Selon  Dionis  ,  l’onguent  divin  y  eft  excellent  &  conduit 
la  maladie  à  parfaite  guéjifon.  Voyez  Phlegmon,  Tu, 
tneur ,  Abcès  ,  Gangrené. 

PANCREAS.  C’eft  une  maffe  glanduleufe,  compofée 
de  quantité  d’autres  glandes,  dont  chacune  à  fa  membrane 
propre.  Il  eft  fitué  vers  la  première  vertèbre  des  lombes 
fous  l’eftomac.  Il  a  à  peu  près  là  figure  d’une  langue  de 
chien,  mais  il  eft  un  peu  plus  long,  car  quelquefois 
on  lui  trouve  huit  ou  dix  travers  de  doigt  de  long ,  & 
deux  &  demi  de  large  ;  il  a  prefque  un  travers  de  doigt 
d’épaiffeur  &  pele  à  peu-près  quatre  ou  cinq  ohces.’Sjt 
couleur  eft  d’un  rouge  pâle.  Il  tient  au  méfentère ,  & 
par  fâ  partie  la  plus  large  &  la  plus  épaiffe  à  l’inteftia 
duodénum.  De-là  il  s’étend  vers  la  râte  ,  fans  néanmoins 
adhérer  à  cevifcère. 

Le  Pancréas  a  pour  ufage  de  féparer  de  la  mafTe  du 
Lang  un  fuc  particulier  ,  dont  on  va  donner  la  defcrip- 
tion  ,  lequel  eft  très-propre  à  la  digeftion  ,  &  qui  pour 
cela  eft  châtié  dans  l’inteftin  duodénum.  Riolah  rapporte 
qu’à  l’ouverture  qu’il  fit  d’un  cadavre  ,  il  trouva  que  le 
Pancréas  avoir  acquis  la  groffeur  &  la  péfanteur  ordinaire 
du  foie. 

La  couleur  /  la  confiftance  &  la  ftrudure  de  cette 
glande  approchent  beaucoup  de  celles  des  glandes  faii- 
vales  ;  c’eft  pourquoi  le  fuc  qui  s’y  filtre  eft  très-peu 
différent  de  la  falive. 

PANCREATIQUE.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerna 
le  Pancréas ,  foit  canal ,  ou  fuc  ,  foit  artères  ,  veines  ou 
nerfs. 

Pancréatique  (  canal).  Conduit  excréteur  duPancréas; 
il  s’étend  félon  toute  la  longueur  de  la  glande ,  ma» 
il  va  toujours  en  diminuant  du  côté  de  la  rate.  Ses  bran¬ 
ches  latérales  font  difperfées  dans  toute  fà  fubftancë& 
diminuent  à  mefure  qu’elles  approchent  de  fes  extrémités. 
Ce  canal  fe  décharge  dans  le  duodénum  environ  quatre 
ou  cinq  travers  de  doigts  au-déffous  du  pilore,  &  bien 


PAN  31* 

fouvent  au  meme  endroit  que  le  conduit  cholédoque. 
C’eft  Wirlangus  qui  l’a  découvert  en  1641. 

Pancréatique  (  fuc  ).  Il  eft  féparé  de  la  maflc  du  fang 
par  le  Pancréas.  Il  coule  en  tout  temps  ,  mais  plusabon- 
damment  pendant  la  digeftion ,  parte  que  la  chaleur  &  le 
mouvement  du  fâng  font  augmentés;  il  eft  analogue  à  la 
falive. 

Il  s’ eft  levé  deux  opinions  fameufes  contre  la  nature 
de  ce  fuc,  les  uns  le  croyent  acide,  les  autres  doux. 

Verrheyen  ,  eft  un  des  plus  fameux  pour  la  première 
opinion  ;  il  dit  avoir  trouvé  un  goût  acide  au  fuc  pan¬ 
créatique  'dans  les  cadavres  des  lujets  morts  à  l’inftpnt  > 
Silvius ,  Graaf,  ont  ajouté  de  petites  bouteilles  au  canal 
cholédoque  de  différens  chiens  pour  en  recevoir  le  fuc 
pancréatique.  Après  plufieurs  expériences  répétées,  ils 
ont  trouvé  que  le  fuc  pancréatique  mêlé  avec  la  bile  ne 
la  faifoit  point  fermenter,  qu’il  avoit- cependant  un  goût 
acide.  Mais  cela  ne  prouve  rien  du  tout ,  parce  qu’il  n’y 
à  aucune  humeur  dans  notre  corps  qui  foit  acide.  B’ ail¬ 
leurs  examiné  au  goût  le  fuc  pancréatique  ne  préfente 
pas  la  même  faveur  quë  lui  trouve  Verrheyen.  Il  n’a  au¬ 
cune  propriété  des  acides.  Enfin  la  glande  qui  le  filtre  , 
çft  en  tout  femblable  aux  glandes  falivaires ,  &  il  ne  dif¬ 
fère  de  la  falive,  qu’en  ce  qu’il  eft  plus  chargé  d’eC. 
prits  ,  parce  qu’il  le  trouve  dans  un  lieu  plus  chaud  & 
plus  rempli  de  nerfs. 

Le  füc  pancréatique  délaie  la  bile  ,  l’étend ,  l’adoucit, 
la  rend  plus  fluide.  Il  pénétre  &  diiTout  aufli  la  matière 
chymeufé.  C’êft  lui  qui  achevé  la  digeftion  ,  qui  donne 
la  bonté  &  la  perfection  au  Chyle.  Le  chymus  ayant 
été  imprégné  &  diffout  fuccelîivement  par  la  falive  ,  les 
lues  gaftriques,  inteftinal,  pancréatique ,  &  labile  ,pafTc 
dans- cet  état  dans  le  jéjunum.  G’eft-là  qu’il  fe  trouve  une 
multitude  innombrable  de  petits  vaifleaux  qui  rampent 
alàfurfacedecet  mtëftin  ,  &  que  Bon  nomme  -vaijfeaux 
ladés.  Ces  tuyaux  pompent,  abforbent  ,  lé  portent  dans 
le  réfervoir  de  Pecquet.  Cette  matière  pour  lors  change 
de  nom:  elle  s’appelle  chyle  ,  &  l’action  ou  le  méçhâ- 


3i6  PAN 

nifme  par  lequel  ceci  s’opère ,  fe  nomme  chytificatiorù 

Voyez  Chylification. 

PANICULE.  Voyez  Phygethlon. 

Pannicule.  Voyez  Drapeau. 

Pannicule  charnu.  Tégument  mufculeux  qui  fe  trouve 
'dans  les  animaux  quadrupèdes,  au  moyen  duquel  ils  fout 
mouvoir  leur  peau.  L’homme  n’a  point  ce  tégument , 
quoiqu’il  y  ait  eu  des  Anatomiftes  qui  1’ay.ent  admis. 

PANNUS.  Voyez  Drapeau. 

PANSE.  Terme  vulgaire  qui  lignifie  l’eftomac  &tout 
l.e  bas-ventre. 

PANSE’.  Se  dit  des  maux  externes ,  des  plaies ,  des 
ulcères  ,  des  contufions ,  des  fractures  ,  des  luxations , 
&c.  fur  lefquels  on  a  appliqué  des  remèdes  &  des  ban¬ 
dages.  Il  fe  dit  aufli  du  fujet  blefledont  on  a  panféle  mal. 

PANSEMENT.  Application  méthodique  de  remèdes 
topiques  fur  un  mal  acceflible  aux  mains  du  Chirurgien. 
Il  faut  diftinguer  plufieurs  temps  dans  le  panfement.  Dans 
le  premier,  on  prépare  l’appareil  nécelfaire  au  panfement; 
dansle  fécond ,  on  nettoie  la  partie  malade  ,  de  toutes  les 
ordures  qui  peuvent  en  arrêter  la  guérifon;dans  le  troifié- 
me ,  on  applique  les  remèdes;  dans  le  quatrième  enfin,  on 
fait  la  déligation ,  c’eft-à-dire  ,  on  applique  les  bandages. 

Les  panfemens  font  différens  à  raifon  de  la  différence 
des  maladies  ,  &  il  ne  faut  pas  part-tout  les  multiplier, 
ni  les  renouveller  aufli  fréquemment.  C’eft  une  chofe 
de  grande  conféquence  dans  la  pratique  de  la  Chi¬ 
rurgie  ,  de  régler  les  panfemens ,  &  de  les  renouveller 
fuivant  que  la  maladie  l’exige.  En  général ,  dans  les 
plaies  les  panfemens  font  plus  fréquens  ;  dans  les  frac¬ 
tures  &  les  luxations  ils  le  font  peu;  dans  les  mala¬ 
dies  Amples  ils  doivent  être  rares  ;  dans  les  composes 
ils  Ibnt  plus  répétés. 

Le  détail  curatif  des  maladies  afligne  toutes  précau¬ 
tions  néceflaires  dans  lé  panfement  de  chacune  d’elles; 
ainfi  nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  les  répéter  ici- 

PANSEIl.  Appliquer  des  remedes  topiquesfur  un  mal 
extérieur.  Voyez  Panfement. 

■PANTOUFLE  DÉ  M.  PETIT.  Sorte  de  bandage 


PAR  31  *f 

inventé  par  M.  Petit  le  Chirurgien  ,  pour  la  rupture 
du  tendon  d’Achilles.  C’eft  une  machine  fort  fimple  : 
elle  eft  compofée  d’une  pantoufle  de  la  grandeur  du  pied 
du  malade.  Au  milieu  du  quartier  de  derrière  ,  il  y  a 
de  fixe  une  courroie  de  la  longueur  de  la  jambe.  Une 
autre  courroie  longue  de  fept  à  huit  pouces  en  porte 
deux  autres  tranfverfales ,  une  à  chacune  de  fes  extré¬ 
mités.  De  ces  deux  courroies  croifées  avec  la  troifieme  , 
l’une  eft  fupérieure  &  entoure  circulairement  le  haut 
du  genou ,  ou  le  bas  de  la  cuiffe  :  la  fécondé,  qui  eft  l’infé¬ 
rieure  ,  ferre  le  bas  du  jarret  au-defius  du  grasde  la  jambe: 
la  troifieme  courroie  qui  foutient  ces  deux  ci ,  eft  ap¬ 
pliquée  le  long  du  jarrec  ,  &  eft  terminée  par  une 
boucle  qui  doit  recevoir  la  courroie  de  la  pantoufle. 

Pour  fefervir  de  cette  machine  ,  on  applique  la  pièce  fu¬ 
périeure  :  on  attache  les  courroies  tranlverfalesquife  bou¬ 
clent  l’une&l’autre ,  &  feferrent  conféquemment  à  volon¬ 
té.  Cela  fait ,  on  met  la  pantoufle  dans  le  pied  malade,  on. 
pafle  la  courroie  de  derrière  dans  la  boucle  qui  eft  à 
l’extrémité  de  la  courroie  longitudinale  ,  qui  defcend 
derrière  le  jarret  ;  on  ferre  de  façon  que  le  talon  eft 
tiré  en  haut ,  &  que  par  conféquent  les  extrémités  du 
tendon  rompu  font  rapprochées  dans  un  contaét  mutuel. 
On  laiffe  le  pied  dans  cette  fituation  plus  ou  moins, 
fuivant  que  la  rupture  eft  plus  ou  moins  complette  on 
compliquée  ,  &  on  arrofe  l’endroit  de  médicamens  ap¬ 
propriés  à  la  maladie. 

PANUS.  Tumeur  inflammatoire  éryfipélateufe,  gar¬ 
nie  de  petites  pullules,  qui  la  font  relfembler  à  du  pain, 
d’où  vient  fon  nom.  Voyez  Phygethlon. 

PAPILLAIRE.  Qui  tient  de  la  nature  des  papilles 
ou  expanfions  nerveufes. 

PAPILLE.  C’eft  la  même  chofe  que  mammelon.  Y. 
'Mammelon. 

Papilles  nerveufes.  V  oyez  Mammelons  de  la  peau ; 

PARACENTESE.  Opération  par  laquelle  on  tire 
de  quelque  grande  cavité  du  corps  une,  matière  épan¬ 
chée  ,  au  moïen  d’une  ouverture  que  l’on  y  pratique. 
.Voilà  l’idée  générale  de  la  paracenthèle  ;  mais  ce  terme 


3x8  .  V  A  R 

lignifie  particuliérement  l’ouverture  que  l’on  fait  ad 
ventre  des  hydropiques,  par  le  moyen  du  trocar.  Pour 
bien  laire  cette  opération ,  il  faut  confidérer  plufieuis 
chofes  :  i°.  on  met  au  malade  un  fcapulaire  ,  &  une  fer- 
viette  pliées  en  trois  doubles  fous  les  reins;  on  fait  chauf¬ 
fer  un  peu  de  vin  ,  ou  d’eau-de-vie  mêlée  d’un  peu  d’eau, 
&  on  le  prépare  deux  ou  trois  compreffes  quarrés.  2,°.I1 
faut  iituer  le  malade;  il  doit  être  fur  Je  bord  de  foa 
lit  du  côté  &  près  de  l’Opérateur;  &  on  commande àim 
aide  d’àppu  jer  fur  les  côtés  dù  ventre ,  pendant  qu’on  en  tiré 
la  peau  un  peu  en  haut  ou  en  bas,  à  l’endroit  que  l’on  a  def- 
fein  de.percer  ,  &  cet  endroit  doit  toujours,  être  dans  La 
partie  la  plus  déclive  ,  à  fept.  ou  huit  travers  de  doigt 
au-deifous,  &  à  côté  du  nombril  :  3®.  on  enfonce  le 
trocar  delà  maniéré  qu’il  eft  dit  à  l’article  Troicar.  V. 
Troicar. 

40.  On  met  un  balîin  au  bas  du  lit  pour  recevoir 
Peau  qui  fort  ,  &  qu’on  laiffe  Couler  à  difcretion. 
Quand  on  voit  qu’il  s’ en  eft  aflfez  écoulé  ,  on  tire 
le  trocar ,  puis  on  met  fur  f  endroit  de  la  ponction  un 
emplâtre  de  cérufe  ,  de  la  grandeur  d’une  piece  de  vingt* 
quatre  fols  5  &  s’il  eft  befoin  de  retirer  de  l’eau  ,  oa 
fait  des  ponctions  nouvelles  alternativement,  des  deux 
côtés,  autant  de  fois  qu’on  le  juge  néceflàite ,  afin  que 
l’un  ne  foit  pas  plus  maltraité  que  l’autre  ;  l’on  fait  en- 
forte  que  les  pondrions  d’un  même  côté  foient  diftantes 
entre  elles  d’environ  deux  doigts.  Il  eft  plus  court  de 
faire  cette  opération  avec  le,  trocar  ,  comme  il  vient 
d’être  expliqué  ,  qu’à  la  maniéré  des  Anciens,  avec  une 
lancette-  L’appareil  eft  moins  grand,  moins  effraïant-, 
&  aufli  sûr. 

PARAPHYMOÔ'IS.  Maladie  dans  laquelle  le  pré¬ 
puce  eft  fi  renverfé  &  fi  gonflé  ,  qu’on  ne  peut  le  ra¬ 
battre  pour  couvrir  le  gland.  C’eft  quelquefois  un  fymp- 
tome  de  la  grolfe  vérole  ;  mais  il  y  en  a  d’accidentels 
qui  viennent  d’une  autre  caufe.  Les  ;eunes  mariés,  & 
ceux  dont  le  gland  n’a  jamais  été  dépouillé  que  diffi¬ 
cilement  du  prépuce  ,  y  font  aifément  pris  ,  quand  aux 
approches  de  leur  jeûne  époüfe  la  verge  fait  trop  de 
violence  pour  entrer  dans  le  vagin,  &  qu’ après  le  eoit 


PAR  319 

la  verge  refte  gonflée  fans  être  recouverte  du  prépuce. 
11  eft  dangereux  de  laiifer  ainfi  cette  partie  étranglée, 
&  l’on  ne  fauroit  y  apporter  trop  tôt  remede.  Toute, 
l’opération  confifte  à  faire  defcendre  le  prépuce  fur  le 
gland  pour  le  recouvrir.  Pour  le  faire  ,  on  commence 
par  baigner  la  verge  dans  l’eau  froide  ,  afin  qu’elle  puiffe 
fe  dégonfler  ;  puis ,  en  la  prenant  entre  les  deux  doigts 
index  ,  &  celui  du  milieu  ,  des  deux  mains ,  dont  les  dos 
regardent  le  ventre  du  malade  ,  on  amene  le  prépuce 
fur  le  gland  qu’on  repoufle  en  même  tems  avec  les  deux 
pouces ,  tâchant  de  le  faire  rentrer  dans  fa  bourfe.  Quand 
il  n’y  a  pas  long-tems  que  le  mal  exifte,  cette  méthode 
fuffit  ;  mais  il  arrive  fouvent  que  l’on  attend  ,  &  qu’il 
eft  impoflible  de  dégonfler  le  membre  par  le  moïen  de 
l’eau  ,  ni  de  faire  revenir  le  prépuce.  La  verge  eft  très- 
enflée  ,  il  y  a  des  bourrelets  au  prépuce  remplis  d’une 
eau  rouffâtre  ,  qui  le  tuméfient  extraordinairement  ; 
fouvent  même  il  fe  fait  des  crévafTes  circulaires  ,  qui  fé- 
parent  en  partie  le  gland  de  la  verge.  Alors  on  eft  obli¬ 
gé  de  faire  avec  la  pointe  d’une  lancette  de  petites  in- 
cifîons  à  la  membrane  interne  du  prépuce ,  pour  débri¬ 
der  l’endroit  par  où  il  ferre  trop  le  gland.  On  fait  au¬ 
tant  de  petites  incifions  qu’il  en  faut ,  pour  laiffer  au 
prépuce  la  liberté  de  defcendre  par-deflus  le  gland ,  & 
l’on  prend  ,  pour  y  réuffir  ,  la  verge  de  la  maniéré  qur 
vient  d’être  expofée. 

Quand  le  gland  eft  recouvert  de  fa  tocque  ,  l’opéra- 
tion  eft  finie.  On  prépare  fon  appareil  :  on  fait  une  em¬ 
brocation  fut  le  ventre  ,  qu’on  couvre  d’une  compreffe 
trempée  dans  l’oxycrat  :  on  en  met  une  autre  fur  les 
bourfes  ,  on  faignè  le  malade  quelques  heures  après  l’o¬ 
pération  ,  on  lui  tient  le  ventre  libre  par  des  lavemens 
rafraîchiffans  ,  &  on  lui  fait  obferver  un  bon  régime. 
Au  bout  de  quelques  jours  ,  il  eft  à  propos  de  faire  des 
injeélions  déterfives  fùus  le  prépuce  ,  pour  mondifier  les 
plaies  ,  &  nettoïer  les  parties  des  ordures  qui  pourroient 
retarder  la  cicatrice  des  petites  incifions. 

L’appareil  convenafele  à  cette  maladie  eft  celui  du 


310  O  B  T 

phymolïs  ,  dont  elle  eft  la  maladie  contraire.  Voyez 

Phymofis. 

PARASTATES.  On  donne  ce  nom  aux  épididymes. 
Voyez  Epididymes . 

PARaTHENAR.  (  le  grand)  C*eft  un  mufcle  lon¬ 
guet,  qui  eft  placé  au  bord  externe  de  la  plante  du 
pied.  On  l’appelle  communément,  mais  mal-à-ptopos, 
hypothènar  :  ce  mufcle  s’attache  par  une  de  fes  extré¬ 
mités  ,  le  long  de  la  partie  inferieure  &  externe  du 
calcanéum  ,  depuis  la  petite  tubérolité  poftérieure  ex¬ 
terne  ,  jufqn’à  l’antérieure  ;  il  fe  confond  enfuite  au 
métatarlien ,  fe  gliife  le  long  du  dernier  os  du  méta- 
tarfe  ,  &  va  fe  terminer  par  fon  extrémité  antérieure, 
à  la  partie  poftérieure  &  externe  du  petit  orteil.  L’u- 
fàge  de  ce  mufcle  eft  d’écarter  le  petit  doigt  du  pied  des 
autres  doigts. 

F arathenar,  (  le  petit)  C’eft  un  petit  mufcle  charnu, 
qui  s’attache  par  une  de  fes  extrémités ,  le  long  de  la 
partie  inférieure  ,  &  un  peu  externe  du  dernier  os  du 
métatarfè  -,  8c  par  l’autre  à  la  partie  inférieure  ,  &  un 
peu  externe  de  la  bafe  de  la  première  phalange  du  petit 
orteil ,  qu’il  fléchit  dans  fon  action  :  il  fert  aulli  à  voû¬ 
ter  la  plante  du  pied. 

PARENCHYME.  Subftance  vafculeufe,  qui  forme 
la  ba'e  de  quelque  vifcêre. 

PARIETAL.  Nom  que  l’on  donne  à  un  os  de  la 
tête  ,  parce  qu’il  forme  une  partie  confidérable  des  côtés 
du  crâne.  Il  y  en  a  deux  ,  un  droit  &  un  gauche  :  ils 
forment  la  partie  fupérieure  ,  moïenhe  &  latérale  de  la 
tête 

On  y  diftingue  deux  faces  ,  une  interne ,  &  l’autre 
externe. 

La  face  externe  eft  convexe  &  fort  unie  ;  il  n’y  a  rien 
à  remarquer,  fi  ce  n’eft  une  grande  ligne  demi-cir¬ 
culaire  ,  qui  marque  l’attache  du  mufcle  crotaphyte. 

La  face  interne  eft  concave  &  allez  inégale.  Outre  les 
imprelfions  digitales  ,  on  y  voit  un  grand  nombre  de 
filions  ,  dont  l’aflemblage  porte  le  nom  de  fiuiüe  ds 
figuier , 


PAR  Jlt 

figuier  ;  à  câufe  de  la  reffemblance  que  l’on  y  trouve 
avec  les  feuilles  de  cet  arbre.  Toutes  les  ramifications 
naiilent  d’une  goutiere  profonde  ,  &  quelquefois  même 
d’un  canal  creufé  à  l’angle  antérieur  &  inférieur  de 
cet  os ,  qui  loge  l’artère  épineufe  dont  les  baftemens 
forment  ces  filions.  Il  faut  éviter  d’appliquer  le  trépan 
en  cet  endroit  ,  parce  que  l’ouverture  de  cette  artère 
pourroit  caufer  une  hémorragie'dont  les  fuites  feroient 
funeftes. 

Les  pariétaux  font  quartés ,  &  ont  par  eouféqucnt 
quatre  angles  &  quatre  bords. 

Le  bord  antérieur  eft  taillé  à  onglet ,  de  maniéré 
qu’à  fa  partie  fupérieure  ,  c’eft  la  lame  interne  qui  dé* 
borde ,  au  lieu  qu’à  la  partie  inférieure  ,  c’eft  la  lame 
externe. 

Le  bord  inférieur  eft  échancré  &  taillé  à  onglet ,  de 
maniéré  que  la  lame  interne  déborde  beaucoup.  Cette 
ftrudure  eft  propre  à  favorifer  l’articulation  de  cet 
os  avec  le  temporal  ,  au  moi'en  de  la  future  fquam- 
meufe.  » 

On  remarque  tout  le  long  de  la  face  interne  du  bord 
fupérieur  une  demi  gouttière  qui,  fe  trouvant  unie  à 
celte  du  pariétal  oppofé  ,  en  forme  une  entière ,  qui 
loge  le  finus  longitudinal  fupérieur  de  ladurc-mere. 
Le  long  de  ce  bord  ,  on  apperçoit  un  petit  trou  par 
lequel  paffent  de  petites  veines  qui  rapportent  le  fang 
de  l’extérieur  du  crâne  dans  le  finus  dont  nous  Venons 
de  parler.  Ce*  trou  manque  quelquefois  :  d’autrefois  il. 
n’y  en  a  qu’un  ,  qui  alors  eft  commun  aux  deux  pa¬ 
riétaux  ,  8c  eft  pratiqué  dans  la  future  même. 

Le  bord  poftérieur  n’a  rien  de  remarquable.  Il  eft  un 
peu  plus  épais  ,  &  fes  dentelures  font  un  peu  plus  lon¬ 
gues  que  celles  des  autres  bords. 

A  l’angle  antérieur  inférieur ,  on  remarque  le  canal 
qui  loge  l’artère  épineufe  dont  nous  avons  parlé.  On 
trouve  quelquefois  à  la  face  interne  de  l’angle  pofté¬ 
rieur  inférieur  ,  un  fillon  large  &  fort  court ,  qui  loge 
une  partie  des  finus  latéiaux. 

Dans  le  fétus  ,  la  feuille  de  figuier  n’eft  pas  formée, 

D.  de  Ch,  Tome  II,  X 


3*2  PAR 

&  le  défaut  d’offification  de  l’angle  antérieur  &  fupé- 
rieur  fait  fur-tout  la  fontanelle  ,  qui  ne  s’oflifie  quel¬ 
quefois  que  dans  un  âge  fort  avancé  ,  ce  qui  mérite  at¬ 
tention.  . 

Les  deux  pariétaux  font  unis  enfemble  par  la  future 
fagittale  ;  ils  s’articulent  avec  l’os  coronal ,  par  la  fu¬ 
ture  coronale  ;  avec  les  temporaux  &  l’extrémité  de  la 
grande  aile  du  fphénoido,  par  la  future  fquammeufe  , 
&  enfin  par  la  lambdoïde  avec  l’occipital. 

Dans  l’enfant  nouveau  né,  on  trouve  une  efpéce  de 
fontanelle  entre  1  angle  antérieur  Si  inférieur  des  parié#, 
taux,  &  la  grande  aile  du  fphénoïde.  Dans  l’adulte, 
on  y  découvre  fouvent  un  petit  os  quarté-,  femblableà 
celui  qui.  fe  forme  quelquefois  à  la  fontanelle  du  fom- 
met  de  la  tête. 

PAROI.  Surface  interne  des  vailfeaux  fanguins  &  lym¬ 
phatiques  :  il  fe  dit  aufïi  de  la  furfece  interne  de  toutes 
les  cavités  du  corps  ,  de  quelque  efpéce  qu’elles  foient. 

PAROTIDES,  (  glandes)  On  les  appelle  ainfi,  parce 
qu’elles  font  fituées  derrière  les  oreilles  ,  une  de  chaque 
côté.  Elles  font  falivales  &  les  plus  confidérables  de 
toutes.  Elles  occupent  la  partie  antérieure  &  inférieure 
des  oreilles  ,  derrière  l’angle  de  la  mâchoire  inférieure 
Sc  s’étendent  fur  les  joues  dont  elles  occupent  une  par¬ 
tie.  Eiles  font  vraiement  conglomérées,  plus  larges  à 
leur  partie  fupérieure ,  mais  plus  épaiffespar  en-bas.  Elles 
ont  un  canal  excréteur  fort  confidérable ,  qui  porte  le 
pom  de  Canal  de  Stenon  ,  de  celui  qui  l’a  décrit  le  pre¬ 
mier.  Ce  canal  fort  du  paquet  glanduleux  par  plufieurs 
branches,  qui  s’étant  raffemblées  forment  un  tuyau  qui 
p  allé  pat-deflus  le  maffcter  un  peu  obliquement,  perce 
le  buccinateur  entre  les  glandes  buccales  &  la  trôifieme 
dent  molaire  au-dedans  de  la  bouche,  par  une  aflez 
grande  ouverture  ,  &  s’y  décharge  de  l’humeur  falivale. 
Il  a  été  découvert  en  1660  ,  par  M.  Sténon ,  qui  l’a 

nommé  conduit  falival  fupérieur. 

:  PARODIAS  ou  EAUULIE.  Maladie  des  gencives 
dans  laquelle  ces  parties  font  attaquées  d’une  vériticle 
inflammation  ,  laquelle  tend  fouvent  à  la  fuppuration. 


f  A  I  3â$ 

Elle  eft  très-foiivent  occafionnée  pat  Une  dent  gâtée, 
qui  attire  une  humeur  fur  cette  partie.  Les  liqueurs  y 
étant  amafTées  7  elles  fe  cuifent  &  abcédent  aifément  tant 
par  la  chaleur  de  la  bouche  ,  qu’à  caufè  de  la  délica- 
teffs  des  fibres  de  la  gencive.  Dans  ces  fluxions  la  jou« 
&  les  lèvres  font  enflées. ,  .  &  font  beaucoup  de  douleur 
avant  que  d’abcèder.  On  favorife  la  coûion  en  faifan't 
tenir  dans  la  bouche  du  lait  tiède  ,  &  en  mettant  fur  la 
gencive  la  moitié  d’une  figue  grafl'e  rôtie  fur  des  char¬ 
bons.  Lorfqu’avec  le  doigt  l’on  fentira  de  la  fluctuation  , 
il  faudra  ouvrir  la  tumeur  dans  la  crainte  que  la  matière 
par  fon  féjour  n’altere  l’os  de  la  mâchoire.  Ainfi  ,  avec 
une  lancette  à  faigner  ,  qu’on  entortille  d’une  bandelette 
pour  la  fixer  mieux  dans  fa  châffe ,  le  Chirurgien  ayant 
écarté  avec  les  deux  mains  les  lèvres  du  malade,  pour 
reconnoître  l’endroit  de  la  tumeur,  plonge  &  fait  une 
incilion  proportionnée  à  la  grofièur  de  la  tumeur  dans 
le  milieu  de  Téminence  que  fait  la  matière  contenue , 
&  auffi-tôt  que  l’inftrument  eft  retiré  ,  il  preffe  un  peu 
la  tumeur  pour  la  faire  vuider  ,  &  donne  du  vin  tiède 
au  malade  pour  fe  rincer  la  bouche.  Il  n’y  a  point  de 
panfement  à  faire  ;  on  recommandé  Amplement  au  ma¬ 
lade  de  fe  laver  la  bouche  avec  dû  vin  tiède ,  comme 
il  vient  d’être  dit ,  de  temps  en  temps  pendant  deux  ou 
trois  jours. 

Lorfque  ces  petits  abcès  viennent  aux  gencives  fupé- 
rieurés ,  ils  fe  guériifent  mieux.  La  plaie  qu’on  y  fait 
donne  lieu  à  la  matière  de  fortir  ,  &  fon  poids  l’entraîne 
à  mefure  qu’il  s’en  forme  de  nouvelle  ,  enforte  qu’elle 
ce  peut  caufer  nul  défordre.  Mais  quand  ils  font  aux 
gencives  inférieures  ,  la  fanie  y  refte  comme  dansunfac, 
&  par  fon  féjour  elle  peut  corrompre  l’os  de  la  mâchoire 
d’en-bas.  On  évitera  cet  accident ,  en  ouvrant  l’abfcès 
de  bonne  heure ,  le  preflant  dans  la  fuite ,  pouflânt  le 
pus  de  bas  en  haut  pour  le  faire  fortir  par  l'ouverture  , 
&  mettant  par  dehors  fur  le  vuide  de  l’abfcès  une  com» 
preffe  &  un  bandage  ,  qui  refferrant  cet  endroit ,  empê¬ 
che  la  matière  de  s’y  accumuler.  Que  fi  malgré  toutes 
ces  précautions  l’os  le  tronvoit  découvert  &  altéré ,  on 


3*4  ?  A  17 

auroit  de  la  peine  à  en  procurée  l’exfoliatiôn  autrement 
que  par  le  bouton  de  feu  ,  dont  il  ne  faut  cependant 
•fe  lervit  qu’apres  que  lès  autres  moyens  n’auront  pu 
réuffir. 

PATTE-D’OIE.  Les  Anatorniftes  donnent  ce  nom 
à  des  expanfîons  nerveules  ,  ou  certains  pléxus  dont  les 
rameaux  imitent  l’expanfion  des  pattes  d’une  oie.  Tel  eft 
fpécialement  le  pléxiis  que  forme  la  branche  maxil¬ 
laire  du  nerf  de  la  cinquième  paire  cérébrale ,  au-delfous 
dé  l’orbite. 

•PATHETIQUES.  L’on  a  donné  ce  nom  aux  nerfs 
de  la  quatrième  paire  cérébrale ,  parce  qu’ils  vont  fe 
diftribuer  air  mulcle  trochleateur ,  qui  exprime  par  ce 
mouvement  qu’il  fait  faire  au  globe  de  l’œil ,  une  affec¬ 
tion  douce  ,  -&  un  feutiment  tendre  8c  pafliônné.  Voyez 
Trochleateur. 

PATIENCE,  (mufcle.de  )  On  donne  ce  nomaumufcle 
angulaire  ou  relcveur  de  T  omoplate  ,  parce  qu’en  faifaut 
bauffer  les  épaules  ,  il  fait  faire  un  mouvement  familier 
à  ceux  dont  la  patience  le  trouve  exercée. 

PAVILLON  DE  LA  TROMPE.  On  donne  ce  nom 
à  l’extrémité  des  trompes  de  Fallope  qui  flotte  dans  lé 
bas-ventre  :  cette  partie  eft  découpée  à  fa  circonférence, 
8c  repréfente  une  efpèce  de  frange ,  ce  qui  lui  a  fait  aufli 
donner  le  nom  de  morceau  frangé.. 

PAUME.  Mot  qui  fîgni'fie  particulièrement  le  (Jedans 
de  la  main. 

PALfPIERES.  Nom  que  l’on  donne  aux  voiles  mem- 
braneuxquicouvrent  leglobë  de  l’œil.  Il  y  a  deux  paupières; 
l’une  eft  fupérieure ,  &  l’autre  inférieure  :  elles  font  com- 
pofees  de  l’épiderme  de  la  peau  ,  du  tilfu  cellulaire ,  de 
cartilages  ,  de  mufcles  ,  d’une  membrane  interne  ,  de 
glandes,  des  points  ciliaires,  des  points  lacrymaux,  de 
la  caroncule ,  de  la  glande  lacrymale ,  &  des  ligamens 
des  tarfes.  L’épiderme  &  la  peau  de  cette  partie  n’ont 
rien  de  particulier.  Le  tiflu  cellulaire  eft  d’une  nature 
femblable  à  celui  du  ferotum  ,  il  ne  loge  pas  de  graille. 
Les  cartilages  font  petits,  minces,  placés  au  bord  de 
chaque  paupière,  &  portentle  nom  de  tarfes.  Ils  donnent 
naiiîance  à  de  petits  poils  que  l’on  appelle  cils  ;  on  rc- 


PEA 

marque  dans  leur  épaiffeur  un  grand  nombre  de  petites 
glandes  qui  s’appellent  ciliaires  du  lieu  où  elles  font. 
La  membrane  qui  tapifl'e  les  paupières,  fe  nomme. cati- 
jonéive  ,  parce  qu’elle  les  joint  au  globe  de  l’œil. 

La  paupière  lupérieure  a  plus  d’étendue  que  l’infé¬ 
rieure,  &  fes  mouvemens  font  beaucoup,  pius  confidé- 
rables  &  très-rapides.  Elle  eft  abailfée  par  le  mufcle 
orbiculaire  qui  rapproche  les  deux  paupières  l’une  de 
l’autre.  Elle  a  un  releveur  propre  ,  qui  eft  antagonille 
de  celui-ci.  M.  Heifter  admet  un  abaifleur  de  la  pau¬ 
pière  inférieure  qui  eft  différent  de  l’orbiculaire. 

L’ufage  des  paupières  eft  de  voiler  les  yeux  ,  &  de  les 
mettre  à  couvert  des  corps  étrangers  pendant  le  fommeiL 
furtout.  En  tout  temps  elles  répandent  également  fur 
toute  la  partie  antérieure  du  globe  de  l’œil  l’humeur 
filtrée  par  la  glande  lacrymale  qui  humecte  la  cornée, 
&  la  rend  polie  &  tranfparente. 

Quelques  fois  les  enfans  viennent  au  monde  avec  les 
deux  paupières  collées  l’une  à  l’autre.  On  remédie  faci¬ 
lement  à  ce  vice  de  conformation.  Si  l’aglutination  ne 
fe  continue  pas  jufqu’au  grand  angle ,  &  que  l’on  ap- 
perçoive  à  l’endroit  de  la  jonétion  une  ligne  qui  marque 
où  devroit  être  la  féparation  des  deux  paupières.  On  in¬ 
troduit  une  fonde  canelée  par  l’efpace  où  les.  paupières 
ne  font  pas  collées  ,  &  on  coupe  enfuite  peu  à-  peu  avec 
un  biftouri  la  membrane  qui  retient  les  deux  paupières 
collées,  b'i  les  deux  tarfes  font  collés  enfemble  ce  qui 
peut  auffi  arriver  par  maladie  ,  à  la  fuite  de  l’érofion  de 
la  pellicule  qui  les  recouvre  ;  il  eft  beaucoup  plus  diffi¬ 
cile  d’y  remédier,  furtout  fi  l’aglutination  fe  continue 
depuis  le  grand  angle  jufqu’au  petit. 

PEAU.  Enveloppe  univerfelle  ,  qui  recouvre  le  corps 
en  entier  ,  contient  tous  les. organes  &  figure  toutes  les 
parties  à  l’extérieur.  Elle  pofe  immédiatement  fur  le 
panniculc  graifTeux  ou  tilfu  cellulaire  ,  &  eft  compofée 
de  deux  parties  principales  ,  qu’on  appelle  du  nom  de 
derme  &  &  épiderme.  L’épiderme  couvre  le  derme  ou  la 
peau  proprement  dite.  Voyez  Epiderme  ,  Surpeau ,  eu- 

Xiij 


32.fi  PEA 

La  peau  s’appelle  cuir ,  derme  par  les  différens  Au¬ 
teurs.  Elle  eft  fort  extenfible  &  très-élaftique ,  ce  qui 
fait  juger  à  quelques  Anatomiftes,  .qu’elle  eft  faite  de 
fibres  ligamenteufes  entrelacées  les  unes  dans  les  autres , 
d’une  maniéré  inexplicable.  Elle  eft  auili  fufceptible  d’un 
fentiment  très-vif  ,  ce  qui  vient  de  la  quantité  prodi- 
gieufe  de  nerfs  qui  entrent  dans  fa  compofition.  De  mê¬ 
me  on  ne  fçauroit  la  piquer  en  un  feul  point ,  qu’il  n’en 
forte  du  fang  ,  ce  qui  fait  voir  dans  fa  texture  une  infi¬ 
nité  d’artères  fanguines.  Son  cpaiffeur  varie  dans  les  dif¬ 
férentes  parties  du  corps  ;  par  exemple  ,  la  peau  eft  fort 
épailTe  à  la  tête  ,  à  la  nuque,  &  à  la  plante  du  pied; 
elle  l’eft  moins  à  la  paume  de  la  main  ,  excepté  chez 
les  perfonnes  auxquelles  de  rudes  travaux  épaiffiffent  l’é¬ 
piderme  ,  &  le  rendent  calleux.  Elle  eft  très- fine  au  vi- 
fage  ,  &  très-mince  aux  levres.  Il  eft  bon  d’obferver  que' 
dans  les  endroits  où  elle  a  le  plus  d’épaifieur ,  commu¬ 
nément  fpn  tiiTu  eft  allez  lâche  ,  &  rélîfte  médiocre¬ 
ment  à  l’inftrument  tranchant ,  au  lieu  que  dans  les  en. 
droits  où  elle  eft  plus  mince  ,  comme  au  ventre  ;  par 
exemple  elle  eft  aufli  plus  ferrée ,  &  fe  coupe  plus 
difficilement  :  elle  eft  plus  molle  aux  enfans  &  aux  fem¬ 
mes  ,  qu’aux  adultes  &  aux  hommes  ;  &  dans  l’homme, 
en  général ,  on  lui  trouve  plus  de  molleffe  au  vifage, 
à  la  verge  ,  &  au  ferotum  ,  qu’aux  autres  parties  du 
corps.  ‘ 

La  peau  eft  attachée  dans  toute  fon  étendue ,  par  toute 
îorre  de  vaiflèaux  ,  &  par  quelques  fibres  très -  déliées 
aux  parties  qu’elle  touche  ;  mais  on  la  fépare  aifément 
è  la  poitrine  ,  au  bas-ventre  ,  au  bras  &  aux  jambes: 
on  la  trouve'  un  peu  plus  fortement  réfiftante  à  la  ligné 
blanche,  fort  adhérente  au  front  &  à  tout  le  vifage, 
Sinfî  qu’aux  oreilles,  aux  levres  ,  à  la  paume  des  mains’ 
à  la  plante  des  pieds.  Les  femmes  groffes  ,  les  hydropi¬ 
ques  ,  les  emphyfèmes  prouvent  que- la  peau  peut  s’é¬ 
tendre  d’une  maniéré  prodigicufe  ,  &  Van  MeeK’ren  , 
ancien  Chirurgien  de  l’Hôpital  d’Amfterdam  ,  rapporté 
dansfe-s  obfervatians  chirurgicales  ,  qu’un  Eipagnol,  âgé 
de  vingt-trqis  ans  ,  en  préfence  de  Meffieurs  Vanhorme 


PEA  32.7 

&  Sylvius  ,  prit  fa  peau  de  la  partie  droite  de  l’épaulé 
&  de  la  poitrine  ,  la  mit  par-deffius  fa  tête ,  en  couvrit 
fes  yeux  tellement ,  qu’il  étoit  impoffible  de  les  voir  ; 
&  quand  il  la  quitta ,  elle  fe  remit  d’abord  en  fa  place. 
Il  tira  de  même  maniéré  la  peau  de  fon  génoù  droit  -, 
à  la  hauteur  d’une  demi-aune  ,  ce  qu’il  ne  pouvoir  pas 
faire  a  celle  de  fon  genou  gauche. 

On  remarque  à  la  peau  quantité  de  pores  ou  trous , 
qui  laiiTent  perpétuellement  exhaler  des  vapeurs  fubti- 
les ,  mais  on  y  en  remarque  auffi  de  plus  grands-  Ce  font 
ceux  des  narines  ,  des  yeux  ,  de  la  bouche ,  de  la  verge  i 
de  l’anus  ,  &c.  elle  eft  parfemée  de  glandules,  que  fon 
nomme  miliaires ,  &  d’autres  qui  portent  le  nom  de 
febacées.  On  voit  celles-ci  particuliérement  aux  oreilles, 
au  nez ,  aux  paupières  ,  au  cercle  des  mammelles  ,  à 
l’anus  &  aux  parties  naturelles,  On  voit  auffi  à  la  fur- 
face  de  la  peau  plufieurs  lignes  qui ,  s’entrecoupant  avec 
d’autres  ,  forment  de  petits quarrés  irréguliers,  &  félon 
qu’elles  font  plus  ou  moins  profondes ,  plus  ou  moins 
étendues  ,  la  peau  fe  trouve  plus  ou  moins  dure  ,  ou 
mollette ,  l’arrangement  de  ces  lignes  diffère  auffi  félon 
•les  endroits  où  elles  fe  trouvent.  Dans  l’efpace  des  lignes, 
on  remarque  plufieurs  petites  houppes  nerveufes ,  lef- 
quelles  houppes  font  beaucoup  plus  fenfibles  fur  la-  lan¬ 
gue  ,  &  au  bout  des  doigts  de  l’une  &  l’autre  extrémité. 
C’eft  en  vertu  de  ces  papilles  nerveufes ,  que  la  peau  eft 
l’organe  immédiat  du  toucher,  &  que  les  pieds  comme 
les  mains  ,  mais  particulièrement  les  mains  ,  font  celui 
de  l’attouchement.  - 

Les  ufages  de  la  peau  font  1°.  de  couvrir  &  envelop¬ 
per  toutes  les  parties  du  corps  :  20.  d’être  l’organe  du 
toucher  :  30.  de  donner  iffiie  aux  fueurs ,  &  à  rinfenfi- 
ble  tranfpiration.  Voyez  Ab  forbans  ,  Sueur ,  &•  Tranf- 
piration.  .s 

PEAUCIER  ,  ou  CUTANE’.  Mufcle  très-mince , 
fortement  attaché  à  la  peau  ,  &qui  couvre  tout  k:de- 
vant  du  col,  depuis  les  clavicules  jufqû’au  menton  :  il 
s’attache  par  fon  extrémité  inférieure  à  la  membrane  ,. 
qui  couvre  les  mufcles  grand  pectoral ,  deltoïde  & 


32.8  P  E  C 

trapeze  ,  &  montant  obliquement  en  haut  fe  termine 
par  foii  extrémité  fupérieure  en  partie  au  menton  ,  & 
en  partie  à  la  commiflure  des  levres.  Les  fîi?res  de  ce 
mufcle  fe  perdent  fupérieurement  avec  celles  de  plu- 
lïèurs  mufcles  voifins  ,  &  celles  d’un  côté  rencontrent 
celles  du  côté  oppofé  avec  lefquelles  elles  lemblent  s’en- 
trelacer.  On  regarde  ce  mufcle  comme  abailTeur  de  la 
mâchoire  inférieure.  On  le  perce  dans  la  faignée  de  la 
jugulaire.  Voyez  Saignée. 

PECTEN  (os  du)  Quelques  Anatomiftes  ont  donné 
cé  nom  à  l’os  pubis.  Voyez  Pubis. 

PECTINE’.  Petit  mufcle  fléchiifeur  de  la  cuilfe ,  plat, 
&  plus  large  en  haut  qu’en  bas.  Il  eft  quelquefois  dou¬ 
ble  :  il  s’attache  fupérieurement  à  la  partie  fupérieure 
de  l’os  pubis  a  le  long  de  l’échancrure  qui  eft  entre  l’é¬ 
pine  antérieure  de  cet  os ,  &  la  tubérolité  qui  marque 
fon  union  avec  celui  des  îles  ;  de-là  il  defeend  oblique¬ 
ment  Yers  le  petit  trochanter  ,  au-deffous  duquel  il  s’at¬ 
tache  un  peu  obliquement ,  par  un  tendon  plat ,  en  fe 
confondant  avec  la  fécondé  partie  du  triceps.  On  a  auffi 
donné  à  ce  mufcle  le  nom  de  Riolanifte  de  celui  de 
Riolan ,  célébré  Anatomifte  qui ,  le  premier  ,  l’a  exac¬ 
tement  décrit.  L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  tirer  la  cuilTe 
en  devant  vers  le  ballin ,  ou  le  baffin  vers  la  cuille. 

PECTINE’E  ou  ILIO-PECTINE’E.  C’eft  le  nom 
que  l’on  donne  à  une  échancrure  qui  fe  trouve  le  long 
de  la  crête  du  pubis ,  entre  l’épine  &  la  tubérolité  de 
cet  os.  Elle  donne  palfage  aux  tendons  des  mufcles  pfoas 
&  iliaque.  Voyez  Pubis. 

PECTORAL.  (  le  grand  )  Mufcle  qui  couvre  prefque 
toute  la  partie  antérieure  de  la  poitrine.  Il  eft  attaché 
antérieurement  à  la  moitié  fternale  de  la  clavicule,  au 
fternum  ,  &  à  la  partie  cartilagineule  de  toutes  les  vraies 
côtes  ;  poftérieurement  il  s’attache  ,  par  un  tendon  fort 
&  plat  ,  à  la  partie  fupérieure  &  interne  de  l’os  ,  au 
bord  de  la  finuolité.  Ce  mufcle  couvre  en  partie  le  petit 
pectoral  &  le  grand  dentelé  :  ç’ eft  fon  tendon  qui  forme 
le  bord  antérieur  du  creux  de  l’aifTelle  ,  le  poftérieur 
étant  formé  pat  le  grand  dqrfaL 


P  E  C  319 

■  Le  grand  peélôral  eft  naturellement  féparé  en  deux 
portions  :  une  fupérieure,  qui  eft  plus  petite  que  l’au-  1 
tre  ,  &  fe  nomme  claviculaire  ,  parce  qu’elle  s’attache 
■à  la  moitié  de  la  clavicule  du  côté  du  fternum.  De-là 
elle  fe  porte  vers  l’aiffelle  ,  le  long  du  mufcle  deltoïde, 
dont  elle  n’eft  féparée  que  par  une  ligne  de  tiflii  cellu¬ 
laire  ,  &  par  la  veine  céphalique. 

La  portion  inférieure  eft  beaucoup  plus  grande.  On 
l’appelle  thorachique  ,  parce  qu’elle  s’attache  aux  parties 
du  thorax  que  nous  avons  indiquées.  Les  attaches  au 
fternum  font  faites  pat  autant  de  petits  tendons  qui  s’a¬ 
vancent  ,  &  s’entrecroifênt  avec  ceux  du  grand  peétoral 
du  côté  oppofé.  Les  attaches  inférieures  font  aüffi  des 
dentelures  qui  s’entrelacent  avec  celles  qui  font  for¬ 
mées  par  le  mufcle  droit ,  &  le  grand  oblique  du  bas- 
yentre. 

A  mefure  que  les  fibres  charnues  de  la  portion  tho¬ 
rachique  montent  vers  le  bras ,  elles  fe  contournent  les 
unes  fous  les  autres  :  par  ce  moien  ,  le  tendon  qu’el¬ 
les  forment ,  eft  reploïé  fur  lui-même,  &  fes  fibres  fe 
croifentde  forte  que  les  fibres  fupériéures  font  en  def. 
fous ,  &  appartiennent  à  la  portion  inférieure  ,  au  lieu 
que  les  inferieures  font  en  delfus  ,  &  produites  par  la 
portion  claviculaire  du  mufcle. 

Le  grand  peétoral  porte  le  bras  en  devant  fur  la  poi¬ 
trine.  Si  fa  portion  fupérieure  fe  contraéte  feule  ,  elle 
levé  le  bras  en  devant  :  la  portion  inférieure  en  fe  con- 
traélant  abailfe  le  bras  &  l’épaule ,  &  les  tient  en  cet 
état. 

P  e  dorai.  (  le  petit  )  ou  le  petit  dentelé  antérieur ... 
C’eft  un  mufcle  triangulaire  ,  qui  s’attache  par  une  de 
fes  extrémités  ,  à  la  partie  antérieure  de  la  fécondé  , 
ttoifieme  ,  quatrième  &  cinquième  des  vraies  côtés  ,  par 
autant  de  digitations  ou  dentelures.  Toutes  ces  portions 
le  réunifient  en  montant  obliquement  vers  l’épaule  , 

&  forment  un  tendon  qui  s’attache  à  la  partie  fupé¬ 
rieure  de  l’apophyfe  coracoïde  de  l’omoplate. 

Ce  mufcle  eft  couché  fur  les  intercoftaux  externes  , 
auxquels  il  eft  comme  collé  5  il  eft  recouvert  par  le 


330'  PEN 

trand  peéloral.  Son  ufage  eft  de  tiret  l’omoplate  es 
evant. 

PEDIEUX.  Petit  mufcle  placé  fur  le  dos  du  pied. 
Il  s’attache  à  la  partie  antérieure  &  fupérie.ure  du  cal¬ 
canéum  ,  &  fe  divife  en  quatre  tendons  qui  fe  terminent 
au  gros  orteil  &  aux  trois  fuivants.  Il  étend  les  doigts  du 
pied  auxquels  il  s’attache.  Voyez  Extenfeur  commun  des 
orteils.  (  le  court  ) 

PEDUNCULES  DU  GRAND  CERVEAU.  Voyez 
"Jambes  de  la  moelle  allongée. 

Peduncules  du  cervelet.  Voyez  Jambes  de  la  moelle 
allongée . 

PELICAN.  Inftrument  dont  le  Chirurgien  fe  fert 
pour  arracher  les  dents  :  il  eft  fait  comme  des  pincettes 
en  pivot.  On  y  rémarque  deux  branches  d’acier  ,  qui 
font  arrêtées  par  un  écrou.  L’une  qui  fert  de  manche,  & 
eft  terminée  par  une  demi-roue  ,  dont  la  face  antérieure 
eft  une  cavité  femi-lunaire.  L’autre  branche  a  à  fon  ex¬ 
trémité  antérieure  un  crochet  de'  cinq  lignes  de  Ion» , 
lequel  eft  terminé  par  deux  petites  dents  garnies  en  de¬ 
dans  d’inégalités  tranfverfales ,  pour  mieux  s’appliquer 
contre  la  dent  qu’on  veut  arracher- Cette  branche  tourne 
autour  d’ün  pivot  fixé  fur  l’autre ,  par  le  moyen  d’un 
écrou. 

Pour  fe  fervir  de  cet  inftrument  ,  on  embraffe  la 
dent  par  dedans  avec  lé  crochet,  on  appuie  là  cavité  de 
la  demi- roue  fur  les  deux  dents  voifines,  &  en  tirant 
le  pélican  en  dehors  ,  on  arrache  la  dent.  Le  nom  de 
cet  inftrument  lui  vient  delà  figure  de  fon  crochet  re¬ 
courbé  en  forme  de  bec  de  pélican. 

PELLICULE.  Petite  peau,  du  mot  latin peUis,  qui 
veut  dire  peau. 

PENIL.  (  os  du)  Nom  que  quelques  Anatomillesont 
donné  à  l’os  pubis.  Voyez  Pubis. 

Fenil.  On  donne  ce  nom  à  une  éminence  formée  pat 
une  quantité  plus  ou  moins  grande  de  graille  recouverte 
de  la  peau,  placée  fur  la  fymphyfe  de  l’os  pubis.  Cette 
partie  fe  couvre  de  poil  à  l’âge  de  puberté.  Le  mot  de 
pénil  eft  commun  aux  deux  fexes  :  on  fe  fert  auffi  quel- 


quefoïs  de  celui  de  pubis  pour  lignifier  la  même  choie: 
chez  les  femmes ,  il  porte  plus  fouvent  les  noms  de  Motte 
&  de  Mont  de  Vénus- 

P  E  N  I  S.  Nom  que  l’on  donne  à  la  verge  de 
l’homme. 

PENNIFORME.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles 
eompofés  par  la  réunion  de  deux  mufcles  Amples  en  un 
fêul  tendon  ,  &  dont  les  troufléaux  compofans  font  ran¬ 
gés  en  forme  de  barbes  de  plume.  Leurs  tendons  s’en¬ 
foncent  ordinairement  dans  leur  ventre  ,  &  vont  tou¬ 
jours  en  diminuant  comme  la  côte ,  qui  partage  les  deux 
barbes  delà  plumé;  d’autrefois  les  tendons  le  fendent, 
pour  embralfer  l’extrémité  de  la  portion  charnue. 

V  PEPASTIQUE.  Voyez  Peptique. 

PEPTIQL  E.  Médicament  qui  a  la  vertu  de  cuire  les 
humeurs  ,  de  les  digérer  ,  les  mûrir  &  les  difpofer  à 
une  bonne  fuppuration.  Tels  font  la  mauve  ,  la  gui¬ 
mauve  ,  l’oignon  de  lys  ,  les  feuilles  d’ofeilles,  les  oi¬ 
gnons  ,  la  fémence  de  fénugrec  ,  l’ongent  balilic.  Les 
médicamens  qui  facilitent  la  digeftion  des  alimens  dans 
l’cftomac  ,  portent  aufli  le  nom  de  peptiques.  Voyez 
Abfcesl 

PERCE’  ou  PERFORE’  DE  CASSERIEZ  On  a 
donné  ce  nom  au  mufcle  coraco-brachial,  parce  qu’il 
eft  percé  dans  fon  milieu  pour  lailTer  palier  un  nerf  allez 
conlïdérable  ,  &  dont  CalTerius  a  donné  le  premier  une 
figure  particulière. 

PERFORANT.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle 
conlïdérable,  qui  va  fe  terminer  par  quatre  tendons,  â 
la  troilieme  phalange  des  doigts  de  la  main.  Ces  ten¬ 
dons  palfent  par  un  écartement  formé  par  les  tendons 
d’un  autre  mufcle  nommé  perforé ,  &  femblent  les  per¬ 
cer  pour  leur  palfage.  On  nomme  aufli  ce  mufcle  pro¬ 
fond  ,  parce  qu’il  eft  placé  fous  le  même  mufcle  per* 
foré ,  qui  porté  aufli  le  nom  de  fublime.  Voyez  Pro¬ 
fond. 

Perforant  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné 
ce  nom  au  mufcle  long  fléchifleur  commun  des  or¬ 
teils  ,  parce  qu’il  femble  percer  par  fes  tendons ,  ceux 


33i  PER 

du  mufcle  fléchiiïeur  court  des  orteils,  qui  fe  fendent 
pour  lui  donner  pairage ,  ce  dernier  porte,  pour  cette  rat¬ 
ion  ,  le  nom  de  perforé.  Voyez  Fléchîjfeur  commun  des 
orteils,  (le  long) 

^PERFORE’.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle  con- 
fioérable ,  qui  va  fe  terminer  par  quatre  tendons  qui 
s’attachent  à  la  fécondé  phalange  de  chacun  des  doigts 
de  la  main  :  ces  tendons  à  leur  infertion  font  fendus, 
ce  qui  a  fait  donner  à  ce  mufcle  le  nom  de  perforé.  Il 
porte  auffi  celui  de  fublime  ,  parce  qu’il  eft  placé  à  la 
furface  de  l’avant-bras,  &  fur  un  autre  mufcle  que  l’on 
appelle  profond  ,  par  la  raifon  contraire  ,  8c perforant , 
parce  que  fes  tendons  paflent  dans  l’écartement  des  ten¬ 
dons  du  perforé.  Voyez  Sublime. 

Perforé  du  pied.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  court 
fléchiiïeur  commun  des  orteils ,  parce  que  l’extrémité 
de  les  tendons  eft  fendue  en  deux  ,  pour  laiilèr  palier 
dans  ces  écartemens  ceux  du  mufcle  perforant ,  ou  flé- 
ehilîeur  court.  Voyez  Fléchîjfeur  commun  des  orteils. 
( le  court) 

PERFORER.  Entamer  les  parties  dures.  Voyez 

PERICARDE.  Membrane  épaifle  8c  ferrée,  eu  for¬ 
me  de  fac ,  qui  environne  le  cœur  dont  elle  afifeéte  la 
figure.  Quand  on  a  enlevé  le  fternum  ,  on  voit/le  pé¬ 
ricarde  dans  le  milieu  de  la  poitrine ,  un  peu  fur  le  côté 
gauche  du  cadavre  ,  8c  conféquemment  à  la  droite  de 
l’inlpecteur:  Il  a  la  figure  conique  comme  le  cœur  ,  & 
on  y  remarque  la  bafe  &  la  pointe.  Il  tient  par  fa 
partie  fupéricure  aux  gros  vaiffeaux  du  cœur ,  &  il  eft 
percé  dans  ce  même  endroit  ,  pour  leur  donner  paffage. 
Par  fa  partie  inférieure ,  qui  fe  termine  en  pointe ,  & 
par  fa  partie  voifine  de  cette  pointe  du  coté  droit ,  il 
eft  tellement  uni  avec  le  centre  nerveux  du  diaphragme , 
qu’on  ne  peut  les  féparer  l’un  de  l’autre  ,  fans  les  déchi¬ 
rer.  II  n’y  eft  point  attaché  dans  les  quadrupèdes  ;  cette 
fituation  eft  particulière  à  l’homme. 

Quoique  le  péricarde  fpir  un  peu  plus  ample  que  le 
cœur  n’eft  gros ,  il  eft  cependant  à  peu  près  de  la  même 


PER  33  j 

grandeur  que  ce'  vifcère  ,  &  n’eft:  éloigné  de  lui  dans 
tout  fon  contour  ,  qu’autant  qu’il  eft  néoeffaire ,  pour 
ne'  pas  l’incommoder  dans  Tes  mouvemens.  La  cavité 
qu’il  forme  eft  piramidale  :  la  bafe  elt  attachée  au  dia¬ 
phragme  ,  &  la  pointe  embrallé  les  gros  vaifTeaux.  Cette 
pointe  eft  tronquée,  &  a  un  allongement  particulier  en 
forme  de  chapiteau ,  qui  embraffe  amplement  les  gros 
vaifTeaux. 

Le  péricarde  eft  compofé  de  trois  membranes ,  félon 
M.  WinfloW.  La  moïenne,  qui  eft  là  principale,  eft 
d’un  tifTu  fort  ferré  de  filamens  tendineux  très  -  déliés 
&  différemment  croifés.  La  lame  interne  paroît  être  la 
continuation  de  la  tunique  externe  du  cœur ,  de  celle 
des  oreillettes  &  des  gros  vaifTeaux.  L’externe  ,  ou  la 
commune  eft  formée  par  la  duplieature  du  médiaftin. 
D’autres  Anatomiftes  prétendent  que  le  péricarde  n’eft 
compofé  que  de  deux  lames ,  dont  la  première ,  qui  eft 
externe ,  vient  de  la  pleure  ou  du  médiaftin  ;  &  la  fe- 
t  conde  eft  propre  au  péricarde ,  celle  qui  forme  fpéciale- 
ment  ce  fac.  La  furîàce  interne  de  cette  membrane  eft 
liffe  &  polie  ;  elle  laiffe  fuinter  continuellement  une 
rofée  qui  adoucit  les  frottemens  du  cœur  contre  elle. 
Cette  rofée  fe  réforbe  dans  l’état  naturel ,  &  ne  vient 
pas  plus  de  glandes  que  l’humeur  analogue  à  celle-ci 
que  filtrent  le  péritoine  &  la  pleure.  Cependant  les  Au¬ 
teurs  ont  été  quelque  tems  partagés  fur  cet  article  :  les 
uns  ayant  ouvert  des  cadavres,  où  le  péricarde  étoittôut- 
à-fait  rempli  d’eau,  les  autres  en  ayant  difféqué  chez 
^  lefquels  on  n’en  avoit  pas  trouvé  une  feule  goutte.  Mais' 
la  difpute  eft  enfin  terminée ,  &  l’on  fait  certainement 
que  l’eau  qui  fe  trouve  dans  le  péricarde  après  la  mort, 
eft  l’effet  de  la  maladie  &  de  la  mort  même  ;  car  il  faut 
pour  cela  que  l’homme  ait  été  quelque  tems  malade , 
puifque  l’on  n’en  trouve  nullement  dans  le  cadavre  de 
ceux  qui  périflent  de  mort  violente ,  comme  lespendus  , 
&c.  . 

L’ufage  du  péricarde  eft  de  fervir  d’enveloppe  au 
cœur,  d’empêcher  que  les  poumons  en  fe  gonflant  d’air, 
*e  preffent  fur  lui ,  &  n’en  étouffent  le  mouvement.  Il 


m  encore  à  fournir  dans  fa  propre  cavité ,  la  liqueur 
dont  nous  avons  parlé  ,  pour  faciliter  les  mouvemens 
continuels  de  cet  organe. 

M.  Malpighi  a  obfetvé  dans  un  cadavre  ,  que  le  pé¬ 
ricarde  avoit  j’épaifleur  d’un  travers  de  doigt  vers  la  bafc 
du  cœur  ,  &  d’un  demi  travers  de  doigt  vers  fa  pointe. 
On  trouve  fouvent  du  pus  épanché  dans  le  péricarde,  dé 
l’eaù  accumulée ,  des  vers  :  tout  cela  eft  abfolument  contre 
nature.  Lower  dit  avoir  ouvert  le  cadavre  d’une  femme, 
dont  le  péricarde  étoit  par-tout  tellement  adhérent  au 
cœur ,  qu’on  ne  pouvoit  prefque  pas  l’en  féparer  avec 
les  doigts.  Colombus  rapporte  n’avoir  trouvé  dans  le 
corps  d’un  de  fes  difciples  ,  nul  veftige  de  cette  partie  , 
&  BartKolin  raconte  qu’un  particulier  ayant  été  bielle 
d’un  coup  d’épée  pénétrant  le  péricarde ,  il  en  fut  <  uéri. 
Cette  derniere  anecdote  prouveroit  que  les  plaies  du 
péricarde  ne  font  pas  abfolument  mortelles  ,  fl  elle  étoit 
bien  véritable  ;  &ilparoît  qu’elle  l’eft,  parce  que  l’Au¬ 
teur  dit  qu’à  chaque  battement  du  cœur  ,  l’eau  du  péri¬ 
carde  s’échappoit  au  dehors  de  la  plaie.  Cependant, 
comme  c’eft  un  fait  très-rare ,  &  peut-être  un  peu  exa¬ 
géré  ,  l’on  n’ofe  pas  encore  établir  rien  d’abfolument 
pof.tïf  &  folide  „  pour  la  guérifon  de  ces  fortes  de 
plaies. 

PET  IC  ARE  INES,  (artères  &  veines)  les  artères  & 
les  veines  pé.icaidines  ne  font  pas  fort  conlidérables  ; 
elles  naiflent  des  fouclavieres.  Les  veines  reprennent 
1er  fang  diftribué  par  les  artères  &  le  portent,  la  droite 
dans  la  veine  cave  fupérieure ,  &  la  gauche ,  dans  la 
fouclaviere  du  même  côté.  Mais  celle  du  côté  droit  pa- 
roît  fouvent  fe  rendre  à  la  veine  fouclaviere  du  même 
côté  ,  plutôt  qu’au  tronc  Ae  la  veine  cave  ,  &  cela  varie 
beaucoup.  Celle  du  côté  gauche  même  ne  va  pas  tou¬ 
jours  fe  rendre  à  la  veine  fouclaviere  gauche  ;  elle  va 
quelquefois  fe  perdre  dans  la  mammaire  interne  ,  & 
d’autrefois  dans  la  diaphragmatique. 

PERICARPE.  Voyez  Epicarpe. 

PERICRANE.  C’eft  une  membrane  formée  de  plu? 
fieurs  lames ,  qui  recouvre  le  crâne.  C’eft  le  période  de 


PER  335 

cette  partie  :  comme  on  le  peut  féparer  eh  plulîeurs 
■  lames,  il  y  a  eu  des  Anatomiftes  qui  ont  diftingué  la 
Lame  externe  ,  qu’ils  ont  nommée  péricrâne  ,  de  la  lame 
interne ,  qu’ils  appellent  le  périofte.  Sur  les  parties  la¬ 
térales  de  la  tête  ,  ces  deux  lames  le  féparent ,  &  lo¬ 
gent  dans  leur  écartement  le  mufcle  crotaphyte:  la  lame 
externe  fe  joint  enfuite  avec  la  cocffe  aponévrotique  , 
pour  communiquer  enfemble  avec  les  expanfions  aponé- . 
vrotiques  des  mufcles  voifîns. 

Le  péricrâne  communique  avec  la  dure-mere  par  les 
futures  ,  ce  qui  fait  que  l’inflammation  d’une  de  ces 
membranes  fe  communique  facilement  à  l’autre. 

PERIERESE.  Efpece  d’entamure  diftinguée  par  les 
Anciens.  C’eft  une  forte  d’incifîon  qu’ils  faifoient  au¬ 
tour  des  grands  abfcès.  Ce  mot  eft  grec  :  on  pratique 
cette  opération  dans  l’ablation  des  légers  fquirrhes  &  des 
autres  tumeurs  ,  par  le  moïen  du  fcalpel  &  de  la  diffec- 
tion.  Voyez  Squirrhe  <S*  Loupe. 

PERINE’ ,  ou  PERINE’E.  C’eft  l’efpace  que  l’on  re¬ 
marque  au  bas  du  ventre  ,  au_defi'ous  des  tefticules  chez 
les  hommes ,  de  grandes  lèvres  chez  les  femmes ,  &  qui 
s’étend  jufqu’à  l'anus.  Cet  efpacc  eft  plus  long  dans 
l’homme  que  dans'  la  femme  ,  n’y  ayant  dans  la  femme 
que  l’épaifleur  de  la  paroi  inférieure  du  vagin,  &  l’é- 
pailfeur  de  la  paroi  fupérieure  de  l’iuteftin  réélu  m ,  unies 
enfemble  ,  qui  la  compofent.  C’eft  dans  cette  partie  que 
l’on  fait  la  lithotomie  aux  hommes ,  &  l’opération  de  la 
boutonnière. 

PERIOSIS.  Voyez  LithyaJis. 

PERIOSTE.  Membrane  qui  revêt  la  plupart  des  os 
à  l’extérieur  &  à  l’intérieur  ,  d’où  vient  qu’on  la  diftin- 
gue  en  interne  &  en  externe.  On  a  attribué  au  périofte- 
un  fentiment  très-exquis  ,  mais  il  n’eft  fenfible  que 
dans  la  maladie,  &  après  de  longues  irritations. 

Les  dents  ne  font  point  recouvertes  par  cette  mem¬ 
brane  ;  &  fur  les  os  de  la  tête ,  elle  porte  le  nom  de* 
péricrâne.  Les  fibres  cjui  la  compofent ,  né  font  point 
entrelacées,  mais  elles  font  pofées  les  unes  furies  au¬ 
tres  elle  eft  polie  à  l’extérieur,  &  raboteufe  à  fa  fur- 


33«  per 

face  interne  ,  par  laquelle  elle  adhère  à  l’os.  Quand  le 
virus  vénérien  attaque  cette  membrane  ,  les  malades 
joufîrent  les  plus  cruelles  douleurs  ,  fur-tout  pendant  La 

PERISCITHIîj'ME.  Incifion  circulaire  que  les  An¬ 
ciens  pratiquoient  depuis  une  tempe  jufqu’à  l’autre  ,  & 
qui  pénétroit  jufqu’à  l’os.  C’eft  une  efpecc  d’entamure 
&  de  diérèfe,  qui  n’eft  plus  en  ufage  aujourd’hui.  Le 
mot  eft  grec. 

PERISTALTIQUE.  (  mouvement périjlaltique  )  C’eft 
un  mouvement  propre  aux  inteftins  :  il  eft  vermicu- 
laire ,  luivant  la  lignification  du  mot  grec  ,  &  fert  à 
pouffer-  les  excrémens  dehors.  Ce  mouvement  fe  fait 
,par  contradion  ,  &  la  caufe  de  cette  contradion  eft  la 
même  que  celle  du  mouvement  des  mufdes ,  c’eft-à- 
dire ,  qu’elle  dépend  de  l’influx  du  liquide  animal ,  qui 
.coule  d’abord  dans  les  points  fupérieurs  ,  &  ainfi  de 
fuite.  On  pourroit  demander  qu’eft-ce  qui  empêche  les 
.parties  inférieures  de  fe  contrader  en  même  tems  que 
les  fupérieures.  C’eft  que  la  contraction  de  celles-ci  em¬ 
pêche  le  liquide  animal  de  couler  dans  les  parties  in¬ 
férieures  du  canal  inteftinal  ,  en  bouchant  &  en  com¬ 
primant  les  nerfs. 

Les  effets  du  mouvement  périftalrique  font  1°.  de 
faire  defcendre  les  matières  de  la  maniéré  fuivante.  Les 
pointes  fupérieures  des  fibres  charnues  fe  contraftent 
.d’abord  ,  &  enfuite  les  autres  ,  comme  par  ordre  ;  ainfi , 
fi  les  fibres  circulaires  fe  contradent ,  l’inteftin  formé 
une  efpecc  d’entonnoir  ,  dont  l’endroit  évafé  eft  en  bas, 
&  l’endroit-  étranglé  eft  en.  haut.  Dès-lors  les  matières 
qui  y  font ,  doivent  couler  vers  le  bas  ,  par  la  preflion 
qu’elles  fouffrent ,  puifqu’il  y  â  moins  de  réfiftance  que 
vers  le  haut.  Car  c’eft  une  réglé  confiante  ,  qu’un  corps 
pouffé  fe  porte  vers  l’endroit ,  où  il  trouve  moins  de 
réfiftance. 

2.°.  Le  mouvement  périftaltique  fert  à  fafler ,  bou- 
leverfer  ,  retourner  les  matières  qui  font  dans  les  intef 
tins  ,  &  peut-être  même  à  les  broïer  davantage.  Mais , 
par  le  feul  bouleverfcment ,  le  chyle  peut  être  exprimé 
des 


PER.  337 

(Ses  alimens  digérés  ,  &  être  obligé  de  paffer  dans  les 
veines  ladées.  Car  ,  pour  qu’il  y  entre ,  il  faut  qu’il  y 
ait  quelque  caufe  motrice  :  or  ,  c’.eft  ce  que  l’inteftin 
fait  en  fe  contradant ,  &  en  preiîant  les  alimens.  De 
plus ,  comme  les  matières  ne  peuvent  couler  fans  offrir 
de  la  rélïftance  à  l’aétion  de  l’inteftin  ,  cela  facilite 
encore  le  paffage  du  chyle  dans  les  veines  lactées ,  parce 
qu’ alors  il  eft  obligé  de  fe  contracter  davantage  ,  à 
caufe  dé  l’impreflion  plus  vive  qu’elles  y  font  ;  car  on 
fait  que  l’adion  &  la  réaétion  font  en  raifon  récipro¬ 
que.  Lorfqu’il  y  a  quelque  poifon  dans  les  inteftins  , 
ils  fe  contradent  avec  tant  de  force  &  de  violence  , 
que  les  orifices  des  veines  ladées  fout  refferrés ,  bou¬ 
chés  ,  &  comme  effacés  ;  ce  qui  fait  que  les  particules 
de  Ce  poifon  ne  pénétrent  pas  dans  la  malle  du  fang.  V. 
inteftins. 

PERLSTAPHYLINS.  (mufcles)  Ces  mufcles  fe  dif- 
•tinguent  en  interne  &  en  externe  de  chaque  côté  :  leur 
route  eft  bien  différente.  Le  mulcle  periftaphylin  in¬ 
terne  ,  que  la  plupart  des  Anatomiftes  nomment  petro- 
falpingc-Jlaphylin  ,  &  d’autres  ,  avec  Albinus  ,  rele- 
veur  du  voile  du  palais  ,  eft  le  plus  confidérable  des 
.mufcles  de  la  luette  ,  &  plus  en  arriéré  que  tous  les 
autres.  Il  eft  attaché  par  fon  extrémité  fupérieure ,  au 
rocher  de  l’os  temporal ,  près  de  la  trompe d’Euftache , 
à  laquelle  il  tient  auffi  en  partie.  De-là  il  fe  porte  de 
haut  en  bas  ,•  couvert  feulement  de  la  membrane  de  la 
cloifon  à  une  ligne  que  l’on  regarde  comme  aponévro- 
tique ,  &  va  fe  terminer  à  la  cloifon  du  palais.  Sadi- 
redion  l’a  lait  encore  appeller  périjlaphylin  droit. 

Le  periftaphylin  externe  naît  de  même  que  le  précé¬ 
dent  de  la  partie  pétreufe  du  rocher  ,  de  la  trompe 
d’Euftache  ,  &  de  plus  de.  la  lame  externe  de  l’apophyfe 
ptérigoide.  Il  fe  contourne  vers  la  bafe  du  crochet  de 
cette  lame  ,  &  fon  tendon  s’y  rétrécit  :  il  defcend  de 
haut  en  bas,  couché  fur  cette  aîle  ,  en  fuivant  fon  bord 
poftérieur  ,  puis  il  fe  termine  à  la  cloifon  ,  en  s’épa- 
.  nouiffant  en  maniéré  d’aponévrofe. 

PERISTAPHILO-PHARYNGIENS.  Nom  d’une 

D.  de  Ch.  Tome  IL  Y 


l5  1  R 

paire  «Je  petits  mufcles ,  qui  font  attachés  par  une  de 
■leurs  extrémités  entre  la  luette  &  l’apophyfe  ptérigoï- 
de ,  &  par  l’autre  ,  à  la  partie  poftérieure  &  latérale 
du  pharynx-  Ces  mufcles  répondent  à  ceux  que  d’autres 
Anatomiftes  ont  appellés  hypéro  -  pharyngiens  ,  ou  pa- 
lato-pharyngiens.  Ils  tirent  le  pharynx  en  haut  &  eu 

PERISYTOLE.  Repos  qui  eft  entre  la  fyftole&la 
diaftole  5  c’eft-à-dire ,  entre  la  contraction  &  la  dilata¬ 
tion  des  artères.  Il  pourroit  fe  remarquer  au  pouls  , 
mais  quelques-uns  le  nient  :  il  n’eft  pas  fenfible  dans 
les  perfonnes  enfanté.  Bartholin  affûte  qu’il  eft  manifefte 
dans  les  moribonds. 

PERITOINE.  Membrane  qui  recouvre  immédiate¬ 
ment  tous  les  vifeères  au  bas-ventre  en  général,  &  la 
plupart  d’eux  en  particulier.  Elle  eft  fituée  fous  les  mut 
clés  du  bas-ventre.  Elle  a  la  même  figure  &  la  même 
étendue  que  le  bas-ventre,  &  elle  s’allonge  auffi  à  pro¬ 
portion  des  autres  tégumens  dans  la  grofTefle  &  dans 
l’hydropifîe.  Sa  furface  intérieure  eft  polie  &  enduite 
d’une  humeur  onâueufc  qui  s’exhale  des  extrémités  des 
vaïfTeaux  dont  le  tiffu  de  cette  membrane  eft  compo- 
fé  ,  pour  lubrefier  les  parties  qui  fe  trouvent  au-deffous, 
&  modifier  les  frottemens  qui  ont  lieu  entre  elles  &  le 
péritoine.  Sa  face  externe  eft  fibreufe  &  inégale  ,  parce 
qu’elle  adhère  fortement  aux  mufcles. 

Il  y  a  des  Auteurs  qui  prétendent  avoir  obfervé  dans 
le  péritoine  ,  de  petits  corps  fphériques ,  qu’ils  ont  pris 
pour  des  glandes ,  &  ils  leur  attribuent  la  fon&ion  de 
féparer  de  la  mafTe  du  fang  la  limphe  ondueufe  qui  fe 
filtre  dans  le  péritoine.  Mais  ces  obfervations  ayant  été 
faites  fur  des  fujets  mal  affeétés  ,  on  ne  fauroit  en  rien 
conclure  pour  l’état  de  fanté.  On  n’en  voit  pas  en  effet 
dans  les  cadavres  de  gens  morts  de  mort  violente ,  oh 
de  maladie  étrangère  au  péritoine.  Ainfi  il  eft  plus  pro- 
bable  que  ces  prétendues  glandes  font  des  produirions  de 
fucs  altérés  ou  viciés  par  la  maladie.  C’eft  le  fentiment 
de  plufieurs  habiles  Anatomiftes ,  &  entr’autres  de  MM. 
Morgagny,  Heifter,  -Petit  l’Anatomifte.  Ils  ont  oh- 


PER  $39 

jfcrvé  que  très-fouvent  des  trous  fe  trouvent  obftf  uês  pat 
une  liqueur  qui  s’y  épaiflit  ,  &  qu’il  eft  aifé  de  le  trom¬ 
per  fur  la  nature  de  ces  petites  concrétions ,  par.  la  re& 
femblançe  qu'elles  ont  avec  de  petits  corps  ronds  & 
blanchâtres.  M.  Littré  cependant  &  d’autres  font  du 
fentiment  contraire. ,  Mais  cela  ne  doit  pas  empêcher 
de  rqetter  ces  prétendues  glandes ,  parce  qu’il  ell  ira- 
poflible  de  des  démontrer  dans  les  fujets  morts  de  ma¬ 
ladie  aigue  &  fubite. 

Le  péritoine  tient  aux  mufcles  abdominaux;,  parde- 
vant ,  au  diaphragme  par  en  haut ,  par  en  r. b  as  aux  os 
ifchium.  &  pubis  ,  fur  les-  côtés  aux  os  des  îles ,  &  pat 
derrière  à  l’os  i'acrum  &  aux  vertèbres  des  lombes.  Tou. 
tes  ces  attaches  fe  font  au  moyen  d’un  tilfu  cellulaire  , 
qui  n’ ell  pas  par-tout  également  ferré.  Cette  membrane 
ell  percée ,  par  fa  partie  fupérieure ,  à  l’endroit  où  elle 
adhère  au  diaphragme  ,  de  plufieurs  trous.  L’œfophage  , 
la  veine  cave  ,  &  la  huitième  paire  de  nerfs  cérébraux 
les  occupent.  Par  en  bas ,  le  péritoine  donne  ifliie  aux 
gros  excrémens  qui  fôrtent  par  l’anus  ;  il  s’ouvre  aufli 
à  l’endroit  du  vagin  ,  de  l’urèthre  &  des  vaiileaux  ,  qui 
vont  aux  cuilfes.  Dans  le  fétus  ,  il  eft  ouvert  en  dedans, 
pour  donner  palfagc  aux  vaiileaux  ombilicaux  ;  mais 
toutes  ces  ouvertures  doivent  s’entendre  de  fa  tunique 
extérieure ,  &  non  de  l’intérieure. 

L’on  pourroit  confidérer  le  péritoine  ,  comme 
dpmpofc  d’une  feule  tunique  ou  lame  membraneufe  , 
qui  feroît  l’interne  ;  car,  quant  à  l’externe  ,  ce  n’eft 
qu’un  tiflu  cellulaire ,  &  une  continuation  de  la  mem¬ 
brane  cellulaire  ,  répandue  dans  tous  les  interftices  de  nos 
organes.  Cependant  c’eft  entre  les  deux  prétendues  mem¬ 
branes  ,  dont  on  croit  le  péritoine  compofé  ,  que  font- 
contenus  tous  les  .vifcèrcs  &  tous  les  vaiileaux  du  bas- 
ventre  ,  que  recouvre  la  membrane  interne.  Dans  le 
férus  ,  à  l’endroit  du  nombril ,  la  membrane  externe  ac¬ 
compagne  les  vaifleaux  ombilicaux  qui  partent  dans  fa 
duplicature  ,  8t  la  membrane  interne  parte  par-dertus 
en  couvrant  ces  vaifleaux  ,  pour  former  la  paroi  interne 
du  péritoine  ,  comme  par  toute  la  capacité  du  bas- 


<  ffE' 

venue-  Lo.rfqii’â'près  la  nailfance  du  fétus ,  le  cordon  de 
l’cmbilic  ’efthlfé-  &  féparé  ,  la  réunion  des  vaiffeaux  om¬ 
bilicaux  fe  fait  avec  la  membrane  externe  à  l’endroit 
du  nombril.  Ces  vaiffeaux  fe  defléehcnt  enfuite ,  &  dé¬ 
génèrent  en  ligamens  ,  pendant  que  la  membrane  in¬ 
terne.  refte  fknple  en  cet  endroit.  G’eft  dans  ces  lieux 
ouverts  ;  que  fefônt  les  hernies  vraies  rpar  la  ration  qu’ils 
lotit  plus  foiblés  y  &  qu’ils  cèdent  plus  ailément  auxdiffé- 
rens  efforts. 

La  membrane  qui  couvre  le  péritoine  à  «l'extérieur 
&  que  l’on  a- pris  mal-à-propos  pour  une  lame  de  cette 
membrane  i  fournit  deux  allongemens  vers  l’aine  ,  qui 
conduifent  dans  l’homme  les  vaiffeaux  fpermatiques  aux 
tefticules  dans  les  femmes  les  ligamens  ronds  de  la 
matiice.  'Quand  les  allongemens  font  parvenus  aux  tef- 
tkules  ,  ils  s’élargiffent  pour  les  envelopper  ,  &  for¬ 
ment  ainfi  leur  -membrane  propre ,  qui  porte. le  nom  de 
•vaginale. 

On  trouve  «ces  .'allongemens  ouverts  dans  les  chiens; 
jùfques  dans  la  capacité  du  ventre  ,  tellement  qu’on 
peut  y  introduire  nn  -ftilet'aflèz  gros';  mais dans  l’hom¬ 
me  ,  on  n’y  trouve  pas  le  moindre  jour.  Comme  les 
vaiffeaux  fpermatiques  gliffent  dans  le  tiffu  cellulaire  du 
péritoine  .  ces  allongemens  qui  enveloppent  les  vaifle2ux 
fpermatiques  avec  les  tefticules  dans  l’homme  ,  &  les 
ligamens  ronds  de  la  matrice  dans  la  femme ,  font  for¬ 
més  de  ce  même  tiffu ,  pendant  que  la  vraie  lamedu  pé¬ 
ritoine  ferme  les  ouvertures  de  c-es  allongemens;  ce  qui 
fait  que  le  péritoine  y  refte  fimple  ,  &  par  conièquent 
plus  foible  ,  comme  nous  l’avons  dit  ci-devant  à  l’occa- 
lion  de  l’onibilic  :  &  comme  les  mufcles  obliques  du 
bas-ventre  font  auffi  percés  dans  ces  endroits  ,  pour  le 
palTage  des  allongemens  du  péritoine,  &  des  vaiileaux 
fpermatiques  aux  hommes,  &  dés  ligamens  tonds  delà 
matrice  aux  femmes  ,  c’tft  par  cette  raifon  qu’à  l' occa¬ 
sion  de  quelque  caufe  externe-&  violente,  la  membrane 
interne  du  péritoine  étant  moins  appuié'e  dans  cet  en¬ 
droit,  eft  enfoncée  &  allongée  par  l’impulfion  de  l’in- 
teftin  &  de  l’épiploon ,  dans  le  cas  de  hernie ,  conjoin- 


tP'r'fc  34* 

temcnt  ou  fépàréïnent ,  vers  les  anneaux  dés  ftiu fries., 
lefquels  alors  font  obligés  'de  fe  dilater.  Il  fe  forme  donc 
un  fac  qui  s’allonge  plus  ou  moins  ,  félon  que  l’impul» 
fian  des  parties  eft  plus  ou  moins  forte ,  d’où  il  rélulte 
une  hernie  incümpLtre  oucomplette  ,  félon  que  les  par-, 
tics  defcendent  dans  l’aine  feulement ,  ou  jufques  dans 
le  fcrotum.  Mais  dans  le  cas  d'un  effort  violent  &  fubit, 
il  arrive  quelquefois  que  ces  allongemens  crèvent  :  alors, 
la  hernie  eft  fans  fac ,  &  fe  termine  à  l’aine- 
■'^■ïJes-ufages  du  péritoine  font  de  contenir  les  parties; 
que  renferme  le  bas-ventre ,  de  les  humeriei  de  la  rofée 
qu’il  exhale  ,  &  peut  être  d’aider  la.  digeftion.  Il  cou¬ 
vre  &  tapiiTe  les  mufcles  à  leur  partie  interne  ,  &  pro¬ 
duit  des  allongemens;  qui;  enveloppent;  la  plupart  des 
vifcères  en  particulier*  Il  fournit  des  attaches  à  ces  vif- 
cères  &  fort,  de  fouiien  aux  vaiffeaux  lànguins  qui  s’.y^ 
diftribuent. 

•  PERONE1  G’eft  le  plus  petit;  des  deux  :os  de  Ja:ÿtia« 
be.  Il  éft  placé-le  long  du  tibia-  à,  fa  partie  externe  ,  Sc 
un  peu  poftérieure  :  il;  eft  long  ,  grêle  &  triangulaire. 

■  On  le  divife  en  corps,  ou  portion  moïenne  0  &  en  ex¬ 
trémités,. 

L’extrémité  fupérieure  relfemb le  it  une- petite  tête 
applatie  obliquement  ;  elle  fe  termine  en  arriéré  paf 
-une  pointe  courte  &  mouffe  :  elle  porte  une  facette  ar¬ 
ticulaire  &  cartilaginéufe  pour  fon.  articulation  avec,  la  - 
facette  que  l’on  remarque  fous, le  condile.  externe  du 
tibia. 

Le  corps;  dé  l’os,  eft  long  ,  menu,  &  irrégulièrement 
tortueux  &•  triangulaire  ;  il  fe-  rétrécit  vers  les  extrémité?.  , 
Quelquefois  il  eft-  couthé  en-  dedans  dans  fon.  milieu.  M. 
Winflow  penfe  que  cela  peut  venir,  de.  la  ma  ni  re  d’erp-' 
mailloter  les  enfans.  Il  eft  d’autant  plus  vraifemblable. 
que  cett.e  courbure  n’.eft- pas  naturelle--au. péroné-,  que  ; 
;l’on  trouve  de  ces  os  qui-  font;  allez  droits.  On  y  re¬ 
marque  troistaces  &  trois  angles.:  ces-, trois  faces  fe  con¬ 
tournent,  à  mefure  qu’elles,  defcendent  le  long  de  Vos,, 

.  de'maniere  que  celle -qui  eft  externe  dans  fa  partie  ,fu-, 
périclite,,  devient,  poftérieure.-  inférieurement  :  la  pofté- 


34»  P  ER 

rieure  devient  interne  par  en  bas  ,  &  l’interne,  anté¬ 
rieure.  Des  trois  angles ,  celui  qui  eft  interne  répond  à 
l’angle  externe  du  tibia,  &:  fert  à  l’attache  du  ligament 
interoiTeux  ,  qui  eft  commun  à  ces  deux  :  os.  Les  deux 
autres  angles  n’ont  rien  de  remarquable ,  fi  on  en  ex¬ 
cepte  l’antérieur ,  qui  eft  quelquefois  aflez  faillant ,  & 
fe  termine  inférieurement  par  une  petite  face  triangu¬ 
laire. 

L’extrémité  inférieure  eft  allongée  &  applatie  :  elle 
déborde  le  tibia  ,  &  ce  prolongement  forme  la  malléole 
externe.  Sa  furface  externe  eft  inégale ,  &  fe  jette  un 
peu  en  dehors.  Sa  face  interne  a  une  petite  face  plate, 
&  recouverte  d'un  cartilage  5  elle-  eft  reçue  dans. la\ ca¬ 
vité  du  tibia  qui  y  répond.  On  remarque  en  arriéré  une 
follette  oblonguc  ,  qui  loge  une  glande  mucilagineufe  ; 
on  y  voit  aufïi  une  facette  qui  eft  l’attache  d’un  ligament 
annulaire. 

Cet  os  eft  creux  dans  la  partie  moïenné  ,  qui  eft  faite 
de  fubftance  compacte..  Les  extrémités  font  épiphylés 
dans  l’enfant,  s’oflifient  avec  l’âge,  &  font  formées  de 
fubftance  Ipongieufe ,  recouverte  d’une  lame  allez  mince 
de  lubftance  compacte. 

PERONIER,  (  le  grand  )  On  l’appelle  aulfi  le  péro¬ 
nier  long,  &  le  pojlérieur.  C eft  un  mufcle  long ,  limé 
le  long  de  l’os  péroné  ;  fon  corps  charnu,  paroît  quel¬ 
quefois  fe  confondre  avec  celui  du  moïen  péroné.  Ce 
-inufcle  s’attache  par  fon  extrémité  fupérieure. ,  à  la  par¬ 
tie  Jupérieure  ,  antérieure,  externe  du  péroné  ,  &  à  une 
partie  voifine  du  tibia  ,  il  continue  à  s’attacher  jufqu’au 
deflous  de  la  partie  moïenne  du  péroné  ,  ainfi  qu’ài’a- 
ponévrofe  qui  le  fépare  de  l’extenfeur  du  grand  orteil. 
Il  fe  porte  enfuite  Un  peu  en  arriéré où  fon  tendon 
pafle  derrière  la  malléole  externe  ,  dans  une  forte  gai¬ 
ne,  qui  lui  eft  commune  avec  le  tendon  du  péronier; 
il  s’avance,  toujours  reçu  dans  la  gaine  annulaire,  vers 
le  côté  externe  de  la  partie  antérieure  du  calcanéum, 
palfe  obliquement  par  la  goutière  que  l’on  voit  à  la  face 
inférieure  de  l’os  cuboïde  ,  &  fe  termine  enfin  à  la 
bafe  du  premier  os  du  métatarfe  ,  &  du  grand  os  cu¬ 
néiforme. 


PER  343 

Ce  mufclé  fert  à  étendre  le  pied ,  en  le  portant  en 
dehors. 

Péronier  moïen  ,  ou  péronier  < intérieur  de  M.  Winf- 
low.  M.  Lieutaud  le  nomme ptronier  poftèrieur  court'. 
c’eft  un  petit  mufcle  attaché  par  fa  partie  fupérieure  à 
la  partie  moienne  &  inférieure  du  péroné  -,  &  à  l’apo- 
névrofe  qui  couvre  les  mufdes  de  la  jambe.  Le  tendon 
de  fa  partie  inférieure  palTe,  derrière  la  malléole  externe 
dans  une  forte  gaine  ,  qui  lui  eft  commune  avec  le  ten¬ 
don  du  péronier  poftèrieur,  &  va  fe  terminer  à  la  tu- 
bérofité  fupérieure  &  poftérieure  du  dernier  os  du  mé- 
fatarfe.  Ce  mufcle  fert  à  fléchir  le  pied  en  le  portant 
un  peu  en  dehors. 

Péronier.  (  le  petit  )  M.  Lieutaud  le  nomme  péronier 
antérieur  C’eft  un  petit  mufcle  que  l’on  a  prisfouvent 
pour  une  portion  du  long  extenfeur  commun  des  or¬ 
teils  ,  quoiqu’il  en  foit  féparé  ,  &  qu’il  ait  un  autre 
ufage.'  L’extrémité  fupérieure  de  ce  mufcle  eft  attachée 
prefque  à  la  moitié  inférieure  de  la  face  interne  du  pé- 
roué,  à  côté  duquel  il  defcend  ,  &  avec  lequel  il  paffe 
dans  une  gaine  ligamenteufe,  fournie  par  le  ligament  an¬ 
nulaire.  Son  tendon  fe  porte  enfuite  vers  la  partie  ex¬ 
terne  du  pied  ,  &  s’attache  à  l’extrémité  poftérieure  des 
deux  derniers  os  du  métatarfe.  L’ufage  de  ce  mufcle  eft 
de  fléchir  le  pied. 

Péronier.  (  nerf)  Ce  nerf  eft  une  branche  du  nerf 
plopité  ,  &  par  conféquent  une  fuite  du  gros  nerf fcia- 
tique.  Ce  nerf  commence  à  la  tête  du  péroné  ,  après 
avoir  jetté  deux  branches  vers  le  génou  ,  qui  fe  perdent 
dans  la  peau.  Il  fe  partage  enfuite  en  plulieurs  autres 
-branches ,  dont  quatre  font  plus  remarquables  que  les 
autres.  La  première  traverfe  le  mufcle  long  péronier  , 
vers  fa  partie  moienne,  fe  porte  obliquement  en  de¬ 
vant  ,  &  defcend  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la 
•jambe ,  où  il  n’eft  couvert  d’aucun  mufcle  ;  puis  il  fe 
■continue  fur  le  pied  en  jettant  plulieurs  filets.  Quelques- 
unes  de  ces  ramifications  avancent  jufqu’aux  orteils ,  les 
autres  fe  diftribuent  à  la  peau.  La  fécondé  branche  prin¬ 
cipale  aiant  percé  le  mufcle  long  extenfeur  des  orteils 
Y  iy 


'344  .  P  E  S  . 

dans  fa  partie  fupérîeure  ,  va  gagner  l’artère  tibiale  am 
térieure  ,  puis  defcend  avec  cette  artère  ,  côtoie-  le  li¬ 
gament  interoiFeur  ,  vient  palier  avec  elle  fous  le  liga¬ 
ment'  annulaire  commun;  &  aiant  fourni  un  ou  deux 
filamens  au  court  extenfeur  des  orteils ,  il  le  termine 
par  plufieurs  diftributions ,  le  long  des  parties  latérale* 
externes  des  quatre  premiers  orteils.  Les  deux  autres 
branches  confidérables  du  nerf  péronier  fe  perdent  dans 
la  partie  fupérîeure  de  la  jambe  ,  en  fe  ramifiant  au 
iambier  antérieur  ,  &  au  long  extenfeur  des  orteils. 

PERONIERE  ou  SURALEi  (  artère  &  veine  )  C’eft 
la  plus  petite  des  deux  branches  qui  réfultent-de  la  di- 
vifion  de  l’artère  tibiale  poftérieure  :  elle  porte  le  fang 
aux  parties  qui  entourent  le  péroné  ,  &  au  péroné  lui- 
même  ;  &  après  avoir  produit  les  différens  rameaux- né- 
celTaires  à  cela ,  elle  le  divife  en  deux  autres  branches 
qui  femblent  difparoître  infenfiblcment ,  avant  qu’elles 
arrivent  au  pied. 

Quant  à  la  veine ,  il  n’y  a  que  quelques  Auteurs 
qui  donnent  ce  nom  ,  &  celui  de  grande  fciatique  ,  au 
rameau  poftérieur  de  la  tibiale.  Voyez  Tibiales. 

PESSA1RE.  Remede  folide  ,  qu’on  introduit  dans 
les  parties  naturelles  des  femmes pour  provoquer  les 
mois.  Ou  arrêter  les  pertes ,  pour  empêcher  la  chute  du 
vagin  ,  ou  d’autres  incommodités  de  ces  parties.  Il  y  en 
a  de  plufieurs  fortes  :  on  en  fait  avec  un  petit  morceau 
de  linge  ou  de  taffetas  ,  de  figure  piramidale  ,  de  là 
gtolleur  &  de  la  longueur-du -doigt',  rempli  de  poudres 
convenables  ,  incorporées  dans  delà  cire,  de  l’huile  pro¬ 
pre  à  la  maladie ,  &  de  la  laine  ou  du  coton;  De  ces 
fortes  de  p affaires  ,  les  uns  font  emmenagogues ,  les  au¬ 
tres  aftrmgëns  ,  d’autres  hiftériques.  On  en  fait  àuilj  avec 
un  liège-  ,  ën  maniéré  d’anneau  rond  ou  ovale  ,  enduit 
de  cire  fondue  ,  qu’on  laiffe  toujours  dans  la  partie  pour 
les  chutes  du  vagin  ou  de  la  matrice.  Enfin  l’on  en  fa¬ 
brique  d’argent  en  forme  de  tuiau  ,  dont  la  partie  lupé- 
rienre  eft  terminée  par  un  petit  godet  percé,  pour  foutenir 
J’orjfiçç  de  la  matrice.  Tous  les  peffaires  longs  doivent 


P  H  A'  _  34! 

?tre  attachée  pat  le  bout  d’en  bas  a  un  petit  ruban ,  pouf 
pouvoir  les  retirer  dans  le  befoin. , 

PETREUX.  (  os  )  On  donne  ce  nom  i  l’os  des  tem- 
-pes,  a  caufe  de  fon .  apophÿfe  pétrcufe,  qui  figure  un 
rocher.  Voyez  Temporal. 

PETRO -PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de 
petits  mufcles ,  dont  une  des  extrémités  eft  attachée  i 
•  l’os  pétreux  ,  &  l’autre  à  .  une  ligne  tendineufe  ,  qui  fé- 
pare  le  pharynx  en  deux  portions  ,  dont,  l’une  eft  à 
droite  ,  &  l’autre  à  gauche. 

PETRO-SALPINGO-STAPHYLIN,  (  mufcle)  On 
donne  ce.  nom  au  mufcle  périftapbylm  interne.  Voyez 
Périflaphylins. 

PHGENYGME.  Remede  qui  excite.de  la  rougeur  > 
8c  fait  élever  dés  veflies  fur  les  parties  du  corps ,  où  il 
.a  été  appliqué.. Tels  font,  les  véfiéatoites  ,  l’éuphorbe:, 
.la  moutarde.  ;  lç  poivre  la  .pÿlèthre ,  la  clématite  .. 
Sic..  s 

PHAGEDENIQUE.  Epithete  qu’on  donne  à  des 
ulcères  malins,  qui  mangent  8c  rongent  les  chairs voi- 
-  fines.  On  appelle  eau  phagèdéniqjie  ,  une  eau  de  chaux, 
-dans  laquelle  on  a  mêlé  du  fublimé  corrofif ,  8c  qui  eft 
.propre  à  guérir  les  ulcères  phagédéniques,  i  les  déter- 
-ger  ,  à  confirmer  les  chairs  baveufes  8c  fijperflu.es.  V. 
Ulcéré  ,  8c  Eiu. 

PHALANGES.  Os  qui  compofent  les  doigts  de  la 
main  &  du  pied.  Il  y  en  a  trois  à  chacun  des  doigts  , 
excepté  aux  pouces  ,  dont  la  première  forme  un  os  du 
métacarpe  &  du  métatarfe.  La  première  dans  chaque 
.  doigt  eft  plus  groffe  que  les  autres  ,  8c  la  fécondé  plus 
forte  que  la  troifîeme.  Les  phalanges  des  quatre  doigts 
qui  fuivent  le  pouce  ,  ont  beaucoup  de  reffemblance., 
-quant  à  leur  ftrudure  ,  8c  ne  différent  qu’en  volume. . 

Les  premières  phalanges  font  plates  longuettes  ,  ont 
la: partie  moïenne  convexe  8c  arondie  en.  dehors  ,  Scia 
face  interne  applatie  &  concave-.  Leur;  bord  a  une  . ligne 
-raboteufe  ,  8c  les  bafes  en  font  afl'ez  groffes.  Ony  .te- 
.  marque  une  cavité  recouverte  d’un  cartilage  :  ces  cavités 
font  comme  toutes  les  cavités  articulaires ,  plus  grandes 


§4*  PHE 

dans  le  cadavre  que  dans  le  fquelette  :  elles  s’unilTent 
aux  os  du  métacarpe.  L’extrémité  oppofée  eft  auffi  te. 
couverte  d’un  cartilage  ,  &  repréfente  une  forte  de  pou¬ 
lie  :  on  obferve  fur  les  côtés  deux  facettes  ligamenteux 
fes.  Les  fécondés  phalanges  ont  affer  de  refiemblance 
avec  les  premières  :  elles  font  plus  grêles,  &  leurs  ba- 
fes  ont  deux  cavités  légères,  au  milieu  defquelles  on 
voit  une  petite  éminence.  Elles  font  incruftées  de  carti¬ 
lages  ,  &  s'unifient  avec  la  poulie  de  la  première  pha¬ 
lange.  L’autre  extrémité  eft  formée  en  maniéré  de  pou¬ 
lie  ,  comme  celle  de  la  première  phalange. 

La  bafe  des  troifiemes  phalanges  eft  en  tout  fembla- 
ble  à  celle  des  fécondés.  On  apperçoit  fur  les  côtés  de 
cette  bafe  deux  petits  tubercules  ,  comme  fur  celles 
des  premières  &  des  fécondés  ;  mais  elle  n’eft  pas  ter¬ 
minée  comme  ces  dernieres.  Ces  os  fe  terminent  par 
une  extrémité  raboteufe  ,  qui  a  la  forme  d’une  tubéro- 
lïté  :  cette  éminence  fe  continue  fur  la  face  interne , 
de  façon  à  repréfenter  une  efpece  de  demi -couronne, 
ou  de  fer  à  cheval ,  à  l’extrémité  de  ces  phalanges. 

Quant  au  police  ,  il  mérite  quelques  remarques  par- 
ticulieres.  La  première  de  fes  phalanges  forme  un  des 
os  du  métacarpe  :  elle  approche  un  peu  de  leur  ftruc- 
ture  ,  eft  applatie  dans  fon  milieu ,  a  à  fa  bafe  une 
face  articulaire  gonflée  dans  fon  milieu ,  &  déprimée 
fur  les  côtés  ,  pour  s’accommoder  à  la  poulie  du  tra¬ 
pèze  ,  &  elle  fe  termine  du  côté  interne  par  une  pointe 
dont  l’extrémité  eft  arrondie.  Sa  tête  approche  un  peu 
de  celle  des  os  du  métacarpe.  La  fécondé  phalange  ap. 
proche  beaucoup  ,  par  là  difpofition  de  fes  extrémités , 
des  premières  phalanges  des  autres  doigts ,  &  elle  n’en 
différé  que  par  un  corps  plus  court  &  plus  applati  à  l’ex¬ 
térieur.  La  troifieme  ne  préfente  rien  de  fingulier  ;  elle 
reffemble  à  la  troifieme  des  autres  doigts. 

Les  phalanges  font  articulées  enfemble  par  une  articu¬ 
lation  de  Ginglime.  Des  ligamens  les  retiennent  en  li- 
tuation  :  il  y  en  a  de  latéraux  &  d’orbiculaires.  On  y 
trouve  des  glandes  fynovialès  &  de  la  fynovie.  Les  ten¬ 
dons  qui  les  fléchiflent  font  logés  dans  leur  face  conca- 


P  hs  347 

Ve  ;  &  ceux  qui  les  étendent  font  collés  fur  leur  face 
convexe.  Les  phalanges  font  des  os  longs ,  qui  contien¬ 
nent  de  la  moelle. 

PHALANGOSIS.  Maladie  des  paupières,  dans  la¬ 
quelle  les  cils  font  hériffés  contre  l’œil,  comme  des  dards 
pointés  contre  l’ennemi.  Deux  caufes  peuvent  la  pro¬ 
duire  ,  ou  lé  relâchement  excelîif  de  la  peau  de  la  pau-- 
piere  fupérieure  ,  or  le  raccourcifTement  de  la  mem¬ 
brane  interne  de  la  même  paupière.  Car  alors  le  tarfe 
étant  retiré  en  devant ,  il  force  les  cils  à  tourner  leur 
pointe  contre  l’oeil ,  au  lieu  de  l’avoir  en  dehors.  Le  Chi¬ 
rurgien  doit  examiner  d’abord  à  laquelle  des  deux  caufcs 
lamaladie  doitfon  origine.  S’il  voit  que  la  peau  l’externe 
foit  relâchée  par  quelque  humidité  ,  il  faut  y  appliquer 
des  remedes  qui  la  defféchent ,  &  qui  la  fortifient  ;  puis 
en  attendant  cet  effet ,  il  mettra  comme  aux  futures 
féchès  ,  deux  petits  morceaux  de  cuir  chargés  d’un  on¬ 
guent  emplaftique  ,  l’un  fur  la  paupière  malade  ,  &  l’au¬ 
tre  fur  le  front  ,  au-deflus  des  fourcils  ;  puis  par  trois 
petits  fils  attachés  aux  bords  oppofés  des  deux  emplâtres, 
il  les  unira  enfemble  en  levant  les  fils  ,  de  maniéré 
qu’en  ferrant  modérément ,  la  paupière  fe  leve  &  fe  fou- 
tienne  dans  fon  état  naturel.  Si  le  mal  venoit  de  la 
membrane  interne  qui  feroit  trop  retirée  ,  il  faudroit , 
après  avoir  d’une  main  retourné  la  paupière ,  y  faire  avec 
un  fcalpel  une  petite  incifion  longitudinale  pour  la  dé¬ 
brider,  &  lui  faciliter  les  moiens  de  s’allonger.  De  cette 
façon  ,  les  cils  reprendront  leur  place,  &  l’œil  n’en  fe¬ 
ra  plus  incommodé  :  ce  qui  eft  le  but  qu’on  fe  pro- 
pofe. 

PHARINGOTOME.  Infiniment  qui  fert  à  ouvrir 
le  pharinx  ,  à  fcarifier  les  amygdales  &  les  parties  de 
l’arriere  bouche ,  où  il  fe  forme  des  apoftèœes.  C’eft 
une  lancette  cachée  dans  une  canule  ,  laquelle  eft  lé¬ 
gèrement  courbée ,  longue  ,  plate  ,  &  de  différente  ma¬ 
tière  d’argent  ,  de  cuivre  ,  de  fer.  Pour  opérer  avec  cet 
inftrument ,  on  fait  fortir  la  lancette  par  l’extrémité  de 
la  canule,  au  moien  d’un  reffort  à  montre  qui  eft  ren¬ 
fermé  dans  le  manche ,  &  qu’on  poulie.  Le  manche  eft 


*3#  P  H  À 

une  velpece  d'e  canonnière ,  dont  la  figure  imité  ceîîè 
d’une  petite  feringue  à  injeâions.  La  lancette  eft  à  grain 
d’orge  ,  foudée  à  un  petit  ftiler  d’argent  qui  traverfe 
tout  l’inftrument ,  &  qui  fort  par  le  haut  du  manche , 
où  il  eft  garni  d’un  petit  bouton  en  forme  de  pommette, 
fur  laquelle  on  appuie  le  pouce  pour  pouffer  ce,  ftilêt 
dans  la  gaine,  &  faire  fortir  la  lancette.  Il  y  a  au  mi-- 
lieu  de  la  canonnière  un  anneau  foudé  fur  le  doté  pa¬ 
rallèle  au  tranchant  de  la  lancette  ,  dans  lequel  on  paiîe 
le  doigt  du  milieu  lorfqu’on  tient  l’inftrument. 

PHARINGO-PALATIN.  (mufcle)  Voy ez  Palata- 

f  ApHARINGO-STAPHYLIN.  (  mufcle  )  Il  naît  des 
deux  côtés  de;  pharinx ,  &.fe  termine  à  la  luette  :  ilia, 
tire  de  côté.î 

PHARINGO  -  THYROÏDIENS.  (  mufcles--  )  Ce 
font  les  mêmes  que  les  Thyro-pharingiens.  V oy  ez  Thyro-. 


pharingien. 

PHARINX.  On  donne  ce  nom  à  la  partie  fupétieure 
de  l’œfophage.  C’eft.  une  efpece  de  fac  en  forme  d’en¬ 
tonnoir  ,;  dont  la  furface  externe  eft  collée,  à  toute  la 
fùrface  de  l’intérieur  de  la  bouche  :  derrière,  la  voûte  du 
palais  ,  &  derrière  le  larinx  ,  depuis  la  grande  apophyfe 
de  l’os  occipital,  jufqu’à  l’œfophage  qui  en  eft  une  con¬ 
tinuation.  Cet  efpace  eft  en  arriéré  terminé  par  les  muf¬ 
cles  qui  recouvrent  les  corps  des  premieres-vértèbres  du 
cou,  &  fur  les  . côtés  -,  par  la  portion  fupérieure  des 
deux  veines  jugulaires  internes ,  par  celle  .des  deux  ca¬ 
rotides  internes,  par  lesapophyfes épineufes  deïosfphé- 
noïde  ,  par  l’extrémité  des  os  pierreux ,  par  l’os  Iphé- 
noïde  immédiatement  au  deifus  de  l’aîle  interne  de  l’a- 
pophyfe  ptérigoïde  ,  &  par  les  portions  voifînes  de  l’un 
&  de  l’autre  mufcle  ptérigoïdien  de  chaque  côté. 

Le  pharinx  eft- comme  le  pavillon  de  l’œfophage.  On 
y  diftingùe  la  voûte  ,  le  corps ,  &  le  détroit.  . La  voûte. 

.  en  eft  la  portion  la  plus,  large  :  elle  fe  termine  dé  cha¬ 
que  côté,  par  une  pointe  qui  s’attache  vers  les  follettes, 
jugulaires  de  la  bafe  du  crâne.  La  grande  cavité  devient 
enfuit e  un  peu  retrecie  entre  les.  côtés ,  fans. diminuer. 


P  H  L  3# 

les  autres  dimenfions.  Elle  s’élargit  de  nouveau  de  côté 
&  d’autre  derrière  lelarinx,  en  laiflant  néanmoins  très- 
peu  d’intervalle  entre  elle  &  le  cartilage  cricoïde.  L’ex¬ 
trémité  de  la  portion  inférieure  eft  fort  étroite  &  em- 
brafle  la  bafe  du  même  cartilage  cricoïde;,  Au  relie  -,  le 
pharinx  eft  compofé  en  partie  de  plulïeurs  bandes  char¬ 
nues,  qui  en  forment  la  capacité,  &  que  l’on  regarde 
comme  autant  de  mufcles ,  &  en  partie  d’une  mem¬ 
brane  qui  tapilfe  intérieurement  cette  cavité  dans  toute 
fon  étendue.  Cette  membrane  contient  beaucoup  de 
cryptes  glanduleux ,  blanchâtres,  qui  parodient  comme 
de  petits  abfcès  ,  &  qui  ont  pour  ufage  de  filtrer  une 
humeur  muqueufe ,  qui  lubrèfie  le  pharinx ,  Si  convient 
à  la  dilTolution  des  alimens. 

PHLASIS.  Contufion  d’un  os  plat ,  qui  ne  confifte 
que  dans  un  fimple  enfoncement.  C’eft  un  nom  qu’Hyp- 
pocrate  a  donné  à  une  elpece.de  fraélure  des  os  plats, 
Qu  cet  accident  a  lieu.  Galien  l’a  nommée  thlajis  ,  ou 
thlafma. 

:  PHLASMA.  C’eft  la  même  chofe  que  phlafîs,  &  ce 
nom  vient,  ainfi  que  l’autre  ,  d’Hyppocrate. 

PHLEBOTOMIE.  Opération  de  la  Baignée.  Ce  mot 
eft  compofé  de  deux  termes  grecs ,  dont  le  premier  li¬ 
gnifie  veine  ,  &  l’autre  (e&ion.  C’eft  une  elpece  d’enta- 
mure  aux  parties  molles,  qui  n’a  lieu  que  fur  les  veines. 
Voyez  Saignée. 

PHLEBOTOMISE’.  Sujet  à  qui  l’on  a  ouvert  .une 
veine,  à  qui  on  a  fait  une  làignée.  : 

PHI.EBOT OMISER.  Voyez  Saigner. 

..  PHLEBOTOMISTE.  Chirurgien  qui  s’applique  par¬ 
ticulièrement  ,  ou  qui  réuffit  fingnlieremenr  à  faire.l’o- 
pération  de  la  faignce. 

PHLEGMAT IQUE.  ( le  tempérament  )  eft  celui',  où 
ks  fibres  font  exceffivement  relâchées,  n’ont  pas  de  ton, 
par  confequent  peu  de  contradilité  &  d’aâion  fur  les 
fluides  :  d’où  il  fuit  que  les  principes  conûitutifs  du 
fang  ne  font  que  mal  unis ,  fè  féparent  aifément.  En 
confidérant  le  plus  haut  degré  du  tempérament  phleg- 


3jo  'P  H  A 

matique ,  la  férofité  furabonde  réellement ,  relativement 

aux  autres  principes. 

Les  phlegmatiques  font  ordinairement  fort  grands; 
élancés.  Ils  ont  la  peau  blanche  ,  molle  ,  douce  au  tou¬ 
cher.  Ils  font  grands  ,  parce  que  la  fibre  abreuvée  d’eau 
prête ,  &  s’étend  facilement  La  peau  eft  molle ,  à  caufe 
du  peu  de  tenfion  de  la  fibre  :  elle  eft  blanche  ,  bla¬ 
farde  ,  parce  que  les  principes  du  fang  étant  mal  unis, 
ce  fiuide  eft  d’un  rouge  délayé.  Il  y  a  un  grand  nombre 
de  tuïaux  qui  n’admettent  que  la  férofité.  De-là  le  tilTii 
vafculaire  de  la  peau  fe  trouve  relâché ,  blanc  &  doux 
au  toucher.  Ils  ont  ôrdinairement  les  cheveux  demi- 
blonds  ,  clairs;  car  la  couleur  plus  ou  moins  foncée  des 
cheveux  dépend  de  la  quantité  des  molécules  fanguines- 
qui  s’y  engagent  :  or  ,  la  férofité  abondant  chez  les 
phlegmatiques  ,  il  y  aura  peu  de  molécules  fanguines 
engagées  dans  les  cheveux. 

Les  phlegmatiques  font  peu  forts  ;  ils  ne  fupportent 
pas  les  travaux  fatiguans.  Ils  ne  font  ni  bons  lôldats 
ni  bons  laboureurs  ,  parce  que  leurs  fibres  humeétées  né 
peuvent  avoir  le  degré  de  rigidité,  qui  fait  la  force  des 
autres  hommes.  Ils  ont  les  yeux  doucereux ,  la  figure 
aimable  ,  l’air  tendre.  Ils  mangent  peu  ,  ils  ont  peu 
d’appetit,  ils  digèrent  aflez  ailement  ;  car,  comme  les 
enfans ,  ils  abondent  en  fuc  gaftrique  &  inteftinal ,  ce 
qui  délaie  leurs  excrémens  ,  qu’ils  rendent  deux  ou  trois 
fois  par  jour  fort  aifément.  Les  phlegmatiques  font  peu 
enclins  à  l’amour  :  ils  font  fort  tranquilles  fur  cet  ar¬ 
ticle. 

Les  femmes  font  plus  phlegmatiques  que  les  hom¬ 
mes  ,  à  caufe  de  la  moleffe  dans  leurs  fibres.  Dans  les 
villes  ,  on  voit  plus  de  phlegmatiques  que  dans  les  cam¬ 
pagnes. 

PHLEGMON.  C’eft  en  général  ,  comme  le  porte 
fon  nom  ,  une  inflammation  ,  &  l’on  entend  par  là  une 
chaleur  immodérée  &  contre  nature,  foit  univerfelle, 
foit  particulière  ,  avec  tumeur  ,  ou  fans  tumeur. 

Le  phlegmon  en  particulier  fe  définit  une  tumeur  ia« 


ph  y  3ft 

flammatoire ,  de  différente  figure  ,  fouvent  ronde  ,  ten¬ 
due  ,  ferme,  accompagnée  de  rougeur,  de  douleur  & 
rie  pulfation.  Cette  maladie  provient  ordinairement 
d’une  abondance  de  farig  arrêté  ,  8c  accumulé  par  fluxion 
dans  une  partie  ,  qui  occupe  non-feulement  les  tégu- 
mens,  maisaufli  les  mufcles  ,  &  qui  conferve  une  d en¬ 
filé  contre  nature. 

On  diftingue  le  phlegmon  en  vrai  ou  légitime  ,  dans 
lequel  la  portion  rouge  du  fang  domine  fur  les  autres 
humeurs  ,  &  en  faux  ,  8c  en  bâtard  ,  qui  reconnoît 
pour  caufe  un  fang  bilieux  ,  pituiteux  ,  ou  mélancholi- 
que  ,  ce  qui  fait  qu’il  participe  de  l’éréfÿpèle  ,  de  l’œ¬ 
dème  ou  du  fquirrhe. 

Le  phlegmon  fe  termine  par  réfolution ,  par  fuppu- 
ration  ,  par  gangrène  ,  par  le  fphacèle  ,  par  le  fquirrhe  , 
par  le  cancer.  Pour  en  procurer  la  réfolution  ,  on  fai- 
gne  plus  ou  moins  le  malade  ,  fuivant  fes  forces  :  on 
applique  des  cataplâmes  émolliens  fur  la  tumeur,  on 
l’arrofe  de  liqueurs  anodyncs  &  réfolutives  ,  on  em¬ 
ploie  tous  les  rafraîchiffans  le  plus  promptement  qu’il 
fe  peut  ,  pour  fe  prémunir  contre  les  autres  fuites  de 
l’inflammation  ,  qui  font  toutes  beaucoup  plus  fàcheu- 
fes.  Que  fi  la  réfolution  ne  fe  fait  point  ,  on  traite  le 
phlegmon  qui  abfcède ,  ou  fe  fphacèle ,  ou  fe  durcit  , 
comme  il  elt  dit  aux  articles  Abfcès  ,  Gangrène  ,  Spha- 
cèle  ,  Squirrhe  ,  Cancer. 

PHLEGMONEUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  phleJ 

PHLYCTENE.  Pullule  ou  petite  véficule,  qui  s’é-; 
leve  quelquefois  en  quantité  prodigieufe  fur  la  fuper- 
ficie  de  la  peau  :  ces  petites  tumeurs  contiennent  ordi¬ 
nairement  une  férofîté  âcre  ,  ou  fanie  féreufe  ,  jaunâtre, 
blanchâtre ,  ou  fanguinolente.  Telles  font  les  veffies  qui 
furviennent  à  la  gangrène  &  aux  brûlures. 

PHRENIQUE.  Synonyme  de  diaphragmatique  :  on 
donne  ce  nom  aux  parties  qui  concernent  le  diaphrag¬ 
me  ,  appellé  en  grec  phren. 

PHYGETKLON.  Tumeur  inflammatoire  ,  éréfipé- 
teteufe ,  dure  ,  tendue ,  large ,  peu  élevée ,  garnie  de 


P  H  Y 

petites  pullules  ,  accompagnée  d’une  douleur  &  d’une 
chaleur  . brûlante ,  qui  a  ion  fiege  dans  les  glandes  ,  par. 
ticuiierement  dans  celles  qui  font  au  dellous  dé  la  peau, 
&.  qui  ne  vient  jamais,  ou  prefque  jamais  à  fuppuratiou. 
Cette  tumeur  doit  toujours  fe  diffiper  par  réfolation  5 
,on  la  traite  comme  le  phlegmon  &  l’èréfipele.  On  dif- 
tingue  le  phygethlon  en  Jhnple  ou  bénin  ,  &  en  malin 
ou  pejlilentiel.  Voyez,  Phlegmon. 

PiiYME-  Tumeur  inflammatoire,  qui  s’élève  fur  la 
peau  fans  eàufe  externe-  Elle  eft  plus  petite  ,  plus  mol. 
le  ,  moins  élevée  ,  moins  rouge,  &  moins  donloureufe 
que  le  phlegmon.  Elle  a  fon  fiege  dans  les  glandes,  elle 
croît  &  fuppüre  très- promptement.  X)H  la,  traite  comme 
les  abfcès.  Voyez  Abjc'es. 

PHYMOblh.  Maladie  du  prépuce  ,  qui  conlïfte  dans 
•un  refferrement  fi  confidérable ,  qu’il  ne  peut. fe  ren- 
verfer  pour  découvrir  le  gland.  Ç’clt  un  vice  oppoléau 
paraphymofis.  On  le  diftingue  en  naturel  &  eh  acciden- 
■  tel.  Le  naturel  vient  de  naiflance  ,  &  n’eft  point  ordi¬ 
nairement  dangereux  ,  à  moins  que  par  Tâcrimonie  de 
J’urine  il  n’y  furvienne  une  inflammation  5  car  ,  fi  elle 
;  Xéjourne  long.tems  entre  le  prépuce  &  le  gland  ,  elle,  a 
coutume  de  fe  décompofer  &  de  devenir  fort  âcre.  L’ac¬ 
cidentel  eft  bénin  on  malin.  Le  premier  vient  de  quel¬ 
que  caufe  externe  ,  qui  irrite  le  prépuce,  y  attire. in¬ 
flammation  ,'  gonflement ,  &  le  .fait  tellement  relferter, 
vqu’il  fe, forme  à  fou  extrémité  un  bourrelet  circulaire, 
qui  l’empêche  de  fe  renverfer  &  de  découvrir  le  gland. 
Le  phymofis  malin  lui  eft  femblable ,  mais  il  connoît 
pour  caufe  le  virus  vénérien.  Il  furvient  fouvent  à  :1a 
chaude-piffe  ,  aux  chancres  ,  &  à  d’autres  maladies  vé¬ 
nériennes  qui  attaquent  la  verge. 

Quand  il  eft  indifpenfablément  néceffaire  de  faire  l’o¬ 
pération  du  phymofis ,  voici  comme  on  s’y  prend  :  :  ou 
fait  alfeoir  le  malade  dans  un  fauteuil  ;  il  a  le  corps  un 
peu  panché  en  arriéré  ,  &-  le  Chirurgien  tenant  de  fa 
main  droite  un  biftouri ,  garni  par  fa  pointe  d’un  pe¬ 
tit  bouton  de  cire  ,  le  palfe  entre  lè  prépuce  &  le  gland , 
le  pouffe  jufqu’à  la  couronne  ,  le  tranchant  étant  dirigé 
vers 


P  H  Y  _  3J? 

«ers  le  côté  gauche  ;  puis  prenant  de  la  main  gauche  là 
verge  qu’il  affermit,  il  enfonce  la  pointe  de  fon  bift 
touri  au  travers  du  prépuce ,  puis  tirant  à  lui  fon  ins¬ 
trument  ,  il  le  fend  en  entier.  La  plaie  faigne  ,  on  la 
laille  dégorger  ,  enfuite  on  fait  le  panfement.  On  com¬ 
mence  par  appliquer  unplumaceau  couvert  d’fin  aftrin- 
gent ,  puis  un  emplâtre  en  croix  de  malthe  ,  percé  dans 
Ion  milieu,  pour  tailler  palTage  à  l’urine,  puis  une  com- 
prefîe  de  même  façon  que  l'emplâtre  ,  trempée  dans  de 
l’oxycrat ,  '&  on  finit  par, appliquer  une  petite  bande 
en  forme  de  fpiça ,  autour  de  ia  verge.  Le  panfement 
étant  terminé  ,  on  met  la  verge  dans  fine  petite  écharpe 
qui  s’attache  à  Une  bande  que  le  malade  portera  au¬ 
tour  de  fon  ventre  en  forme  de  ceinture ,  afin  que  la 
verge  ne  pende  point ,  &  que  la  fluxion  n’y  foit  pas  dé¬ 
terminée.  Cette  opération  eft  abfoiument  néceflaire  aux 
vérolés  qui  ont  des  chancres  recouverts  fur  le  gland  , 
par  le  prépuce  malade  du  phymofis  ,  parce  que  pour 
guérir  ces  maux ,  il  faut  les  panfer  ,  ce  qu’on  ne  peut 
faire  fans  découvrir  le  gland. 

PHYSIOLOGIE.  Mot  grec  compcfé  ,  qui  lignifié 
difœurs  fur  la  nature  :  on  donne  ce  nom  à  la  partie 
de  la  médecine  ,  qui  confidére  la  nature  dè  l’homme  , 
par  rapport  à  la  guérifon  de  toutes  les  maladies.,  5c 
qui  traite  de  l’ceconomie  animale. 

La  phyfiologie  confidére  les  chofes  natürellès  ,  &  les 
fondions  du  corps  humain  dans  l’état  de  fanté.  On  ap¬ 
pelle  choies  naturelles ,'  celles  qui-  font  elfentiellement 
nécelfaires  âu  corps  &  fans  lefquelles  il  né  peut  fub- 
fifter. 

La  phyfiplogie  eft  le  fondement  de  la  médecine;  car 
cette  fcience  étant  l’art  de  remédier  aux  vices  des  fonc-' 
tiens  animales,  il  faut  favoir  quelles  font  ces  fondions 
dans  l’état  de  fanté.  G’ eft  ce  qu’apprend  la  physiologie  : 
on  compte  parmi' les  plus  célébrés  Phyfiologiftes,  HoÆ-: 
-  man  ,  Boerhaave ,  M.  Sénac  &  M.  Haller. 

L’Anatomie  eft  très-néceflairé  pour  l’étude  de  la  phi- 
fiologie.  Il  faut  connoître  les  loix  de  la  pé^anfeUr ,  du 
mouvement  ,  avoir  des  idées  de  méchâniqué,  fur-tout 

Di  de  Gh.  Tome  JL  Z 


354  T?  I  L 

de  ftatique  &  d’hydraulique.  Les  principes  de  chymiè 
&  de  phyfique  font  aufli  nécelTaires.  Voyez  les  diffé¬ 
rents  articles  de  phyfiologie  répandus  dans  ce  Dic¬ 
tionnaire. 

PHYSOCELE.  Hernie  venteufe  du  fcrotum-  Voyez 
Fnéumatoc'ele. 

PÏED  ou  PIE’.  C’eft  cette  partie  du  corps  qui  ter¬ 
mine  là  jambe,  &  fert  d’affiette  à  toute  la  machine.  Il 
y  en  a  deux  qui  font,  l’organe  immédiat  de  la  ftation  & 
de  l’ambulation  :  leur  ufage  eft  digne  d’admiration  , 
comme  leur  ftruâure.  On  y  remarque  le  delfus ,  le  del- 
fous ,  &  les  orteils.  Le  delfus  du  pied  porte  le  nom  de 
cou-du-pied &  c’eft  le  tarfe  &  le  métatarfe:  le  def- 
fous  s’appelle  plante  du  pied  ;  c’eft  la  partie  inférieure 
du  tarfe  &  du  métatarfe.  Enfin  les  orteils  répondent  aux 
doigts  delà  main  ,  &  n’en  différent  guéres  que  par  la  lon¬ 
gueur  ,  la  grolfeur  &  l’arrangement. 

PIE-MERE.  On  donne  ce  nom  à  la  fécondé  tunique 
du  cerveau  ,  qui  enveloppe  immédiatement  ce  vifcère. 
Elle  eft  compofée  de  deux  lames  qui  font  jointes  en- 
feroble  par  un  tilfu  cellulaire.  La  lame  externe  couvre 
toute  la  malfe  du  cerveau:  elle  eft  d’une  grande  finelle , 
ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  S  Arachnoïde  ,  par  des 
Anàtpmîftès  qui  la  çomparôient  à  une  toile  d’araignée, 
&  la  regardoierit  comme  une  membrane  diftinéte  &  in- 
dépendante  de  la  pie-mere.  La  fécondé  lame  ,  ou  lame 
interne  fuit  tous  les  filions  du  cerveau ,  &  pénétre  dans 
toutes  fes  circonvolutions  ;  elle  eft  fort  adhérente  à  la 
fubftâhce  même,  du  cerveau.  On  trouve  dans  le  tiffii 
cellulaire  ,  qui  fépare  les  deux  lames  de  lapie-niere, 
upe  grande  quantité  de  petits  vaiffeaux  fanguins ,  qui 
communiquent  enfemble  par  de  fréquentes  anaftomofes, 
&  que  l’on  ne  découvre  bien  ,  que  quand  ces  parties 
font  enflammées,  ou  qu’on  y  a  fait  pénétrer  une  injec¬ 
tion  très-fine- 

PIERRE.  Voyez  Calcul. 

PIERREUX.  (  os  )  Synonime  de  pétreux.  Voyez 
Temporal. 

PILIERS  DU  DIAPHRAGME.  Ce  fout  deux  co- 


p  i  n  ijf 

Tonnes  charnues  tenant  aux  mufcles  du  diaphragme  , 
dont  elles  font  parties ,  qui  s’attachent  fur  les  vertèbres 
dernieres  dorfales  ,  &  premières  lombaires,  lefquelles  fe 
partagent  pour  le  pallage  de  l’aorte  defcendante  ,  du 
canal  thorachique,  &  de  la  veine  azygos.  Voyez  Dia¬ 
phragme. 

PINCEAU.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  de  la  Ie- 
vre  inferieure ,  plus  connu  fous  le  nom  de  houpe  du 
menton.  Voyez  Quarré  du  menton. 

PINCETTE.  Inftrument  d’Anatomie  &  de  Chirur¬ 
gie  ,  qui  fert  à  pincer  les  chofes  dont  la  ténuité  &  la 
dclicateffe  échappent  à  la  prife  des  doigts  :  il  y  en  a  de' 
plufîeurs  efpeces.  Les  unes  font  foudées  par  une  de  leurs 
extrémités  ,  &  leurs  branches  fe  tiennent  ouvertes  par 
leur  propre  refTort ,  &  par  un  léger  écartement  qu’on 
leur  donne  dans  cette  vue.  Les  autres  font  unies  de  ma¬ 
niéré  ,  qu’une  des  branches  paflé  dans  fautre  ,  &  por¬ 
tent  le  nom  de  pincettes  à  jondion  paffee.  D’autres  ont 
leurs  branches  appliquées  l’une  fur  l’autre  ,  par  le  moïen 
de  deux  entablures  qui  fe  reçoivent  mutuellement ,  & 
s’appellent  pincettes  par  entallurè.  D’autres  ont  leurs 
branches  unies  par  des  avances  qui  donnent  réciproque¬ 
ment  l’une  dans  l’autre ,'  &  fe  nomment  pincettes  par 
charnière.  D’autres  enfin  ont  une  branche  unie  avec  l’au¬ 
tre  ,  par  un  clou  rivé  à  l’une  d’elles  ,  &  s’appellent  pin.; 
cettes  en  pivot ,  ou  par  écrou. 

De  toutes  ces  efpeces  de  pincettes  -,  il  n’y  a  que  la 
première  qui  foit  d’ufage  dans  la  difleftion  :  toutes  les 
autres  font  refervées  pour  la  pratique  de  Chirùrgie.  On 
y  remarque  la  tête  ,  les  branches  ,  &  la  manière  de  s’en 
fervir.  Comme  cet  inftrument  n’eft  autre  chofe  qu’une 
lame  d’acier  pliée  en  deux  ,  la  tête  eft  l’endroit  du  pli 
que  l’on  a  arrondi  &  prefle  pour  la  façon ,  de  manière 
qu’il  ne  pût  plus  s’écarter  ni  fe  reflerrer.  Les  branches 
font  la  lame  unique  pliée  en  deux  ,  liflee  &  polie  par 
l’ouvrier.  Elles  finiflent  en  pointe  moufle  ,  &  ont  quel¬ 
quefois  de  petites  crénélures  en  dedans  ,  pour  mieux 
faifir  les  petites  parties  qui  échapperoient  fans  cela.  Cet 
inftrument  doit  avoir  quatre  pouces  de  long  fur  cinq 


3$è  PiN 

lignes  de  large  à  leur  ventre ,  qui  eft  la  partie  la  plus 
ample  de  ces  pincettes.  Voici  comment  on  les  tient  : 
on  les  faifît  avec  la  main  gaushe  ,  à  peu  près  de  la  mê¬ 
me  maniéré  qu’on  tient  une  plume  à  écrire.  Le  pouce 
eft  appuié  fur  le  plat  d’une  des  branches  ,  vers  fa  partie 
inférieure  ,  pendant  que  les  doigts  indice  &  du  milieu , 
le  font  fur  le  plat  de  l’autre  branche ,  &  le  petit  doigt 
porte  fur  le  bas  de  la  même  branche  ,  &  empêche  que 
la  main  ne  fe  lalfe  &  ne  tremble. 

Des  autres  efpéces  de  pincettes  qui  peuvent  fervir  en 
Chirurgie,  il  n’y  a  que  les  pincettes  à  anneaux ,  &  celles 
dé  diflèétion,  qui  méritent  d’être  décrites. 

Les  pincettes  à  anneaux  font  compofées  de  deux  bran¬ 
ches  ,  &  fe  divifent  en  trois  parties  :  en  corps  &  en  ex¬ 
trémités.  Le  corps  eft  formé  par  la  jonétion  ,  ou  l’en¬ 
droit  de  reunion  des  deux  branches.  Celles-ci  ne  font 
point  femblables.  L’une  eft  fendue  dans  fon  corps ,  de 
maniéré  que  l’autre  palfee  dans  cette  fente  ,  &  fixée  par 
un  clou  autour  duquel  elle  puifle  tourner ,  s’ouvre  & 
fe  ferme  à  volonté.  La  branche  fendue  s’appelle  branche 
femelle  3  la  branche  qui  paffe  dans  cette  fente  s’appelle 
branche  mâle.  C’eft  cette  efpece  de  jonction  que  l’on 
appelle  jonction  pajfée.  Il  y  a  au  corps  de  la  branche 
male  deux  entablures  ,  qui  ne  lailTent  d’épaifleur  à  la 
branche  ,  que  ce  qu’il  en  faut  pour  remplir  la  fente  de 
la  branche  fémelle.  Du  refte,  l’une  des  extrémités  de  cha¬ 
cune  eft  garnie  d’un  anneau  oblong ,  comme  aux  ci- 
leaux  ,  &  l’autre ,  qui  porte  le  nom  d 'extrémité  anté¬ 
rieure  &  de  bec ,  commence  à  la  jonétion  ,  a  de  long  à 
peu  près  neuf  pouces  ,  quatre  ou  cinq  lignes ,  &  fe  ter¬ 
mine  par  un  bord  moufle  &  allez  étroit.  L’extérieur  des 
branches  qui  forment  le  bec  eft  arrondi  &  poli,  l’inté¬ 
rieur  eft  poli  &  applati  ,  l’une  &  l’autre  doivent  être  un 
peu  courbées  vers  le  milieu  du  bec  ,  afin  que  l’inftru- 
ment  puiffe  pincer  plus  exactement ,  &  être  plus  par¬ 
fait. 

Toutes  les  pincettes  doivent  avoir  intérieurement  des. 
inégalités,  des  cavités  ,  ou  des  ouvertures  à  l’extrémité  . 
de  leur  bec ,  fuivant  les  ufaees  de  chacune  d’elles.  Le* 


P  I  Q  30 

pincettes  qui  doivent  fervir  à  porter  quelque  chofe  dans 
une  plaie  &  à  l’en  retirer ,  ont  pour  l’ordinaire  leurs 
inégalités  obliques  ,  &  qui  fe  coupent  comme  celles  des 
li  nés.  On  a  encore  coutume  de  les  faite  tranfverfales  , 
&  d’obferver  qu’elles  foient  parallèles-  Les  pincettes  qui 
étoient  refervées  pour  la  future  des  tendons  ,  avoient 
leurs  inégalités  longitudinales,  afin  de  fuivre  la  recti- 
tude  _des  fibres  ;  &  celles  qui  fervent  à  l’extraékion  des 
corps  étrangers ,  doivent  encore  les  avoir  différentes  : 
ce  font  pour  la  plupart  du  tems  des  cavités  garnies  de 
dents. 

Les  pincettes  fervent  au  panfement  des  plaies,  des 
ulcères ,  des  fiftules  ,  aux  opérations.  On  les  tient  en 
mettant  le  pouce  dans  un  des  anneaux  ,  &  ledoigt'an- 
nulaire  dans  l’autre  ,  &  l’on  appuie  fur  la  branche  in¬ 
férieure  le  doigt  indice  ,  &  celui  du  milieu  ,  fi  l’on  en  a 
befoin  pour  pincer  plus  fortement. 

PINEALE.  (  glande  )  Petit  corps  glanduleux ,  que 
l’on  apperçoit  dans  la  difieélion  du  cerveau  ,  auprès  de 
l’orifice  du  conduit  qui  va  de  devant  en  arriéré  au 
quatrième  ventricule.  Elle  effc  revêtue  de  la  pie-merc-, 
&parfemée  dè  vaiffeaux  fànguins ,  qui  viennent  du  plexus 
choroïde  ,  auquel  elle  efl  attachée.  Outre  cette  atta¬ 
che  ,  la  glande  pinéale  tient  de  chaque  côté  aux  protu¬ 
bérances  orbiculaires  majeures ,  par  deux  petits  cordons 
que  Warthon  a  remarqué  ,  &  qu’il  a  pris  pour  un  nerf 
de  cette  "lande.  Ces  cordons  médullaires  font  ce  qu’on 
appelle  pédicules  de  la  glande.  Ils  font  produits  par  deux 
lames  de  la  moelle  du  cerveau  :  ils  naiffent  du  pilier 
antérieur  de  la  voûte  à  trois  piliers.  Il  eft  rare  que 
.  cette  glande  manque  de  petites  pierres  ,  ou  grains  fablo- 
neux ,  dont  on  ignore  abfolument  l’ufage.  Le  nom  de 
pinéale  lui  a  été  donné  à  raifon  de  fa  figure  ,  qui  a  quel¬ 
que  rapport  à  celle  d’une  pomme  de  pin.  Le  fyftême 
de  Defcartes  ,  qui  faifoit  réfider  l’ame  humaine  dans  ce 
grain  glanduleux  ,  l’a  rendu  à  jamais  fameux. 

PIQUE.  Voyez  Lance. 

PIQUURE.  Divifion  des  parties  molles  par  un  inftru- 
ynent  piquant.  On  donne  ce  nom  a  l’opération  que  l’on. 

Z  iij 


35 8  P  I  R 

pratique  dans  les  ëpanchemens  d’eaux  ou  d’autres  li¬ 
queurs  dans  le  ventre  ',  quand  on  plonge  le  troifcart. 
Telle  eft  encore  la  divifion  que  l’on  fail bit  à  l’œil  avec 
une  aiguille  pour  abattre  le  cryftallin  ,  lorfqu  il  étoit 
devenu  opaque.  C’étoit  une  ancienne  divifion  de  diérèfe. 

Piquure.  Èft  encore  pris  fous  un  autre  afpeft  en  Chi¬ 
rurgie.  Lorfqu’après  une  divifion. ou  une  folution  de  con¬ 
tinuité  dans  les  parties  molles ,  par  un  inftrumcnc  pi¬ 
quant  il  furvient  une  léfion  réelle  des  fondions  qui  dé¬ 
pendent  de  la  parfaite  intégrité  desparties,  en  un  mot,  une 
véritable  maladie.  #L’on  a  befoin  des  fecours  de  l’art  pour 
s’en  débarralfer.  Telle  eft  la  piquure  des  tendons  ,  des 
aponévroies ,  du  pér-iofte  ,  des  gros  nerfs,  &c.  fouvent 
les  accidens  de  ces  piquures  font  terribles  ,  &  occafîon- 
nent  de  fi  violentes  inflammations  ,  &  des  irritations  fi 
confidérables  ,  que  l’on  a  vu  la  gangrène  fe  mettre  à 
ces  parties  avec  une  rapidité  extraordinaire  ,  &  d’autres 
.perfonnes  tomber  dans  les  plus  univerfelles  &  les  plus 
affreulès  convulfions.  Les  moïens  de  guérir  alors  font 
les  faignées,  les  boifTons  antiphlogiftiques,  les  émollie.ns, 
&  les  fcarifications  ,  &c. 

PIRAMIDAL.  Nom  que  l’on  a  donné  au  fécond  os 
de  la  fécondé  rangée  du  carpe ,  parce  qu’il  reffemble  à 
une  piramide  tronquée.  On  lui  a  donné  auffi  le  nom  de 
îrapè^oïde ,  parce  qu’on  le  confîdéroit  comme  un  quarté 
•allongé.  Sa  bafe  eft  tournée  en  dehors ,  &  fait  partie  du 
dos  de  la  main.  Sa  pointe  regarde  en  dedans.  Cet  os  a 
plufieurs  facettes  :  il  y  en  a  une  qui  fe  termine  en  ma¬ 
niéré  de  poulie  :  on  l’appelle  métacarpienne ,  parce  qu’elle 
s’articule  avec  la  bafe  du  premier  os  du  inécacarpe.  Une 
autre  qui  eft  oppofée  à  celle-ci ,  porte  le  nom  de  bra¬ 
chiale  ,  &  s’articule  avec  l’os  fcaphoïde.  11  y  en  a  encore 
deux  autres ,  dont  la  première  tournée  vers  le  radius , 
porte  par  cette  raifon  le  nom  de  radiale ,  &  s’unit  au 
trapeze.  La  fécondé  regarde  vers  le  cubitus ,  fe  nomme 
cubitale  ,  &  s’unit  au  grand  os. 

Piramidal  antérieur;,  ou  triangulaire.  On  donne  ces 
noms  à  un  des  mufcles  du  nez.  Il  s’attache  par  fon  ex¬ 
trémité  fupérieure  à  l’articulation  de  l’os  frontal,  avec 


l’os  propre  du  nez  :  fes  fibres  font  mêlées  dans  ce  lieu 
avec  celles  du  mufcle  furcilier,  dont  il  paroît  être  une 
continuation.  Ce  mufcle  eft  très-mince  ,  il  s’élargit  à 
inefure  qu’il  defcend.  Son  extrémité  inférieure  deve¬ 
nue  aponévrotique  ,  s’attache  au  cartilage  mobile ,  qui 
forme  l’aile  de  la  narine.  Il  la  releve. 

Piratnidal ,  ou  P  informe.  Petit  mufcle  longuet ,  qui 
refTemble  à  une  poire  applatie.  Il  eft  recouvert  &  caché 
par  les  deux -premiers  mufcles  feffiers  :  il  s’attache  par 
une  de  fes  extrémités  à  la  partie  latérale  &  inférieure 
de  l’os  facrum  ,  proche  fa  jonction  à  l’os  des  îles,  pâlie 
fous  l’échancrure  fciatique ,  à  laquelle  il  s’attache  auffi  , 
&  fe  termine  par  fon  autre  extrémité  à  la  partie  fupé- 
rieure  &  interne  du  grand  trochanter.  Quelquefois  ce 
mufcle  eft  double  &  féparé  en  deux  par  le  nerf  fciati¬ 
que.  G’eft  un  des  quadri-jumeaux.  Lorfqu’on  eft  a  fils  y 
ils  écartent  la  cuifie  ,  &  quand  on  eft  debout ,  ils  fer¬ 
vent  à  la  rotation. 

Piramidal  du  bas-ventre.  On  donne  ce  nom  à  un 
petit  mufcle  du  bas-ventre  ,  fujet  à  de  grandes  variétés. 
Quelquefois  il  n’y  en  a  qu’un:  le  plus  fouvent  on  en 
trouve  deux  ,  un  de  chaque  côté  :  d’ autrefois  oh  en 
trouve  trois  &  même  quatre.  Fallope  les  nommoit/âc- 
centuriateurs  des  mufcles  droits  du  bas-ventre.  Cette 
fécondé  dénomination  leur  vient  de  l’ufage  qu’il  leur  at- 
tribuoit ,  d’aider  les  mufcles  droits  dans  leur  -aétion  :  la 
première  leur  ar-été  donnée  de  leur  figuré  ,  qui  reflem- 
ble  à  une  piramide.  Ces  mufcles  (  quand  il  y  en  a  deux  ) 
font  fitués  fur  la  ligné  blanche  du  bas-ventre  ,  un  de 
chaque  côté.  Leur  extrémité  inférieure  eft  attachée  au 
bord  fupérieur  de  l’os  pubis,  devant  l’attache  des  muf¬ 
cles  droits  :  leur  largeur  &  leur  épaiffeur  diminuent  à 
mefure  qu’ils  s’étendent  de  bas  en  haut  ,  &  enfin  ils 
fe  terminent  en  pointe  au-delTous  diï  nombril ,  à  une 
diftance  plus  ou  moins  grande.  Ces  mufcles  font  logés 
en  partie  dans  la  gaine  aponévrotique  des  mufcles 
droits. 

On  les  regarde  comme  auxiliaires  des  mufcles  droits. 


36q  P  I  T 

&  quelques  Anatomiftes  leur  donneur  aufli  pour  ufag£ 
de  comprimer  la  veffie. 

PIRAMIDE.  Petite  éminence  irrégulière ,  fituée  dans 
le  fond  de  la  caille  du  tambour  ,  au-delfus  de  la  tubé- 
rolitë  qui  s’y  remarque ,  &  un  peu  en  arriéré.  Sa  pointe 
eft percée  d’un  petit  trou  ,  &  à  côté  de  fabafe  fe  trouvent 
très-fouvent  deux  petits  filets  olfeux ,  parallèles ,  &  très- 
ailes  à  calfer  ,  à  caufe  de  leur  finelïe. 

PISIFORME.  Nom  que  l’on  donne  au  quatrième 
os  de  la  première  rangée  du  çarpe,  à  caufe  de  fa  ref- 
femblance  avep  un  pois.  Il  n’a  qu’une  petite  facette  çar- 
tilagineule  ,  au  moien  de  laquelle  il  s’articule  avec  l’os 
cunéiforme  fur  lequel  il  eli  pofé  ,  ce  qui  l’a  fait  appel- 
ler  hors  de.  rang.  Il  fait  une  des  éminences  que  l’on  re¬ 
marque  à  la  face  interne  dp  carpe.  C’elt  celle  qui  ré¬ 
pond  au  petit  doigt.  Ôn  remarque  un  étranglement 
tout  autour  de  fa  facette  articulaire.  Le  relie  de  cet 
os  préfente  une  furface  raboteufe.  Sa  forme  lui  a  fait 
donner  aufli.lesViom?  8  orbiculaire  il  de  lenticulaire. 

PITUITAIRE,  (folfe)  C’ell  la  cavité  qui  fe  remar¬ 
que  entre  les  quatre  apophyles  clinoi’des  de  l’os,  lphé- 
noïde  ,  &  que  l’on  nomme  autrement  [elle  à  cheval , 
ou  / elle  du  turc.  On  l’appelle  fojfe  pituitaire  ,  parce 
qu’elle  loge  la  glande  du  même  nom,  Voyez  Sphér 
no'ide. 

Pituitaire.  ( glande}  Petit  corps  fpongieux  &  glan* 
duleux  j  qui  ell  logé  dans  la  fëlle  du  Iphénoïde  ,  entre 
les  replis  Iphénoi'daux  de  la  dure-mere.  On  y  remarque 
une  fubftançe  particulière  ,  qui  ne  paroît  ni  abfolument 
médullaire,  ni  abfoiument  glandulenfe.  Elle  ell  à  l'ex¬ 
térieur  en  partie  grisâtre  ,  &  en  partie  rougeâtre  .-  elle 
ell  blanchâtre  à  l’intérieur  ,  fa  figure  ell  ovale.  On  la 
trouve  dans  quelques  fujets  partagée  par  en  bas,  par 
une  petite  échancrure  qui  y  foçme  deux  lobes  ,  à  peu 
près  comme  un  petit  rein.  La  pie  -  mere  la  recouvre 
pomme  une  bourfe  dont  l’ouverture  ell  formée  par  l’ex¬ 
trémité  de  l’entonnoir.  Les  lînus  circulaires  l’entourent, 
&  la  font  communiquer  de  çôté  &  d’autre  aveç  les  fie 


PL  A  _  361 

nus  caverneux.  On  lui  donnoit  la  fonéltôn  de  filtrer 
l’humeur  pituitaire  ,  mais  fans  fondement  :  on  ignore 
l'on  ufage.  : 

PIVOT,  (mouvement  de  )  C’eft  celui  qui  a  lieu  (fui- 
vant  les  Anatomiftçs  modernes)  lotfqu’un  os  tourne  fur 
fon  axe. 

PLACENTA.  C’eft  une  maffe  charnue  ,  qui  fert  d’or- 
gane  médiateur  entre  la  mere  &  le  fétus  dans  le  tems 
de  la  groffeffe.  Les  anciens  l’appelloient  foie  de  C uté¬ 
rus  ,  &  les  Modernes  lui  donnent  encore  le  nom  à'ar- 
riere-faix  ,  de  délivre  ,  de  fccondines. 

L’adhérence  de  l’arriere-laix  à  la  matrice  eft  très-re¬ 
marquable.  L’oeuf  eft  compofé  de  deux  membranes  , 
qui  font  comme  deux  veffies  enfermées  l’une  dans  l’au¬ 
tre  ,  dans  lefquelles  fe  trouve  le  fétus.  L’une  eft  inter¬ 
ne  ,  l'autre  externe.  L’externe  fe  nomme  chorion  ,  l’in¬ 
terne  amnios.  pelle-ci  eft  remplie  d’une  liqueur  com¬ 
me  laiteufe  ,  dans  laquelle  nage  le  fétus.  Ces  membra- 
nés  fe  rendent  adhérentes  à  la  matrice  ,  &  alors  on  voit 
pouffer  à  leur  furface  extérieure  une  fubftance  rouge , 
pulpeufe  ,  qui  reffçmble  à  un  gâteau;  c’eft  le  placenta 
qui  répond  au  fond  de  l 'utérus.  Il  a  environ  un  pouce 
d’épaiffeur ,  fur  huit,  ou  neuf  de  diamètre.  Il  eft  con¬ 
cave  du  côté  du  fétus  ,  &  convexe  du  côté  de  la  ma¬ 
trice.  Ce  font  les  artères  £c  les  veines  ombilicales  qui 
le  forment.  Carie  çordon  ombilical,  qui  eft  formé  de 
deux  artères  &  d’une  veine  ,  part  du  placenta ,  pénétre 
les  deux  membranes  ,  entre  dans  le  fétus  ,  &  fe  ter¬ 
mine  à  la  veine  porte.  Par  fon  moien ,  non  feulement 
le  fétus  fe  trouve  lié  avec  fes  enveloppes  ,  mais  encore 
le  fang  eft  porté  par  les  artères  dans  le  placenta ,  d’où 
il  revient  par  fa  veine.  Le  placenta  eft  exadement  adhé. 
rent  au  fond  de  la  matrice  ,  éc  les  membranes  font  at¬ 
tachées  dans  le  reftç  de  fa  circonférence.  Mais  ,  com¬ 
ment  fe  fait  cette  adhérence  ?  Chacun  l’explique  à  fa 
façon  ,  félon  le  fyftême  qu’il  admet  fur  la  maniéré  dont 
fe  nourrit  le  fétus.  Il  eft  attaché  ttès-intimément  dans 
les  femmes  ,  &  allez  lâche  dans  les  animaux  ;  par  exem¬ 
ple  ,  dans,  les  truies ,  dans  les  jumens ,  cette  attache  eft. 


36a  PL  A' 

fi  lâche  ,  qu’elle  fe  détruit  facilement  Iorfqu’elîes  met¬ 
tent  bas. 

Le  nombre  des  placenta  répond  dans  les  femmes  au 
nombre  d es  fétus ,  de  maniéré  cependant  que  dans  les 
jumeaux,  les  deux  arriéré- faix  font  fouvent  joints  en- 
femble.  Mais  quoique  réunis ,  les  placenta  ne  communi¬ 
quent  point  l’un  avec  l’autre ,  de  quand  on  en  injede  un, 
la  liqueur  ne  palfe  point  dans  l’autre.  Son  attache  à  la 
matrice  varie  aufïï  beaucoup  ;  mais  pour  l’ordinaire ,  il 
s’attache  à  la  partie  fupérieure  de  cet  organe  ,  &qui  eft 
la  plus  large  ,  c’eft-à-dire  ,  à  fon  fonds. 

PLAIE.  Solution  de  continuité  récente ,  faite  aux 
parties  molles  ,  par  un  infiniment  piquant ,  tranchant 
ou  contondant.  Les  plaies  fe  font  par  coup  ,  chute  , 
-morfure  ,  piquure  ,  ou  autre  accident ,  &  on  les  diftin- 
gue  en  /impies ,  en  compofées ,  &  en  compliquées.  Les 
plaies  {impies  font  Celles  qui  nb  font  accompagnées 
d’aucune  autre  maladie  ;  les  compofées  font  accompa¬ 
gnées  de  quelque  autre  accident  ,  mais  qui  fe  guérit 
par  le  même  traitement  :  les  compliquées  ont  lieu  quand 
la  maladie  qui  s’y  joint,  exige  un- traitement'  particu¬ 
lier.  On  les  divife  encore  en  dangereufes ,  &  en  moins 
périlleufes.  Les  premières  font  mortelles  certainement, 
ou  ne  le  font  pas,  fi  l’on  y  apporte  du  foin.  Les  plaies 
qui  ne  font  point  de  conféqnence  ,  ne  font  accompa¬ 
gnées  d’aucune  infortune  ,  &  la  fimple  folution  fe  ci- 
catrife  d’elle-même.  Des  plaies  mortelles  ,  les  unes  cau¬ 
fent  une  mort  inévitable  ,  les  autres  abandonnées  à  la 
fimple  nature  la  caufent  aufli  ;  mais  elles  peuvent  fe 
.  guérir  quand  les  fecours  de  la  Chirurgie  font  employés 
à  propos.  Celles  qui  Caufent  une  mort  certaine ,  font 
celles  du  cœur,  du  cervelet ,  du  cerveau  ,de  la  moelle 
allongée  ,  &  de  la  moelle  épiniere  ;  prefque  toujours 
celles  du  foie  ,  -du  diaphragme  ,  de  l’eftomâc  (  des  in- 
teftins  ,  des  reins  ,  dû  mefentère  ,  de  la  vélfié ,  allez 
fouvent  celles  du  médiallin  ,  des  poumons  ,  de  l’épi¬ 
ploon  ,  de  la  ratte,  des  teftieules  s  très -  fréquemment 
celles  des  gros  troncs  artériels  &  Veineux  ,'  &c.  celles 
qui ,  fecouruesà  propos ,  font  moins  dangereufes ,  mais 


PLA  363 

qui  deviennent  mortelles  pat  la  négligence  ou  par  l’er¬ 
reur  des  Artiiles  ,  font  une  grande  partie  de  ces  der¬ 
nières  ;  celles  des  vaiifeaux  artériels  St  veineux  moins 
confidérables ,  celles  des  grandes  cavités  du  corps  ,  foit 
qu’elles  pénétrent ,  foit  qu’elles  ne  pénétrent  pas;  celles 
des  gros  nerfs  ,  des  aponévrofes  ,  des  tendons.  La  fi¬ 
gure  des  plaies  ,  l’inftrmneut  qui  les  a  produites  ,  leur 
font  donner  auflï  plufieurs  noms  différens  :  de  -  la  les 
piquures  ,  les  coupures  , .  les  taillades  ,  les  fciures  , 
Stc. 

Pour  bien  connoître  les  différens  tems  d’une  plaie , 
il  faut  favoir  ce  qui  arrive  dans  un  corps  fain  St  ro- 
bufte  ,  bleffé  dans  un  endroit  vifîble  ,  où  il  n’y  a  ni  ar¬ 
tère  confidérable  ,  ni  tendons',  ni  nerf,  ni  aponévrofo 
de  conféquence  d’endommagés.  Or  ,  voici  l’ordre  fui- 
vant  lequel  les  chofes  fe  paffent  :  10.  les  parties  divi- 
fées  s’éloignent  infenfiblement  ,  St  de  plus  en  plus,  les 
unes  des  autres  ,  quoique  l’initrument ,  caufe  de  la  plaie, 
foit  enlevé  :  1°.  Le  fang  fort  d’abord  avec  impétuofité , 
&  s’arrête  enfuite  infenfiblement  :  30.  il  s’élève  une 
croûte  de  fang  au  fond  de  la  plaie  ,  &  il  ne  fort  plus 
qu’une  férofité  tenue  ,  rougeâtre  St  délaiée  :  40.  les  lè¬ 
vres  de  la  plaie  commencent  à  rougir  ,  à  s’échauffer  ; 
elles  font  douloureufes ,  gonflées  &  renverfées ,  tandis 
que-le  fond  même  fe  grollït  St  s’élève  ,  St  que  la  mem¬ 
brane  adipeufe  fait  fur-tout  faillie  dans  l’o.uverture  de 
la  plaie  ,  où  elle  ne  tarde  pas  à  dégénérer  en  chair  fon- 
gueufe  :  50.  dans  ces  momens ,  il  naît  une  petite  fièvre 
avec  de  la  chaleur  St  de  la  foif  ;  puis  letroifieme  ou  le 
quatrième  jour ,  plutôt  ou  plus  tard ,  on  voit  dans  la 
plaie  une  liqueur  tenace  ,  blanche  ,  graffe  ,  égale  , 
qui  porte  le  nom  de  pus  :  6°.  tandis  que  le  pus  coule, 
la  rougeur  ,  la  douleur,  la  tuméfadion ,  la  retorfion 
des  levres ,  la  fièvre  ,  ceiTent  ou  diminuent ,  puis  petit 
à  petit  la  cavité  de  la  plaie  fe  remplit  d’une  matière 
nouvelle,  rouge  St  vivante,  que  l’on  appelle  nouvelle 
chair  :  .  enfin  là  plaie  fe  féche ,  St  fe  cicatrife. 

Pour  traiter  méthodiquement  une  plaie  quelcon¬ 
que ,  il  faut  i°.  la  purifier  de  tqute  efpèce  de  corps 


364  P  L  A 

étrangers ,  qui  peuvent  en  empêcher  la  cicatrice.  Tels 
que  les  morceaux  de  métal  ,  de  pierre ,  de  bois ,  de 
verre  ;  les  caillots  de  fang ,  les  chairs  mortes ,  les  efquil- 
les  d’os  ftaéturés  ,  à  moins  que  l’on  ne  craigne  quelque 
chofe  de  plus  funefte  en  enlevant  ces  parties.  2.0.  Pro¬ 
curer  la  régénération  de  la  fubftance  perdue  ,  ce  qui  lé- 
fait  en  maintenant  le  corps  dans  un  état  tranquille  ,  & 
en  modérant  les  cours  du  fang ,  de'  façon  qu’il  ne  cir¬ 
cule  ni  trop  ,  ni  trop  peu,  Aipiî  il  faut  prefcrire  un  ré¬ 
gime  de  vie  ,  qui  procure  un  chyle  doux  ,  &  de  facile, 
çoélion  :  les  décodions  farineufçs  &  fermentées ,  les 
émulfions ,  le  lait ,  les  bouillons  ,  pourvu  qu’on  les  don. 

,  ne  fouvcnt  &  à  petite  dole  ,  font  la  nourriture  La  meil¬ 
leure  &  la  plus  lalutaire.  Quand  on  craint  l’inflamma¬ 
tion  ,  on  faigne  avec  égard  aux  forces  du  malade  ,  ou 
entretient  le  ventre  libre  par  des  lavemens  émolliens  , 
&  l’on  examine  tous  les  jours  l’état  de  la  plaie.  Il  con¬ 
vient  d’empêcher  le  contaâ  de  l’air,  &  de  fomenter  la 
plaie  en  entier  par  des  balfamiques  &  de  doux  vulné¬ 
raires  ,  l’emplir  de  charpie  garnie-  de  médicamens  amis 
des  nerfs ,  qu’on  retient  deflus.  pat  des  emplâtres  &  des 
bandages. 

Les  liqueurs  qui  abordent  à  la  plaie  ,  &  fe  répandent 
au  dedans  ,  les  fibres  gangrenées  ,  les  canaux  obftrués 
&  tuméfiés ,  forment  le  pus  ,  Viçheur  ,  &  les  chairs 
fpongieufes.  Ces  chofes,  nuifibles  à  la  cicatrice  ,  lé  dilïi- 
pent  par  l’application  des  remedes  dçterfifs ,  cor.redans  , 
deliicatifs ,  &  par  les  çomprefîions  ,  moiens  ,  que  l’on 
emploie  jufqu’à  ce  que  l’on  voie  paraître  un  pus  blanc, 
doux  ,  vifqueux  ,  léger  ,  égal  &  fans  odeur  ;  après,  quoi 
l’on  applique  les  incarnatifs. 

Quant  à  la  vue  d’une  plaie  que  l’on  a  bien  nétoiée  , 
l’on  reconnoît  qu’il  n’y  a  point  perte  de-  fubftance  ,  il 
faut  unir  Amplement  les  bords  de  la  divifion  ,  &  cela  fe 
fait  par  les  emplâtres  agglutinatifs  ,  les  bandages  &  les 
futures  ,  en  obfervant  toujours  que  la  partie  lefée  foit 
dans  un  état  tranquille ,  afin  que  le  re’mede  ne  gâte  pas 
la  fituation  naturelle  des  parties  ,  pat  une  agglutination 
difforme.  On  couvre  indépendamment  de  cela,  la  plaio 


P  L  A  36$ 

réunie  de  quelque  médicament  balfamiqüe  &  vulnéraire , 
puis  on  applique  Ion  bandage.  Au  relie  ,  voici  quel¬ 
ques  préceptes  généraux  pour  le  panfement ,  qui  pour¬ 
ront  beaucoup  l'ervir  au  Chirurgien.  Ils  font  de  M.  Ga- 
rangeot ,  que  l’on  fait  avoir  été  très-bon  Praticien  dans 
l’art  de  la  Chirurgie. 

1°.  Il  faut  éviter  de  fonder  les  plaies  trop  fouvent  s 
de  faire  en  fondant  de  faulfes  routes ,  &  de  détruire  à 
coups  de  fonde  les  extrémités  des  petits  tuiaux  renaif- 
fants. 

a°.  Le  Chirurgien  doit  ménager  autant  qu’il  peut  Iss 
douleurs  au  malade  ,  &  ne  pas  faire  fans  néceflïté  de 
grandes  incifions.  Les  cas  qui  en  exigent ,  font  les  grands 
abcès ,  les  corps  étrangers  engagés  profondément  *  ou 
d’une  figure  bilàrre  qui  leur  permet  bien  d’entrer,  mais 
lion  pas  de  fortir  fans  caufer  des  déchiremens  ;  les  frag- 
mens  d’os  fraélurés  ou  callés  ,  les  finus  profonds ,  les 
clapiers. 

3°.  Il  faut  panfer  mollement  &  fans  douleur,  s’abf- 
tenir  d’introduire  dans  les  plaies ,  des  tentes  ,  des  bour- 
donnets ,  &  d’autres  dilatans  ,  qui  bouchent  les  petits 
tuiaux',  &  occafionnent  des  inflammations. 

40.  Les  panfemens  doivent  être  prompts ,  afin  d’éviter 
les  imprellions  de  l’air ,  qui  eft  toujours  nuifîble  aux 
plaies, 

50.  Il  faut  panfer  rarement  les  plaies  qui  ne  doivent 
pas  beaucoup  fuppurer  ,  afin  de  donner  le  temps  aux 
nouvelles  chairs  de  fe  'former  5  mais  il  faut  panier  au 
moins  deux  fois  le  jour  celles  qui  fuppurent  beaucoup , 
particulièrement  en  été,  pour  éviter  la  corruption  &  la 
gangrène. 

60.  Il  convient  d’efluier  la  plaie  légèrement ,  de  peur 
d’emporter  le  tomentum,  qui  doit  fairela  nouvellechair  , 
8c  remplacer  la  perte  de  fubftance. 

jo.  Il  ne  faut  point  ufer  d’onguents  pourrilfants  ,  au. 
tant  qu’on  le  peut ,  ou  les  fupprimer  auflitôt  qu’ils  au¬ 
ront  produit  leur  effet ,  parce  que  leur  ufage  fait  per¬ 
dre  le  ton  aux  fplides ,  &  attire  les  fluides ,  d’ou  il  ré- 
fuite  mille  fâcheux  accidents. 


36 6  r  P  L  A 

g°.  Il  faut  écarter  des  plaies  enflammées  ,  &  des  éré- 
fypèles  ,  les  médicamens  gras  &  huileux  ,  parce  qu’en 
bouchant  les  pores  ,ils  empêchent  la  tranfpiration  ,  & 
augmentent  la  maladie.  Il  faut  au  contraire  panfer  ces 
fortes  de  plaies  avec  les  balfamiques  &  les  doux  fuppu- 
ratifs. quelquefois  animés  de  fpirrtueux,  mais  les  dehors 
doivent  toujours  être  couverts  par  les  émolliens  ,  afin 
de  relâcher  la  tenfion ,  de  prévenir  &  de  dillïper  l’éré- 
fÿpèle. 

9°.  Les  fpiritueux  doivent  être  exclus  dans  le  com-  . 
mencement  des  plaies  faites  par  des  fragmens  de  verre, 
ou  par  des  inllrumens  qui  fcient ,  rongent ,  déchirent , 
&  confondent  *  &  dans  celles  qui  fuppurent  beaucoup  , 
quand  la  fuppuration  eft  en  bon  train.  Il  faut  au  lieu 
de  cela  ,  fe  fervir  dans  ces  occafions ,  de  remedes  doux 
&  balfamiques ,  tels  que  font  les  baumes  de  fioraventi, 
de  copahu  ,  la  térébenthine  ,  &c. 

1°.  Il  ne  faut  point  fe  fervir  d’injeélions  ,  G  ce  n’eft 
dans  les  ulcères  profonds  ,  où  il  y  a  des  finus  dans  lef- 
quels  on  ne  peut  porter  les  médicamens  ;  &  quand  on 
les  emploie  ,  il  faut  auffitôt  les  pomper  ;  c’eft  pourquoi 
on  pofe  une  canule  terminée  en  mammelon  ,  capable 
de  s’appliquer  exadement  fur  la  plaie  ,  adaptant  au  pavil¬ 
lon  de  la  canulle  une  feringue,  & l’on  pompe  parle  moien 
de  fon  piflon  tous  les  fucs  qui  fe  trouvent  extravafés  dans 
la  plaie. 

11°.  Il  faut  prévenir  ou  détruire  la  callofité  qui  ferme 
l’extrémité  des  tuiaux  renaiflants,  &  leur  ôte  le  moien 
de  répandre  leur  fuc  nourricier  pour  faire  la  régénération 
de  la  fubftance  perdue. 

12".  On  doit  fe  fervir  de  fêtons,  quand -la  plaie  tra- 
verfe  une  partie  de  part  en  part ,  afin  de  porter  le  re- 
mede  au  dedans  de  la  plaie  ,  &  d’empêcher  que  les  bords 
ne  fe  rempliflent  avant  le  fond.  Mais,  aufîitot  que  la  fup¬ 
puration  eft  confidérablement  diminuée ,  qu’elle  eft  liée, 
épaiffe  &  fort  blanche  ,  il  faut  ôter  le  féton  ,  pafler  à 
chaque  panfement  pendant  quelques  jours  une  légère  in- 
jedion,  &  panfer  la  plaie  avec  deux  fimgles  plumaceaux, 
un  fur  chaque  ouverture,  •• 


P  L  A  367 

130.  Il  faut  imbiber  les  compreffes  de  quelque  liqueur 
chaude  ,  comme  le  vin  ,  ou  quelqu’autre  confortatif- , 
quand  on  veut  lever  l’appareil ,  pour  ne  point  tirailler 
les  fibres  ,  quand  il  tient  aux  parties. 

140.  On  ne  doit  point ,  autant  qu’on  le  peut ,  fe  fer- 
vir  d’emplâtres ,  qui  ne  font  que  boucher  les  bords  de  la 
plaie ,  &  empêcher  la  tranfpiration. 

150.  Enfin  il  ne  faut  point  bander  les  plaies  trop 
fortement  ,  fur-tout,  quand  le  bandage  n’eft  contentif 
que  des  remedes  ,  car  la  compreffion  empêche  la  circu¬ 
lation. 

Quand  les  plaies  font  faites  par  un  inftrument  bien 
tranchant ,  le  meilleur  remede  que  l’on  puiffe  emploier 
dans  le  premier  appareil ,  c’eft  la  charpie  féche.  Elle  eft 
un  abfijrbant  qui  tarit  parfaitement  bien  l’hémorragie 
ordinaire.  Le  fécond  appareil  doit  être  différent,  Si  les 
parties  divifées  ne  font  ni  contufes  ,  ni  déchirées,  &  que 
les  levres  puiffent  être  réunies  ,  on  emploie  les  médica- 
mens  fpiritueux  &  balfamiques  ,  tels  que  ceux  dont  on 
a  parlé  ci-deffus  ;  mais  fi  la  folution  a  été  faite  par  un 
inftrument  contondant,  qui  ait  déchiré  &  meurtri ,  alors 
il  faut  fe  fervir  de  baumes  adouciflànts ,  &  un  peu  fup- 
puratïfs.  Le  baume  d’arcæus  ,  l’huile  d’hypericum  ,  & 
la  térébenthine  ,  mêlés  ou  féparës ,  fuivant  que  le  Chi¬ 
rurgien  le  juge  à  propos  ,  le  bafilicum  ,  font  très-conve¬ 
nables.  M.  Heifter  vante  la  térébenthine  mêleée  avec 
un  jaune  d’œuf  ,  &  c’eft  avec  raifon  :  on  en  cou¬ 
vre  un  plumaceau  de  la  figure  de  la  plaie  ,  &  après- 
l’avoir  recouvert  de  compreffes  ,  imbibées  d’eau  vulné¬ 
raire  ,  on  contient  le  tout  par  un  bandage  approprié. 
On  continue  les  fuppuratifs  jufqu’à  ce  que  le  pus  com¬ 
mence  à  tarir  ,  &  qu’en  même  rems  il  pouffe  au  fond 
de  la  plaie  une  chair  de  la  nature  que  nous  avons  dit  ci- 
deffus  fe  régénérer  dans  un  corps  euchyme  :  après  quoi 
on  procure  la  cicatrice.  Voyez  Bafilicum  Cf  Suppu¬ 
ratif. 

La  charpie  féche  raclée  ,  la  cérufe  j  la  tuthie  ,  l’ em¬ 
plâtre  de  Minium  ,  de  Nuremberg,  la  Colophone ,  & 
autres  femblables  ,  appliqués  fur  les  plaies ,  font  très- 


368  PLA 

propres  à  les  cicatrifer.  Ces  remerles  en  affcrmiiïant  les 
chairs  ,  8c  abforbant  les  humidités  féreufes  ,  procurent 
avec  avantage  la  croûte  qui  doit  faire  place  à  la  cicatrice.' 
.Voyez  Cicatrifant  Epulotique ,  (s  Cicatrice. 

Les  plaies  font  fouvent  accompagnées  de  fymptômes 
qui  exigent  des  traitemens  particuliers  ;  tels  font  une 
hémorragie  confidérable  ,  des  douleurs  vives  ,  des  infom- 
nies  ,  des  convulfions  ,  une  inflammation  violente  ,  que 
fuit  fouvent  la  gangrène  de  la  partie;  Ces  accidents  n’ar¬ 
rivent  guéres  qu’aux  grandes  plaies ,  &  à  celles  qui  font 
mal  traitées.  Alors  il  faut  obvier  aux  inconvéniens  qui 
en  réfultent. 

L’hémorragie  venant  de  l’ouverture  de  quelques  gros 
vaifleaux ,  on  y  remédie  par  les  trois  moiens  décrits  à  l’ar¬ 
ticle  Hémorragie. 

La  douleur  provient  des  fibres  nerveufes ,  qui  font 
proches  de  la  rupture.  Quand  l’ouverture  de  la  plaie  eft 
trop  petite  ,  qu’il  y  a  quelques  corps  engagés ,  qui  irri¬ 
tent  &  provoquent  la  douleur  ,  ou  que  la  plaie  a  lieu 
dans  les  parties  tendineufes  &  aponèvrotiques ,  le  pre¬ 
mier  moien  que  l’on  doit  emploier  ,  c’ eft  d’aggrandir  & 
de  fcarifier.  On  emploie  en  même  tems  à  l’intérieur  les 
boiffons  délaïantes  ,  adouciffantes  ,  &  propres  à  calmer  la 
fougue  &  l’irrégularité  des  efprits  :  tels  font  les  tifannes 
de  guimauve  ,  de  mauve  ,  de  bouillon  blanc ,  de  fleurs  de 
tilleul  édulcorées  ,  avec  le  firop  de  diacode ,  &c.  Les 
cataplâmes  émolliens  ,  les  fomentations  adouciflantes , 
font  mis  en  ufage.  Voyct-Douleur. 

L’inflammation  qui  précédé  ,  accompagne  &  fuit  la 
folution  de  continuité  ,  fe  prévient  &  fe  guérit  par  les 
faignéesplus  ou  moins  répétées ,  fuivant  les-degrés  de  fa 
violence,  &  les  forces  du  malade.  Si  la  gangrène  fur- : 
vient ,  ce  qui  eft  rare  quand  on  n’a  point  négligé  ces 
premiers  fecours ,  on  fe  conduit ,  comme  il  eft  dit ,  à 
l’article  Gangrené. 

Les  convulfions  cèdent  aux  faîgnées ,  aux  calmants  , 
aux  narcotiques;  en  un  mot ,  aux  remedes  qui  viennent 
d’être  indiqués  pour  les  accidents ,  dont  elles  ne  font  oré  j 
dinairement  que  la  fuite.  Voyez  Convulfion.  . 

Plaies 


PLA' 

Finies  de  tête. 


Les  plaies  de  tête  font  de  toutes  les  plaies  celles  qui 
ïnéritenr  le  plus  d’attention  ;  fouvent  on  s’y  trompé  , 
&  le  danger  croît  d’autant  que  l’on  foupçonne  moins  de 
ravage.  Le  voifinage  des  mulcles  ,  des  tendons  ,  des  fu¬ 
tures  ,  du  péricrâne  ,  du  crâne  lui  -  même  ,  du  cerveau  â 
les  rend  eonftamment  dangereufes ,  fur-tout  quand  à  la 
plaie  ,  il  fe  joint  une  contulion.  Au  refte  ,  fans  prêtent  ' 
dre  plus  que  les  chofes  ne  le  permettent ,  les  plaies  de 
tête  fout  d’autant  plus  périlleufes  ,  que  les  parties  con¬ 
tenues  dans  le  crâne  ,  font  plus  offenfées.  Car  ,  s’il  n’y  a 
que  les  tégumens  d’ endommagés  ,  le  panfement  d’une 
plaie  (impie  fuffit;  mais  s’il  n’y  a  qu’une  petite  ouver¬ 
ture  au  dehors ,  tandis  qu’en  deffous  il  y  a  quelque  col* 
ledion  de  matière  étrangère ,  &  capable  de  s’alterer  t 
alors  il  faut  dilater  la  plaie  avec  le  biftouri  ,  nétoier  & 
panfer.  Que  fi  le  péricrâne  étoit  découvert ,  il  faudroit, 
pour  éviter  l’ exfoliation  de  l’os ,  pratiquer  le  demi-tré¬ 
pan  ,  c’eft-à-dire ,  faire  avec  une  petite  vrille  ,  des  trous 
au  crâne  dans  différens  endroits  ,  &  vo'ifins  les  uns  des  au¬ 
tres  ,  obiervant  de  ne  les  faire  que  jufqu’à  la  moitié  du 
diploë.  On  applique  enfuite  deflus  des  plumàceaux  im¬ 
bibés  d’efprit  de  vin  maftiqué.  Les  panfemens  doivent 
être  rares ,  &  fe  faire  promptement  ;  on  en  détourne  lé 
"pus,  la  fanie  ,  les  grames ,  les  aqueux  &  l’air.  Si  le  crâne 
eft  fendu  ,  fraduré ,  contus  ou  déprimé ,  la  cure  de  là 
plaie  devient  plus  compliquée.  Alors ,  après  que  l’on  a 
fait  les  chofes  générales  requifes  au  traitement  des  plaies  , 
quand  il  y  a  épanchement  dans  la  tête,  on  pratique  l’opé¬ 
ration  du  trépan.  Voyez  Trépan  ,  Fracture ,  l’ijfure  3 
Contujion  ,  Dèpre£ion. 

Plaies  de  la  poitrine , 

Les  plaies  de  la  poitrine  font  aufli  d’autant  plus  danger 
reufes ,  qu’elles  pénétrent  dans  la  Capacité  ,  &  y  cau- 
fent  plus  de  ravâgè.  On  connoît  qu’elles  font  pénétran- 

P.  de  Ch.  Tome  IL  A  a 


37ô  P  L  A 

tes  par  la  vue ,  le  ftilet ,  l’injecUon  d’eau  tiède  ,  qui  eft 
repouffée ,  ou  qui  entre  dans  la  poitrine. 

Si  la  plaie  eft  pénétrante  ,  &  qu’il  y  ait  épanchement 
de  fang  dans  la  capacité ,  il  faut  le  tirer  fur  le  champ 
par  une  lïtuation  convenable  ;  par  la  ludion  avec  une 
îeringue,  s’il  eft  poflible  ;  par  des  injedions  délai'antes, 
déterlives ,  réfolutives  5  par  l’opération  de  l’empyème.  V. 
Empy'eme. 

Si  la  plaie  n’eft  point  pénétrante ,  on  la  traite  comme 
une  plaie  limple  ,  &  fuivant  lesrégles  données  plus  haut. 

Plaies  du  bas-ventre. 

Il  en  eft, des  plaies  du  bas-ventre,  comme  de  celles 
dès  autres  grandes  cavités.  Leur  danger  croît  comme  le 
nombre  des  parties  léfées  ,  &  la  néceflïté  de  leur  fonc¬ 
tion.  Elles  font  aulli  pénétrantes ,  ou  non  pénétrantes. 
On  connoît  celles  qui  pénétrent  par  les  mêmes  moiens 
que  l’on  emploie  pour  connoître  celles  de  la  tête  &  de 
la  poitrine  ,  c’eft-a-dire  ,  par  la  vue,  le  ftilet,  l’injedion, 
la  connoiflance  de  l’inftrument ,  la  nature  de  la  plaie, 
la  fortie  des  matières. 

Si  les  plaies  pénétrent ,  &  qu’il  y  ait  épanchement ,  il 
faut  faire  fortir  ou  reforber  la  liqueur  épanchée ,  par  la 
fituationdu  corps  ,  la  fudion,  la  contr’ouverture.  Voyez 
Contr  ouverture. 

s  Si  les  plaies  ne  pénétrent  point ,  elles  fe  traitent  com« 
jne  la  plaie  limple. 

En  général ,  les  plaies  des  trois  ventres  font  très  pé- 
rilleufes  ,  mais  elles  le  font  d’autant  plus  que  lesinftru- 
mens  ont  plus  pénétré  ,  ou  endommagé  les  vifeères  qu’el¬ 
les  contiennent.  Dans  toutes  ces  maladies  ,  il  faut  répéter 
Ifs  faignées ,  eniploier  force  rafraichilfants  de  toutes  les 
maniérés  polfibles ,  en  lavemens  ,  en  linimens ,  en  em¬ 
brocations  ,  &c.  il  faut  recommander  le  repos,  la  diète, 
la  tranquillité  d’ame ,  &  fur-tout  avertir  du  danger  fingu- 
lier,  que  peut  caufer  l’ulàgéjdes  plailirs  de  l’amour.  V. 
Gaftroraphie. 

PLANCHER  DU  CERVEAU.  M.  Winllow  donne 


P  LA  fjt 

ce  nom  à  un  repli  que  la  membrane  interné  de  la  dure- 
mere  fait  entre  le  cerveau  &  le  cervelet  quelle  iëparc 
l’un  de  l’autre  ,  en  fe  portant  horifontalement  entre 
deux.  Il  le  nomme  auffi  diaphragme  du  cerveau  :  on  le 
connoît  davantage  fous  le  nom  de  tente  du  cervelet.  V. 
Tente  du  cervelet. 

PLANTAIRE.  On  a  donné  ce  nom  à  un  mufcle  très* 
menu  &  très-long  ,  qui  s’attache  par  fon  extrémité  fu- 
périeure  à  la  partie  externe  du  condilé  externe  du  fé¬ 
mur  ,  paffe  fous  le  jarret,,  devient  tendineux:  prefqu’aufli- 
tôt,  &  vafe  terminer  à  la  partie  poftérieure  interne  du 
calcanéum ,  à  côté  du  tendon  d’Achille.  Ôn  lui  a  donné 
le  nom  de  plantaire ,  parce  qu’on  le  croyoit  attaché  à 
l’aponévrofe  ,  qui  porte  ce  nom;  mais  cela  n'eft  pas,  St 
le  nom  de  jambier  grêle  qü’on/Iui  a  fubfiitué  ,  paroît 
lui  convenir  mieux.  Les  ufages  de  ce  mufcle  font  incer¬ 
tains. 

Plantaires,  (nerfs)  Ces  nerfs  font  deux  branches  du 
nerf  tibial ,  &  par  conféquent  une  fuite  du  gros  nerf  fcia- 
tique.  Le  nerf  tibial  arrivé  au  calcanéum  ,  pallè  dans  la 
grande  échancrure  de  cet  Os ,  &  fe  partage  en  deux  bran¬ 
ches  ,  qui  font  les  nerfs  dont  il  elt  quellion.  L’une  de 
ces  branches  eft  interne  &  plus  greffe,  l’autre  cil  exter- 
ne  &  moins  confidérable.  Le  nerf  plantaire  interne  jette 
des  filets  au  mufcle  thénar  ,  &  au  court  fléçhiffeur:  des 
orteils;  enfuiteil  fe  partage  en  quatre  rameaux,  qui  fé 
diftribuent  aux  parties  latérales  internes  des  orteils  ,  de¬ 
puis  le  premier  jufqu’au  quatrième.  Le  nerf  plantaire 
externe  donne  en  paffaiit  dés  filets  au  mufcle  court  flé- 
chiffeur  des  orteils  ,  aux  interoffeux  ,  &  à  l’hypothénar 
du  petit  doigt.  Après  cela  ,  il  fe  partage  en  deux  ra¬ 
meaux ,  dont  l’un  va  gagner  l’interflice  du  quatrième 
&  du  cinquième  orteil ,  &  fe  ramifie  aux  parties  latérales 
inférieures  de  ces  deux  orteils  :  le  fécond  fe  porte  à  la 
partie  latérale  inférieure  externe  du  petit  doigt ,  &  s’y 
diftribue. 

PLANTE  DU  PIED.  C’eft  proprement  le  deffous  dp 
pied,  la  partie  convexe  du  tarfe  &  du  métatarfe.  La  peau 
eft  très-dure  dans  cet  endroit ,  St  recouverte  d’une  grande 
A  a  ij 


37*  PLE 

quantité  de  cal.  Elle  efl:  néanmoins  fort  fenfible,  &  quand 
on  la  chatouille  ,  on  excite  des- troubles  dans  toute  la 
machine ,  qui  vont  quelquefois  jufqu’aux  convulfions  , 
&  peuvent,  occafionner  la  mort.  Voy  ez  Pied. 

PLATÏS'MA-M Y OIDES.  Nom  du  mufcle  peaucier 
du  cou.  Voyez  Peaucier. 

PLEURE  ou  PLEVRE.  Membrane  qui  revêt  tout 
l'intérieur  du  thorax  ,  &  la  furface  extérieure  des  vifcères 
contenus  dans  la  poitrine.  On  obfetve  qu’elle  eft  fort 
adhérente  à  la  furface  interne  des  côtes  ,  à  celle  du  fter- 
num  ,  des  mufcles  intercoftaux  ,  des  foucoftaux  ,  des 
fterno-coftaux  ,  &  de  la  face  convexe  du  diaphragme  : 
elle  efl:  d’un  tiffu  fort  ferré  ,  arrofé  de  beaucoup  de  vaif- 
feaux  fangiiins,  &  parfemé  de  beaucoup  de  nerfs.  Ce  tiffu. 
eft  à  peu  près  femblable  à  celui  du  péritoine.  Comme  lui 
cette  membrane  eft  compofée  d’une  lame  fine  &  déliée, 
qui  en  formé  la  concavité  ,  &  d’un  tifiu  cellulaire  qui  en 
fait  la  convexité.  Ce  tiffu  eft  auffi  une  production  dé  la  la. 
me  ;  il  faittout  le  tour  de  la  furface  interne  ;  mais  la  por¬ 
tion  membraneufe  eft  autrement  dilpofée.  Chaque  côté 
de  la  poitrine ,  dit  M.  WinfloW  ,  a  fa  pleure  particu¬ 
lière.  Ces  deux  pleures  font  entièrement  diftinétes ,  & 
comme  deux  greffes  veilies  qu’on  auroit  mifes  à  côté  l’une 
de  l’autre  ,  dans  la  cavité  de  la  poitrine  ;  de  forte  que  , 
pat  leur  adoffement  au  ftemum  &  aux  vertèbres  ,  il  fe 
forme  une  duplicature  en  maniéré  de  cloifon  ,  qui  fe 
trouve  perpendiculairement  pofée  fur  le  diaphragme.  Sa 
furface  intérieure  eft  liffe  &  polie  ,  &  l’extérieure  eft 
inégale.  On  a  cru  que  cette  membrane  tapiflbit  immé¬ 
diatement  par-tout  les  côtes  &  les  mufcles  intercoftaux; 
mais  M.  Ruifch  a  montré  entre  la  pleure  &  le  périofte 
des  côtes  ,  une  autre  membrane  ,  qui  eft  la  celluleufe, 
dans  laquelle  on  rencontre  quelquefois  de  la  graiffe  aux 
endroits  de  cette  partie  qui  couvre  les  mufcles.  .Dans  ceux 
qui  touchent  aux  côtes  ,  la  pleure  eft  fort  adhérente,  & 
femble ,  à  caufe  de  cela  ,  former  le  périofte  des  côtes  à 
l’intérieur  de  la  poitrine  ;  mais  c’eft  mal-à-propos  qu’on  a 
cru  ladhofe  ainfi  ,  de  même  que  de  regarder  la  pleure  en 


P  L  E  'y* 

Entier ,  comme  une  production  des  méninges  ,  ou  du 
péiitoine.  -  •••■ 

Ii  y  a  à  la  pleure  des  ouvertures  fort  fenfibles.  Celles 
qui  iont  inférieures,  répondent  à  celles  du  péritoine  pour 
le  pallage  de  l’oelophage ,  de  la  veine  cave  inférieure  , 
&  des  nerfs  de  la  huitième  paire  du  cerveau.  Son  ufage 
eft  de  rendre  la  furface  interne  delà  cavité  de  la  poitrine, 
JilTe  &  polie ,  au  moien  de  quoi  le  poumon  fe  meut  plus 
facilement ,  cette  furface  étant  d’ailleurs  humeûée  d’une 
férofité.  qui  la  lubrèfie  continuellement.  Elle  fert  encore 
d’appui  aux  mufcles  intercollaux  ,  &  à  la  membrane  cel- 
luleufe.  Enfin  cette  membrane  eft  le  liège  de  là  maladie 
nommée  pleurefie ,  qui  en  eft  une_  véritable  inflamma- 

Quoique  cette  membrane Toit  unique ,  cela  n’émpêche 
pas  qu’on  ne  dife  les  pleures ,  comme,  oh  dit  les  pou¬ 
mons  ,  pour  faire  connoître  que  chaque  cavité  de  là 
poitrine  eft  revêtue  intérieurement  d  une  pleure  ,  qui  fe 
réunifient  au  médiàftin.  Voyez  Médiaflin. 

PLEUR  O-H  Y OIDIEN.  Quelques  Anatomiftes  ont 
donné  ce  nom  au  mufcle  que  nous  avons  décrié'  fous  le 
nom  de  Coraco-hyoïdien  ,  parce  qu’ils  fe  font  imaginés 
fans  fondement ,  qu’il  avôit  une  de  fesattaches  à  la  pleure. 
.Voyez  Coraco-hyoïdien. 

PLEXIFORME.  Entrelacement  de  nerfs  en  formé  de 
plexus. 

PLEXUS.  Les  Anatomiftes  appellent  de  ce  nom  un 
entrelacement  de  vaifleaux  quelconques  /-mais  particu¬ 
lièrement  de  nerfs.  La  huitième  paire  des  nérfseérébtaur.  ■ 
par  fes  ramifications  multipliées,  contpintémehc  -avec 
celles  du  grand  fympathique,  èn  forme  une  grande  quan¬ 
tité. 

Plexus  glanduleux  de  Peyer.  On  donne  ce  nom  a 
des  amas  de  petits  graîns'-glaiid iilèüx  ,  applàtis , -fichés  çà 
&  là  à  l’intérieur  des  irtreftîiisi/&-  fur  toût  de  Fînteftin-i 
jéjunum.  Voyez  Intejlïns  &■  Jéjunum. 

Plexus  retiforme  de  la  vulve.  On  donne  ce  nom  à 
un  entrelacement  de  vaifleaux  Tangiiins  placé  àubordde 
Ja  vulve ,  au-deflous  des  j  ambes  du  clitoris ,.  &*ecouvèrt 


$74  P  Æ  V 

p;u  les  mufcles  conftiickurs  Aç  la-  vulve  :  il  fe  gonfle  es 
même  Items:  que  les  corps  ‘caverneux  du  clitoris  ,  quoi'- 
qu’il  n’y.  gir  pas  de  communication  eutre;  eux  ;  c’eft  une 
continuation  de  la  fubftance.fpongieufe  de  l’urethre ,  qui 
environne  le  vagin  en  forme  d’anneau.. 

Plexus  retiforme  ,  ou:  Lacis,  choroïde.  Voyez  fit. 
roîde,  . 

PLINTHE ,  ou  PLINTHIUM,  Machine  dont  on  fe 
fervoit  dis ,  pour  réduir  e  les  luxations  &  les  fraéhires. 
Elle  foprnoit.  une. forte,  d.e,- cadre  de  bois  fort,  qui  avoit 
.quatre -palmes  de  longueur  fur.  une  .de  largeur.  Il  étoit 
traver.fé  dans  le  milieu  d’up;  aifjieu ,  que  l’on  tournoit  au 
moie-n  dlun  manche  ou  .d’une.rpâniveile  ,  &  il  avoit  à  fes 
extrémités  deux  roues  garnies  de' crans  ,  &  deux  arrêts 
pour-, fixer,  fççtnsrneut  f  aiflieu-, rquan,d.  on  l’avoir  fuffifam. 
tuent  tourné.  Il  y  avoit -ù  chaque- bout  du  cadre  un  trou 
par  où  ppifoient  des  laqs.  On  attaçhoit  le  plinthe-, a. une 
échelle  dr,eiTée  pour. les  luxations ,.  av.ç  quatre,  courroies 
palfées  dans  autant  d’anneaux  qui  étoient  aux  côtés  longs 
du  cadre.  Si  Ton  vouloir  réduite  l’humerus  luxé  eu  def- 
fous.j.qu  faifoit  monter  te  malade  fur  un  tabouret,  on 
lui  palioit  le  bras  par-deflus  le  dernier  degré  de  l’échelle, 
le  creux  de  l’ailfciie  fur  une  éminence  garnie  d’étoffe.  On 
mettoit  un  laq  autour  du  coude  ,  on  faifoit  palier  les 
§eux  chefs  du  laq  pat  le,- trou  fupérieur  du  plinthe;  on 
les  attaçhoit  à  l’aiffieu  qui,  en  tournant',  faifoit  étendre 
le  .bras.,  autanoqu'il  étoit- néceflaire  ,  pour  faire  la  ref 
duûion.  Cette  machine;  avoir  été  inventée  parNileus, 
mais.eUe  n’eft.pius  d.uiàgç-commc  les  autres  machines, 
Voyez  Luxnuqn  du  bras^  l’article  Luxation. 

PLliMACEÀU.-Morfeàu  de  charpie  arrangé  &  pré¬ 
paré ‘pour  couvrir  une  plaie.' Lé  plumaceau  a  un  double 
ulage-.e  i°.  .celui  de:  porter  ^quelque  médicament. fur  les 
plaies.:  a",  celui  de  les.fiéfendre, des  impreffions  de  l’air 
&'  du  froid., çAy'ant  la  charpie  ,  les  Anciens  fe  fervoient 
de -  plumes  coufues  entre  deux  linges  ,  principalement 
po urnrgmp £,.951  je  derniere  vue,  C’eft  de-là  qu’eft  venu 
lp-notn  de  plumaceau  ,  que  l’on  a  confervé  à, ces  -mot? 
çeau.xde_c^arpi:edilp  qfée  dans  les  mêmes  intentions.  L’oa 


PNE  37ÿ 

accommode  les  plumaceaux  à  la  figure  des  plaies  ;  ainfi 
il  y  en  a  relativement  à  la  figure,  de  tout  autant  d’efpc- 
ces,  qu’il  y  a  de  différence  dans  la  figure  des  plaies. 

PLUME  A  ECRIRE.  Voyez  Calamus  fcriptorius  t 
qui  font  des  termes  latins,  lefquels  lignifient  la  même 
chofe. 

PNEUMÂTOCELE.Fauffc  hernie  dufcrotum,  cau- 
fée  par  un  amas  d’air  qui  le  gonfle.  Il  y  en  a  de  deux 
fortes  :  dans  l’une  ,  l’air  eft  répandu  dans  l’intervalle' des 
fibres  des  membranes  communes  du  fcrotum  ,  ou  des 
grandes  levres  ,  &  alors  ces  parties  font  dans  un  bour¬ 
fouflement  femblable  à  celui  qu’on  voit  aux  chairs  des 
animaux,  quand  les  bouchers  les  ont  louffiées  immédia¬ 
tement  après  les  avoir  tués  s  dans  l’autre  les  vents  font- 
renfermés  dans  la  cavité  du  dartos.  Comme  les  eaux 
dans  l’hydropifie ,  de  même  l’air  n’occupe  quelquefois 
qu’un  des  deux  côtés  ,  &  d’autrefois  il  remplit  les  deux 
cavités  de  cette  membrane.  On  diftingue  ces  deux  for¬ 
tes  de  pneumatocèle  par  le  toucher.  Quand  c’eft  un 
bourfouflement ,  on  fent  un  emphyfème  ,  &  la  tumeur 
obéit  au  doigt  ;  mais,  quand  les  vents  font  dans  la  cavité 
du  dartos  ,  la  tumeur  réfifle ,  &  le  fcrotum  eft  tendu 
comme  un  balon. 

La  pneumatocèle  caufée  par  un  bourfouflement ,  fe 
guérit  au  moien  de  remedes  chauds  &  réfolutifs  ,  &  ces 
remedes  fe  prennent  à  l’intérieur  en  même  tems  quJon 
en  applique  à  l’extérieur.  On  fait  des  cataplâmes  forti- 
fïans  &  carminatifs  ,  des  fomentations  avec  du  vin  ,  dans 
lequel  on  aura  fait  bouillir  des  rofes ,  du  cumin  ,  de  la 
camomille,  ou  d’autres  plantes  aromatiques,  comme  le 
thim  ,  la  fauge  ,  la  marjolaine ,  &c. 

Quand  les  vents  font  dans  la  capacité  du  fcrotum  ,  il 
faut  y  faire  de  petites  ponctions  avec  une  aiguille  ,  &  fi 
les  ouvertures  étoient  trop  petites  ,  on  auroit  recours  au 
troifcar  ,  comme  dans  l’hydrocèle.  L’air  étant  forti ,  par¬ 
le  moien  de  la  petite  canule,  on  y  fait  les  mêmes  fo¬ 
mentations  que  ci-defius  ;  on  y  met  une  comprefle  trem¬ 
pée  dans  le  même  vin  ,  le  plus  chaud-  qu’il  fe  peut  fouf- 
*  A  a  iv 


376  P  O  ï 

frir  ,  &  le  fufpenfoïr  qui  eft  d’une  grande  utilité  dans 
cette  maladie  là. 

PNEUMATGMPHALE.  FauiTe  hernie  du  nombril 
çaufée  par  des  vents,  plie  fe  traite  de  la  même  maniéré 
que  la  pneumatocèle,  V oyez  Pneumatocèle. 

POCHE’.  Seditd’un  œil  contus.  La  contufîon  de  cette 
partie  eft  de  conféquence  ,  &  mérite  d’être  Soignée  très- 
afliduement.  On  faigne  le  malade  plus  ou  moins ,  fui- 
vant- fon  tempérament ,  &  on  applique  à  l’extérieur  des 
collyres  raffraichiffans  &  réfolutifs  ,  pour  prévenir  la 
gangrène  ,  Sc  réfoudre  l’humeur  épanchée.  Voyez  Con~ 
tu  [ion. 

_  PODEX.  Nom  que  l’on  donne  à  l’anus.  Voyez 
« Anus . 

POELETTE-Petit  vafe  d’étain  façonné  en  forme  d’é. 
CUelle  ,  qui  n’a  qu’une  oreille  ,  deftiné.à  recevoir  le  fang 
dans  la  faignée  du  bras.  Elle  doit  contenir  trois  onces  de 
fang.  Dans  les  faignçes  ordinaires  ,  on  en  emplit  com¬ 
munément  trois  ;  mais  il  convient  d’en  avoir  plus  que 
moins  ,  pour  les  cas  où  l’on  auroit  befoin  de  tirer  plus 
de  fangque  neuf  onces.  Quand  un  Médecin  ordonne  une 
faignée  du  bras ,  fans  fpécifîer  la  quantité  de  fang  qu’il 
faut  tirer  ,  le  Chirurgien  doit  en  tirer  trois  poëlettes 
ouneufonces. 

POIGNET.  Voyez  Carpe , 

POILS.  Tout  le  monde  connoît  les  poils  qui  croif- 
fent  fur  la  furfacede  notre  corps,  Céqueles  Anatomiftes 
en  ont  détaillé ,  peut  fe  voir  à  l’article  cheveux.  Nous 
nous  contenterons  ici  d’affigner  les  différences  des  poils, 
fusant  les  différentes  parties  où  ils.  eroiffent ,  fans  répé¬ 
ter  ce  qui  a  été  dit  de  leur  naiflànçc  &  de  leur  confor¬ 
mation.  Les  poils  de  la  tête  fe  nomment  cheveux  ,  ceux 
du  menton  barbe  ,  ceux  qui  bordent  les  tarfes  des  yeux 
«ils: ,  ceux  d’au  de :Tus  des  yeux  fourcils ,  les  autres  n’ont 
point  de  nom  particulier.  Les  femm'es  n’ont  ordinaire¬ 
ment  point  debaibe,  &les  poils  fur  tout  le  refte  du  corps 
fout  plus  foibles  que  ceux  de  l’hoijimé.; 

Les  parties  qui ,  dans  les  deux  fexes ,  font  couvertes 


p  o  I  377 

8e  poils  ,  font  I®,  la  tête  ,  1°.  les  fourcïls  ,  30.  les  pau¬ 
pières  par  leurs  bords,  40.  les  ailfelles  ,•$<*.  les  aines  Sc 
les  parties  génitales  ,  6e.  plufieurs  autres  endroits  du 
■corps  ,  mais  moins  fenfiblement.  Dans  l’homme ,  la  poi¬ 
trine  &  la  ligne  blanche  s’en  couvrent  fouvent  ,  Sc  c’eft. 
un  des  lignes  qui  annoncent  un  fort  tempérament.  Il  eft 
très-difficile  d’alfigner  l’ufage  de  tous  les  poils.  On  ne  fait 
là-delius  que  conjecturer  qu’ils  fervent  10.  à  défendre  la 
peau  de  l’impreffion  du  froid ,  10.  à  empêcher  que  les 
corpufcules  du  dehors  ne  bouchent  les  pores  expirateurs 
de  l’habitude  du  corps  ,  30.  à  faciliter  la  fortie  de  la 
fueur ,  &  à  la  diriger  au  dehors  ;  40.  à  empêcher  que 
les  plis  de  la  peau  ne  la  coupent ,  comme  il  arrive  aux 
enfans  ;  50.  à  faciliter  les  frottemens ,  &  à  tenir  chau¬ 
des  les  parties  où  ils  fe  trouvent. 

Quant  à  la  couleur  qui  varie  ,  on  ne  peut  pas  plus  ; 
il  eft  encore  plus  difficile  de  fâtis faire  fur  l’explication  de 
fon  origine.  On  ignore  abfolument  d’où  elle  peut  prove¬ 
nir.  Au  relie  ,  la  conféquence  d’une  pareille  explication 
influe  peu  fur  la  pratique  de  Médecine  &  de  Chirurgie  , 
&  l’on  ne  perd  pas  beaucoup  à  ignorer  tout  eela. 

POING.  C’eft  la  main  même  quand  tous  les  doigts 
font  fermés.  Le  poing  elt  dans  l’homme  une  vraie  arme 
avec  laquelle  il  attaque  &  fe  défend.  C’eft  une  forte  de 
maflixe  emmanchée  d’un  lévier  fort  long,  qui  lui  donne 
beaucoup  de  force.  L’état  de  ftation  habituel  où  l’hom¬ 
me  fe  trouve,  lui  donne  un  avantage  très  -  confidérable 
fur  tout  autre  animal.  Milon  de  Crotone  tuoit  un  bœuf 
d’un  feul  coup  de  poing. 

POINT-DORE’  Opération  qui  avoir  été  tentée  an¬ 
ciennement  pour  empêcher  la  rechute  des  hernies  ingui¬ 
nales  ,  mais  qui  eft  abfolument  anéantie  aujourd’hui , 
vû  fon  inutilité.  Elle  confiftoit  à  lier  avec  un  fil  d’or  , 
de  plomb  ,  oi#de  chanvre  ,  la  gaine  des  vaiflèaux  fper- 
matiques,  fans  en  gêner  la  circulation  &  les  fonéiions  , 
afin  d’obvier  par-là  à  ce  que  les  inteftins  feglifTafTent  dans 
cette  gaine.  .  ,  ; 

Points  ciliaires.  On  donne  ce  nom  à  de. petits  trous 
qu’on  ebferye  dans  la  face  interne  des  paupières ,  vers 


leur  bord.  Ils  paroïflent  être  la  fource  de  cette  humeur 
huileufe  ,  qui  eft  fi  gluante  dans  certains  fujets,  qu’elle 
cole  les  bords  des  paupières.  Ces  trous  ne  font  autre 
chofe  que  les  orifices  des  petits  conduits  excréteurs  des 
glandes  ciliaires  ,  qui  filtrent  la  chaflie. 

Points  lacrymaux.  On  donne  ce  nom  à  une  petite 
élévation  en  forme  de  mammelon  percée  fur  les  bords 
des  paupières ,  par  un  petit  trou  obliquement.  On  en 
trouve  une  à  chaque  paupière  ,  &  elle  eft  placée  à  quel, 
que  diftance  du  grand  angle  ,  dans  le  lieu  même  où.  le 
bord  de  la  paupière  ceiTe  d^être  applati  ,  pour  devenir 
rond.  Ces  petits  trous  font  les'  orifices  des  petits  conduits 
qui  vont  aboutir  au  fac  lacrymal.  Ils  font  ronds  &  carti¬ 
lagineux  ,  ce  qui  fait  qu’ils  font  toujours  ouverts  pour 
recevoir  le  fuperfiu  des  larmes  ,  lefquelles  font  portées 
de-là  dans  le  fac  lacrymal ,  par  les  petits  conduits  dont 
nous  venons  de  parler.  Ces  conduits  font  membraneux 
&  plus  larges  que  les  orifices  dans  lefquels  cependant  on 
peut  introduire  un  petit  ftilet. 

POIREAU.  Voyez  Verrue. 

POITRINE.  La  poitrine  eft  une  des  grandes  cavités 
du  corps;  c’ eft  le  ventre  moien.  Elle  s’étend  depuis  les  cla¬ 
vicules  jufqu’au  fcrobicule  en  devant ,  &  depuis  la  ver¬ 
tèbre  prominente  ,  jufqu’au  bas  des  vraies  côtes  en  ar¬ 
riéré.  La  partie  antérieure  conferve  fpécialement  le  nom 
de  poitrine  ,  la  poftérieure  celui  de  dos.  La  peau  qui 
couvre  la  poitrine  eft  ordinairement  garnie  d’une  quan¬ 
tité  plus  ou  moins  confidérable  de  poils  chez  les  hommes, 
&  on  remarque  fur  les  deux  côtés  en  devant  deux  émi. 
nences ,  qui  font  plus  volumineufes  chez  les  femmes  que 
chez  les  hommes ,  ce  font  lés  mammelles. 

Les  parties  qui  compofent  cette  cavité  ,  fe  diftinguent 
en  parties  contenantes,  &  en  parties  contenues.  Les  par¬ 
ties  contenantes  font  le  fternum  &  les  c8tes  en  devant , 
les  côtes  feules  fur  les  côtés ,  les  côtes  &  les  douze  ver¬ 
tèbres  dorfales  par  derrière ,  toutes  parties  revêtues  à  l’in, 
térieur  par  la  pleure  ,  5c  recouvertes  en  dehors  par  les 
mufcles  ,  les  mammelles  5c  la  peau  ,  c’eft-i-dire  ,  de  la 
graille ,  la  peau  proprement  dite,  ôc  l’épiderme.  Les  par- 


ï  o  I  379 

lies  contenues  font  le  méchaftin  ,  le  péricarde  ,  le  cœur, 
les  poumons  ,  les  gros  vaifleaux  fànguins  ,  le  canal  tho- 
rachique  ,  une  partie  de  Tœfophage  &  de  la  tranchée  ar¬ 
tère.  Le  diaphragme  à  fa  partie  inférieure  ,  fépare  la  poi¬ 
trine,  d’avec  le  bas-ventre. 

La  cavité  de  la  poitrine  eft  d’une  figure  à  peu  près 
ovale  ,  à  caufe  de  la  fituation  du  diaphragme  ,  qui  eft 
fur  un  plan  oblique,  c’eft-à-dire ,  plus  bas  par  derrière 
que  par  devant.  Elle  eft  divifée  en  partie  droite  ,  &  en 
partie  gauche,  par  le  moien  d’une  cloifon  membraneufe, 
appellée  médiaftin.  G’eft  dans  ces  parties  que  font  con¬ 
tenus  les  lobes  du  poumon  ,  qui  les  rcmpliflenr  exacte¬ 
ment  ,  de  forte  qu’il  n’y  a  pas  une  feule  bulle  d’air  dans 
cette  cavité.  La  partie  gauche  eft  plus  étroite  que  la-par¬ 
tie  droite  ,  à  caufe  du  cœur  &  du  péricarde  ,  qui  la  re- 
trécifTent  par  une  inclinaifon  plus  marquée  de  ce  côté 
là. 

POLYPE.  Excroifiance  de  chair  ,  qui  tient  de  la  na¬ 
ture  des  loupes ,  &  qui  naît  ordinairement  à  la  furface 
des  cavités  du  corps  ,  qui  font  expofées  à  l’air.  Elle  a  été 
appellée  polype  ,  du  nom  d’un  poiffon  marin ,  qui  a 
quantité  de  pieds.  On  a  cru  que  cette  croiffance  avoit 
beaucoup  de  pédicules,  &  c'eft  en  conféquence  qu’on  lui 
adonné  le  nom  de  polype  ;  mais  M.  Levret  a  trop  ju- 
dicieufement  fait  remarquer  quecette  forte  d’hypefarcofe 
n’avoit  ordinairement  qu’un  pied,  tandis  que  très-fouvent 
ellefe  divifoit  en  plufieurs  appendices  à  l’extérieur.  Cette 
chair  fe  forme  &  s’accroît  le  plus  fouvent  dans  les  nari¬ 
nes ,  où  elle  incommode  la  refpiration  :  on  en  trouve 
suffi  ordinairement  d’attachées  à  l’os  éthmoïde  ,  &  fou- 
yent  aux  lames  olfeufes  du  nez.  Les  polypes  alors  fuccé- 
dent  communément  aux  ozèues  &  aux  ulcères  du  nez, 
caufés  par  fluxions  d’humeurs  âcres ,  qui  corrodent  la 
membrane  pituitaire  ,  l’épaiffilTent ,  &  la  font  dégénérer 
en  cette  efpéce  de  fongus.  Souvent  ils  s’étendent  jufques 
dans  le  golier  ,  &  ceux  qui  riaiffent  au  fond  de  la  gorge 
fe  produifent  fouvent  dans  les  narines.  Il  n’eft  pas  raté 
d’en  rencontrer  au  fond  du  vagin  ,  à  la  matrice,  &  aux 


380  P  O  L 

parois  du  vagin.  On  donne  à  ceux-ci  le  nom  de  polypii 

utérins. 

On  remarque  cinq  efpéces  de  polypes.  La  première  eft 
comme  une  membranerongueufe  & mollaffe,  reilemblant 
à  la  luette  relâchée  :  elle  s’attache  au  cartilage  du  milieu 
du  nez  ,  &  fe  remplit  d’une  humeur  tenace  ôc  pituiteufei. 
La  fécondé  eft  une  chair  blanchâtre ,  éminente  ,  ronde 
St  molle  au  toucher;  elle  s’accroît  infenfiblement  jufqu’à 
occuper  toute  la  cavité  d’une  narine ,  &  quelquefois  celle 
de  toutes  deux.  La  troifieme  eft  une  chair  plus  dure,  de 
couleur  brune ,  &  un  peu  douloureufe.  La  quatrième  eft 
une  tumeur  dure ,  femblable  à  de  la  chair  ddîechée  à  la 
fumée  ;  quand  on  la  touche  ,  elle  fait  du  bruit  comme 
fi  on  fiappoit  fur  un  corps  folide  ;  elle  eft  infenfible ,  & 
on  peut  la  mettre  au  rang  des  fquirrhes  confirmes  La 
cinquième  eft  une  ou  plufk  urs  tumeurs  cancereufes  , 
attachées-  au  cartilage  du  nez  ;  elles  font  douloureufes 
St  rongeantes.  Mais  de  toutes  ces  efpéces,  les  unes  font 
fans  ulcération  ,  quoiqu’elles  rendent  une  humidité  fa- 
nieufe  &  vilqueufe  ;  les  autres  font  ulcérées  ,  &  il  eu 
découle  fans  celle  une  fanie  fétide ,  d’un  horrible  puan¬ 
teur. 

L’on  connoît  le  polype  ,  par  la  vue  &  par  les  fymptô- 
tties.  Pour  le  découvrir  à  l’œil ,  on  fait  pancher  la  tête 
du  malade  à  l’encontre  du  jour.  En  découvrant  le  fond 
delà  narine ,  on  voit  une  tumeur  qui  la  remplit ,  monté 
St  defcend  félon  les  mouvemens  de  la  refpiration.  S’il 
étoit  mal-aifé  de  le  faire  paroître  de  cette  maniéré  ,  il 
faudrait  le  fervir  du  fpeculum  nœji ,  pour  dilater  la  na¬ 
rine  ,  afin  de  découvrir  jufqu’au  fond.  Le  nez  devient  un 
peu  plus  gros  qu’il  ne  l’eft  naturellement ,  le  malade  ne 
refpire  qu’avec  peine  ,  il  relpire  même  comme  s’il  ron* 
fioit  ,  &  a  toujours  la  bouche  ouverte  en  dormant. 

Les  polypes  carcinomateux  St  chancreux  font  incura¬ 
bles  ,  ils  rongent  St  s’étendent  toujours  à  la  maniéré  des 
cancers.  On  les  recônnoît  à  leur  dureté  ,  à  leur  lividité , 
St  à  leur  puanteur.  Leur  couleur  eft  plombée  ,  St  ils 
adhérent  aux  lames  ofl'eufes  du  nez.  Il  ne  faut  point  jr 


POL  381 

coucher»  Pour  ceux  qui  font  fans  douleur  ,  flafques  Si 
blancs,  ou  rougeâtres,  ils  fe  peuvent  guérir.  C’eft  fur 
ceux-là  feuls  que  l’on  doit  entreprendre  l’opération. 

Il  eft  toujours  nécelTaire  de  préparer  le  fujet  par 
quelques  faignées  &  purgations  accompagnées  d’un  régi¬ 
me  modéré.  Quand  les  polypes  font  petits  ,  &  à  bafe 
étroite  ,  on  en  fait  la  ligature  avec  un  fil  de  foie  ,  que 
l’on  l’erre  de  plus  en  plus  jufqu’à  ce  qu’il  tombe  de  lui- 
même.  Quand  il  elt  petit  •&  à  vue  ,  on  peut  le  cauté- 
rifer  avec  le  bouton  de  feu ,  ou  les  caultiques  en  on- 
guens  &  en  emplâtres.  Mais,  quand  il  eft  gros,  &  au 
fond  du  nez  ,  Dionis  dit  qu’il  faut  en  faire  l’extirpation. 
Fabri  e  d’Aquapendente  fe  glorifie  d’avoir  inventé  cette 
opération  •;  mais  que  cela  foit  vrai  ou  non  ,  il  faut  lui 
favoir  gré  de  l’avoir  mife  en  ufage  le  premier. 

Les  inftrumens  qui  fervent  dans  l’extirpation  d’un  po¬ 
lype  ,  font  un  fpeculum  nnji ,  un  bec  de  canne  ,  une 
tenette  proportionnée  à  la  cavité  de  la  narine ,  &  de  la 
charpie.  Il  convient  pour  ce  befoin  d’avoir  une  petite 
feringue ,  &  une  petite  canule. 

Pour  le  panfement ,  il  faut  fe  préparer  du  vin  tiède 
de  la  charpie  ,  dés  onguens  corrofifs ,  &  des  poudres 
rongeantes  ,  très-luotilement  broïées  ,  comme  le  tabac 
d’E  pagne  ,  avec  des  eaux  vulnéraires  &  defficatives. 

Le  tout  étant  préparé  ,  on  fait  alîeoir  le  malade  dans 
Une  chaife  un  peu  panchée  en  arriéré  ,  Si  lui  ayant  tour¬ 
né  le  vifage  du  côté  du  jour  ,  011  peut  dilater  la  nariuo 
avec  le  fpeculum  nafi. ,  pour  y  apporter  le  bec  de  canne 
avec  lequel  on  pince  le  polype  ,  le  plus  haut  &  le  plus 
près  de  la  bafe  qu’on  peut  ;  on  le  tourne  enfuite  un  tour 
ou  deux  3  puis  en  tirant  doucement ,  on  l’arrache  avec 
fes  racines.  Après  cela  ,  on  lailfe  faigner  la  plaie  un  peu 
de  tems,  pour  en  dégorger  les  vailfeaux ,  &  défemplir 
la  partie.  Quand  le  même  polype  s’avanceroît  .jufques 
derrière  la  luette  ,  cette  production  a  coutume  de  fuivre 
la  branche  qui  fe  trouve  dans  leviez  ,  parce  qu’elles  font 
continues  l’une  à  l’autre.  Mais ,  fi  celle  qui  fe  montre 
derrière  la  luette  étoit  longue  &  grofle  ,  il  feroitplusâ 
propos  d’arracher  le  polype  par  la  bouche  que  par  le 


3  Si  VOL 

nez ,  ce  qui  s’exécute  aïfément  avec  une  tenette  courbe^ 
qu’on  peut  pouffer  dans  les  fentes  nafales  ,  qui  font  plus 
grandes  que  les  cavités  du  nez  ,  obfervantde  ne  pas  pin¬ 
cer  la  luette  qui  eft  placée  au  devant  du  polype.  Il  faut 
avoir  grand  loin  de  l’extirper  en  entier  ,  fans  quoi ,  fi 
Vous  laiffez  quelque  racine  ,  vous  le  verrez  revenir  au 
bout  d’un  certain  tems.  Ainfi  donc  fi  ,  après  que  le  po¬ 
lype  eft  arraché  ,  le  malade  fent  encore  quelque  cnofe 
dans  le  nez  qui  l’embarraffe  j  &  qu’en  y  regardant  on 
y  apperçoive  quelque  petit  morceau  qui  foit  attaché  au 
fond  du  nez ,  il  faudra  avec  des  elpéces  de  pinces  faite» 
en  forme  de  cifeaux  ,  qui  ne  coupent  que  par  le  bout , 
enlever  ce  réfidu  ,  autant  qu’on  le  peut. 

Enfuite  de  l’opération ,  on  fait  refpirer  8c  tirer  par  le 
nez  du  vin  tiède ,  qui  lave  bien  toutes  ces  humidités  fa-‘ 
nieufes  ,  dont  le  polype  av'oit  rempli  les  cavités  des  na¬ 
rines.  Quoiqu’il  n’eft  pas  abfolument  befoin  d’attirer  ainfi 
fortement  le  vin ,  ni  de  le  faire  tomber  dans  la  gorge  ,' 
pour  s’affurer  que  le  partage  eft  ouvert.  Les  malades 
s’apperçoivent  aurtïtôt  qu’il  eft  libre ,  par  la  facilité  qu’ils 
éprouvent  à  refpirer  la  bouche  fermée  ,  ce  qu’ils  ne 
pouvoient  pas  faire  auparavant.  C’eft  de  toutes  les  opé¬ 
rations  de  Chirurgie  ,  celle  dont  on  reffent  plus  promp¬ 
tement  l’utilité  ,  &  qui  fait  le  plus  de  plaifir  au  malade,' 
parce  que  dans  le  moment  même ,  il  eft  débarraffé  d’une 
incommodité  infupportable  ,  &  qu’il  éprouve  une  liberté 
pleine  de  douceur,  en  infpirant  aifément  l’air,  qu’il  ne 
pouvoit  puifer  qu’à  peine  auparavant. 

■  Quand  le  fang  ne  coule  que  peu  ,  il  faut  le  laifler 
fortir  pour  dégorger  la  partie  ;  mais  ,  s’il  y  avoit  une 
hémorrhagie  ,  on  l’arrêteroit  en  pourtant  dans  ie  nez 
avec  une  feringue  quelque  liqueur  aftringente  ,  ou  bien 
en  rempliffant  de  charpie  la  narine ,  après  l’avoir  imbi¬ 
bée  d’une  eau  ftiptique.  On  panfe  enfuite  la  partie  avee 
un  onguent  légèrement  corrofîf  ,  pour  conmmer  plus 
fûrement  toutes  les  racines  ,  &  que  l’on  anime  au  be¬ 
foin  ,  par  des  poudres  cauftiques  ,  plus  ou  moins  fortes 
fuivant  la  néceflïté.  Pour  cela ,  on  fe  fert  d’une  petite 
canule,  qu’on  remplit  de  ces  poudrés  rongeantes  ,8c  os- 


P  O  M  _  383 

finfére  dans  le  nez.  L’infpiration  de  l’air  les  fait  monter, 
&  les  applique  dans  toute  la  capacité  de  la  narine.  Sur 
la  fin  de  la  cure  ,  on  injecte  des  eaux  vulnéraires  Si  defiï- 
catives ,  pour  tarir  les  humidités  qui  abondent  perpé¬ 
tuellement  dans  cés  endroits. 

Au  refte  ,  le  polype  eft  une  des  maladies  pour  la  cure, 
defquelles  on  doit  employer  le  plus  de  précautions  fur 
le  régime  univerfel.  Il  ne  fuffit  pas  d’avoir,  avant  l’o¬ 
pération  ,  préparé  le  malade  par  la  faignée  ,  les  purga¬ 
tions  Si  la  diète ,  ni  même  d’avoir  exactement  fait  cette 
opération ,  d’avoir  pendant  la  cure  contenu  le  malade 
dans  les  bornes  que  l’art  prefcrit,  &  de  l’avoir  bien  gué¬ 
ri  ;  il  faut  encore  enfuite  de  cette  guérifon ,  le  traiter 
de  la  même  maniéré  que  fi  on  étoit  fûr  qu’il  dût  re¬ 
naître  un  autre  polype.  Pour  cette  raifon ,  on  appli¬ 
quera  un  cautère  au  bras  ,  ou  au  derrière  de  la  tête  ;  on 
purgera  fréquemment ,  Si  on  fera  ufer  de  tifannes  fudo- 
rifiques  ,  compofées  avec  les  bois  deftinés  à  cet  ufage,  . 
la  fquine ,  la  falfepareille  Si  le  gayac  ,  ou  le  fallafras. 

L’extirpation  des  polypes ,  au  jugement  des  habiles 
Chirurgiens  de  nos  jours ,  n’eft  pas  l’opération  préférée. 
Depuis  que  l’on  aconnu  que  ces  excroiflances  n’avoient 
jamais  qu’un  pédicule  ,  on  s’ eft  appliqué  à  chercher  des 
moiens  de  faire  par-tout  la  ligature.  MM.  Lecat  &  Le- 
vret  ont  pour  cela  inventé  chacun  une  pince  ,  au  moiéfl 
de  laquelle  on  peut  porter  au  fond  du  nez  ou  du  vagin 
un  nœud  ,  &  le  ferrer  fortement.  On  peut  voir  la  fi¬ 
gure  de  l’une  Si  de  l’autre  fidèlement  repréfentée  dans 
les  ouvrage  s  du  dernier.  L’on  y  trouvera  de  même  la 
maniéré  de  s’en  fervir  ,  les  avantages  des  deux  inftrumens 
détaillés  ,  &  les  précautions  nécelfaires  à  prendre  dans 
leur  ulàge. 

POLY'PEUX ,  qui  tient  de  la  nature  duPolype. 

POMME-  DADAM.  Eminence  que  l’on  trouve  fur  le 
'devant  de  la  gorge.  Elle  eft  forméepar  le  cartilage  thyroï¬ 
de,  &  beaucoup  plus  faillante  chez  les  hommes  que  chez 
lesfemmes.  Sonnom  lui  vient  dè  ce  qu’il  ya  eu  des  gens, 
qui  ont  eu  la  fimplicité  de  croire,  que  la  Pomme  qu’  Adam 
inangea  àztii  le  Paradis  terreftre  s’étoit  arrêtée  en  ce 


384  P  O  M 

lieu,  &  y  âvoît  formée  cette  éminènce  que  l'on  appelle 
aufli  le  nœud  de  la  gorge. 

POMME  DE  LA  JOUE*  C’eft  cette  partie  de  la 
joue  qui  eft  au  bas  de  l’orbite  ,  ordinairement  coloré 
furtout  dans  les  jeunes  gens.  Elle  eft  formée  par  les  os 
de  la  Pommette ,  &eft  par  eonféquent  la  plus  élevée  de 
la  joue 

POMMETTE.  (  os  de  la  ),  G’eft  le  nom  que  l’on 
donne  à  un  os  de  la  face,  lequel  forme  l’éminence  de 
la  joue,  qui  eft  placée  fous  l’orbite.  U  y  en  a  un  de 
chaque  côté.  On  appelle  cette  éminence  la  pommette , 
parce  que  dans  beaucoup  de  perfonnes ,  furtout  par- 
mis  celles  qui  font  jeunes,  &  qui  ont  le  teint  frais} 
cette  partie  eft  chargée  d’une  couleur  vive ,  allez  fem- 
blable  à  celles  de  certaines  pommes  ;  elle  eft  d’ailleur* 
arrondie  comme  elles.  C’eft  par  la  même  raifon  qu’on 
dit  aufli  l’os  malaire  ,  du  mot  malum  ,  qui  lignifie  une 
pomme.  On  lui  donne  encore  le  nom  d’os  zygomatique t 
du  mot  -{igoma ,  qui  lignifie  joug ,  parce  qu’on  a  cru 
trouver  de  la  relfemblance  entre  une  arcade  que  forme 
une  apophyfe  de  cet  os  ,  jointe  à  une  apophyfe  du  tem- 
poral ,  avec  le  joug  des  Anciens.  C’eft  par  la  même 
raifon  qu’on  l’appelle  l’os  jugaL 

Cet  os  ’repréfente  une  efpèce  de  lofange  ou  de  quar- 
ré  ,  dont  la  figure  eft  fort  irrégulière. 

On  peut  y  confidérer  deux  faces,  une  interne  &  une 
externe.  On  remarque  à  la  face  interne  ,  une  grande 
échancrure  ,  qui  forme  pour  la  plus  grande  partie  l’ar¬ 
cade  zygomatique.  On  trouve  à  cette  face  une  apo¬ 
phyfe  épailfe  ,  dont  le  bord  eft  arrondi  &  dentellé;  on 
la  nomme  fphenoidale  ,  parce  qu’elle  s’unit  à  la  partie 
voifine  de  l’os  fphenoïde. 

La  face  externe  eft  alfez  égale  ,  &  un  peu  convexe. 

Le  bord  fupérieur  de  l’os  de  la  Pommette  fe  termine 
en  angle,  ce  qui  lui  a:  fait  donner  le  nom  &  apophyfe 
angulaire  :  on  l’appelle  aufli  apophyfe  orbitaire  externe 
fupérieure  ,  parce  que  par  fa  réunion  avec  l’angle  anté¬ 
rieur  inférieur  de  l’os  coronal,  elle  forme  la  partie  ex¬ 
terne  &  fupérieure  de  l’orbite. 

L’anglç 


POP  3% 

L'angle  inférieur  n’a  rien  de  remarquable  II  eft  fore 
fcourt. 

L’angie  antérieur  prend  le  nom  d 'apophyfe  orbitairt 
inférieure  externe ,  parce  qu’il  formé  cette  partie  de 
l’orbite  ;  on  l’appelle  auffi  apophyfe  maxillaire  ,  parce 
qu’il  s’unit  à  l’apophyfe  orbitaire  de  l’os  maxillaire  fu- 
périeur. 

L’angle  poftérieur  eft  formé  par  iine  apophyfe  fort 
applatie,  écbancrée  à  fon  extrémité,  pour  fon. articu¬ 
lation  avec  l’apophyfe  zygomatique  de  l’os  temporal- 
La  réunion  de  ces  dëux  os  forme  la  voûte  connue  fous 
le  nom  d’ arcade  temporale  ou  zygomatique. 

La  fubftance  de  cet  os  eft  formée  d’une  affez  grande 
quantité  de  diploé ,  recouverte  de  deux  lames  de  fubf¬ 
tance  compacte. 

Cet  os  eft  articulé  avec  lè  cofonal ,  par  fon  apophy¬ 
fe  orbitaire  ;  avec  le  fphénoïde  ,  par  l’ apophyfe  fphénoi- 
daie  ;  avec  i’os  des  tempes  ,  par  l’apophyfe  zigomatique, 
&  enfin  avec  l’os  maxillaire  par  l’apophyfe  que  nous 
avons  nommée  maxillaire  par  cette  raifon. 

PONCTION.  Voyez  Paracenthefe  ,  pour  celle  qui 
fe  fait  au  ventre  des  hydropiques  ;  Hydroe'ele ,  pour 
celle  qui  fe  pratique  au  ferotum. 

PONCTION  AU  PERINE’E.  Voyez  Kijlitomie. 

PONT  DE  VAROLE.  Voyéz  Protubérance  annui¬ 
taire. 

5  POPLITAIRE.  Qui  appartient  au  jarret,  dit  en  La- 
tin  poples.  Il  fe  donne  aux  parties  qui  concernent  le 
jarret,  foit  artère  ou  veine,  foit  nerf,  foit  mufclé. 
.Voyez  Poplité.  C’eft  la  même  ehofe. 

POPLITE’  ou  JARRETIER.  On  donne  ce  nom  à- 
Un  petit  mufcle  ,  placé  fous  le  jarret ,  &  qui  tire  la  jambe 
en.  dehors ,  de  forte  que  la  pointe  du  pied  rentre  en  de¬ 
dans  Voyez  Jarretitr. 

Poplité  (nerf).  Ce  nerf  n’eft  autre  chofe  que  la  con¬ 
tinuation  du  gros  nerf  feiatique  ,  lequel  change  de  nom; 
quand  il  eft  arrivé  au  jarret.  Là,  il  fe  partage  en  deux: 
troncs  fubaitetne-s  ,  dont  l’un  eft  interne  Si  fort  gros  s 
l’autre  eft  externe  &  moins,  fort.  Ils  vont  tous  les  deux 

D.  de  Ch.  Tome  II.  B  b 


fs  6  V  O  R 

fe  diftribuer  Lia  jambe.  Le  plus  Confidérable  fous  le 
nom  de  Poplité  interne  ou  de  branche  fciatique  crurale 
interne  ,  ou  Jciàtique  tibiale  ,  ou  Amplement  de  nerf 
tibial,  defeeud  ,  comme  il  eft  dit  à  l’article  Tibial, 
îe  long  dutibia  pour  fe  rendre  à  la  plante  du  pied. 

*  •  Le  fécond  tronc  fous  le  nom  de  Sciatique  crurale  ex¬ 
terne  ,  ou  de  fcïatique  péronier  ou  Amplement  de  nerf 
péronier ,  fe  diftribue  comme  il  eft'marqué  au  mot  Pé- 

■  Poplitées  ^  artères  Cf  veines  ).  Quand  l’artère  crurale 
eft  arrivée-au  jarret ,  elle  donne  deux  rameaux  qui  font 
les  artères  en  qUefiiôn.  Elles  fe  diftrîbuent  aux  parues 
voifines  ;  c’eft-à-dire  ,  au  müfcle  poplité ,  à  la  peau  &  à 
la  graiflè  l'àfai  ligamens  de  l'articulation  ,  Sic.  - 

Les  veines  de  ce  nom  reçoivent  le  fang  des  veines  fi- 
tuées  au  deiîbus  d’elles ,  par  deux  grolfes  branches  qui 
fe  réunilfent  en  un  feul  confluant  ,  dont  il  réfülte  la 
veine  crurale. 

>  PORCELAINE.  Voyez  Eferesf 

PORES.  Trous  imperceptibles  aux  fens  qui  fe  trou¬ 
vent  en  une  quantité  prodigieufe  dans  le  tiffude  la  peau. 
H  y  en  a  d’abforbans  &  d’exhalans.  Vaqcz  Abforbans  Cf 
Exhalant.  " 

POREUX.  Se  dit  de  toute  partie  qui  a  beaucoup  de 
pores ,  beaucoup  de  volume  ,  &  peu  de  denfité. 

POREAU.  Voyez  Verrue. 

PORTE  (  veine  ).  C’eft  une  des  plus  grolfes  veines 
du  corps  ,  &  unique  en  fon  efpèce.  Elle  réfulte  de  toutes 
les  ramifications  veineufes  qui  partent  du  foie  ,  de  la 
rate ,  du  pancréas  ,  de  l’eftomac ,  de  l’épiploon ,  du 
méfentère  &  des  inteftins  ,  lefquellesTe  réunifient  en  un 
gros  tronc  qui  porte  le  fang  au  foie  pour  la  fécrétiofi 
de  la  bile.  Cette  veine  ai'nfi  ,  fait  l’office  d’une  artère  , 
fans  avoir  de  pulfation  comme  les  artères.  On  lui  donne 
le  nom  de  Porte  ,  ou  de  veine  des  Portes,  parce  qu’elle 
entre  dans  le  foie  au  milieu  de  quatre  éminences ,  à  qui 
les  Anciens  ont  donnéle  nom  de  Portes.  Son  entrée  dans 
levifeère  fe  nomme  Sinus  de  la  veine  Porte.  Elle  s’in- 
fëre  dans  le  foie  avec  la  capfqle  de  Glilfon  ,  accompa- 


POU  387 

•gnce  de  l'artère  hépatique,  par  la  grande  fcMure,  8c 
•  s’y  diftribue  dans  toute  fa  fubftançe  de  la  même  ma¬ 
niéré.  Sa  ftrufture  ne  diffère  point  en  apparence  de  celle 
des  autres  veines.  On  la  trouve  ficuée  à  la  face  inferieure 
du  foie. 

PORTE-AIGUILLE.  Inftrument  qui  tient  fon  nom 
de  fon  ufage.  L’on  s’en  fert  en  Chirurgie  ,  quand  les  ai¬ 
guilles  font  fi  fines  de  fi  petites ,  que  l’on  ne  peut  pas  les 
faifîr  commodément  avec  les  doigts-  C’eft  une  tige  d’a¬ 
cier  ou  d’argent, longue  environde  deuxpouces  &  demi, 
fendue  en  deux  branehes,  fuivant  fa  longueur  prefque 
en  entier.  Ces  deux  branches  font  légèrement  cannelées 
en  long.  Cette  rainure  fert  à  loger  les  aiguilles  dont  on 
veut  fe  fervir.  Les  branches  de  l’inftrument  fe  tiennent 
écartées  par  leur  propre  reffort  ,  Scelles  fe  ferment  par 
le  moyen  d’unanneau  coulant.  La  partie  de  l’iniirùment 
qui  fert  de  manche  ,  cft  une  petite  tête  creufe  ,  garnie 
en  dedans  de  trous  propres  à  recevoir  la  tête  d.çs  aiguilles, 
comme  ceux  d’un  dé  à  coudre.  -  ,  y 

PORTE-BOUGIÈ.  Inftrument  dont  on  fe  fert  en 
Chirurgie,  pour  conduire  les  bougies  dans  lé  canal  de 
l’urethre  ,  pour  en  procurer  la  dilatation.-  C’eft  une  ca- 
mule  d’argent ,  femblable  à  celle  du  troifçars',  &  qui  n’en 
diffère  que  par  fa  longueur  ,  qui  eftplus  confîdérable. 

PORTE  -  FEUILLE.  Plufieurs  Anatomiftes  ont 
donné  ce  nom  au  mufcle  fous-fcapulaire ,  parce  que  , 
-fuivant  eux  ,  il  fait  ferrer  le  bras  contre  les  côtés.  Là 
plupart  des  Anatomiftes  modernes  lui  refufént  cet 

U  foRTE-PIERRE  INFERNALE.  Cet  inftrument. 
eft  abfolument  femblable  à  un  porte  çraïon.  Celui-ci  eft 
trop  connu  pour  en  faire  ici  la  deferiotion. 

PORTE  DE  VIRGINITÉ’.  Voyez  Hymen. 

PORTES.  .  Les  Anciens  Anatomiftes  ont  donné  ce 
-fiom  à  quatre  éminences  qui  fe  trouvent  à  la  partie  con¬ 
cave  du  foie.  Voyez  Foie. 

POUCE.  Nom  que  l’on  donne  au  premier  doigt  delà 
main  &  du  pied.  Celui-ci  s’appelle  autrement  gros  orteil , 
&  l’ ufage confacre  le  nom  de  pouce  pour  exprimer  fingo? 

B  b  ij 


388  POU 

lierement  le  premier  des  doigts  de  la  main.  Il  eftcompoa 
fé  de  deux  phalanges  grofles  &  courtes ,  &  fitué  de  la 
•maniéré  la  plus  commode  pour  aider  l’appréhenfion.  Il  n’eft 
-pas  dans  le  même  rang  que  les  autres  doigts ,  comme  celui 
du  pied  ,  &  cela  étoit  néceffaire  pour  que  l’homme  put 
plus  aifément  faifir ,  comme  la  polition  du  gros  orteil , 
..fuivant  le  même  rang  des  autres  orteils  étoit  indifpen- 
:fâble  pour  faciliter  la  ftation  &  l’ambulation. 

POUCIER.  Sorte  de  doigtier  propre  au  pouce.  On 
en  fait  de  différente  matière  ,  avec  du  linge ,  du  cuir  ,  du 
fer  blanc  ,  &c,  fuivant  l’exigeance  des  maladies.  C’eltune 
;efpèce  d’écharpe  pour  foutenir  cette  partie  quand  elle  eft 
malade-  - 

POULAIN.  Bubon  malin  produit  parle  virus  véné¬ 
rien.  il  fe  fond  comme  les  autres  engorgemens  vénériens 
par  l’aétion  du  mercure  ,  ou  bien  il  abfcède ,  &  alors  on 
le  traite  comme  un  abfcès  limple,  en  obfervant  toujours 
d’employer  en  même  temps  ljs  remèdes  contraires  à  la 
caufe.  Voyez  Abcès  ,  Bubon. 

:  POULET  (  la  théorie  de  la  formation  &delanaif- 
fance  du  )  ne  peut  que  jetter  des  lumières  fut  la  fécon- 
-dation  des  œufs  dans  la  femme ,  fuivant  lefyftêmedés 
Ovariftes.  Pour  fçavoir  comment  fe  forme  le  Poulet ,  il 
faut  fe  rappeller  ce  qu’on  remarque  dans  l’œuf  fous  la 
coque- Dn  y  apperçoit  deux  membranes  qui  revêtent 
l’œuf  s  l’externe  eft  attachée  par  toutes  les  parties  de  fa 
furface  à  la  coque  :  l’interne  eft  plus  délicate  ,  &  fert 
.d’enveloppe  au  blanc  qui  y  eft  adhérant. 

Le  blanc  eft  toute  cette  maffe  blanche  ,  qui  refl'emble 
à  une  humeur  glaireufe.  Le  blanc  eft  organifé ,  c’eft-à- 
dire  ,  compofé  de  vaiffeaux  tranfparens  qui  renferment 
une  matière  fluide  ,  auffi  tranfpar ente.  v 

Il  en  eft  de  - même  du  jaune  d’œuf. 

Le  blanc  &  le  jaune  reffemblènt  affez  aux  humeurs  de 
Tœil  ,  ilefquelles  circulent  continuellement  par  des  vaif. 
féaux  pranfparens.  — 

Il  y  a  une  membrane  qui  revêt  le  jaune  :  on  trouve 
deffous  ,.  vers  le  gros  bout  de  l’œuf,  une  tache  blanche 
qui  en  renferme  une  autre  de  couleur  cendrée  >  Si  vers 


POU  38* 

ï.e  centre  de  cette  derniere  ,  il  y  a  un  corps  blanchâtre  qui- 
paroît  flottant  dans  cette  liqueur.  La  tache  blanche  elt 
environnée  de  pluiîcurs  cercles,  dont  les  uns  font  jaunes , 
&.  les  autres  grisâtres. 

Aux  deux,  côtés  ,  qui  font  à  l’oppofité  du  jaune  on 
trouve  deux  ligamens  ,  qu’on  nedoit  pas  appeller£eraej. 
Ils  naiflent  de  la  membrane  qui  enveloppe  le  jauue  ;  ce 
font  des  efpèccs  de  placenta  qui  portent  dans  le  jaune  la 
liqueur  du  blanc  qu’ils  reçoivent  dans  des  follicules  for¬ 
més  par  leur  épanouiffement. 

Dès  qu’un  œuf  fécondé  par  le  coq  ,  a  été  échauffé 
quelque  temps  fous  la  poule  ,  la  membrane  qui  re¬ 
vêt  le  blanc  immédiatement  ,  fe  fépare  de  la  mem¬ 
brane  externe  vers  le  gros  bout  ;  les  deux  ligamens  qui 
étoient  dans  des  endroits  diamétralement  ôppofés ,  chan¬ 
gent  de  fîtuatîon.  Ils  s’approchent  peu  à  peu  du  petit 
bout  de  l’œuf.  Le  blanc  devient  plus  liquide.  La  . -fur- 
face  du  jaune  s’applatit ,  la  membrane  qui  couvre  la 
tache  blanche  ,  commence  à  s’élever.  Cette  tache  blanche 
qu’on  a  nommée  cicatrice  ,  paroît  s’allonger^  de  même 
que  le  petit  corps  blanchâtre  qui  eft  vers  le  centre ,  &  qui 
cil  le  fœtus.  Le  cercle  qui  entoure  la  tache ,  prend  la  for¬ 
me  d’un  vailféau  fanguin  ,  &  renferme  de  petits  points 
rougeâtres.  Les  autres  cercles  fe  multiplient  dé  plus  en 
plus,  &  prennent  plus  d’étendue.  Tous  ces  dévéloppe- 
mens  deviennent  de  plus  en  plus  fenfibles  après  deux  . 
jours,  ces  points  rouges  commencent  à  faire  apperce- 
voir  des  vaifleaux  fanguins  ,  qui  viennent  du  cercle  le 
plus  petit ,'  qui  tendent  vers  la  cicatrice  ,.  &  qui  s’en¬ 
foncent  vers  la  tache  cendrée.  Les  vaifleaux  deviennent  de 
plus  en  plus  rouges  ,  de  même  que  le  cercle. 

C’ell  dans  ce  temps  qu’on  âpperçoit-  des  points  qui 
compofent  le  cœur  de  l'Embryon.  Ces  points  ont  un  mou¬ 
vement  fenfible  ,  &  s’uniCent  à  des  vaifleaux  après  cin¬ 
quante  heures,  ces  points  paroiflent  comme  quatre  vé¬ 
hicules  qui  fe  -meuvent  fuccelïïvement  d’un  mouvement 
très  rapide  ;  ce  font  les  oreillettes  ,  &  les  ventricules  dp 
•cœur,  6'il’on  vient  à  refroidir  l’œuf ,  tous  ccsmouvèmeus 

B  b  iij 


390  POU 

cefTent ,  mais  une  nouvelle  chaleur,  une  nouvelle  incu¬ 
bation  ,  les  fait  renaître, 

Le  Poulet  étant bienformé,&  lesvaiffeaux  ombilicaux 
étant  delïechés  par  la  comprefïion  des  parties  foiides ,  la 
circulationfefait  dans  tout  fon  . corps  ;  mais  le  défaut  d’air 
&  d’efpace  qui  ne  permettent  pas  au  Poulet  de  relpirer, 
doivent  caufer  en  lui  unfentimeiit  d’inquiétude  ,  qui  fait 
qu’il  s’agite  continuellement.  Dans  cette  agitation,  le 
Poulet  rompt  la  membrane  &  la  coque  par  des  coups  de 
bec  :  alors  il  commence  à  relpirer  ^  &  le  fang  coule  libre¬ 
ment  dans  les  poumons, 

POULIE,  Petit  anneau  prefque  cartilagineux  qui  fe 
rencontre  à  la  partie  interne  du  nez  dans  le  grand  angle 
de  l’œil ,  &  par  lequel  pâlie  le  mufcle  grand  oblique  de 
l’œil ,  qui  porte  à  càufe  de  cela  le  nom  de  mufcle  à  poulie, 
ou  de  Throcleateür. 

POULS.  Battement  des  artères.  C’eft  dans  la  dilata¬ 
tion  des  artères  que  le  Pouls  confille.  C’eft  alors  qu’elles 
font  fentir  leurs  pulfations  aux  doigts  qui  les  touchent, 
La  dilatation  eftoppofée  à  la  conftridion  ,  &on  dit  mal, 
à-proposle  mouvement  de  diaftole,  car  on  ne  doitpoint 
appeller  mouvement  un  état  paffif,  tel  qu’eft  celui  de 
pulfation  de  la  part  des  artères.  La  caufe  de  ce  mouve¬ 
ment  en  elles ,  n’eft  que  Pimpulfion  du  fang  qui  eft  chaffé 
avec  violence  dans  l’aorte  par  le  ventricule  gauche  du 
cœur ,  &  de  là  dans  toutes  les  branches  qui  s’en  féparent. 
Le  fang  ainfi  envoyé  d’un  efpace  large  dans  des  canaux 
qui  vont  pour  la  plupart  en  diminuant,  fait  effort  contre 
leurs  parois  &  les  dilate,-  Un  des  endroits  les  plus  com¬ 
modes  pour  tâter  le  pouls  eft  au  poignet  ,  où  paffe  l’ar¬ 
tère  radiale ,  qui  eft  plus,  fenfible  que  les  autres. 

Les  Anciens  ont  établi  plufîéürs  différences  de  pouls, 
qui  peuvent  fe  rapporter  à  un  pouls  fort  ou foihle ,  grand. 
ou petit,  dur  ou  mollet  ,  fréquent  ou  rare  ,  égal  ou 
inégal ,  vite  ou  lent.  Le  pouls  fort  eft  celui  où  les  pul- 
fationsfpnt  fermes  8c  vigoüreufes.  Le  foible  eft  le  conT 
traire.  Le  grand  a  fes  pulfations  étendues  ,  ce  qui  eft  op.- 
gofé  au  petit.  Les  pulfations  du  dur  relfemblent  aux  batte- 


POU  39‘ï 

■Sien;  d’une  corde  ,  celle  du  mollet  font  douces  &  lâches. 
Le  fréquent  bat  fouvent ,  le  rate  peu  fréquemment.  Le 
pouls  vite  dilatqpromptement  l’artère-,  -le  tardif  eft  pi  us 
lent  à  la  diftendre.  Le  pouls  égal  eft  toujours  femblable 
&  égal  dans  les  pulfations  ,  ce  qui  eftle  contraire  en  l'iné¬ 
gal  :  or  celui-ci  renferme  auffi  plufieiirs'  différences  :  s’il 
va  infenfiblement  en  diminuant ,  il  s’appelle  myirus.  Si 
les  pulfations  manquent  par  intervalle,  il  ell  intermittent. 
Lorfqu’entre  deux  pulfations  réglées,  il  s’en  lait  une  qu’on 
îi’attendoit  pas  ,  il  eft  intêrcurrant  ;  interfcendant ,  entre¬ 
coupé  ;  ou  dicrote  &  rècurrant.  On  l’appelle  caprifant. 
Quand  il  va  en  fautillant  comme  les  chèvres;  ferratile 
quand  il  eft  dur  &  inégalement  diftendu.  Suivant  la  lon¬ 
gueur  de  l’artère;  ondoyant ,  quand  il  a  une  pullation 
forte  &vougoureufe ,  enluite  une  foible  &  lâche  ,  à  la¬ 
quelle  il  en  fuccéde  encore  une  pleine  &  vigoureufe  ,  & 
toujours  demêrne.  Le  pouls  vermiculaire  ,  femblable  au 
mouvement  ondoyant  des  vers  qui  rampent ,  ne  diffère 
de  l’ondoyant  qu’en  ce  qu’il  eft  plus  foible.  Le  pouls  for- 
micant  eft  aufli  un  pouls  vermiculaire  très-languiflant 
très-petit ,  &  très  fréquent.  Le  pouls'  convulfif  eft  l’effet 
d’une  artère  tendue,  ferrée  &  inégale  dans  fes  battemens. 
L’àge  ,  le  lexe ,  le  tempéramment ,  le  climat  ,  la.maniere 
de  vivre,' le  mouvement  &les  pallions  changent  beaucoup 
le  pouls. 

Le  pouls  fiévreux  eft  celui  qui  eft  plus  fréquent  qu’à 
-  l’ordinaire. 

POUMON  ou  POUMONS.  Vifcère  contenu  dans  ïa 
■  capacité  de  la  poitrine ,  deftiné  à  la  refpiration.  il  eft 
d’un  volume  très-conlidérable  ,  &  avec  lé  cœur  il  rem- 
jflit  prefque  totalement  la  cavité.  Si  on  le  regarde  par  fa 
partie  poftérieure  ,  il  reflemble  allez  bien  à  un  pied  de 
bœuf.  Car  elle  eft  convexe  &  élevée  du  côté  des  côtes 
5  concave  en  dedans;  cette  figure  fait  aufli  qu’il  embraflele 
cœur  plus  exactement.  Sa  fubftance  eft  regardée  comme 
un amasdé petites cellulesmembrànèufes.  entaflees  les  mïes 
•  fur  les.  autres,  qui  font  formées  par  les  extrémités  des  tu¬ 
niques  qui  tapilient  la  trachée-artère. 

Pour  fe  former  une  idée  claire  de  la  fubftance  propre 
B  b  iv 


$9?  POU 

du  poumon,  on  peut  l’envifager  à  peu-près  comme  ilftï 
grappe  de  raifîn  ,  qui  feroif  enveloppée  dans  une  toile  : . 
les  premiers  lobules  que  Malpighi  a  découvert  dans  le 
poumon  ,  reiTemblent  en  effet  allez  bien  aux  grappillons 
qui  coippofent  la  giappe,  Comme  d’ailleurs  ces  gravil¬ 
lons-  renferment  des  grains  de  même ,  chaque  lobule  pri¬ 
mitif  contient  de  féconds  petits  lobules,  Willis.  donne  à 
ces  féconds  petits  lobes  le  nom  de  Lobules  intérieurs.  Ils  fe 
terminent  par  une  infinité  de  petite  véficules ,  qui  com¬ 
muniquent  toutes  entr*elles  j  &  leshronchcsciela  trachée- 
artère  ,  qui|  vont  aboutir  à  chaque  petit  lobule  fecondaire, 
reffemblentfort  bien  aufli  aux  petites  branches  de  la  grap¬ 
pe  quifournifient  les  grains,  Ainli  ce  n’eft  pastout  à  fait 
à  tort  que  les  Anatomiftes  regardent  chaque  premier  lq, 
bule  comme  un  petit  poumon  ,  de  la  même  maniéré  que 
l’on  peut  dite  qu’un  grapillon  eft  une  petite  grappe,  Les 
premiers  lobules  dont  le  corps  du  poumon  réfulte,  font 
revêtus  chacun  d’une  membrane  propre  ,  &  font  féparés 
l’un  de  l’autre:  car  quand  on  foufHe  dans  un  rameau  de  la 
trachée-artère ,  qui  va  à  un  de  ces  lobules ,  non,feulement 
ce  lobule  fe  gonfle,  mais  encore  il  marque  diftinâement 
fa  capacité  &  fon  étendue  fans  qu’aucun  autre  lobule  du 
voifînagç  fe  fouleve ,  ainfi  il  y  a  toujours  un  chemin 
ouvert ,  du  rameau  aux  petits  lobules  fecondaires,  &des 
lobules  fecondaires  au  rameau  de  la  trachée-artçre.  Mal¬ 
pighi  a  obfetvé  des  interftices  entre  ces  lobules ,  quine  font 
pas  de  fimples  cavités ,  mais  des  véficules  membraneufes. 
Ils  ont  la  figure  d’un  parallelipipede ,  d’un  cubç,  ou  de 
quelqu’aptre  figure  irrégulière  qu’on  remarque.  Ils  com¬ 
muniquent  tous  entre  eux  par  des  trous,  &  l’on  en  trouve 
un  grand  nombre  derrière  la  membrane  extérieure  du 
poumon,  Ils  font  remplis  d’un  lacis  de  vçines  &  d’artères, 
Ces  véficules  membraneufes  de  Malpighi  ne  font  autre 
çhofe  que  ce  que  M,  Winflow  a  appellé  depuis  du  nom 
dç  ti/Ju  interlobulaire  ,  &  ce  tifiu  lui-même  n’eft  qu’un 
prolongement  du  tiflu  cellulaire  qui  accompagne  envi, 
tonne  partout  les  vaiiléauxfanguins.  Au  relie ,  il  eftàre-, 
marquer  que  ce  tiilu  paraît  être  le  fiége  de  plufieuts  ma? 
ladies  des  plus. opiniâtres  du  pqmnon. 


r  ,  *OJJ  ,  391 

Les  poumons  n  ont  pas  dans  tous  les  temps  une  cou¬ 
leur  confiante.  Dans  l’enfance  ils  font  rougeâtres ,  grifâ- 
tres  dans  l’âge  moyen ,  &  bleuâtres  dans  la  vieilleffe.  Ils 
font  logés  dans  la  capacité  de  la  poitrine  de  manière  à  en 
occuper  prefque  les  deux  cavités.  On  les diftingue  enpou. 
mon  droit  &  en  poumon  gauche  ,  bien  que  ces  deux  ne 
fa/Tent  qu’un  feul  Si  même  organe  ;  mais  comme  il  eft  di. 
vifé  en  deuxgros  lobes  principaux  qui  rempliffent  chacun 
une  des  cavités  de  la  poitrine,  l’ufage  eft  venu  de  dire  les 
poumons.  Chacun  de  ces  lobes  eft  divifé  en  d’autres  lobes 
principaux ,  le  droit  en  trois ,  Si  le  gauche  en  deux  qui 
pour  l’ordinaire  eft  pjuspetitque  le  droit,  demêmequç 
la  cavité  qu’il  occupe  laquelle  eft  rétrécie  par  le  cœur ,  le 
péricarde  Si  le  médiaftin,  Le  poumon  gauche  a  encore 
cela  de  particulier ,  qu’au  bas  du  bord  antérieur,  il  y  a  une 
,grandeéchançrure  dentelée  ,  vis-à-vis  lapointe  du  cœur, 
de  forte  qu’il  ne  couvre  jamais  cette  pointe,  même  dans  la 
plus  forte  infpiration,  Âinfî  la  pointe  du  cœur  avec  le  pé¬ 
ricarde,  peut  toujours  frapper  immédiatement  contre  les 
côtes  ,  Si  le  poumon  n’enveloppe  pas  le  cœur  delamanierç 
qu’on  le  dit  vulgairement,  Cette  remarque  eft  due  à  M. 
'\VinfloW. 

Les  membranes  du  poumon  ne  font  que  des  continua¬ 
tions  de  la  pleyre,  Si  non  point  lîmplement  un  épanouif- 
feroent  de  filets  nerveux  ,'comme  on  l’a  cru,  La  membrane 
extérieure  de  la  plevrefe  continuant,  forme  là  membrane 
intérieure  du  poumon,  &  l’intérieur  de  cet  organe  eft  un 
prolongement  de  l’extérieure  de  la  plevre,  qui  toucheàla 
çefluleufe,  ouplutôtqui  n’eftque  lacelluleufe  elle-même. 
Il  faut  çonftdérer  qu’elle  eft  plus  fine  &  plus  déliée  que  la 
membrane  extérieure  du  poumon ,  qu’elle  fe  partage  néan- 
moins,  &  qu’elle  formeune  gaine  particulière  aux  artères 
Si  veines  pulmonaires,  Cette  gaine  renferme ,  outre  les 
vaifteaux  fanguins,  quantité  de  cellules  qui  réfultent  de 
membranes  très-fines  &  très-déliées  qui  s’ entrecoupent  Sç 
s’attachent  à  ces  vaifteaux, 

Le  poumo.n  a  deux  fbrtesd’artères  &  de  veines  fies  unes 
font  communes ,  le?  autres  propres.  On  appelle  veines  Si 
artères  communes  celles  qui  ont  a, u  poumon  le  rpême  ufttge 


394  POU 

que  partout  ailleurs  ;  Si  l’on  entend  par  les  propres  celles 
cfui  font  particulièrement  deftinées  à  l’ufage  du  poumon. 
Les  communes  font  l’artère  &  la  veine  pulmonaire;  les 
vailleaux  propres  au  poumon  ,  font  l’artère  bronchiale  , 
la  trachée-artère ,  &  les  bronches.  L’artère  pulmonaire  eft 
le  gros  vailTeau  qui  fort  du  ventricule  droit  du  cœur  ,  & 
qui  porte  au  poumon  ,  à  chaque  fyftole,  lefangquiétôit 
contenu  dans  cette  cavité ,  lequel  fang  après  avoir  reçu 
une  préparation  par  l’air  du  poumon  ,  revient  par  la  veine 
pulmonaire  au  ventricule  gauche  du  cœur  ,  d’où  il  eft  dit 
tribué  au  moyen  de  l’aorte' ,  à  toutes  les  parties  du  corps. 
C’eft  àRuifch  quel’on  doitla  découverte  derartèrebron- 
chiale.  Elle  naît  delà  partie  antérieure  de  la  grande  artère 
defeendanfe  ,  par  deflus  la  bafe  du  cœur.  Là  elle  fe  courbe 
vers  le  côté  droit.,  embraife  la  trachée-artère ,  &  après  avoir 
fourni  quelques  branches  à  l’œfophage  ,  elle  accompagne 
les  rameaux  de  la  trachée  -  artère  jufqu’à  leurs  extrémités. 
Elle  fe  trouve  aflez  fouvent  double, '&  quelquefois  triple. 

Outre  ce  ,  les  vaiûeaux  qui  compofent  la  fubftance  du 
poumon  fe  diftinguent  en  aeriens ^Jahguins,  Limphatiques 
&  nerveux.  Les  vailleaux  aeriens  en  forment  la  principale 
partie  &  fe  nomment  bronches.  Ces  tuyaux  font  coniques, 
compofés  d’une  infinité  de  fégmens  cartilagineux,  qui  re- 
préfentent  des  frâgmens  irrégulièrement  circulaires  ,  liés 
enfemblppar  une  membrane  ligamenteufe  &  élaftique, 
difpofés  de  maniéré  que  les  inférieurs  s’infînuent  &  s’én- 
gagent  facilement  dans  les  fupérieurs.  Ils  font  garnis  en- 
dedans  d’Une  membrane  fine ,  d’où  il  fuinte  continuelle¬ 
ment  une  férofité  mrrcilagineufe ,  qui  acquiert  fuivant  le 
féjour qu’elle  fait,  plus  ou  moins  defolidité,  &  forme 
la  matière  des  crachats  dans  les  maladies  du  poumon.  On 
découvre  dans  l’épaiffeUr  de  cette  membrane  une  multi¬ 
tude  innombrable  de  vàiiTeaux  fanguins ,  &  fur  fa  con- 
véxité  beaucoup  de  lignes  longitudinales  fort  faillantes, 
qui  paroiffent  en  partie  charnues ,  &  en  partie  d’un  tiflu 
élaftique.  Au  refte  ,  les  bronches  fe  divifent  par  une  infi- 
té  de  ramifications  depuis  la  fin  de  la  trachée-artère 
jufques  aux  extrémités  des  poumons,  elles  s’étendent 
fuivant  tous  les  feris  ,  toujours -en  diminuant  de  calf- 


POU  39? 

bre.  Elles  perdent  peu  à  peu  la  ftruéturè  de  leurs  cartila¬ 
ges  ,  &  deviennent  membraneufes  à  mefure  qu’elles  de¬ 
viennent  capillaires.  Outre  les  cxtiémités  fines  de  la  fuite 
immenfe  de  ces  ramifications  bronchiques ,  on  obferve 
encore  .que  tous  les  troncs  fubalternes  jufqu’aux  plus  pe¬ 
tits  ,  jettent  immédiatement  de  tous  côtés  une  infinité  de 
pareils  tuyaux  capillaires  fort  courts.  Chacun  d’eux  s’élar¬ 
git  par  Ion  extrémité  &  forme  une  petite  cellule  mem- 
braneufe  que  nous  avons  appellée  yéjicule.  Ces  cellules 
fe  collent  par  paquets,  &  ces  paquets  font  ce  que  nous 
avons  nommé  lobules.  Le  tilfu  qui  les  unit  eft  le  tilfu  in¬ 
terlobulaire. 

Dans  la  furface  du  poumon  de  l’homme  ,  entre  la  tuni- 
nique  interne  ,  &  la  tunique  cellulaire  ,  on  découvre  des 
traces  femblables  à  celles  des  vailTeaux  limphatiques ,  mais 
il  ne  faut  pas  fe  méprendre  en  voyant  paroître  fur  la  fur- 
face  du  poumon  un  raifeau  tranfparent,  après  qu’on  a  for¬ 
tement  foüfïlé  dans  un  lobe;  car  c’eft  l’air  qui  a  pafle  au 
traversées  cellules  bronchiales  dans  les  interlobulaires,  a 
fait  un  écartement  de  plufieurs  petits  lobules  ,  &  s’ eft  logé 
dans  les  interftices.  Les  vrais  vailTeaux  limphatiques  du 
poumon  font  plus  vilîbles  dans  les  animaux.  M.  Winllow, 
a  vu  dans  un  cheval  un  vrai  vaiffeau  limphatique  ramper 
to.ut  le  long  d’une  grande  portion  d’un  des  bords  du  pou¬ 
mon,  Quant  auxnerfs,  les  poumons  en  ont  beaucoup  qui 
s’y  diftribuent  par  filamens,  accompagnent  toutes  les  ra¬ 
mifications  des  bronches  de  même  que  des  vaiffeauxfan- 
guins ,  &  fe  répandentfurles  membranesde's  véficules  ,aux 
tuniques  ,  &  à  toutes  les  parties  membraneufes  des  pou¬ 
mons.  Les  nerfs  fympathiques  moyens  &  les  grands  fympa- 
thiquescommunément  appellés nerfs  delà  huitième  paire, 
&  nerfs  intercojlaux ,  forment  enfemble  derrière  chaque 
poumon  un  entrelacement  particulier  nommé  plexus  pul¬ 
monaire,  d’où  partent  dçs  filamens  nerveux  ,  qui  enpaf- 
fant ,  communiquent  avec  le  plexus  cardiaque  ;  &  le  ple¬ 
xus  Itomachique. 

Le  poumon  eft  attaché  au  cou  par  le  moyeu  de  la  tra¬ 
chée-artère  ,  laquelle  fe  ramifie  dans  ce  vifcère  ainfi  qu’il 
3  été  dir,  Il  tient  au  cœur  par  l’artère  &la  veine  pulino- 


396  PRE 

naires,  au  fternum  &  aux  vertèbres  du  dos  par  le  médiaftin  ; 
il  fe  trouve  quelquefois  adhérant  au  diaphragme  par  des lî- 
gamens  fibreux  &  à  la  plèvre  par  des  liarfons  ordinaire¬ 
ment  contre  nature.Il  eft  l’organe  de  la  refpiration.  Voyez 
Tefpiration, 

POUSSOIR.  Infiniment  de  Dentifte,  dont  le  bout  eft 
fendu  en  pied  de  biche.  Il  a  un  manche  pour  être  mieux 
empoigné.  Il  fert  à  tirer  les  dents  incifives  Si  canines  qui 
n’ont  qu’une  racine ,  Si  que  l’on  pouffe  hors  de  leur  al¬ 
véole  ,  il  fert  aufïi  pour  arracher  les  chicots  qui  ne  laillent 
aucune  prife  aux  autres  inftrumens. 

PREPARATE  (veine).  Nom  que  les  Anciens  ont 
donné  à  la  veine  frontale.  Elle  eft  fituée  au  milieu  du 
front ,  Si  paroît  furtout  quand  on  rit ,  ou  que  l’on  frit 
quelqu’effort  violent  qui  empêche  le  fang  de  revenir  delà 
tète.  Elle  va  fe  décharger  dans  la  veine  temporale ,  Si  delà 
dans  la  jugulaire  externe. 

PREPUCE.  On  donne  ce  nom  à  un  prolongement  des 
tégumens  de  la  verge  qui  couvre  le  gland  ,  en  forme  de  ca¬ 
puchon.  La  membrane  interne  communique  avec  celle 
qui  recouvre  le  gland  :  elle  eft  très-fine ,  Si  garnie  de  pe¬ 
tites  glandes  qui  filtrent  une  humeur  deftinée  à  lubtefier 
le  prépuce  ,  &  qui  fert  à  découvrir  le  gland  avec  plus  de 
facilité. 

Quelquefois  l’extrémité  du  prépuce  fait  un  étrangle¬ 
ment  furie  bout  du  gland  ,  ce  qui  arrive  par  un  vice  de 
conformation  ou  par  maladie  ,  Si  eft  affez  fréquent  à  la 
fuite  des  ulcères  vénériens  qui  ont  attaqué  le  prépuce  Si 
le  gland.  On  donne  le  nom  de  phimofis  a  cette  maladie  Si 
.  elle  demande  le  fecoursde  la  Chirurgie ,  foit  qu’ellevien. 
ne  de  naiffance  ,  ou  qu’elle  foit  produite  par  des  ulcères 
.  vénériens.  Il  y  a  des  cas  dans  lefquels  le  prépuce  fortement 
,  retiré  fur  la  verge ,  la  comprime ,  ce  qui  produit  une  ma¬ 
ladie  toute  contraire ,  qui  porte  le  nom  de  paraphimofis. 

.  L’application  des  topiques  extérieurs  fouvent  ne  fuffit 
pas ,  Si  on  eft  obligé  de  débrider  la  peau  qui  caufe  l’é¬ 
tranglement.  Voyez  Phymojls  &  Paraphymofis. 

U  s’amaffe  fouvent  une  certaine  quantité  d’humeur  fé- 
.  bacée  entre  le  prépuce ,  &  la  couronne  du  gland ,  qui. 


P  RO  397 

Venant  à  s’échauffer  ,  produit  de  petits  ulcères  en  cette, 
partie.  Le  même  remedequi  peut  prévenir  cette  maladie, 
peut  auffi  la  guérit  :  il  fuffit  pour  cela  de  fe  laver  fouvent 
dans  de  l’eau  fraîche. 

Il  y  a  des  hommes  qui  ont  naturellement  le  prépuce 
fort  court ,  de  forte  qu’ils  ont  prefque  toujours  le  gland 
découvert.  D’autres  au  contraire  ,  l’ont  fort  allongé  %  ce 
qui  eft  commun- à  tous  les  habitans  des  pays  chauds,  & 
c’eft  peut-être  ce  qui  a  donné  nailfance  à  la  circon- 
cifion  chez  les  peuples  de  l’Orient.  Voyez  Circonci- 
fion. 

PRESSOIR  D’HEROPHILE.  C’eft  le  confluant  des 
quatre  finus  de  la  dure-mere  ,  qui  font  le  finus  longitu¬ 
dinal  fupérieur  ,  l’inférieur  ,  &  les  deux  latéraux.  Voyez 
Sinus. 

PRESURE.  Voyez  Caillette. 

PRIAPE.  Nom  que  l’on  donne  à  la  verge  de  l’hom¬ 
me.  Les  anciens  Poètes  du  paganifme  en  font  un  Dieu,  qui 
avoir  pour  antàgonifte ,  l’hymen.  Ils  lui  avoient  donné 
la  commiffion  de  préfider  aux  jardins. 

.  PRIMITIVES.  Signifie  la  même  chofe  que  capitales. 
Ce  nom  fe  donne  aux  artères  qui  partent  immédiatement 
de  l’aorte,  &  qui  fe  diftribuent  enfuite  aux  différentes 
parties  du  corps.  Voyez  Capitales. 

PROCESSUS.  Terme  latin,  qui lignifie  prolongement . 
On  l’a  confervé  en  Anatomie,  pour  lignifier  la  même 
chofe, 

Proctjfus  ou  Produâions  ciliaires.  Ce  font,  de  petites 
fibres  en  forme  de  feuillets  ,  que  l’on  trouve  derrière  le 
plexus  ciliaire.  On  découvre  entre  elles  de  petits  vaif- 
feaux  en  forme  de  raifeau  ;  quelques  Anatomiftes  ont, 
cru  même  y  appercevoir  des  fibrilles  mufculaires.  M. 
.’Wlnflow  les  nomme  plis  ,  ou  procès  ciliaires. 

PROFOND  ou  LE  PERFORANT.  On  a  donné  ces 
deux  noms  à  un  mufcle  fléchifleur  de  la  main  :  le  pre¬ 
mier  ,  parce  qu’il  eft  placé  fous  un  autre  mufcle  ,  que 
l’on  a  appelle  fublimc  :  le  fécond  ,.  parce  que  fes  tendons 
paffent  dans  un  écartement ,  qui  femble  fait  exprès 


398  P  R  0 

dans  l’extrémité  des  tendons  du  mufcle  fublime,  qui, 
pour  cette  raifon ,  porte  le  nom  de  perforé. 

Le  mufcle  profond  eft  fi  tué  fous  le  fublime  ,  tout  le 
long  de  la  partie  interne  de  l’avant-bras.  Il  s’attaché'pàr 
fon  extrémité  fupérieüre ,  tout  le  long  delà  partie  moïen- 
ne  &  fupérieure  du  cubitus  ,  &  du  ligament  interoflèux, 
qui  eft  entre  cet  os  &  le  radius.  Il  eft  compofé  de  qua¬ 
tre  mufcles  plus  petits,  qui  font  unis  enfemble  ,  poüt 
faire  le  corps  du  mufcle  ,  &  s’en  féparent  bientôt  en- 
fuite  pour  dégénérer  peu  à  près  en  quatre  tendons ,  qui 
font  reçus  dans  une  gaine  commune  ,  palfent  enfemblè 
fous  le  ligament  annulaire  ou  tranfverfal  du  carpe  ,  ils 
fe  féparent  enfuite  dans  la  paume  de  la  main  ,  &  fe 
portent  vers  les  quatre  doigts  qui  fuivent  le  pouce,  cha¬ 
cun  à  celui  qui  lui  répond  ,  enveloppés  dans  une  gaîne 
particulière  ,  fournie  par  celle  qui  leur  eft  commune. 
Lorfqu’ils  font  arrivés  à  la  première  phalange  de  chaque 
doigt ,  ils  fe  gliflent  dans  la  fente  dès-  tendons  du  muf¬ 
cle  fublime  ,  &  fe  continuent  dans  cette  pofition  jufqu’à 
la  troifieme  phalange  ,  à  laquelle  ils  fe  terminent.  Ce 
mufcle  eft  un  des  flécfaifleurs  des  doigts.  Voyez  Fléchif 

Profond  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné  Ce 
Hom.au  mufcle  long  fléchiflèur  commun  des.  orteils  j 
parce  qu’il  eft  placé  fous  le  fléchi fleur  court  ,  auquel  ils 
ont  donné  le  nom  de  fublime ,  afl’ez  mal-à-propos ,  puift 
que  c’eft  le  plus  inférieur  de  tous  les  mufcles  communs 
des  orteils.- Voyez  -Fléchijfeur  commun  des  orteils  {le 
long). 

Profondes  (  veines  ).  Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom  , 
l’une  profonde  de  P  avant-bras ,  l’autte  profonde  du  bras. 
La  première  naît  des  mufcles  profonds  &  fublimes,  com¬ 
munique  avec  les  autres  veines  du  bras,.  &  va  fe  jettet 
dans  les  veines  médiane  céphalique ,  &  médiane  bafilique , 
vis-à-vis  le  ligament interoflèux.  La  fécondé  naît  de  deux 
branches  qui  viennent  principalement  du  ponce  &  du  doigt 
index,  vers  le  milieu  .de  l’avant-bras,  &  vafejetter  dans 
la  veine  bafilique. 


P  R  0  W) 

■  PROLIFIQUE.  Së  dit  de  la  femence  qui  peut  pro  - 
duire  le  fétus.  On 'regarde  comme  telle  celle  qui  eit  fil¬ 
trée  pat  les  tefticules  dans  l’homme ,  &  par  les  ovaires 
dans  la  femme,  qui  a  fejourné  quelque  tems  dans  fes 
refervoirs  ,  &  qui  n’a  point  été  altérée  par  quelque  ma¬ 
ladie.  On  regarde  comme  non  prolifique  ,  celle  qui  effc 
filtrée  par  les  glandès  proftates  &  les  différons  follicules  , 
qui  lé  rencontrent  dans  l’urethre  chez  l’homme  ,  &dans 
le  vagin  chez  la  femme. 

PROMINENTE.  Nom  que  l’on  donne  à  la  derniere 
vertèbre  cervicale  "  parce  qu’elle  elt  plus  grande  que  les 
autres  ,  &  lés  déborde. 

PRONATEUR  OBLIQUE.  (  mufcle)  C’eft  le  même 
que  le  pronateur  rond. 

Pronateur  quàrrè.  Suivant  M.  WinflOW ,  il  faudroit 
l’appeller  pronateur  inférieur  ,  ou  pronateur  tranfverfe. 
C’eft-un  petit  mufcle  affez  mince,  d’une  forme quarrée, 
pofé  tranfverialement  fur  la  face  interne  de  l’avant-bras  , 
proche  le  poignet.  Il  s’attache  par  une  de  fes  extrémités  , 
à  la  partie  inférieure  &  interne  de  l’os  du  coude,  &  par 
l’autre  ,  3  la  partie  inférieure  &  interne  de  l’os  du  raïon. 
Lès  fibres  de  ce  mufcle  font  un-peu  obliques.  Il  eft  re¬ 
couvert-pat  lès  tendons  des  mufcles  fléchifleurs  du  carpe 
&  des  doigts.  Gé  mufcle  fett  à  la  pronation. 

Pronateur  rond  pop  pronateur  'oblique  de  M.  7P"inf 
low.  Le  même -Auteur  le  nommé  auffi  pronateur fupé- 
rieur.  C’eft  uri  petit  mufcle  aiTez:  mince  &  large  ,  placé 
Obliquement  fùr-lépli  du  coude.  Tl  s’attache  par  Une  de 
fes  extrémités  arucondile  interne- de  l’os  du  bras,  d’où  il 
va  en  paffant  fur  le  tendon  du  brachial ,  fe  terminer  à  la 
partie  externe  &  moïenne  du  radius.  L’aponévrofe  du 
mufcle  biceps  paffe  fur  ce  mufcle  ,  &  recouvre  la  plus 
grande  partie  dé  -fon  corps.  Il  fert  principalement  à  faire 
le  mouvement  de  pronation ,  &  aide  auffi  à  fléchir  l’avant- 
bras. 

Pronateur  tranfverfe,  ( mufcle )  C’éft  le  même  que  le 
pronateur  quarté. 

PRONATION.  On  donne  ce  nom  à  l’attitude  dans 
laquelle  la  paume  de  la  main  eft  tournée  en  dedans ,  & 


400  P  R  O 

regarde  la  terre.  Pour  faire  lemouvement  qui  met  la  main 
dans  cette  attitude ,  de  même  que  pour  celui  qui  fait;  la 
fupination  ,  laquelle  forme  l’attitude  oppofée  j.  les  extré¬ 
mités  des  os  du  coude  &  du  raïon  glifîent  les  Unes  fur 
les  autres.  Lorfque  le  bras  e(i"  fléchi ,  &  qu’on  le  met  en 
.  pronation ,  l’os  du  coude  fé  porte  en  dehors,  il  fe  rapt 
proche  au  contraire  dans  la  fupination.  Dans  ces  deux 
mouvemens  ,  l’extrémité  d’un  de  ces  os  trace  comme  un 
demi  cercle  ,  en  tournant  autour  de  l’autre  ,  qui  tourne 
auffi ,  mais  à  contre-fens  du  premier. 

,  PROPTOSIS.  Ce  nom  qu’on  pourrait  donner  à  tou¬ 
tes  fortes  de  parties  qui  s’avancent  hors  de  leur  place  ,  eft 
attribué  en  particulier  à  l’œil ,  lorfqu’il  s’ avarice  au  de¬ 
hors  ,  ou  qu’il  déborde  de  fon  orbite  par  le  relâchement 
ou  la  rupture  de  la  cornée.  La  tumeur  eft  faite  par  l’üyéë; 
elle  a  différais  noms;  fuivant  qu’elle  eft  plus  ou  moins 
eonfidérable ,  &  félon  la  figure  qu’elle  repréfente.  Il  y 
en  a  de  cinq  efpeces.  Dans  la  première  ,  la  tumeur  eft 
plus  petite;  elle  s’appelle  myoçéphalon  ;  dans  la  fécondé, 
fiaphyloDie  :  elle  a  la  figure  &  la  groffeur  d’un  pépin  de 
raifin.  Dans  la  troifieme  ,  ragoïdis  :  l’uvée  fort  par  l’en- 
tamure  de  la  cornée ,  &  fait  une  tumeur  ronde  &  noire , 
femblableà  un  grain  de  raifin  mûr.  Dans  la  quatrième, 
la  tumeur  êft  appelléé  melon-,  l’uvée  fortant en  plus  grande 
quantité  ,  forme  une  tumeur  plus  groilc  ,  qui  a  la  figure 
d’une  pomme.  Dans  la  cinquième  ,  ilos  ,  ç’eft-à-dire  ; 
clou  :  l’uvée  pouffée  hors  des  paupières  ,  s’endurcit ,  & 
la  cornée  devenant  calleufe  ,  la  comprime  ,  de  manière 
qu’elle  repréfente  la  tête  d’un  clou.  Ces  maladies  cau- 
fent  deux  grandes  incommodités,  lapertede  la  vue,  &  la 
difformité,  du  vifage.  Quant  à  la  première,  il  n’y  a  mal- 
heureufement  point  de  remede  ;  mais  pour  la  fécondé, 
on  y  remédie  de  deux  façons ,  par  les  médicamens  ,  ou 
par  l’opération.  Quand  le  ftaphvlôme  eft  nouveau,  & 
qu’il  eft  produit  par  une  inflammation  qui  fbuîeve  la 
cornée ,  il  faut  tâcher  de  digérer  la  matière  ,  &  de  la 
réfoudre.  Pour  cela  on  applique  deffusdes  mucikgineux, 
tels  que  les  femences  de  thym  &  de  fénugrec  ,  avec  mi 
peu  de  miel  >  mais  fi  la  matière  ne  fe  réfolyoit  point,  il 
faudroic 


P  R  O  _  -qoK 

faudroit  lui  donner  iffueau  dehors  par  l’opération ,  c’eft- 
à-dire  ,  avec  la  pointe  de  la  lancette.  Toutefois  ,  fi  le 
ftaphylome  n’étoit  point  malin,  &  qu’il  eut  la  bafe  étroi¬ 
te,  il  feroit  plus  convenable  de  l’extirper  par  la  ligature, 
ce  qu’on  exécute  en  deux  maniérés-  La  tête  du  malade 
étant  appuiée  fur  les  genoux  du  Chirurgien  qui  fera  affis , 
on  met  un  nœud  coulant  étendu  par  les  branches  d’une 
pincette moufle  ,  dontonembralle latumeur,  &au  moien 
de  laquelle  on  fait  glifler  le  nœud  qui  entoure  la  tu¬ 
meur  ;  on  le  ferre  tous  les  jours  de  plus  en  plus  ,  jufqu’à 
ce  que  le  ftaphylome  tombe  ,  ou  bien  on  pafTe  une  ai¬ 
guille  courbe  enfilée  de  deux  fils  de  différente  couleur, 
par  le  milieu  de  la  racine  de  la  tumeur ,  en  tendant  du 
grand  coin  de  l’œil ,  vers  le  petit.  Les  fils  étant  paffés,  on 
ôtera  l’aiguille  ,  puis  prenant  les  deux  fils  de  la  même 
couleur  , on  les  nouera  enfemble  d’un  côté  ,  &  on  en  fera 
autant  de  l’autre  côté  ,  avec  les  deux  bouts  de  l’autre  fil. 
L’on  aura  foin  de  les  ferrer  de  plus  en  plus  tous  les  jours, 
jufqu’àce  que  la  tumeur  tombe.  Il  faut  tenir  l’œil  ou¬ 
vert  ,  ou  avec  des  aides  ,  ou  avec  le  fpeculum  oculi ,  pen. 
dant  cette  opération.  On  appliquera  enfuite  les  remedes 
propres  à  diminuer  la  douleur,  ayant  foin  en  penfant  le 
malade,  de  ne  point  tirer  les  fils  qui  font  fouventadhé- 
rens  &  deflechés  avec  les  remedes.  Lôrfqu’ils  font  tombés 
d’eux-mêmes  ,  on  pourra  fe  fervir  d’un  petit  emplâtre  î 
on  modifiera  l’ulcère  ,  on  l’incarnera,  &  on  ronfolidera 
autant  qu’il  fera  poffible  ;  car  cela  n’eft  pas  toujours 
?  aifé. 

PROSTATE.  On  dit  auffi  les  proftates.  C’eft  une 
glande'blanchâtre  ,  qui  eftgrofîe  ordinairement  comme 
une  noix  ,  &  qui  a  la  forme  d’un  cœur  ,  dont  la  bafe  eft 
tournée  du  côté  de  lâ>veflie.  Cette  glande  embtafle  le  col 
de  la  veflie  ,  &  le  commencement  de  l’uretnre.  Elle  eft 
placée  par  conféqueut  entre  le  redum  &  le  fymphyfe  du 
pubis  :  elle  n’eft  pas  également  groffe  dans  tous  les 
nommes  :  elle  diminue  beaucoup  dans  les  vieillards  ,  &C 
.dans  ceux  qui  vivent  dans  une  exacte  continence.  Elle  fe 
flétrit  auffi  dans  les  eunuques. -La  fubftance  intérieure  de 
cette  glande  eft  compofée  d’un  grand  nombre  de  folié— 
D.  de  Ch.  Toi ne  IL  Ce 


4bi  .  "PR  O, 

'cules  ronds  très-fins  ,  qui  en  forment  un  tiiTu  fpongieuï. 
Tousces  fôllécules  qui  compofent  la  glande ,  fontdivifés 
en  huit  ou  dix  portions  ,  qui  ont  chacune  leur  conduit 
excréteur  -,  -qui  leur  eft  propre;  de  forte  qu’en  foufflant 
par  un  de  ces  conduits  ,  on  ne  gonfle  que  la  portion  de 
■cette  glande'fôrmée  parles  fôllécules,  auxquels  le  con¬ 
duit  que  l’on  fôüfRe  répond.  Tous  les  conduits  de  cette 
glande  s’ouvrent  obliquement  dans  l’urethre  auprès  de 
la  caroncule  ,  après  avoir  fait  quelque  chemin  entre  les 
membranes  dé  ce  canal.  La  partie  fupérieure  &  pofté- 
rieure  de  la  proltate  eft  percée  pouf  livrer  paffage  aux 
deux  vâilTeaux  éjacülateurs  ,  qui  ,  dans  le  tems  des  ap¬ 
proches  ,  portent  l’humeur  féminale  des  véficules  qui  la 
contienent ,  dans  l’urethre.  Plufïeurs  Anatomiftes  admet¬ 
tent  une  membrane  charnue,  qui  recouvre  cette  glande, 
&  aide  par  fa  contraction ,  à  la  fortie  de  l’humeur  qui  y 
eft  contenue. 

Les  fentimens  ont  été  partagés  fur  l’iifage  de  la  prof- 
tate  :  le  plus  reçu  eft  qu’elle  prépare  Une  humeur ,  dont 
l’éjaculation  dans  le  tems  des  approches  fett  à  lubrèfier  le 
canal  de  l’urethre ,  &  à  préparer  le  chemin  à  la  fortie  de 
l’humeur  féminale, 

Profiutes  inférieures.  M.  Duverney  donne  ce  nom  à 
deux  glandes  fituées  entre  la  nailfance  des  mufcles  éree- 
lèrateurs  :  elles  font  plus  connûes  fous  le  nom  de  glandes 
deCowpper,  parce  que  cet  Anatômifte  enteurs&accé 
a  publié  la  découverte  le  premier.  On  les  nomme  auffi 
les  nouvelles  &  les  petites  proftates. 

PROSTATIQUES  INFERIEURS.  Ce  font  de  petits 
plans  tranfverfes,  qui  vont  de  la  partie  inférieure  de  la 
fymphyfe  du  pubis  aux  proftates  ,  auxquelles  ils  fe  col¬ 
lent,  8c  fervent  comme  de’  fufpënfoire ,  ou  de  fan- 
gïe- 

Projlatiques  fupérieurs.  Ce  lbnt  deux  petits  plans 
charnus  ,  très-minces  ,  qui  s'attachent  par  une  de  leurs 
extrémités  à  la  partie  fupërieure- de  la  face  interne  des 
petites  branches  de  l’os  pubis:,  à  côté  des  obturateurs  in¬ 
ternes  ;  &  par  l’autre  aux  profilâtes  ,  fur  lèfquelîès  ils 
vont  fe  répandre  &  s’attacher-.  ■.  --en  1  •  - 


P  :R  O  405 

M.  Winflow  dit  qu’on  peut;  appeller  ces  mufcles 
tranfverfaux  ,  en  donnant  aux  inférieurs  l’épitéthe  de 
petits  ou  d’internes ,  &  aux  fupétieurs ,  celle  de  grands 
ou  d’externes  s  mais  il  paroît  que  le  mot  de  grand  don- 
neroit  une  fauflë  idée  du  volume  de  ces  mufcles  qui  font 
très-peu  confidérables. 

PROTHESE.  Opération  par  le  moyen  de  laquelle  oa 
ajouté  au  corps  quelque  partie  artificielle  ,  pour  füp- 
pléer  au  défaut  des  parties  naturelles.;  C’eft  une  clalfe 
d’opérations,  à  laquelle  fe  rapportent  toutes  celles  qui 
ont  pour  but  de  corriger  quelque  vice  par  l’addition  dé 
quelquepartie  artificielle.  Telle  eft,  par  exemple,  l’opéra¬ 
tion  par  laquelle  on  ajoute  une  jambe  de  bois  après  l’am¬ 
putation  de  ce  membre  ;  telle  cil  aulfi  l’application  d’une 
lame  dp  métal  fur  la  plaie  du  crâne,  après  l’opération 
du  trépan.  Telle  eft  l’addition  de  dents  artificiellés ,  ou 
d’unceil  de  cryftal ,  &c.  d’où  il  fuit  que  la  prothèfe  fe 
fait  pour  diminuer  les  difformités  ,  pour  rétablir  ou  fa* 
ciliter  les  fondions.  Les  machines,  telles  que  lés  corps 
&  les  bottines  qu’on  emploie  communément  pour  redrèl- 
fer  les,  rachitiques ,  fe  rapportent  aufli  à  cette  clafle  d’o= 
pérations. 

-  PROTUBERANCE.  Eminence  inégale ,  qui  s’élevé 
au  delfus  du  niveau  d’une  furface  quelconque  ;  elle  diffère 
de  la  tubérofité  en  ce  que  celle-ci  n’a  lieu  que  dans  les 
parties  olleufes  ,  &  celle  -  là  même  dans  les  parties 
molles. 

Protubérance  annulaire  ou  iranjverfàle.  C’eft  unié  pari 
.tion  médullaire  .  qui  paroît  d’abord  embraffer  les  extré¬ 
mités  poftérieures  des  jambes  antérieures  de  la  moelle 
allongée.  Mais  la  fubftance  médullaire  de,  cette  protu¬ 
bérance  fe  confond  entièrement  avec  celle  des  groffes 
branches.  Varole  ,  ancien  Auteur  Italien,  regardant  ces 
parties  dans  la  fîtuation  renverfée ,  comparoît  les  groffes 
branches  ou  jambes  antérieures  à  deux  rivières  ,  &  là 
protubérance  à  un  pont  fous  lequel  paffoit  le  confluant 
des  deux  rivières.  C’eft  ce  qui  a  fait  nommer  cette  pro- 
tubérance pont  de  Parole  :  elle  eft  tranfverfalement  raïéc 
dans  fe  furfaeè ,  &  elle  eft  diftinguée  en  deux  parties  la-* 
C  cij 


*°4  P  S  O 

tétales ,  par  un  enfoncement  longitudinal  fort  étroit ,  SJ 

qui  ne  pénétre  pas  dans  l’épailTeur. 

PRUNELLE  ou  PUPILLE.  On  donne  ces  noms  à  un 
trou,  qui  fe  voit  au  milieu  du  cercle  formé  par  la  mem¬ 
brane  iris.  Ce  trou  ell  rond  dans  l’homme  ,  &  oblong 
dans  la  plûpart  des  animaux.  Il  eft  plus  ou  moins  grand, 
fuivant  que  les  fibres  de  l’iris  fe  dilatent,  oufe  relferrent 
davantage. 

PSALTERIUM  ou  PSALLOIDES.  C’eft  la  même 
chofe  que  lyre.  Voyez  Lyre. 

PSILOTHRE.  Voyez  Dépilatoire. 

PSOAS  ,  LOMBAIRE  INTERNE.  On  donne  ce 
nom  à  un  mufcle  confidérable  placé  fur  les  vertèbres  des 
lombes:  il  s’attache  par  une  de  fes  extrémités  à  la  partie 
latérale  du  corps  de  la  derniers  vertèbre  du  dos,  &  de  tou- 
tes  celles  des  lombes  ,  à  la  racine  de  leurs  apophifestranf- 
verfes.  Ce  mufcle  avant  de  lortir  du  bas-ventre  s’unit  à 
l’iliaque  ,  pâlie  enfuite  fousleligament  de  Falloppe,  en¬ 
tre  l’épine  antérieure  inférieure  de  l’os  des  îles ,  &  l’émi¬ 
nence  ilio-pectrnée  :  par  fon  extrémité  inférieure  il  couvre 
4a  tête  du  fémur  ,  &  fe  termine  au  petit  trochanter.  Ce 
mufcle  formeparfapartiefupérieure  un  plan  continu  avec 
le  diaphragme.  Ses  ufages  font  de  fléchir  la  cuilfe  en  de¬ 
dans  fur  le  baflïn  ;  &  le  tronc  vers  les  cuifles.  Il  empêche 
auffi  le  tronc  de  tomber  en  arriéré  ,  lorfqu’ étant  affis  on 
fe  panche  eq  arriéré  les  pieds  arrêtés  en  bas  par  unepuif- 
fance  étrangère. 

P  fous  (le  petit).  Mufcle  grêle,  allez  long,  litué  le 
•long  du  grand  pfoas.  Il  ne  fe  trouve  pas  toujours.  Il  s’at. 
tache  par  fon  extrémité  fupérieureà  l’apophyfe  tranfverfe 
de  la  première  vertèbre  des  lombes,  ou  icelle  de  la  der¬ 
nière  du  dos ,  &  fe  termine  à  fon  extrémité  inférieure ,  par 
un  tendon  applati ,  en  forme  d’aponevrofe,  qui  s’attache 
à  lacréte  du  pubis  ,  à  l’endroit  de  fon  union  avec  l’os  des 
îles.  M.  WinlloW  dit  en  avoir  encore  trouvé  toütauprès, 
un  petit  qui  a  la  même  direâion.  Ce  mufcle  peut  fervir  à 
mouvoir  le  baïïîn  ,  &  à  l’élever ,  &  à  ployer  la  colomnc 
épiniere  en  devant. 

PSORIQUE.  Se  dit  d’un  mal  qui  excite  des  deman» 


P  T  E  405s 

geaifons.  La  gale ,  la  gratelle ,  &c.  font  des  maladies  pfo- 
tiques  ,  du  mot  latin pfora ,  qui  veut  dire  sale. 

PSOROPHTALMIE.  Sorte  d’opthalmie,  accompa. 
gnée  de  gale  aux  paupières  ,  &  d’une  demangeaifon  confï- 
détable.  Elle  fe  traite  comme  l’ophtalmie  &  la  gale. 

PTERIGIUM.  Maladie  des  tuniques  de  l’oeil ,  ou  ex- 
croilTance  membraneufe  qui  prend  ordinairement  fon 
origine  dugrandcoin  de  l’oeil ,  rarement  du  petit,  s’étend 
fur  "la  conjonélive  ,  &  va  quelquefois  jufques  fur  la  cor- 
née.  Elle  couvre  l’œil  &  otfufque  la  vue.  On  en  diftingue 
de  trois  efpèces.  Le  premier  eft  membraneux.  Le  fécond 
adipeux  ,  il  reilemble  à  une  humeur  congelée  femblable 
â  lagraifîe  3  il  fe  rompt  d’abord  qu’on  le  touche  pour  le 
féparer  ,  il  a  le  même  principe  &  les  mêmes  fimptômes 
que  le  précédent.  Le  troiiiéme  fe  nomme  panniculus  en 
latin ,  &  en  français  drapeau  para,  qu’il  paroît  comme  un 
morceau  de  linge  fur  la  cornée.  Celui-ci  eft  plus  malin 
que  les  autres  ;  il  eft  entrelacé  de  vaifîeaux  gros  &  rouges  , 
qui  y  caufent  inflammation  &  ulcère;  il  eft  aufli  plus  diffi¬ 
cile  à  guérir.  Toutes  ces  trois  efpèces  ne  font  pas  toujours 
adhérentes  à  la  conjonélive ,  ni  adhérentes  en  toutes  leurs 
parties;  elles  y  tiennent  feulement  par  leurs  extrémités.- 
.C’eft  pour  cela  qu’on  peut  quelquefois  paifer  une  aiguille 
courbe  &  moufle  entre  la  conjonélive  &le  ptérigium. 

La  Chirurgie  a  deux  moyens  d’en  procurer  la  guérifon,  les 
cauftiques  &  l’extirpation.  Les  poudres  eauftiques,  telles 
que  le  verdet ,  le  vitriol ,  l’alun  brûlé  ,  &c.  quand  U.,  oit 
récent  &  petit ,  fuffifent  pour  le  confumer  &,îe  détruire. 
Mais  quand  il  eft  vieux  ,  grand  &  dur  ,il  faut  en  faire 
l’extirpation.  Ce  dernier  moyen  n’eft  cependant  pas  tou- 
jours  praticable  ,  car  quand  le  ptérigium  eft  gros  &  ren. 
verfé  ,  carcinomateux,  &  qu’il  fait  fentir  une  vive  douleur 
il  ne  faut  point  y  toucher.  Ainfi  dans  le  cas  où  le  Chi¬ 
rurgien  entreprend  cette  extirpation,  il  doit  fe  comporta; 
de  la  façon  fuivante  :  d’abord  il  prépare  fon  fiijet  par  les 
remèdes  généraux  ;  il  le  place  commodément  pour  l’opé¬ 
ration;  puis  il  fait  renverfe  une  des  paupières  de  l’œil  par 
un  ferviteur  ,  &  renverfer  l’autre  lui-même  pour  décou. 
ÿrir  entièrement  le  globe.  Il  paffe.  enfuite  une  aiguilL© 


40 8  P  T  E 

courbe,  moufle  &  enfilée  d’un  fil  par  deffouslepterigium, 
&  avec  les  deux  bouts  du  fil ,  il  le  leve  &  le  tire  à  foi  -, 
pour  le  féparer  de  fes  adhérences  avec  lebiftouri,  pre- 
®ant  bien  garde  de  bleffer  la  cornée.  Il  vaut  mieux  laiffer 
une  portion  du  pterigium,  que  d’endommager  cette  partie, 
faufà  lui  à  emporter  par  le  cauftique,  ce  qu’il  aura  laiffé. 
Le  reftedela  cure  s’acheve  par  des  collyres  &  des  poudres 
defficatives  ;  on  panfe  le  malade  trois  ou  quatre  fois  le 
jour,  lui  faifant  ouvrir  l’œil  à  chaque  fois,  de  crainte  que 
les  paupières  ne  fe  collent  à  la  conjonctive.  - 

PTERIGOÏDE  (  apophyfe  &  fofle).  L’apophyfe  pte- 
rigoïde  eft  double  Sc  çompaféede  deux-lames  qui  laif. 
fent  entre  elles  une  cavité  qui  porte  Iç  nom  àefojfe.  Vo¬ 
yez  Sphénoïde. 

PTERIGOIDIEN  (  le  grand  \  ou  PTERIGOIDIEN 
INTERNE.  Nom  d’un  mufcle  ,  qui  s’attache  par  une  de 
fes  extrémités  ,  dans  lafofle  ptérigoi'de  ,  furtout  à  la  face 
interne  de  l’aîle  externe  de  l’apophyfe-ptérigoïde  ,  &par 
l’autre  à  la  face  interne  de  la  mâchoire  inférieure  ,  a 
1  a  bafe  de  laquelle  il  fe  termine.  On  a  donné  à  çe  mufcle 
le  nom  de  mnjféter  interne ,  parce  qu’il  s’attache  antérieur 
rement  aux  mêmes  endroits  que  le  mufcle  mafféter. 

Il  relève  la.  mâchoire  inférieure  en  la  tirant  en  ar¬ 
rière. 

Ptérigoïdien  (  le  petit  )  ou  Ptêrigoîdien  externe.  Petit 
mufcle  oblong  ,  qui  s’attache  par  une  de  fes  extrémités ,  à 
la  face  externe  de  l’apophyfe  ptérigoïde,  &  par  l’autre  à 
l’apophyfe  coiidiioïde  de  la  mâchoire  ,  dans  une  petite 
follette  que-l’Qn  voit  immédiatement  au-deffous  de  l’an¬ 
gle  interne- du  condile.  Ce  mufcle  eft  placé  horizontale¬ 
ment  ,  &  tire  la  mâchoire  en  arrière. 

PTERIGO -PHARYNGIENS.  Nom  d’une  petite 
paire  de  mufcles  ,  qui  vont  de  }a  face  interne  de  l’apo- 
phyfe  ptérigoïde  de  l’os  fphénoïde,  au  pharynx. 

PTERIGO-SALPINGO-STAPHYLIN  (  mufcle  ), 
M.  Albinus  l’appelle  circonflexe ,  &  M.  Lieutaud  contour¬ 
né.  C’eft  proprement  le  périftaphylin  externe.  Ou  lui 
donne  ces  différensnoms  ,  de  ce  qu’il  fe  contourne  vers  la 
bafe  du  crochet  de  la  petite  lame  ptérigoïde  ,_•&  que  fon 


PUB  _  407 

tendon  s’y  -rétrécit.  Voyez  P  èrijlaphylin.  On  lui  donne 
auffi  le  nom  de  pt-rigo-Jlophylin.  ^ 

PTOi'IS.  Rabattement  des  cils  dans  l’oeil.  C’eft  un 
renverfement  de  la  paupière  fupérieure  en-dedans '  de 
forte  que  le  tarfe  où  les  cils  font  plantés- étant  recourbé , 
ils  entrent  dans,. l’ocil.  &le  fatiguent  beaucoup.  Ce  mal 
arrive  par  qne,  humidité  fuperflue ,  qui  ramqllit,Sc  rélâche 
la  paupière  fupérieure ,  qui  s’allonge  tellement  que , l'oeil 
en  eft  incommodé  ,  &  ne  peut  demeurer  ouvert.  Les 
Anciens  propofoiënt  une  opération  quil  confiftoit  à 
faire  à  la  paupière  fupérieure  deux  incifions  en  forme  de 
croiffans  dont  les  pointesfe  joignôient  enfembîe.  Ces  in¬ 
citons  étant  diftantes  l’une  de  l’autre  de  la  quantité  dont 
on  croyoit  que  la  paupieré  étoit  relâchée.  On  écôrchoii: 
enfuite  &  on  enlevoit  la  peau  qui  étoit  entr’ elles  ,  puis 
on,  couloir  la  plaie ,  &  on  nela  ferroit  qu’ autant  qu’il  étoit 
néceflaire  à  la  partie  pour  couvrir,  l’œil.  -Mais  outre, que 
cette  opération  d’elle-même. eü’,  longue  &  crùéUë  ,  c’eft 
qu’ après  même  qu’elle  eft  faite  ,  elle  a  deux  grands  fn- 
convéniens.  L’un  eft  que  fi  l’on  n’avoit  pas  auez  ôté' de 
la  peau,  on  auroit  travaillé  infruclueufement,,.  &  l’antre 
que  fi  on  enlevoit  trop ,  l’oeil  ne  pourrait  plus  fë  cou¬ 
vrir.  C’eft  pourquoil’on  a  abandonné  cette  opération  ,  & 
l’on  a  recours  à  la  future,  féçhé, ,  ;  décrite  au  phalangofis  , 
&pendant  le  traitement  on  êmployedescomprefles  trem¬ 
pées  dans  des  remèdes  aftringens  &  confortatifs,  fur  la  par 
tie  relâchée,  que  l’on  renouvelle  fouvent ,  &  que  l’on 
contient  parumbandage  convenable. 

PT  Y  ALISME.  V  oyez  Salivation. 

PUBERTE’.  Etat  des  Puberes,  c’eft-à-dire  ,  des  gar¬ 
çons  ,  qui  ont  atteint  l’âge  dé  quatorze  ans  ,  &  des  filles 
qui  en  ont  douze.  L’âge  de  la.püberté  eft  le  tems  de  la 
gaieté  le  tempérament;  des  puberes  eft  fanguin,  rare¬ 
ment  bilieux.  Us  font  fujets  à  l’inflammation  &  à  la  con. 
geftion  ;  les  aigres  ne  dominent  plus  ,  aufli  ils  ne  font 
plus  fujets  aux  maladies  .desienfans. 

Chez  les  femmes ,  la  puberté  s’annonce  ordinairement 
à  douze  ans  ,  quelquefois  plutôt.  Alors  le  fein  s’élève  ',. 
les  laffitudes ,  les  engourdiffçmens  fe  font  fentir,  un  feu 
C  c  iy 


4o8  -  PUB 

fecret  s’annonce  &  fe  glifle  dans  les  veines/  On  fent  des 
'démangeaifons  au  clitoris  ,  aux  nymphes.  Le  flux  menf- 
truel  paroît.  Tune  mulier  ejl  apta  viro.  Voyez  Menf- 
Zruel. 

PUBIS.  L/es  Anatomiftes  donnent  ce  noria  à  une  émi¬ 
nence"  que" l’pn  trouve  à  la  partie  moïenne  &  inférieure 
du'ba's-véntre.  Elle  fait  la  portion  moïenne  de  la  région 
liypôgaftrique.  Cette  éminence  eft  faite  par  la -fymphyfe 
des  os  pubis.  Elle  eft  formée  en  partie  par  la  graillé  qui 
eft  plus  ou’1  moins  abondante.  A  l’âge  de  puberté  ,;  c’eft- 
à-dire  ,  vens  l’âge  de  quatorze  ans,  chez :'lés: garçons,  & 
de  douze  ans  chez  les  filles  j  elle  fe  couvrede  poils  dont 
'  la  couleur,  la  quantité  &  la  grolléur  varient  fuivant  les 
tempéraméns.  On  lui  donne  âiiffi  le  nom  de  pênil ,  & 
chez  les  femmes  elle  porte  ceux  de  Motte  ,  &  de  Mont 
de  rénus. 

PUBIS,  (  os)  C’eft  lé  nom  que  l’on  donne  au  troï- 
fieme  os  du  bafiin  ,  :  dont  il  forme  la  partie  antérieure 
'conjointement  avecle  Pubis  du  côté  oppofé.  C’eft  le  plus 
petit  des  trois. 

Son  nom  lui  vient  de  ce  que  la  peau  qui  le  couvre  , 
fe  gàrüïrdé  poil  à  l’âge  de  puberté.  On  l’appelle  aufli  l’os 
barré,  ou  l’os  des  barres  ,  parce  qu’il  y  a  des  perfonnes 
en  qui  la  fymphyfe  qui  -  unit  les  os  Pubis  en  devant  ,  fe 
prolonge  inférieurement  j  &  lorfqu’çn  examine  ces  par¬ 
ties  ,  on  fent  fous  ledoigt  une  efpeçe  de  barre.  Ce  vice 
de  conformation  eft  de  conféquence  chez  les  femmes, 
parce  qu’il  fait  obftacle  à  l’accouchement,  &  on  dit  que 
celles  en  qui  il  fe  trouve  ,  font  barrées.  On  lui  donne 
encore, les  noms  d’os  du  pénîlSt  du  peBen  ,  parce  qu’on 
appelle  peBen  &  pênil ,  une"  éminence  qui  fe  trouve  fur  la 
fymphyfe  des  os’Pubîs  ;  qui  eft  formée  par  la  graillé  &  la 
peau  ,  &  couverte  de  poils  à  l!âgé  de  puberté.  L’os  pu¬ 
bis  eft  encore  appellé  par  quelques-uns  os  berir'âhd. 

L’os  pubis  eft  placé  à,  la  partie  inférieure  du  bas-ven- 
tre.il  eft  compofé  de  deuxpîeeés principales,  doiit Tune 
s’appelle  le  corps  ,  &  l’autre' la  branche. 

Le  corps  du  pubis  eft  fa  portion  fupérieure.  Il  eft  fî- 
«ué  tranfverfalement  devant  la  partie  inférieure  de  l’os 


PUB  409 

(3'es  îles.  Le  bord  fupérieur  s’appelle  la  crête  du  pubis  : 
elle  porte  en  arriéré  une  tubérofité  dont  le  volume  eft 
confidérable.  On  trouve  une  échancrure  en  dehors  le 
long  de  cette  crête.  On  remarque  le  long  du  fupérieur 
en  dedans ,  une  ligne  Taillante  ,  qui  va  gagner  celle  de 
l’os  des  îles ,  &  fépare  le  grand  ballin  du  petit.  On  donne 
à  toute  cette  ligne  le  nom  de  détroit.  Le  bord  inférieur 
eft  féparé  de  la  branche  ,  par  une  large  échancrure ,  qui 
forme  la  partie  fupérieure  du  trou  ovalaire,  üon  extré¬ 
mité  poftérieure  ,  en  s’articulant  avec  l’os  des  îles,  aide 
à  former  la  cavité  cotyloïde ,  dans  laquelle  la  tête  du  fé¬ 
mur  eft  reçue.  Le  corps  du  pubis  porte  en  devant  une 
face  cartilagineufe  ,  fort  ample ,  par  laquelle  cet  os  s’u¬ 
nit  avec  l’os  voilin  :  on  donne  à  cette  union  le  nom  de 
jymphyfe  du  pubis  :  elle  forme  une  efpece  de  bourrelet 
en  dedans  &  en  dehors.  Sur  la  partie  fupérieure  de  cette 
fymphyfe,  on  voit  un  tubercule  oblong  ,  irrégulier  ,  & 
un  peu  Taillant ,  qu’on  appelle  l 'épine  du  pubis.  Entre 
cette  épine  ,  &  l’extrémité  poftérieure  du  corps  de  l’os 
pubis  ,  eft  une  échancrure  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
&  que  l’on  appelle  pePùnèe  ou  ilio-peftinée ,  dans  laquelle 
pafl'ent  les  tendons  du  mufcle  pfoas ,  &  de  l’iliaque. 

La  branche  de  l’os  pubis  defeend  en  Te  portant  de  de¬ 
vant  en  arriéré ,  pour  aller  gagner  la  branche  de  l’os  if- 
chium  ,  avec  laquelle  elle  achevé  de  former  le  trou  ova¬ 
laire.  Lorfque  les  pièces  qui  compofent  le  baflïn ,  font 
alfemblées,  &  que  les  deux  os  pubis  font  joints  cnfemble, 
on  remarque  que  dans  le  lieu  où  les  deux  branches  pren- 
.nent  naifiance  ,  au  deftous  de  la  fymphyfe ,  elles  forment 
-un  angle  prefqu’obtus  dans  les  hommes  :  au  lieu  que  cet 
efpace  eft.évafé  dans  les  femmes  ,  &  l’angle  eft  ptefque 
obtus.  Chez  elles  j  la  fymphyfe  du  pubis  ne  s’étend  pas  fi 
bas. 

-  La  fymphyfe  du  pubis  eft  ,  comme  nous  l’avons  déjà 
dit ,  l’union  d’un  des  os.pubis  d’un  côté.,  avec  celui  du 
côté  oppofé.  Elle  fe  fait  au  moien  d’un  cartilage  intermé¬ 
diaire,  qui  s’offifie  avec  l’âge,  mais  plus  promptement 
dans  les  hommes  que  dans  les  femmes.  Chez  celles-ci,  ce 
cartilage  eft  abreuvé  par  les  férofités  qui  s’écoulent  à  la  fin 


4io  P  U  L 

de  la  groflelTe  ,  &  il  fe  relâche  &  prête  dans  le  temps  dé 
l’acccouchement ,  au  point  qu’il  y  a  des  femmes  en  qui 
les  deux  os  pubis  paroiflent  féparés.  Cet  écartement  des 
os  pubis  pendant  l’accouchement,  a  donné  lieu  dans  tous 
les  tems  à  des  difputes.  Un  grand  nombre  d’Anatomiftes 
en  ont  nié  la  réalité  ,  parce  qu’ils  n’en  côncevoient  pas 
la  poffibilité  :  d’autres  concluoient  avec  plus  de  juftelîe, 
que  la  chofe  étoit  poffible  ,  puilque  des  obfervations  réi¬ 
térées  prouvoient  qu’elle  avoit  réellement  lieu.  Les  ob¬ 
fervations  que  des  Accoucheurs  ont  faites  dans  ces  derni- 
êrstems,  prouvent  la  vérité  de  Pécartement ,  qui  n’eft  pas 
le  même  à  beaucoup  près  dans  toutes  les  femmes ,  &  on 
en  fenc  facilement  la  raifon.  Dans  les  perfonnes  en  qui 
le  cartilage  tend  à  l’olTification  ,  le  gonflement  de  ce  me- 
me  cartilage  eft  plus  difficile  ,  &  moins  confidérable  que 
dans  celles  chez  qui  il  eft  d’une  confiftance  plus  molle. 
Ainfîdans  les  jeunes  femmes  ,  le  gonflement  du  cartila¬ 
ge  ,  &  l’écartement  des  os  pubis  ,  doit  être  plus  marqué 
que  dans  celles  qui  font  plus  âgées. 

PUCELAGE.  Voyez  Hymen. 

PUCELLE.  Fille  qui  a  encore  l’hymen-  entier.  Voyez 
Hymen. 

'  PUDENDUM.  L’on  donne  quelquefois  ce  nom  aux 
parties  génitales  de  l’un  &  de  l’autre  îexe.  Il  eft  latin,  & 
fîcnifie  honteux.  Voyez  Hohteufes. 

‘PULMONAIRES,  (artère  &  veine)  L’artère  pulmo¬ 
naire  fort  du  ventricule  antérieur  du  cœur.  Son  tronc 
monte  direétement  en  haut ,  &  fe  divife  vers  la  courbure 
de  l’aorte,  en  deux  branches  latérales,  l’une  à  droite  ,■ 
l'autre  à  gauche,  &  qui  portent  le  nom  d’artère  pulmo¬ 
naire  droite,  &  d’artère  pulmonaire  gauche. -La  droite 
pafle  fous  la  courbure  de  l’aorte  ,  ce  qui- fait -quielle  eft 
plus  longue  que  la  gauche.  Toutes  les  deux  s’avancent  vers 
les  poumons  ,  s’y  infinueDt ,  &  fe  répand  entpairdesrami-- 
fications  préfque  femblables  à  celles  des  bronches)  dont 
elles  fui  vent  les  routes:  . h  sn  .  , 

II  y  a  auffideux  veines  pulmonaires,  qui  rèfuîtent  des 
différentes  ramifications  -veineufës  qui  naiffent'  dans  la 
fubftance  du  pournonyîéiquelles  's’pùvrent  littéralement 


4 


PUT 

dans  l’oreillette  gauche,  ou  poftérieüre  du  coeur. 

Pulmonaire.  ( plexus  )  Ce  plexus  eft  eornpofé  des  ra¬ 
mifications  des  troncs  des  nerfs  de  la  huitième  paire ,  qui 
s’entrelacent  enfemble  ,  &  avec  celles  des  nerfs  intercof- 
taux  :  il  eft  fitué  derrière  le  poumon.  Les  filets  qui  en 
fortent  fe  répandent  en  partie,  au  dellus  ;  mais  pour  la  ' 
plupart ,  au  deflous  des  bronches  ,  &  fuivent  leur  route  en 
fe  diftribuant  dans  toute  la  fubftance  du  poumon.  C’eft 
le  premier  plexus  que  la  huitième  paire  forme  après  le 
plexus  cardiaque  ;  &  comme  elle  a  deux  branches,  il  y  a 
auffi  deux  plexus  pulmonaires.  Or  ces  deux  plexus  fournif- 
fent  deux  branches  confidérables de  nerfs,  qui  fe  joignent 
avec  les  branches  du  tronc  gauche  de.  la  paire  vague ,  & 
qui ,  quand  elles  font  parvenues  à  la  partie  moïenne  dé 
la  poitrine  ,  fe  réunifient ,  &  ne  forment  que  deux  cor¬ 
dons  particuliers ,  un  antérieur  ,  &  l’autre  poftérieur  -, 
auxquels  on  donne  le  nom  de  nerfs  Jlomachiques ,  parce 
qu’ils  paflent  avec  l’extrémité  de  l’œfophage  fous  le  dia¬ 
phragme  ,  &  vont  fe  diftribuer  à  Teftotnac. 

PUPILLE  ou  PRUNELLE.  Nom  que  l’on  donne  à 
un  trou  qui  fe  voit  au  milieu  de  l’iris  :  il  eft  rond ,  ordi¬ 
nairement  noir  dans  l’homme.  Sa  grandeur  répond  au  de¬ 
gré  de  dilatation  de  l’iris. 

PURGATIONS.  On  donne  ce  nom  ait  fiux  menftruel 
du  fexe.  Voyez  Menfiruel. 

PURULENT.  Qui  tient  de  la  nature  du  pus. 

PUS.  Humeur  .blanche,  épaifle  &  vifqueufc  ,  pro-, 
duite  par  la  féparation  des  humeurs  &  des  parties  folides 
altérées  dans  une  plaie, .ou  détruites  par  la  force  d’une  in¬ 
flammation.  Voyez  Plaie  &  Abfc'es. 

PUSTULE.  On  donne  ce  nom  à  toutes  fortes  de  tu¬ 
meurs  qui  s’élèvent  fur  la  peau  ,  foit  qu’elles  foient  ul¬ 
cérées  ou  non.  Telles  font  les  pullules  delà  petite  vérole, 
de  la  rougeole  ,  de  la  gale ,  du  pourpre  ,  &c. 

PUTREFACTION.  Diflblution  des  humeurs  ou  des 
parties  folides  de  notre  corps  ,  qui ,  en  développant  les 
fels,  &  en  altérant  les  huiles,  leur  fait  exhaler  une  odeur 
fçtide  &  très-délagréable  Voyez  Gangrène. 

PUTRIDE.  Pourri ,  difious ,  puant. 


412.  P  Y  R 

PYLORE.  Nom  que  Ton  a  donné  à  l’orifice  inférieur 
de  l’eftomac.  C’eft  un  rebo'rd  circulaire  ,  épais  &  large  , 
qui  laiffe  dans  fou  milieu  une  ouverture  plus  ou  moins 
arrondie  ,  qui  eft  formée  par  un  repli  des  tuniques  inter¬ 
nes  de  l’eftomac.  Le  pylore  n’eft  en  partie  qu’un  paquet 
circulaire  de  fibres  charnues  ,  enchallées  dans  une  dupli- 
cature  nerveufe ,  &  diftinguée  non  feulement  des  autres 
fibres  charnues  de  l’extrémité  de  l’eftomac  ,  mais  encore 
de  celles  du  canal  inteftinal.  Cette  diftinétion  fe  fait  par 
un  cercle  blanchâtre,  délié,  qui  s’apperçoit  à  travers  la 
tunique  externe  ,  autour  de  l’union  de  ces  deux  parties. 

Le  pylore  a  la  figure  d’un  anneau  applati  en  travers. 
Son  bord  interne  ,  qui  eft  du  côté  du  centre  ,  eft  un  peu 
enfoncé  ,  &  s’avance  dans  le  canal  inteftinal  en  maniéré 
d’entonnoir  large  &  tronqué.  On  obferve  qu’il  eft  natu¬ 
rellement  plus  ou  moins  pliffé  vers  ce  bord  interne,  à  peu 
près  ,  dit  M.  Winflow ,  comme  l’ouverture  d’une  bourfe 
à  jettons  ,  un  peu  ferrée.  C’eft  enfin  une  forte  de  fphinc- 
ter,  dont  l’adion  rétrécit  l’orifice  inférieur  de  i’eftomac, 
fans  paroître  pouvoir  le  fermer  entièrement.  Voyez  Ef- 
tomtic.  , 

PYLORIQUES.  (artère  &  veine)  C’eft  un  rameau  de 
l’artère  hépatique,  laquelle ,  dès  fa  fortie  de  la  cœliaque, 
monte  vers  la  partie  fupérieure  du  pylore,  accompagne 
la  veine  porte,  en  jettant  deux  rameaux  particuliers,  dont 
l’un  eft  l’artère  dont  il  s’agit.  Celle-ci  eft  la  plus  petite 
des  deux  branches  ;  elle  fe  ramifie  fur  le  pylore.  Ses  ra¬ 
meaux  fe  répandent  aux  parties  voifines  de  l’eftomac  ,  & 
communiquent  avec  ceux  de  la  gaftrique  droite.  Elle  fe 
termine  en  s’abouchant  fur  le  pyîore ,  avec  la  coronaire 
flomachique. 

La  veine  pylorique  naît  des  extrémités  de  l’artère  , 
jaffe  fur  le  pylore  avec  elle  en.  venant  de  la  petite  cour¬ 
bure  de  i’eftomac  ,  &  va  fe  jetter  dans  la  veine  gaftrique 
droite. 

PYOULQUE.  Ce  mot  eft  grec,  &  lignifie  Tire- 

^  P  YROTIQUE.  Qui  a  la  vertu  de  brûler.  C’eft  lame- 
me  chofe  que  cauftiquc,  &  efehatotique. 


Q- 


QUADRIGA.  Sorte  de  bandage  qui  imite  les  rênes 
des  chevaux  d’un  carrofTe  ,  par  les  différens  croifés 
qu’il  forme.  Voyez  Cataphrafte. 

QUADRIJUMEAUX.  On  donne,  ce  nom  à  quatre 
mufcles  de  la  cuille  ,  que  l’on  confîdére  comme  dépen¬ 
dants  les  uns  des  autres.  Ces  mufcles  font  les  deux  ju¬ 
meaux  ,  le  piriforme ,  ou  piramidal ,  &  le  quatre.  M. 
Lieutaud  &  M.  Petit  l’Anatomifte  ,  regardent  les  deux 
jumeaux  comme  nefaifant  qu’u'n  feui  mufcle ,  que  le  pre¬ 
mier  appelle  canelê ,  Si  le  fécond  accejfoire  de  L’ obturateur 
interne ,  Il  faudra  alors  appeller  ces  mufcles  trijumeaux  , 
puifqu’il  n’y  en  aura  plus  que  trois. 

Quadrijumeaux  ( tubercules ).  M.  Winflow  donne  ce 
nom  aux  éminences  delà  moelle  allongée,  que  les  An¬ 
ciens  appelaient  nates  O  teftes. 

QUARRÉ  DE  LA  CUISSE.  Petit  mufcle  plat, quia 
la  figure  d’un  mufcle  oblong,  lorfqu’on  l’examine  par  fa 
partie  poftérieure,  parce  que  les  tendons  deplufieurs  muf¬ 
cles  cachent  fa  pointe.  Il  a  plutôt  la  forme  d’une  piramide 
fituée  trar.fverfalement.  Il  s’attache  par  une  de  fes  extré¬ 
mités  ,  à  la  partie  latérale  externe  de  la  tubérofité  de  l’os 
ifchion  ,  d’où  fes  fibres  fe  portent  prefque  tratifverfale- 
ment  à  la  partie  poftérieure  du  fémur ,  entre  le  grand 
&  le  petit  trochanter.  Ce  mufcle  eft  un  de  ceux  qu’on 
appelle  quadrijumeaux.  Il  écarte  la  cuille  quand  on 
eft  debout ,  Si  quand  on  eft  affis,  il  aide  à  en  faire  la  ro- 

Quarrè  des  lombes ,  lombaire  externe ,  ou  triangulaire 
des  lombes.  On  a  donné  ces  différéns  noms  à  un  mufcie 
d’une  figure  à  peu  près  quarrée ,  placé  le  long  des  vertè¬ 
bres  lombaires ,  entre  la  derniere  des  fàufles  cotes ,  &  l’os 
des  Iles.  Ce  mufcle  s’attache  inférieurement,  depuis  le 
milieu  de  la  levre  interne  de  l’os  des  îles ,  jufqu’à  l’os  fa- 
crum,  d’où  il  monte  le  long  des  apophyfes  tranfyerfes 


4X4  Q  U-Ê 

des  vertèbres  des  lombes  ,  aux  extrémités  defquelles  il 
s’attache  par  autant  de  tendons  obliques  ,  &  fe  termine  à 
la  face  interne  de  la  derniere  faulfe  côte.  Lorfque  les 
parties  de  ce  mufcle  entrent  en  contraction  féparément , 
elles  peuvent  fléchir  les  lombes  du  côté  qui  entre  en  action  : 
fi  toutes  les  deux  agiffent  en  même  tems,  elles  tiennent 
les  lombaires  droites  &  fermes. 

Quarré  du  menton ,  mentonnier.  Prefqüe  tous  les  Ana- 
tomiftes-  ont  donné  ce  nom  à  toute  la  malle  charnue , 
qui  recouvre  le  menton*  Ils  étoient  fort  embarralfés  pour 
déterminer  la  direélion  de  fes  fibres.  M.  Lieûtaud  qui  l’a 
découverte ,  a  rejetté  le  nom  de  quarré ,  &  y  afubftitué 
celui  de  houppe  du  menton.  M.  Petit  l’Anatomifte,  ad* 
met  un1  mufcle  quarré  en  confervant  le  nom  de  houppe 
à  la  maffe  mufculaire  ,  qui  recouvre  le  menton* 

Suivant  ce  fçavant  Anatomifte  ,  le  mufcle  quarré  eft 
Une  petite  bande  charnue  ,  fort  mince  ,  placée  fous  la 
.  peau  du  menton  :  elle  s’attache  inférieurement  à  la  bafe 
de  la  mâchoire  inférieure ,  &  fupérieurement  elle  fe  ter¬ 
mine  en  montant  obliquement  de  dehors  en  dedans ,  à 
la  levre  inférieure.  Ce  mufcle  en  fe  contractant  abailfe 
la  levre  inférieure. 

Quarré  du  pied ,  ou  le  tranfverpil  des  orteils.  C’eft 
un  petit  mufcle  couché  tranfverfalement  fous  la  racine 
des  premières  phalanges  des  orteils.  Voyez  Tranfverjal 
des  orteils . 

QUEUE  DE  CHEVAL.  C’eft  l’extrémité  inférieure 
de  la  moelle  de  l’épine.  Les  Anciens  lui  ont  donné  ce  nom, 
parce  qu’elle  fe  termine  en  plufieurs  filameus  nerveux , 
qui ,  en  effet  n’imitent  pas  mal  la  queue  de  cheval.  Elle 
commence  à  la  première  ou  fécondé  vertèbre  des  lom¬ 
bes. 

Queue  de  la  moëtle  allongée.  C’eft  une  continuation 
de  la  moelle  allongée  :  elle  fe  porte  en  arriéré  ,  St  en 
fe  retreciffant  jufqu’au  bord  antérieur  du  grand  trou  oc¬ 
cipital ,  où  elle  fe  termine  par  la  naiffance  de  la  moelle 
épiniere.  Il  fe  préfente  plufieurs  chofes  à  examiner  dans 
la  queuede  lamoelle  allongée.  On  y  voit  d’abord  lesdeux 
corps  olivaires ,  &  les  deux  corps  pyramidaux;  çnfùite 


RAC  4x5 

teîlé  fe  fend  en  deux  portions  latérales,  par  deux  rainures 
étroites  ,  dont  l’une  fe  trouve  en  delfus,  &  l’autre  en  def- 
fous.'Ces  rainures  s’avancent  dansl’épaiffeur  de  la  moelle, 
comme  entre  deux  cilindres  applatis  chacun  par  un  côté  , 
&  unis  enfemble  par  leurs  côtés  applatis.  L’on  écarte  lé¬ 
gèrement  ces  filions,  on  découvre.une  forte  de  croifé  fait 
par  plufieurs  petites  cordes  médullaires ,  qui  paffent  obli¬ 
quement  de  l’épaiffeur  d’une  portion  latérale  dans  l’êpaif- 
leur  de  l’autre  :  ainfi  que  M.  Petit ,  Doéteur  en  Méde¬ 
cine,  &  de  l’Académie  Royale  des  Sciences,  l’a  découvert, 
&  fait  remarquer  le  premier 

QUYST.  Ce  mot  eft  tiré  du  grec,  &  lignifie  la  même 
choie  que  Kylte  ,  c’eft-à-dire  ,  un  lac.  Voyez  Kifte. 


R 

RABLE.  Ce  mot  ne  convient  guéres  à  l’homme  :  il 
exprime  dans  les  animaux  ce  que  l’on  appelle  dans 
l’homme  du  nom  de  lombes,  qui  font  en  dehors  la  partie 
poftérieure  du  bas-ventre  ,  laquelle  répond  aux  reins,  & 
'  eft  fituée  au  deffous  des  dernieres  fauffes  côtes. 

RACINE  PITUITAIRE.  Voyez  Entonnoir ,  c’eft  la 
meme  chofe.  On  a  donné  ce  nom  à  cette  partie  d’après 
les  Anciens  ,  dont  l’opinion  étoit  que  la  pituite  formée 
dans  les  ventricules  du  cerveau  ,  defcendoit  dans  l’enton¬ 
noir,  pour  fe  fondre  enfuite  dans  la  glande  pituitaire ,  8c 
couler  par  le  nez ,  ou  par  les  inteftins. 

RACLÉ.  Se  dit  d’un  os  entamé  par  le  moïen  des  rugi- 
nes.  Voyez  Rugine. 

RACLER.  Faire  une  entamure  à  un  os,  par  le  moien 
de  la  rugine.  On  racle  la  fuperfîcie  des  os  corrompus , 
pour  rendre  plus  prompt  l’effet  des  remedes.  On  pratique 
encore  cette  opération  pour  découvrir  les  fraétures.  Voyez 
;  Fracture  ,  Amputation  ,  Rugine. 

RACOSSIS.  Relâchement  du  fctotum.  Dans  cette  in¬ 
firmité  ,  le  fcrotum  eft  fi  mince  ,  fi  pendant',  fi  allongé 
qu’il ’reffemble  à  du  linge-ufé  &  mouillé.  On  remédie  â 


'416  RAC 

cette  incommodité  par  un  fufpenfoir  que  la  perfonne  doit 
porter  affiduement  fans  en  être  fatigué  ,  &  qui  ne  l'em¬ 
pêche  point  de  faire  tous  les  exercices  nécdfaires  à  la 
vie.  Cette  rélaxation  provenant  d’une  abondance  d’humi¬ 
dités  qui  abreuvent  cette  partie  ,  elles  la  font  s’étendre 
plus  qu’elle  ne  doit  ,  comme  il  arrive  à  une  peau  que 
l’humidité  rend  capable  d’une  extenfion  beaucoup  plus 
grande  que  celle  qu’elle  a  quand  elleeftféche;  lesremédes 
defficatifs  &  aftringens  conviennent  à  fa  guérifon.  On 
emploira  donc  l’eau  de  chaux ,  le  vin  dans  lequel  on 
aura  fait  bouillir  de  l’abfinthe  ,  de  la  noix  de  galle  &  du 
cumin.  Ces  remèdes  doivent  être  préférés  à  l’opération , 
qu’on  va  détailler  eh  faveur  de  ceux  qui  veulent  en  gué¬ 
rir  plus  promptement ,  &  qui  malgré  tout  ce  qu’on  leur 

Eeut  dire  ,  four  déterminés  à  la  fouffrir  ,  &  tourmentent 
;  Chirurgien  jufqu’à  ce  qu’il  l’a  leur  ait  faite. 

Avant  de  la  faire  ,  il  faut  difpofer  fon  appareil.  Il  con- 
fifte  en  une  paire  de  cifcaux  ,  une  aiguille  enfilée  d’un  fil 
ciré  ,  quelques  plumaceaux  plats  couverts  d’un  aftrin- 
gent ,  un  emplâtre  de  cérufe  ,  une  comprelîe  &  un  M. 
penfoir.  S’étant  ainfi  muni  de  tout  le  néctfiàire  ,  le  Chi¬ 
rurgien  fera  relever  les  tefticules  par  un  ferviteur ,  puis 
tirant  le  fcrotum  en  enbas  ,  il  coupera  ce  qu’il  jugeia  de 
fuperflu  avec  les  cifeaux,  de  la  même  façon  qu’on  coupe 
un  morceau  de  drap.  Il  unira  enfuite  les  bords  de  la  fec- 
tion  par  une  future  du  pelletier  ,  &  les  couvrira  de  plu- 
maceaux.  On  applique  par  deffus  l’emplâtre  &  la  com- 
preffe  ,  &  on  retient  le  tout  par  le  moyen  du  fufpenfoir. 
Après  l’opération ,  on  porte  le  malade  dans  le  lit  :  on  le 
îui  fait  garder  pendant  quelque  temps.  On  panfe  la  plaie 
comme  une  plaie  fimple  ,  &  quand  on  croira  que  laréu- 
nion  fera  faite,  on  ôtera  le  fil ,  &  après  la  parfaiteguérifon 
on  lui  fera  porterie  fufpenfoir  encore  pendant  quelques 

Cette  opération  eft  peu  pratiquée  ,  &  a  toutefois  fon 
utilité.  Quand  on  l’a  faite,  le  malade  eft  quitte  d’une 
grande  incommodité.  Les  tefticules  foutenus  ne  pendent 
plus  ;  ils  ne  tirent  plus  lesvaifleaux  fpermatiques  comme 
.  iis  faifoignt  auparavant /ils  ne  caufent  par,  conféquent 
plus 


R  A  D  41? 

plus  les  inquiétudes  chagrinante's  qui  défolent  ordinaire¬ 
ment  ceux  qui  ont  cette  incommodité. 

RADIAL  EXTERNE.  On  donne  ce  nom  à  un  muC- 
dé  placé  tout  le  long  de  la  face  externe  du  radius.  Son 
tendon  qui  paffe  par  le  poignet  eft  toujours  double  ,  & 
fon  corps  même  eft  divifé  en  deux  portions  diftinétes 
dans  beaucoup  de  fujets;  ce  qui  a  donné  lieu  de  divifer 
ce  mufcle  en  deux ,  dont  le  premier  s’appelle  le  long t 
Si  le  fécond  le  court  radial. 

Le  premier  radial  externe  ,  ou  le  long ,  s’attache  par 
une  de  fés  extrémités  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la 
crête,  qui- répond  au  condile  externe  de  l’humerus, 
au-deflous  de  l’attache  du  mufcle  long*fupinateur  :  il  fe 
colle  enfuite  ,  en  defcendant ,  au  court  radial ,  fur  lequel 
il  fe  continue  ,  &  leurs  tendons  ayant  palfé  par  un  liga¬ 
ment  annulaire  commun  qui  les  reçoit  tous  deux  ,  ils  fe 
partagent ,  &  celui  du  long  radial  va  fe  terminer  â  la  par¬ 
tie  fupérieure  &  externe  du  premier  os  du  métacarpe 
qui  foutient  le  doigt  index. 

Le  fécond  radial  externe  ou  le  court ,  s’attache  par  fort 
extrémité  fupêrieüre  au  condile  externe  de  l’humerus ,  & 
après  avoir  accompagné  ,  comme  nous  l’avons  dit,  le 
long  radial ,  jufqü’ après  fon  paffage  par  le  ligament  an¬ 
nuitaire  ,  fon  tendon  fe  fépare  &  va  fe  terminer  à  la 
partie  fupérièUre  &  externe  du  fécond  os  du  métacarpe, 
qui  porte  le  doigt  du  milieu. 

Les  Anciens  donnoient  à  ce  mufclele  nom  de  bicorni 9 
ou  mufcle  à  deux  cornes  ,  à  caufe  de  1a  bifurcation  de  fon 
tendon.  Quelques  fois  le  tendon  de  1a  première  portion 
fe  bifurque  lui -même.  M.  Winllow  a  donné  à  la  longue 
portion  de  ce  mufcle,  le  nom  de  premier  radial  externe  , 
parce  que  fon  tendon  s’attache  au  premier  os  du  méta¬ 
carpe  j  &  celui  de  fécond  radial  externe  ,  à  1a  portion 
courte,  parce  qu’elle  fe  termine  au  fécond  os  de  1a même 
partie.  L’ufage  de  ces  mufcles  eft  d’étendre  le  poigner. 

Radial  interne.  C’eft  un  mufcle  placé  tout  le  long  de 
la  face  interne  de  l’os  du  rayon.  Il  s’attache  par  une  de  fes 
extrémités  au  condile  interne  de  l’humerüs ,  entre  le 
long  palmaire  &  le  rond  pronatetir ,  &  fe  porte  oblique- 

D.  de  Ch,  Tome  II,  D  d 


v  k4i8  .  RA!) 

ment  vers  l’os  du  rayon  ,  qu’il  accompagne  dans  toute  fa 
longueur.  Son  tendon  pafle  fous  un  ligament  annulaire 
particulier",  puis  dans  une  fïnuofité  que  l’on  voit  à  l’os 
ducarpe:,nomïné  trapèze,  qui  foutient  le  poucé  ,  &va 
.  enfin  fe  terminer  à  la/partie  fupérieure  &  interne  de  l’os 
du  métacarpe  ,  qui  foutient  le  doigt  indicateur. 

Ce  mufcle  fert  à  fléchir  le  poignet.  ^ 

Radial  (nerf).  G!eft  le  quatrième  cordon  dés  nerfs 
brachiaux.  Il  va  de  Impartie  interne  du  bras  à  l’externe-, 
•en  paflant.  entre  l’os  du  bras&  le  mufele  triceps  brachial; 
enfuite  il  vient  gagner  la  partie  fupérieure  du  rayon , 
étant  couché  entre  les  deuxmufcles  fupinateurs,  qui  font 
le  long  St  le  court  auxquels  il  donné  des  rameaux.  Là  ,’il 
fe  partage  en  deux  branches ,  dont  la  plus  confîdérable 
fournit  des  rameaux  à  prefque  tous  les  mufcles  exten- 
feurs  dupoignet'St  des  doigts.  La  plus  petite  de  ces  deux 
branches  coule  le  long  du  rayon  &  va  fe  perdre  aux  par¬ 
ties  externes  du  pouce  ,  du  doigt  indicateur ,  du  doigt  du 
milieu  &  de  l’annulaire. 

Radial  (os).  Voyez  Radius  où  os  du  rayon. 

RADIALES  (  artère  &  veines  ).  L’artère  brachiale 
étant  parvenue  au  plis  du  bras ,  -fe  diyife  en  deux  branches 
cônfidéràbles  ;  l’une  tend  vers  la  partie  inférieure  ,  c’eft 
l’artère  cubitale  ;  l’autre  fe  porte  à  la  fupérieure,  c’eft 
la  radiale.  Elle  fe  continue  le  long  durayon  vers  lecarpe 
en  jettant  de  côté  &  d’autre  des  filets  aux  mufcles  & 
aux  parties  voifines.  C’eft'  Cette  artère  que  le-  Médecin 
tâte  dans  l’exploration  du  pouls.  Quand  cette  artère  a 
pafle  le  pouls ,  elle  donne  de  petits  rameaux  aux  mufcles 
du  pouce  ;  l’un  de  ces  rameaux  eft  interne ,  &  l’autre 
eft  externe,  Ce  qui  refte  de  cette  branche  fe  diftribue 
entre  le  pouce  &  le  doigt  indice  vers  la  paume  de  la 
main &  donne  en  paflant  un  rameau  au  pouce ,  &  un 
au  doigt  indicateur.  Le  relie  du  tronc  continue  vers  le 
carpe  ,  &  par  un  grand  nombre  d’anaftomofes ,  fe  joint 
avec  les  ramifications  de  l’artère  cubitale. 

Il  y  a  deux  veines  appellées  radiales.  L’une  eft  inter¬ 
ne,  l’autre  eft  externe.  Celle-ci  a  fa  naiflance  qui  eft 
Vers  la  partie  inférieure  du  rayon  ,  reçoit  du  fang  de 


AD  4 ïj 

communication  de  plufîeurs  branches  qui  fe  partagent 
entre  elle  &  la  veine  bafilique  ,  puis  elle  monte  lélong 
du  rayon  entre  les.mufcles  &  les  tégumens  &  va  fé  jettei 
dans  la  veine  céphalique  vers  le  pli  du  bras.  La  radiale 
interne  naît  à  peu  près  comme  l’externe  ;  l’accompagne 
fuivant  une  ligne  parallèle  &  va  fe  perdre  dans  la  médiane 

■RADIAUX.  M.  Lièutaud  appelle  àirifi  les  deux  pre¬ 
miers  os  de  la  première  rangée  du  carpe  ,  plus  connus 
fous  les.  noms  de  fcaphoïde  &  de  lunaire.  Il  appelle  le  pre- 
miér  grand  radial ,  &  le  fécond,  petit  radial:  Voyez. 
Scaphoïde  Sc  Lunaire'. 

RADIUS.  C’ eft  ainfi  que  l’on  appelle  le.  petit  desdeux 
os  qui  forment  l’avant-bras.  Il  eft  litué  le  long  de  la  face 
externe  du  cubitus:  Si  reflemblance  avec  lé  rayon  d’une 
.roue  lui  a  fait  donner  le  nom  d’os  du  rayon.  . 

Cet  os  eft  plus  gros  à  fâ  partie  inférieure,  qü’â  la  fii- 
périëure.  On  le  divife  en  corps  ou  partie  moyenne ,  &  en 

Le  corps  de  l’os  ëft  un  peu  courbé  en-dedans.  On  peut 
y  confidérer  trois  faces  :  celle  qui  ëft  placée  jQir'îa  con- 
vëxité  de  la  courbure  eft  arrondie.  Les  deùx'  autres  font 
un  peu  concaves.  On  peut  ârifli  y  remarquer  trois  angles, 
deux  defquels  font  moufles  ,  &  diftinguént  la  face  con¬ 
vexe  d’avec  les  deux  concaves  “qui  font  elles-mêmes  ré¬ 
parées  l’une  de  l’autre,  par  un  angle  fort  fai  liant  &  tran¬ 
chant  ,. auquel.  on  donne  lè  nom  d’épine.  Il  répbnd  à  un 
femblable  qui  fé  trouve  au  cubitus ,  &  il  donne  attache 
à  un  ligament  interôfleux  ,  qui  va  dé  l’un  âTautre. 

L’extrémité  fupérieure  du  rayon  eft.  terminée  par  une 
tête  fort  applatie  ,  arrondie  ,  6t  creufce  par  une  cavité 
-  glénoïde  ,  qui  reçoit  une  portion  de  l’humerus;  La  ca- 
'  vite  &  tout  fon  contour  font  revêtus  d’ùn  cartilage  très- 
poli  ,  &  plus  épais  dans  le  quart  de  fâ  circonférence  ,  que 
dans  tout  le  refte  de  fon  étendue.  Cette  tête  eft  pofée  fur 
un  col  long  ,  étroit  &  un  peu  oblique.  Au-deflous  dit 
col  ,  on  trouve  une  tübéroSté  pour  l’attaché  du  biceps. 
On  remarque  aùfli  à  la  partie  latérale  interne  une  petite 


’4ac  R  A  N 

éminence  recouverte  d’un  cartilage  qui  s’articule  avec  la 

petite  cavité  figmoïde  du  cubitus. 

L’ extrémité  inférieure  eft  beaucoup  plus  confîdérable 
que  la  precedente.  Elle  eft  un  peu  applatie  :  on  y  con¬ 
sidère  deux  faces  principales.  Celle  qui  fe  préfente  anté¬ 
rieurement  eft  polie  ,  plate  ,  &  même  un  peu  concave  î 
la  face  oppofée  eft  convexe  &  un  peu  inégale  ;  on  y 
trouve  des  éminencés  qui  y  forment  plufieurs  goutieres 
longitudinales  ,  plus  fénfîbles  dans  les  os  frais,  que  dans 
le  fquelette.  Il  y  paffe  des  tendons  de  plufieurs  mufcles. 
On  trouve  entre  ces  deux  faces  du  coté  interne ,  une 
échancrure  fémilunaire  ,  recouverte  d’un  cartilage  poli. 
Elle’  reçoit  l’extrémité  du  cubitus.  Au-deffus  de  cette 
échancrure  on  voit  une  grande  cavité  glénoïde ,  partagée 
dans  fon milieu  en  deux  portions  à  peu  près  égales,  par 
une  petite  ligne  taillante  ,  recouverte  d’un  cartilage  ainfi 
que  les  deiix  portions  de  la  cavité.  Elle  reçoit  les  os 
du  tarfe. 

Le  bord  externe  de  l’os  fe  termine  par  un  prolonge¬ 
ment  qui.  fait  faillie  au-dclfoUs  de  la  cavité  ;  on  lui  donne 
allez  mal'  à  propos  le  nom  Hapophyfe  fiiloïde.  Elle  eft 
oppofée  à  celle  du  cubitus  qui  lui  répond. 

La  parné  moyenne  de  cet  os  eft  creufe  ,  &  compofée 
de  fubftance  compaéle.  Ses  extrémités  font  fpongieufes 
&  revêtues  d’une  lame  compacte. 

RAGOIDIS.  Voyez  Proptojîs. 

RAINURE.  Petite  cavité  longuette  &  legere  ,  qui  fe 
trouvé. çrèuféç  dans  quelques  os  au  corps  humain ,  pour 
loger  quelquevaiffeaux  ,  ou  quelque  nerf. 

RAISEAU  ou  RESEAU.  Se  dit  d’un  lacis  de  vaif- 
feaux  ,qui  lailfent  entré  eux  des  efpaces,  à  peu  près  com¬ 
me  les  mailles  d’un  filet. 

RAMEAU.  Branche  de  quelque  gros  tronc  de  nerfs 
ou  de  vaifieaux  fanguihs.  Il  eft  pris,  figurément,  delà 
diftributioii  des  arbres, 

RAMOLISSANT.  Remède  qui  relâche  les  fibres  fo- 
lides  du  corps ,  &  les  parties  endurcies  contre  nature. 

RANINES  (  artère  &  veine).  Voyez  Sublinguale. 

RANULE.  Tumeur  qui  vient  quelquefois  fous  la 


RAP  4% t 

langue  proche  les  veines  ranuleS ,  &  que  l’on  appelle 
communément  grenouillettes.  Ces  tumeurs ,  car  il  y  en  a 
ordinairement  plufieurs  ,  tiennent  un  peu  de  la  nature  des 
loupes,  &  font  remplies  d’une  humeur  glaireufe,  dont 
elles  fe  gorgent  déplus  en  plus,  à  mefure  qu’elles  vieil- 
liiTent ,  Sc  fouvent  même  en  très-peu  de  temps  ,  de  façon 
que  quelques-unes  parviendroient  fans  faute  à  une  grof- 
feur  dangereulè  ,  fi  l’on  n’y  apportoit  remède.  L’humeur 
étant  preïque  toujours  dans  un  kifte.  On  employé  le 
même  traitement  que  pour  les  tumeurs  enkiftées  ,  ou  les 
loupes.  Voyez  Loupe. 

Cependant  comme  les  cauftiques  violens  &  le  fer  ne 
paroiffent  pas  pouvoir  être-  maniés  dans  la  bouche  âuflï 
commodément  que  fur  les  autres  parties  du  corps  ,  il 
faut  fc  contenter  de  les  employer  de  la  manière  la  plus 
commode  Sc  la  plus  utile.  Voici  l’opération  qu’il  con¬ 
vient  de  faire  fur  les  grenouillettes.  La  bouche  étant 
ouverte  ,  &  la  langue  élevée ,  on  fait  une  incifion  dans  le 
milieu  de  la  tumeur.  La  matière  fort  auiïitôt ,  &  le  fac 
n’eft  pas  plutôt  vuide  ,  qu’on  en  déterge  le  fond  avec  du 
miel  rofat ,  Sc  un  peu  d’cfprit  de  vitriol  ;  on  trempe  dans 
ce  miel  un  linge  attaché  au  bout  d’un  brin  de  balay  ,  puis 
on  frotte  rudement  le  dedans  du  kifte ,  pour  le  confirmer.. 
On  continue  le  même  traitement  pendant  quelques  jours. 
Cela  fait, on  recommande  de  laver  fouvent  la  bouche  avec 
de  l’oximel,  &  enfuite  avec  un  vin  auftère,  dans  lequel 
il  y  aura  un  peu  d’alun.  Il  faut  nécelfairement  ufer  de  ces 
cauftiques  de  la  maniéré  prefcrite ,  par  la  raifôh  que  fi 
l’on  ne  faifoit  que  vuider  le  fac  ,  la  tumeur  manqueroit 
parement  de  revenir.  La  même  opération  fe  fait  fur  tou¬ 
tes  les  autres  grenouillettes. 

RAPHANEDON.  Fraâure  tranfverfaled’un  os  long,' 
qui  fe  fait  fans  efquille  ,  &  dont  les  bouts  fraâurés  font 
unis  par  une  calibre  nette  ,  ainfi  qu’il  arrive  à  celle  d’une 
rave.  Voyez  Fr  allure. 

RAP  HE’.  On  donne  ce  nom  à  une  ligne  qui  fépare  le 
pêriné  en  deux  parties.  Elle  commence  à  l’anus  ,  &  fe 
termine  à  la  fourchette  dans  les  femmes.  Dans  les  hom¬ 
mes  ,  elle  a  beaucoup  plus  d’étendue ,  elle  communique 
Ddiij 


fllï  RAS 

suffi-  à  l’anus  ,  Te  continue  fur  le  përine,  &  s’avance  fuE 
la  partie  moienne  du  fcrotum  ,  pour  fer  tenrHù'ér'àTefi- 
Hroit  de  Fon  union  avec  la  partie  inférieure  de  la  verge. 

RA.PHEV  Efpècc  de  lyfathefe  de  continuité  pour  les 
parties  molles.  Les  Anciens  appelloient  de  ce  nom  la  réu¬ 
nion  des  plaies  ,  par  le  moyen  de  quelques  points  de  fu¬ 
ture,  qui  font  de  petites  divifions  Cette  fynthèfe  eft  op- 
pofée  à  l’épagogue  ,  Sc  lignifie  la  même  chofe  que  future-. 
.Voyez  Suture. 

RAPPORT.  Jugement  par  écrit  de  gens  experts, 
nommés  d’office  ,  ou  par  convention,  fur  l’état  d’un  ma¬ 
lade,  d’un  bleffé  ,  d’une  femme  groffe,  d’une  fille  violée, 
d’un  cadavre  ,  pour  inftruire  les  Juges  de  la  qualité  &  du 
danger  de  là  maladie  ,  ou  des  bleffures ,  de  leurs  caufes, 
ou  du  tems  qu’il  faut  pour  les  guérir,  delà  certitude 
d’une  grofléffe  ou  d’un  viol  ,  &  de  la  véritable  caufe  de 
la  mort  d’un  homme.  Voyez  Ouverture  d’un  cadavre. 

RASOIR.  Efpéce  de  couteau  emmanché  de  façon  que 
la  lame  fe  ferme  exactement  en  devant  avec  le  'manche  , 
&  £è  renverSTe  en  arriéré  confidérablement.  C’eft  un  véri¬ 
table  inftrument  de  Chirurgie  ,  d’un  ufage  trés-fiéquent 
&  très-commode. 

On  y  remarque  la  lame  Si  le  manche.  Dans  la  lame  , 
on  çonlidére  fes  extrémités ,  jfa  largeur ,  fon  épaiffeür ,  & 
fes  bords.  L’extrémité  antérieure  eft  beaucoup  plus  large 
que  l’extrémité  poftérieure  ,  Si .  repréfentè  un  coin  dans 
fon  épaiffeür.  La  fécondé  extrémité  beaucoup  moins  large 
que  l'antérieure  ,  eft' auffi  beaucoup  moins  épaiflè.  De¬ 
puis  cette  extrémité  jufqu’à  environ  fon  tiers  ,  la  lame 
lie  coupe  point ,  &  cet  elpace  s’appelle  le  talon.  Dans  le 
relie  de  la  lame  ,  on  diftingue  trois  chofes  principales 
un  bifeau  ,  un  évuidé ,  &  un  tranchant.  Le  bifeau  com¬ 
mence  à  la  partie  fupérieure  du  talon;  &  dans  cet  en¬ 
droit,  il  a  un  peu  plus  d’une  ligne  de  large  ,  il  va  le  long 
du  dos  jufqu"‘à  l’extrémité  antérieure  de  la  lame  ,  &  dans 
ce  trajet  il  augmente  infenfiblement  en  largeur,  de  forte 
que  fa  fin  préfente  une  furface  qui  a  dépuis  une  ligne  Si 
'demie 'jufqu’à  deux  lignes  de  diamètre,  félon  la  grandeur 
de  l’iaftrument. 


R  A  T  -  41$ 

r  L’efpace  compris  depuis  le  bifeau  jufqu’au  tranchant , 
eft  un  peu  cave  ,  &  s’appelle  l'évuidè.  Il  régné  depuis  le 
talon  ;ufqu’à  l’extrémité  antérieure  de  la  lame. - 

Le  tranchant  eft  très-fin  ,  &  fait  un  d-s  bordsde  la  • 
lame.  C’eft  une  fuite  des  deux  évuidés  quife  trouvent  fiir 
l’une  &  l’autre  face  de  la  lame.  Vers  l’extrémité  anté¬ 
rieure,  on  remarque  une  courbure  qu’il  eft  abfolument 
hécèffaire  de  ménager,  fi  l’on  veut  avoir  un  inftrumenr 
convenable.  L’autre  bord  de  la  lame  forme  le  dos  qui 
doit  être  arrondi  &  bien  poli.  On  remarque  au  talon  , 
qu’il  eft  partagé  en  deux  bifeaux  fuivant  fa  longueur ,  Sc 
qu’à  fon  extrémité  il  y  a  un  trou  allez  grand,  pour  que  la 
lame  tourne  facilement  autour  du  clou  qui  l’unit  avecfon 
manche. 

Le  manche  s’appelle  plus  ordinairement  la  chajfe  ,  pan 
la  raifon  qu’il  enchafle  une  bonne  partie  de  la  lame  :  elle 
eft  fabriquée  de  différentes  matières.  Tantôt  elle  eft  de 
corne  ,  tantôt  d’ écaille ,  tantôt  de  baleine.  Elle  a  fir 
pouces  de  long  fur  huit  lignes  de  large ,  à  fa  plus  large 
extrémité  ,  &  cinq  à  fa  plus  étroite  ,  &  eft  fendue  avec 
une  fcie  depuis  celle-ci  jufqu’à  fix  ou  fept  lignes  de  l’au¬ 
tre,  pour  recevoir  la  lame.  La  chaffe  eft  donc  compofée 
de  deux  lames  qui  font  percées  à  leur  petite  extrémité  , 
pour  recevoir  le  clou  qui  fixe  la  lame  d’acier  dans  le  mi¬ 
lieu  d’elles.  Ce  clou  eft  rivé  des  deux  côtés  fur  deux  ro- 
fettesde  cuivre  ou  d’argent ,  de  façon  que  lalameainfi 
retenue  dans  le  manche,  peut  pourtant  fe  ploieraifément 
en  devant  &  en  arriéré. 

Cet  inftrument  fert  fur-tout  dans,  la  préparation  des 
opérations,  pour  nétoïerdes  poils  les  parties  fur  lefquel- 
les  on  doit  opérer.  Il  fertaufli  àfaire  quelques  opérations, 
telles  que  l’encopé  d’un  doigt,  &  même  l’amputation  d’une 
mammelle  ,  &c. 

RATE.  Un  des  vifeères  du  bas-ventre.  Il  eft  mou  , 
fpongieux  ,  d’une  couleur  brune,  &  quelquefois  livide  , 
placé  au  fond  de  l’hypocondre  gauche,  entre  l’eftomac  Sc 
les  faufles  côtes.  Cette  fituation  s’ eft  trouvée  quelquefois 
changée.  On  a  trouvé  la  rate  au  côté  droit ,  &  alors  le 
foie  occupoit  le  côté  gauche  ordinairement  aufli  il  n’y 
D  d  is 


42.4  K  A  T 

a  qu’une  rate ,  &  eëpendant  il  y  a  des  Auteurs  qui  en  onî 
vu  deux,  &  même  trois  dans  un  .même  fujet. 

La  rate  eft  à  peu  près  femblable  à  une  langue  humai¬ 
ne  :  elle  eft  convexe  du  côté  des  côtes ,  concave  du  côte 
del’eftomac.  On  y  diftingue  la  grandeur,  deux  faces,  deux 
tords,  &  deux  extrémités.  Des  deux  faces,  l’une  eft  in¬ 
terne  ,  quiregarde  l’eftomac  ,  l’autre  eft  externe ,  &  celle- 
ci  regarde  les  côtes.  Ç’eft  à  la  face  interne  que  la  rate  re¬ 
çoit  les  vailfeaux  de  la  cœliaque  &  de  l’eftomac..  On  y 
rencontre  auffi  diverfes  fiffures ,  mais  il  n’y  en  a  d’ordi¬ 
naire  qu’une ,  qui  fert  pour  le  paffage  des  vailfeaux  fan- 
guins.  Riolan  alfure  avoir  vu  une  rate  quarrée  à  l’ouver¬ 
ture  d’un  cadavre. 

La  grandeur  de  la  rate  varie  félon  la  différence  des  fu^ 
jets ,  mais  elle  a  communément  cinq  ou  lix  travers  de 
doigt  de  longueur  fur  trois  à  quatre  de  largeur  ,  &  un  & 
demi  d’épaifleur,  Elle  tient  par  fa  partie  convexe  au  dia¬ 
phragme  ,  par  fa  partie  concave  à  l’épiploon  ,  &  par  en 
bas  à  la  membrane  adipeufe  du  rein  gauche,  le  tout  par 
le  moyen  des  membranes ,  &  au  ventricule  par  les  vaif- 
feaux  courts,  Des  deux  extrémités,  l’infçrieure  eftappla- 
tie  par  l’endroit  où  le  ventricule  appuie  ;  l’autre  eft  ar¬ 
rondie  &  polie.  Mais  il  faut  remarquer  d’après  M,  Winf 
low ,  que  l’extrémité  de  la  rate  c|ui  portoit  chez  les  An¬ 
ciens  le  nom  de  fupérieure  ,  eft  réellement  poftérieure  , 
&  que  l’inférieure  mérite  de  s’appeller  antérieure.  Cette 
erreur  des  Anciens  vient  dç  ce  qu’ils  ne  connoiffoient  pas 
la  vraie  fîtuation  du  vifcère  enqüeftion.  Ils  le  regardoient 
comme  pofé  verticalement,  ce  qui  eftfaux.  Il  eft  démontré 
que  la  rate  eft  prefque  tranfvérfale:  elle  tient  au  diaphra¬ 
gme  par  une  petite  duplicature  du  péritoine  ,  que  l’on 
nomme  le  ligament  de  la  rate ,  &  qui  fe  trouve  vers  fon 
extrémité  poftérieure  ,  attaché  à  une  partie  de  fa  face  ex- 

La  rate  dans  l’homme  n’a  qu’une  membrane  qui  lui 
vient  du  péritoine.  Sa  Subftance  eft  toute  membraneufe, 
&  partagée  en  une  infinité  de  petites  cellules  ,  qui  font 
logées  entre  les  ramifications  de  la  veine  &  fon  tronc. 
Elles  communiquent  toutes  entre  elles ,  Si  fe  déchargent 


RAT  4z$ 

■du  fang  qu’elles  contiennent,  non  feulement  dans  les  ry 
meaux  ,  mais  encore  dans  le  tronc  du  conduit  veineux.) 
L’artère  fp Unique  fournit  le  fang  à  la  rate,  &  la  veine  de 
même  nom  le  reporte  à  la  veine  porte  ;  le  plexus  de 
nerfs ,  qui  s’appelle  de  même  encore  ,  y  fournit  les  nerfs. 

Onneconnoît  point  encore  d’une  maniéré  fatisfaifante 
l’ufage  de  la  rate.  Prefque  tous  les  Phyfiologiftes penfent 
aujourd’hui  qu’elle  n’a  d’autre  fonâionque  celle  de  don¬ 
ner  au  fang  qui  doit  fervir  à  la  fécretion  de  la  bile  ,  une 
première  préparation  ;  &  cela  paroît  allez  vraifemblable, 
puifque  le  fang  de  la  rate  le  porte  au  foie  tout  en¬ 
tier  ,  par  le  moïen  de  la  veine  fplénique.  Pour  ce  qui  eft 
de  l’elpèce  de  préparation  que  le  fang  y  reçoit ,  c’eft  ce 
qu’il  n’eft  pas  aifé  de  déterminer.  Il  eft  probable  pour¬ 
tant  que  le  fang  rallenticonfîdérablemcnt  dans  les  cellu¬ 
les  de  ce  vifçère  ,  perd  de  fon  mouvement ,  &  qu’en  con-  ' 
féquence  les  molécules  qui  le  çompofent ,  font  bien  plus 
dilpofées  à  fe  féparer  de  la  maffe ,  ce  qui  favorife  finon 
la  lècrçtion  de  la  bile  ,  du  moins  une  fecrétion  quelcon¬ 
que.  Mais  ce  qu’on  doit  obferver  fcrupuleufement  avec 
M.  Lieutand  ,  c’eft  que  dans  l’état  naturel  la  rate  n’a  pas 
toujoursle  même  volume.  Dans  les  cadavres  qui  meurent 
après  avoir  long-tems  obfervé  une  diète  auftère  ,  la  rate 
a  beaucoup  de  volume,  &  elle  en  a  bien  moins  chez  ceux 
qui  meurent  fubitement,  fur-tout  après  avoir  rempli leur 
çftomac  d’alimens.  Les  expériences  faites  fur  plufîeurs 
animaux  font  voir  que  la  rate  groflit  beaucoup  à  ceux 
qu’on  fait  jeûner  long-tems, &  qu’elle  eft  fort  petite  dans 
le  tems  que  l’eftomac  eft  gonflé  de  beaucoup  d’alimens  : 
or  ,  fi  on  fe  rappelle  lafituation  des  vifeères ,  on  trouvera 
aifément  la  raifon  de  ces  phénomènes. 

En  effet,  quand  l’eftomac  eft  long-tems vuide ,  la  rate 
n’eft  point  comprimée  j  elle  eft  à  l’aife  dans  l’hypocondre, 
le  làrig  qui  y  aborde  &  s’y  répand  ,  ne  rencontrant  qu’une 
foible  réfîftance  de  la  part  des  cloifons  des  cellules  qui 
çompofent  le  vifeère ,  il  les  diftend  ,  s’accumule  dans  ces 
çelluîes  ,  &  groflit  la  rate.  Au  contraire,  quand  l’efto- 
mac  vient  à  fe  dilater  par  les  alimens  qu’on  a  pris,  il 


•/J5.6  RAY 

pieife  fur  la  rate  ,  la  met  à  l’étroit  d’autant  plus  qu’il  eft 
plus  rempli  .  l’écrafe  ,  pour  ainfi  dire ,  entre  fbn  fond  & 
les  cotes  voifinés  ,  &  exprimé  par  la  veine  fplénique  le 
fang  qui  s’y  étoit  accumulé.  A  mefure  que  le  fang  fort , 
il  eft  évident  que  le  vifcère  doit  décroître  ,  &  il  y  a  lieu 
de  peii'er  que  la  nature  s’eft  ménagée  par  là  un  moyen 
de  faire  couler  vers  le  foie  une  plus  grande  quantité  de 
fang  dans  le  tems  de  la  digeftion  ,  tems  auquel  il  eft  be- 
•foin  que  la  bile  fe  fépâre  plus  abondamment  :  or  le  fang 
qui  a  iëjourrié  dans  les  cellules  de  la  rate  ,  eft  d’ailleurs 
bien  difpofe  &  bien  préparé  pour  cette  fecrètion  ;  il  vient 
au  foie  en  plus  grande  abondance ,  ce  qui  doit  favorilër 
une  plus  abondante  fecrètion  de  la  bile.  Cette  remarque 
für  la  différence  de  volume  dans  la  rate,  lors  des, différens 
tems  &  desdifféréntes  autres  circonftances  naturelles ,  peut 
être-  utile  dans  la  pratique  de  Médecine  &  de  Chirurgie , 
par  rapport  aux  ^îaladies  de  ce  vifcère, 

Quand  on  court .  la  rate  fè  gonfle  fouvent ,  au  point 
de  caufer  de  la  douleur.  Pourquoi  ?  La  rate  étant  d’une 
fubftance  qui  la  rend  fufceptible  d’un  gonflement  confi- 
dérâble  ,  cela  peut  venir  de  ce  que  1e-  fang-chaffé  plus  for, 
temènt  qu’a  l’ordinaire  des  cuiffes  &  des  jambes  ,  par 
la  contraâion  des- mufcles ,  fe  porte  en  plus  grande  quan¬ 
tité  dans  cette  partie  ,  qui  lui  fait  peu  der:fiftance. 

C’eft  apparemment  cette  douleurqu’on  reffent  àla  rate 
en  courant ,  qui  a  donné  lieu  à  l’opinion  du  peuple,  qui 
s’imagine  que  les  coureurs  n’ont  point  de  rate:  d’où  vient 
le  proverbe  :  il  court  comme  un  dératé ,  Mais  la  véritable 
raifôri  qui  fait  que  les  coureurs  courent  mieux  que  les 
autres,  c’eft  qu’ils  ont  contracté  l’habitude  par  l’exercice, 
&  qu’ils  foutiennent  lesvifcères  flottans  du  bas -ventre, 
tels  que  la  rate  &  le  foie  ,  à  d’aide  d’une  ceinture, 

-  RATISSOIRE.  Voyez  Rugine. 

RAYE,  C’eft  une  efpècéde  goutiére  fîtuée  dans  l’hom. 
me  à  la  partie  inférieure  de  la  colonne  -épiniere.  Elle 
commence  au  bas  du  facrûm  ,  &  fe  continue  jufqu’à 
Panus. 

RAYON.  Qs  qui  conjointement  avec  celui  du  coude-. 


REC  427 

forme  l’avant-bras'  dans  le  fquelette.  Voyez  Radius.- 

"RECTALE.  .(  artère  )  Voyez  Hèmorrhoidalc  in¬ 
terne. 

RECTUM.  On  a  donné  ce  nom  qui  lignifie  droit,  au 
dernier  des  gros  inteftins  ,  à  caufe  de  fa  iituation  qui  fe 
porte  directement  de  haut  en  bas.  Il  commence  à  ia  par¬ 
tie  fupérieure  de  l’os  facrum  ,  &  deftend  tout  le  long  de 
cet  os  en  fé  portant  un  peu  en  arriéré  vers  le  çoccix  >  en- 
fuite  il  s’avance  un  peu  en  devant ,  &  fe  termine  à  l’anus. 
Les  bandes  que  l’on  voit  fur  les  autres  inteftins  s’étetW 
dent  beaucoup  davantage  fur  celui-ci,  au  point  de  fe  join¬ 
dre  tout  au  tour  ‘  &  d’augmenter  confidérablement  la 
force  de  fes  fibres  longitudinales  mufculaires.  Lorfque  cet 
inteftin  eft  rempli ,  il  eft  rond  ,  mais  au  contraire  il  eft 
applati  lorfqu’il  eft  vuidé.  Dans  ce  dernier  cas,  on  remar¬ 
que  à  fon  intérieur  plufièurs  rides  confîdérablés  ,  formées 
par  des  replis  de  fes  membranes  internes  ;  elles  s'effacent 
à  mefure  que  l’inteftin  fe  gonfle.  Son  tilfu  cellulaire  fé 
remplit  de  beaucoup  de  graille  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner 
dans  les  animaux  lé  nom  de  hoyau  gras.  On  remarqué  à 
là  face  interne  un  alTez  grand  nombre  de  glandes  follécu- 
léufes  ,  qui  dépofent  une  humeur  propre  à  lûbréfier  lès 
parois ,  &  qui  par  là  font  couler  plus  vite  les  êxcrémens,. 
&  préviennent  l’imprefîion  dôuloureufe  qu’ils  fcroient  fur 
les  membranes  de  l’inteftin.  Il  eft  fort  adhérent  au  côl  de 
la  veffie  dans  les  hommes  ,  &  au  vagin  dans  les  femmes*. 
Quelques  Anatomift.es.  ont  donné  le  nom  impropre  dé 
ffiefo-rectum  i:la  duplicature  du  péritoine  qui  fait  l'offi¬ 
ce  de  mefentère  ,  &  retient  cet  inteftin  en  place. 

RECURRENT,  (nerf)  Nom  que  l’on  donne  à  tout 
nerf  qui  femble  rebroufler  chemin  ,  en  formant  avec  la 
branche  dontilpart  un  angle  obtusau  lieu  d’un  aigu,' que 
fait  naturellement  toute  divifion  de  vaiffeau  ,  &  particu¬ 
lièrement  a  une  branche,  de  la  huitième  paire  des  nerfs 
cérébraux.  Il  y  en  a  un  de  chaque -côté,  mais  ils  ne  font 
pas  femblables.  Le  récurrent  du  côté  droit  part  du  tronc; 
lorfqu’il  palfe  devant  l’autre  fbàclavPere  ,  il  fe  contourne 
en  arriéré  fous  cette  artère  ,  8t  remonte  lé  . long  &  à  côté 
4e  la  tracheè-artère  en  lui  donnant  des  filets ,  &  à  l’oefo-. 


4^8  RED 

phage ,  jufqu’à  la  partie  poftérieure  du  Iarinx.  II  diftribuë 
des  filets  aux  mufcles  de  cette  partie  ,  au  pfaarinx ,  &  à 
la  glande  tyroïde  i  enfuite  il  s’infinue  derrière  les  cornes 
du  cartilage  tyroïde,  où  il  rencontre  l’extrémité  de  la 
troifieme  branche  du  tronc  de  la  huitième  paire  ,  &  y 
communique  avec  elle. 

Le  nerf  récurrent  du  côté  gauche  part  auflï  du  tronc 
de  la  huitième  paire  ,  mais  plus  bas  que  celui  du  côté 
droit ,  pâlie  par  defTous  la  courbure  de  l’aorte  ,  fe  glilTe 
derrière  le  canal  artériel ,  &  remonte  enfuite  le  long  &  à 
côté  de  la  trachée-artère  jufqu’au  Iarinx;  auquel  il  fe  dis¬ 
tribue  comme  le  récurrent  du  côté  droit. 

REÇUTILI. Opération  que  les  Anciens  faifoient  à  la 
verge  lorfque  le  gland  étoit  trop  découvert.  Ils  la  prati- 
quoient  en  deux  maniérés  ,  l’une  en  faifant  une  incifion 
circulaire  à  la  peau  de  la  verge  vers  fa  racine  ,  &  tirant 
cette  peau  jufqu’à  ce  que  le  gland  fut  recouvert;  &  l’au¬ 
tre  ,  après  avoir  rehauffé  le  prépuce  fur  la  verge  ,  ils  inci- 
foient  en  rond  la  peau  du  prépuce  proche  le  gland  ;  puis 
à  l’une  &  à  l’autre  de  ces  maniérés,  ils  lioient  le  bout  du 
prépuce  fur  une  petite  canule  de  plomb,  pour  lailferfor- 
tir  l’urine ,  &  procuroient  une  cicatrice  entre  les  deux 
levres  de  l’incifion.  Il  faifoient  cette  opération  à  ceux 
qui  ayant  toujours  le  gland  découvert,  fe  fentoieut  in¬ 
commodés  par  le  frottement  continuel  de  la  chemife , 
&  qui  vouloient ,  à  quelque  prix  que  ce  fût,  l’avoir  re¬ 
couvert. 

REDRESSEUR  DE  L’EPINE.  Machine  nouvelle¬ 
ment  inventée  par  M.  Levacher  ,  Me.  en  Chirurgie  à  Pa¬ 
ris  ,  qui  l’a  préfentée  à  la  féance  publique  de  l’Acadé¬ 
mie  royale  de  Chirurgie  en  1764,  &  dont  elle  a  été  ac¬ 
cueillie  avec  beaucoup  d’app.laudilfemcns ,  pour  la  cura¬ 
tion  de  la  courbure-  de  l’épine  dans  les  perfonnes  rachiti¬ 
ques.  Cette  machine  réfulte  de  quatre  pièces  principales: 
Savoir  ,  d’une  plaque  ,  d’une  tige  ou  arbre  fufpetifoire , 
d’une  vis  modératrice  ,  &  d’un  tour  de  tête. 

La  plaque  eft  de  cuivre  poli,  épaule  d’une  ligne,  tail¬ 
lée  en  forme  d’une  croix ,  dont  deux  bras  font  fupérieurs, 
&  deux  Inférieurs ,  ayant  dans  la  plus  grande  étendue  du 


/  RED  42,9 

bras ,  environ  trois  pouces  ,  dans  l’intervalle  des  deux 
bras  ,  deux  pouces  ,  &  de  hauteur  à  peu  près  cinq.  L’ex¬ 
trémité  de  chacun  des  bras  eft  percée  d’un  trou  en  écrou  , 
qui  a  une  ligne  de  diamètre.  La  face  poftérieure  qui  doit 
toucher  au  corps  de  baleine  dont  les  enfans  ufent  d’habi¬ 
tude,  eft  un  tant  foit  peu  concave  ;  l’antérieure  très-légé- 
rement  convexe  eft  garnie  fuivant  une  ligne  verticale  , 
qui  la  partageroit  en  deux  portions  égales,  de  trois  douil¬ 
les  pofées  à  diftance  à  peu  près  égale  l’une  de  l’autre  ,  & 
dont  les  deux  fitpérieures  font  quarrées  ,  deftinées  à  re¬ 
cevoir  la  partie  inférieure  de  l’arbre  fufpenfoire  ,  &  la 
troifieme  eft  en  forme  d’écrou  deftiné  à  recevoir  la  vis  mo¬ 
dératrice.  Les  trous  des  quatre  branches  répondent  cha¬ 
cun  à  un  trou  proportionné  à  leur  diamètre ,  qui  fe  trou¬ 
ve  dans  l’épaifleur  du  corps  de  baleine  ,  dont  l’enfant  ra¬ 
chitique  doit  être  muni ,  &  qui  n’a  rien  de  particulier 
que  ces  quatre  trous  ,  lefquels  feront  placés  aux  deux  cô¬ 
tés  poftérieurs  du  corps  ,  &  partagés  par  la  commiffure 
du  lacet.  On  place  la  plaque  de  maniéré  que  les  trous  de 
l’un  répondent  exactement  aux  trous  de  l’autre  ;  &  avec 
une  vis  d’un  diamètre  égal  à  celui  des  écrous ,  on  la  fixe 
fur  le  milieu  du  corps  de  baleine  ,  de  la  même  maniéré 
qu’une  platine  de  fufil  fur  le  côté  du  fus  de  l’infitumenr. 
La  tête  des  vis  doit  être  en  dedans  du  corps  des  ba¬ 
leines. 

La  tige ,  ou  arbre  fiifpenfoire  eft  de  fer  trempé ,  bien 
poli,  fait  en  forme  de  faucille ,  dont  le  manche quadran- 
gulaire  ayant  fix  lignes  de  large  fur  deux  d’épaifleur  ,  eft 
haut  de  huit  à  dix  pouces  ,  plus  ou  moins,  fuivant  que 
l’efpace  compris  depuis  le  milieu  du  dos  jufqu’à  la  nuque  , 
eft  plus  ou  moins  confidérable  dans  le  fujet.  Toute  la  par¬ 
tie  courbe  de  cette  tige  commence  vers  la  follette  du  cou, 
par  une  courbure  arrondie  ,  &  fa  concavité  fe  moule  à  la 
convexité  de  la  tête.  Elle  a  dans  toute  fon  étendue  fix 
lignes  de  large  ,  &  deux  d’épaiffeur.  Sa  pointe  qui  vient 
en  devant  menace  le  front ,  &  eft  furmontée  par  un  petic 
ftilet  de  deux  lignes  de  haut ,  qui  doit  fervir  de  pivot  de 
la  maniéré  qu’il  va  être  dit.  Ainfi  le  manche  de  la  tige 
eft  pkt  fur  le  devant  &  fur  le  derrière  ,  &  la  courbe  l’eft 


h.  a  sj' 

tai  les  côtés.  La  tige  gliffe  librement  dans  les  deux  douil» 
les  fupériCures  de  la  plaque  ,  &  s’appuie  fur  la  douille  en 
écrou. 

Le  tour  de  tête  eft  une  bande  de  cuir  ,  de  ruban,  ou 
d’autre  matière  foüple  &  réliftante  ,  de  deux  doigts »de 
.large ,  qui  s’applique  autour  de  la  tête  ,  comme  les  Da¬ 
mes  lont  ieurs  fontanges.  A  la  partie  antérieure  ,  air  lieu 
d’un  nœud  ,  il  y  a  une  forte  de  plaquette  en  huit  de  chif¬ 
fre,  dont  les  deux  bandes. font  triangulaires  de  là  largeur 
de  la  bande  ,  garnies  d’un  double  aiguillon.  On  la  pofe 
fur  le  haut  du  coronal  en  travers  ,  de  maniéré  qu’en  paf- 
fant  lés  deux  chefs  de  la  bande  dans  Fanfe  qui  lui  répand , 
&  en  abaiffant  ies  aiguillons  ,  le  ferre-teté  fe  -trouve  fixé 
comme  par  une  double  bouclé.  A  la  face  inférieure' de 
ce. huit  de  chiffre  ,  ou  double  boucle ,  dans  le  milieu.,  il  y 
a  une  petite  éminence  en  forme  de  mammelon ,  laquelle 
eft  percée  dans  fon  milieu  d’un  trou  borgne  ,  pour  rcç.e- 
.  voirie  petit  ftilet  qui  furmonte  l’extrémité  antérieure, 
ou  bec  de  l’arbre  fufpenfoiré. 

La  vis  modératrice  eft  faite  de.  fer  ,  groffe  comme  une 
piume  d’oie  ,.  &  longue  d’environ  quatre  à  cinq  travers 
de  doigt.  La  partie  inférieure  eftquarrée.,  ou  applatie.en 
manière  de  trèfle  ,  fuiyant  quion  vent  la-mbnter  ,  pat  le 
moyen  de  la  main  feulement  ,,  ou  avec  une  clef.  On  la 
palfe  en  tournant  de  gauche  à  droite  dans  le  trou  de  la 
douille  en  écrou,  par  l’orifice  inférieur  ;  &  comme.lc  pied 
de  la  tige  appuie  fur  l’orifice  fuoérieur  ,  la  vis  en  avan¬ 
çant  leve  de  néceflité  l’arbre  fufpenfoire.  On  lui  donneJé 
nom  de  vis  modératrice ,  parce  que  c’eft  elle  qui  modère 
l’attraélion  de  la  tête  en  haut  ;  luivant  qu’qnl'a  fait  avan¬ 
cer  ,  la  tète  fe  leve  ;  fuivant. qu’elle  monte  mpii)s,  la  tête 
baille..  Voici  la  maniéré  d’appliquer  la  machine.  , 

Premièrement,  on  fixe  la  plaque  furTè.  corps  de  ba¬ 
leine,  accommodé  comme  il  vient  d’être  dit.  On  palfe 
enfuite  la  tige  dans  les  douilles  fupérieurcs ,  après'avoir 
garni  la  tête  d’un  bonnet  de  laine  ,  de  coton  ,  ou  de  ve¬ 
lours.  On  ferre  le  tour  de  la  tête ,  &  on  leve  la  plaquette 
pn  haut,  pour,  faire  pafTer  par-.deffous  le  bec  de  F  arbrefuf 
penfcire ,  &  mettre  le  Jiilet  dans  le  trou  borgne  de  cette 


R  E  I  43* 

plaquette  en  forme  de  double  boucle.  Cela  fait ,  la  tête 
fe  trouve fufpendue  au  bec  de  l’arbre.  Or,  pour  la  tenir 
dans  cet  état  ,  &  la  lever  davantage ,  on  engage  la  vis 
modératrice  dans  fon  écrou,  &  on  la  fait  avancer  jufqu’à 
ce  que  la  tête  loit  fuffifamment  tirée. 

On  peut  garantir  les  oreilles  du  tour  .de  tête ,  en  com. 
Tant  aux  endroits  de  cette  piece  de  la  machine  qui  por¬ 
tent  défias  ,  deux  petites  plaques  de  cuivre  ou  de.fér 
blanc  ,  concaves  ,  qui  s’ établirent  au  deflus  &  au  deflous 
des  oreilles. 

Les  avantages  de  cette  machine  font  clairs  &  fenfiblés. 
M.  Levacher  ,  qui  en  eft  l’inventeur  ,  l’a  déjà  emploïée 
vis-à-vis  de  plufieurs  jeunes  perfonnes  de  l’un  &  l’autre 
fexe ,  avec  le  fuccès  qu’il  en  attendoit.  Mais  quelque  fuf- 
fifante  qu’elle  foit  pour  le  préfent ,  il  la  corrige  tous  les 
jours  ,  &  la  rend  de  plus  en  plus  commode  &  fimple. 

REDUCTION.  Opération  par  laquelle  on  remet  dans 
leur  place  naturelle  les  parties  qui  en  font  forties.  Elle  a 
lieu  dans  les  luxations  &  dans  les  fractures ,  dans  les 
hernies,  les  chutes  de  l’anus  ,  de  la  matrice  ,  &  du 

%.EDUIRE.  Faire  l’opération  de  la  réduction.  Voyez 

JiéduHion- 

RÉDUIT.  Se  dit  des  os  luxés  ou  frâélürés ,  &  en  géné¬ 
ral  de  toute  partie  du  corps  déplacée, que  l’on  aremife  en 
fituation  naturelle. 

REGION.  L’on  défigne  en  Anatomie  fous  ce  nom  , 
certains  lieux  qui  ont  quelque  étendue ,  8c  qui  renferment 
plufieurs  parties  différentes.  Ainfi  l’on  dit  la  région  du 
cœur,  pour  exprimer  T efpace  où  le  cœur  fe  trouve  avec 
les  appartenances.  La  région  de  Peftomac ,  pour  marque* 
les  environs  de  l’eftomac,  &c.  Cette  expreflion  de  région 
vient  de  l’idée  où  les  Anciens  étoient ,  que  le  corps  hu¬ 
main  étoit  un  petit  monde  :  car ,  comme  le  grand  monde 
-fe  divife  en  parties  principales  ,  &  chacune  déliés  en  ré¬ 
gions  ou  pays ,  ils  ont  de  même  partagé  le  corps  en  cavi¬ 
tés  ,  &  ces  cavités  en  régions.  Voyez  Abdomen. 

REINS.  Vifcères  au  nombre  dé  deux,  qui  ont  une 
couleur  d’un  rouge  obfcur  ,  une  fubftancê  plus  folide  que 


m  r  ë  i 

celle  du  foie  &  de  la  rate ,  au  délions  defquels  ils  fe  trou¬ 
vent  de  côté  &  d’autre ,  Si  deftinés  à  la  fecrétion  de 
l’urine.  Vefale  dit  que  fouvent  il  n’a  trouvé  qu’un  rein 
en  diflequant ,  &  Charles-Etienne  rapporte  qu’il  en  à 
trouvé  deux  de  chaque  côté  ,  Si  que  chacun  avoit  la  veine 
émulgente. 

Les  reins  font  litués  dans  la  région  lombaire  fur  les 
deux  dernieres  faufles  côtes  ,  &  couchés  fur  les  mufcles 
pfoas,  derrière  le  péritoine.  Le  tilfu  cellulaire  qui  les  at¬ 
tache  aux  parties  eft  ici  fort  considérable.  On  le  trouve 
chargé  de  beaucoup  de  graille  dans  les  perfonnes  qui  ont 
de  l’embonpoint.  L’un  des  reins  eft  à  droite ,  fous  le  foie, 
&  l’autre  à  gauche  fous  la  rate  ,  à  trois  travers  de  doigt 
de  diftance  des  troncs  de  la  veine  cave ,  &  de  l’aorte  des¬ 
cendante  :  le  droit  eft  placé  communément  plus  bas  que 
le  gauche.  Riolan  dit  les  avoir  trouvés  fouvent  tous  deux 
dans  une  fituation  égale  ,  &  même  quelquefois  le  droit 
plus  élevé  que  le  gauche.  Leur  volume  eft  médiocre!  ils 
ont  de  longueur  ordinaire  quatre  à  cinq  travers  de  doigt , 
trois  de  largeur ,  &  à  peu  près  deux  d’épaifleur.  Leur  Sur¬ 
face  eft  lill'e  &  polie  ,  fur-tout  du  côté  des  tégumens  du 
bas-ventre ,  mais  concave  en  fon  milieu  du  côté  des  vaif. 
féaux.  Leur  couleur  eft  d’un  rouge  bleuâtre  ,  &  leur  fur- 
face  eft  moins  égale  dans  le  fétus  que  dansfc  adultes.  Ils 
paroilfent  alors  entrecoupés  par  différens  filions,  &  com- 
polés  de  plufieurs  pièces  :  leur  figure  dans  les  adultes  ap. 
proche  allez  de  celle  d’un  gros  aricot  :  lafurface  qui  re¬ 
garde  les  vaifleaux  eft  concave  ,  Si  celle  qui  regarde  les 
côtes  eft  convexe. . 

On  donne  le  nom  de  fcijfure  de  rein  i  la  concavité  de 
ce  vifcère  ;  elle  livre  paflage  aux  vaifleaux  qui  le  péné¬ 
trent.  On  remarque  d’autrefois  quelques  petites  fciflurcs 
légères ,  vers  le  bord  convexe  du  rein  ,  &  que  fon  extré¬ 
mité  fupérieute  eft  un  peu  plus  large  que  l’inférieure.  Les 
vieux  Anatomiftes  regardoient  le  tiflu  cellulaire  du  pé¬ 
ritoine  ,  dans  lequel  le  rein  eft  placé,  comme  la  première 
membrane  de  ce  vifcère  ,  &  ils  l’appelloient  la  tunique 
ndipeufe.  Mais  les  Modernes  rejettent  cette  prétendue 
tunique ,  Si  n’admettent  que  celle  qu’on  nommoit  autre- 


R  E  I  433 

îsla  fécondé- membrane,  ou  tunique  propre  durein.  Elle 
eft  très-délicate  ;  mais  quoiqu’elle  enveloppe  immédia¬ 
tement  le  rein  ,  on  peut  néanmoins  la  féparer  aifément  j 
faiis  endommager  fa  fubftance  ,  &  il  eft  aifé  auflî  de  la 
divifer  en  deux,  ce  qui  facilite  la  connoiflance  d’une  fubf¬ 
tance  cellulaire  qu’on  peut  gonfler,  laquelle  fe  trouvé 
dans  fés  intérfti'ces. 

Les  reins  tiennent  aux  lombes ,  au  moïeo  du  tillu  ceU 
lulaire.à  la  veine  cave  &  à  l’aorte  ,  parles  vaifleaux  fan- 
guins  émulgens,  à  la  veflie  par  les  uretères.  Le  rein  droit 
touche ,  &  lient  au  cæcum  &  au  colon  ;  le  gauche  tient 
de  même  à  une  autre  partie  du  colon  ,  &  quelquefois  à 
la  raté.  Ils  font  compofés  tous  lés  deux,  fur-tout  vers  leur 
partie  externe  ou  convexe,  d’une  infinité  de  petites  glan¬ 
des,  lélori  Malpighi,  qui  font  environ  l’épailfeur  d’un 
demi  travers  de  doigt ,  defquelles  partent  autant  de  pe¬ 
tits  tuïaux  urinaires ,  qui  font  proprement  les  vaifleaux 
excrétoires  des  reins  ;  mais  Ruifch  prétend  que  les  glané, 
des  des  reins  né  font  autre  chôfe  qu’un  tiffu  de  vaif- 
feaux. 

Les  petitësglandes qui compofenila fubftance  desreins,' 
font  attachées” à  autant  de  rameaux  d’artères,  Ces  artères 
leur  apportent  le  fang  chargé  de  la  matière  de  l’urine  , 
&  leur  fondion  èft  de  la  féparer  de  fa  mafle  ,  &  de  la  dé¬ 
charger  par  les  conduits  urinaires  dans  le  baflinet  du  rein. 
Ces  petits  conduits  urinaires  portent  donc  des  petites 
glandes ,  qui  font  à  la  partie  convexe  des  reins  ,  &  fe  ra- 
maflent  enfuite  en  une  efjvecè  de  faifeeau  ;  puis  ils  vont 
fe  terminer  à  des  mammelons  que  forment  leurs  extré¬ 
mités,  &  quife  trouvent  d’ordinaire  jufqu’à  dix  ou  douze 
dans  chaque  rein  :  il  y  en  a  même  quelquefois  davantage. 
Chaque  caroncule  femblable  èft  reçue  dans  un  petit  al¬ 
longement  du  baflinet  en  forme  de  goutière  ,  âppellécvz- 
lice  ,  dont  i’ufage  eft  de  recevoir  l’urine  qui  dégoûte  de 
tes  caroncules ,  &  qui  tombe  enfuite  dans  le  baflinet. 

Quand  on  coupe  le  réin  fuivant  fa  longueur  fur  le  côté 
externe ,  on  voit  deux  fubftances  manifeffiement  diffé¬ 
rentes.  Lés  Anatomiftes  donnent  lé  nom  dé  fubftancé 
corticale  à  la  première.  C’eft  elle  qui  opère  la  fécrétion 

D;  dé  Ch;  Tome  IL  ~  Zè 


434  REL 

de  l’urine  :  elle  eft  placée  à  l’ extérieur  du  rein  ,  &  le  cok* 
vre  comme  une  écorce.  Toutefois  cette  fubftance  ne  le 
borne  pas  par-tout  à  l’extérieur  ;  il- s’en  trouve  des  por¬ 
tions  qui  s’enfoncent  dans  la  fubftance  propre  du  rein, 
&  pénétrent  jufques  dans  la  fiflure.  Ces  portions  laiffent 
entre  elles  des  vuides  demi-fphériques ,  femblables  à  l’in¬ 
térieur.  d’un  dôme.  C’eft  dans  ces  cavités  qu’eft  logée  la 
fécondé  fubftance  du  rein  ,  qui  porte  le  nom  de  fubftance 
raïonnée.  Tes  fibres  de  cette  fubftance  font  toutes  difpo- 
fées  en  maniéré  de  raïons  :  ce  ne  font  rien  autre  chofc 
que  lestuïaUx  excréteurs  des  reins.  On  les  voit  partir  cha¬ 
cun  des  points  de  la  face  concave  des  voûtes  dont  nous 
venons  de  parler  ,  &  fe  rapprochant  les  uns  des  autres  , 
ils  vont  fe  terminer  à  un  centre  commun  ,  qui  fait  en 
s’élevant  une  petite  éminence  allez  femblablc  à  un  mam- 
melon  ,  qui  pour  cela  porte  le  nom  de  papille. 

L’ufage  des  reins  eft  de  féparer  de  la  malfe  du  fang  l’u¬ 
rine  ,  qui  eft  une  des  plus  importantes  fecrétions  de  l’ce- 
conomie  animale. 

Reins  fuccenturiaux.  On  donne  ce  nom  aux  capfules 
atrabilaires,  parce  qu’elles  font  fituées  au  haut  des  reins, 
qu’elles  couronnent  en  partie. 

RELEVEUR.  Nom  que  l’on  donne  en  général  aux 
mufcles  qui  ont  pour  ufage  de  porter  une_partie  ou  un 
membre  en  haut.  Ils  font  1°.  le  releveurde  la  paupière', 
qui  eli  un  mufcle  très-mince ,  fitué  dans  l’orbite ,  &  cou¬ 
ché  fur  le  mufcle  releveur  du  globe  de  l’œil,  ou  fuperbe. 
Son  attache  fixe  eft  au  fond  de  l’orbite  ,  proche  le  trou 
optique  ,  entre  le  mufcle  releveur  du  globe  ,  &  le  tro- 
chléateur.  Ses  fibres  montent  &  s’épanouifl'ent ,  &  vont 
fé  terminer  par  un  large  tendon  au  tarfe  de  la  paupière 
fupérieure. 

L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  découvrir  l’œil  en  relevant 
la  paupière  fupérieure  ,  &  l’écartant  de  l’inférieuce.  Le 
mufcle  orbiculaire  eft  fon  antagonifte  ,  &  tout  le  mon¬ 
de  fait  qu’elle  eft  la  célérité  de  leur  aétion  réciproque  , 
que  l’on  défigne  communément  par  le  nom  de  clin 
d’œil. 

Dans  les  incifions  que  l’on  fait  à  la  paupière  fupérieure) 


R  E  t  43$ 

fi  faut  bien  prendre  garde  de  fcouper  les  fibres  du  releveur 
gui  fe  croifent  avec  celles  de  l’orbiculaire. 

Releveur  de  l’anus.  (  mufçle')  Attaché  d’une  part  à  la 
partie  inférieure  latérale  &  interne  de  l’os  ifchion  ;  puis 
delcendant  de  côté  &  d’autre  pour  embraffer  l’extrémité 
du  rectum  ,  il  tire  l’anus  eh  haut ,  &  concourt  à  fermer 
cette  ouverture.  On  a  regardé  ce  mufcle  comme  double, 
mais  c’eft  mal  à  propos.  M.  Lieutaud  en  a  développé  la 
flruâure  ,  avec  beaucoup  d’avantage  ,  &  à  proprement 
parler  ,  ce  mufcle  eft  un  digaftrique  ,  qui  embraffe  toute 
la  partie  inférieure  de  l’inteftin  ,  &  a  pour  tendon 
mitoyen  une  petite  ligne  tendineufe  ,  qui  va  du  bout  du 
coccyx  à  l’anus  :  c’eft  à  cette  ligne  que  fe  rendent  la  plu¬ 
part  des  fibres  de  en  mufcle  ,  &  celles-là  ne  peuvent  fer- 
vir  à  relever  l’inteftin ,  mais  elles  contribuent  beaucoup  à 
déterminer  les  excrémens  à  fortir  ,  en  les  preffant  forte¬ 
ment  par  la  contraction,  tes  autres  fibres  qui  font  plus 
longues  &  plus  obliques ,  vont  fe  terminer  en  arriéré ,  & 
fur  les  côtés  de  la  circonférence  du  fondement ,  par  leur 
extrémité  fupérieure  :  ces  fibres  s’attachent  à  la  face  in¬ 
terne  des  ligamens  facro-fciatiques  ,  des  os  ilchium  ,  des 
os  pubis ,  au-deffus  de  l’infertion  des  mufdes  obturateurs 
internes.  C’eft  ce  mufcle  releveur  de  l’anus  ,  qui  fait  le 
fond  du  petit  baffin. 

La  foibleffe ,  ou  la  paralyfte  de  ce  mufcle,  ou  l’excef. 
five  abondance  d’humidités  qui  mouillent  fes  fibres  ,  oc- 
cafionnenr  la  chute  de  l’anus:  cet  accident  arrive  auffi  à 
ceux  qui  ont  une  pierre  dans  la  vellie  ,  à  caufe  des  fré- 
quens  efforts  qu’ils  font  pour  rendre  leur  urine.  Il  fort 
aufli  fort  fouvent  pendant  l’opération  de  la  lithotomie  , 
&  fe  retourne  comme  on  rétournerokle  doigt  d’un  gant, 
à  caufe  des  douleurs  que  fouffre  le  malade  dans  çetté  opé. 
ration. 

Releveur  de  l’œil.  Petit  ,  mufcle  qui  a  fon  attache  fixe 
au  fond  de  l’orbite  ,  dans-le  voifinage  du  trou  optique  , 
&  vient  fe  terminer  par  un  tendon  fort  large  &  délié  ,  à 
la  partie  fupérieure  de  l’œil  ,  proche  la  cornée  tranfpa- 
tente.  Son  ufage  eft  de  tirer  l’œil  en  haut  ;  &  comme  ce 
Reij 


436  REN 

mouvement  eft  natürçl  à  l’orgueil ,  on  a  donné  à  ce  muf- 
cle  le  nom  de  fuperbe. 

Releveur  de  V omoplate  ,  ou  muscle  de  patience.  Muf- 
cle  qui  releve  l’omoplate  :  il.  a  les  attaches  fupérieures 
aux  apophyfes  tranlverfes  des  quatre  yertèbres  fupérieu¬ 
res  du  cou  &  fe  termine  à  l’angle  de  l’omoplate  ,  ce  qui 
l’a  fait  auffi  nommer  angulaire.  Le  norh  de  mufcle  de  pa¬ 
tience  lui  a  été  donné,  parce  qu’il-fait  haufler  l’épaule, 
mouvement  familier  à  ceux  dont  la  .patience  eft  exer¬ 
cée. 

Releveurs  des  cotes ,  de  Sténon.  Ce  font  de  petits  muf- 
cles,  dont  le  nombre  eft  égal  à  celui  des  côtes,  &  qui  fer¬ 
vent  à  les  relever  dans  la  refpiration.  Gil  les  appelle  plus 
fouvent  furcojlaux.  Voyez  Surcoftaux. 

REMORA.  Voyez  Arrêt. 

REMPANT.  Bandage  rempant.  Voyez  Bandage. 

RENAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  reins  ap¬ 
pelles  en  latin  renes. 

RENAL.  (  plexus)  Eft  celui  qui  va  aux  reins.  Il  eft 
formé  par  les  filets  des  ganglions  femilunaires ,  qui  four- 
iiiflent  chacun  de  leur  partie  convexe  des  rameaux  nom¬ 
breux  ,  qui  s’unifient  avec  aux  filets  des  premiers  gan¬ 
glions  lombaires.  Il  embrafle  l’artère  émulgente ,  &  la 
fuit  dans  toutes  fes  diftributions  dans  le  rein.  Il  donne 
aulfi  des  filets  à  la  capfule  atrabilaire  ,  &  en  jette  un  ou 
deux  qui  accompagnent  les  vaifleaux  fpermatiques.  Le 
.  plexus  rénal  du  côté  droit  communique  par  quelques  fi¬ 
lets  avec  le  plexus  hépatique ,  &  celui  du  côté  gauche  , 
avec  le  plexus  fplénique  ,  &  l’un  &  l’autre  concourent  à 
la  formation  du  plexus  méfenterique  fupérieur ,  &  com¬ 
muniquent  parplufieurs  filets  avec  le  plexus  coronaire  fto- 
machique. 

RENALES,  (artères  &  veines) 'Voyez  Emulgentes. 

Renales  ( glandes  ).  L’on  donne  ce  nom  aux  capfules 
atrabilaires.  Voyez  Atrabilaire. 

Renales  (vertèbres').  Voyez  Vertèbres  lombaires. 

RENVERSE’.  Voyez  Bandage. 
RENVERSEMENT  DE  LA  MATRICE.  Cette  ma. 


REP  473 

îadie  efl  très-rare  ;  &  quand  elle  exifle,  on  la  connoît  en 
voyant  entre  les  cuiffes  une  efpece  de  fcrotum  fanguino- 
lant qui'  repréfente  le  dedans  de  la  matrice.  Dans  ce 
cas  ,  il  faut  agir  promptement. 

Quand  le  Chirurgien  efl  arrivé  allez  tôt  po.ur  remédier 
à  cet  accident ,  il  commencé  par  faire  uriner’la  femme,-, 
&  lui  donner  un  lavement,  s’il  y  a  long-féms  qu’elle  n’a 
été  à  la  felle.  Elle  doit  être  couchée  à  la  renverfe  ,  les 
fefles  plus  élevées  que  la  tête  ;  puis  il  fomente  avec  du 
vin  &  de  l’eau  tiède  ,  tout  ce  qui  efl  forti ,  &  le  repoüfle 
doucement  dans  le  lieu  qui  lui  efl  defliné.  Si  le  fond  fai- 
foit  trop  de  réfîflance,  on-  ÿ  ferôit  une  embrocation  d’huile 
d’amandes  douces  ;  ce  qui  en  aidera  la  réduction  en  ren¬ 
dant  les  fibres  de  cet  organe  plus  mollades  &  plus  exten- 
fibles  ;  après  quoi  on  tente  de  la  faire  rentrer  en  entier. 
Voyez  d’ailleurs  Chute  du  vagln.  •  .  .. 

REPOUSSOIR.  Infirmaient  qui  fert  à  faîre  fortir  des 
alvéoles  les  chicots  des  dents  que  l’on  n’a  pu  tirer  avec 
d’autres  inflrumens.  C’ëft  une  branche  d’acier  de  deux 
pouces  ou  environ  de  long  ,  ,  cimentée  dans  un  manche 
d’ébène  ou  d’ivoire ,  fait  èh--pôitè  pour  âppuïer  fur  la 
paume  de  la  main.  Il  fé  terminé  par  Ion  extrémité  anté¬ 
rieure  ,  ou  par  une  goutîère  oblique  ,  longue  de  huit 
lignes ,  &  qui  finit  par  deux  petites  dents  ,  ou  par  deux 
crochets  tournés  à  contre-fèns ,  qui  finiiFent  par  deux 
courtes  dents  garnies  de  légères  inégalités.  Cela  forme 
deux  efpeces  de  repouffoir  :  avec  le  premier ,  on  fait  fau¬ 
ter  lé  chicot  en  en  appliquant  les  deux  dents  deffix s  ,  le 
plus  bas  qu’il  efl  poffible  ,  &  avec  l’autre  on  peut  ou  le 
repoufFer  comme  avec  le  premier  ,  ou  l’attirer  à  foi ,  ce 
qui  efl  un  avantage  de  plus, 

Repouffoir  d.’ arrêtes.  Inllrument  qui  fert  à  faire  des¬ 
cendre  dans  l’eflômac ,  les  arrêtes  ,  os,  ou  autres  corps; 
qui  s’accrochent  dans  le  trajet  de  l’œfophage.  C’efl  une 
canule  longue  à  peu  près  de  fept  pouces  ,  compofée  d’un 
fil  d’argent  entortillé  en  fpirale,  &  par  conféquent  flexi¬ 
ble.  A  fo n  extrémité  efl  foudéc  une  autre  petite  canule 
percée  par  fes  côtés  :  à  cette  canule,  on  adapte  unepe-, 
îite  éponge  taillée  en  forme  de  poire  ,  &  l’on  l’y  afFujettït 


438  R  E  S 

par  le  moyen  d’ùn  lien.  A  la  partie  antérieure  .de  là  ea-a 
nuit' 'flexible ,  eft  foudée  une  autre  canule  piramidale  d'un 
pouce  Si  demi  de  long ,  &  fon  pavillon  a  trois  lignes  de 
diamètre.  On  ajufte  à  ce  pavillon  tin  manche  de  baleine, 
par  le  mo_yen  de  deux  petites  éminences,  qui  s’engagent 
dans  deux  ailles  qui  tiennent  aux  bords  du  pavillon.  Ce 
manche  a'  'environ  cinq  pouces  fe.demi  de  long  :  il  porte 
aufli  une  foie' de  baleine  ,  figurant  une  queue  de  rat  , 
qui  lui  eft  continue  ,  &  eft  proportionnée  au  diamètre 
de  la  canule'entiere.  Elle  la  parcourt  dans  toute,  fa  lon¬ 
gueur  ,  &  lui  fert  de  mandrin  ;  elle  n’empêche  point  la 
flexibilité  de  la  canule  ,  parce  qu’elle  même  eft  flexible. 
Avant  defe  lervir  dé  cet  inftrument ,  il  faut  avoir  foin 
d’imbibèr  l’éponge  de  quelque  liqueur  adouciflaute^  qui 
.  la  rendra  plus  foüple  ,  &  moins  capable  d’irriter  violem. 
ment  lés  parois  dé  lœfophage.  Cet  inftrument  ne  fert  pas 
feulement  à  faire  defcendre  dans  l’eftomac  les  arrêtes  Si 
petits  os  demeurés  dans  lepaflage  de  l’œfophage,  on  l’em¬ 
ploie  encore  p.bùr  y  faire  entrer- les  bouillons  Si  autres 
alimens  liquides; 

RESERVOIR  DE  PEQÜET.  Vanhorne l’appelle fac 
laiteux  ,  Si  d’autres  citerne  lombaire.  C’eft  un  petit  fac 
formé  d’une!'mémb; âne' très -mince.  11  eft  reflerré  par 
quelques  liens  qui  l’entourent  j  Si  félon  que  ces  liens 
font  plus  ou  moins  rcfierfes  Oit  relâchés^  il  a  aufli  plus  ou 
moins  de  capacité.  On  né‘ peut  p.a$.  déterminer  au  jufte 
la  grandeur  &  la  figure  dé  ce  refervoir.  Il  eft  intérieu¬ 
rement  vélîcuiaire.  La  membrane- qui  en  forme.l’eqceinte 
eft  fi  déliée,  qu’elle  paroît  lûifante  ,  Si  quand  il  eft  gon¬ 
flé  de  chyle  ,  il  paroît  blanc';'  mais  il  arrive  aufli  de  là 
que  ,  lorfqu’il  eft  vuidé  Si  affaifléfur  lui-même  ,  on  ne  le 
peut  appercevoir  que  très-diffidilenjent. 

On  le  trouvé  à  la  partie  droite  du  corps  des  vertèbres 
fupéneures  deS  lombes ,  fur  lefquélles  il  eftimmédjace- 
ment  couché.  L’appendice  mufculeufe  droite  du  diaphra¬ 
gme  y  eft  en  partie  appùiée  -,  Sc  en  partie  couchée.  A 

fauche  ,  le  tronc  de  l’aortè  monte  par-defius  ;  il  a  fur  le 
evant  l’artère  émuigentè  droite,  qui  part  de  l’aottc  ,  Si 
va  par-deflus  lui  à  la  fc iifure  du  rein  droit.  Sa  paitieiar 


R  E  S  439 

férieuref  e  trouve  fous  la  veine  émulgente  gauche  ,  entre 
le  tronc  de  la  veine  cave  inférieure  ,  &  celui  de  l’aorte 
defeendante ,  ainfi  que  Cowper  l’a  fort  bien-repré- 
fenté.  Tout  ce  qui  eft  dit  ici  du  refervoir  du  chyle,  peut 
aifémerit'fe  démontrer  dans  toutes  fortes  de  cadavres., 
pourvu  que  l’on  ait  pris  garde  en  enlevant  la  maiTe  des  in- 
teftins  qui  l’embarrafTe,  à  ne  rien  endommager  de  ce  qui 
eft  dans  l’état  naturel. 

Les  glandes  lombaires  entourent  le  refervoir  ,  &  les 
veines  laâées  fécondàires  s’inférent  dans  fa  cavité,  de 
même  que  préfque  toutes  les  veines  lymphatiques  des 
parties  inférieures.  Il  donne  nailfance  au  canal  thorachi- 
que.  Pecquçt,  Médecin  de  Dieppe  l’a  découvert ,  &  en 
a  donné  la  première  defeription  en  165  x. 

RESPIRATION,  c’eft  l’action  par  laquelle  nous  rece. 
vons  &  nous  rendons  l’air.  L’on  y  diftingue  deux  mouve- 
mèns,  l’infpiration  &  l’expiration.  U irifpiranon  eft  le 
tems  ou  nous  tirons  de  l’air;  V  expiration  eft  celui  où 
nous  le  rendons. 

Les  caufes  de  la  refpiration  font  de  deux  fortes  ,  les 
unes  excitantes  ,  &  les  autres  efficientes.  Nous  ne  parle¬ 
rons  ici  que  de  ces  dernîeres.  , 

Les  Auteurs  font  partagés  fur  cette  matière.  Les  An- 
eiens  expliquoient  la  première  refpiration  par  le  mou¬ 
vement  du  cœur  ;  mais  il  faudroit  pour  cela  que  I’-aclion 
du  thorax  fiât  conforme  à  celle  du  cœur ,  ce  qui  eft  con¬ 
traire  à '  l’ expérience.'  Ainfi  l’hypotèfc  des  Ancien^ft  in- 
foutenable.  Pithcarn  &  Bellini  prétendent  que  les  mufcles 
infpirateurs  n’ont  point  d’antagoniftes  ;  ils  doivenqdonc 
fe  rétrécir  ,  &  par  leur  contraâion ,  élever  les  côtes  au- 
delà  du  point  de  l’équilibre.  Il  fe  fera  donc  un  tiraille¬ 
ment  du  thorax  ,  qui  doit  à  fôn  tour  fe  rétablir ,  &  fe 
rabaiffer  au-deflous  du  point  de  l’équilibre  ,  par  confé- 
quent ,  caufêr  une  violente  contraâion  dans  les  mufcles 
infpirateurs.  Ceux-ci  forcés  tiraillerontà  leur  tour  le  tho¬ 
rax  ,  &  élevèront  une  fécondé  fois  les  côtés  aü-delà  du 
point  de  l’équilibre.  Voilà  donc  un  mouvement  alterna¬ 
tif  d’élévation  &  de  dépreffion  du  thorax  ,.  d’infplratioa 
&  d’expiration.  ~  E  e  iv 


’44o  R  E  T 

'  Les  loix  du  mécbanifme  renverfent  entièrement  cette 
hypotbèfe  ,&  jamais  les  Auteurs  ne. l’cuflent  avancée  , 
s’ils  euiïent  fait  attention  que  les  forces  oppofées  doivent 
enfin  faire  équilibre  :  voici  l’idée  du  Commenteurd’Heif- 
ter  ;  elle  paroît  la  plus  raifonnable. 

Dès  qu’un  enfant  eft  né  ,  l’air  entre  dans  la  bouche  & 
dans  le  nez.  Il  doit  donc  par  fon  acrimonie  ,  irriter  les 
fibrilles  délicates  des  petits  nerfs  qui  font  répandus  dans 
ces  parties.  Il  fe  doit  faire  une  fternutation.  Le  thorax 
&  le  diaphragme  doivent  entier  en  contraction.  Le  fàng 
pluspreflé  doit  agir  avec  force  fur  les  muiciés  intercol- 
taux  ,  &  les  obliger  de  fe  contracter  :  le  thorax  doit  donc 
fe  dilater.  Or ,  pendant  cette  dilatation  ,  il  y  aura  moins 
de  réfiftance  dans  l’intérieur  de  la  poitrine,  &  pour  lors 
fair  extérieur  entrera  avec  violence  dans  la  trachée 
artère.  Il  doit  donc  fe  faire  un  gonflement  dans  les  pou¬ 
mons ,  &  le  fang  ne  coulera  plus  aufli  facilement  dans 
les  veines,  dans  les  mufcles  intercoftaux.  II  en  coulera 
moins  aufli  dans  le  cerveau  :  les  nerfs  ne  feront  donc  plus 
fi  tendus  :  ainfi  les  mufcles  fe  relâcheront,  &  les  côtes 
en  •s’-affaiflant  retomberont  fur  elles  -  mêmes  :  voilà 
l’expiration. .  Les  côtes  étant  ainfi  rabâiflees  ,  le  fàng  doit 
s’exprimer  dans  les  poumons';  lés  mufcles  intercoftaux 
entreront'  une  fécondé,  fois  en  contraction,  ainfi  le  thorax 
fe  dilatera  :  voilà  donc  une  fécondé  infpiration.  Il  en 
eft  de  mêm;e  dps  'infpiratibps  &  des  expirations  fui- 
.vantès. 

RË’T-ADMIRABLE.  Plexus  devaifleaux  &  dé  fibres 
membraneufés  ,  qui  représentent  un  raifeau  fort  beau  , 
lequel  eft  fitué  fous  la  dure-mer e  aux  deux  cotes  de  la 
glande  pituitaire.'  Il  eft  plus  grand  dans  le  veau  que  dans 
l’homme  ,  &  l’on  ignore  fùn  ufage.  Plufieurs  Auteurs 
nient  fon  exiftence  ch  ez  l’homme  ,  &  Ruifch  qui  l’avoit 
indiqué  verbalement  &  en  figure ,  lia  enfuite  rejette  com¬ 
me  fabuleux.  Mais  Varole  ,  M  orgagny  &  Heifter  le  re- 
çonnoiflent  unanimement. 

RETICULAIRE.  Nom  qui  fe  donne  à  toutes  les  partie* 
du  corps  humain  ,  qui  ont  quelque  rellemblance  avec  un 
refeau.  Telle  eft  dans  les  os  cette  fubftance  filamenteufe, 


R  Ë  U  44* 

qui  tient  aUx  parois  internes  des  os.  Voyez  Os.  Telle  eft 
aufli  plus  fpécialement  la  membrane  de  Malpighi  que 
mous  allons  décrire. 

Membrane  réticulaire.  C’eft ,  félon  M.  Malpighi  qui 
l’a  découverte ,  un  refeau  vafculaire  ,  fitué  entre  l’épi¬ 
derme  &  la  peau,  lequel  eft  très-feufible  dans  la  langue, 
mais  qui  fe  fait  appercevoir  difficilement  dans  les  autres 
parties  du  corps.  Il  y  a  eu  beaucoup  de  controverfes  par¬ 
mi  les  Anatomiftes ,  au  fujet  de  ce  tiffu.  Les  uns  préten¬ 
dent  que  cette,  partie  exille  réellement ,  qu’elle  foutient 
les  houpes  nerveufes  de  la  peau  dans  la  couleur  blanche 
ou  noire  ,  &  eft  très-diftinguée  de  la  peau  &  de  l’épi¬ 
derme.  Les  autres  au  contraire  nient  fon  exiftence,  di- 
fent  que  cette  prétendue  membrane  n’ eft  qu’un  appen¬ 
dice  de  l’épiderme  ,  ou  plutôt  la  furface  interne  de  l’épi¬ 
derme  lui-même  ,  fur  laquelle-  on.  voit  une  prodigieufe 
quantité  de  petites  lignes  laillantes,  qui  font  un  fort  beau 
refeau  dans  îes:  mailles  duquel  les  papilles  nerveufes  fout 
comme  enchafiees.  On  lui  donne  aufli  le  nom  de  tiflu 
réticulaire  de  Malpighi. 

RETINE.  C’eft  le  nom  que  l’on  donneà  la  membrane 
la  plus  interne  de  l’œil.  Elle  tapifle  le  fond  de  l’œil  ,  & 
eft  étendue  fur  la  choroïde,  fur  laquelle  elle  s’avance  juf- 
qu’auligament  ciliaire,  autour  duquel  elle  eft  fortement 
collée.  Son  épaifleur  eft  confidérable  au  fond  de  l’œil  ', 
&  diminue  à  mefure  qu'elle  approche  du  ligament  ci¬ 
liaire.  On  peut  la  confidérer  coxnme  une  efpece  de  pulpe 
mollaflc  ,  étendue  fur.  une  toile  réticulaire  extrêmement 
fine..  Elle  eft  parfemée  d’un  très-grand  nombre  de  vaif- 
feaux.  Prefque  tous  les  Anatomiftes  la  regardent  comme 
une  expanfion  de  la  fubftance  médullaire  du  nerf  opti¬ 
que.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  lui  refufent  cette  origine  , 
fondés  fur  ce  qu’on  voit  manifeftement  cette  fubftance 
médullaire  £e  terminer  à  fon  entrée  dans  le  globe ,  par  un 
petit  bouton  blanchâtre. 

REUNI.  Se  dit  des  bords  d’unefblution  de  continuité, 
quife  font  unis  par  le  moyen  des  remèdes  &  des  bandages, 
comme  ils  l’étôient  avant  leur  défunion. 

REUNION.  Opération  par  laquelle,  en  rapprochant 


44i  P  H  Y 

des  parties  divifées  contre  nature ,  on  procuré  une  nos*: 
yelle  union  ,  &  le  rétabliflement  de  la  fonction  léfée  par 
la  défunion.  Voyez  Synthèfe. 

REUNIR.  Procurer  par  des  remedeS  ou  des  banda¬ 
ges  ,  la  réunion  de  quelque  partie  divifée  contre  na« 

RHAGADES.  Fentes  &  crevaffes  ulcérées,  qui  fe 
font  aux  levres,  aux  mains,  au  fondement ,  au  prépuce, 
aux  parties  naturelles  des  femmes  ,  aux  mammelous, 
accompagnées  fouvent  d’une  rugolïté  &  d’une  contraction 
de  la  peau ,  qui  les  rend  fort  douloureufes  &  fort  incom¬ 
modes.  On  les  guérit  endétruifant  les  callofîtés,  par  le 
biftouri  &  les  caufliques,  après  quoi  l’on  applique  défias 
les  vulnéraires  comme  dans  les  Amples  plaies.. 

RHEXIS.  Rupture  de  veine  ,  d’abfcès ,  de  tubercule. 
En  terme  d’Oculifte  ,  c’eft  auffi  la  rupture  de  la  cor- 

RHOGME’.  Fracture  fuperficielle  ,  droite  ,  étroite  , 
longue  ,  &  une  efpece  de  fracture  du  crâne ,  qui  confîlle 
dans  une  fente  fuperficielle,  ou  même  profonde ,  pour¬ 
vu  que  les  pièces  d’os  né  foient  point  déplacées.  Voyez 

ïradure. 

RHOMBOÏDE.  Mufcle  de  l’omoplate ,  qui  a  ordi¬ 
nairement  deux  portions  diftinguées.  Son  nom  lui  vient 
de  fa  figure  qui  repréfente  unlofange.  La  portionfupéri- 
eure  eft  attaché  eau  ligament  cervical  poftérieur,  &  aux 
apophyfes  épineufes  des  deux  ou  trois  dernieres  vertèbres 
cervicales  i  l’inférieure  qui  eft  beaucoup  plus  large,  s’atta. 
che  par  un  plan  tendineux,  aux  apophyfes  épineufes  des 
quatre  vertèbres  lüpérieures  du  dos:  ces  deux  portions 
vont  fe  terminer  àlabafc  de  l’omoplate,  &  tirent  cet  os 
vers  l’épine  du  dos. 

Ce  mufcle  eft  recouvert  par  le  trapèze ,  &  il  recouvre 
lui-même  le  dentelé  poftérieur  &:fupérieur. 

PHYAS.  Diminution  confidérable  ,  ou  même  con- 
fomption  totale  de  là  caroncule  lacrymale  ,  fituée  dans 
l’angle  interne  de  l’œil  ,  d’où  réfulte  un  larmoiement 
continuel  par  le  défaut  de  cette  caroncule  ,  qui  ne  peut 
.plus  diriger  les  larmes  dans  les  points  lacrymaux.  Cette 


maladie  e(l  oppofée  à  l’encanthis  ;  elle  eft  Touvent -l’effet 
des  corrofïfs  appliqués  imprudemment  dans  l’œil,ou  d’une 
férofîté  âcre ,  qui  fe  jette  fur  cette  partie  :  elle  fuit  ordi¬ 
nairement  ,  ou  elle  accompagne  la  fiftule  lacrymale. 

RIANTES  ou  RIEUSES.  Les  anciens  Anatomiftes 
appelloient  ainlï  les  dents  incifives  ,  parce  que  ce  font 
celles  qui  fe  découvrent  lorfqu’on  rit.  Voyez  Dents. 

RIDES.  Eminences  longuettes  en  forme  de  plis  &  re¬ 
plis  ,  qui  fe  trouvent  dans  plufieurs  cavités  du  corps.  Dans 
î’eftomac  ,  par  exemple,  au  palais  ,  dans  le  vagin  ,  dans 
les  inteftins  ,  &c.  Voyez  Palais,  f^/igin  ,  F'ieillejfe. 

RIOLANISTE.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  fié- 
chiifeur  de  la  cuLTe  ,  parce  que  Riolan  ,  célébré  Anato- 
mille  de  Paris  eftle  premier  qui  en  a  donné  une  bonne 
defeription.  Il  eft  plus  connu  fous  le  nom  de  peéfiné.'  Il 
s’attache  par  fon  extrémité  lirpérieure  à  la  partie  fupé- 
rieure  de  l’os  pubis,  &  par  l’in  féïièure ,  au-delfous  du 
petit  trochanter. 

RIS.  Modification  dés  mufcles  du  vifage  ,  qui  annonce 
la  joie  &  le  plaifir  de  l’ame.  L’Anatomie  découvre  des 
nerfs  qui  viennent  du  cerveau  fe  répandre  dans  le  vifage, 
&  dont  quelques-uns  vont  s’inférer  dans  le  nerf  du  dia¬ 
phragme.  Apparemment  lés  éfprits  animaux  déterminés 
par  un  fentiment  de  joie  liabit  &  vif,  à  couler  rapide¬ 
ment  par  ces  nerfs  dans  lé  diaphragme  ,  en  gonflent  les 
vàiffeaux  tout-à-coup.  Lé  diaphragme  s’élève  ,  fe  baifle 
alternativement.  Cette  alternative  de  fecoulfes  frappe  al. 
rernativeroent  &  preffement  le  poumon.  L’air  forcé  par 
ces  fecoulfes  réitérées  de  fortir  du  poumon ,  &  de  s’échap¬ 
per.  par  là  glotte  à  différerites  reprifes  ,  produit  ces  fons, 
ces  éclats  entrecoupés ,  qui  font  le  ris.  . 

Lé  fahg  que  le  poumon  comprime  ,  pouffe  vite  par  le 
côté  gauche  du  cceur  jufqu’au  vifage  5  les  efprits  animaux 
qui  rempliffent  mille  petits  nerfs ,  mille  petits  tuiaux  d* 
vifagé  ,  &  preiTent_les  conduits  du.fang  ;  de  là  les  efforts 
que  l’on  fait  en' riant;  tout  cela  dilate  ,  épanouit  lé  vi¬ 
fage  ,  force  le  fang  de  fe  filtrer  prefque  fur  la  furface  ,  & 
c’eft  un  nouveau  coloris.  La  contention  fait  couler  des  ef¬ 
prits  animaux  dans  les  yeux  ;  la  cornée  s’étend ,  &  reflé» 


*f44  R  O  N 

chit  la  lumière  plus  vivement ,  &  les  yeux  en  font  plus 
brillants.  Dans  les  efforts  ,  les  vaifleaux  qui  portent  les 
larmes,  reçoivent-ils  trop  de  liqueur?  ou  bien  Ce  trouvent- 
îls  trop  refferrés  ?  La  liqueur  s’échappe  ;  ce  font  des  lar. 
mes ,  &  l’on  pleure  à  force  de  rire. 

RISORIUS.  Nom  que  l’on  donne  au  mufde  canin, 
parce  qu’il  tire  les  lèvres  de  côté  3c  en  haut,  &  qu’il  exerce 
îon  action  quand  on  rit. 

RIZAGRAN.  Inftrument  de  dentifte  ,  dont  le  nom 
fîgnifi e.  tire-racine;  c’eft  une  efpece  de  tenaille ,  dont  les 
bouts  font  prefque  pointus  pour  entrer  dans  l’alvéole , 
&  pincer  les  relies  d’une  racine  qui  y  eft  demeurée.  Il  eft 
fort  néceflaire  aux  Arracheurs  de  dents.  Le  pouffoir  eft 
toutefois  Couvent  plus  néceflaire  ,  &  fert  mieux  dans  plus 
d’occafions. 

ROCHER ,  LA  ROCHE,  Os  pétreux  ou  pierreux. 
Nom  que  l’on  donne  à  une  partie  de  l’os  temporal,  à 
càufé  de  fa  grande  dureté.  C’eft  dans  l’intérieur  de  cet  os 
que  l’oreille  interne  eft  placée.  Sa  furface  préfente  beau¬ 
coup  d’autres  chofes  à  remarquer.  V oyez  Temporal. 

ROGNONS.  On  donne  vulgairement  ce  nom  aux 
reins.  Il  y  en  aqui  les  confondent  avec  les  tefticules,  mais 
c’eft  mal  à  propos.  Voyez  Reins- 

ROND.  ( le  grand)  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  du 
bras  ,  quoiqu’il  ait  plus  de  largeur  que  d’épailfeur,  parce 
qu’il  approche  de  la  figure  ronde.  Ce  mufcle  a  une  de 
fes  attaches  à  toute  la  face  externe  de  l’angle  inférieur  de 
l’omoplate  s  l’autre  extrémité  eft  attachée  à  la  partie  fu- 
périeure  &  interne.de  l’os  du  bras,  au  bas  de  la  ligne  of- 
feufe  de'la  petite  tubérofité,  un  peu  plus  bas  que  le  grand 
dorfal.  Les  tendons  de  ces  deux  mufcles  ne  font  pas  con¬ 
fondus  ,  comme  ils  le  paroiffent  d’abord  au  premier  coup 
d’œil;  ils  le  croifent  un  peu  l’un:  fur  l’autre  par  leurs 
bords.  La  portion  antérieure  du  grand  rond  eft  cachée  par. 
le  deltoïde. 

L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  tourner  le  bras ,  &  de  le 
tirer  en  arriéré.  On  voit  par  là  qu’on  peut  le  confidérer 
.comme  auxiliaire  du  grand  pectoral. 

Rond,  (/c  petit )  Mufcle  fojft;  charnu,  qui. s’attache  pat 


ROT  44$ 

$me  de  fes  extrémités  ,  à  toute  la  côte  inférieure  dé  l’o¬ 
moplate  ,  &  va  fe  terminer  par  fon  autre  extrémité  à  la 
partie  inférieure  de  la  groffe  tubérofité  de  l'humerus,  au- 
delfous  de  l’attache  du  fous-épineux.  Le  petit  rond  eft  re¬ 
couvert  par  le  deltoïde  ,  &  pâlie  lui-même  fur  l’origine 
de  la  longue  tête  du  triceps  brachial.  Le  tendon  de  ce 
mufcle  en  paflant  fur  le  ligament  eapfulaire  du  bras ,  y 
conrraâe  une  adhérence  qui  augmente  la  force  de  ce  li¬ 
gament  ,  &  l’empêche  d’être  pincé  dans  les  mouvemens 
du  bras.  Ce  tendon  eft  collé  avec  celui  du  fous-épineux , 
ce  qui  a  fait  que  les  anciens  Anatomilles  ont  confondu 
ces  deux  mufcles  enfemble. 

Ce  mufcle  peut  aider  à  tirer  le  bras  en  arriéré  ,  &  lui 
faire  faire  la  rotation. 

ROTATEURS.  (  mufcles  )  On  donne  ce  nom  aux 
mufcles  obturateurs,  parce  qu’ils  font  tourner  la  cuilfe. 
Voyez  Obturateurs. 

ROTATION,  (mouvement  de)  Il  a  lieu,  fuivant  M. 
Lieutaud,  lorfqu’un  os  percé  reçoit  dans  fon  trou  une  apo- 
phyfe  ,  fur  laquelle  il  tourne  comme  une  roue  fur  fon 
ellieu.  Telle  eft  la  première  vertèbre  du  col,  qui  tourne 
fur  l’apophyfe  odontoïde  de  la  fécondé.  Onl’a  appelléaulfi 
irochoïde. 

ROTULE.  Nom  d’un  os  placé  fur  le  devant  de  l’arti¬ 
culation  de  la  cuilfe  avec  la  jambe ,  &  qui  forme  le  ge¬ 
nou.  Les  anciens  Anatomilles  lui  ont-  donné  ce  nom  , 
parce  qu’ils  l’ont  conlidéré  comme  un  os  rond.  Us  lui  don- 
noient  encore  le  nom  de  meule ,  de  palette  du  genou ,  de 
bouclier ,  d’os  feutiforme  :  la  figure  de  cet  os  approche  de 
celle  d’un  cœur  applati ,  dont  la  bafe  eft  en  haut ,  &  la 
pointe  en  bas.  On  y  remarque  deux  faces,  une  externe  ou 
antérieure  ,  une  interne  ou  poftérieure. 

On  voit  à  la  bafe  de  cet  os  une  empreinte  mufculaire 
fort  large.  Sa  pointe  eft  moulfe  ,  &  fert  d’attache  à  un 
fort  ligament.  Sés  bords  font  moins  épais  que  le  mi¬ 
lieu. 

La  face  antérieure  ou  externe  eft  un  peu  convexe,  lé¬ 
gèrement  inégale  &  fillonnée.  La  face  poftérieure  ou  in¬ 
terne  regardefamculatiou.;  clkreft  recouverte  d’un  car- 


4  4&  R  U  G 

tilage  ,  &  divifée  en  deux  par  une  élévation  fort  confidés 
rahle ,  qui  s’étend  depuis  la  baie  jufqu’à  la  pointe,  & 
s’a^ufte  avec  la  poulie  que  l’on  remarque  à  la  partie  an¬ 
térieure  &  inférieure  du  fémur. 

Cet  os  eft  long-tems  cartilagineux  dans  le  jeune  âge  ; 
dans  les  adultes,  ileftfpohgieux  ,  &  recouvert  d’une-lame 
très-mince,  de  matière  compaéte, 

M.  Winfloipv  la  confidére  comme  une  pièce  qui  ap¬ 
partient  au  tibia  ,  &  qui  doit  être  regardée  comme  un 
olecrâne  mobile.  Elle  eft  attachée  par  un  fort  ligament, 
qui  va  de  fa  pointe  à  la  tubérofité  du  tibia.  Il  y  a  encore 
deux  bandes  ligamenteufes  ,  qui  vont  des  bords  de  la  ro¬ 
tule  à  la  partie  fupérieurè  du  tibia.  D’ailleurs  le  ligament 
çapfulaire  de  cette  articulation  s’attache  tout  autour  delà 
rotule ,  en  forte  que  cet  os  fait  comme  une  partie  de  la 
eapfule  qui  environne  l’articulation. 

La  rotule  peut  être  luxée  fur  les  côtés,  &  allez  fujette 
aux  fractures  en  travers. 

ROUSSEURS.  Taches  brunes,  plus  ou  moins  nombreu. 
fes,  qui  paroiffent  fur  la  peau  en  général  &  particulière¬ 
ment  fur  le  vifages.  Voyez  Lentille. 

RUCHE.  Nom  que  l’on  a  donnéi  la  conque  de  l’o¬ 
reille  externe.  V oyez  Conque. 

RU  GENE.  Infirument  qui  fert  à  racler  les  os.  Il  y  en 
a  qui  l’emploient  pour  nétoïer les  dents  ,  leur  ôter  le  tuf 
,&  le  tartre  ,  dont  elles  fe  couvrent.  Avec  d’antres ,  on 
ratifie  &  découvre  les  os  altérés.  Les  rugines  à  dents  ont 
tout  au  plus  quatre  pouces  &  demi  de  long ,  y  com¬ 
pris  un  manche  d’ébène  ou  d’ivoire  qu’elles  ont ,  lequel 
eft  taillé  à  pans.  Leur  tige  eft  d’un  acier  poli ,  de  figure 
pyramidale  :  elle  a  environ  deux  pouces  deux  lignes  de 
long  ,  eft  terminée  par  une  petite  lame  horifontalement 
litüée  fur  fon  extrémité  ,  plane  en  deffous,  compofée  en 
dellus  de  plufieurs  bifeaux  ,  qui  forment  un  tranchant 
tout  autour  de  cette  lame  ,  qu’on  doit  regarder  comme 
la  rugine  proprement  dite.  L’inftrument  en  queftion  a 
différentes  figures.  II  y  en  a  de  triangulaires .  de  pointus 
d’ün  côté ,  arrondis  &  tranchants  de  ï’autre;  il  y  en  a  d’o- 
livairej ,  &  fans  faillie  du  côté  oppofé  à  la  pointe.  Ces  dif- 


SAC  447 

fcrentes  rugines  fervent  à  nétoïer  &  ratifier  les  dents  de 
la  mâchoire  fupérieure.  On  fe  fert  des  premières  pour  les 
dents  de  devant ,  des  fécondés  pour  celles  des  côtés  ,  8c 
des  troifiemés  pour  celles  de  derrière. 

Les  rugines  qui  s’emploient  pour  découvrir  les  os  ,  les 
ratifier  ,  &  en  ôter  la  carie  ,  font  longues  au  moins  de 
cinq  pouces  &  demi ,  leur  lame  tranchante  tout  autour, 
&  taillée  auflï  en  bifçaux  ,  eft  plus  grande  que  celle  des 
précédentes  :  elle  a  un  pouce  quatre  lignes  de  longueur, 
fur  fept  lignes  ,  ou  environ  de  largeur.  Il  y  en  a  de  quar. 
rées ,  de  pointues  par  un  bout ,  &  arrondies  par  l’autre  , 
de  triangulaires  ,  ou  d’autre  figure  convenable  aux  os  , 
fur  lefquels  on  les  emploie-  Voyez  Trépan  ,  amputation  , 
Carie  &  Exoftofe. 

RUGINE’.  Se  dit  des  os  qui  ont  été  entamés  par  le 
moyen  de  la  rugine. 

RUGINER.  Racler  un  os  avec  une  rugine  ,  pour  en 
découvrir  les  maladies  ,  &  y  porter  des  remèdes. 

RUPTOIRÉ.  On  a  donné  ce  nom  au  cautère  poten¬ 
tiel. 


S. 

S.  DU  COLON.  On  donne  ce  nom  à  la  derniere  cour¬ 
bure  que  fait  l’inteftin  colon  en  fe  portant  en  forme 
d’S  romaine  de  l’os  des  îles ,  où  fe  termine  la  grande, 
courbure  ,  à  la  partie  fupérieure  de  l’os  facrum  ,  où  il 
donne  naiflance  au  reétum. 

SAC.  Enveloppe  qui  contient  la  matière  d’une  tumeur 
enkiftée.  C’eft  la  même  chofe  que  kifte.  Le  fac  eft  fou- 
vent  un  follécule  glanduleux ,  qui  prête  &  s’élargit  :  à 
mefnre  qu’il  retient  plus  de  matière.  Voyez  Kifte  & 
Loupe. 

SACHET.  Médicament  topique  ,  compolé  d’herbes, 
de  feuilles,  de  racines ,  de  goiftmes,  de  drogues  de  pilées , 
qu’on  renferme  dans  un  petit  fac  de  toile  ,  de  cuir  ou  de 


'448  S  A-  Q 

foie,  &  que  l’on  applique  fuivant  les  indications  *  fur 
differentes  parties. 

SACRE’.  On  donne  quelquefois  ce  nom  à  un  mufcle 
des  lombes ,  qui  porte  aufli  ceux  de  demi-épineux ,  &  de 
tranfverfaire  épineux.  Voyez  Tranfverfàire  épineux 
des  Lombes. 

SACRE’ES.  (artères  &  veines)  De  la  partie  pofté- 
rieure  de  l’extrémité  de  l’aorte  defcendante,  de  fa  bifur¬ 
cation  même  ,  pn  voit  naître  ordinairement  une,  deux, 
trois ,  quatre  artères  ,  qui  tendent  vers  l’os  facrum.  Ce 
font  ces  artères ,  qui  portent  le  nom  de  facrées.  Souvent 
elles  fortent  de  l’aorte  plus  haut,  des  lombaires,  &  quel¬ 
quefois  plus  bas  ,  des  iliaques:  Elles  fe  ramifient  au  relié 
fur  l’os  facrum  ,  &  aux  parties  voifines ,  au  reétum ,  & 
aux  autres  parties  environnantes.  Mais  elles  fe  diftri- 
buent  principalement  aux  nerfs  qui  font  dans  le  canal  de 
l’os  façrum. 

Il  n’y  a  pas  toujours  deux  veines  facrées.  Souvent  mê¬ 
me  il  n’y  en  à  qu’une  qui  naît  des  extrémités,  des  artères 
de  même  nom  ,  fe  conforme  aux  plis  des  artères,  monté 
de  la  maniéré  que  celles-ci  descendent  ,  &  va  fe  jetter 
dans  une  veine  iliaque  ,  ou  plus  fouvent  dans  lé  milieu 
de  l’angle  de  la  bifurcation  de  la  veine  cave  ,  ou  pour 
parler  plus  jufte  dans  le  confluant  de  deux  iliaques. 

Sacrées,  {glandes  )  Elles  fe  trouvent  dans  le  bas-ven¬ 
tre  fur  l’os  facrum;  Leur  volume  varie  comme  leur  nom¬ 
bre.  On  les  regarde  comme  Emphatiques,  &  de  lanature 
des  lombaires,  &  des  hépatiques. 

Sacrés.  (  ganglions  )  Les  Anatomiftes  donnent  ce  nom 
aux  ganglions  hordéiformes  ,  que  l’intercoftal  jette  fur 
l’os  facrum.  Voyez  Hordéiformes  Ce  Intercojlal. 

Sacrés,  {nerfs)  Voyez  Paires  de  nerfs. 
SACRO-COCCIGIEN ,  ou  COCCIGIEN  POSTE¬ 
RIEUR.  C’eft  un  petit  mufcle  qui  s’attache  à  l’épine  de 
l’os  ifchium  ,  au  facrum  ,  &  au  coccix. 

.  SACRO-LOMBAIRE.  Mufcle  couché  fur  toutes  les 
vertèbres,  fur  lefquelles  il  s’étend  depuis  la  tété  ,  jufqua- 
l’os  facrum.  Il  eft  mince  ,  &  plus  large  inférieurement , 
qu’a 


SAC  44^ 

fa  partie  fupérieure.  Il  fe  trouve  étroitement  accompagné 
du  long  dorfal ,  dont  il  n’eft  féparé  que  par  une  membra¬ 
ne  cellulaire  fort  étroite.  M.  Winllow  voudroit  qu'on 
Fappellat  lombo-coflal ,  ou  dorfal  moien. 

Ce  mufcle  s’attache  inférieurement  à  la  partie  fupé¬ 
rieure  &  externe  de  l’os  facrum  ,  &  de  la  partie  posté¬ 
rieure  de  l’os  des  îles  ,  par  une  aponévrole  tendineufe  , 
large  &  mince  ,  qui  recouvre  auflî  le  long  dorfal ,  &  y 
eft  fort  adhérente.  La  partie  poftérieure  de  ce  mufcle  , 
en  montant  obliquement  produit  plufieurs  gros  paquets 
mufculaires ,  qui  vont  s’attacher  auxapophyfes  tranfverfes 
des  vertèbres  lombaires.  Ce  mufcle  monte  enfuite  le  long 
de  tous  les  côtes  ,  &  va  fe  terminer  ordinairement  aux 
apophyfes  tranfverfes  des  deux  ou  trois  dernieres  vertè¬ 
bres  du  col ,  quelquefois  plus  haut ,  &  d’autrefois  il  ne 
pâlie'  pas  la  première  vertebre  du  dos.  Le  côté  de  ce  muf- 
çle  qui  regarde  les  côtes,  eft  divifé  en  plufieurs  petits 
mufcles  ,  qui  vont  s’attacher  aux  côtes.  On  y  remarque 
deux  plans  ,  dont  les  fibres  fe  croifent,  &  ont  une  direc¬ 
tion  contraire.  Les  petits  mufcles  qui  partent  du  plan  ex¬ 
térieur  ,  Fourniffent  dans  leur  chemin  des  tendons  ,  qui  fe 
terminent  obliquement  de  bas  en  haut  aux  angles  des  cô¬ 
tes.  La  direâion,  au  contraire,  de  ceux  du  plan  intérieur 
eft  de  haut  en  bas  ;  ils  fe  croifent  avec  ceux  du  plan  ex¬ 
térieur  ,  &  fe  terminent  obliquement  par  autant  de  ten¬ 
dons  aux  angles  des  huit  ou  neuf  côtes  inférieures.  Il  y  a 
des  Anatomiftes  qui  en  font  un  mufcle  particulier,  au¬ 
quel  ils  ont  donné  différens  noms.  Les  uns  le  nomment 
accejfoire  du  facro-lombaire  de  Stenon  :  d’autres  .  cervi¬ 
cal  defcendant  de  Diemerbroeck  ,  quelques  -  uns  petit 
iranfverfaire  du  col ,  ou  le  collatéral ,  &  enfin  M.  Winfi. 
low  l’appelle  tranfverfaire  grêle  du  col. 

L’ufage  du  facro-lombaire  eft  de  redrefTet  l’épine  ,  8c 
de  la  tenir  étendue.  Quelques  Anatomiftes  ont  prétendu 
qu’il  fervoit  à  la  refpiration,  que  fa  portion  qui  fe  porte 
obliquement  de  bas  en  haut,  abaifle  les  côtes  dans  l’expi¬ 
ration.  ,  &  que  la  portion  fupérieure  les  releve  dans  le 
tems  de  l’înfpiration.  Ce  fentiment  paroît  peu  fondé. 
SACRO-SCIATIQUE.  (  ligament  )  Il  tient  d’une 

D.  de  Ch.  Tome  II.  Ff 


45Q  _  SAC 

pau  à  la  face  interne  de  là  portion  pôftérieure  du  liga¬ 
ment  ilio-iciàtique  ,  intérieurement  au  bord  dé  la  partie 
inferieure  de  la  quatrième  fauiî'e  apophyfe  traniverfe  de 
l’os  lacrum  ,  à  celui  ce  la  cinquième  ,  &  tout  de  luite  juf- 
qu’à  la  partie  fupérieure  ,,du  coccix.  De-là  il  monte  un 
peu  obliquement  en  fe  crôifant  avec  le  ligament  ilio-facro- 
iciatique  .  &  en  adhérant  fortement  à  fa  face  interne  , 
pour  aller  gagner  l’epine  de  l’ifchion,  fans  diminuer  beau¬ 
coup  de  là  largeur.  Il  s’attache  de  cette  autre  part  au 
tranchant  de  la  pointe  de  cette  cpine  ,  &  à  celui  de  fa 
partie  lupéiieuie.  IJrJâsrS' 

SACRUM.  Nom  d’un  grand  os  triangulaire  ,  placé  à 
la  baie  de  la  colomne  vertébrale  ,  &.  fur  lequel  elle  eft 

,PPLU 

origine  de  fon  nom  eft  fort  incertaine  :  les  tins  ont 
prétendu  qu  elle  vient  de  ce  qu’il  foutient  les  parties  gé¬ 
nitales  que  l’on  a  regardées  comme,  faciées  ,•  &  comme 
fionteufes  :  (car  le  mot  latin  facrum  lignifie  l’un  &  l’au¬ 
tre)  d’autres  loutiennent  qu’il  vient  de  fa  grandeur,  parce 
que  les  Anciens  donnoiem  le  nom  de  làcré  à  tout  ce  qui 
étoit  d’une  grandeur  deméfurée  ;  &  en  conùdérant  l’os 
facrum  comme  une  vertèbre ,  c’eft  la  plus  grande  de 
toutes. 

Cet  es  dans  les  enfans  eftcompofé  de  cinq  ou  fix  pièces 
que  l’on  appelle/àü^èr  venebres  ,  parce  quelles  ont  la 
figure  des  vertebres  imparfaites  :  elles  font  réparées  par 
des  cartilages  qui  s’endurciffent  &  s’oflifient  avec  l’age, 
au  point  de  ne  plus  faire  qu’un  feul  os.  Ces  différentes 
pièces  ainfi  réunies  préfentent  un  triangle  dont  la  bafè  ré¬ 
pond  à  la  derniere  vertebre  des  lombes,  &  le  fommet, 
qui  eft  un  peu  tronqué,  au  coccix.  La  baie  du  triangle 
eft  plus  large  que  celle  de  la  derniere  vertebre  lom¬ 
baire. 

On  remarque  deux  faces  à  cette  vertèbre  ,  une  anté¬ 
rieure  ,  &  une  poftérieure  ;  ou  une  externe  ,  &  une  in¬ 
ter  rie. 

La  face  antérieure  ou  interne  eft  concave ,  affez  égale. 
On  y  voit  une  rangée  de  quatre  où  cinq  grands  trous  de 
chaque  côté  ,  pat  lcfquels  paflent  de  très-gros  nerfs ,  que 


SAC  4$t 

Ton  nomme feerJs.  Ces  trou;  paroifient  faits  parla  réu¬ 
nion  des  échancrures  des  vertèbres ,  dont  le  facrum  étoit 
compôfédansTenfaBt.-Ily  a  quatre  trou>  de  chaque. coté  \ 
lorfque  dans  l’ enfance  le  làcrum  étoit  compolé  de  cinq 
pièces  ,  &  il  y  en  auroit  cinq  ,  s’il  étoit  fait  de  hx  p;eces, 
ce  qui  arrive  quelquefois.  Entré  ces  différent  trous  ,  on 
trouvé  des  lignes  plus  ou  moins  marquées,  qui  s’éten¬ 
dent  en  travers  d'un  côté  à  l’autre.  Elles  (ont  faites  par 
l’offification  des  cartilages  qui ,  dans  l’enfâncè,  féparoient 
les  différentes  pièces  du  lacrum. 

La  face  pofterieure  ou  externe  eft  convexe,  &  fort  iné¬ 
gale.  On  y  voit  autant  de  trous  qu’à  la  face  interne  ,  8c 
ils  communiquent  enfemble.  Ceux  do  la  face  externe  font 
plus  petits  ,  &  prefqu’entierement  bouchés  par  des  liga- 
mens  dans  le  cadavre  &  il  n’y  paiTe  que  de  très-  petits 
filets  de  nerfs  ,  qui  percent  à  travers  lès  membrane  ,  8c 
vont  fe  diflribuer  aux  parties  voifînes.  On  remarque  les 
mêmes  lignes  tranfverfales  que  l’on  voit  à  la  face  interne  , 
&  qui  font  formées  par  l’oflification-du  cartilage  inter¬ 
médiaire  ,  qui  féparoit  ces  vertèbres  imparfaites  dans 
l’enfant.  Entre  les  deux  rangées  dé  trous,  on  trouve  fur 
le  milieu  de  l’os  plufieurs  apophyfes  qui  s’étendent  de 
haut  en  bas.  Ge  font  lés  apophyïès  épineufes  des  faufTes 
Vertèbres  dont  le  facrum  elt  compofé  :  les  deux,  inférieures 
en  ont  dé  très-petites.  Souvent  elles  font  un  peu  four¬ 
chues,  ce  qui  forme  une  efpecedé  goutiere  plus  ou  moins 
marquée.  Elles  font  plus  confidérables  &  mieux  mar¬ 
quées  à  la  partie  fupérieure  du  facrum  ,  &  dim:nuent  en 
iàefcendaht.  On  trouve  au  bas  deux  petites  éminences, 
qui  portent  le  nom  de  cornes  ,  &  qui  font  attachées  par 
des  ligamens  à,  deux  iemblables  du  coccix.  A  la  partie 
fupérieure  de  la  même  face  ,  on  trouve  deux  apqphyfés 
articulaires ,  qui  font  femblable;  aux  autres  apophyfes  ar. 
ticulairès  des  vertèbres  lombaires  :  celles  du  facrum  re¬ 
çoivent  lesapophyfes  articulaires  inférieürésde  la  derniere 
vertèbre  des  lombes ,  avec  lefquelles  elles  s’articulent.  A 
côté  de  chacune  de  ces  deux  apophyfes,  on  remarque  une 
échancrure  qui  à  le  même  ufage  que  celle  des  vertèbres, 
e’eft-à-dire  ,  de  laifFer  pafTer  les  nerfs  qui  partent  de  la 


SAC 

moelle  ëpinïere  ,  &  vont  fe  rendre  à  diverfes  parties  d® 
corps.  Il  y  a  deux  petites  échancrures  à>la  partie  infé¬ 
rieure  &  latérale  du  facrum  ,qui  le  rencontrant  avec  deux 
femblables  du  coccix  qui  y  répondent ,  donnent  aufli  paC- 
fage  à  de  petits  nerf;. 

Le  bord  fupérieur  de  l’os  eft  épais  ,  fort  large,  beau¬ 
coup  moins  cependant  que  la  face  inférieure  de  la  der¬ 
nière  vertèbre  des  lombes  qui  y  répond  ,  parce  que  le  car¬ 
tilage  intermédiaire  qui  les  fépare  ,  eft  très-épais ,  &  des¬ 
cend  en  fe  retrécilïaut  à  mefure  qu’il  approche  de  l’os  fa¬ 
crum.  Cette  face  eft.  fort  inclinée  de  devant  en  arriéré , 
de  forte  que -la  hauteur  de  la  face  antérieure  eft  pluscon- 
fidérable  que  celle  de  la  face  poftérieure;  ce  qui  s’obferve 
aufli  dans  la  derniere  vertèbre  des  lombes. 

C’eft  à  cette  face  fupérieure  du  facrum  ,  que  l’on  re¬ 
marque  un  grand  trou  large  ,  un  peu  triangulaire.,  &  fort 
applati  :  c’eft  la  continuation  du  canal  vertébral.  A  me¬ 
fure  qu’il  defceud  dans  l’os  ,  il  diminué  &  communique 
avec  les  deux  rangées  de  trous  ,  dont  nous  avons  parlé. 

On  trouve  à  la  partie  fupérieure  des  deux  bords  laté¬ 
raux  une  face  articulaire  plus  longue  que  large.  On  lui  a 
donné  le  nom  de  Jigm^ïde  ,  à  cauie  de  la  relfemblance 
qu’on  a  cru  lui  trouver  avec  le  figma  des  precs.  On  l’ap¬ 
pelle  aufli  femilunaire.  C’eft  par  ces  faces  que  le  facrum 
s’unit  avec  les  os  des  hanches,  au  moyen  d’un  cartilage  in- 
termédiaire  allez  mince. 

L’angle  inférieur  porte  une, .petite  facette  articulaire 
pour  fon  articulation  avec  le  coccix. 

Le  facrum  eft  compofé  de  fubftance  fpongieufe  ,  revê¬ 
tue  d’une  lame  très-mince  de  fubftance  compade.  Cette 
lame  compade  elle-même  eft  percée  poftérieurement 
d’une  infinité  de  petits  trous  qui  donnent  paflage  à  des 
vaiiTeaux  fanguins,  qui  vont  à  l’intérieur  de  l’os 

Le  facrum  eft  articulé  fupérieurement  avec  la  derniere 
vertèbre  des  lombes  ,  parle  moyen  d’un  cartilage  inter¬ 
médiaire,  comme  le  font  toutes  les  vertèbres  entre  elles. 
Inférieurement  avec  le  coccix  ,  &  latéralement  avec  les 
os  des  îles.  Ces  deux  dernieres  articulations  deviennent 
immobiles  dans  le  grand  âge.  Ordinairement  celle  du  coc- 


S  AH  '45  î 

'érx  eft  un  peu  mobile  ,  &  celle  des  os  innommés  permet 
un  léger  écartement  de  ces  os  dans  l’accouchement.. 

La  quantité  de  nerfs  dont  la  cavité  du  facrum  eft  rem¬ 
plie ,  rend  les  feadures  de  cet  os  auffi  dangereufes  que 
celles  des  vertèbres  mêmes  :  elles  font  fuivies  des  mêmes 
fymptômes.  La  fubftance  fpongieufe  dont  il  eft  formé, 
cft  caufé  que  la  carie  y  fait,  en  peu  de  tems  de  grands 
progrès. 

SAGE-FEMME  ,  Accoucheufe  Les  qualités- d’une, 
bonne  Sage-femme  font  d’être  parfaitement  inftruite  de 
tout  ce  qui  concerne  l’ârt  des  accouchemens  ,  d’être  de 
probité  &  de  bonne  foi  ,  attentive  â-prévenir  ce  qui  peut 
incommoder  les  femmes  en  couche ,  d’être  propre  &  corna 
plaifante  ,  de  ne  rien  entreprendre  par  rapport  aux  mères 
St  aux  enfans  nouveaux  nés,  rien  dont,  elles  ne  foient 
sûres ,  &  furtout  de  lavoir  fe  conformer  de  point  en  point 
aux  ordonnances,  des.  Médecins  éclairés  ,  ou  des  Ac« 
coucheurshabiles. 

Il  eft  très-avantageux  que  les  Sages-femmes  foient  par¬ 
faitement  inftruites  de  tout  ce  qui  concerne  l’art.dcs  ac¬ 
couchemens.  La  confiance  que  leur  donne  une.  infinité  de 
meres  l’exige.,  Aufli,  bien  loin  de  les, écarter  des  .lits  des 
femmes  grolfes ,  Içs  Accoucheurs  rendroient  plus  de  fer- 
vice  à  l’îîumaaité  en  leur  communiquant  leurs  lumières. 

Les  Athéniens  avoient  une  loi  qui  défendoit  auxfèm- 
mes  de- pratiquer  les  accouchemens.  Agnodice  ,  jeune 
fille  d’Athènes  s’habilla  en  homme  ,  fut- prendre  les  le¬ 
çons  de  Hierophile  ,  &  fe  perfectionna  à  l’école  de  cet 
habile  Médecin.  Ay  ant  fait  part  de  fon  fecret  aux  Dames 
de  la  Ville,  elle  s’attira  leur  confiance ,  &  en  même  tems 
la  jaloufie  des  Médècins  qui  l’accuferent  d’abuter  de  foa 
état  pour  corrompre  les  femmes;  mais  elle  diflipa  bientôt-, 
la  calomnié  en  faifant  connoître  fon  fexe  aux  Juges  ,  & 
la  loi  fut  abrogée, 

SAGITTALE.  Nom  que  l’ùn  donne  à  une  future  qui 
unit  enfemble- les- deux  pariétaux  ;  elle  s’étend  delà  fu¬ 
ture  coronale  à  lalamhdoïde  :  elle  eft  fort  droite,  &-c’e£l- 
de  là  que  lui  vient  fon  nom.  Elle  s’efface  dans. le  grand’ 
âge  ,  tSç  furtouti  L’intérieur  du. crâne.. 


SAIGNFE.  Opération  qui  confifte  à  tirer  d’un  vaif- 
feau  fanguin  une  portion  de  la  mall  e  du  /an g  pour  la  _ué- 
rifon  d’une  maladie  Ce  mot  fe  prend  aufli  pour  l’évacua¬ 
tion  même  du  fang  ,  par  l’ouverture  faite  a.,  vaiiieau.  Oit 
dillingue  deux  lortes  de  l'aigrie?  quant  aux  vailfeaux  que 
l’on  ouvre  :  la  première  ,  &  la  plus  frequente  qui  je  fait 


aux  veines,  fe  nomme  proprement phlébotomie  :  la  fé¬ 
condé  qui  fe  pratique  aux  artères  ,  s’appelle  arterio- 


La  fâignëe  relativement  aux  parties  dont  on  ouvre  les 
vailfeaux  .  porte  encore  dfftér.ens  noms  ;  de-là  la  faignée 
du  bras  .  celle  du  pied  ,  celle  de  la  jugulaire  ,  celle  _de  la 
temporale  ,  &c.  mais  fi  l’on  confidére  les  effets  qu’elle 
produit,  on  la  dillingue  en  revuljive ,  en  dérivative ,  & 
en  évacuative.  Celle-ci  caiadérife  toute  faignée  ,  n’y  en 
ayant  aucune  qui  ne  diminue  la  malle  du  lang.  Quant  à 
la  faignée  rév.ülfive  ,  c’ell  celle  qui  fe  pratique  pour  dé-- 
tourner  ’une  partie  le  fang  qui  y  aborde  en  trop  grande 
quantité  ,  &  avec  trop  d’impétuofité.  La  dérivative  efl 
celle  qui  fe  fait  en  quelque  partie  du  corps ,  à  defl'ein  d’y 
faire  couler  le  fang  avec  plus  de  célérité ,  de  maniéré  qu’il 
emporte-comme  un  torrent  tous  les  embarras  qui  s’y  font 
formés. 

L’ancienne  Médecine  vantoit  beaucoup  la  revulfion  & 
la  dérivation  ;  &  la  théorie  que  les  Auteurs  des  fiecles 
palfés  ont  donnée  fur  l’article  a  long  -  tems  fait  la  ré¬ 
glé  ,  &  fourni  l’explication  des  phénomènes  de  la  pra¬ 
tique.  C’eft  fondé  fur  cette  théorie  ,  que  tous  les  Méde¬ 
cins  .hoififfoient  ,  n’a-  gueres  encore  avec  un  fcrupulc 
«tonnant  les  veines  pour  la  faignée  ,  qu’ils  attribuaient 
des  veines  propres  à  chaque  partie  ,  &  croyoient  que  c’é- 
toit  un  crime  de  ne  les  pas  ouvrir  toutes  les  fois  que  ce* 
parties  étoient  attaquées  de  maladies.  Ainfi  il  falloir  ou- 
vrir  la  veine  interne  du  coude,  nommée  bafilique ,  quand 
les  patries  qui  font  fous  les  clavicules  étoient  affectées  s 
&  la  veine  externe  ,  nommée  céphalique ,  lorfque  les  par¬ 
ties  qui  (ont  au-delfus  de  la  gorge  ,  favoir  ,  la  face  ,  le 
gofiet  ,  lesyeux,  la  tête,  étoient  affligées  ;  enfin  la  mé¬ 
diane  quieft  commune  aux  unes  Seaux  autres,  quand  il  pa- 


s  A  1  4f$ 

roiffoit  nécelïaire  de  tirer  du  fang  des  parties  fupéricures 
&  inférieures  travaillées  de  maladie  en  même  tems.  Mais 
plus  éclairés  de  nos  jours  par  les  lumières  de  la  faine  Phy- 
Îîque  ,  les  Médecins  ont  abandonné  ces  pratiques,  qui  ne 
font  fondées  ni  fur  l’expérience  ,  ni  fur  la  raifon  ,  mais 
uniquement  fur  les  préjugés.  Car  aujourd'hui  que  la  cir¬ 
culation  eft  découverte,  il  eft  clair  que  toutes  lesvemes 
ont  communication  avec  le  cœur  ,  qui  elt  le  refervoir 
univerfel  du  fang  ,  &  de-là  avec  toutes  les  autres  parties 
«lu  corps,  &  que  par  confequent  la  quantité  du  fang  eft. 
diminuée  également  dans  toute  rbàbitude  du  corps;  quel¬ 
que  veine  que  l’on  ouvre  dans  la  faignée ,  &  le  fang  fu- 
peiflu  évacué  également  par-tout. 

Cependant  ,  quoiqu’il  foit  de  la  revullïon  &  de  la  dé¬ 
rivation,  toujours  n’eft-il  rien  moins  qu’indiiiëtent  dans 
bien  des  cas  de  pratiquer  la  faignée  au  b.ras ,  au  pied  ,  i 
la  gorge  ,  à  la  tempe,  &  c’eft  ce  qu’il  convient  qu’un  Mé¬ 
decin  prudent  &  habile  détermine  auparavant,.  Il  y  a  fur- 
tout  des  précautions  à  prendre  avant  la  faignée  ,  qu’un 
Chirurgien  f  uvent  appelle  le  premier ,  ne  doit  nullement 
ignorer.  Voici  des  réglés  générales  que  l’ufage  &.  la  rai¬ 
fon  ont  approuvées  ,  8c  qu’iL  doit  très-foigaeufement  re- 

i°.  On  ne  doit  tirer  du  fang  que  loin  du  repas,  & 
quand  l’eftomac  eft  vuide ,  de  façon  qu’il.ne  fourniiie  plus 
de  chile  au  fang  ,  &  que  celui  qui  lui  a  déjà  été  fourni, 
ne  conferve  pins  fa-  formel  L’on  s’apperçoit  après  la  fai¬ 
gnée  qu’elle  a  été  faite  trop  tôt  après  le  repas:,  quand 
une  piqueur  femblable  à.  du  lait  ,  iurnage  le  fang  qui  a 
été  tiré.  C’eft  pour  cela  qu’il  eft  d’ufage  de  faigner  le 
matin  à  jeun  ,  ou  quatre  à  cinq  heures  après  le  dîner. 
Néanmoins  ,  fi  la  maladie  étoît  p  eilânre ,  telle  qu’une, 
grande  inflammation,  une  apoplexie  ,  une;  iuffocation 
.confidérable,  une  chute  grave  ,  une  forte  cortufion  ;  à 
quelque-heure  du  our  que  ce  foit ,  il  eft  nécelfaire  d’ou¬ 
vrir  la  veine.fïns  aucun  délai.  a°.  Il  convient  de  faire  pré¬ 
céder  la  faignée  par  un  lavement ,  afin  que  la  circulation 
du  fang  dans  le  bas  ventre  devenant  plus  libre,  la  revul- 
4on  &  l’évacuation fe  faflent  plus  commodément,  &  que 


4$  6  _  _  _  S  AI 

les  matières  viciées  contenues  dans  les  premières  voies 
ne  patient  pas  dans  le  fang  ,  pour  y  remplir  la  place  du 
fan  g  évacué.  30.  Il  faut  bien  fe  donner  de  garde  de  fai-» 
grier  dans  le  friilon  ,  qui  eft  d’ordinaire  le  prélude  d’un 
accès  de  fièvre.  La  circulation  alors  quoique  fréquente  , 
eft  trop  foible  »  mais  fi  tôt  qu’il  y  a  grande  chaleur,  on 
ouvre  la  veine  en  toutesureté  ,  même  dans  le  fort  de  l’ac. 
cès  ,  ce  qui  fe  pratique  affez  communément  aujourd’hui, 
&  avec  iuec  s.'  .T°.  Il  ne  faut  point  faigner  les  femmes, 
dans  le  tems  des  réglés  ,  fi  ce  n’ eft  qu’une  maladie  gra¬ 
ve,  comme  l’apoplexie,  la  pleurèfie  ou  lafuffocation  j 
&c..n’y  obligent  de  néceflité.  encore  alors  faudroit-il  ou¬ 
vrir  une  veine  du  pied.  50.  La  faignée  eft  en  général  fi 
utile  aux  femmes  enceintes  ,  qu’il  en  eft  peu  à  qui  elle  ne 
convienne  ,  foit  pour  empêcher  qu’elles  ne  fe  bieftènt , 
foit  pour  les  guérir  de  plufieurs  incommodités  qui  leur 
arrivent  danscetems-là.  Comme  elies  n’ontpoint  de  menfi. 
trues ,  leurs  vaiflèaux  font  plus  remplis  de  fang  ,  &  ne  fe 
contrarient  par  conféquect  que  faiblement.  La  circula¬ 
tion  y  eft  lente ,  principalement  dans  les  pairies  internes, 
où  il  s’accumule  en  plus  grande  quantité-,  &  cela  arrive 
,  fur  tout  dans  les  femmes  qui  font  jeunes ,  qui  on  bonap-, 
petit ,  &  font  d’un  tempérament  fanguin.  De  cette  grande 
plénitude  de  fang ,  viennent  les  dilatations  des  vaifteaux, 
même  fur  la  peau,  la  pefanteur  de  la  tête  ,  les  laffitudes 
Jpontanées  ,  la.  difficulté  de  fe  mouvoir  ,  le  faignement 
du  nez  qui  leur-  arrive,  fi  fréquemment.  Or  tous,  ces  fimp- 
tômes  né  peuvent  céder  qu’à  la  faignée  ;  &  dans  çes.cas, 
c’eft  la  faignée  du  bras  qui  n’eft ,  comme  chacun  le  fent , 
que  purement  évacuative.  On  faigneversle  troifieme.ou 
quatrième  mois  deia  groflïffe  ,  parce  que.  c’eft  alors  que. 
la  pléthore  eft  plus  notable ,  &  néceiraitement  exiftante, 

.  par  la  fuppjeffion  des  réglés,  &  le  peu  de  volume  de  l’em- 
jbrion  ,  qui  n’a  pas  encore  affez  de  grofleur  &  d’étendue  , 
pour-  âbforber  tonte  la  nourriture  fuperflue  à  la  mere  , 
par  cette  fuppreflïon.  On  saigne.  enfuite  vers  le  huit  on 
neuvième  mois,  parce  qu’ alors  les  vaiffeaux  accoutumés 
à  être  gonflés ,  fe  goigent  très-aifément  de  fang ,  ce  qui 
fouvent  après  l’accouchement  procure  des  pertes  confidé- 


S  AI  457 

râbles  &  funeftes.  La  faignée  avant  le  terme  de  l’accou¬ 
chement  prévient  puiffammectces  effets  dangereux;  ainfi 
c’eft  en  général  très-bien  agir  ,  que  de  faigner  dans  ces 
circonftances;  &  de  même  qu’au  quatrième  mois,  encore 
plus  exactement  qu’ alors  ,  il  faut  faigner  du  bras  ,  jamais 
du  pied  ,  (i  ce  U’eft  dans  un  danger  évident  de  la  vie  , 
qu’il  neferoit  paspoffible  d’écarter  partout  autre  moïen. 

Il  neft  pas,  je  penfe,  non  plus  hors  de  propos  de 
remarquer  ici  que  les  faignées  aux  femmes  grofl'es  doi¬ 
vent  être  petites  ,  &  plutôt  fouvent  répétées',  que  trop 
copieufes,  Si  l’on  faifoit  une  trop  grande  &  trop  fubite 
évacuation  ,  les  vaifleaux  s’affaiflèroient  trop  prompte¬ 
ment  &  généralement ,  de  fa  çon  que  ceux  de  la  matrice 
qui  s’abouchent  avec  ceux  du  placenta ,  venant  à  éprou¬ 
ver  le  même  affailfement  fubit,  pourroient  fe  féparer 
&  procurer  par  leur  défunion  la  chute  du  placenta  & 
l’avortement.  C’eft  pour  éviter  cette  trop  grande  révo¬ 
lution,  qu’en  certains  pays ,  lorfqu’iT  s’agit  de  faigner  les 
femmes  enceintes  ,  l’ufage  eft  d’ouvrir  les  plus  groffes 
branches  qui  rampent  fur  l’avant-bras,  fur  le  poignet, 
ou  lé  déflus  de  la  main ,  &  qu’on  ouvre  rarement  les 
veines  qui  fe  préfentent  au  pli  du  bras. 

■  On  ne  doit  pas  oublier  qu’il  faut  également  faire  "de 
petites  faignées  dans  les  maladies  des  femmes  grolTes  , 
qui  en  demandent  de' fréquentes,  telles  que. font  la  pieu— 
rélie  ,  l'a  péripneumonie  &c.  car  les  faignées  trop  fortes, 
leur  font  fouvent  plus  pernicieufes  que  favorables. 

Il  a  été  reconnu  par  des  obfervations  fûtes  &  répé¬ 
tées,  que  Ton  peut  faigner  en  fureté  dans  les  fièvres 
malignes,  quand  même  il  paroîtroit  des  taches  pour¬ 
prées  fur  la  peau,  fi  là  grandeur  de  la  fièvre  &  la  vio¬ 
lence  des  acçidens  le  demandent ,  &  que  les  forces  du  ma¬ 
lade  le  permettent  ;  ce  qui  eft  d’ailleurs  conforme  à  la 
raifon,  puifque  les  taches  pourprées  &  toutes  les  érup¬ 
tions  de  la  peau  qui  s’obfervent  dans  les  fièvres  malignes, 
font  autant  de  légers  embarras  du  fang  dans  le  tinu  de 
la  peau,  lefquels  femblent  indiquer  la  faignée,  afin  d’en 
rendre  la  circulation  plus  libre.  Il  faut  remarquer  cepen¬ 
dant  que  ces  éruptions  ne  font  très-fouvent  qu’un  fymp- 


4j3  S  AI 

tome  <Je  l’eftotnac  enibarraffé  &  chargé  (Je  mauvais  le¬ 
vains  de  digeitions  malfaites  ,  &  que'trés-fouvent  elles 
difparoiilent  aullitôt  après  l’action  d’un  vomitif  ou  d’un 
purgatif;  ce  qui  ne  confirme  pas  la  nécefïîté  conftante 
delà  faignée  dans  ces  cas,  &  doit  au  contraire  la  taire 
fufpendie  en  bien  des  rencontres.  En  fixiéme  lieu  ,  il 
faut  toujours  tirer  du  fang  d’une  groffe  veine  &  par  une 
large  ouverture  ,  non  pas  parce  que  l’on  tire  un  fàng 
plus  pur  d’une  petite  veine,  comme  s’imagine  fans  rai- 
fon  le  vulgaire  ignorant  ,  mais  parce  que  le  fang  fort 
avec  plus  d’impétuofité  d’une  grolle  veine ,  &  par  une 
large  incifion;  ce  qui  procure  une  révolution  plus  grande, 
plus  prompte  &  plus  efficace. 

Si  le  malade  appréhende  la  faignée  ou  qu’il  foit  foiblc 
de  complexion,  &  qu’ainfi  il  foit  en  danger  de  tomber 
en  fyncope ,  on  a  coutume  de  le  faigner  couché  dans 
fon  lit,  parce  que  dans  cette  fituation  le  fang  cm. de 
plus  aifémer.t ,  &  par  cohféquent  la  défaillance  e:t  r  us 
rare.  Il  fera  encore  tres-utiie  d’appliquer  dans  le  moment 
une  comprelTe  avec  la  bande  fur  l’ouverture  de  la 'veine, 
&  de  différer  un  peu  la  faignée,  jufqn’à  ce  que  l’efprif 
du  malade  foit  un  peu  rafluté.  Quand  le  fang  coule  trop 
lentement ,  on  pourra  en  accélérer  le  mouvement  en 
faifant  touffer,  éternûer  le  malade  ,  en  lui  faifant  tour¬ 
ner  dans  la  main  l'était,  à  lancettes.  Il  eft  même  expé¬ 
dient  de  tremper  le  bras  dans  l’eau  chaude  ,  parce  que 
la  chaleur  de  l’eau  en  raréfiant  &  dilatant  le  cilla  de  la 
partie  ,_  attire  un  flux  plus  rapide  du  fang,  comme  il 
arrive  à  la  faignée  du  pied.  Au  commencement  des  mala. 
dies ,  on  doit  faire  les  faignées  plus  copieufes ,  les  forces 
étant  encore  entière  ;  mais  dans  la  fuite  ,  il  faut  tirer 
du  fang  avec  plus  déménagement,  les  forces  étant  de  à 
abbatues  pat  la  longueur  de  la  maladie  ,  par  une  diète 
plus  exaâte  &  par  les  faignées  précédentes.  Mais  il  ne 
faut  jamais  aller  à  plus  de  quatre  palettes ,  ou  d’une 
livre  de  fang  ,  dans  la  crainte  de  caufer  par  une  trop 
grande  évacuation  ,  une  défaillance  confidérablc,  qui 
n’eft  jamais  fans  danger.  Enfin,  il  eft  permis  au  malade 
de  s’endormir  après  la  faignée  Si  de  jouir  du  doux  calme; 


S  A  I  4*9 

que  lux  a  procuré,  cet  excellent  remede.  Rien  ne  renou¬ 
velle  plus  promptement,  les  forces  que  le  fommeil.  Les 
anciens  Médecins,  à  la -vérité ,  étoient  contraires  à  ce 
fentiment ,  mais  nous  croyons  que  faite  avec  les  ména- 
gemens  prefcric:  ,1a  faignée  procurant  un  fommeil  paifî- 
ble  j  il  efl  très-avantageux  de  s’y  abandonner. 

Au  relie ,  fi  la  faignée  ell  un  des  plus  puifiàns  remèdes 
de  la  Médecine  ,  elle  ell  de  l'aveu  de  tous  les  Chirur¬ 
giens  ,  fouvent  la  plus,  délicate  &  la  plus  difficile  de  tou¬ 
tes  les  opérations  de  la  Chirurgie.  Il  n’y  en  a  point  , 
quelques  grandes  &. quelques  pénibles  qu’elles  paroilleiit, 
qu’ils  n’aimalîent  mieux  faire,  que  certaines  laignées  , 
où  après  avoir  cherché  long-tçms  &  pris  toutes  les  pré¬ 
cautions  néceffaires  pour  tirer  du  Lang,  la  veine  glitle 
&  s’échappe  à  la  pointe  de  la  lancette.  Il  faut  donc  pren¬ 
dre  beaucoup  de  précautions  pour  la  faire  fans  encourir 
quelques  reproches.  Nous  allons,  comme  dans  toutes 
les  autres  opérations  ,  détailler  ce  qu’il  faut  faire  avant, 
pendant  &  apres  la  faignée. 

Saignée  du  bras.s  1 

3°.  Les  inflrumens  qui  fervent  dans  cette  opération 
font,  une  ligature  de  drap  rouge,  Voyez  ligature  : 
une  Lancette,  un  lancetier  s  l’appareil  confifte  en  une 
bande,  une  compréfle  quarrée,  un  verre  d’eau  ou  de  vi- 
naigre  ,  ou  de  quelque  eau  (piritueule ,  comme  l’eau  de 
la  Reine  de  Hongrie ,  l’eau-de-vie  de  lavande,  &c.  La 
bande  doit  être  de  toile  qui  ne  foit  ni  trop  neuve ,  ni 
trop  ufée,  fans  lifiere  ni  ourlets ,  afin  que  la  compref- 
fion  ne  foit  pas  plus  forte  fur  les  bords  ,  qu’au  milieu  ; 
ainfi  un  ruban  de  fil  ne  convient  point.  Elle  doit  avoir 
une  aune  &  demie  de  longueur  &  un  pouce  de  largeur. 
La  compreffe  fera  faite  d’un  linge  fin,  blanc  de  leflîve, 
plié  en  quarré  &  en  plufieurs  doubles.  Une  feule  fuffit 
pour  l’ordinaire;  mais  quand  on  a  affaire  à  un  bras  bien 
gras  ,  on  a  foin  d’en  avoir  deux  ,  dont  l’une  foit  un  peu 
plus  grande  que  l’autre,  afin  que  la  comprelfion  foit  plus 
fure  &  plus  exaéte. 


4fo  S  A  I 

n°.  Il  faut  avoir  dés  poëlettes  pour  recevoir  le  fang 
&  fe  régler  fur  la  quantité  que  l’on  doit  en  tirer.  30.  Si 
la  lumière  du  jour  n'éclaiie  pas  fuffifamment -,  on  fait  al¬ 
lumer  une  chandelle  ou  une  bougie.  (Celle  de  S.  Cômc 
eft  la  meilleure.) 

Après  ces  préparatifs,  le  Chirurgien  doit  mettre  foi» 
malade  dans  une  litüation  commode.  Si  c’ eft  une  faignée 
de  précaution,  il  peut  le  faire  affeoir  dans  un  fauteuil  i 
mais  s’il  a  peine  à  fourenir  la  faignée  ,  il  fera  plus  fine¬ 
ment  &  plus  commodément  dans  fon  lit ,  foit  fur  foi» 
féant ,  foit  couché  horifontalement-  Lorlque  le  Chirur¬ 
gien  a  bien  fitué  fon  malade  ,  il  lui  découvre  le  bras 
jufqu’à  environ  quatre  travers  dû-doigt  au-  'elfus  du  cou¬ 
de,  obférvant  que  le  poignet  de  la  chemife  ou  de  la 
■camifolle  ne  le  ferre  pas  trop ,  ce  qui  feroit  une  contre- 
ligature  qui  gênerait  le  cours  du  fang.  II.  fait  enfuite 
étendre  le  bras  du  malade,  dont  la  main  dft  être 
ouverte  &  la  paume  appliquée  fut  la  poitrine  ,  afin  ue 
les  mufcles  n’étant  pas  gonflés ,  ne  failent  pas  changée 
la  fituation  des  veines;  mais  peu  de  tems  après,  il  fait 
empoigner  le  pouce  ou  le  lancetier  ,  &  engage  le  ma¬ 
lade  à  ferrer  ,  afin  que  les  veines  paroiiTent  d’avan¬ 
tage.  Il  examine  les  veines  enfuite,  &  fi  elles  ne  fe 
découvrent  pasd’abord  à  la  vue  ni  au  toucher ,  il  les  rend 
Icnfibles  en  ferrant  davantage  la  ligature. 

Il  y  a  quatre  veines  que  l’on  peut  ouvrir,  favoir,  la 
céphalique,  la  médiane,  la  bafilique  &  la  cubitale.  Mais 
avant  de  placer  la  ligature  fur  ces  veines  &  de  la  ferrer , 
il  faut  s’aifurer  de  leur  fituation  relative  à  l’artére  &  au 
tendon  du  mufcle  biceps,  afin  d’éviter  ces  deux  dernieres 
parties.  Il  y  a  des  bras  où  l’artère  eft  suffi- fuperficielle 
que  les  veines ,  de  maniéré  qu’on  pourrait  s’y  trom¬ 
per,  fur  tout  après  la  ligature,  qu’il  11e  paraît  plus  de 
pulfation.  Quand  le  Chirurgien  eft  aftûré  de  la  fitua¬ 
tion  de  l’artère  &  du  tendon,  il  s’affure  de  la  veine  qu’il 
doit  ouvrir ,  après  avoir-  appliqué  la  ligature-.  On  ne  ferre 
,  d’abord  qu’aucant  qu’il  eft  befoin  pour  comprimer  la 
veine  ,  fans  ferrer  l’artère.  Si  la  veine  qu’on  fe  propofe- 
d’ouvrir  eft  fuperficielle,  on  rapproche  un  peu  plus  1s, 


S  A  I  461 

ligature;  fi  au  contraire  elle  eft  profonde,  on  l’éloigne 
davantage,  pour  lui  donner  un  peu  plus  de  faillie.  La 
ligature  mife  ,  on  fait  fur  l’avant-bras  quelques  frictions 
avec  le  doigt  indice  &  celui  du  milieu ,  en  montant  du 
poignet  vers  le  pli  du  coude  &  on  détermine  la  veine 
que  l’on  doit  ouvrir.  On  plie  enfuite  le  bras  &  on  le 
remet  dans  le  lit  pour  donner  aux  vailTeaux  le  tems  de 
fe  gonfler  ,  &  choifir  dans  fon  étuit  une  lancette  conve¬ 
nable.  Voyez  Lancette.  Quand  on  l’a  choifie,  on  l’ouvre 
à  angle  moufle  &  on  la  porte  à  la  bouche,  de  maniéré 
que  la  pointe  de  la  lame  foit  tournée  du  -côté  du  bras 
que  l'on  va  faigner  ;  enfuite  le  Chirurgien  reprend  le 
bras  de  fon  malade,  il  le  fait  étendre  &  appuier  fur  fa 
poitrine  comme  auparavant  ,  en  lui  faifant  fermer  la 
main  ,  le  pouce  ou  fon  lancetier  entre  les  doigts ,  afin, 
que  les  mufcles  pouffent  les  veines  en  dehors  &  les  aflu- 
jettiflent  ;  il  reflerre  la  ligature  s’il  eft  néceflaire  ,  & 
détermine  l’endroit  qu’il  veut  piquer.  Il  fait  enfuite  quel¬ 
ques  friétions  fur  l’avant-bras  de  bas  en  haut  pour  faire 
gonfler  fon  vaifleau ,  puis  appuiant  fortement  du  pouce 
furie  vaifleau,  il  l’aflujettit  &  la  peau  en  même  tems. 
Il  touche  après  cela  l’endroit  marqué  ,  pour  çonhoître 
fi  par  les  mouvemens  qu’il  vient  de  faire ,  il  n’a  point 
dérangé  le  vaifleau.  S’il  retrouve  la  veine  dans  le  même 
état ,  il  défigne  exactement  des  yeux  ou  avec  le  bout 
de  fon  ongle,  l’endroit  de  la  veine  qu’il  va  piquer 
puis  prenant  la  lancette  avec  le  pouce  &  le  doigt  indice , 
il  fait  fon  ouverture. 

Dans  l’ouverture  on  diftingue  trois  tems,  l’inftant  dé: 
la  ponétion  ,  celui  de  l’incifion  &  celui  de  l’élévation.  La 
jonction  commence  l’incifion ,  l’élévation  Tacheve.  Lé 
tems  de  la  ponction  eft  celui  qu’il  faut  pour  faire  le 
chemin  de  dehors  en  dedans,  &  celui  de  l’élévation  eft 
Je  tems  qu’i!  faut  pour  faire  le  chemin  de  dedans  en  de¬ 
hors.  Quand  la  lancette  entre,  elle  coupe  par  fes  deux 
tranebans,  mais  quand' elle  fort,  elle  ne  coupe  que  par  . 
Je  tranchant  fupérieur  qu’on  retire  en  l’elevant  un  peu. 
De  plus-  cm  peut  faire  l’ouverture  de  trois  façons,  oti 
«n  long  ,  ou  en  travers  ,  ou  de  biais.  C’eft  la  der- 


46a  .  S  AI 

niere  qu’on  doit  préférer  aux  autres ,  tant  parce  qu’ elle 
eft  plus  commode  pour  l’opérateur ,  qu’à  caulé  qu’elle  eft 
la  meilleure  pout  le  malade  ,  l’ouverture  eft  plus  grande 
&  facilite  mieux  la  fortie  du  fang.  Pout  bien  ouvrir  la 
veine,  il  n’y  a  que  les  deux  doigts  qui  tiennent  la  lan¬ 
cette  qui  doivent  agir  ,  ils  font  ployés  quand  ils  portent 
la  lancette  dans  la  veine  ,  &  la  maintenant  alors  appuiée 
par  les  autres  doigts  qui  font  foutenus  par  le  bras  du  ma¬ 
lade',  la  lancette  entre  par  le  feul  allongement  du  pouce 
&  de  l’indicateur  ,  fe  retire  de  même.  Si  le  Chirur¬ 
gien  fe  férvôit  de  toute  la  main  pour  faire  une  auffi 
légère  ouverture  ,  ce  feroit  avec  raifon  que  fouvent  on 
diroit  de  lui  qu’il  auroit  la  main  péfante. 

Le  fang  jaillit  dès  qu’on  retire  la  lancette.  Laper* 
fonne  chargée  de  la  po'élette  la  préfente;  on  recom¬ 
mande  au  malade  de  tourner  le  lancettier  dans  fa  main  , 
afin  que  le  mouvement-  des  mufcles  faffe  pafTer  plus 
vite  le  fang  des  veines  internes  dans  les  externes.  Pen¬ 
dant  que  le  fang  fort  ,  le  Chirurgien  foutient  avec  fa 
main  l’avant-bras  du  malade.  Si  le  fang  ne  fait  point 
l’arcade  ,  on  lâche  un  peu  la  ligature  quand  . elle  eft  trop 
ferrée ,  afin  qu’il  coule  plus  librement  par  l’artère  :  fi 
au  contraire  la  ligature  étoit  trop  lâche  ,  &  qu’elle  ne 
comprimât  pas  affez  la  veine  ,  on  lia  refferreroit  un  peu; 
mais  il  faut  toujours  avoir  attention  de  mettre  l’ouver¬ 
ture  des  tégumens  vis-à-vis  de  celle  de  la  yeine,  quand 
on  veut  que  le  fang  forte  d’un  plein  jet,  &  que  la  fai- 
gnée  ne  foit  pas  baveufe. 

Quand  on  a  tiré  affez  de  fang ,  on  ôte  la  ligature  , 
&  on  fait  plier  l’avant-bras  ;  après  quoi  on  pofe  lé  doigt 
indice  &  celui  du  milieu  de  la  main  qui  n’a  point  fait 
la  faignée ,  à  côté  de  l’ouverture  ,  &  avec  ces  deux 
doigts,  on  fait  faire  à  la  peau  un  petit  mouvement 
demi-circulaire  ,  afin  de  couvrir  l’ouverture  de  la  veine , 
&  d’empêcher  le  fang  de  fortir.  On  prend  de  l’astte 
main  une  eomprefiè  fans  la  mouiller,  &  avant^que  de 
la  pofer  on  relâche  l’ouverture;  on  fait  au  deffus  &  au 
defious  une  le;  ère  friction  pour  dégorger  le  vaiffeau  ;  on 
xepaffe  enfuite  les  deux  doigts  à  côté  de  l'ouverture  Si 


S  AI  463 

©n  arrêttc  le  fang  ;  on  néttoye  les  endroits  du  bras  que 
le  fang  a  tachés,  avec  la  comprefle ,  ou  pour  plus  de  pro¬ 
preté,  avec  le  coin  d’une  lerviette  mouillée.  On  met 
enfuite  la  compielle  fur  l’ouverture  que  l’on  aflujettit 
avec  le  doigt  indicateur  ,  apres  quoi  l’on  pofe  far  la  com¬ 
prefle  une  bande,  dont  'on -laide  pendre  un  demi-pied 
derrière  l’avant-bras;  onia  conduit  au-deflus  du-coude? 
d’où  repaflànt  lur  la  laignée ,  on  fait  un  circulaire  au 
haut  de  l’avant-bras ,  &  l’on  continue  ainlï  en  croifant 
toujours  fur  la  comprefle  autant  de  fois  que  la  bande 
le  permet.  On  noue  les  deux  bouts  fur  le  derrière  de 
l’avant-bras  ,  Sc  on  recommande  au  malade  de  le  tenir 
à  demi  iïéchi  ,  appuié  fur  fon  eftomac  fans  le  remuer , 
afin  que  le  fang  ne  s’échappe  pas. 

Si  le  vaifleau  qu’on  fe  propofe  d’ouvrir  eft  fitué,  comr 
me  quelquefois  la  médiane,  directement  fous  le  tendon 
du  mufcle  biceps,  qui  fait  faillie  dans  certains.  fujetSj 
pour  éviter  de  le  piquer,  on  fait  mettre  le  bras  du  ma¬ 
lade  en  pronation ,  &c  ce  tendon  qui  a  fon  attache  der¬ 
rière  la  petite  apophyfe  du  Radius ,  fe  cache  pour  ainfi 
dire  &  s’enfonce  ,  ou  bien  ce  qui  vaut  mieux  encore!, 
on  fait  un  peu  fléchir  l’avant-bras  pour,  éloigner  le  vaifi. 
feau  du  tendon  ;  cela  n’elt  pas  la  feule  chofe  a  remarquer 
dans  la  faignée.  Quand  on  a  mis  la  ligature,  le  vaifleau 
n’eft  pas  toujours  bien  apparent.  Alors  on  met  le  doigt 
indice  ou  le  pouce  d’une  main  fur  la  veine  ,  &  l’on 
fait  dé  l’autre  main  avec  le  doigt  du  milieu  &  l’indice, 
plufieurs  friétions  le  long  de  l’avant-bras  :  le  Chirurgien 
renvoie  par  ce  moïen  la  colonne  de  fang  vers  fon  pouce  ; 
le  vaifleau  devient  plus  fenfible  &  fait  connoître  s’il  four¬ 
nit  aflez'dè  Tahg  ,  s’il  eft  bien  enfoncé  ;  le  lieu  où  il  i’eft 
moins  ,  efl:  celui  où  il  faut  faire  l’ouverture. 

ÎI  ne  faut  jamais  ptq.uer  à  .moins  que  le  vaifleau  ne 
foit  fenbble  au  taét,  quand -même  quelques  cicatrices  l’in, 
diqueroierit,  car  on  ne  pourroit  piquer  qu’au  hazard,  ce 
quiferoit  imprudent.  Il  y  a.des  vailleauxquinefe  font  pas 
fentir  auflitôt  que  la  ligature  eft  faite,  mais  feulement 
quelques  .momens  après.  Mais  s’il  y  a  du  danger  d’ouvrir 
les  vaiifeaux  au  pli  du  bras  ,  à  caufe  de  leur  petitefle  jointe 


464  SA  I 

à  la  proximité  de.  l’artère  ou  du  tendon ,  il  faut/aigner  a 
ïavant-bras  où  au  poignet  j  Sc  quand  les  vaiflèaux  lont  fi 
enfoncés  qu’on  ne  les  diftingue  pas  au  pli  du  coudé  ,  ni 
même  à  l'avant-bras  ,  on  fait  mettre  l’avant  -  bras  d'ans 
l’eau  chaude  ,  qui  en  raréfiant  le  fang  fait  gonfler  les  vei¬ 
nes.  Les  perfonnes  gra'ffes  ont  ordinairement  les  vaiffeaux 
fort  enfoncés ,  &  entourés  de  beaucoup  de  graiffe  ;  ainfi, 
il  n’y  a  pas  tant  à  craindre  de  piquer  l’artère,  où  le  ten¬ 
don  ,  ou  l’aponèvrofe ,  que  dans  les  petfônnes  maigres  & 
âgées ,  qui  ont  les  vaiffeaux  fort  apparens,  &  quelquefois 
collés  fur  l’artère  ,  le  tendon  ,  ou  l’aponèvrofe.  11  faut 
dans  ce  cas  là  porter  la  pointe  de  la  lancette  prefque  ho- 
rifontalement ,  afin  d’éviter  de  piquer  ces  parties. 

En  général,  il  faut  toujours  ouvrir  la  veine  où  elle  pa- 
roît  le  mieux ,  au-deffous  des  cicatrices  des  faignées  pré¬ 
cédentes  ;  car  fi  l’on  ouvroit  fur  les  cicatrices  mêmes , 
le  fang  ne  fortiroit  pas  fi  bien  ,  à  caufe  que  ces  cicatrices 
«broient  rétréci  le  diamètre  du  vaiffeau.  Ainfi  un  Chi¬ 
rurgien  qui  veut  ménager  un  bras  qu’il  aura  fouvent  à 
faigner  ,  commence  d’ouvrir  la  veine  le  plus  haut  qu’il 
peut  ;  puis  en  allant  toujours  eh  defeendant,  il  place  les 
ouvertures  proche  les  unes  des  autres  ,  pour  fe  conferver 
un  terrein  qu’il  trouvera  en  tems  &  lieu.  C’elt  une  mau- 
vaife  méthode  de  mouillêr  la  compreffe ,  parce  qu’en  fe 
féchant  elle  fe  durcit ,  &*peut  meurtrir  le  bras.  Si  l’on 
prévoit  que  l’on  fera  obligé  de  répéter  la  faignée  dans  la 
journée ,  on  met  fur  la  compreffe  quelques  gouttes  de 
fuif  ou  d’huile  ,  pour  empêcher  la  plaie  de  fe  fermer  fi- 
tôt ,  &  qu’on  puiffe  retirer  du  fang  par  la  même  ouver¬ 
ture-  Mais  ,  quand  le  malade  ne  craint  pas  la  piquure 
de  la  lancette  ,  il  eft  plus  à  propos  d’en  faire  une  nou- 
jrelle. 

Saignée  du  pied. 

On  fait  affeoir  le  malade  dans  un  fauteuil ,  ou  fur  le 
bord  de  fbnlit;  l’on  a  une  compreffe  quarrée  comme  dans 
la  faignée  du  bras  ,  une  lancette ,  &  une  bande  plus  lon¬ 
gue  que  celle  qui  fert  au  bras,  roulée  en  un  chef,  une 
ligature ,  ua  chaudron  ou  un  fceau  de  fayance ,  prefque 


S  A  I  4 6$ 

plein  d’eau  d’une  chaleur  fupportable ,  dans-laquelle  on 
metles'deux  pieds  pour  faire  raréfier  le  fang  ,-  &  gonfler 
les  vaifieaùx  :  je  dis  les  deux  pieds  ,  parce  que  quoique 
l’on  n’ouvre  la  veine  que  d’un  ieul ,  il  eft  cependant  né- 
ceflaire  de  le  faire  ,  autant-  pour  la  commodité  du  mala¬ 
de  ,  que  pour  déterminer  une  plus  grande  quantité  de. 
fang  vers  les  extrémités  inférieures  ,  &  pour  que  le  Chi¬ 
rurgien  paille  fans  perdre  de  tems,  choifir  le  pied  où  les 
vailïeaux  feront  les  plus  apparens. 

Quand  les  pieds  ont  refté  dans  l’eau  allez  de  tems  pour 
donner  aux  vailïeaux  celui  de  le  gonfler  ,  le  Chirurgien 
prend  le  pied  qu’il  veut  faigner  ,  le  porte  fur  fon  genou  , 
puis  il  l’elfuie  avec  la  ferviette  qu’il  a  fur  lui  ;  il  pofela 
ligature  au  delfus  des  malléoles,  a  environ  deux  travers  de 
doigt ,  &.  ne  la  ferre  que  médiocrement  ;  il  la  noue  d’un 
nœud  coulant  vers  la  malléole  externe  ;  puis  ayant  exa¬ 
miné  avec  fon  doigt  fi  les  veines  répondent ,  il  remet  le 
•  pied  dans  l’eau  pendant  qu’il  tire  fon  étui  ,  &  choifit  une 
lancette.  Quand  le  Chirurgien  l’a  choine  ,  il  l’ouvre  en 
angle  mouife  ,  &  la  porte  à, fa  bouche  ,  la  pointe  tour¬ 
née  du*côté  du  pied  qu’il  va  faigner.  Il  tire  enfuite  le  pied 
de  l’eau  ,  &  en  applique  la  plante  fur  fon  genou  ,  afin 
de  comprimer  les  veines  intérieures.  Il  refferre  la  liga¬ 
ture  ,  pour  mieux  affujettir  la  peau  &  les  veines;  il  effuie 
le  pied,  &  après  avoir  affujetti  le  vailfeau  comme  dans 
la  faignée  du  bras  ,  avec  le  pouce  de  la  main  qui  faifit  le 
pied,  il  en  fait  l’ouverture.  On  ne  craint  point  aipfi.de 
piquer  d’ artère  ni  de  tendon  ,  à  moins  qu’on. né  faignïm 
quelqu’une  des  veines  qui  rampent  fur  le  cou  du  pied: 
Mais  quand  on  faigne  à  la  malléole  ,  il  n’eft  pas  rare  de 
piquer  une,  petite  branche  du  nerf  tibial  d’où  il  réfulte  un 
léger  engourdilfement ,  qui  eft  fans  conléquence  ,  &  ne 
doit  nullement  eftiaier. 

Dès  que  la  veine  eft  ouverte  ,  on  remet  le  pied  dans 
■  l’eau  ,  &  fi  la  ligature  eft  trop  ferrée  ,  on  la  lâche  tant 
foit  peu.  Comme  on  ne  fe  fert  pas  de  poelettes  pour  cette 
fâignée  ,  on  eftime  la  quantité  de  fang  que  l^in  tire,  par 
la  durée  de  la  faignée  ,  la  grandeur  de  l’ouverture  ,  & 
la  teinte  de  l’eau  relativement  à  fa  quantité  ,-ce  que  l’on 

D.  de  Ch.  Tome  IL  ,  G  g  ■ 


'466  S  AI 

connoît  à  la  vue  ,  ou  en  trempant  dedans  le  coin  d’une 
ferviette.  Quand  on  a  tiré  quantité  fuffifante  de  fang  ,  on 
défait  la  ligature  fans  tirer  le  pied  hors  de  l’eau  :  on  l’y 
laiile  même  encore  un  inllant ,  pour  donner  au  vaifTeau 
le  tems  de  fe  dégorger.  Enfuite  on  retire  le  pied  de  l’eau, 
on  le  porte  fut  Ion  genou  ,  on  l’effuie  ,  on  tire  un  peu 
la  peau  avec  le  doigt  indice  ,  &  celui  du  milieu,  comme 
dans  la  faignée  du  bras  :  on  met ,  pour  recouvrir  la  veine , 
une  compreffe  un  peu  épailTe  fur  l’ouverture  ,  &  on  fait 
le  bandage  appelle  étrier.  Voyez  Etrier.  On  effuie  en- 
fuite  l’autre  pied  ,  &  on  remet  le  malade  au  lit. 

Il  arrive  quelquefois  à  la  faignée  du  pied  ,  quoiqu’elle 
Toit  bien  faite  ,  que  le  fang  s’arrête  tout  à  coup  après 
avoir  coulé  pendant  quelque  tems.  II  peut  y  en  avoir  deux 
caufes.  La  première ,  c’efl  un  fang  trop  gluant  &  trop 
épais ,  qui  s’applique  fur  l’ouverture  ,  &  en  colle  les  lè¬ 
vres.  Cet  accident  eft  plus  ordinaire  aux  femmes  grades. 
Pour  l’éviter ,  le  Chirurgien  doit  donner  fes  foins  à  ce 
que  le  fang  forte  en  arcade  ,.  &  toujours  à  la  furface  de 
l’eau  j  pour  cela  ,  il  placera  fa  main  ,  ou  une  ferviette 
fous  la  plante  du  pied,  afin  de  le  foulever  ,  &  qu’en  com. 
primant  la  veine  intérieure  ,  le  fang  refoule  dans  les  ex¬ 
térieures.  La  fécondé  caufe  de  l’arrêt  du  fang,  c’eftlorf- 
que  le  vaiffeau  eft'fort  petit ,  &  que  le  pied  eft  par  trop 
enfoncé  dans  l’eau.  La  colonne  d’eau  qui  pefe  fur  l’ouver¬ 
ture  ,  empêche  le  fang  de  fortir,  &  le  fait  grumeler.  On 
y  remedie  en  pafTant  un  linge  fur  l’ouverture ,  pour  en 
détacher  les  grumeaux  ,  &  en  foutenant  le  pied  à  fleur 
de  l’eau. 

Saignée  de  la  gorge. 

On  fait  afTeoir  le  malade  fur  le  bord  de  fon  lit ,  ou 
dans  un  fauteuil.  On  garnit  l’épaule  &  la  poitrine  d’une 
ferviette  en  plufieurs  doubles  ,  &  on  applique  la  ligature 
de  la  maniéré  fuivante.  On  met  fur  les  clavicules ,  &  fur. 
laveine  quel’ona  deffeindepiquerunecompreflêépaiffe: 
on  fait  de#x  tours  autour  du  cou  avec  une  ligature  ordi¬ 
naire,  mais  plus  étroite ,  de  maniéré  qu’elle  porte  fur  la 
compreffe  :  onia  ferre  également ,  &  on  la  noue  versla 


S  AI  467 

auque  'du  cou  à  deux  noeuds,  l’un  fimple,  &  l’autre  eu 
rofttte  ;  on  y  pâlie  un  ruban  ou  une  bandelette  ,  dont 
lesdeux  bouts  tombent  par-devant,  &  vis-à-vis  la  trachée- 
artère.  Uii  ferviteur  tire  les  deux  bouts  du  ruban  ,  afin 
que  la  ligature  circulaire  ne  comprime  pas  la  trachée- 
artère  ,  &  qu’elle  ne  faite  effort  que  fur  les  veines  jugu¬ 
laires  externes,  &  principalement  fur  celle  où  cil  la  com» 
.preffe  :  ou  bien  On  inet  fur  les  clavicules  &  fur  les  veines 
jugulaires;  une  cpmpreffe  épaiffe  ;  on  applique  fur  la  nu¬ 
que  du  cou  une  ligature  ordinaire ,  dont  on  fait  palier 
les  chefs  en. devant  ,  de  maniéré  qu’ils  portent  iur  les 
çompreffes.  On  noue  ces  chefs  fur  le  liernüm.,  &  un  fet- 
viteur  ,. ou  même  le  malade,  tire  le  noeud  eu  bas  ,  afin 
que  la  ligature  falTe  effort  fur  les  çompreffes,  &  gonflé 
les  jugulaires.  Cela  fait,  on  tire  unë  lancette  ,  &  on  la 
porte  à  la  bouche  ,  la  pointe  tournée  du  côté  de  la  veiné 
que  l’onjyeut  ouvrir  ;  on  applique  le  pouce  fur  la  com- 
prèffe  ,  &  ledoigtindex  au-deflüs.,. polir âffuj.ettir le  vaif- 
leau  ,  &  tendre*la  peau.  On  ouvre  la  veine  entre  les  deux 
doigts  ,  on  fait  fon  ouverture  longitudinale ,  fuîvant 
la  direction  des  fibres  du  mufcle  peaucier  ,  &  un  peu  plus 
grande  qu’aux  faignées  du  bras ,  parce  que  les  jugulaires 
lont  plus  groffes. 

Pour  faciliter  la  fortie  du  fàpg ,  on  fait  mâcher  an  ma¬ 
lade  un  morceau  de  papier  ,  ou  un  bâton  de  reglîffe  ,  Sc 
s’il  coule  le  long  de  la  peau  ;  on  fe  fert  d’unè  carte  pliée 
en  goutiere  ,  qui  s’applique  au  deffous  de  l'ouverture  par 
un  bout ,  &  par  l’antre  conduit  le  fang  dans  la  poëlette. 
*Pour  fermer  le  yaiffeau  ;  On  ôte  la  ligature  ,  on  met  une 
compreffe  fur  l’ouverture  ,  &  pardeffus  un  bandage  cir¬ 
culaire  médiocrement  ferré.  Souvent  même  il  fuffit  de 
mettre  une  mouche  de  taffetas  gommé  ,  ou  un  petit  em¬ 
plâtre  agglutinatif,  parce  que  le  fang  tombant  à  plomb, 
trouve  moins  de  réfiftance  à  fuivre  la  direction  de  la 
veine  ,  lorfque  la  ligature  eft  ôtée  ,  qu’à  fortir  par  l’ou¬ 
verture. 

11  y  a  des  Auteurs  qui  propofent  de  faire  la  ligaturé 
avec  une  cravatte ,  ou  un  mouchoir  roulé  èn  boudin ,  dont 
.  ils  appliquent  le  milieu  à  la  nuque  du  cou ,  &  font  palier  * 

Ggif 


'468  S  AI 

en  devant  les  deux  clef-  qui  croifent  en  haut  du  fternur». 
Ils  donnent  ces  deux  chefs  à  tenir  à  un  îèrvitcur ,  qurferre 
autant’qu’il  eft  néceifairc  ,  pour  faire  gonfler  les  veines, 
fans  gêner  la  refpiration,  L 'autres  le  fervent  d'une  liga¬ 
ture  auffi  roulee  en  boudin  donc  ils  appliquent  le  milieu 
fur  le  côté  du  cou  ,  où  ils  ont  delfein  de  làigner,  &  ils 
font  revenir  les  deux  chefs  fous  l’aiileüe  '.ppolée. 

Gercé  dernière  maniéré  de  faire  la  ligature  eft  préfé¬ 
rable  a  la  précédente.  C*el’t  même  celle  quel’on  dot  em- 
ployer  lor.qne  lesvaifTeaux  de  la  gorgé  font  confidérable- 
rnent  gonflés  ,  parce  que  la  comprelhon  ne  le  falfant  que 
d’un  feul  côté  le  retour  du  fang  n’eft  point  gêné  dans 
la  jugulaire  oppofëe  ,  &  on  a  moins  à  craindre  la  luflo- 

Quand.  les  jugulaires  font  tellement  enfoncées,  qu’on 
:ne  peut  les  rendre -bien  .apparentes-,  on  feigne  deux  de 
•leurs  rameaux,  qui  l'ont  fi  tu  és  plus  antérieurement,  s’ils 
fe  trouvent  allez  cônfidétablës. 

Saignée  à  la  tempe. 

On  fait  aiTeoir  le  malade  dans  un  fauteuil  ,  ou  fur  le 
bord  de  fon  lit.  On  met  une  ligature  au  deilus  de  l'en¬ 
droit  que  l’on  veut  ouvrir  ,  afin  d’alfujettir  le  vaiffeau  , 
&  de  le  faire  gonfler  ,  -ce  que  l’on  obtient  encore  mieux 
en  mettant  une  comprelfe  fous  la  ligature ,  comme  quel¬ 
ques-uns  le  font  pour  la  Alignée  du  col.  La -ligature  doit 
.être  étroite  ,  &  mife  de'  biais  ,  afin  qu’elle  ait  plus  dç 
prife.  M.  Dionis  propofe  de  faire  cette  faignée  fans  liga¬ 
ture  ;  &  en  effet  quand  l’artère  eft  pleine  &  bien  appa¬ 
rente,  ou  peut  abfolument  s’en  palier  ,  &  fe  contenter 
de  faire  pancher  la  tête  ,  pour  que  le  fang  s’y  porte  avec 
.plus  grande  quantité.  Mais, -quand  l’artére  n’eft  pas  fort 
.apparente  ,  il  eft  plus  sûr  de  faire  la  ligature.  On  prend 
enfuite  une  lancette  que  l’on  porte  à  fe  bouche ,  comme 
dans  les  autres  feignées  ,  à  demi  pliée  ;  &  après  avoir  re¬ 
connu  l’artère,  on  marque  avec  l’ongle  l’endroit  que  l’on 
veiit  ouvrir.  On  alfujettit  le  vaiffeau  ,  on  tend  la  peau 
-  avec  le  doigt  indice  ,  &  le  pouce  d’une  main;  .St  de  l’au- 


S  A  I  4  6y 

ere ,  on  fait  la  ponélion  &  l’élévation  comme  à  l’ordi¬ 
naire.  Le  fang  jaillit  àuflitôt ,  ù  fort  en  arcade  ,  &.  par 
farts. 

Quand  on  a  tiré  une  fuffifante  quantité  de  fang  ,  on 
ôte  la  ligature  ,  &  on  airète  le  fang.  Pour  cela,  on  fait 
une  petite  pelotte  de  pap  er  brouillard  mâché  ,  &  bien 
exprimé ,  de  la  gro  leur  d’une  noilétte  ,  ce  qui  vaut  infini¬ 
ment  mieux  qu’une  piece  demormoie-  que  quelques-uns 
confcillent  de  mettre  dans  le  pli  de  la  comprelfe.  Par- 
delfus  cette  pelotte ,  on  mer  quelques  cumprclles  gra¬ 
duées  ,  alm  que  la  compreili on  du  bandage  ne  porte  que 
fur  l’ouverture.  On  fait  le  bandage  nommé  je  taire ,  ou 
chevetre  oblique.  On  lailfe  cet  appareil  quatre  ou  cinq 
jours  ,  afin  de  donner  à  la  plaie  le  tems  de  fe  refermer  , 
&  de  fe  confolider  ent’erement. 

Cette  opération  eft  moins  pratiquée  quelle  ne  devroit 
l'être.  11  y  a  beaucoup  de  maladies,  furtuut  de  celles  qui 
font  fubites,,  &  proviennent  d’une  prelîion  fur  le  cerveau, 
par  une  trop  grande  abondance  de  fang,  où  il  ferait  trè;- 
avantàgeux  d'ouvrir  l’artère  temporale.  ï  ans  l’apoplexie 
fianguine  ,  par  exemple  ,  &  dans  la  pa  alyfie  qui  en  dé¬ 
rive  ,  l’on  pourroit  compter  certainement  fur  l’efficacité  1 
de  cette  faignée. 

Saignée  Hanche. 

La  faignée  eft  blanche  ,  quand  le  Chirurgien  a  piqué 
fans  avoir  de  fang.  Cela  arrive  ,  ou  parce  que  le  vaifiùau 
étant  trop: enfoncé  ,  on  ne  plonge  pas  la  lancette  allez 
avant ,  ou  allez  à  plomb  ;  ou  parce  que  le  vailfeau  étant 
roulant ,  il  fuit ,  pour  ainfï  dire ,  la  lancette  ;  ou  parce 
qu’on  pique  au  milieu  de  beaucoup  de  cicatrices,  qui 
retreciffent  le  diamètre  du  vailfeau  ;  ou  parce  que  le  ma¬ 
lade  retire  fon  bras. 

Cer  accident  effraie  ordinairement,  beaucoup  le  mala¬ 
de  ,  &  fur-tout  les  femmes  ;  mais  il  ne  doit  pas  déconcer¬ 
ter  le  Chirurgien  ,  qui  doit  lui  repréfenter  qu’il  y  a  fou- 
vent  de  la  prudence  à  manquer  une  faignée  ,  &  qu'il  ai¬ 
me  mieux  la  manquer  que  de  courir  rifque  de  te-feleffer. 

G  g  iij 


47°  S  A  L 

Il  doit  en  même  tems  examiner  laquelle  de  ces  deux  cau« 
les  lui  a  fait  manquer,  la  faignée  pour  l’éviter  en  piquant 
une  fécondé  fois.  On  donne  encore  le  nom  de  faignée? 
blanches  aux  mouchetures  qui  fe  pratiquent  fur  les  jam¬ 
bes  des  hydrqpiques  ,  pour  en  évacuer  les  férofités- 
■  S AIG  NEK.  Se  d:t  des  vaiffeaux  fangirins rompus ,  qui 
verfent  au  fang,  &  d’un  homme  qui,  ayant  des  vaiffeaux 
rompus,  perd  du  fang.  On  dit  aufli  d’un  Chirurgien  qu’il 
laigne ,  quand  il  fait  l’opéràtio'n  de  la  faignée. 

SALIERES.  Cavités  qui  fe  remarquent  chez  de  cer¬ 
taines  perfonnes  au  bas  du  cou  ,  au  deffus  des  clavicules. 
Ce  défaut  vient  de  la  trop  grande  convexité  de  ces  os  , 
lefquels  laiffent  un  efpacé  entre  elles  &  la  poitrine ,  qui 
n’elt Recouvert  que  de  ia  peau  ,  &  n’eft  rempli  par  au¬ 
cune  çhofe.  Le.  falieres  paraiiïént  furtout  chez  les  per- 

•  SALIVAIRES,  (glandes)  On  donne  ce  nom  aux  or- 

fanes  fscréteurs  de  la  làlive.  Ce  font  lés  glandes  pâroti- 
es,  les  maxillaires ,  les  fublinguales,  &  toutes  les  buc¬ 
cales. 

SALIVATION.  Excrétion  abondante  de  l'humeur  fa- 
livale  ,  que  l’on  procure  quelquefois  dans  le  traitement 
de  la  vérole.  Voyez  Salive.-  ....... 

SALIVE.  Humeur ,  dont  toute  la  cavité  de  la  bouche 
8c  dé  la  langue  font  continuellement  arrofées  dans  leur 
état  naturel.  Cette  humeur  '  eft  aqueufe  ,  préfqüé  fans 
odeur  &  '  fans  goût  ;  elle  ne  s’épaiflit  point  au  féu , 
étant  battue  &  agitée ,  elle  fémet  en  écume  ,  dans  ceux 
qui  ont  faim, ou  quifont  àjeûn,  elle  eft  abondante, flui¬ 
de  ,  âcre  ,  pénétrahte  ,  déterfivé  &  ïérmeritatïve.  •  Cetté' 
humeur  fe  fépate  du  fang  artériel ,  &  coule  dans  la  bou¬ 
che  par  pluiieurs  fources  ;  fâvoir  ,  par  les  glandes  paro¬ 
tides  &  leurs  conduits  falivaires,  par  les’ maxillaires  glo- 
merées ,  les  glandes  fublinguales  ,  celles  dé  là  langue, 
du  palais  ;  dés'  gencives ,  des  levres ,  du  larynx,  du  pha¬ 
rynx,  de  la  luette  ,  par  les  amygdales  ,  par  les  trous  in- 
cififs.  La  falive  eft  uné  efpece  de  nienftrue  uni’verfel ,  qui 
s’affocie  à  toutes  fortes  d’alimens ,  ’qui  les  pénétré  &  les 
iiffout  d’autant  plus  facilement ,  que  durant  la  màftica- 


S  AL  -471? 

txon  ,  elle  fort  en  grande  abondance  ;  &  comme  nous 
avalons  très-fréquemment,  foit  en  dormant,  foit en  veil¬ 
lant,  elle  fert  non  feulement  à  faciliter  la  digeftion,  mais 
auffi  à  faire  partie  du  chyle. 

La  falive  n’eft ,  à  proprement  parler  ,  qu’un  favon 
fouetté.  Les  tuïaux  qui  là  féparent  ,  font  extrêmement 
fubtils  ;  ils  ne  biffent  donc  point  échapper  de  matière 
groffiere,  mais  feulement  celle  qui  a  été  extrêmement  di- 
vifée,  c’eft-à-dire,  cette  matière  huileufe  fort  atténuée,’ 
mêlée  avec  l’eau  par  le  moien  des  fels  ,  8c  par  le  mouve¬ 
ment  des  artères  ;  &  enfin  extrêmement  raréfiée  après 
qu’elle  a  été  dépofée  dans  les  cellules  falivaires  ,  elle  eft 
encore  battue  par  le  mouvement  des  artères  voifînes. 
Tout  cela  étant  pofé ,  il  s’enfuit  1°.  que  la  falive  doit  être 
fort  délaïée  ,  &  fort  trartfparente ,  car  la  divifion  &  le 
mélange  produifent  cet  effet  :  2.0.  qu’elle  doit  être  écu- 
meufe  ;  car  ,  comme  elle  eft  un  peu  vifqueufeà  caufede 
fon  huile ,  l’air  y  forme  facilement  de  petite  bulles ,  donc 
l’affemblage  fait  l’écume. 

La  falive  ne  s’épaiffit  pas  fur  le  feu ,  parce  que  les  par¬ 
ties  huileufes  étant  fort  divifées,  elles  s’élèvent  facilement 
quand  la  chaleur  vient  à  les  raréfier.  Elles  deviennent  donc 
plus  légères  que  l’air  ,  au  lieu  que  la  lymphe  ,  par  exem¬ 
ple  ,  a  des  parties  huileufes  &  épaiffes,  qui  laiifent  d’a¬ 
bord  échapper  l’eau  à  la  première  chaleur  ,  &  alors  les 
parties  huileufes  ou  favoneufes  ,  font  preftées  encore  da¬ 
vantage  l’une  contre  l’autre  ,  par  la  pefanteur  de  l’atmof  ' 
phere.  De  plus  la  falive  confient  bçaucoup  d’air ,  qui 
îè  raréfié  fur  le  feu  ,  &  écarte  les  parties  qui  la  coin, 
pofent. 

La  falive  n’a  prefque  ni  goût ,  ni  odeur  ,  parce  que  le 
fel  qui  s’y  trouve  ,  eft  abforbé  dans  une  matière,  huileufe 
&  terreufe  ;  mais  cela  ne  fe  trouve  ainfî ,  que  dans  ceux 
qui  fe  portent  bien  ;  car  dans  les  maladies,  la  chaleur  al- 
kalife  les  fels  ,  ou  tend  à  les  alkalifer,  leur  donne  La  fa¬ 
cilité  de  fe  féparer  des  acides.  Alors  la  falive  peut  avoir 
divers  goûts:  elle  produira  même  divers  effets ,  qui  pour¬ 
ront  marquer  un  acide  ou  un  alkali. 

Lafalive.de  ceux  qui  jeûnent  eft  âcre ,  déterfive  &  ré- 
Ggiv 


47*  SAE 

folutive.  Dans  le  jeûne  ,  la  chaleur  tend  à  allcalifer  les 
liqueurs  du  corps  ;  il  faut  donc  que  la  falive  contraQe 
quelque  âcreté.  On  fait  que  le  favon  eft  compofé  de  fel 
&  d’huile  :  ainfi  il  n’eft  pas  furp:  enant  que  la  falive  qui 
eft  formée  par  les  mêmes  principes ,  foit  déterfivc.  Enfin 
elle  doit  être  réfolutive  ;  car ,  outre  que  par  fon  action 
elle  débouche  les  pores  ,  elle  agite  en  même  rems  tous 
les  vaifleaux  ,  &  y  fait  couler  lés  liqueurs  par  cette  agi¬ 
tation. 

Dans  les  maladies  ,  le  goût  de  la  falive  eft  mauvais-; 
comme  dans  les  maladies  ,  les  humeurs  féjournent  &  s’é¬ 
chauffent  :  elles  deviennent  âcy.es,  &  par  conféqùent  la 
falive  qui  en  vient ,  doit  caufer  une  impreftïon  défagréa- 
ble.  Quand  on  ne  fent  plus  de  mauvais  goût ,  c’eft  un  li¬ 
gne  que  la  fanté  revient  ;  car  c’eft  une  marque  que  les 
liqueurs  coulent ,  &  ne  s’échauffent  plus  comme  aupara¬ 
vant. 

La  falive  ayant  un  mauvais  goût ,  les  alimens  nous  pa. 
roiffent  défagréables.  Cela  vient  de  ce  que  les  parties  des 
alimens  fe  mêlent  avec  celles  de  la  falive.  On  voit, par-là 
fur  quel  fondement  les  Médecins  regardent  fi  fouventia 
langue ,  &  font  fi  attentifs  aux  impremonsqu’y  briffent  les 
maladies. 

Pendant  la  nuit  il  coule  dans  la  bouche  moinsde  falive 
que  durant  le  jour.  Cela  vient  de  ce  que  {durant  le  fom. 
meil.  les  glandes  ne  font  pas  agitées  par  les  mufclçs  &  parla 
langue  /comme  elles  le  font  quand  nous  veillons.  D’ail¬ 
leurs  la  transpiration  qui  augmente  durant  la  nuit ,  dimi¬ 
nue  l’écoulement  de  la  falive.  C’eft  pour  la  même  rai- 
fon  que  cet  écoulement  ceffe  durant  les  grandes  diar¬ 
rhées. 

■  Dans  certaines  maladies  ,  comme  dans  la  mélancholie,  • 
la  falive  coule  en  grande  quantité.  Cela  vient  de  ce  que 
le  fang  trouvant  des  obftacles  dans  les  vailfeaux  méfen- 
tériques  qui  font  alors  gonflés  &  remplis  d’un  fang  noi¬ 
râtre  &  épais ,  comme  les  diffections  nous  l’apprennent, 
le  fang  fe  jette  en  plus  grande  quantité  vers  les  parties 
fupérieures  ;  ainfi  il  s’y  filtre  plus  de  liqueurs. 

Dans  l’efquinancie ,  la  falive  coule  quelquefois  en  gran- 


s  A  L  475 

3e  quantité  ,  parce  que  lesvaifleaux  qui  vont  aux  glan¬ 
des.,  s’engorgent  à  caufe  de  l’inaanimation  ;  ainfi  l’irrita¬ 
tion  exprime  plus  de  falive.  Quand  là  mâchoire  ni  luxée, 
on  voit  un  grand  écoulement  de  falive  ;  mais  il"he  vient 
que  de  ce  que  les  organes  de  la  déglutition  fon  déran¬ 
gés.  On  ne  peut  pas  avaler  la  falive  qui  fe  filtre  ,  ainfi  on 
la  jette  en  dehors.  Cette  raifon  peut  être  appliquée  à  l’ef- 
quinancie. 

L’ufage  du  tabac  fait  cracher  :  ce  que  lespurgatifs  âcres 
'  .produisent  dans  les  inteftins ,  le  tabac  le  produit  ici’.  11 
irrite  les  nerfs  ,  il  donne  de  l’aétion  aux  vailfeaux  capil¬ 
laires.  Tout  cela  caufe  un  engorgement ,  qui  pouffe  la 
falive  dans  les  couloirs  avec  plus  de  force  ,  &  en  plus 
grande  quantité.  En  un  mot ,  le  tabac  agit  comme  les 
véfîcatoiies ,  dont  nous  avons  expliqué  l’action. 

Le  mercure  produit  une  falivation  très-abondante.  La 
difficulté  qui  fe  préfeute  d’abord  ,•  efl  de  favoir  pourquoi 
ce  métal  fiuide  ,  qui  eft  entré  dans  les  pores  de  lapeau  , 
détermine  les  matières  à  couler  par  les  glandes  falivai- 
res  ;  il  ne  fe  porte  pas  plutôt  vers  ces  glandes  ,  que  vers 
les  inteftins.  Si  le  mercure  fe  répand  également  partout, 
il  faut  chercher  dans  le  féul  tifl’u  des  glandes  falivaires  , 
la  raifon  pour  laquelle  ce  fiuide  fait  une  évacuation  par 
çcs  glandes.  Le  tiffu  des  glandes  falivaires  peut  être  forcé 
plus  facilement  que  celui  des  autres  couloirs.  Ainfi  le 
mercure  dilate  leurs  conduits;  les  parties  mercurielles  qui 
viennent  enfuite  ,  les  dilatent  toujours  davantage.  Cette 
dilatation  étant  faite ,  les  humeurs  fe  jettent  en.plus  gran¬ 
de  quantité  vers  les  endroits  dilatés.  Ainfi  il  pourra  s’y 
faire  un  grand  écoulement,  tandis  qu’il  ne  s’en  fera  pas 
dans  un  autre  ;  &  cela  par  la  même  raifon  que  la  tranfpi- 
ration  étant  extraordinaire  .  le  ventre  efl  fort  refferré.  Il 
y  a  un  autre  phénomène  qui  arrive  dans  l’ufage  du  mer¬ 
cure  ,  &  auquel  il  faut  faire  attention,  pour  expliquer  la 
falivation  ;  c’eft  qu’il  furvient  fouvent  des  gonflemens  à  la 
tête.  Or  ,  ces  gonflemens  n’arrivent  que  par  les  obflruc- 
tions  que  le  mercure  fublimé  &élevé  jufqu’à  la  tête  par 
la  chaleur  de  notre  corps ,  caufe  dans  les  vailfeaux  ca¬ 
pillaires.  .  Ces  obftructions  ramaffent  le  fang ,  Si  le  fang 


"474  S  A  N 

ramafTé  pouffe  plus  fortement ,  &  en  plus  grande  quan¬ 
tité,  lafalive  dans  les  tui'aux  fécrétoires.  Il  faut  ajouter 
à  cela  que  le  metcure  fait  une  grande  impreffion  fur  le 
tiffu  de  la  bouche,  &  dans  les  parties  voifmes  ;  &  comme 
les  ramifications  des  nerfs  font  très  -  nombreufes  &  très- 
fenfibles  dans  la  bouche,  &  furlevifage,  l’irritation  de¬ 
viendra  plus  aifée  &  plus  fréquente.  Cette  raifon  jointe 
à  celle  que  nous  venons  de  donner  ,  peut  fetvir  à  expli¬ 
quer  la  falivation  caufée  par  le  mercure. 

SA  LI  VER.  Faire  une  abondante  excrétion  de  fa- 
livc. 

S  ALPIN GO-PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de 
petits  mufcles  ,  qui  vont  du  bord  cartilagineux  de  la 
trompe  d’Euftache  ,  au  pharynx.  Ils  font  partie  de  ceux 
qu’on  appelle  fphenc-falpingo-pharyngiens 

SALPINGQ  -  STÀPHYLIN.  (mufcle)  Ce  mufcle 
s’attache  d’une  part  à  la  partie  poftérieure  de  la  trompe 
d’Euftache  ,  &  de  fa  partie  membraneufe;  &  de-làil  des¬ 
cend  obliquement  vers  la  luette  ,  &  s’attache  à  fa  partie 
poftérieure.  Il  la  tire  en  arriéré  ,  quand  il  agit. 

SALVALELLE.  (veine)  Les  Anciens  ont  donné 
ce  nom  à  une  petite  veine  qui  rampe  entre  le  tfoifieme 
&  le  quatrième  os  du  métacarpe  fur  chaque  main.  Elle 
naît  des  mufcles  interofleux  ,  &  des  parties  environ¬ 
nantes  ,  &  va  fe  décharger  dans  la  bafilique. 

Les  Anciens  comptoient  beaucoup  furla  faighée  qui  fe 
pratiquoit  à  cette  veine  ,  pour  la  guérifon  des  affeûions 
mélancholiques  ;  mais  depuis  que  la  circulation  du  fang 
a  été  reconnue ,  on  s’eft  détrompé  de  cette  fauffe  idée. 

SANG.  Liqueur  rouge  homogène  compofée  de  dif¬ 
férentes  autres  liqueurs  plus  fubtiles ,  deftinéë  par  la  na¬ 
ture  à  être  mue  perpétuellement  dans  toute  l’étendue 
du  corps,  pour  l’entretien  de  la  vie.  Le  fang  tiré  du  corps 
d’un  homme  fain  fe  partage  en  lymphe,  en  férofité  &  en 
partie  rouge  concrète  ,  d’où  il  fuit  qu’il  y  a  dans  le  fang 
qui  circule  trois  efpeces  diftinélesde  liqueurs.  Mais  outre 
la  partie  rouge  Sc  lymphatique  dont  le  fang  eft  compofé , 
il  y  a  encore  d’autres  humeurs  qui  s’y  trouvent  mêlées , 
&  qui  s’en  féparent  par  des  organes  particuliers  -,  appelles 


glandes  ;  cette  féparation  fe  nomme  Secrétion.  Le  foie 
fépare  la  bile ,  les  glandes  falivaires  la  falive  ,  les  reins 
fépatent  l’urine,  le-pancréas  le  fuc  pancréatique. 

On  fuppofe  pour  expliquer  cet  effet  que  le  vaiffeau  qui 
fait  la  plus  grande  partie  du  tiffu  de  la  glande,  eft  garni- 
d’un  velouté  ou  d’un  duvet  coloré  &  imbu  différemment, 
fuivant  la  nature  de  la  liqueur,  qui  doit  être  féparée  dans 
les  glandes,  &  que  de  même  qu’un  morceau  de  drap  imbu 
d’huile  &  plongé  dans  un  vaiffeau  plein  d’un  mélange 
d’eau,  de  vin  &  d’huile,  ne  laiffe  paffer  au  travers  de  fon. 
tiffu  que  les  parties  d’huile,  fans  le  laiffer  pénétrer  par  les 
autres ,  de  même  le  tillu  velouté  de  la  glande  n’admet  que 
les  parties  qui  quadrent  à  fon  tiffu  ;  c’eft  la  même  mé- 
êhanique  de  part  &  d’autre. 

Pour  entendre  ce  qui  concerne  le  mouvement  du  fang  , 
il  faut  rappeller(en  peu  de  mots,  )  ce  que  nous  avons 
déjà  dit ,  à  l’article  circulation. 

Le  fang  de  toutes  les  parties  du  corps  eft  rapporté  par 
les  deux  veines  caves,  dans  l’oreillette  droite  du  cœur  : 
cette  oreillette  en  fe  contraétant ,  le  chaffe  dans  le  ven¬ 
tricule  droits  ce  ventricule  en  fe  contractant ,  le  poulie 
dans  l’artère  pulmonaire,  qui  le  conduit  aux  poumons  , 
d’où  il  eft  repris  par  les  veines  pulmonaires,  qui  le  por¬ 
tent  à  l’oreillette  gauche  du  cœur  ;  celle-ci  le  rend  au 
ventricule  gauche ,  qui  en  fe  contraétant  le  pouffe  dans 
l’aorte  ,  qui  le  diftribue  dans  toutes  les  parties  du  corps. 

Quand  le  cœur  le  refferre,  fa  pointe  approche  de  fa 
bafe  obliquement  &  en  manière  de  vis,  les  fibres  exté¬ 
rieures  remontent  en  forme  de  limaçon;  ils  dégorgent  le 
fang,  quand  il  fe  dilate,  le  cœur  s’étend,  le  fang  y  entre. 
Ce  jeu  continue  toute  la  vie  &  forme  la  vie  animale. 

On  doit  en  conclure ,  que  le  fang  circule ,  paffant  du 
cœur  aux  extrémités  du  corps  par  les  artères,  &  retour¬ 
nant  des  extrémités  vers  le  cœur  par  les  veines. 

Si  on  fuppofe  que  la  cavité  gauche  du  coeur  contient 
deux  onces  de  fang,  on  peut  croire  qu’elle  fe  vuide  à  cha¬ 
que  battement  ;  fuppofons-en  60  par  fécondé  ,  le  cœur 
battera  3600  fois  par  heure  ;  il  fort  deux  onces  à  chaque 
battement,  c’eft  7100  onces  par  heures,  or  7200  onces 


476  .  SAN 

à  16  onces  par  livre,  font  450  livres.  Il  paiTe- donc 
livres  de  iang  par  le  cœur  en  une  heure,  ii  on  fuppol'e  que 
i’hommejn’en  a  que  2.5  livres,  ces  i;  livres  pafieront  xB 
fois  en  LU'  jour 

Les  aiteres  &  les  veines  ne  font,  fans  doute,  qu’un 
même  vaiileau  continu. 

SANGUIFICATION.  Mot  compo  é  du  latin,  qui 
lignifie  en  terme  de  mcdecine,  la  transformation  de  la 
nourriture,  ou  plutôt  du  chyle  en  fang.  C’eit  dans  toutes 
les  parties  du  corps  &  principalement  dans  le  poumon  & 
dans  le  coeur  que  le  fait  cecnangemeiit ,  paruaefpece  de 
broyement  &  de  coction ,  d’où  résulte  une  afiimilation  du 
chyle  avec  le  fang. 

S  A  N  G  U  1  N.  (  Le  tempérament ,  )  eft  celui  où  la 
vihratilité  eftmo;  enne  où l’eiprit  animal  le  njeut  avec fa¬ 
cilite  &  modération  ;  où  le  îan.  circule  avec  aifance,  &  a 
une  confiftance  médiocre.  En  effet fi  la  tenfîon  des  fibres 
eft  médiocre,  la  contraétilité  le  eraauiiila  circulation 
des  liqueurs  fe  ieradonc  avec  aifance;  ce  tempérament 
comme  tous  les  autres  peut  changer  par  une  caulé  quel¬ 
conque,  foit  par  Page,  l'oit  par  les  maladies',  &c.  Les  per^- 
fonnes  d’un  tempérament  languin  f  nt  plutôt  hautes  que 
petites  ;  parce  que  che elles  la  fibre  n’étant  ni  trop  roi- 
de  ni  trop  molle,  peut  s’étendre.  Elles  ont  la  peau  douce, 
unie,  t.éxible,  parce  que  la  fibre  ell  moyennement  ten¬ 
due,  un’peu  humide  ;  parce  que  l’infenfible  tranfipiration 
fe  fait  avec fberté.  Ces  perfonnes  ont  une  très-belle carna. 
tion ,  des  couleurs  vives  &  rouges,  parce  que  le  fang  étant 
bien  alforti,  bien  affimilé  ,  bien  prépare,  il  pénétre  dans 
les  plus  petits  vaitTeaux  capillaires  &  tranfmet  la  belle 
couleur  rouge  au  travers  de  la  peau  ,  qui  eft  fine.  Elles 
ont  un  appétit  médiocre,  digèrent  facilement,  parce  que 
chez  elles  la  chaleur  n’eft  ni  trop  forte  ni  trop  foible;  leur 
urine  eft  belle,  bien  col  >rée  lents  excrémens  font  mois, 
d’un  jaune  clair  ;■  elles  vont  facilement  à  la  felle,  une 
fois  alfez  régulièrement  par  jour. 

Les  fanguins  font. afte l  robuftes,  aflez  foits,  capables 
de  certains  travaux  :  ils  font  communément  gais,  vifs. 
Les  plus  grandes  choies  ne  les  affectent  que  médiocre- 


SAP  47? 

filent,  parce  que  les  fibres  do  cerveau  font  médiocremeuc 
tendues  &  vibratiles  :  il;  font  peu  fa  ets  aux  vives  u  gran¬ 
des  pallions,  loir  de  1  amour  ,  l'oit  de  l’ambition  :  aulîî 
font-ils  amis  peu  zélés,  mais  ennemis  peu  dangereux.  Ils 
ne  font  ni  trop  vertueux,  ni  trop  vicieux.  Ils  tiennent 
un  milieu  en  tout;  ils  ont  la  mémoire  bonne,  le  juge¬ 
ment  allez  lain,  peu  vif  :  leur  efprit  eft  plus  p  ,>rté  vers  le 
frivole.  Ce  tempcramenteft  communément  ordinaire  aux 
jeunes  gens,  depuis  ij  jufqu’à  30  ans.  C’elt  le  meilleur 
de  tous  les  tempéramens  :  puifqu’il  tient  un  jultë  milieu. 

SANIE.  Pus  fereux  qui  fort  des  ulce.es,  pa;  ticulié— 
rement  de  ceux  des  jointures,  parce  qu’elles  fort  abbreu- 
vées  d’nne  linovie  qui  fe  convertit  facilement  en  féroi.té 
purulente  &  âcre  La  farûe  eft  différente  du  véritable  pus, 
en  ce  que  celui-ci  eft  plus  blanc  &  plus  épais. 

S  A  N  i  E  U  X.  Qui  .tient  de  la  nature  de  la  fanie  du 
pus  corrompu. 

SAPHENES.  (V eines)  Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom, 
l’une  eft  grande  ,  l’autre -petite.  La  grande  veine  faphene 
prend  naiifance  fur  le  cou-du-piéd  vêts  le  gros  orteil  , 
puis  elle  monte  pardevant  la  .malL-ole  interne,  en  com¬ 
muniquant  par  plulîeurs  rameaux  avec  les  veines  voifines 
dont  elle  reçoit  une  partie;  elle  n’eft  là  recouverte  que 
de  la  peau.  Elle  reçoit  une  branche  confidérable  au  bas 
du  tibia,  &  continue  de  monter  le  long  de  cet  os  vers  fa 
partie  interne.  Elle  reçoit  là  desvénules  qui  viennent  des 
mufcles  gafttoenemiens  &  folaire,  &  en  remontant  tou¬ 
jours;  d’auoes  qui  partentdes  demi-membraneux,  demi- 
nerveux,  du  couturier,  &c.  Elle  fe  tourne  enlnite  vers  le 
jarret  &  avance  vers  la  partie  interne  de  la  cuilfe,  reçoit 
le  fang  des  tégumens  &  des  mufcles  environnans  :  étant 
parvenue  vers  la  moitié  du  mufcle  couturier,  elle  com¬ 
munique  avec  plufîeurs  autres  veines  duvoifinage,  qui 
font  des  arroles  &  comme  des  mailles' multipliées.  Puis 
enfin ,  elle  finit  à  l’aîne ,  reçoit  là  le  làng  des  glandes  in¬ 
guinales,  de  la  graiffe  &  des  tégumens ,  &  fe  décharge 
dans  lagro Ile  veine  crurale.  Cette  veine  n  eftprefquedans 
tout  fon  trajet  depuis  le  cou-du-pied  jufq.u’à  l’aine,  re- 


478  S  A  R 

couverte  que  par  les  tégumens.  C’eft  elle  que  l’on  ouvre 
dans  la  faignée  du  pied. 

Là  petite  faphène  naît  à  la  partie  poftérieure  du  pied . 
des  vénules,  des  tégumens  &  des  parties  voifînes,  elle  e(l 
beaucoup  moins  conlîdérable  que  la  première.  Elle  mon¬ 
te  le  long  de  la  partie  latérale  &  poftérieure  de  la  jambe; 
en  communiquant  par  quelques  ramaux  avec  la  grande 
faphène,  immédiatement  au-deffous  du  jarret,  &  quand 
elle  eft  parvenue  au  delTus  du  jarret  elle  communique  en- 
core  par  d’autres  branches  avec  la  grande  faphène,  puis 
elle  fe  perd  dans  la  veine  crurale. 

SARCOCELE.  T umeur  charnue ,  ordinairement 
indolente,  dure  SL  inégale,'  qui  a  fon  liege  dans  les  tefti- 
cules  ou  dans  les  vaiffeaux  fpermatiqiies,  ou  à  la  furface 
ïntérnè  du  dartos.  Cette  tumeur  croît  peu  à  peu ,  &  pro¬ 
vient  de  différentes  caufés.  Les  coups,  les  chutes,  fescOn- 
tufions,  les  froiffemcns  ,  les  fortes  compreffions  en  font 
les  caufes  externes.  L  es  internes  font  la  coagulation  de  la 
lymphe  nourricière,  ou  de  lafemence,  procurée  le  plus 
fouvent  par  un  virus  vénérien  ou  ferophuleux. 

Le  farcocèle  diffère  des  véritables  hernies.,  en  ce  que 
la  tumeur  eft  inégale ,  raboteufe,  dure  ,  qu’elle  commen¬ 
ce  par  une  petite  dureté  qui  croît  infenfiblëment ,  & 
qu’elle  n’eft  point  faite  par  le  déplacement  d’aucun  in- 
teilin  ;  au  lieu  que  la  hernie  en'forme  une  fubite,plüs 
égale  &  plus  molle,  &  c’eft  quelque  partie  contenue  dans 
le  bas-ventre  qui  le  caufe.  Au  relie ,  il  y  a  des  farcocèles 
de  toute  groffeur. 

Pour  guérir  le  farcocèle ,  on  propofc  deux  moïêns  5 
la  réfolution  &  l’extirpation.  On  tente  la  réfolution  par 
l’application  longue  des  cataplafmes  émolliens  &  réfo-» 
lutifs,  par  les  emplâtres  fondans,  comme  le  diabotanum,le 
divin  &  le  de  Figo  mêlés  enfemble  à  parties  égales, avec  de 
l’huile  de  lys.  On  en  couvre  un  morceau  de  cuir  capable 
d’envelopper  le  tefticule,  &  l’on  ne  renouvelle  cet  empl⬠
tre  que  tous  les  huit  jours.  Si  le' farcocèle  eft  produit  par 
un  virus  vénérien  ,  il  fe  traite  de  la  même  maniéré  au 
dehors ,  &  l’on  emploie  intérieurement  les  remedes  con¬ 
traires  au  virus. 


S  A  R  479 

Mais  fi  la  tumeur  au  lieu  de  diminuer  grollït,  il  faut 
alors  en  venir  à  l’opération-  Ce  n’eft  pas  que  l’on  doive 
fe  déterminer  d’abord  à  enlever  le  tefticule.  L’on  ne  doit 
prendre  ce  parti  que  quand  il  eft  impoffible  de  faire 
autrement  ;  ainfi  l’on  tentera  premièrement  les  caufti- 
ques.  L’on  appliquera  en  conféquence  au  fcrotumle  long 
de  la  tumeur,  une  traînée  de  cautères,  &  l’on  procurera 
la  chute  des  efcarres,  &  après  avoir  ainlî  découvert  la 
chair  attachée  au  tefticule ,  on  tâchera  de  la  confumer, 
petit-à-petit  par  l’ufage  des  poudres  &  des  onguens  cor- 
rofifs.  On  fait  tomber  une  nouvelle  efcarre,  afin  de  man¬ 
ger  la  tumeur  &  d’en  dégager  entièrement  le  tefticule; 

Quand  il  eft  indifpenfablé  d’en  venir  à  l’opération  , 
on  fait  au  fcrotum  une  traînée  de  cautères,  ou,  ce  qui 
eft  mieux,  une  incifion  avec  le  biftouri:  on  dégage  le  tes¬ 
ticule  des  membranes  communes,  &  après  l’avoir  tiré  du 
fcrotum;  on  fait  avec  un  fil  la  ligature  des  vailfeaux  Sper¬ 
matiques,  &  un  demi-doigt  au  deflbusde  l’endroit  lié,  on 
les  coupe  avec  des  cifeaux  ou  un  biftouri.  O11  obferve  de 
laiiler  paifer  hors  de  la  plaie  un  grand  bout  de  fil ,  pour 
retirer  la  portion  des  vaiilèaux  qui  viendra  à  tomber ,  8c 
on  emplit  de  plumaceaux  la  place  du  tefticule  retran¬ 
ché  :  on  fait  fuppurer  les  membranes,  on  mondifie  la 
plaie  &  on  en  procure  la  cicatrice. 

SARCO  -  EPIPLOCE’LE.  Hernie  complette  faite 
par  la  chute  de  l’épiploon  dans  le  fcrotum ,  accompa¬ 
gnée  d’adhérence  &  d’excroilfance  charnue.  Cette  mala¬ 
die  fe  traite  comme  le  farcocèle  &  l’épiplocèle. 

SARCO-EPIPLOMPHALE.  Hernie  du  nombril  , 
caufée  par  le  déplacement  de  l’épiploon ,  &  accompa¬ 
gnée  d'adhérence  ou  d’excroilfance  de  chair.  Il  fe  traite 
comme  le  farcomphale  &  l’épiplomphale. 

SARCO  -  HYDROCE’LE.  Sarcocèle  accompagnée 
d’hydrocèle  ;  ce  qui  arrive  aflez  Souvent  dans  cette  tu¬ 
meur  par  la  compreflion  &  la  rupture  des  vailfeaux  lym¬ 
phatiques.  Cette  maladie  fe  guérit  par  les  feeours  indi¬ 
qués  aux  articles  farcocèle  &  hydrocèle. 

SARCOLOGIE.  Partie  de  l’Anatomie  qui  traite  des 
chairs.  Sous  le  nom  chairs ,  on  comprend  tout  ce  qui  n’eft 


ni  os  ,  ni  cartilage ,  ni  ligament ,  ni  vaifleàu.  Audi  fe 
d:vife-t-elie  en  fplanchnologie  ,  en  myologie ,  &  en  ade- 
noiogie. 

SÂRCOWA.  Grofle  tumeur  charnue  ,  duré  ,  ronde , 
indolente  ,  qui  a  fa  bafe  large ,  &  fe  forme  au  bas  de  la 
cavité  des  narines  ,  quelquefois  au  fondement ,:  &  aux 
parties  naturelles  des  iemmes.  i'a  caufe  eft  la  même  que 
celle  du  polype,  que  plufieurs  prennent  pôui  la  fatcoma  ; 
Il  eft  vrai  que  le  polype  eft  une  efpace  farcome  ,  mais 
celui-ci  ne  peut  pas  être  pris  pour  un  polype  ,  fa  figure 
eft  differente  :  cette  tumeur  peutauffi  fe  former  pat  caufe 
vénérienne ,  &  elle  dégénéré  fort  fouvent  en  cancer  ,  :  fi 
l’on  ne  la  réfout  pas ,  ou  fi  l’on  ne  l’ampute  pas  prompte¬ 
ment  ;  comme  on  fait  le  polype  ,  &  les  autres  excroiffan- 
ces  charnues. 

SARCOMPHALE.  Tumeur  du  nombril  qui  figure 
l’exomphale ,  mais  qui  n’eft  point  une  hernie.  On  l’en 
diflingue  en  ce  que  cette  tumeur  eft  dure,  qu’elle  n’obéit 
point  aux  doigts  quand  en  la  touche.  Elle  augmente  peu 
à  peu  à  mefure  que  la  chair  qui  la  forme  groliit.  Il  y  a 
des  farcomphales  douloureufes  ,  il  y  en  a  d’infenfibles,  & 
quclqu’efFort  que  l’on  faiîe  pour  les  faire  rentrer  ,  on  ne 
fauroit  y  réuffir. 

Cette  maladie  eft  -très-difficile  à  guérir ,  &  avant  que 
de  l’entreprendre  ,  le  Chirurgien  doit'examiner  fi  elle  eft 
traitable  ou  non.  Celle  oùilya  quelqu’efpérance  de  fuc- 
cès ,  eft  prefque  fans  douleur  ;  la  tumeur  eft  égale ,  va¬ 
cille  un  peu;  elle  eft  médiocrement  dure.  Pour  la  guérir, 
il  faut  faire  avec  un  biftouri  une  incifion  en  long  fur  la 
tumeur  ,  pour  mettre  à  découvert  la  chair  qui  la  forme. 
On  coupera  enfuite  toutes  les  adhérences  qu’elle  a  avec 
les  parties  voifir.es,  pour  l’emporter  tout,e  entière.  Mais 
il  faut  fe  fouvenir  qu’en  féparant  &  en  difféquant  cette 
chair,  on  coupe  les  vailfeaux  qui  la  nourrillbient  ;  par 
conféquent  on  doit  dans  les  cas  où  ils  feroient  confidéra-  .. 
blés,  avoir  de  l’eau  itiptiquebu  quelque  poudre  caufti- 
que,  pour  arrêter  le  fang.  La  plaie  fera  panfée  dans  les 
premiers  jours  avec  un  digeftif  doux  ,  pour  procurer  la 
fuppuration.,  enfuite  avec  un  mondiiïcatif  aiguifé  ,  pour 


.  SCA'  48! 

teawgèr  &  tonfommcr  les  petites  racines  de  Cette  excroif- 
fance  ;  puis  enfin  on  procède  à  la  cicatrice  comme  dans 
les  autres  plaies. 

Si  la  fareomphàte  étoit  intraitable  ,  &  tenoic  de  la  na¬ 
ture  du  cancer  ,  ce  qui  Ce  connoît  à  Ion  extrême  adhé¬ 
rence  ,  à  l’inquiétude  du  malade  ,  aux  douleurs  lourdes 
oulancinantes  ,  qui  Ce  Font  lentir  alors,  enfin  à  la  nature 
variqueufe  de  la  tumeur,  il  feroit  dangereux  d’y  toucher; 
néanmoins  s’ilya  quelque  reflource,  c’ert  dans  l’opération. 
Mais  il  eft  de  la  prudence  du  Chirurgien  qui  l’entrepren- 
droit ,  de  ne  la  faire  qu’après  avoir  prévenu  les  parens  des 
Fuites  fàcheufes  qui  en  peuvent  réfulter. 

•  SARCOPHAGE.  Médicament  cathérétique, qui  confu- 
ïne  les  chairs.  Il  Ce  dit  aufli  des  ulcères  rongeans  &  malins. 

SARCOTIQUE.  Voyez  Incarnatif.  C’eft  la  même 
çhofe. 

SART ORIUS.  Mufcle.  V oyez  Couturier. 

SATELLITES,  (veines)  On  donne  ce  nom  à  des  bran¬ 
ches  veineufes  ,  qui  accompagnent  les  principaux  troncs , 
fans  avoir  de  nom  particulier. 

SCALENE.  On  donne  ce  nom  à  un'  des  mufcles  du 
cou  placé  entre  les  vertèbres  cervicales  ,  &  la  partie  fu- 
périeure  de  la  poitrine.  Ce  mufcle  eft  compofé  de  trois 
portions  qui  portent  le  nom  de  fcalene  ,  &  qui  fe  réunif¬ 
ient  en  deux  ,  entre  lefquelles  palTent  les  vaideaux  &  les 
nerfs  du.  bras  Ces  trois  portions  confidéréesenfemble  reC 
femblent  à  une  piramide  dont  la  pointe  eft  en  haut.  Les 
troisportions  de  ce  mufcle  s’attachent  par  une  deleurs ex¬ 
trémités  à  la  première  &  à  la  fécondé  côte  &  vont  s’at¬ 
tacher  par  l’autre  aux  apophyfes  tranfverfes  de  toutes  les 
vertèbres  du  cou. 

Ce  mufcle  doit  être  regardé  Comme  un  des  fléchifleurS 
du  col ,  &  M.  Winflow  qui  l’avoit  d’abord  compté  parmi 
ceux  qui  fervent  à  la  refpiration,  a  avoué,  après  l’avoir 
plus  férieufement  examiné  ,  qu’il  ne  lui  croyoit  pas  cet 
ufage.  ■ 

SCALPEL.  Sotte  de  couteau  fixe  fur  fon  manche ,  8c 
deftiné  à  la  difTeâion.  Il  y  en  a  de  trois  efpeces  :  le  fcal- 
pel  à  vive-arréte  ,  le  fcalpel  à  dos  8c  le  fcalpel  en  lan- 

D.  de  Ch.  Tome  II.  H  h 


48a  _  SCÀ 

cette.  On.y  diftingue  la  lame  &  le  manche.  La  lame  doit 
être  d’excellent  acier  bien  trempé  .  tranchant  &  poli.  Le 
manche  eft  de  la  matière  que  l’on  veut ,  tantôt  d’y  voire , 
tantôt  de  corne  *  tantôt  de  bois ,  &c.  on  diftingue  dans 
la  lame  deux  parties  principales,  la  pointe  &  le  talon. 
G’eft  elle  qui  différencie  ies  fcalpels.  La  laine  du  fcalpel 
de  là  première  efpece  eft  compofée  de  quatre  émoutures, 
deux  fur  Chaque  face  de  là  lame ,  qui  forment  une  ligne 
faillante  entre  les  deux  ,  de  chaque  côté,  quife  continue 
depuis  la.poiute  jufqu’au  talon.  C’ eft  cette  ligne  quife 
nomme  la  vive- arrête ,  &  catgâérife  cette  efpece  de  fcal- 
pel.  Les  quatre  émoutures  ou  biieaux  forment  les  deux 
tranchans  des  deux  bords  ,  qui  diminuent  infenfiblement 
de  largeur ,  pour  former  une  pointe  fort  aigue.  Le  talon 
eft  une  furface  plate  ,  &  irrégulièrement  quarrée ,  dont 
les  bords  poftérieurs  portent  fur  le  manche.  On  les  ap¬ 
pelle  mite ,  de  leur  milieu  il  s’élève  une  queue  d’un  pouce 
&  quelques  lignes  de  long,  .de  figure  piramidale  ,  &  irré¬ 
gulièrement  arondie.  La  longueur  de  h  lame,  y  compris 
la  mite  ,  doit  avoir  un  pouce  fept  à  huit  lignes  de  long , 
fur  quatre  à  cinqde  large  à  fa  bafe. 

Le  manche  eft  taillé  à  pans  ,  &  il  eft  uni  avec  fa  lame 
par  une  efpece  de  jonâion  ,  que  l’on  appelle  cimentée , 
c’eft-à-dire ,  que  la  queue  delà  lame  eft.  reçue  dans  un 
trou  pratiqué  à  la  bafe  du  manche  ,  &  y  eft  fixée  parle 
moïen  du  maftic.  Du  telle ,  le  manche  a  trois  pouces , 
quatre  à  cinq  lignes  de  long  fur  quatre  à  cinq  lignes  de 
large  ,  vers  l’extrémité  unie  à  la  lame  ,  &  environ  trois 
vers  l’extrémité  petite  &  inférieure ,  qui  doit  être  ap- 
platie. 

Le  fcalpel  à  dos  ne  diffère  que  par  la  lame  du  fcalpel  à 
vive-arrête.  La  branche  eft  entièrement  femblable.  La  la¬ 
me  n’a  qu’un  tranchant ,  &  à  un  dos.  Elle  tient  avec  fon 
manche  ,  par  une  jonéîion  cimentée  avec  le  maftic. 

Le  fcalpel  en  lancette  tire  fon  nom  de  l’inftrument  que 
fa  lame  repréfente.  Voyez  Lancette. 

Son  manche  diffère  du  manche  des  précédens.  Au  lieu 
d’être  taille  à  pans,  il  eft  plat ,  quoiqu’un  peu  arondi  St 
très-poli.  Il  eft  fendu  à  fa  bafe  fuivarit  fa  largeur  ,  St  la. 


......  S  C  À  483 

queue  plate  de  la  lame  occupe  cettë  fente  dans  laquelle 
elle  eft  fixée  par  le  moïende  deux  clous  qui  traverfent  le 
inanche  &  la  lame  dans  le  milieu. 

Il  y  a  beaucoup  d'autres  èfpeces  de  fcàlpels.  Voilà  ceux 
dont  un  Chirurgien  St  lin  Anatomifte  ne  peuvent  abfolu» 
ment  fe  palier. 

SCAPHOÏDE  DU  CARPE.  C’eft  le  nom  que  l’on 
donné  à  un  des  os  du  carpè  ,  à  caufe  de  fa  reflemblancè 
avec  une  barque.  La  même  raifon  l’a  fait  appeller  n àvicu- 
laire.  Ml  Lieùtaud  le  nomme  grand  radial.  C’èft  le, pre¬ 
mier  de  la  première  rangée.  Du  côté  du  raïon  ,  il  s’arti¬ 
cule  avec  cet  os  par  une  fece  convexe &cârtilàgirieufel  La 
face  oppofée  eft  grande  ,  concave  ,  arrondie ,  tapiflee 
d’un  cartilage  ,  &  reçoit  le  grand  ôs.  Au-deflus  de  celte 
cavité  ,  il  y  a  deux  petites  facettes  articulaires  :  la  plus 
confidérabfè'eft  pour  l’os  trapèze  ,  &  l’autre  pour  le  pira- 
midal  ou  trapezoïde.  Il  a  encore  une  petite  facette  femi- 
lunaire  pour  l’os  lunaire  ;  &  tin  tubercule  qui  fait  une  des 
éminences  du  carpe.  Là  face  externe  &  la  face  interné 
font  ràboteufes. 

Scaphoïde  nàviculàire  dû  tarje.  Là  même  raifon  qui  à 
fait  donner  ces  noms  à  l’oS  précédent ,  les  a  fait  auffi  don¬ 
ner  à  celiii-ci.  C’eft,  le  trôifieme  os  du  tarfe.  Il  eft  cou- 
ché  devant  l’aftragal  ,  entré  cet  os  &  lès  trois  cunéi¬ 
formes.  • 

L’os  fcaphdïde  a  deux  faces  :  celle  qui  s’articule  avec 
l’aftragàl  eft  concave ,  &  reçoit  ^extrémité  antérieure  de 
cet  os.  La  face  oppofée'  eft  convexe  :  elle  eft  divifée  en 
quatre  petites  facettes  par  deux  lignes  peu  marquées  : 
trois  dé  ces  facettes  teçoivent  -trois  des,  os  cunéiformes  ; 
&  la  quatrième  qui  eft  fort  petite,  s’articule  avec  l’os 
cuboïde. 

La  circonférence  du  fcàphoïde  décrit  tin  ovale  irrégu¬ 
lier.  La  convexité  de  l’ovàlé  qui  eft  tournée  vers  le  deflus 
du  pied,  a  plus  d’étendue  que  la  partie  oppofée.  Les  deux 
extrémités  fe  terminent  par  -  une  poiiite  moufle.  Celle 
qui  regardé  en  dedans  du  pied  eft  tournée  un  peu  en  bàs,: 
&aboutit  à  une  tubérofité  marquée  d’une  empreinte  mtffi 
Culairè: 

H  h  ij 


'484  SCA 

'  SCAPULAIRE.  Bandage  ainfi  nommé  ,  parce  que 
dans  ^application  que  l’on  en  fait ,  il  appuie  fur  les  épau¬ 
les  ,  qui  s’appellent  en  latin  fcapula.  On  le  fait  avec  une 
bande  longue  ,  à  peu  près  d  une  demi-aune  ,  &  large  de 
quatre  à  cinq  doigts.  Elle  ell  fendue  dans  fon  milieu  dri¬ 
vant  la  longueur  ,  de  maniéré  que  la  tête  puiffe  y  palier, 
■commodément.  Les  bandes,  que  cette  divifion  forme  , 
portent  chacune  fur  une,  épaule  ,  8c  les  deux  chefs  qui 
pendent ,  l’un  fur  le  dos ,  &:  l’autre  fur  la  poitrine ,  s’at¬ 
tachent  à  la.ferviette  par  derrière  8c  pardevant.  L’on  voit 
aifémenp  que  le-fcàpulair;e_fert  à  foutenir  la  ferviette  , 
&  à  l’empêcher-de  defcendre  au  defibus  de  la  plaie.  On. 
l’.applique  dans  tous  les  panfemens  de  maladies  de  la  poi¬ 
trine  ,8c  dé: bas-ventre. 

Scapulaires,  (artères  &  veines')  Il  y  a  deux  artères 
de  ce  nom  ,  l’une  eft  interne  ,  l’autre  externe.  Celle-ci 
naît  de.  l’artere  axillaire  avant  le  commencement  de  l’ ar¬ 
tère  brachiale ,  Scelle  fe  divife  en  plufieurs  branches  qui 
fe  dillribuent  aux  parties  qui  environnent  l’épaule.  La 
fcapulaire  interne  naît  de  l’artère  brachiale ,  8c  fe  diftri- 
bue  dès  fanaifîance  comme  la  fcapulaire  externe  aux  muf 
çles  de  l’épaule,  d’où  on  lui  a  aufli  donné  le  nom  de 
mufculaire.  .... 

.  Les  veines  fcapulaires  interne,  8c  externe  naillent  d.es 
■extrémités  des  artères,  &  portent  le  fang  qu’elles. en  re¬ 
çoivent  dans  le  tronc  de  la  veine  axillaire. 

.  SÇ ARlFICÀTEUR.  Infiniment  dont  on  fe  fervoit 
autrefois  pour  faire  tout  d’un  coup  plufieurs  fcarifications 
à  la  peau  ,  , après  l’application  des  ventoufes.  Voici  la  def 
cription  qu’en  donne  M.jGol-de-Villars.  C’étok  une  ef- 
pece  de  boëte..,  au  bas  d.e  laquelle  il  y  avoir  feize  petites 
lancettes  tranchantes  d’un  côté ,  moufles  de  l’autre ,  te¬ 
nant  à  trois  travers  parallèles  ,  garnies  chacune  àr leur  ex¬ 
trémité  d’nn,  pignon  dont  ,  les  dents  s’engageqient  dans 
une  roue  dentée.  Chaque  traverfe  étoit  mobile  ,  &  tour- 
noit  en  pivot  fur  fon  axe  ,  par  le  moïen  de  cette,  roue 
qui  fe  bandait  comme  la  .noix  d’une  platine  de  iufil  par 
un  refjort ,  8c  -fe.  débandoit  par  un  autre.  Alors  cette  roue 
débandée  faifoit  agir  les  traverfes  8c  les  lancettes ,.  8c  les. 


S  G  H  4^ 

faifoit  mouvoir  très-rapidement  dé  droite  à  gauche  fur 
ta  peau  qu’elles  incifoient  pliis  ou  moins  profondément- , 
parce  que  la  machine  avoit-un  furtota  avec  des  fentes- > 
par  lefquelles  pàffoient-  ces  lancettes  ,  &  ce  furtout  's’en 
éloignoit  &  s’en.apptoehoit,  comme  on  le  jugeoit-à  pro¬ 
pos,  par  le  moïen  d’une  vis.  Cet  inftrumént  n’eft  plus  en 
ufage.  Oii  fe  fert  de  lancettes  ou  de  biftouris  ,  d’autant 
plus  facilement,  que  l’infenfibilité  qui  furviéht  a- la  peau 
par  l’application  des  ventoufés,  permct  qdon  fade  lésfca- 
rifications ,  fans  caufer  de  douleur. 

SCARIFICATION.  Incifion  que  l’on  fait  à  iïpeau  & 
aux  autresparties  molles  du  corps  humain,  pour  les  dégor¬ 
ger.  C’eft  une- efpeee  d’éntamure  fuivant  les  Anciens, 
qui  l’ont  exprimée  par  le  mot-grec  eatacapmos.  Les  fca- 
rifications  fe-font-  avec  un  biftouri  ou  une- lancette  ,  &  fe 
pratiquent- plus  ou  moins  profondément,,  fuiva-nt  Texi- 

ferice  des  cas..  Quelquefois  on  ne  fend  que  là  peau  fupèr- 
ciellement ,  fans  en  paflër  le  tiflu  ,  &  alors  on  les  -api 
pelle  mouchetures  ;  quelquefois  elles  pénétrent  jufques  à 
la  fubflance  des  mufcles  ,  &  on  les  appelle  fcarifications 
médiocres  ;  d’autres  fois  enfin  les  fcarifications  font-plus.. 
profondes  encore,  elles  pénétrent  les  chairs...  • 

On  pratique  les  fcarifications  dans  les  gangrènes  ,  les 
brulüres  violentes,  &  dans  les  grandes  irritations  des  par¬ 
ties  aponévrotiques ,  &  dans  ce  dernier-  cas  cela -s’appelle 
débrider  les  aponév-rofes. 

SCARIFIE’.  Se  dit  d’un  lieu-où  l’on-  a  pratiqué  des 
fcarifications,  ou  des  mouchetures.- 
SCARIFIER.  Faire  des  fcarifications. - 
SCHIDAKEDON.  Fraélure  longitudinale  d’an  os 
long,  qui- figûrela  fblution  de  continuité  que  l’on  forme 
en  faifan't  des  planches.  Ce  mot-figriifie  fendu-  en  air  -,  ou 
planche.  Voyez  Traftûre. 

SCHIRRE.  Quand  une-  inflammation  ne  fe  refout  ni 
ne  ftippüre,  fi  elle  ne  fe  change  en  gangrène  elle  fe  dur¬ 
cit  é.n  fquirrhe,  on -dégénér-e-èn-  cancer ,  à  l’ extérieur  com» 
me  à  l’intérieur.  Le  fquirrhe  externe  exige  pour  fa  guéri-- 
ipn -les- mêmes  remedes  internes  -que  le  fquirrheintenk  » 
H  h  iij. 


48(5  S  C  H 

màis  il  eft  d’autant  plus  avantageufement  fîtué  au  de¬ 
hors,  que  l’on  peut  plus  aifément  y  appliquer  des  ion- 
dans  topiques  félon  fa  volonté. 

Le  fquirrhe  eft  donc  aux  parties  externes ,  comme  dans 
les  parties  internes,  une  tumeur  dure,  fans  nulle  cha¬ 
leur  ,  fans  rougeur  &  indolente  ,  qui  fiége  principale¬ 
ment  dans  les  glandes  &  dansla  graiffe.  Elle  eft  très-fa¬ 
cile  à  diftinguer  à  la  vire  &  au  toucher.  Quaud  cette  tu¬ 
meur  n’èft  pas  extrêmement  irivetérée  ,  &  qu’elle  ne  me- 
pace  pas  de  cancer ,  ori  commence  par  appliquer  delfus  des 
çataplâmes  refolutifs  &  émpllieus ,  pour  ramollir  la  du¬ 
reté ,  après  quoi  on  le  couvre  d’èmplâtres  fond-ans.  Le  dia- 
chylon  gommé  ,  le  vigo  cum  merçurio ,  le  diabotànum , 
le.divin, .  celui  de  ciguë  feuls  ou  mêlés  ,  font-  excellens. 
On  peut  aufti  fuivant  la  commodité  j  ufer  de  vapeurs  de 
bon  vinaigre  ,  de  foufre ,  dlencens ,  &c.  mais  toujours  en 
prennant  à  l’intérieur  des  remedes  appropriés  à  la  ma¬ 
ladie. 

Quand  malgré  tous  ces  fecours  le  fquirrhe  perfide , 
devient  douloureux  &  s’échauffe  ;  il  Faut  cefler  tout  re- 
mede  interné  &  externe  ,  le  lailîer  calmer  pour  en 'faire 
l’extirpation  ,  s’il  eft  poflible.  Cette  opération  fe  pratique 
de  la  même  maniéré  que  l’extirpation  des  loupes.  Ôn 
prend  un  biftoufi  ou  un  fcalpel;  on  fait  uné  incmon  à  la 
peau  qui  couvre  la  tumeur  longitudinale  ,  triangulaire  ou 
cruciale  ,  fuivant  que  la  tumeur  ou'  le  fquirrhe  eft  petit 
où  conlidérable.  On  le  découvre  en  entier  ,  puis  avec  les 
doigts ,  la  main  ‘,  ou  des  pincettes ,  on  faifit  la  tumeur  S 
on  la  difféque  en  entief ,  ayant  attention  de  ne  pas  tou¬ 
cher  aux  parties  ayôifinantes  ,  dont  la  blelfurç  pourroir 
étre  de  quelque  conféquCnce  ;  &  quand  la  tumeur  eft  en¬ 
tièrement  enlevée ,  on  paufe  là  plate  comme  une  plaie 
fimple.' Quand  ii  réfte  quelque,  parcelle  de  fqdirrhe  ,  il 
faut  la.eoflfumer  par  les  poudres  cauftiques  ,  &en  procu¬ 
rer  la  luppuration  ,  puis  traiter  le  refte  de  la  folution  de 
Continuité  à  l'ordinaire,  Voyez  Plaie ,  Caujlïq  üe,  Sup~ 
puratif,  &  Cicatrijans, 

.  SCHIRR.EUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  fquirrhe. 


SCI  487 

SCIATIQUE  ;  ou  ISCHI ATIQUE.  Se  dit  de  tout  ce 
qui  appartient  à  l’os  ifchium. 

Sciatique  (antre  <5»  veines').  C’eft  la  trôifiemé  des 
branches  de  l’artère  iliaque  interne  ,  ou  hypogaftrique. 
Elle  fort  du  baffin  par  la  grande  échancrure  fçiàtique  , 
palTe  fous  le  mufcle  pyriforme  auquel  elie  diftribue  du 
fang ,  ainlï  qu’aux  autres  mufdes  voifiiis ,  &  au  nerf  feia- 
tique  qu’elle  accompagne. 

Il  y  a  deux  veines  de  ce  nom.  L’une  grande  ,  l’autre 
petite.  La  grande  fe  nomme  autrement  jarale.  Voyez 
Surale.  La  petite  naît  des  parties  qui  environnent  la  join¬ 
ture  de  la  cuiflé  ,  &  va  fe  jetter  dans  le  lit  de  la  veine 
crurale. 

Sciatique  (  nerf)  ou  crural  pofierieur.  Ce  nerf  eft  for¬ 
mé  communément  par  la  cinquième  paire  lombaire  ,  & 
par  les  quatre  premières  paires  facrées  ;  il  fort  du  balfin 
par  l’échancrure  ifehiatique ,  &  palTe  fous  le  mufcle  py¬ 
riforme  ,  auquel  il  donne  des  rameaux  ainlï  qu’aux  muf- 
çlesfefliers.  Un  rameau  confidérable  de  ceux  qui  fe  dif- 
tribuent  à  ce?  derniers  mufcles,  jette  des  filets  quife  ré¬ 
pandent  dans  Iapeaude  la  partie  poftérieure  de  lacuille  , 
au  fphinéler  de  l’anus ,  &  à  fes  mufcles  releveurs.il  pâlie 
enluite  la  tubérolité  de  l’ifehion  &  le  grand  trochanter, 
au  delTous  duquel  il  change  de  nom ,  &  s’appelle  feiati- 
que  crural. 

Sciatique  crural  (  nerf).  Ce  nerf  n’eli  autre  choie  que 
le  grand  feiatique  qui  continue  fa  route  fous  un  autre 
nom.  Il  defcènd  le  long  de  la  partie  poftérieure  de  la 
cuilfe ,  en  fe  gliflant  entre  les  mufcles  fiéchifleurs  de  la 
jambe, auxquels  ildonnedesrameaux..A.u  jarretil  changé 
de  nom ,  &  s’appelle  popleté. 

SCIE.  Inftrument  dont  on  fe  fert  pour  divifer  les  par¬ 
ties  olleufes  en  les  rongeant  peu  à  peu.  Les  Chirurgiens 
doivent  avoir  deux  fortes  de  fcié  pour  couper'Ies  os.  liés 
feies  à  main,  &  des  fiiés  à  débiter.  Les  premières  n’ont 
qu’un  feuillet  dentelé ,  quia  environ  feizé  pouces  de  long- 
fur  quatre  de  large  ,  auprès  de  la  poignée.  Le  feuillet  va 
toujours  en  diminuant ,  &  fe  termine  pàf  une  extrémité 
mouffe  ,  laquelle  extrémité  n’a  pàs-plus  de  quinze  lignes 


'488  S  C  L 

de  largeur.  Lapoïgnéequi  fert  de  manche,  eft  un  ëfpece 
d’anneau  de  bois.  Cet  anneau  doit  être  aifez  large  ,  pour 
laifier  païfer  commodément  quatre  doigts.  Ces  fries  font 
commodes  dans  les  amputations  des  membres  ,  pour  en 
couper  les  os.  < 

Le  feuillet  des fcie  s  à  débiter  eft  long  d’un  grand  pied, 
large  de  treize  à.  quatorze  lignes  ,  épais  d’une  ligne  du 
côté  des  dents  .  mince  du  côté  du  dos,  n’ayant  qu’un  quart 
de  ligne  ,  pour  paiTer  plus  aiiément  fans  s’arrêter  ,  ce  à 
quoi  l’arrangement  des  dents  contribue  beaucoup.  En  ef» 
fet  les  dents  font  détournées  de  part  &  d’autre  ,  de  ma¬ 
niéré  qu’elles  femblent  former  deux  lignes  parallèles.  Ce 
feuillet  eft  monté  fut  un  arbre  ordinairement  de  fer  bien 
limé  ,  &  garni  d’un  manche  qui  reffemble  à  celui  du  cou¬ 
teau  d’amputation  ,  qui  a  le  bec  tourné  du  côté  des 
dents.  Les  feuillets  dé  ces  deux  efpeces  de  fcie  doivent 
être  d’un  bon  acier  ,  &  avoir  les  dents  fines  &  bien  aigui- 
fée . ,  pour  fcier  avec  plus  de  douceur  ,  &  plus  prompté- 
IJient.  Voyez  Amputation^ 

SCIER.  Faire  une  éntâmure  à  un  os  par  le  .moïen  de 
la  fcie.  On  pratique  cette  opération  dans  les  amputations 
des  extrémités ,  4cdq  toutesles  parties  où  l’on  veut  divifer 
tin  os.  Voyez  Amputation, 

SCISSURE.  Enfoncement  pratiqué  dans  les  os  pour 
le  paflage  des  vaiifeauxfanguins  &  des  nerfs. M.  W inîlow 
rejette  ce  mot  pris  dans  ce  fens  ,  &  veut  qu’on  y  fubftitue 
celui  ÿ  échancrure  &  de  gotitiere. 

Sci/Jure  de  Silvius  ou  du  cerveau-  ,  la  grande").  Ou 
donne  ce  nom  à  unfillon  profond  &fort  étroit,  qui  mon¬ 
te  obliquement  de  devant  en  arriéré,  &  fépare  1  e  lobe 
antérieur  du  cerveau  du  lobe  moïen  dç  chaque  côté,  M. 
Winflow  lui  donne  le  nom  de  JzJjf. üre. 

SCLEROPHTALMIE.  Efpece  d’ophtalmie  ,  dans  la¬ 
quelle  l’oeil  eft  feç ,  dur  ,  rouge  ,  douloureux  ,  &  fe  meut 
difficilement.  Les  paupières  font  auffi  dures,  féches,  & 
ne  s’ouvtenc  qu’aveç  peine  après  le  fommeil ,  à  caufe  de  ' 
leur  dureté  &  de  leur  féçherefle.  Elle  ne  diffère  de  là  xé¬ 
rophtalmie  que  par- fa  douleur  &  fa  dureté. 

SÇLÈROTIQUE.-Çe  mot  dériyé  du  grec ,  fignifî  e  d upc 


S  C  L  4^9 

On  appelle  ainfi  la  tunique  qui  revêt  immédiatement  le 
'  globe  dé  l’oeil ,  parce  qu  elle  eft  d’un  tiffu  ferme  ,  corn- 
pacte  ,  &  très-ferré.  C’cft  la  même  que  l’on  appelle  cor¬ 
née  opaque.  Il  y  a  cependant  des  Anatomiiles  qui  les  dif- 
tinguent  en  ce  que  la  cornée  eft  faite  par  plulieurs  lames 
couchées  les  unes  fur  les  autres,  au  lieu  que  la  macéra¬ 
tion  fait  voir  que  la  fclérotiquc  eft  un  tillu  qui  fe  réduit 
.  çn  filets  femblables  à  de  la  filafle.  C’eft  cette  membrane 
qui  forme  principalement  le  blanc  de  l’œil ,  &  que  plu- 
fîeurs  Anatomiftes  ont  appellée  innominée ,  ou  tendi~~ 

^SCOLOFOMACHERION.  Sorte  de  fcalpel ,  ou  de 
biftouri  allongé  comme  le  bec  d’une  bécafle  un  peu  re¬ 
courbé  ,  d’où  il  a  pris  fon  nom.  Ce  biftouri  eft  terminé 
par  un  petit  bouton  ,  pour  la  dilatation  de  la  plaie  de  la 
poitrine,  crainte  de  blefl'er  le  poumon.  Scallet  en  donne 
la  figure  dans  fon  Arfenal  de  Chirurgie. 

SCROBICULE  Nom  qui  fignifîe  la  même  chofe  que 
là  follette  du  coeur.  Voyez  Fojpçte. 

SCROTUM.  On  a  donné  ce  nom  à  l’enveloppe  com¬ 
mune  des  tefticules  qui  les  enferme  comme  une  bourfe  , 
ce  qui  lui  a  fait  donner  aulfi  le  nom  de  bourjes.  Elle  eft 
formée  de  deux  membranes  ,  dont  la  première  ou  la  plus 
externe  porte  particulièrement  le  nom  de Jcrotum  ,  &  la 
fécondé  celui  de  dartos., 

La  première  membrane  des  bouffes  ,  ou  le  fcrotum 
proprement  dit ,  eft  formé  par  l’épiderme  &  la  peau,  qui 
font  ridés  Sç  allez  minces  en  cet  endroit.  Elle  eft  molle  , 
ridée  ,  &  fc  couvre  de  poils  à  l’âge  de  puberté  i  les  oi¬ 
gnons  qui  leur  donnent  racine  font  très-fenfibles  ,  &  on 
remarque  d’efpace  en  efpace  de  petites  glandes  fébacées.. 
Elle  eft  féparée  en  deux  parties ,  dont  une  eft  à  droite  , 
&  l’autre  à  gauche ,  par  une  ligne  faillante  en  forme  de 
couture,  qui  eft  une  continuation  du  raphé;  cette  ligne 
n’eft  que  fuperficieUe.  Suivant  M.  'Wïnftow,  la  rugouté 
du  fcrotum  eft  pour  l’ordinaire  une  marque  de  l’état  na¬ 
turel  en  fanté,  &  pour  lors  il  ne  forme  qu’un  volume  mé¬ 
diocre,  Ce  volume  augmenreprincipalementen  longueur  j 


490  SEC 

&les  rides  s’effacent  plus  ou  moins,  fuivant  les  degrés 

d’état  contre  nature  &  d’indifpofïtion.  , 

SCUTIFORME.  Ce  mot  eft  tiré  du  latin,  &  lignifie 
qui  a  la  forme  d’un  bouclier.  Les  anciens  Anatomiftes  le 
dbnnoient  à  la  rotule  ,  à  laquelle  ils  trouvoient  de  la 
leffemblance  avec  un  bouclier.  Voyez  R  .tule. 

SCUTIFORME.  Nom  que  l’on  a  donné  au  cartilage 
thyroïde,  à caufe  de  la  reffemblance  avec  un  bouclier.  V.' 
Thyroïde. 

SEBACE’ES.  (glandes)  Petit  corps  glanduleux,  qui  fe 
remarquent  en  difierens  endroits  de  la  peau ,  particuliè¬ 
rement  aux  oreilles,  aux  paupières,  aii  nez  ,  au  cercle 
des  mammelles,  au  ferotum  ,  à  la  peau  de  la  verge,  à 
l’anus ,  aux  aifFelles  ,  &c.  on  peutfouvent  en  lès  preiîant. 
Élire  fortir  de  leur  cavité  une  matière  femblabk  à  du  fuif. 
Bergerus  &  Vercelloni  penfent  que  ce  ne  font  que  les 
extrémitésdes  artériolles  qui  s’épanouiiTent  en  follecules; 
&  Boerhaave  prétend  que  ce  font  les  réfervoirs  d’une  hu¬ 
meur  huileufe  &  onâueufe  ,  qui  s’échappe  par  un  petit 
conduit  qui  perce  l’épiderme  ;  que  cette  liqueur  ayant  été 
filtrée  par  les  extrémités  desartériollës;  eft  reçue  dans  ces 
réfervoirs  cutanés  ;  qu’elle  eft  après  fa  féparation  ,  très- 
déliée  &  fluide  ;  mais  qu’après  fon  féjour  ,  elle  s’épaiflit, 
là  partie  fubtile  étant  difïïpée ,  &  fe  transforme  en  une  ef- 
pece  de  fuif,  qui  fort  de  ces  réfervoirs,  quand’ on  les  com¬ 
prime,  fous  la  forme  de  petits  vers. 

SECONDAIRES.  Voyez  T^aijfeaux  laHéès. 

SECON DIN  ES.  On donn e  ce  nomà  tout  ce  qui  fort  de 
la  matrice  après  que  le  fétus  eft  né  Le  cordon  ombilical , 
le  placenta,  leslochieseompofent  lésfecondinès.  On  leur 
donne  ce  nom  ,  parce  que  quand  l’enfant  eft  forti,  il  faut 
de  nouveaux  efforts  de  la  part  de  la  femme  ,  pour  expul- 
fer  ces  fubftances  hors  de  l’uterus  ;  qu’il  faut  par  confé- 
quent  de  nouvelles  douleurs  ,  ce  qui  fait  comme  un  fé¬ 
cond  accouchement ,  un  fécond  travail.  Voyez  Délivre 
Si  Accouchement. 

SE’CRETION.  Séparation  d’un  fluide  d’aveeun  autre , 
dans  les  animaux  &  les  végétaux.  Pour  entendre  eom- 


S  E  G  49Ï 

tnept  elle  s’exécute,  il  faut  examiner,  i°.  Sic’eft  unefïm- 
ple  percolation  de  l’humeur  qui  eft  féparée.  a®.  Si  cette 
humeur  eft  engendrée  dans  chaque  couloir ,  &  ne  pré- 
çxifte  pas  dans  le  fang  auparavant. 

Le  fentiment  leplus  fuivi,  eft  que  les  fécretions  né  font 
qu’une  féparation  de  l’humeur  qui  exiftoit  auparavant. 
En  effet  ,  il  eft  certain  1°.  que  les  principes  qui  compo- 
fent  les  humeurs  fécondaires ,  font  différens  de  ceux  du 
fangj  car  ce  dernier  contient  peu  d’huile  &  de  fel,  au 
îieuqueles humeurs  fécondaires  en  contiennent  beaucoup. 
a°.  Si  c’étoit  une  génération,  nulleliqueurne  fe  fépareroit 
à  titre  d’excrémens  •  car  fï  la  matière  de  la  tranfpiration 
eft  de  la  même  nature  que  le  fang  ,  aucune  des  deux  ne 
peut  être  regardé  comme:  excrémenticielie ,  puifqu’elles 
font  la  même  chofe.  30.  Il  s’en  fuivroit  dçlà,  que  dix  livres 
de  fiieur  produiroient  le  même  ,  effet  que  pareille  quan¬ 
tité  de  fang perdu  par  une  hémorragie;  puifque  la  quan- 
tité  retranchée  de  la  maffé  totale  du  fang  feroit  égale  de 
part  &  d’autre ,  ou  bien ,  qu’une  fuppreflion  de  deux  li¬ 
vres  d’humeur  pourroit  être  réparée  par  une  faignée  de 
deux  livres.  Ce  qui  eft  ridicule  &  faux.  40.  Cela  fera  en¬ 
core  plus  évident,  fi  on  feit  attention  qu’il  feut  qu’il  y 
ait  des. parties  d’urine,  qüipréexiftent  dans  le  fang,  puif¬ 
que  dans  les  maladies  des  reins,  les  matières  qu’on  vomit 
en  ont  le  goût,  ce  qui  prouve  clairement  que  l’urine 
préexifte  dans  le  fang,  avant  même  la  fécretion  qui  fe 
fait  dans  les  reins. 

Il  en  eft  de  même,  Iorfque  la  bile  ceffe  de  fe  féparer 
&  qu’elle  caufe  la  jauniffe  aux  perfonnes  qui  font  atta¬ 
quées  de  maladie,  qui  empêche  le  foie  de  faire  fes  fonc. 
lions  :  il  faut  donc  que  la  bile  préexifte  dans  le  fang  , 
avant  que  d’arriver  au  foie. 

Cclapofé,  il  éftaifé  de  voir  la  fauffeté  du  fentiment  dé 
ceux  qui  admettent  un  levain  dans  chaque  organe  ,  pour 
y  changer  le  fang.  en  humeur  fécondaire.  Les  parties  fé¬ 
condaires  font  donc  dans  le  fang  ,  &  il  ne  fie  feit  cju’une 
fécretion  dans  les  différens  organes,  &  non  une  création. 

Il  refte  maintenant  à  examiner  de  quelle  maniéré  les 
humeurs  font  dans  le  fang.  On  peut  concevoir  dans  le 


4?î.  SEC 

fang  deux  fortes  de  parties;  l.es  unes  font  élémentaires; 
ce  font  les  élémens  Chymique.s ,  les  autres  intégrantes 
qui  font  un;  co.tnpofées  des  Chymiques. 

Les  intégrantes  peuvent  fe  divifer  en  intégrantes  Simi¬ 
laires,  lorfque  les  humeurs,  font  de  même, nature,  par 
exemple ,  une  goutte  d’eau  vis-à-vis  une  goutte  d’eau  ; 
.&  intégrantes  DiÜimiluires  ,  par  exemple,  une  goutte 
de  férofité  vis-à-vis  une  goutte  de  fang. 

Si  on  demande  de  quelle  façon  les  humeurs  fécon- 
condaires  font  dans  le  fang,  on  répond,  quelles  y  font 
fuivant  les  Parties  ‘Élémentaires  ;  par  exemple,  la  bile 
çfr  compofé  d’huile  &  d 'AlhatL.  Ces  deux  principes, 
fe  trouvent  dans  le  fang;  d’ailleurs,  les  parties  des  hu¬ 
meurs  féçondaires,  n’exiflent  pas,  formellement  dans  le 
fang,  comme  quelques  phyficiens  l’ont  prétendu,  car 
pour  lors  il  faudroit  les  concevoir,  comme  des  boules, 
d’or  meflées  avec  des  boules  d’ Argent,  de  Plomb ,  de 
Cuivre ,  &c.,  qui  n’ont  rien  de  commun  les  unes  avez 
les  autres. 

Dans  ce  fentiment ,  on  foutient  la  préexiftence  for¬ 
melle  :  ou  fuppofe  que  toutes  les  parties  des  humeurs 
féçondaires  font  diftincles  les  unes  des.  autres ,  de  façon 
que  les  parties  de  la  tranfpiration  ,.par  exemple-,  ne  peu¬ 
vent  pas  former  les  parties  de  l’urine  ;  mais  ce  fentiment 
eft  faux,  c.ar  J9.  Si  la  tranfpiration  diminue,  l’urine  aug¬ 
mente  fenfiblement.  a9.  H  faudroit  fùppofer-  dans  le 
corps  des  humeurs  différentes  à  l’infini.  Il  paraît  beau¬ 
coup  plus  naturel  de  penfer  que  toutes  les  différences, 
ne  viennent  que  des  différentes  combihaifomdes  principes 
qui  fe  trouvent  dans  le  fàng ,  de  manie.re  que  fi  c-’ell  l’eau, 
qui  domine,  cette  liqueur  qui  aurait  été  vifqueufe , 
à  chofes  égales  ,  deviendra  fluide.  C’eft  ce  que  nous, 
voyons  arriver  dans  les  plantes  où  les.  mêmes  fucs  pro- 
duifent  diflérens  fruits ,.  qu-i'ne  différent  que  fuivant  les 
différentes  combinaifons  de  ces  mêmes  fucs.  Il  en  e(l  à 
peu  près  de  même  des  humeurs,  de  notre  corps.,  qui  no 
font  différentes  qu’à  raifon  des  différentes  combinaifons. 
En  effet,  fi  un  alkali  fe  joint  avec  une  huile ,  cette  jonc- 
tion  formera- la  bile,  au  lieu  que  fi  l’huile  efl.ea main- 


SEC  495 

dre  quantité,  au  lieu  de  former  la  bile,  ce  Fera  le  Céru¬ 
men  Aurium. 

On  demande  fouyent  de  quelles  parties  du  fang  fe 
féparent  les  humeurs  fécondaires  :  on  11e  peut  fatisfaire 
à  cette  queftion ,  fans  parler  des  différentes  humeurs  fé¬ 
condaires  qui  fe -trouvent  dans  le  corps. 

On  peut  les  réduire  à  cinq.  La  première  eft  l’humeur 
Aqueufe ,  ou  Lymphatique ;  la  fécondé  eft  la  Sérofitê  fa- 
lé  é  ,  comme  l’urine,  la  mature  de  la  tranfpiration  fia 
troifiéme  eft  la  mucofté ,  ou fèrofité  glaireufe ,  muqueufei 
la  quatrième  eft  la  partie  oléagineufe,  graijfeufe ,  com¬ 
me  la  graijfe  ;  la  cinquième  eft  l’humeur  cnyltufe  ,  com¬ 
me  le  lait. 

On  trouve  effectivement  dans  le  corps  des  parties  qui 
répondent  à  celles  que  nous  venons  dérablir  ;  car  tout, 
le  monde  fait  que  fur  neuf  parties,  il  y  en  a  huit  d’aqueu- 
fes.  Quand  on  fait  coaguler  le  fang ,  ou  qu’on  fe  pique  , 
on  fait  qu’il  en  fort  une  férolité  jaunâtre  :  on  peut  y  rap< 
porter  l’humeur  qui  fert  à  former  l’urine.  Quand  on  tire 
du  fang  ,  on  y  apperçoit  une  partie  fîbreufe,  c'eft  celle 
que  j’ai  appelle  muqueufe.  A  l’égard  de  la.  partie  oléa¬ 
gineufe  ,  on  fait  que  la  graiffe  &  la  moelle  font  une  efpe- 
ce  de  beurre  ,&  qu’ils  ne  différent  que  très-peu  l’une  de' 
l’autre.  Enfin ,  pour  ce  qui  eft  de  là  matière  chyleufe  & 
que  les  fhyfwlogifi.es  penfent  être  celle  qui  fert  de  nour¬ 
riture  au  fœtus ,  elle  peut  fe  rapporter  aifément  au  chyle. 
Toutes  ces  matières  peuvent  recevoir  différentes  combi- 
naifons  ;  car  fi  on  les  examine  dans  la  maffe  du  fang  ,  il 
eft  confiant  quelles  font  beaucoup  plus  tenues  &  plus  flui¬ 
des,  que  lorfqu’eiles  en  font  féparées,  ce  qui  ne  vient  que  1 
du  broyement  qu’elles  fouffreut  de  la  part  des  vaiffeaux  , 
à  caufe  des  différentes  inflexions  ,  angles  &  courbures  ? 
qu’ils  font  dans  leur  chemin.  Voyez  Mécanifme  des  fe- 
erétions. 

Pour  entendre  le  mécanifme  des  fécrétiems,  il  faut  exa- 
miner  1°.  S’il  fe  fait  quelque,  changement  par  la  circu¬ 
lation  dans  là  matière  qui  doit  être:  réparée  ,  2.0.  Qu’elle  ; 
eft  la  cau^e  -de  cette  fécretion  ,  ou  percolation. 

Quandau  premier  point,  comme  toutes  les  parties  qui 


494  SEC  , 

doivent  férvir  à  la  fécretion,  font  mêlées  &  confondues 
dans  le  cœur ,  dans  les  gros  troncs  des  vaifleaux  où  là  cirr 
culation  eft  confidérable  :  ces  mêmes  parties  ne  peuvent 
pas  alors  fe  féparer  de  la  malle  du  fang.  Il  faut  donc ,' 
pour  que  la  fécretion  fe  fafle,  que  les  parties  qui  font 
mêlées  &  confondues  fe  réunilfent ,  &  .c’eft  ce  qui  leur 
arrive  dans  les  extrémités  capillaires  où  la  circulation 
étant  extrêmement  ralentie  ,  favorile  cette  réunion.  Ce 
ralentiflement,  fuivant  M.  Keil,  eft  fi  confidérable,  qu’il 
prétend  que  le  fang  a  dans  les  capillaires  une  vîtelfe  mille 
fois  moindre  que  dans  les  gros  vaifleaux.  Ce  qu’il  y  a  de 
Certain ,  c’eft  que  le  diamètre  de  tous  ces  capillaires  pris 
enfemble  ,  étant  beaucoup  plus  gros  que  Celui  de  l’aorte , 
laciculation  doit  y  diminuer  d’une  maniéré  lenlible. 

Le  ralentiflement  de  la  circulation  dans  les  capillaires  j 
joint  à  l’affinité  que  toutes  les  parties  qui  doivent  être 
féparées  ont  entre  elles  ,  eft  donc  caufe  qu’elles  fe  rêu- 
miTent.  Mais  cela  né  fuffit  pas,  l’expérience  nous  con¬ 
vainc  que  cette  réunion  de  parties  qui  doivent  fé  lèpa- 
rer  dans  les  vaifleaux  fécretoires ,  fe  fait  plutôt  dans  une 
partie  que  dans  une  autre.  Par  exemple  ,  celles  qui  doi¬ 
vent  fervir  à  la  fécretion  de  la  bile ,  fe  réunifient  plutôt 
dans  le  foye,,  que  dans  les  reins,  &c.  Ce  qui  dépend  fans 
doute  de  l’éloignement  plus  ou  moins  grand  du  coeur ,  de 
la  vîtelfe  de  la  circulation ,  .du  broyement  que  les  parties 
fouffientpar  le  battement  des  artères,  desdifférens  angles, 
&  des  différentes  circonvolutions  des  vaifleaux.  En  effet, 
un  célèbre  Anatomifte  ouvrit  un  jour  une  fille  morte  de 
la  jauniffe ,  &  remarqua  que  toutes  les  divifions  de  la  veiné 
porte  de  la  groffeur  d’une  aiguille,  étoient  farcies  d’une 
bile  allez  épaiffe,  & quiavoit  une  confiftance  de  bouillie, 
ce  qui  prouve  évidemment  que  la  réunion  des  parties  qui 
doivent  fervir  à  la  fécretion  de  la  bile  fè  réunilfent  plutôt 
dans  le  foye  ,  que  dans  une  autre  partie  :  ce  qui  dépend 
fans  doute  ,  de  ce  qui  a  été  dit  ci-dcflus. 

Quand  au  fécond  point ,  il  eft  difficile  de  concevoir 
comment  une  partie  qui  forme  un  couloir ,  laifle  plutôt 
paffer  une  humeur  qu’une  autre.  Cela  a  donné  lieu  à  dif- 


SEC  .  49? 

ftrentes  hypothèfes.  Les  unes  attribuent  cette  différence 
aux  folides ,  les  autres  aux  fluides. 

Plufieurs  Pbyfiologiftes  ont  penfé  qu’il  Ce  faifoit  di- 
yer.es  fécrétions  dans  lesdifférentesparties  du  corps ,  par¬ 
te  qu’ily  avoit  dans  chacune  de  ces  parties ,  des  vaiileaux 
diversement  configurés  ,  qui  recevoient  les  molécules 
fluides  différemment  contournées  ;  ainfi  les  particules 
quarrées  ,  triangulaires ,  prifmatiques  ,  fe  filtrent  félon 
eux  dans  des  tui'aux  quarrés ,  triangulaires ,  prifmatiques. 
Cela  eft  totalement  faux.  Car ,  comment  peut-on  conce¬ 
voir  qu’un  canal  mol  ,  continuellement  rempli  de  li¬ 
quide  ,  puiffe  prendre  une  autre  forme  que  la  cyündri- 

Ona  dit  enfuite  qiie  le  calibre  des  vaiffeaux  éroit  pro¬ 
portionné  à  celui  des  molécules  de  certaines  humeurs  î 
ainfi  le  fang  ne  pourra  entrer  dans  les  vaiffeaux  lympha¬ 
tiques;  il  n’y  entrera  que  la  partie  blanche ,  qu’on  nom¬ 
me  lymphe  ,  parce  qu’elle  a  des  molécules  d’un  moindre 
diamètre  que  celui  des  particules  de  fang.  Ce  fendaient 
paroît  un  peu  plus  raifonnable  ;  mais  il  ne  donne  pas  la 
caufe  primitive  des  fécrétions.  Car  les  plus  petites  molé¬ 
cules ,  par  exemple,  des  efprits,  devraient  palier  dans  les 
filtres  de  l’urine. 

Quelques-uns  ont  penfé  que  les  fécrétions  ne  fe  faï- 
foient  que  par  l’attraûion  ,  i’ affinité  ,  le  rapport  qui  ré¬ 
gné  entre  les  molécules  homogènes.  Pour  que  cette  opi¬ 
nion fe  fontînt,  il  laudroit  que  les  molécules  fiiffentdans 
Uncontad  immédiat.  Or  la  chofe  eft  bien  différente,  puif- 
qu’ elles  font  entièrement  mêlées  &  confondues  les  unes 
avec  les  autres. 

,  M.  Winflow  &  quelques  Auteurs  avant  lui  ,  ont  cru 
avoir  démontré  le  mécanifme  des  fécrétions.  Voici  leur 
raifonnement.  Le  créateur,  difent  ils ,  a  imprégné  chaque 
fécrétoirt  de  telle  ou  telle  humeur ,  &  ces  fécrétoires  ne 
filtreront  jamais  que  les  humeurs,  dont  ils  ont  été  im¬ 
prégnés  lors  de  leur  création.  Ils  donnent  pour  preuve  le 
papier  gris  imbibé  d’huile,  quine  laifîe  paffer  que  l’huile  » 
&  non  point  l’eau.  Imbibé  d’eau  il  ne  filtre  point  l’huile, 
mais  l’eau  feulement.  Cela  prouve  quelque  chofe ,  pour- 


SEC 

vu  qu’on  fuppofe  à  c-s  elpeces  de  cribles  un  tomentùm  t 
quifalTerofiice  du  duvet  de  drap.  M.  Winflow  avoir  pré-* 
venu  l’objeâioh  ,  &  avoir  fuppofé  que  ce  tomentùm  , 
dont  nous  venons  de  parler ,  excitoit  dans  les  féctétoires. 
Tout  fon  fyftême  fe  trouve  donc  appuie  fur  une  fuppofi-* 
tion.  D’ailleurs  la  jaunilTe  fait  voir  la  faufletéde  ce  lyftê- 
me.  Car  ,  pourquoi  dans  cette  maladie  ,  la  bile  palfe- 
t-elle  par  le  rein  ,  fi  de  tout  rems  ce  vifcère  a  été  im¬ 
prégné  de  l’ humeur  urineuje  î  La  'chofe  arrive  cepen¬ 
dant  ;  doue  ce  fyftême  eft  taux  en  tout  &  par-tout.  Nous 
n’ofons  conclure  fi  vite  s  car  voici  ce  qui  rendroit  ce  fen- 
timent  le  plus  raifonnable  en  apparence.  Prenez  un  tuïau 
de  verre,  long  de  cinq  pouces,  remplilfez  le  premier  pouce 
de  verre  en  poudre  ,  le  fécond  d’huile  de  tartre  par  dé¬ 
faillance  ,  le  troifieme  d’efprit  de  vin  le  quatrième, 
d’huile  de  pétrole  ,  le  cinquième  d’air*  Agitez  tant  que 
vous  voudrez  le  tuïau  ,  tous  ces  divers  fluides  fe  confon¬ 
dront  fans  s’ unir,  nis’allier,  &  au  moindre  repos  chacune 
'  de  leurs  particules  fe  tirera  de  la  foule,  pour  faire  fociété 
avec  fes  femblables.  Plongez  le  cou  d’une  bouteillepleine 
d’eau  dans  une  bafline  pleine  devin,  vous  verrez  l’eau 
.  defeendre  dans  la  bafline  ,  &  le  vin  monter  dans  la  bou-, 
teille ,  fans  s’allier  l’un  à  l’autre.  Le  mélange,  ordinaire 
qu’on  fait  de  l’eau  avec  le  vin ,  n’eft  point  absolument  in¬ 
time  &  parfait ,  .mais  feulement  une  confufioiv  en  gros  i 
car  jettant  ce  mélange  dans  un  gobelet  de.  terre  ,  vous 
verrez  l’eau  fe  filtrer  à  travers  le  gobelet,  &  non  pas 
le  vin.  En  vannant  le  bled  ,  la  baie  &  le  grain  fe  rangent 
féparément.  Le  beurre  &  la  férofité.  en  '  font  autant  en 
battant  la  crème  du  lait.  La  férofité  du  fang  ,  la  lymphe 
branchue ,  &  la  partie  rouge  fe  féparent  dans  la  palette. 
Dans  les  diflillations.chymiques ,  les  principes  femblables 
fedémêlentfucceflivement  des  autres.L’argent  vif  s’amalga¬ 
me  avec  l’or  ,  plus  facilement  qu’avec  l’argent,  l’étain  , 
le  plomb  ,  &  non  pas  avec  lesiautrés  métaux.  Le  coton 
enleve  l’huile  d’avec  l’eau.  La  glaire  d’œuf  clarifie  les  fy- 
rops  Le  plomb  purifie  l’or.  &  l’argent.  L’eau  eft  immif- 
cible  avec  le  duvet  des  oifeaux  de  riviere  ,  avec  les  corps 
graifleux  ,  huileux,  avec  les  foufres, enflammés  qu’elle 
éteint. 


S  É  î>  49^ 

■éteint.  On  fait  la  maniéré  de  féparer  le  fel  d’avec  le  bi¬ 
tume  de  l’eau  marine  _,  la  crème  de  tartre  d’avec  fa  terre. 
On  connoît  la  variété  des  menftrüesou  diflolvans,  dont 
les  uns- font  mifcibles  feulement  avec  certains  corps,  & 
les  autres  avec  d’autres  corps.  On  connoît  les  diverfes  dif- 
folutions  ferinentativès  ,  les  précipitations  ,  &  tant  d’au¬ 
tres  méthodes  que  la  chymie  emploie  pour  analÿfer  les 
mixtes1,  &  pour  y  achever  mille  féparations  déjà  com¬ 
mencées  entre  les  principes  diifemblables.  Ml  Geofroi  de 
l’Académie  Royale  des  Sciences ,  a  publié  fes  tables  dref- 
fées d’après Mri.  Sthall  &  Newton,  fur  les  divers magné- 
tifmes  des  corps.  ■ 

Par  toutes  ces  expériences,  il  paroît  que  les  corps  par¬ 
faitement  homogènes  font  parfaitement  mifcibles  entre 
eux  ,  &  que  les  autres  refùfent  plus  ou  moins  de  s’unir  8c 
de  fe  marier  enfemblé  ,  fuivant  lé  degré  plus  oii  moins 
grand  de  leur  hétérogénéité  ,  bü  plutôt  de  leur  impro¬ 
portion:  Les  derniers  femblent  quelquefois  à  nos  yeux  fe 
confondre  avec  les  autres;  mais  dans  le  fond  &  intérieure, 
ment,  point  d’iritime  &  finceré  alliance.  Ils  ne  fe  mêlent 
alors  que  par  pelotons  ,  8t  -non  pas  partie  individuelle 
avec  partiel  Ils  font  donc  toujours  dans  un  certain  divorce 
plus  ou  moins  grand ,  qu’ils  achèvent  fouvent  fans  aide,' 
&  fouvent  avec  quelque  fecoürs.  Principe  qûi  pàrôît  avoir 
bien  dü  mérite  pour  expliquer  le  myftère  des  diverfes 
fècrétions  qui  s’opèrent  dans  la  machine  de  l’homme. 

.SECS. (os )  C’eft  l’alfemblagedésos dufquelette.  Pour 
bien  faire  féchèr.les  ôs  ,  il  faut  les  faire  bouillir  dans  l’eaù 
à  plufièurs  reprifes ,  &  les  expo  fer  à  la  rofée.  Ils  fe  fé- 
chent ,  &  deviennent  blancs  comme  la  iièige.  Quand  on 
ne  les  a  pas  fait  bouillir ,  ils  font  infiniment  plus  de  tems 
â  fe  fécher.  Ils  ont  coutume  de  fier  très-long-tems  ,  &  à 
inefure  qu’on  enleve  le  fuc  qui  vient  à  leur  furface,  ils’eri 
régénéré  un  autre  femblable ,  jufqu’à  ce  que  tout  celui  qui 
fùrabonde  foit  évaporé. 

.  SEDIMENT.  Matière'  contenue  dans  un  fluide  ,  la¬ 
quelle  étant  pluspefante  que  le  fluide,  tombe  au  fond  dii 
vafe  qui1  les  contient.  Tel  eft  le  fédimeût  de  l’urine  qui 
2).  de  Ch.  Tome  II,  '  "  '  "  ’  H 


4?S  S  E  M 

varie  beaucoup ,  fuivant  une  infinité  de  circonftançesi  V, 

U rine. 

SEIN.  On  fe  lert  de  ce  mot  vulgairement  i  pour  ex¬ 
primer  les  mammelles  des  femmes,  mais  c’eft  mal-à-pro¬ 
pos.  Il  lignifie  exaâement  l’entre-deux  des  mammelles, 
cette  efpece  de  ruiil'eau  qu’elles  forment  quand  elles  font 
rapprochées  l’une  de  l’autre. 

SÈLLEÂ  CHEVAL,  SELLE TURCIQUE, SELLE 
DU 'LL  RC  ,  SELLE  SPHENOÏDALE.  On  donne  ces 
noms  à  cette  facette  fupérie.ure  de  l’os  fphénoïde,  qui  eft 
comprilè  entre  les  quatre  apophyfes  clinoïdes ,  à  raifon 
de  la  reifemblance  qu’elle  a  avec  une  felle  à  chgval.  V. 
Sphénoïde. 

SEMENCE!.  Humeur  blanche  ,  vifqueufe  &  gluante  , 
filtrée  par  les  tefticules  ,  &  deftinéeà  la  reproduûion  de 
l’homme.  Il  y  a  deux  fortes  de  femences  ,  l’une  prolifi¬ 
que  ,  l’autre  non  prolifique.  Celle-ci  fert  de  véhicule  à 
l’autre ,  eft  filtrée  par  les  proftates  ,  &  les  glandules  qui 
revêtent  la  face  interne  de  l’urethre ,  &  les  glandes  de 
Cowper.  Celle-là  qui  porte  fpéçialement  le  nom  de  fe- 
mence  ,  eft  lepaiée  de  la  malle  du  fang  par  les  tefticules , 
de-îà  portée  par  les  vaiffeaux  éjaculateurs  dans  les  vélîcu- 
les  feminaires,  où.  elle  fejourne  pour  être  enfuite  confiée 
a  la  matrice  dans  la  copulation ,  ou  bien  pour  être  repom¬ 
pée  ,  &  circuler  de  nouveau  dans  la  malfe  des  humeurs , 
vivifier  toutes  les  parties  de  l’homme  ,  &  y  diftribuer  Ta 
forcé,  Voyez  Génération.  Les  femmes  produifent  auffi 
unevraie  femence  prolifique  ,  qui  eft  filtrée  par  les  ovai. 
res  -,  peut  être  de  la  même  maniéré  que  celle  de  l’homme 
l’eft  par  les  tefticules. 

;.  SEMILUNAIRE.  M.  "Winflow  donne  ce  nom  au  fé¬ 
cond  os  de  la  première  rangée  du  carpe ,  connu  ordinai¬ 
rement  fous  le  nom  de  lunaire. 

Semilunaire.  [plexus  ou  ganglion)  Ce  ganglion  eft  fi- 
tué  immédiatement  derrière  la  capfule  atrabilaire  s  fa  fi¬ 
gure  eft  irreguliere ,  &  parce  qu’il  eft  un  peu  allongé  & 
recourbé  ,  on  lui  a.  donné  le  nom  de  femilunaire.  Il  eft 
formé  pat  le  n.erf  intçrcoftal ,  &  le  droit  communique 


S;  E  N  499 

avec  le  gauche.  Ils  ont  aufli  communication  avec  les  nerfs 
de  la  huitième  paire  ,  principalement  au  moïen  du  cor¬ 
don  ftomachique  poftérieur  j  &  par  ce  moïen  ,  avec  les 
plexus,  cœliaque  ,  hépatique,  fplenique  &  rénal. 

Semilunaires.  (  valvules  )  Voyez  Sigmoïdes. 

SEMINAIRES  (véficules).  Synonime  de  feminales. 
Voyez  Séminales., 

SENS.  On  appelle  fens  certaines  facultés  du  corps 
animé,  par  lelquelles  il  entre  en  commerce  avec  les  ob¬ 
jets  extérieurs.  Sentir  de  la  part  du  corps  ,  c’elt  recevoir 
une  impreflion  fur  tel  ou  tel  organe  ;  de  la  part  de  l’ame, 
c’eft  fe  former  des  idées  neuves,  ou  le  rappeller  des  idées 
ou  des  fenfatioris  attachées  à  ces  impreflîons. 

Tous  les  corps  nous  affectent  différemment  à  raifon  de 
leur  couleur,  de  leur  figure,  de  leur  mouvement,  Sic.  On 
appe'lle  qualité  ou  propriété ,  les  effets  qu’ils  opèrent  fur 
nos  fens.  Les  Anciens  difiinguoient  les  qualités  en  mani¬ 
festes  &  en  occultes.  Les  qualités  ne  font  occultes  qu’à 
caufe  de  notre  ignorance  ,  &  du  peu  de  progrès  qu’on  a 
fait  en  Phyfique ,  &  non  point  dans  le  fens  de  quelques 
Anciens  ,  qui  pour  fe  parer  du  titre  de  b’avans ,  attri- 
buoient  aux  corps  des  vertus  antipathiques,  fympathiques, 
&c.  &  faifoient  ainfi  jouer  aux  qualités  occultes  le  plus 
grand  rôle  dans  leurs  explications  des  phénomènes  de  la 
nature. 

Les  propriétés  des  corps  relatives  aux  organes  de  nos 
fens ,  font  au  nombre  de  cinq  :  les  corps  affedent  le  tou¬ 
cher,  X  odorat ,  le  goût,  l’ouïe,  &  la  vue. 

.Sens,  Les  fens  quels  qu’ils  foient  dépendent  uniquement 
des  nerfs.  Les  Anatomiftes  nous  apprennent  que  le 
corps  animal  eft  compofé  de  plufîeurs  matières  différen¬ 
tes,  dont  les  unes,  comme  les  os  ,  la  graiffe,  le  fàng,  la 
lymphe,  &c.  font  infenfibles,  &  dont  les  autres,  comme 
les  membranes  &  les  nerfs,  font  fenfibies ,  qui  commu¬ 
niquent  le  jeu  à  toutes  les  parties,  &  l’aélion  à  tous  les 
membres.  Les  nerfs  furtout  paroiffent  être  l’organe  im¬ 
médiat  dufentiment.  Ils  tranfmettent  à  l’ame  ces  efpé- 
ces  différentes  de  fentiment ,  qu’on  a  diftinguées  par  le 
nom  de  fenfations. 


500  S  E  N 

Ainfî  P  œil ,  cet  organe  doué  du  fentiment  le  plus  Vil 
&  le  plus  délicat,  nous  donne  une  fenfation  de  toutes  les 
fubftanceslc;  plus  éloignées;  lorfque  l'a  retine,  qui  n’eft 
que  l’épanouiltement  du  nerf  optique ,-eft  ébranlée  par  les  - 
parties  imperceptibles  de  la  matière  de  la  lumière. 

2.°.  L’oreille  ne  nous  donne  la  fenfation  que  de  chofes 
beaucoup  moins  éloignées  que  cellesdout  l’oeil  nousdon- 
ne  la  fenfation  ;  parce  que  l’organe  de  fouie  n’a  pas  le 
même  degré  de  fenlibilité  que  celui  de  la  vilïon;  &  que 
à’ailieurs  les  parties  de  matière  dont  il  eft  affecté  ,  qui 
font  celles  qui  forment  le  fon  ,  ne  font  pas  atilfi  petites, 
mais  plus  grolfes  que  celles  de  la  lnmierè. 

3°.  L’odoratne  nous  donne  la  fenfation  quedesparties 
de  matière  qui  font  plus  grolfes  &  moins  éloignées,  telles 
que  font  les  particules  odorantes;  parce  que  la  mem-. 
brane  pituitaire ,  qui  elt  le  liège  de  l’odorat ,  eft  encore 
moins  fournie  de  nerfs,  que  celle  qui  fait  le  liège  de 

4°.  Là  fenfation  du  goût  ne  peut  nous  être  donnée  que 
par  une  efpéce  de  contact,  qui  s’opère  au  moïen  de  la 
fonte  de  certaines  parties  de  matière,  telles  que  les  Tels, 
les  huiles ,  &c,  parce  que  ces  matières  font  plus  grolfes 
que  lès  parties  odorantes;  &  que  d’ailleurs  les  nerf ’s" font’ 
encore  en  moindre  quantité,  &  qu’ils fontplus  divifés  fut' 
le  palais  &  fur  la  langue,  qui  eft  le  principal  liège  du 
goût.  . 

j°.  Enfin  lé  fens  du  toucher  ne  peut  nous  donner  au¬ 
cune  fenfation  des  chofes  éloignées ,  que  pat  un  contact' 
immédiat ,  parce  que  les  nerfs  font  le  plus  divifés  qu’il  elt 
poffible,  &  très-îegereffient  parfemés  für  la  peau,  qui  eft 
l’organe  du  fens  du  toucher;  &  qttepar  conféquent  aucuV 
ne  partie  aulft  petite  que  celles  qui  forment  la  lumière, 
les  fons ,  les  odetns,  ou  les  faveurs  ne  pourront  ébranler 
ni  affecter  les  nerfs  de  la  peau  d’une  manière  fenfible,  il 
faudra  donc  de  très-groffes  parties  de  matière,  c’ eft- à-dire, 
des  corps  folides  ,  pour  qu’ils  puillènt  en  être  affeélés. 

A  ces  fçavantes  réflexions  de  l’illuftre  M.  de  Buffon,. 
nous  ajouterons  un  récit  philofophiqué ,  auffi  ingénieux' 
qu’agréable  ,  qu’il  met  dans  la  bouche  d’un  homme  teî 


S  E  N  joi 

3u’on  peut  croire  qu’étoit  le  premier  homme  au  moment 
e  la  création;  c’ell-à-dire  j  un  homme  dont  le  corps  & 
les  organes  feroient  parfaitement  formés ,  mais  qui  s'éveil¬ 
lerait  tout  neuf  pour  lui-même  &  pour  tout  ce  qui  l’.en- 
Tiroune, 

•  »  Je  me  fouviens,  dit-il,  de  cet  inftant  .plein  de- joie 

3)  &  de  trouble ,  où  je  fentis  pour  la  première  fois  ma  lin- 
5)  guliere  èxiftence  ;  je  ne  Içavois  ce  que  j’étois,  où  j’é- 
»  tois,  d’où  je  venois.  J’ouvris  les  yeux,  quel  furcroît  d.e 
3)  fenfation  !  La  lumière ,  la  voûte  célefte ,  la  verdure  de 
»  la  terre,  le  cryftal  des  eaux,  tout  m’occupoit,  m’ant- 
3)moic,  &  me  donnoit  un  fentiment  inexprimable  de 
33  plailîr;  je  crus  d’abord  que  tous  ces  objets  étoient  en 
3>  moi  &  faifoient  partie  de  moi-même. 

33  Jé  m’afFermiirois  dans  cette  penfée  naiflante,  Iorf- 
33  que  je  tournai  les  yeux  vers  l’aftre  de  la  lumière  ,  fort 
33  éclat  mebleffa  ;  je  fermai  involontairement  la  paupiè- 
•j>  re,.&  je  fentis  une  légère  douleur.  Dans  ce  moment. 
33  d’obfcurité  ,  je  crus  avoir  perdu  prefque  tout  mon 

33  Affligé  ,  fa  if  d’étonnement ,  je  penfois  à  ce  grand 
33  changement,  quand  tout-à-coup  j’entends  des  fons;  le 
»  chant  des  oifeaux ,  le  murmure  des  airs  formoient  un 
33  concert,  dont  la  douce  impreflïon  me  remuoit  jufqu’au 
33  fond  de  l’ame  ;  j’écoutai  long-tems ,  &  je  me  petfuadai 
33  bientôt  que  cette  harmonie  étoit  moi. 

33  Attentif,  occupé  tout  entier  de  ee  nouveau  genre 
»  d’exiftençe,  j’oubliois  déjà  la  lumierè,  cette  autre  par- 
33  tie  de  mon  être  que  j’avois  connu  la  première  lorfque 
33  je  rouvris  les  yeux.  Quelle  joie  de  me  retrouver  en  pof- 
33  felfion  de  tant  d’objets  fcriljans  !  Mon  plailîr.  furpalfa 
33  tout  ce  que  j’avois  fenti  la  première  fois ,  &  fulpendiï 
>3  pour  un  tems  le  charmant  effet  des  fons. 

.  33  Je  fixas  mes  regards  fur  mille  objets  divers,  je  m’ap- 
33  perçus  bientôt  que  je  pourrais  perdre  &  retrouver  ces 
33  objets,  &  que  j’àvois  la  puilfancede  détruire  &  de  pro- 
33  duire  à  mon  gré  cette  belle  partie  de  moi-même ,  &; 
33  quoiqu’elle  me  parut  immenfe  en  grandeur  par  la  quan-. 
*»  tité  des  accidens  de  lumière,  &  par  la  variété  des  cou- 


joi  S  E  N  , 

»  leurs,  je  crus  reconnoître  que  coût  écoir  contenu  dans 
jj  une  portion  de  mon  être. 

jj  J  e  coirimençois  à  voir  fans  émotion  &  à  entendre  fans 
jj  trouble  ,  lotfqu’un  air  léger,  dont  je  fentis  la  fraîcheur, 
jj  m’apporta  des  parfums  qui  me  caufèrent  un  êpanouif- 
jj  fe'ment  intime ,  Sc  me  donnèrent  un  fentiment  d’a- 
jj  mour  pour  înoi-même. 

»  jj  Agité  par  toutes  cës  fenfàtions ,  jjrefle  par  les  piaf— 
jj  firs  d’une  fi  belle  &  fi  grande  exiftence,  je  me  levai 
jj  tout  d’un  coup ,  &  je  me  fends  tranfporté  par  une  force 
jj  inconnue. 

»  Je  ne  fis  qu’un  pas,  la  nouveauté  de  ma  fituation 
jj  me  rendit  immobile,  ma  furprife  fut  extrême,  je  crus 
jj  que  mon  exiftence  fuyoit,  le  mouvement  que  j’avois 
jj  fait  avoit  confondu  les  objets,  je  m’imaginois  que  tout 
jj  étoit  en  délbrdre. 

jj  Je  portai  mes  mains  fur  ma  tête  ,  je  touchai  mon 
jj  front  '&  mes  yeux ,  je  parcourus  mon  corps,  ma  main 
jj  me  parut  être  alors  le  principal  organe  de  mon  exiften* 
jj  ce;  ce  que  je  fentois  dans  cette  partie  étoit  fi  diftinél  h 
jj  fi  complet  ,  lajôuiffance  m’en  parojffoit  fi  parfaite  en 
»  comparaifon  du  plaifir  que  m’avoient  caufé  la  lumière 
jj  &  les  fons,  que  je  m’attachai  tout  entier  à  cette  partie 
jj  folide  de  mon  être,  &  je  fentis  que  mes  idées  pre- 
»  noient  de  la  profondeur  &  de  la  réalité. 

jj  Tout  ce  que  je  touchois  fur  moi  fémbloit  rendre  à 
jj  ma  main ,  fentiment  pour  fentiment,  &  chaque  attou-  . 
jj  che'menf  produifoit  dans  mon  ame  une  double  idée. 

jj  Je  ne  fus  pas  long-tems  fans  m’appercevoir  que 
jj  Cette  faculté  de  fentir  étoit  répandue  dans  toutes  les 
»  parties  de  mon  être  ,  je  reconnus  bientôt  les  limites 
jj  de  mon  exiftence,  qui  m’avoit  paru  d’abord  immenfe 
»  en  étendue. 

jj  j’avois  jetté  les  yeux  fur  mon  corps  ,  je  le  jugeois 
jj  d’un  volume  énorme,  Sc  fi  grand  que' tous  les  objets  qui 
jj  ayoien’t  frappé  mes  yeux  ,  ne  me  paroifloient  être  en 
jj  comparaifon  que  des  points  lumineux. 

jj  Je  m’examiiiarlong-tems,  je  me  regardois  avec  plai- 
»  fir ,  je  fuivoisma  main  de  l’œil  &  j’obfervois  fes  mou- 


S  É  N  503 

n  Vèmens;  j’eus  fur  tout  cela  des  idées  les  plus  étranges  , 
»  je  croyois  que  le  mouvement  de  ma  main  n’étoit  qu’une 
3)  elpéce  d’exiftcnce  fugitive ,  une  fuccellion  de  chofes 
33  fëmblables,  je  l’approchai  de  mes  yeux,  elle  me  parut 
-33  alors  plus  grande  que  tout  mon  corps,  &  elle  fit  difpa- 
33  roître  à  ma  vue  urt  nombre  infini  d’objets 

3)  Je  commençai  à  foupeonner  qu’il  y  avoit  de  l’illu- 
3)  fion  dans  cette  fenfation  qui  me  venoit  par  les  yeux; 
3)j’avois  vu  diftindement  que  ma  main  n’étoit  qu’une 
33  petite  partie  de  mon  corps ,  &  je  ne  pouvois  compren- 
3>  drequ’elle  fût  augmentéeau  point  deme  paroître  d’une 
33  grandeur  démefurée,  je  réfolusdonc  de  ne  me  fier  qu’au 
»  toucher  qui  ne  m’ avoit  pas  encore  trompé,  &  d  être  eà 
33  garde  fur  toutes  les  autres  façons  de  fentir  &  d’être. 

3)  Cette  précaution  me  fut  utile,  je  m’étois  remis  en 
33  mouvement,  &  je  marchois  la  tête  haute  &  levée  vers 
33  le  Ciel ,  je  me  heurtai  légèrement  contre  un  palmier  ; 
33  faifi  d’ effroi,  je  portai  ma  main  fur  ce  corps  étranger  , 
33  je  le  jugeai  tel,  parce  qu’il  ne  me  rendit  pas  fentiment 
33  pour  fentiment  5  je  me  détournai  avec  une  elpéce  d’hor- 
33  reur,  &  je  connus  pour  la  première  fois  qu’il  y  avoit 
33  quelque  chofe  hors  de  moi. 

33  Plus  agité  par  cette  nouvelle  découverte  que  je  ne 
33  l’avois  été  par  toutes  les  autres,  j’eus  peine  à  me  ralfu- 
33  rer,  &  après  avoir  médité  fur  cet  événement  s  je  con- 
33  dus  que  je  devois  juger  des  objets  extérieurs ,  comme 
»  j’avois  jugé  des  parties  de  mon  corps ,  &  qu’il  n’y  avoit 
33  que  le  toucher  qui  put  m’alfurer  de  leur  exiftence. 

33  Je  cherchai  donc  à  toucher  tout  ce  que  je  vo'yois ,  je 
33  voulois  toucher  le  foleil ,  j’étendois  les  bras  pour  éra- 
33  brader  l’horifon  ,  &  je  ne  trouvois  que  le  vuide  des 
33  airs. 

33  A  chaque  expérience  que  je  tentois>  je  tOmbois  de 
33  furprife  en  furprife,  car  tous  les  objets  me  paroilfoient 
33  également  près  de  moi ,  &  ce  ne  fut  qu’apres  une  infi- 
33  nité  d’épreuves  que  j’appris  à  me  fervir  de  mesÿeux  pour 
33  guider  ma  main  ,  8c  comme  elle  me  donnoit  des  idées 
33  toutes  différentes  des  imprefîions  que  je  recëvois  par  le 
33  fens  de  la  vue ,  mes  fenfeioas  n’étant  pas  d’accord-  en- 


$C4  SEW 

»  tr’elles,  mes  jugemens  n’en  étoient  que  plus  imparfaits.,- 
»  &  le  total  de  mon  être  n’éfoit  encore  pour  moi-même 
33  qu’une  exiftence  en  confulion. 

.  »  Profondément  occupé  de  moi,  de  ce' que  j’étois,  de 
»  ce  que  je  pouvois  être  v  le?  contrariétés  que  je  venois 
»  d’éprouver  m’humilierênt  ;  plus  je  ré.flçchûTois ,  plus  il 
»  fe  préfentoit  de  doutes  :  laffé  de  tant  d’incertitudes,  fa- 
»  tigué  des  mouvemcns  de  mon  ame ,  mes  génoux  fléchi- 
»  rérit,  &  je  me  trouvai  dans  une  fituation  de  repos.  Cet 
33  état  de  tranquillité  donna  de  nouvelles  forces  à  mes 
»  fens ,  j’étois  aflis  à  l’ombre  d’un  bel  arbre ,  des  fruits 
»  d’une  couleur  vermeille  defcendoient  en  forme  de  grap- 
»  pe  à  la  portée  de  ma  main,  je  les  touchai  légèrement, 
»  aufli-tôt  ils  fe  féparerent  de  la  branche  ,  comme  la  figue 
•ï)  s’en  fépare  dans  le  tems  de  fa  maturité. 

»  J’avois  faifi  un  de  ceç  fruits,  je  m’imàginpis avoir  fait 
,33  une  conquête,  &  je  me  glorifiois  de  la  faculté  que  je 
n  fentois  de  pouvoir  contenir  dans  ma  main  un  autre  être 
3)  tout  entiers  fa  péfanteur ,  quoique  peu  fenfible,  mepa- 
33  rut  une  réfiftance  animée  que  je  me  faifois.  un  plaifir  de 
33  vaincre, 

33  J’avois  approché  ce  fruit  de  mes  yeux ,  j’en  confîdé- 
33  rois  la  forme  &  les  couleurs  ,  une  odeur  délicieufe 
.33  me  le  fit  approcher  davantage  ;  il  fe  trouva  près  de 
.33  mes  lèvres  }•  je  t.irois  à  longues  infpirations  le  par- 
33  fum ,  &  goûtois  à  longs  traits  les  plaifirs  de  l’odorat  ; 
33  j’étois  intérieurement  rempli  de  cet  air  embaumé,  ma 
ri  bouche  s’ouvrit  p,our  l’exhaler,  elle  fe  rouvrir  pour  en 
>3  reprendre  ,  je  fentis  que  je  poffédoisun  odorat  intérieur 
.  >3  plus  fin ,  plu^  délicat  encore  que  le  premier ,  enfin  j’en 
#  goûtai. 

33  Quelle  faveur  !  quelle  nouveauté  de  fenfation  !  juf- 
33  que-là  je  riavois  eu  que  des  p-laifîrs,  le  goût  me  donna 
33  le  fentiment  de  là  volupté,  l'intimité  de  la  jouiiTanec 
ù  fit  naître  l’idée  de  la  pofl’eflion ,  je  crus  que  la  fubftan- 
33  ce  de.ee  fruit  étoit  devenue  la  mienne,  &  que  j’étois  le 
>3  maître  de  transformer  les  êtres, 

33  Flatté  de  cette  idée  de  puiflance ,  incité  par  le  plai- 
».  fir  que  j’avois  fenti,  je  cueillis  u.n  fécond  Sç  un  troifié- 


•S  E  $T  joj 

5?  me  fruit  ,:  &  je  ne  me  laffois  pas  d’exerçqr  ma  maiiX 
55  pour  fatisfaire  mon  goût;  mais  une  langueur  agréable 
jj  s’empara  peu-à-peu  de  tous  mes  fens ,  appéfantit  mes 
»  membres ,  & Tufpendit  l’àclivité  de  mon  ame;  je  jugeai 
»  de  fon  inaétion  par  la  moIelTe  de  mes  penfées  ,  mes 
jj  fenfatious  émouüées  arrondilfoient  tous  les  objets,  & 
»  ne  me  préfentoient  que  des  images  foibles  &  mal  ter- 
jj  minées  ;  dans  cet  inftant  mes  yeux  devenus  inutiles  fe 
jj  fermèrent-,  &  ma  tcte  n’étant  plus  foutenue  par  la  force 
»  des  mufcles,  pencha  pour  trouver  un  appui  fur  le  ga- 

jj  Tout  fut  effacé,  tout  difparut,  la  trace  de  mes  pen. 
ïj  fées  fut  interrompue  ,  je  perdis  le  fentiment  de  mon 
jj  exiltence  :  ce  fommeil  fut  profond,  mais  je  ne  fçai  s’il 
jj  fut  de  longue  durée  ,  n’ayant  point  encore  l’idée  du 
jj.  tems,  &  ne -pouvant  le  mefurer  ;  mon  réveil  ne  fut 
jj  qu’une  fécondé  naiffance,  &  je  fentis  feulement  que 
jj  j’avois  celle  d’être. 

jj  Cet  anéantilfement  que  je  venois  d’éprouver,  me 
jj  donna  quelqu’idée  de  crainte  ,  &  me  fit  fentir  que  je. 
jj  ne  devois  pas  exifter  toujours.  J’eus  une  autre  inquié- 
'jj  tude ,  je  ne  fçavois  fi  je  n’avois  pas  laiiîé  dans  le  fom- 
»  meil  quelque  partie  de  mon  être,  j’eifayai  mesfens,  je 
jj  cherchai  à  me  reconnoître. 

jj  Mais  taudis  que  je  parcourois  des  yeux  les  bornes  de 
>j  mon  corps ,  pour  m’aifurcr  que  mon  exiftençe  rn’étoit 
»  demeurée  toute  entière ,  quelle  fut  ma  furprife  de  voir 
jj  à  mes  côtés  une  forme  femblable  à  la1  mienne,  je  la 
jj  pris  pour  une  autre  moi-même  ;  loin  d’avoir  rien  per- 
jj  du  pendant  que  j’avois  cefTé  d’être ,  je  crus  m’être 
jj  doublé. 

jj  Je  portai  ma  main  fur  ce  nouvel  être,  quel  faififie-p 
.  jj  mènt!  ce  n’étoit  pas  moi,  mais  c’étoit  plus  que  moi , 
jj  mieux  que  moi,  je  crus  que  mon  exiltence  alloit  chan- 
jj  ger  de  lieu  ,  &  pa/Ter  toute  eqtiêre  à  cette  fécondé 
jj  moitié  de  moi-même. 

jj  Je  la  fentis  s’animer  fous  ma  main ,  je  la  vis  prendra. 
jj  de  lapènfée  dans  mes  yeux,  les  fiens  firent  couler  dans 
jj  mes  veines  une  nouvelle  fource  de  yie,  j’aurois  voulu 


joô  S  EN 

»  lui  donner  tout  mon  être  ;  cette  volonté  vive  acheva 
»  mon  exiftence,  je  fentis  naître  un  fîxiéme  fens. 

»  Dans  ceuinltant  l’aftre  du  jour,  fur  la  fin  de  fa.cour- 
»  fé ,  éteignit  fon  flambeau  ;  je  m’appercus  à  peine  que  je 
»  perdois  le  fens  de  la  vue,  j’exiftois  trop  pour  craindre 
»  dé  ceifer  d’être,  &  ce  fut  vainement  que  l’obfciirité  où 
»  je  me  trouvois ,  me  rappella  l’idée  de  mon  premier 
»  fommeil. 

SENSATION.  Affection  de  l’ame ,  par  laquelle  elle 
cft  avertie  de  l’imprefiîon  que  les  objets  extérieurs  font 
fur  le  corps ,  &  commît  fi  cette  impreffio.11  lui  eil  favora¬ 
ble  ou  nuifible.  On  lui  donne  le  nom  ie  fertfition ,  parce 
que  c’eftuneconnoillknce  que  l’ame acquiert  parle  moïen 
des  fens  Voyez  Sens. 

SENSIBILITÉ.  Facultédu  corps,  en  vertu  de  laquelle 
il  relient  de  la  douleur  ou  du  plaifir.Nousnecoufiderons 
point  ici  ce  qu’eft  la  fenfibilité  par  rapport  à  l’ame.  Il  eft 
certain  &  inconteftable  qu’il  y  a  dans  le  corps,  tandis  qu’il 
vit,  une  qualité  par  laquelle  il  fent  les  imprelfions  des 
corps  étrangers.  Or,  on  demande  fi  toute  les  parties  du 
corps  humain  font  fenfibles  dans  ce  fens.  M.  Haller,  celé, 
bre  Phyfiologique  &  Médecin  à  Berne ,  prouve  que  la 
plupart  des  parties  ne  font  point  fenfibles;  qu’il  n’y  a  que 
les  nerfs  &  les  parties  nerveufes  qui  le  foient.  Mais  fi 
l’on  accorde  à  l’Auteur  de  ce  fentiment  ,  que  dans  l’état 
de fanté  les  parties  intérieures,  telles  que  les  vifceres,  les 
membrane  ,  les  aponevrofes  ,  les  tendons  ne  jouilfent 
d’aucune  fenfibilité,  il  ne  peut  difconvenir  que  dans  l’état 
de  maladie  ,  toutes  lés  parties  ne  deviennent  trés-fufçeptî- 
bles de  fentiment.  Lés  expériences  multipliées  qu’il  a  faites 
pour  prouver  le  premier  article  ,  ne  détruifent  point  les 
"faits  innombrables  qui  établiffent  le  fécond. 

Or  il  étoit  inutile ,  même  il  eut  été  nuifible  que  les 
parties  à  l’intérieur. jouiiî'ent  du  fentiment  qui  fait  la 
propriété  principale  des  parties  èxtérieùres.  Lé  battemen  t 
d’un' million  d’artères  eut  été  de.  la  defnjeré  incommodi¬ 
té.  On  en  peut  juger  par  cellè  que  produit  celui  d’une 
feulé.dans  un  endroit  enflammé.  Ilfalloit  auffi  que  lespar- 
tiés  à  l’extérieur  lufletît  douées  du  fentiment  le  plus  vit. 


■S,  E  R  J07 

Elles  font  chargées  par  l’Auteur  delà  nature  d’avertir  l’ame 
de  tout  ce  qui  fe  pafle  autour  de  fon  corps.  Elles  font  les 
fentinelles  de  la  vie.  Les  parties  internes  ne  dévoient 
pourtant  pas  être  dépourvues  de  tout  féntünent.  Tant  de 
chofes ,  caufes  de  maladies ,  pouvoient  les  attaquer ,  qu’il 
étoit  néceilaire  qu'elfes  puifent  auffi  avertir  l’ame  de  leur 
état  aétuel ,  afin  d’y  chercher  les  remedes  appropriés.  Car 
de  Iil’initinct  qui  guide  l’homme  dans  la  recherche  des 
médicamens  internes,  comme  dans  celle  des  médicamèns 
externes.  , 

SEPTIQUE.  Remede  topique  qui  corrode  les  chairs 
en  les  fondant,  &  les  fajfant  pourir  fans  caufer  beaucoup 
de  douleur.  Tels  font  l’arfénic,  les  trochiques  qu’on  en 
compofe  avec  le  fublimc  corrofif,  fur  tout  quand  on  y 
ajoute  l’opium ,  l’elcharotique  de  M.  Alliot ,  &  autres 
femblables. 

SEPTUM.  Mot  latin  qui  lignifie  cloifon.  On  l’a  con- 
fèrvé.en  Anatomie  pour  exprimer  la  même  chofe. 

S’EPTUM  LUCIDUM.  En  françois  cloifon  transpa¬ 
rente.  Voyez  Cerveau  O  Cloifon  tranfparcnté.  On  lui  a 
donné  ce  nom ,  parce  qu’en  effet  elle  eit  tranfparente. 

SEPTUM  MËDIUM.  (  Cloifon  moyenne.)  On  don¬ 
ne  ce  nom  au  Diaphragme  ,  parce  qu’il  établit  une  fépa- 
ration  entre  la  poitrine  &  le  bas-ventre.  Voyez  Dia¬ 
phragme. 

SÉPTUM  TRANSVERSUM.  (Cloifon  tranfverfale.) 
Voyez  Diaphragme 

SEREUX.  Qui  tient  de  la  nature  de  la  férofité  :  clair, 
délayé,  qui  n’a  prefque'point  de  coifljllanee. 

SERINGUE.  Inltrumcnt  delliné  à  porter  les  remedes 
liquides  dans  les  endroits  profonds  où  l’on  ne  peut  les 
faire  parvenir  fans  ce  fecours.  Il  y  a  deux  pièces  principa¬ 
les  à  y  remarquer ,  le  corps  de  là  feringue  &  le  pifton.  Le 
corps  fe  fubdivife  en  deux  autres  parties,  le  corps  propre¬ 
ment  dit  le  corps  de  la  feringue  &  le  fiphon. 

Le  corps  eft  un  cilindre  creux  de  différente  grandeur, 
fuivant  l’étendue  différente  desplayes  &.d,es  ulcères  pour 
lefquels  on  fe  fort  de  cet  inftrument.On'y  remarque  deux 
extrémités,  une  antérieure,  l’autre poltérieure. L’anté- 


fd8  r  S  E  R 

Heure  eft  bouchée  par  une  plaque  de  même  matière ,  & 
qui  a  dans  fon  milieu  ou  un  petit  canal  pyramidal  de 
cinq  ou  fïx  lignes  de  hauteur ,  très-poli  en  dedans ,  &  garni 
en  dehors  d’un  vis  propre  à  recevoir  le  fiphon,  ou  un  pro- 
longement  en  petit  canal  de  la  longueur  de  deux  pouces, 
qui  fert  d’un  fiphon  comme  naturel,  &  efl  deftiné  à  con¬ 
duire  la  liqueur  poufféepar  le  pifton  dans  le  lieu  que  l’on 
veut  arrofer.  L’extrémité  poftérieure  du  corps  de  la  fcrin- 
gue  n’cft  point  fermée,  fon  intérieur  eft  très-iiffe  &  très- 
tf'poli,  l’extérieur  eft  garni  d’une  vis  de  fîx  ou  fept  lignes 
de  haut ,  prife  fur  l’épaiffeur  de  la  feringue.  Cependant 
cette  extrémité  poftérieure  fe  ferme  par  une  efpece  de 
chapiteau  en  écrou  ,  qui  excède  le  corps  de  la  feringue 
d’environ  une  ligne  &  demie  ,  qui  eft  petcé  dans  fon 
milieu  pour  laiflèr  paffer  le  pifton.  Ce  chapiteau  fe  nom¬ 
me  la  bobine .  Le  corps  au  refte  eft  de  différente  groffeur, 
fuivant  la  quantité  de  liqueur  dont  on  veut  le  remplir. 

Le  pifton  eft  une  efpece  de  manche  de  même  matière 
que  le  corps,-  cilindrique  aufîi ,  &  de  la  groffeur  d’un  petit 
bâton  de  deux  ou  trois  lignes  de  diamètre.  Il  y  a  à  l’une 
des  extrémités  deux  plaques  parallèles  embrochées, 'pour 
ainfî  dire  ,  dans  le  milieu  par  le  corps  du  pifton-,  qui  laif- 
fént  entre  elles  cinq  lignes  d’efpace  plus  ou  moins,  félon 
la  groffeur  de  la  feringûe.  Cet  efpace  eft  rempli  de  filaffé 
jufqu’aux  bords  de  ces  plaques  ,  &  remplit  entièrement 
toute  la  capacité  de  la  feringue,  contre  les  bords  de  la¬ 
quelle  le  pifton  ainfî  accommodé ,  doit  aller  &  venir  avec 
la  derniere  liberté.  L’extrémité  poftérieure  du  pifton  eft 
«n  anneau.  Quant  au  fiphon  ,  voyez  ce  qui  concerne  les 
différences  de  chacun  de  ceux  que  l’on  adapte  aux  ferin- 
gues  à  l’article  Siphon. 

L’ufage  des  feringues  en  Chirurgie  eft  donc  de  faciliter 
par  le  moien  de  l’injedion  ,  la  guérifôh  des  plaies  profon¬ 
des.  Elles  concourent  encore  à  ce  but  par  un  autre  ufage. 
On  s’en  fert  pour  vuider  de  pus  &  d’autres  liqueurs  puru¬ 
lentes  &  ichorcufes,  les  ulcères  &  les  plaies,  parle  moïen 
de  la  pompe-  Voyez  Tire-pus. 

Seringue  acouflique  ou  auriculaire.  Sorte  dé  feringue 
deftinée  affaire  des  injedions  fur  l’oreille,  parla  trompe- 


S  É  K  fôf 

'd’Ëuftache.  Son  corps  eft  allez  femblable  à  celui  des  au¬ 
tres  petites  feringues  ;  mais  fon  fiphnn  eft  un  canal  de 
cuir  long  de  trois  pieds  &  demi ,  fur  trois  lignés  de  dia¬ 
mètre.  A  ce  canal  terminé  en  vis  ,  on  ajoute  encore  un 
fiphon  auxiliaire  long  de  fix "grands  pouces  ,  fur  trois  ou 
quatre  lignes  dé  diamètre  ,  tait  d’étain,  fort  courbe ,  St 
recourbé  à  contre-fens  vers  fon  extrémité  ,  qui  eft  termi¬ 
née  par  un  mammélon  allongé  ,  applani  par  defliis  ,  & 
dont  la  figure  imite  en  quelque  maniéré  celle  d’unpigèon. 

Au  bout  de  ce  mammélon  eft  un  bouton  haut  de  deux 
lignes,  percé  fur  fon  fommet  d’un  petit  trou.  C’eft  ce 
bouton  qui  doit  s’adapter  à  l’entrée  de  la  trompe  d’E ut- 
tache  ,  dans  le  fonds  de  la  bouché  ,  derrière  la  cloifqn  du 
hez.  Deux  chofes  particulières  à  cette  feringue;  C’eft  I*. 
une  foupapede  cuivre  garnie  de  cuir,  appliqué  fur  la  tête 
du  cylindre  ,  couverte  d’un  petit  chapiteau  d’étain  fur  le¬ 
quel  s’ajufte  le  lîphori  ,  par  le  moïèn  d’uti  écrou  d’étain 
qui  y  elt  lié  ,  &  qui  reçoit  une  vis  percée  qui  fe  trouve 
fur  le  fommet  du  chapiteau.  Cette  foüpape  en  s’élevant 
permet  à  là  liqueur  de  la  feringue  de  pafler  dans  le  canal 
de  cuir,  &  en  refufe  le  retour  en  s’abatflant.  i°.  C’eft  une 
pompé  d’ étain  compofée  d’un  tuïàu  long  d’environ  fis 
pouces  fur  trois  lignés  de  diamètre  dont  l’extrémité  poft 
térieure  eft  évafée  en  mammeloii ,  montée  fur  un  refer- 
voir  de  neuf  lignés  de  large  vers  fà  bafe ,  &  fur  une  eu* 
lafle  quarrée,  largede  hiiit  lignes,  haute  de  quatre.  Tou¬ 
tes  ces  pièces  fe  montent  à  vis.  La  culaiTe  éft  percée  d’un 
trou  large  de  quatre  lignes ,  bouchée  par  une  cheville  de 
bois  auffi  percée  d’un  trou  ,  dont  le  diamètre  eft  d’envi¬ 
ron  une  ligne&  demie,  i'ur  le  fommet  dé  cette  cheville’, 
eft  attaché  unê  foupape  de  cuivre  garnie  de  cuir  ,  qui 
permet  à  la  liqueur  qui  entre  par  la  cuiafle  &  le  trou  de 
la  cheville ,  de  pafler-  dans  le  tüïau  delà  pompe  &  de  la 
feringue  ,  &  qui  en  empêche  le  retour.  La  pompe  fe  ter¬ 
mine  antérieurement  par  une  vis  percée  qui  s’engage  dans 
l’écrou  d’un  pétit  canal  pyramidal ,  fitué.horifontalement 
à  côté  de  la  tête  du  corps  de  la  feringue.  C’eft  par  cette 
pompé  pofée  dans  un  grand  pot  d’eau  tiede,  qu’on  char¬ 
ge  iàferirigué.;Én  la  fàlfaht  jouer ,  l’eau  entre  par  cetuiaq 


£to  SER 

dans  le  cilindre  ,  parcourt  toute  la  machine ,  slnfînue 
dans  la  trompé  d’Euftache  ,  &  fort  par  le  nez  &  par  la 
bouche.  Al.  Garengeot  nous  apprend  que  le  fieur  Guyot , 
Maître  des  Polies  à  Verfailles  ,  inventa  cette  feringue 
pour  fon  utilité  particulière  ,  8c  fut  entièrement  guéri 
d’une  lurdité  de  cinq  ans ,  par  le  moïen  de  plulieurs  in¬ 
jections  d’eau  chaude  qu’il  fit  avec  cette  machine. 

Seringue  oculaire.  Seringue  dont  les-Oculiftes  fè  fer¬ 
vent  pour  injîôer  les  points  lacrymaux.  Elle  eft  longue 
d’environ  deux  pouces.  Son  diamètre  a  quatre  lignes  ;  fon 
fiphon  long  de  dix  lignes  &  demie  s’adapte  fur  la  feringue, 
par  le  moïen  d’une  vis  qui  s’ajufte  dans  un  écrou.  L’ex¬ 
trémité  antérieure  de  ce  fiphon  donne  naifiançe  à  un  pe¬ 
tit  tuïau  d’environ  trois  lignes  de  longueur  ,  qui'eft  fi 
fin  ,  qu’à  peine  appèrçoit-on  qu’il  eft  au  bout. 

SERINGUER.  C’eft  injecter  par  le  moïen  d’ünè  fe¬ 
ringue  quelque  médicament  liquide  dans,  quelque  partie 
du  corps  ,  pour  en  procurer  le  rétabliflement.  On  ferin¬ 
gue  dans  les  yeux  ,  dans  les  oreilles ,  dans  le  vagin ,  dans 
les  trous  dés  ulcères  &  des  fiftules.  Cette  opération  doit 
fe  faire  avec  des  précautions  relatives  à  la  partie  fur 
laquelle  on  travaille  ,  qu’il  ne  faut  jamais  oublier.  Elles 
font  déterminées  par  les  circonftances  particulières;  il  n’y 
en  a  point  de  générales. 

SÉROSITÉ’.  C’eft  la  troïfieme  humeur  qui  entre  dans 
la  compofition  du  fang.  Voyez  Sang. 

SERVIETTE.  Éft  un  bandage  fort  large  ,  qui  fért 
dans  les  plaies' de  la  poitrine  &  dît  bas-ventre.  On  lé  fait 
avec  une  ferviette,  ou  un  linge  de  la  grandeur  d’une  fer¬ 
viette.  On  le  plie  en  trois  fuivant  fa  longueur,  &  on  lé 
roule  en  deux  chefs  par  les  extrémités.  Il  s’applique  autour 
du  corps  feulement  ,  &  c’eft  pour  cela  qu’il  porte  auffi  le 
nom  de  bandage  du  corps.  Dans  l’application  de  ce  ban¬ 
dage  ,  Oïi  place  le  corps  dé  la  ferviette  fur  les  linges  qui 
couvrent,  la  plaie ,  on  conduit  les  deux  chefs  par  derrière , 
&  en  revenant  on  lés  fait  paffer  l’un  par  déffus  l’ autre  , 
pour  les  attacher  en  devant,  en  arriéré  ,  ou  fur  les  côtés, 
félon  que  la  plaie  fe  trouve  fitüée  en  devant  ou  en  ar¬ 
riéré,  &c.  Il  s’emploie  rarement  feul;  on  ié  foutient càm- 


SES  511 

ïnunément  avec  le  bandage  nommé  fcapulaire.  Voyez 
Scapulaire. 

SERUM.  Mot  latin  qui  lignifie  projeté.  On  l’a  con- 
fervé  en  Anatomie  &  en  Phyfiologie ,  pour  exprimer  la 
même  chofe. 

SESAMOIDES.  (os)  Petits  os  qui  fe  rencontrent 
dans  les  articulations  dés  os  du  métacarpe  &  du  métatarfe, 
avec  les  premières  phalanges  des  doigts  &  des  orteils.  On 
en  trouve  non  feulement  dans  les  articulations  des  pha¬ 
langes  entre  elles  ,  mais  encore  dans  beaucoup  d’autres 
endroits  du  corps.  Us  tirent  leur  nom  de  la  reffemblance 
qu’ilsontpour  laplûpart  avec  lagrainedefefame.Cen’eft 
cependant  pas  qu’il  n’y  en  ait  quelques-uns  dont  la  forme 
&  la  grofleur  n’approchent  point  du  tout  de  la  figuré  de 
çette  graine.  Ces  oflelets  adhérent  aux  tendons  ,  &  font 
opmme  enchaffés  dans  les  ligamens  orbiculaires ,  dont  ils 
ne  paroilfent  être  que  des  portions  oflïfiées.  On  remarque 
une  légère  cavité  couverte  de  cartilages  du  côté  qui  re¬ 
garde  l’articulation.  Ces  cartilages  facilitent  le  mouve¬ 
ment  de  ces  os  fur  ceux  des  articles.  Le  côté  oppofé  ell 
convéxe  &  inégal.  Leur  figure  varie  en  général  >  cepen¬ 
dant  ils  affrètent  plus  fouvent  la  figure  ronde. 

Leur  nombre  n’eft  pas  plus  fixe  que  leur  figuré  n’eft 
déterminée.  Ceux  de  l’articulation  de  la  première  pha¬ 
lange  du  gros  orteil  avec  l’os  du  métatarfe  qui  le  îbu- 
tient,  font  les  plus  gros  de  tous  ceux  qui  fe  trouvent  dans 
le  corps  humain.  On  les  nomme  olivazres,  àcaufe  de  leur 
forme.  Un  Auteur  Anglois  raconte  un  fait  fingulier  à  ce 
fùjct.  Un  malade  attaqué  de  convulfions  violentes  dont 
on  ignoroir  la  caufe ,  avoit  tenté  fans  fuccès  tous  les  re¬ 
mèdes  qu’on  croyoit  convenables.  Le  Médecin  examinant 
attentivement  le  malade,  s’apperçut  du  déplacement ^de 
cet  os  ,  le  remit ,  &  guérit  par  là  le  mal  prefque  futile¬ 
ment.  Le  Chirurgien  doit  faire  attention  à  cet  os. 

Les  os  fefamoi'des  des  autres  doigts  du  pied'  font  plus 
petits  que  ceux  qui  appartiennent  aux  doigts  de  la  main. 
Les  deux  du  pouce  à  la  main  font  plus  gros  que  tous  les 
autres  de  cette  même  partie.  Ils  n’exiftent  point  dans  les 
safans  >  les  plus  gros  feulement  font  cartilagineux  chez 


fïi  's  %  T 

‘eux  ,  mais  ils  ne  paroiflent  qu’à  un  certain  âgé. 

Gu  trouve  encore  des  os  fefamoïdes  au  deffüs  des  con2 
dyles  du  fémur  ,  fitués  poftécieurement.  Schulzius  en  à  vii 
âu  bout  desapophyfes  trânfverfes  de  la  première  vertébré 
des  lombes ,  8c  M.  Petit  avec  quelques  autres  Anatomif- 
tes ,  en  a  trouvé  plulîeur's  fois  dans  le  crâne  à  la  pointe  du 
rocher. 

Les  oé  fefamôîdes  ont  pour-üfàgé  i°.  d’afférmir  les  at. 
ticulations  dans  lefquelles  ils  fe  trouyent ,  i° :  d’en  préve¬ 
nir  lçs  luxations ,  30.  d’aider  le  mouvement  des  mufcles 
ficchifTeurs  des  doigts. 

SETON.  Sorte  de  cautère;  ou  d’égout  artificiel  à  deux 
émiffâires  qii’ofi  fait  à  la  peau  ,  pour  donner  cotirs  à  une 
humeur  étrangère  8c  morbifique;  On  le  fait  àireé  une  ai¬ 
guille  fuivie  d’une  mèche  de  coton  ,  ou  d’üne  bandelette 
qüi  paffe  d’üne  ouverture  à  l’autre  ,  &  qiii  relie  dans  l’ul¬ 
cère  pour  l’empêchér  dé  le  réunir.  On  peut  appliquer  des 
fêtons  dans  les  parties  charnues  où  l’on  applique  les  eau-  ‘ 
tères  ;  toutefois  quand  oh  fait  un  lèton ,  on  le  met  ordi¬ 
nairement  à  la  nuque.  On  fe  fèrt  d’une  aiguillé  longue  de 
quatre  pouces  8c  demi  ;  ronde  8c  droite ,  ayant  la  pointe 
Un  peu  courbe  &  tranchante  fur  les  côtés ,  8c  tin  oeil  long 
de  cinq  iigneS.  On  enfile  cette  aiguille  d’üné  mèche  ap-, 
pellée  proprement  Jeton ,  8c  on  la  pâlie  au  traversée  la 
peau  qü’ôn  à  enlevée  en  là  pinçant  longitudinalement  defc 
fus  8c  deflbus.  Quand  la  mèche  eft  imbibée  de  pus  ,  onia 
tire  un  peu ,  pour  y  faire  entrer  l’autre  bout  qui  eft  net. 
L’ufagedu  feton  ëtoit  beaucoup  plus  fréquent  chez  les 
Anciens ,  qu’il  né  l’eft  aujourd’hui.  Lé  peu  d’utilité  qui 
en  réfulte  ,  l’a  fait  abandonner.  On  fe  fervoit , autrefois 
pour  le  faire’ ,  d’une  pincette  dont  le  bec  étoit  cÔmpôfé 
de  deux  plaqués  quittées ,  horifontalement  fituées  8c  per¬ 
cées  dans  leur  milieu.  On  pinçôit  la  peau  &  la  graillé 
avec  cet  inflrurnent ,  8c  l’on  pafFoit  une  aiguille1  rouget 
au  travers  des  trous.  Cette  méthode  embaraflante  n’étoit 
pas  fure.  La  peau  fe  déchiroit  Couvent  par  la  brûlure  ,  8c 
l’opération  devenoit  inutile. 

On  n’emploie  pas  le  feton  'feulement  pour  faire  un 
égout  artificiel.  Dans  les  plaies  des  mentbresiqur  ont  ans 
-  7  7  double .. 


SIG  p% 

double  ouverture  qui  communique  ,  on  charge  un  feton 
un  vulnéraire  ,  &  on  l’intr'oduit  par  une  des  ouvertures, 
four  le  Faire  fortir  par  l’autre.  Par  ce  m'bïen  ,  on  porte 
lés  médicamens  nécelfaires  dans  la  plaie  ,  jtifqu’à  ce  que 
la  fuppuration  tariffe  ,  après  quoi  on  fe  contente  des  in¬ 
jections,  jufqu’à  parfaite  cicatrice.  Voyez  Plaie. 

SIALOGOGUE.  Remedequi,exeitela  fecrétion  de  la 
falive.  Il  y  en  à  de  trois  fortes.  Ceux  qui  mâchés  &  agités 
dans  la  bouche  ,  font  que  la  mâchoire  inférieure  ,  la  lan¬ 
gue  &  les  mufcles  bùccinatéurs ,  prefferit  continuellement 
les  glandes  &  les  conduits  falivaires  ,  &  les  obligent  de 
verfér  la  falive  en  abondance.  Tels  font  le  maftic ,  la 
gomme  de  cerifiet,  celle  de  prunier  ,  &  tout  ce  qu’on 
met  dans  la  bouche  pour  mâcher.  C’eft  pourquoi  on  les 
appelle  mafticatoires.  a?.' Ceux  qui,  par  leur  âcrimonie  , 
irritent  les  fibres  de  la  gorge  ,  de  la  langue  ,  du  palais  , 
&  de  toute  la  bouche  ,  &  font  exprimer  beaucoup  de  fa¬ 
live  des  glandes  agacées  par  ces  irritations.  Tels  font  la 
pyretre,  le  gingembre  ,  là  moutarde  ,  le  poivre  ,  le  ta¬ 
bac,  l’iris  ,  la  ftaphyfaigre  ,  &  tous  les  apophl’egmatif- 
mes  âctes.  30.  Ceux  qui  fondent  le  fang  &  la  lymphe  ,  8c 
dilatent  les  conduits  falivaires.  Tel  eft  le  mercure  quipro. 
duit  la  falivation.  Voyez  Salive. 

SICUEDON.  Fradute  tranfverfàle  d’irn  os  long ,  qüï 
reflemble  à  celle  qu’atfede  Un  concombre.  C’eft  une  ef- 
pece  de  fracture  feinblable  à  celle  que  l’on  nomme  ra- 
phanedoti  ou  en  rave.  Voyez  Fr  allure . 

SIDERATION.  Gangrène  parfaite.  Voyez  Sphac'elei 
Cemot fignifie  coup  d’ajlre.  On  l’applique  à  la  gangrène 
&au' Iphacèle ,  parce  que  du  tems  des  AftrologUes,  quand 
une  partie  tomboit  en  mortification  ,  les'Chirurgienss’en 
prenoient  à  l’influence  de  quelque  aftre  malin  ,  dont  la 
partie  malade  recèvoit  un  coup. 

SIEF.  Mot  arabe  ,  qui  fignifie  collyre. 

SIEGE.  Voyez  Anus. 

SIFFLET.  On  donne  ce  nom  à  la  glotte  avec  toutes 
fes  appartenances  ,  à  raifon  de  fon  ulage. 

SIGMOÏDES.  (  Valvules  )  Ces  valvules  fe  trouvent  à 
l'origine  des  troncs  artériels  qui  fortênt  dès  ventricules 
P.  de  Ch.  Tome  II,  K.  k 


514  S  î  N 

du  cœur.  Il  y  en  a  fîx  ,  trois  à  chacun  des  troncs  d’artèré; 
M.  Winflow,  prétend  que  le  nom  de  valvules  artérielles 
leur  convient  mieux.  Elles  font  faites  en  maniéré  de  pa¬ 
niers  de  pigeon,  fleurs  concavités  regardent  les  parois  des 
artères;  &  leurs  convexités,  les  ventricules.  En  les  exami¬ 
nant  au  microfcope,  on  trouve  des  fibres  charnues  dans 
la  duplicature  des  membranes  dont  elles  font  compofées. 
Elles  font  vraiment  fémilunaires  ,  &  méritent  bien  le 
nom  qu’on  leur  donne  aulïi  ;  c’eft-à-dire ,  qu’elles  repré- 
fentent  un  croulant  par  les  attaches  de  leur  fond,  car  elles 
ne  le  font  pas  pat  leurs  bords  flotans  qui  repréfentent  cha¬ 
cun  deux  petits  croilfans  ,  dont  deux  extrémités  fe  ren¬ 
contrent  au  milieu  du  bord ,  &  y  forment  une  elpece  de 
petit  mammelon. 

Ces  valvules  permettent  au  fang  de  palier  des  ventri¬ 
cules  dans  les  artères  ,  mais  l’empêchent  dans  la  fîftole 
des  artères ,  de  rentrer  dans  les  ventricules.  V  oyez  Cœur. 

SILLONS.  Qn  donne  ce  nom  aux  anfraéluofités  qui 
paroiffent  en  quantité  à  la  furface  externe  du  cerveau  Sç 
du  cervelet.Voyez  Cerveau  St  Cervelet. 

On  le  donne  aulü  aux  différentes  dépreffions  longuettes 
que  les  artères  impriment  dans  les  os  du  crâne  ,  quand 
j.ïs  font  encore  tendres.  Vovez  Pariétaux. 

SIMILAIRES.  (  Pairies  }  Les  Anat  rmiftes  divifent 
les  parties  qui  compofent  le  corps  humain,  en  fimilai- 
res  St  en  organiques.  Les  fimilaires  font  celles  qui  fem- 
blables  entre  elles,  fervent  à  compofer  les  autres.  Les  an¬ 
ciens  mettoient  au  nombre  de  celles-ci,  les  fibres,  les 
os ,  les  cartilages ,  les  membranes ,  &c.  Mais  on  ne  recon. 
noît  aujourd’hui  pour  partie  vraiment  fimilaire  ,  que  la 
fibre  fimple  ,  fi  elle  èxifte  ,  ou  du  moins  la  fibre  qui  fe rt 
a.  ccmpofer  toutes  ces  autres  parties  du  corps.  . 

SINAPISME.  Médicament  externe,  âcre  &  chaud, 
compofé  de-femence  de  moutarde  pulvérifée  ,  incorporée 
avec  de  la  pulpe  de  figue,  du  levain ,  de  la  thériaque  ou 
autre  choie  femblable  ,  propre  à  la.  réduire  en  forme  de 
çataplame.  Le  finapifne  excite  de  la  rougeur  &  fait  quel, 
quefois  élevendes  yeliies  fur  la  parue  où  on  l’applique. 
Il  ç&  bon  pour  attirer  en  dehors  les  .humeurs  malignes 


•s  J.  N  jif 

éc  peftilentielles ,  pour  rappeller.la  goutte  rentrée.  Gn 
s’en  fervoit  autrefois  dans  les  maux  de  tête  invétérés  Sc 
dans  les  longues  fluxions.  Ce  mot  vient  du  latin  Sinàpi , 
qui  lignifie  moutarde. 

SINCIPUT.  C’eft  la  partie  antérieure  &  fupérieuré 
du  front ,  l’endroit  où  les  cheveux  prennent  naiflance  Sc 
bornent  la  face;  Voyez  Tête. 

SINDESMG  -  PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire 
de  petits  mufcles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extré¬ 
mités,  aux  ligàmens  qui  lient  enfemble  les  cornes  fupé- 
riëures  du  cartilage  thyroïde ,  avec  les  extrémités  des 
grandes  cornes  de  l’os  hyoïde ,  &  par  l’autre  extrémité  aii 
pharynx. 

SINDON.  Petit  morceau  de  toile  coupé  ën  rond,  oit 
petit  piuinaceau  de  charpie  applati  &  arrondi  ,  pour 
mettre  dans  le  trou  du  trépan ,  quand  on  le  panfe.  On 
attache  au  milieu  des  findons  im  fil  pour  les  retirer  plus 
facilement.  On  place  le  premier  qui  eft  dë  toile  fur  là 
dure-niere ,  avec  le  levrier  à  trépan,  &  on  remplit  le  trou 
avec  les  autres.  Voyëz  Trépan. 

S I N  U  E  U  X.  Se  dit  des  ulcérés  étroits ,  profond*  Sc 
tortueux. 

SINUOSITÉS.  Enfoncemens  pratiqués  dans  les  os, 
pour  livrer  palPage  aux  tendons.  M.  'Wïnflow,  trouve  ce 
terme  très-impropre ,  &  veut  qù’on  y  fübftitue  celui  de 
Cou/iffh. 

SINUS.  En  Chirurgie,  e’eft  une  forte  de  fac,  de  clapier, 
de’cavité  détournée ,  qui  fe  forme  dans  le  fonds  d’un  ulcè¬ 
re,  &  dans  laquelle  il  fe  ramalfe  du  pus  qu’on  a  bien  de  là 
peine  à  faire  fortir  fans  incifion.il  y  a  quelquefois  plufieûrs 
finus  dans  un  même  ulcère  qui  le  rendent  tres-difficile  à 
guérir.  IL  faut  débrider  tous  les  finùs  autant  qu’il  eft  poflî- 
ble  avec  le  biftouri ,  pour  donner  iflue  â  la  matière  qui  y. 
féjourne.  Voyez  Fifiule  6»  Playe. 

En  Anatomie  ,  on  donne  le  nom  dë  finus  à  différentes 
parties.  1°.  A  des  Cavités  offeules  longuettes,  deftinées  à 
recëvoir  une  partie  du  fâng  veineux  qui  retourne  au  coeur 
par  le  nioïen  dés  veines  gui  en  font  Iës  fuites.  a°.  Aâeê 
K.  k  ij 


angles  qui  s’enfoncenrentre  quelques  parties  voifines.  TeB 
font  : 

l”.  Sinus  de  la  dure-mer-e.  {les)  Qui  font  les  caneaux 
veineux  que  l’on  trouve  dans  le  crâne,  formés  en  partie 
par  les  os,  &en  partieparles  plisde  ladure-mere.Ily  eu 
a  qui  font. formés  en  entier  par  les  duplicatures  de  cette 
membrane.  Ils  font  -tous  tapiffés  intérieurement  d’une 
membrane  très-fine-  On  les  diftingue  en  pairs  &  en  im¬ 
pairs,  c’eft-à-dire  qu’il  y  en  a  qui  font  fitués  dans  le  mi¬ 
lieu,  St  uniques  &  d’autres  qui  font  placés  latéralement 
de  côté  St  d’autres.  'Les  plus  anciens  Anatomiftes 
n’en  ont  établi  que  quatre.  A  préfent,  dit  M.  Winflow, 
en  en  peut  ajouter  quatre  fois  autant. 

0.°.  Sinus  du  Rocher,  (les)  On  en  diftingue  deux: un 
fupérieur  ,  l’autre  inférieure.'  Le  Supérieur  eft  petit  & 
pratiqué  le  long  de  l’apophyfe  pierreufe.  L’inférieur, 
eft  à  la  pointe  du  rocher.  Ils  fe  déchargent  l’un  &  l’autre 
dans  l’origine  des  veines  jugulaires  internes,  en  commu. 
niquant  avec  les  latéraux  St  les  vertébraux. 

3°.  Sinus  des  parties  génitales  externes  du  Sexe  :  (le) 
M.  'W'inflow  ,  d’aprèsles  anciens  Anatomiftes  ,  adonné 
ce  nom  à  cette  fente  oblongue  qui  s’étend  chez  les  fem¬ 
mes  depuis  le  bas  du  pubis  ,  jufqu’à  un  travers  de  doigt 
de  l’anus ,  entre  les  grandes  levres  :  elle  eft  plus  connue 
fous  les  noms  de  vulve  St  de  grande  fente.  Voyez  Fulve. 

SIPHILIS.  Voyez  Vérole. 

SIPHON.  Infiniment  quis’ajufte  au  bout  d’une  ferin- 
gue  pour  diriger  St  répandre  l’injeétion  dans  quelque 
partie  du  corps.  On  pourroit  le  regarder  comme  faifant 
partie  de  la  feringue  ;  mais  comme  il  y  en  a  de  différente 
efpèce  ,  St  que  par  conféquent  les  fiphons  peuvent  fe  fé-' 
parer  des  feringues,  onpeutraifbnnablement  les  décrire 
apart. 

Le  fïphon  eft  en  général  un  petit  tuyau  de  figure  py¬ 
ramidale  ,  dont  la  bafe  peut  s’adapter  à  la  feringue  ,  St 
la  pointe  arrondie  eft  plus  ou  moins  groffe  fuivant  que 
l’on  en  a  befoin. 

Le  fïphon. qui  fert  dans  les  playes  &c  les  ulcères  fiftu-< 


S  ï  p- 

feux  eft  petit ,  menu,  &  fe  termine  en  petit  bouton  de 
la  groffeur  d’un  grain  de  vefce ,  ou  tout  uni.  La  bafe  porte 
k  nom  de  mammelon  ,  &  a  une  oreillette  pour  faciliter  la 
prife  du  fiphon.  Le  canal  d’ailleurs  eft  droit  ou  courbe  , 
fuivant  que  les  circonltances  le  déterminent  de  telle  ou 
telle  façon. 

La  pointe  du  fiphon  pour  le  vagin  eft  une  tête  arron¬ 
die  de  la  grofteur.  d’une  noifette,  qui  eft.  percée  de  plu- 
fienrs  trous  en  forme  d’arrofoir. 

La  matière  des  fiphons  eft  de  différentes  fubftances..Les 
uns  le  font  avec  le  buis ,  les  autres  avec  l’étain  ;  l’argent 
recuit  eft  préférable  dans  les  cas .  où.  il  faut  plus  de  flexi¬ 
bilité  dans  le  fiphon.. 

On  fe  fert  en  Anatomie  d’une  autre  efpèce  de  fiphon, 
pour  découvrir  au  moïen  du  fouffle  de  petites  cavités  im¬ 
perceptibles  à  l’œil ,  quand  elles  font  vuides.  Ce  Siphon 
eft  un  tuyau  conique  &  recourbé  par  fa  pointe.  Il  a  à  peu>- 
près  une  ligne  &  demie  de  diamètre,  ou  tout  au  plus  deux 
■lignes  par:  fa  bafe.  Sa  pointe  eft  de  la  grô  fleur  d’une  ai¬ 
guille  à  tricoter.  Sa  longueur  varie  à  volontés  mais com¬ 
munément  ne  paffe  pas  huit  à  neuf  pouces. 

SISSARCOSE.  1  Sorte  de  fymphyfe  ou  de  liaifon  qui 
tient  des  os  articulés  par  le  moïén  de  chairs  ou  inufcles. 
Telle  eft  celle  qui  tient  Eomoplate  en  .  fîtuation ,  telle 
celle  de  l’os  yoïde. 

SOIF.  .  Lafoif  eft  une  fenfation  différente  de  la  faim. 
Car,  1°.  on  peut  être  affamé-,  fans  être  altéré  ,  O  vice 
verfâ.  a°.  On  ne  fent  pas  1er  tiraillemens  &  les  bâille— 
mens  qui  caraâérifent.la  faim.  3°.  Cette  fenfation  fe  fait 
fentir  au  gofîer- ,  au  palais  ,  à  la  langue  par  une  féche- 
reffe  qui  le  convertit  en  inflammation  ,  fi  l’on  n’étanche 
pas  la  foif.  Bergerus  dit  que  les  nerfs ,  qui  font  affectés 
dans  la  foif ,  font,eeux,  de  l’eftomac ,  il  fe  trompe  5  parce 
que  ce  font  les  nerfs  de  la  bouche  &  du  pharynx. 

Quand  on  eft  long-temps  fans  boire,  &  lorfqu’on  a 
ïefpiré  un  air  chaud ,  ou  qu’on  a  parlé  quelque  temps,  on 
a  foif.  C’eft  parce  que  l’air  qui  va  &  vient  continuelle¬ 
ment  des  poumons  a  defféché  le  gofîer  ,  &  les  parties: 
ÿoifînes  j  il  faut  donc  humeéter.  Il  eft  des  cas  où  l’on  ne 


5ig  soi; 

peut  étancher  la  foif.  C’eft  que  pour  lors  ils’eft  arrêté  danâ 
le  go  fier  des  matières  huileufes  ,  que  l’eau  ne  peut  dif- 
ioudre.  Il  faut  donc  des  fpiritueux  ,  tels  que  le  vin,  l’eau- 
de-vie  ,  pour  en  venir  à  bout.  La  diflolution  faite  ,  les 
liqueurs  cauferont  une  irritation  dans  les  nerfs,  &  confé- 
queinment  une  contradion  dans  les  mufcles  voifins ,  qui 
compriment  les  glandes  &  les  tuyaux  excrétoires  de  la  fa- 
live ,  qui  en  comprimeront  une  plus  grande  quantité, 
qui  lubréfiera  le  gofier  ,  &  fera  ceffer  la  foif. 

Lés  acjdes ,  comme  le  limon,  appaifent  la  foif,  en  fe 
combinant  avec  les  alkalis.  Les  bilieux  ont  toujours  foif, 
parce  que  la  chaleur  étant  plus  grande  chez  eux ,  la  fé- 
cherelTc  l’çft  aufli. 

•  Les  pituiteux  boivent  peu  ,  par  la  raifon  contraire ,  & 
que  les  humeurs  abondent. 

Les  yyrognes  font  toujours  altérés  ,  parce  que  le  vin 
produit  un  feu  au  gofier ,  qui  diflipefes  fluides  &  racornit 
les  fibres.  ‘ •  ' 

SQLÂIRE.  Bandage  pour  la  faignée  de  l’artère  tem¬ 
porale.  If  fe  fait  avec  une  bande  longue  de  trois  aunes , 
large  de  deux  doigts  ,  roulée  à  deux  chefs.  On  l’applique 
par  le  milieu  fur  la  faignée,  on  fait  un  circulaire  autour 
de  la 'tête  ;  ou  revient  fur  la  faignée  où  l’on  fait  un  nœu<j 
d’emballeur.  On  conduit  un  ;des  chefs  fur  le  haut  delà 
tête  ,  &  l’autre  fous  le  menton.  On  retourne  par  le  même 
chemiiï  fur  là  faignée  ,  on  fait  un  fécond  nœud  d’embal¬ 
leur  fur  la  comprefle  à  côté  de  l’autre.  On  fait  plufieurs 
circulaires  autour  de  la' tête  ,  en  comprimant  fortement 
fur  les  noeuds ,  &  couchant  les  chefs  l’un  auprès  de  l’autre 
pour  embellir  le  bandage.  On  l’appelle  pilaire  ,  parce 
qué  ces  circonvolutions  font  des  rayons  fur  la  tête.  Voyez 
'  '  ' 

Solaire .  (jilexus  )  Le  plexus  folaire  efl:  ainfi  nommé  ,' 
parce  que)  les  filets  qui  le  compofent  ont  paru  repréfen- 
ter  des  rayons  partant  d’un  centre  ,  ou  tendans  à  un  cen¬ 
tre.  Il  eft  formé  par  la  jonétion  des  rameaux  du  gan¬ 
glion  femi-lunaire  droit ,  qui  s’entrelacent  avéc  les  ra¬ 
meaux  du  ganglion  ferrii-lunaire  gauche.  On  le  trouve 
fitué  immédiatement  fous  le  diaphragme,  &  il  donne 


SOL  379 

çlufieurs  filets  an  colon  ,  au  méfentcre ,  Si  même  au  dia, 
phragme. 

SOLE’ AIRE,  ou  SOLAIRE.  Mufcle  eonfîdérable  , 
allongé,  épais  dans  fon  milieu  ,  &  minée  dans  fes  bords. 
Son  nom  lui  vient  de  la  refTemblance  qu’oh  a  cru  lui 
trouver  avec  le  poiffon  qu’on  connoît  fous  le  nom  de 
foie.  Ce  mufcle  eft  fitùé  fous  les  deux  grands  Jumeaux, 
&  contribue  avec  eux  à  former  le  gras  de  là  jambe,  il 
s’attache  par  fon  extrémité  fupérieure  au  tiers  fupérieur 
de  la  face  poftérieure  du  péroné ,  à  la  partie  du  tibia  qui 
y  répond  &  au  ligament  inter-ofteux  qui  lie  ces  deux  os 
enfemble.  Le  corps  du  mufcle  forme  une  partie  du  gras 
de  la  jambe  &  fon  extrémité  inférieure  fe  termine  par  un 
fort  tendon  qui  s’unit  à  celui  des  deux  jumeaux  &  forme 
le  tendon  qui  porte  le  nom  d’ Achilles  ,  parce  que  les 
Poètes  difent  que  ce  héros  reçut  à  cette  partie  la  blefluré 
qui  termina  fa  vie  &  fes  exploits.  L’union  de  ces  trois  mut- 
clés  les  a  fait  avec  raifon  confidérer  pat  quelques  Anato- 
miftes  comme  un  mufcle  triceps.  Leur  ufage  eft  d’étendre 
le  pied  en  tirant  le  talon  vers  le  gras  de  la  jambe. 

SOLEN.  Machine  ou  efpèee  de  boëte  ronde ,  oblongue 
&  creufe ,  dans  laquelle  on  place  un  membre  fracturé  , 
comme  une  jambe,  une  cuiffe  ,  pour  y  être  maintenue 
après  fa  rédudion  dans  fa  fituation  naturelle. 

SOLIDES.  (  les  parties)  Sont  toutes  les  parties  du 
corps ,  tant  Amples  qu’organiques ,  qui  ont  une  certaine 
confiftance  &  une  figure  permanente,  telles  que  les  fibres, 
les  os  ,  les  nerfs ,  les  mufcles  ,  les  cartillages  ,  les  mem¬ 
branes,  &c.  Lesfolides  font  oppofés  aux  liquides. 

Les  parties  folides  fe  divifent  en  parties  dures ,  &  en 
partie  molles  ,  &  font  compofées  de  fibres.  La  fibre  eft 
une  partie  blanche ,  longue ,  tenue  &  fi  fine,  qu’elle  échap¬ 
pe  aux  meilleurs  microfcopes.  Elle  eft  elle-même  compo- 
fée  d’autres  parties.  Il  y  a  deux  fortes  de  fibres ,  la  lon¬ 
gue  qui  conftitue  efl'entiellement  nos  organes,  la  plate 
qui  n’eft  qu’une  efpèee  de  colle,  qui  fert  de  liaifon 
aux  fibres  larges.  Elle  n’exercent  aucun  mouvement. 

La  fibre  longue  refiemble  à  un  cheveu;  elle  eft  ar¬ 
rondie. 

Kkiv 


35,0.  _  s  O  M 

La  plate  eft  bien  plus  courte  &  plus  large  ,  elle  préli 
fente  deux  faces. 

La  fibre  longue  fe  porte  en  tous  fens  au  travers  de  la 
fibre  plate. 

La  différente  combinaifon  des  fibres  forme  le  mufcle, 
les  vaifleaux ,  les  vifcéres.  Les  macérations  font  conndître 
la  différence  de  la  fibre  longue  &  de  la  plate. 

SOLITAIRES,  (glandes)  On  donne  ce  nom  aux 
glandes  qui  fe  trouvent  ifoléés,  feules ,  fans  accompagne¬ 
ment  d’autres  glandes. 

SOLUTION  DE  CONTIGUÏTE’.  Quand  des  parties 
unies  enfèmble  pat  fymphyfe  de  quelque  nature  qiie  fôît 
la  fymphyfe  ,  viennent  à  être  délunies  3  il  y  a  folUtion  de 
contiguite  dans  ces  parties.  Ainfi  la  luxation  ,  complette 
ou  incomplette  ,  l’écartement  des  os  de  la  tête,  &:c. 
font  des  folutiôns  de  contiguïté;  parce  que  les  parties di- 
vifées  né  font  naturellement  que  contiguës  entr’elles. 

SOLUTION  DE  CONTINUITE’.  Se  prend  pour 
'  fynoriime  avec  playe  ;  mais  la  folution  de  continuité  n’a 
de  rapport  avec  la  playe  que  comme  le  genre  à  l’efpèoe. 
Il  y  a  bien  des  maladies  qui  font  des  efpèces  de  folution 
de  continuité.  Vovez  Plcyes  ,  Contufion ,  Fracture, 
Figure &c.  ' 

“^SOMMEIL.  AffeéHon  naturelle  du  cerveau ,  dans  la-, 
quelle  tous  les  fens  font  fufpendus  pourlaréparation  des. 
efprits  que  l’exercice  delà  veille  a  diflïpés.  Quand  nous 
agiflons ,  le  fuc  nerveux  fe  diiiipe  peu-à-peu  ,  car  du  cer¬ 
veau  il  en  coule  continuellement  une  grande  quantité  qui, 
ne  revient  pas.  C’eft  donc  unenéceffité  qu’ après-dé  longs. 
.  travaux  il  ne  fe  trouve  plus  de  fuc'nerveux  en  âffez  grande 
quantité  pour  mouvoir  notre  corps.  .  1 

Afin  que  les  liqueurs  coulent  dans  notre  corps  avec  fa¬ 
cilité  ,  les  fibres  de  nos  vaifleaux  doivent  avoir  une  cer¬ 
taine  tenfion.  Si  elles  n’étoient  pas.  rendues ,  elles  ne  fau- 
roient  pouffer  les  fluides  :  or  par  le  travail  les  fibres  per- 
dentleur  tenfion,parçe  que  le.fücquilësremçliffoit  &  qui 
les  tendoit  en  lcs  retnpliifant,  s’évapore  continuellement. 
Ces  fibres n’étant  plus  tendues , tombent  les  unes  furies, 
gutres  *  &  delà  il  s’enfuit  que  celles,  du  cerveau  ,  qui  font 


S  O  ftf  lia 

«beaucoup  plus  molles  que  les  autres,  doivent  plus  facile¬ 
ment  s’aftâifièr.  Quand  la  maffe  du.  cerveau  fera  ainfi  af- 
faiffée ,  le  fuc  nerveux  ne  pourra  plus  paffer  dans  les  nerfs 
comme  auparavant.  Ainfi  à  cette  facilite. d’agir  que  nous 
éprouvons  ,  quand  le  corps  eft, plein  de  lue  ,  l’épuifement 
fera  fuccédcr  une  langueur  qui  nous  obligera  enfin  de 
nous  repofer.  C’eft  ce  qu’on  peut  éprouver  évidemment 
quand  on  lie  une  des  carotides,  ou  quand  on  a  perdu  une 
quantité-  extraordinaire  de  fang  ,  ou  quand  les  fucs  qui 
rempliffent  les  vaiffeaux  ont  été  épuifés  dans  les  mala¬ 
dies. 

Quand  nous  avons  veillé  long-temps  ,  la  tranfpiration 
enlève  continuellement  la  partie  la  plus  fluide  du  fang,.  Ce 
qu’il  y  a  de  plus  groflier  relie  dans  les  vaiffeaux.  De  plus 
par  le  travail  ,  &  même;  par  l’adion  feule  du  cœur ,  le 
fang  s’accumule  dans  les  extrémités  des  artè.es  qui  fe 
-trouvent  au  cerveau.  Ces  artères  doivent  dont  s’engorger 
&  leur  engorgement  doit  comprimer  l’origine  des  nerfs 
-de  toutes  parts.  Cette  compreffion  produit  néceffaire- 
ment  un  engourdiffement  dans  tout  le  corps,  puisqu'il  eft 
un  obftacle  au  cours  du  fuc  nerveux.  Ôn  .voit  l’effet  de 
■  cette  comprefiion  dans  les  plénitudes  dè  fang,  dans  i’ufage 
immodéré  des  efprits  fermentés  ,  qui  par  leur  raréfaction, 
caufent  une  grande  prelfion  dans  le  cerveau  ,  &  par  con- 
féqüent  jettent  dans  le  fommeil  ;  mais  on  a  vu  un  effet 
bien  plus  fenfible  de  cette  comprelïïcn.  Une  femme,  dont 
le  crâne  étoit  ouvert,  s’endormoit  dès  qu’on  luiprefibit 
le  cerveau  ,  &  tomboit ,  pour  ainfi  dire  ,  en  appopléxie 
par  une  compreffion  plus  forte.  Nous  pouvons  doncaffurer 
-  que  la  comprefiion  eft  une  des  caufes  du  fommeil.  ; 

Quoi  qu’il  en  foit ,  fi  le  .  fang  ne  fournit  au  cerveau 
-qu’une  liqueur  trop  groffière  ,  .pour  fe  filtrer  dans  les 
nerfs  :  fi  les  efprits  animaux  .  font  en  trop  petite  quan¬ 
tité,  trop  déliés,  trop  foibies  ,  pourcaufer  de  fortes  agi-.; 
,  tâtions  dans  lé  cerveau  même  ,  les  organes  fe  relâelieuc  » 
ils  ne  font  pas  dans  une  difpofition  à  faire  paffer;  aifément 
de  vives  impreflîons.  jufqu’à  l’endroit  où  l’Auteur  de  la 
Nature  a  voulu  qu’elles  pafi'affent  pour  produire  des  feiu- 
.|ations  dans  faine  ;  famé  n’apperjoit  plus  les  objets  esté- 


$iï  son 

rieurs,  &  c’eftlàle  fommeil.  Quelquefois  aufli  la  trop 
grande  abondance  d’efprits  animaux  peutcaufer  quelque 
rroubledans  le  cerveau,  &  nous  procurer  le  fommeil. 

S’il  arrive  pendant  le  fommeil  que  les  efprits  animaux 
qui  font  dans  le  cerveau  en  ébranlent  quelquespartiés ,  de 
la  même  manière  que  fi  un  objet  agiiî’oit  fur  les  organes 
des  fens,  pour  lors  l’ame  éprouve  une  fenfation  qu’on 
appelle  un  fonge.  On  ne  fonge  prefque  jamais,  en  dor¬ 
mant  qu’aux  chofes  qu’on  a  fenties  étant  éveillé,  parce 
que  les  parties  du  cerveau  qui  ont  déjà  été  ébranlées  par 
l’action  de  quelque  objet  extérieur  ,  font  bien  plus  aifées 
à  être  ébranlées  que  celles  qui  font  demeurées  en  repos. 

Il  eft  rare  qu’il  y  ait  une  fuite  réglée  dans  les  fonges, 
farce  queles  efprits  animaux  fe  meuvent  pour  l’ordinaire 
fans  ordre  dans  fesparties  du  cerveau  qui  ont'été  ébranlées 
par  la  préfence  des  objets.  On  conçoit  aifément  que  les 
parties  qui  ont  été  remuées  dans  différens  tempspardi- 
versobjets ,  peuvent  l’être  en  même  temps  par  les  efprits  ; 
&  que  celles  qui  l’ont  été  enfemble  ,  peuvent  l’être  fuccef- 
fivement  &  avec  une  diverfité  infinie  qui  caufe  la  variété 
ïmmenfe  qui  fe  trouve  dans  les  fonges. 

On  eft  étonné  dès  promenades  noéturnes  des  fomnan- 
bules  ,  ou  de  ces  perfonnes  qui  fe  lèvent  la  nuit  fans  s’é¬ 
veiller.  On  en  a  vu  faire  une  lieue  en  dormant  ;  d’autres 
fe  promener  tranquillement  fur  les  toits  ,  fauter  par 
deffus  des  précipices ,  paffer  des  rivières  à  la  nage.  Vous 
diriez  qu’elles  dorment  profondément  &  veillent  tout-à- 
la fois.  Apparemment  l’imagination  a  la  meilleure  parta 
ces  bifarreries  également  furprenantes  &  dangerèùfcs. 
Une  grande  abondance  d’efptits  animaux  qui  coulent  ra¬ 
pidement  la  nuit  dans  les  traces  des  objets  qu’on  a  vus  le 
jour ,  produit  dans  l’ame  des  images  vives  ;  tandis  que 
les  fens,  où  la  plupart  des  fens ,  font  afloupis.  L’ame 
frappée  fe  porte  vers  les  objets  ,  dont  elle  apperçoit  la 
fubftance ,  pour  ainfi  dire  ,  fans  en  voir  les  circonftanees, 
&  fans  fonger  au  péril  qui  l’accompagne.  Les  efprits  ani¬ 
maux  obéifîanr  à  l’oidinaire  aux  efforts  de  l’ame ,  vont  fe 
répandre  dans  les  mufcles ,  &  mettent  le  corps  en  mou¬ 
vement.  L’imagination  qui  repréfente  vivement  le  che- 


S  G  M  5  aj 

min,  le  toit ,  le  précipice,  ou  la  rivière ,  dirige  la  démarche 
&  les  mouvemens  du  corps,  à  peu  près  comme  la  mémoire 
dirige  nos  pas ,  quand  nous  voulons  aller ,  les  yeux  fer¬ 
més  par  des  chemins  &  des  détours  que'nsus  connoilîonst 
ta  vue  femble  y  être  pour  quelque  chofe  ,  malgré  l’inac¬ 
tion  des  autres  fens  ,  du  moins  dans  quelques-uns  de  ces 
promeneurs  endormis  »  on  en  a  vu  faire  leur  manège  en 
dormant  les  yeux  ouverts.  Je  le  dis  fur  le  rapport  d’un 
homme  d’efprit,  qui  s’en  donne  pour  témoin  occulaire.  Un 
Gentilhomme  Italien  fomnanbule  .  d’environ  trente  ans , 
»  dit-il ,  étoit  couché  fur  le  dos  ,  8c  dormoit  les  yeux 
j)  ouverts.  Je  le  regardais  longtemps.  Ilfe  leva  &  s’ha- 
»  billa,je  m’approchai  de  lui  :  je  le  trouvai  infenfible, 
»  les  yeux  toujours  ouverts  &  immobiles.  Il  gagna  la 
»  porte  de  la  chambre  ,  defeendit ,  traverfa  la  cour  qui 
»  étoit  grande  ,  alla  droit  à  l’écurie  ,  brida  fou  cheval , 
»  galopa  jufqu’à  la  porte  de  la  maifon  ,  qu’il  trouva 
»  fermée ,  conduifit  fon  cheval  à  l’abbreuvoir  ,  l’attacha , 
»  revint ,  entra  dans  une  fa  lie ,  où  il  y  avoit  un  billard, 
»  &  fit  toutes  les  poftures  d’un  joueur.  Enfin  ,  après  deux 
»  heures  d’exercice  ,  fans  s’éveiller  ,  il  le  jetta  fur  un  lit, 
»  &  continua  de  dormir  » . 

Si  un  enfant  qu’on  berce  s’endort ,  c’eft  que  le  mou¬ 
vement  alternatif  du  berceau,  tranfportant  les  efprits  avec 
le  corps  ,  tantôt  à  droite  ,  tantôt  à  gauche  ,  &  y  mêlant 
par-là  des  humeurs  vifqueufes  qui  les  enveloppent ,  les 
empêchent  de  fe  filtrer  ,  de  couler  rapidement  dans  les 
yaiifeaux  ,  &  d’agiter  les  traces ,  à  quoi  font  attachées  les 
impreflions  vives  qui  fontla veille. 

Le  fommeil  vient  fouvent  après  le  repas  ,  parce  que  le 
fang  épailfi  par  le  nouveau  chile,qui  n’eft  point  encore  allez 
digéré  ,  ne  fournit  plus  au  cerveau  d’ efprits  animaux  ,  ou 
ceux  qu’il  fournit ,  font  trop  grofliers  pour  couler  dans  les 
organes  des  fens.  D’ailleurs  gonflant  les  vailfeaux  fanguins 
il  comprime  &  ferme  les  filtres  des  efprits.  Il  ne  fe  fait 
plus  d’impreflïons  vives.  De-là  le  fommeil. 

Les  perfonnes  graffes  font  plus  fujettes  à  dormir  ;  c’eft: 
que  leur  fang  qui  abonde  en  parties  huileufes  &  groffières, 
comprime  &  ferme  les  conduits  des  efprits ,  ou  qu’étant 


^2.4  S  O  M 

moins  agité,  puifqu’en  effet  elles  ont  quelquefois  le  pouls 
plus  lent ,  il  envoyé  au  cerveau  des  elprits  plus  grofiiers, 
ou  en  moindre  quantité. 

Les  fumées  du  vin  ,  l’efprit  de  vin  &  certains  parfums, 
ne  laiflentpas  d’endormir  ,  quoiqu’ils  rendent  les  parties 
du-fang  plus  divifées  &  plus  atténuées.  C’eft  que  la  raré¬ 
faction  qu’ils  caufent  dans  le  fang ,  remplit ,  gonfle  ,  élar¬ 
git  les  vaiffeaux  ,  prefl'e  &  ferme  les  conduits  &  lçs  filtres 
des  elprits:  cesconduits  ne  font-ilspas  fermés  par-là?  Des 
.humeurs  vifqueufes  emportées  par  la  fermentation  les 
bouchent  :  les  nerfs  fe  relâchent ,  faute  d’efprits  ,  le  liège 
des  fonctions  de  l’ame  ,  n’cft  plus  agité  par  les  objets  exté. 
rieur  ,  &  de  là  vient  le  fommeil. 

Lin  célèbre  Auteur  ditque  lesliqueurs  fermentéescon- 
ticnnent  des  principes  qui  le  raréfient  beaucoup.  Ces  prin- 
.cipes,  en  occupant  beaucoup  d’efpace ,  dilatent  les  artères 
du  cerveau,  .&  par  conféquenr  le  compriment.  C’eft  ainli 
que  l’opium  agit  aullï  bien  que  les  aromates  fort  fpiritueux 
qui  n’ont  pas  beaucoup  d ’âcteté. 

Un  air  frais  produit  le  même  effet ,  parce  qu’en  tem¬ 
pérant  la  chaleur  du  fang,  il  diminue  le  mouvementée 
la  quantité  des  elprits.  .  y... 

Les  viandes  félidés  &  tenaces,  prifesen  grandes  quan¬ 
tité ,  nous  font  dormir.  Cela  vient  de  ce  que  les  alimens 
peu  ailes  à  fe  divifer ,  forment  une  liqueur  épailfe'  qui  ne 
peut  pas  palfer  aifément  par  les  extrémités  artérielles  du 
cerveau  r  par-là  elles  occasionnent  un  engorgement  qui 
caufe  une  compreffîon.  D’ailleurs  ces  matières  ,  comme 
elles  fonttenues  ,  arrêtentla  tranfpiration  , ainli  que Sanc- 
torius  l’a  remarqué  ;  de-là ,  il  s’enfuit  qu’il  y  aura  dans  le 
cerveau  uneplénitude  :  &par  eonféquentune  comprelfion. 
En  générai ,  les  vaiffeaux  font  plus  remplis  quand  ôn  a 
mangé,  &  la  plénitude  eft  plus  grande,  quand  les  artères 
fe  vuident  plus  .difficilement.  Or  cette  difficulté  eft  plus 
grandequand  les  alimensfont  tenaces;  enfin  quand  le  ven¬ 
tricule  elh  plein  de  ces  alimens,  il  fe  vuide  avec  peine ,  il  fc 
bourfoufle",  &  ce  bourfouflement  comprime  les  vailîéaux 
du  bas-ventre ,  &  le  fang  eft  déterminé  vers  la  tête. 

La  grande  chaleur  jette  dans  l’alloupiffement ,  parce 


S  O  M  5ftÿ 

Squela  raréfaction  que  la  chaleur  caufe  dans  les  liqueurs , 
l’évaporation  des  parties les  plus  fluides  dufang  ,  le  rel⬠
chement  qu’elle  produit  dans  les  fibres, doivent  nécelfaire- 
ment  produire  le  fommeil.  Le  froid  peut  occafionner  la 
même  choie ,  parce  qu’en  -arrêtant  la  tranfpiratiou  ,  il 
caufe  une  plénitude  qui  comprime  le  cerveau. 

Quand  on  dort  étant  alîîs ,  la  tête  branle  tantôt  d’un 
côté,  tantôt  de'  l’autre i  &  le  corps  s’afFaifle.  C’eft  qu’il 
n’y  a  point  d’efprits  animaux  qui  tiennent  les  nerfs  tendus 
pour  donner  de  la  confîftance  aux  membres  du  corps. 

Ainfi, pendant  lefommeil,  nous  avons  la  tête  panchées 
car  comme  le  cou  n’elt  foutenu  que  par  les  mufcles  ex- 
tenfeurs,  il  faut  une  a&ion  pour  le  tenir  droit  ;  c’eft-à- 
dire ,  que  les  efprits  animaux  doivent  aifément  gonfler 
les  mufcles  ,pour  les  mettre  en  aélion  ,  ce  qui  n’arrive  pas 
dans  le  fommeil  ,■  qui  fuppofe  un  défaut ,  ou  un  obllacle 
au  fuc  nerveux.  Ainfi  la  tc'V  livrée  à  fon  propre  poids  ,  fe 
panche  ,  parce  que  les  mufcles  n’agiffent  plus. 

Ainfi  en  dormant  nous  avons  les  yeux  fermés  ;  car  pour 
que  les  yeux  foient  ouverts,  ilfaut  que  le  mufcle  qui  lève 
la  paupière  foit  raccourci.  Durant  le  fommeil  il  ne  reçoit 
pas  allez  de  fuc  nerveux  pour  cela  ;  ainfi  il  fe  lâche  8c 
abandonne  la, paupière  fupérieureà  elle-même. 

Ainfi  quand  nous  dormons,  tous  les  membres  font 
lâches  ,  parce  que  les  mufcles  qui  les  meuvent  ne  reçoi¬ 
vent  plus  ,  comme  auparavant ,  la  liqueur  qui  les  anime.- 
Il  s’enfuit  auflique  les  affeélions  de  l’efprit  qui  dépendent 
de  l’aélivité  des  fens, doivent  cefler,lorfque  nousdormons. 

Certains  animaux  qui  fe  font  engrailTés  l’automne  j 
dorment  tout  l’hyver ,  fans  prendre  aucune  nourriture.,- 
Ces  animaux  tranfpirant  peu  ,  &  d’autant  moins  que  le 
froid  relferre  les  pores  de  leur  peau  ,  la  graifle  qui  pâlie 
de  fes  cellules  dans  le  fang  fufüt  pour  le  nourrir  longtems 
&  le  tempérer  ;  &  comme  il  a  peu  de  chaleur  à  caufe  du 
froid ,  les  efprits  ne  font  p  as  agités  pour  faire  fur  les  fibres 
engourdies  du  cerveau  des  imprefîions  capables  d’éveiller 
les  animaux.  Mais  quand  la  chaleur  de  la  faifon  com¬ 
mence  à  fe  faire  fentir  ,  &  que' la  graille  étant  confirmée  , 
le  fang  devient  plus  chaud  &  plus  bouillant,  les  efprits 


S  U  M 

|ODt  des impreflions  vives,  &les  animaux  s’éveillent.  Ué* 
jâ,  félon  M.  Lemery  ,  la  vipère  vit  quelquefois  un  an 
fans  manger.  De-là  ,  tant  d’infedes  qui  l'ont  tout  l’hÿvër 
dans  l’ihadion  •  femblent  fe  ranimer  au  printemps.  Et  là 
marmotte  qui  s’endort  au  mois  d’Odobre ,  fe  reveille  ati 
mois  de  Mars.  Les  chauves-! omis  qu’on  trouve  quelque¬ 
fois  attachées  en  gros  pelotons  aux  voûtes  des  antres  les 
plus  obfcurs ,  ne  font-elîes  pas  àpcu-près  de  même  ? 
Quand  nous  dormons;  nous  n’avons  paS  befoin  de  manger 
comme  quand  nous  veillons  ;  parée  que  ce  qui  fe  perd 
par  la  tranfpiration  qui  arrive  durant  le  fommeil ,  c’eft 
furtout  la  partie  aqueufe  des  alimens  &  de  notre  fang. 
Le  mouvement  modéré  qui  règne  alors  dans  notre  corps, 
ne  peut  détacher  que  peu  de  parties  huiieules  &  groflïères. 
Au  contraire.il  attache  davantage  ces  fortes  de  parties;mais 
dans  le  temps  que  nous  veillons  ,  l’adiôn  des  mufcles  fait 
évaporer  les  matières  les  plus  éfiilfes  qui  font  dans  le  fciffii 
des  parties  folides.  Cela  paroîtra  encore  plus  clairement, 
fi  l’on  fait  réflexion  que  le  fuc  nerveux  dèftiné  aux  muf- 
cles,  ne  feperd  pas  ,  puifqu’iln’ÿ  eft  pas  envoyé  ,  &  que 
tout  fe  remplit  &  fe  répare.  On  peut  ajouter  à  cela  que 
le  fentiment  eft  emoulTé  durant  le  fommeil ,  les  fibres  de 
l’eftomac  ne  font  donc  plus  fi  fenfibles  aux  impreflions  de 
la  faim. 

Les  enfans  dorment  plus  que  îesadultes&lesvieillards, 
parce  que  lesfibres  du  cerveau  des  enfans  font  fort  molles; 
Elles  s’affailleront  donc  ,  ou  fe  gonfleront  plutôt  que  cel¬ 
les  des  vieillards  ,  dans  qui  elles  fe  deflechent.  Alors  le 
fuç  nerveux  ne  pourra  point  porter  les  idées  à  l’ame  :  or 
fitôt  que  l’ame  eft  dans  l’inajtion  ,  le  corps  s’endort. 

Peut-être  que  le  repos  du  fétus  dans  le  fein  delà  mère, 
vient  de  la-même  four  ce.  Il  y  a  cependant  une  autre  caufe: 
c’eft  que  les  objets  ne  font  impreflion  ni  fur  les  oreilles, 
ni  fur  les  yeux  du  fétus  :  or ,  dès  que  lesfens  font  tranquil. 
les  ou  fans  adion  ,  on  eft  difpofë  au  fommeil.  Enfin  le 
fang  eft  partagé  entre  le  placenta  &  le  fétus  ;  il  y  a  donc 
moins  de  mouvemens  ,  &  par  conféquent  plus  de  repos  : 
ajoutez!  cela  que  les  fibres  molles  des  enfans  n’ont  pas 


S  O  M  jzy 

âffez  de  force ,  pour  divifer  Les  matières  épai/fes  qui  font 
dans  les  vaiffeaux.  Il  doit  donc  fe  former  plus  aifément 
une  plénitude  dans  leur  cerveau,  &  la  compreffion  cau- 
fée  fur  les  nerfs  par  cette  plénitude  ,  produira  le  fom- 
xneil. 

Si  l’on  dort  trop  long-tems  ,  la  tranfpiration  s’arrête, 
on  a  la  tête  pelante ,  on  eft  fans  force.  Cela  vient  de  ce 
que  la  partie  aqueufe  qui  fe  diffipe  prefque  feule  durant 
le  fommeil ,  prive  le  fang  de  véhicule  ,  &  que  les  parties 
groffieres  doivent  former  des  engorgemens  par-tout.  La 
tranfpiration  doit  donc  ceffer  en  même  tems.  Pour  ce  qui 
regarde  la  tête  ,  les  vaiffeaux  fe  gonflent  toujours  davan¬ 
tage  quand  on  dort  ;  &•  enfin  par  un  long  fommeil ,  le 
gonflement  devient  fi  grand  ,  que  les  vaiffeaux  capillaires 
font  comprimés  avec  les  veines  par  les  groffes  artères  :  le 
fang  ne  pourra  dont  pas  revenir  avec  la  même  facilité  , 
&  ce  fera  une  néceflité  qu’on  ait  la  tête  pefante.  Mais 
cette  même  compreffion  qui  empêche  le  fang  de  revenir, 
arrête  encore  le  fuc  nerveux  à  l’origine  des  nerfs.  Ainfi 
ce  fuc  ne  pourra  pas  couler  dans  les  extrémités,  &  onfe 
trouvera  fansforce  ,  puifque  l’ame  ne  pourra  pas  envoyer 
ce  fuc  pour  mouvoir  les  mufcles.  Enfin  les  battemens  des 
vaiffeaux  feront  fi  confîdérables ,  que  leurs  fecouffes  cau¬ 
seront  des  impreffions  défagréables  qui  réveilleront  ea 
furfaut ,  &  qui  nous  empêcheront  de  dormir  tranquille» 

La  graiffe  fe  ramaffe  en  plus  grande  quantité  dans  ceux 
qui  dorment  trop  long-tems.  Comme  pendant  le  fommeil 
il  ne  fe  fait  pas  de  diflipation  de  la  fubttance  grofïïere  paît 
la  tranfpiration ,  c’ eft  une  néceflité  que  les  véficules  hnt- 
leufes'fe  remplirent  davantage.  Peut-être  eft-ce  par  ' une 
fuite  de  la  même  caufe  que  la  pituite  fe  filtre  en  plus 
grande  quantité  ?  D’ailleurs  le  fang  ne  cireûlant  plus  de 
même  dans  les  extrémités ,  &  agiilant  avec  plus  de  force 
furie  cerveau,  les  vaiffeaux  qui  vont  aux  filtres  pitui¬ 
taires,  en  reçoivent  davantage,  &  leur  portent  plus  dépi¬ 
auté. 

Les  parties  de  notre  corps  fe  nourrilfent  mieux  durant 
le  fommeil)  il  faut  favoir  d’abord  que  pendant  le  font- 


5*8  __  S  O  M 

mei!  il  fe  détache  moins  de  fubftance  greffiers ,  puifque 
les  mufcles  font  dans  l’inadion  ,  &  de  plus  ce  repos  qui 
r'égne  dans  le  corps  ,  fait  que  les  parties  qui  nourrirent 
peuvent  le  mieux  appliquer  aux  parties  folides  ;  car  elles 
ne  trouveront  pas  d’obltacles  dans  le  mouvement  que  les 
mufcles  quand  ils  agiffent ,  impriment  à  ces  parties  que 
doit  réparer  le  fuc  nourricier.  Tandis  que  les  obftacles  di¬ 
minuent  ,  la  force  qui  fait  l’application  du  fuc  nourricier 
aux  parties  folides  ,  s’augmente  par  l’adion  du  cœur. 
D’ailleurs  par  cette  adion  plus  forte  du  cœur ,  le  chyle 
fe  change  en  lymphe  &  en  fang  plus  facilement.  Ajoutez 
à  tout  cela  que  le  fang  ne  circulant  plus  en  même  quan¬ 
tité  par  les  extrémités  ,  il  eft  réduit  à  circuler  plus  abon¬ 
damment  par  les  vifcères  de  l’abdomen.  Mais  en  fuivant 
ce  chemin  qui  eft  plus  court ,  il  eft  obligé  de  palier  plus 
fouvent  par  Jes  poumons  qui  font  les  véritables  organes 
qui  préparent  le  chyle  ,  &  le  changent  en  fuc  nourricier. 
Enfin  les  véficules  qui  renfermoient  la  graiffe  ,  &  qui 
étoient  vuidés  par  l’adion  des  mufcles ,  fe  rempliffent  peu 
à  peu  de  nouvelle  huile,  &  c’eft  même  le  principal  effet 
du  fommeil  à  l’égard  de  la  nourriture.  Les  petites  artères 
que  les  mufcles  avoient  trop  comprimées  par  leurs  mou- 
vemens  ,  s’ouvrent  peu  à  peu.  Tout  en  un  mot  fe  rem¬ 
plit  &  fe  répare  ,  à  caufe  de  ce  mouvement  doux  &  uni¬ 
forme  que  nous  éprouvons  durant  le  fommeil.  Au  con¬ 
traire  tout  fe  détruit ,  &  fe  vuide  dans  notre  corps  par 
l’irrégularité  des  mouvemens. 

Pendant  le  fommeil,  la  tranfpiration  augmente,  & 
les  autres  fecrétions  diminuent.  Outre  que  la  chaleur  du 
lit  en  raréfiant  la  peau  ,  en  peut  ouvrir  les  tuïaux  fecré- 
toires  ,  il  faut  obferver  que  le  fang  qui  fe  jette  en  plus 
grande  quantité  dans  les  vifcères  de  l’abdomen  ,  gonfle 
les  artères.  Ce  gonflement  comprime  les  tuïaux  fecrétoi- 
rcs,  qui  alors  ne  peuvent  plus  recevoir  la  liqueur  qu’ils' 
ont  accoutumé  de  filtrer.  Mais  les,  tuïaux  fecrétoiies  de 
la  peau  ne  font  pas  cpmprimés  de  même  ,  parce  qu’ils 
n’appuient  extérieurement  que  contre  l’air.  D’ailleurs  ils 
ne  font  pour  la  plupart  que  les  extrémités  des  artères  ou 
■jes.  potes..  Ainfî-rien  ne  fauroit  empêcher  que  les  liqueurs 


SON  ç-aj 

ne  continuent  leur  chemin  par  ces  ouvertures.  Ajoutez 
à  tout  cela  que  la  chaleur  du  lit  produit  en  nous  la  rare- 
faéfion  qui  eft  fuivie  d’une  tranfpiration  plus  abondantes. 
Gette  même  raréfaétion  eft  encore  aidée  par  l’action  des 
nerfs  fympathiques.  La  circulation  eft  plus  forte  dans  les 
vifcères  ,  &  cette  aétion  plus  forte  eft  un  fecours  qui  pro¬ 
duit  un  plus  grand  écoulement  par  les  vaifleaux  de  la 
tranfpiration. 

Le  fommeil  celle  de  deux  maniérés  :  premièrement  , 
par  une  impreffion  fur  quelqu’un  des  organes,  fi  forte  , 
qu’elle  parvient  jufqu’au  cerveau  :  fecondement ,  quand 
les  efprits  animaux  qui  Çp  produifent  pendant  le  fommeil, 
font  affez  abondants  pour  avoir  la  force  d’ouvrir  les  en¬ 
trées  des  nerfs  ,  &  pour  les  remplir  de  façon  qu’ils  puif- 
fent  tranfmettre  jufqu’au  cerveau  les  ébranlemens  pro¬ 
duits  par  les  objets  qui  touchent  le  corps.  Il  y  a  auflï  deux 
caufes  qui  tiennent  les  orifices  des  nerfs  tendus  &  ouverts  ; 
la  première  eft  le  jailli ffement  >  la  fécondé' eft  le  rebon - 
dijfement  de  ce-s  mêmes  efprits  contre  le  cerveau.  Dans 
le  repos,  la  fécondé  caufemanque ,  par  conféquent  la  pre* 
miere  eft  plus  facilement  vaincue  ;  c’eft  pourquoi  l’on 
s’endort  plus  facilement  dans  le  filence  ,  quand  rien  ne 
frappe  les  oreilles  durant  la  nuit ,  quand  la  lumière  ne 
pénétre  point  les  paupières  ;  quand  on  eftaflisou  couché, 
&  quand  le  corps  &  l’efprit  font  tranquillès- 

SOMMET  DE  LA  TETE.  Ceft  la  partie  la  plus 
élevée  de  la  tête ,  on  lui  donne  auflï  le  nom  de  F~ertex. 

SONDE.  Inftrument  de  fer,  d’acier,  d’argent  ou  de 
tout  autre  matière  flexible  &  réfiftante,  long,  menu 
&  boutonné  par  l’une  &  l’autre  extrémité,  deftiné  à  fon¬ 
der  la  profondeur  des  plaies.  Elle  eft  ronde  &  égale  par¬ 
tout  dans  la  longueur  du  corps.  Une  des  extrémités  eft 
conftamment  boutonnée,  l’autre  l’eft  quelquefois  auflï,’ 
quelquefois  elle  eft  Amplement  moufle ,  quelquefois  elle 
eft  pointue.  C’efl  par  le  moïen  de  la  fonde  que  l’on  con- 
noît  le  chemin  &  la  profondeur  des  ulcères,  des  plaies, 
comme  elle  nous  aflure  de  l’exiftence  des  corps  étran¬ 
gers  dans  les  parties  du  corps  ;  c’éff  elle  qui  apprend  qu’un 
coup  a  pénétré  dans  une  cavité,  où.  s’il  y  g  des  os  décou- 

D.  de  Ch.  Tome  II  .  .  L  I 


<53°  SON 

verts  &  endommagés ,  &c.  La  fonde  dans  tous  ces  cas,  fait 
l’office  du  ftiiet.  Il  y  a  différentes  fortes  de  fondes.  Les  prin¬ 
cipales  font  la  fonde  cannelée  &  la  fonde  ailée. 

La  fonde  cannelée  a  une  crenelurè  depuis  fon  manche 
jufqu’à  fa  petite  extrémité,  &  elle  a,  une  arrête,  ou  elle 
n’en  a  pas.  Cette  rainure  eft  triangulaire  ,  le  fommet  du 
triangle  en  forme  le  fond ,  la  bafe  eft  vuide  &  n’exifte  que 
dans  l’imagination.  Le  manche  eft  le  même  fer  applati  en 
forme  de  trefle ,' ou  découpé  en  forme  de  fourchette.  La 
goutiere  doit  être  de  quatre  pouces  Cx  lignes  de  long , 
de  trois  lignes  de  diamètre  dans  fon  commencement,  afin 
de  préfenter  un  efpace  plus  grand  à  l’inftument  qu’elle 
guide;  mais  le  diamètre  &la  profondeur  diminuent  à  pro¬ 
portion  que  l’on  va  vers  la  pointe.  Elle  doit  encore  être 
très-unie  &  très-droite  dans  fon  fond,  afin  que  l’inftru- 
ment  tranchant  puiffe  plus  aifément  gliiler  fur  fa  furface. 
La  fonde  cannelée  qui  eft  ouverte  à  fa  petite  extrémité, 
s’appelle  fonde  ouverte.  Leur  manche  varie  félon  l’idée 
de  l’ouvrier  :  dans  les  unes,  c’eft  une  fpatule  qui  forme  le 
manche,  dans  les  autres,  c’eft  une  cueiller  pour  tirer 
les  balles,  &c. 

La  fonde  ailée  ne  fe  diftingue  de  la  fonde  crennelée, 
que  par  quelques  particularités  ,  car  elle  eft  elle-même 
crenelée.  La  première  différence  qu’il  y  a  entre  elles, 
c’eft  que  celle-ci  eft  coudée  aux  deux  tiers  de  fon  corps, 
&  la  fécondé,  qu’elle  a  par-deffous  ce  coude  une  plaque 
en  forme  de  coeur ,  longue  de  deux  pouces  ,  large  d’un, 
Xoudée  par  le  milieu  de  fa  longueur  avec  la  convexité,  de 
façon  que  cette  plaque  repréfente  les  ailes  de  l’inftrument. 

Cette  fonde  fert  particuliérement  dans  l’opération  du 
Bubonocele,  elle  conduit  les  inftrumens  qui  doivent  dila¬ 
ter  l’anneau  du  mufcle  oblique  externe.  Les  ailes  refou¬ 
lent  les  inteftins  qui,  par  leur  bourfouflure  ou  élévation, 
empêchent  de  manoeuvrer  dans  ce  cas  &  dans  plufieurs 
autres  fcmblables. 

Le  nom  de  fonde  a  auffi  été  donné  au  Cathéter.  Voyez 
Cathéter. 

La  fonde  plate  reffemble  à  une  longue  aiguille  émouf- 
fée  &  plate ,  &  a  comme-  elle  à  fa  groffe  extrémité  une' 


sou 

ouverture  poUrpaffer  des  fêtons  ou  mèches.  On  s’enjert 
pour  connoître  quand  il  y  a  des  fciffures  ou  fêlures  aux  os, 
ou  quand  le  péricrane  eft  féparé  d’avec  les  os  du  crâne, 
ce  qui  ne  la  rend  pas  moins  utile  que  les  précédentes. 

SONDER.  Adion  par  laquelle  le  Chirurgien  cher¬ 
che  à  l’aide  d’une  fonde  à  découvrir  la  profondeur  d’une 
plaie,  la  préfence  d’un  corps  étranger  dans  quelqu’une 
•de  nos  parties,  la  pénétration  &  le  trajet  des  corps  dans 
les  grandes  cavités.  On  fonde  aufli  avec  le  cathéter 
pour  tirer  de  la  veffie  l’urine  qui  ne  peut  fortir  ,  ou  ne 
doit  fortir  fans  ce  fecours.  Il  y  a  des  précautions  à  pren¬ 
dre  dans  les  différentes  applications  de  la  fonde  ;  dans  les 
plaies,  il  faut  bien  fe  donner  de  garde  d’aller  trop  rude¬ 
ment  ,  &  de  faire  de  faufles  routes.  Quand-on  fonde  à  la 
velTie  ,  il  faut  fuivre  exactement  les  réglés  prefcrites  à  ce 
fujet ,  à  l’article  cathéterifmc. 

SORA.  Voyez  EJferes. 

SOUCLAVIER.  Petit  mufcle  longuet,  placé  oblique- 
ment  entre  la  première  côte  &  la  clavicule.  Iléfattache 
par  une  de  fes  extrémités  à  toute  la  partie  moïenne  infé¬ 
rieure  de  la  cavité,  jufqù'à  un  pouce  de  diftancede  cha¬ 
que  extrémité,  du  côté  du  fternum,  il  s’attache  à  la  pre¬ 
mier  e  côte&  au  cartilage  par  le  moïen  duquel  elle  eft 
articulée  avec  le  fternum.  Ce  mufcle  abaifle  la  clavicule 
lorfqu’elle  eft  élevée,  &  J’empêche  “de  fe  trop  écarter. 
C’eft  mal  à  propos  que  plufieurs-  Anatomiftes'  ont_rangé 
ce  mufcle  au  nombre  de  ceux  qui  fervent  à  la  refpiration. 
L’examen  de  la  direétion  de  fes  fibres  montre  qu’il  ne  peut 
avoir  cet  ufage. 

SOUCLAVIERES.  (artères  &  veines)  Ce  font  deux 
gros  troncs  artériels  ,  qui  partent  de  la  courbure  de  l’aor¬ 
te  aux  deux  côtés  de  la  carotide  gauche  ,  &  qui  paffent 
fous  les  clavicules ,  dont  elles  fuivent  à  peu  près  la  direc¬ 
tion  tranfverfale  ,  l’une  à  droite  ,  l’autre  à  gauche,  juf- 
ques  vers  le  milieu  de  l’une  &  l’autre  Vraie  côte  ,  entre 
les  attaches  antérieures  des  mufcles  fcalènes  ,  où  elles 
prennent  le  nom  Maxillaires. 

La  fouclaviere  droite  eft  plus  groffe  dans  fon  origine 
que  la  gauche  ,  parce  qu’elle  produit  communément  la 
L  1  ij 


Sou  13} 

i  tes  fourcils  ont  deux  mouvemens:  par  le  premier ,  leurs 
>.-têres  fe  rapprochent  l’une  de  l’autre  ,  &  la  peau  qui  ett 
y  dans  l’intervalle  fe  ride.  Par  ce  mouvement ,  on  écartela 
>  trop  grande  clarté  du  jour  ,  6c  c’eft  pour  cette  raifon  que 
l’on  fronce  Je  fourcil ,  quand  on  eft  ébloui  par  une  lu¬ 
mière  trop  vive.  Par  le  fécond  ,  ils  font  portés  en  haut. 
Leur  ufage  eft  d’écarter  la  fueur  qui  coule  le  long  du  front, 

&  de  l’empêcher  de  tomber  dans  les  yeux. 

_  Sourcil.  (, cartilage )  On  donne  ce  nom  à  un  rebord  car- 
tilagineux  en  forme  de  bourrelet ,  qui  environne  les  ca- 
jyités  des  articulations  ,  8c  les  rend  plus  profondes.  Il  arri¬ 
ve  fbuvent  de  là  qu’une  cavité  qui  eft  cotyloïde  dans  le 
^cadavre  ,  devient  glénoïde  dans  le  fquelette ,  parce  que  ce 
o-fourcil  fe  trouve  détruit. 

:  '  SOURCILIER,  (trou)  Il  fe  trouve  à  l’os  coronal  en-"  - 
t  trelcs  deux  apophyfes  orbitaires.  Souvent  au  lieu  d’un 
'  trou,  c’eft  une  échancrure  qui  s’y  remarque.  Voyez  Co¬ 
ron  al. 

SOUS-COSTAUX.  Ce  font  de  petits  mufclesjjlatSj 
f  très-minces  ,  &  plus  ou  moins  larges  ,’que  l’on  remai'q|e  . 

I  “fur  la  face  interne  des  côtes.  Us  foï;t  fitués  obliquement:*' 
^ dans  la  même  direction  que  les  intercoftaux  internes.  Leur 
nombre  varie  :  on  n’en  trouve  quelquefois  que  fix 
d’autrefois  jufqu’à  neuf.  Us  s’attachent  aux  côtes  par  leurs; 
deux  extrémités  ,  &  ils  lailTent  toujours  une  ou  plufieurs, 
côtes  d’intervalle  entre  leurs  attaches  ,  de  forte  que  1er 
fous-coftal  qui  s’attache  par  une  de  fes  extrémités  à.  la. 
première  des  faufles  côtes ,  ne  fe  termine  pas  par  fon  au- 
-  tre  extrémité  à  la  fécondé  ,  mais  à  la  troifieme  ou.  à  la" 

L  quatrième  des  faufles  côtes.  Comme  la  direction  dë  cs's 
mufcl'es  eft  oblique ,  les  deux  extrémités  ne.font  pas  éga¬ 
lement  éloignées  des  vertèbres,  c’eft  l’inférieure  qui  en 
eft  la  plus  voifine.  Ces  mufcles  font  plu»  fenfibles  aux 
faufles  côtes  qu’aux  vraies.  Leur  ufage  garoît  être  d’aider 
à  ffeaiffement  des  côtes  dans  la  refpiration-, 
SOUS-EPINEUX.  Mufcle  qui  s’attache  par  une  de 
fes  extrémités  à  toute  la  fofle  lous-épineufe  de  l’omo¬ 
plate  ,  d’où  lui  vient  fon  nom  ;  &  par  l'autre ,  à  la  fécondé  - 
facette  de  la  grofle  tubérofité  ,  que  l’on  trouve  à  la  tête 


m  s  o  v 

de  Fos  du  bras-  Ce  mufcle  eft  penniforme  ,  &  paroît  le- 
paré  en  deux  par  un  tendon  mitoïen  ,  qui  fe  trouve  dans 
fon  milieu  ,  fuivant  fa  longueur.  Plufieurs  des  fibres  de 
ce^mufcle  naiffent  de  la  furface  interne  d’une  aponévrofe 
qui  le  couvre  en  entier ,  &  lui  eft  commune  avec  le  petit 
rond. 

Le  fous-épineux  eft  couvert  par  la  portion  poftérieure 
du  deltoïde  :  fon  tendon  s’unit  à  celui  du  grand  rond  d’un 
côté  ,  &  à  celui  du  fous-épineux  de  l’autre. 

L’ufage  de  ce  mufçle  paroît  être  de  faire  tourner  lç 
bras  fur  fon  axe ,  &  de  le  tirer  en  arriéré  lorfqu’il  eft 
élevé. 

Le  tendon  de  ce  mufcle  en  paflant  fur  le  ligament  cap» 
fjilaire  de  l’os  du  bras ,  y  contraire  une  forte  adhérence  , 
de  même  que  ceux  des  mufcles  fous-épineux  ,  petit  rond, 
&  fous-fcapulaire.  Cette  adhérence  donne  beaucoup  plus 
de  force  au  ligament ,  &  le  tirant  en  dehors  ,  elle  empê¬ 
che  qu’il  ne  foit  pincé  &  meurtri  dans  les  mouvemens  du 
bras. 

SOUS-HUMERALE.  (  artère  &  veine.)  Voyez  Ârti * 

SOUS  MESENTERIQUE,  (plexus)  M.  Winflow 
donne  ce  nom  au  plexus  hypogaftrique.  Voyez  Hypogaf- 
trique. 

SOUS-OCCIPITAUX!  (nerfs)  M.  Winflow  donne 
ce  nom  aux  nerfs  de  la  dixiéme  paire. cérébrale.  Us  pren¬ 
nent  naiflance  par  plufieurs  racines  à  côté  de  la  moelle  de 
l’épine  ,  de  montant  un  peu  ils  percent  la  dure  -  mere  à 
l’endroit  où  les  artères  vertébrales  montent  au  cerveau  , 
puis  ils  ïortent  entre  l’occiput  &  la  première  vertèbre  du 
cou  ,  par  une  couliffe  ou  petite  gouttière  ,  qui  fe  trouve 
à  la  partie  extérieure  de  cette  vertèbre.  Ils  donnent  une 
branche  à  la  première  paire  cervicale,  qui  va  au  premier 
plexus.de  l’intercoftal  j  une  autre  à  la  deuxieme  paire,  Si 
une  troifieme  qui  communique  avec  l’intercoftal ,  &  fe 
diftribue  enfuite  en  entier  aux  mufcles  obliques  de  la 
tête. 

Ç’eft  cette  paire  que  quelques  Anato milles  mettent  au 
nombre  des  cervicales  ;  mais  elle  a  quelque  chofe  de  coi» 


S  P.  A  îtf 

.Æiun  avec  les  paires  de  la  moelle  allongée ,  qui  fait  que 
d’autres  en  font  une  paire  cérébrale  ;  c’eft  que  ces  nerfs 
n’ont  pour  origine  qu’un  feul  paquet  antérieur  de  filets, 
&  qu’ils  n’ont  point  de  faifceau  poftérieur  comme  les  nerfs 
vertébraux.  Il  eft  vrai ,  dit  M.  Winflow  ,  qu’en  arriéré 
on  y  trouve  quelquefois  à  chaque  côté  un  petit  filet  Am¬ 
ple  ,  mais  quiparoît  plutôt  appartenir  au  nerf  accdToire 
de  la  huitième  paire  ,  qu’à  la  dixième.. 

SOUS-SCAPULAIRE.  Mufcle  qui  a  fes  attaches  à 
toute  la  face  interne  de  l’omoplate  ,  &  fe  termine  par  un 
tendon  fort  large  à  la  petite  tu'bérofité  de  l’os  du  bras  , 
proche  la  goutiere  offeufe.  Le  tendon  de  ce  mufcle  eft 
joint  à  ceux  des  mufcles  fur-épineux ,  fous-épineux  &  pe¬ 
tit  rond.  Il  pafie  avec  eux  fur  le  ligament  capfulaire  de 
l’os  du  bras  ,  &  y  eft  adhérent.  Cette  adhérence  donne 
beaucoup  de  force  à  ce  ligament ,  &  en  le  tirant  dehors, 
elle  empêche  qu’il  ne  foit  pincé  &  meurtri  dans  les  mou- 
vemens  de  cette  partie.  La  réunion  de  ces  tendons  for¬ 
me  une  efpece  de  calotte  qui  recouvre  la  tête  de  l’hu- 
merus. 

.  On  a  cru  que  ce  mufcle  par  fon  aéfion  ferroit  le  bras 
contre  les  côtes  ,  ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  por¬ 
te-feuille.  M.  Winflow  lui  refufe  cet  ufage,  &  croit  qu’il 
peut  faire  la  rotation  de  l’os  du  bras  fur  fon  axe  de  de¬ 
hors  en  devant.  Quand. le  bras  fe  porte  en  arriéré,  il  em¬ 
pêche  la  tête  de  l”humerus  de  fortir  de  fa  cavité  en  de¬ 
vant. 

SPARADRAP.  Toile  trempée  dans  un  emplâtre  fon» 
du  ,  étendue  &  refroidie  ,  &  polie  fur  un  marbre.  Il  y  a 
autant  de  fortes  de  fparadrap  que  d’emplâtres ,  avec  lef- 
quels  on  le  prépare.  On  l’appelle  aufli  toile  à  Gautier , 
apparemment  du  nom  de  fon  inventeur. 

SPATHA.  Scalpel  large.  Paul  Ægine  &  Celfe  lui  don¬ 
nent  ce  nom  ,  parce  qu’il  reffemble  à  un  glaive.  On  ap¬ 
pelle  aufli  de  ce  nom  F Ambi  d’Hyppocrates. 

SPATULE.  Inftrument  deftiné  à  étendre  les  onguéns,' 
les  digeftifs  ,  8cc.  fur  les  linges  à  emplâtres.  On  y  diftin- 
'  gue  deux  parties  ,  une  qui  forme  véritablement  la  fpa- 
tule ,  l’autre  qui  en  eft  comme  le  manche.  La  fpatolr  eft 
Lliy 


$3*  .  SPE 

une  efpece  de  petite  pellette,  ^qui ,  du  manche  va  en  aug¬ 
mentant  vers  fa  fin  ,  &  fe  termine  par  un  arondiiîement. 
Il  y  a  deux  faces  à  y  remarquer.  L’une  eft  plate,  &  l’au¬ 
tre  eft  arrondie.  Le  manche  elt  de  la  même  matière ,  & 
va  toujours  en  diminuant  jufques  à  fon  extrémité ,  qui  a 
à  peu  près  une  ligne  ou  une  ligne  &  demie  de  large.  Sa 
terminaifoa  n’efl:  point  uniforme  s  elle  fuit  la  volonté  de 
ceux  qui  fabriquent  l’inftrument.  Tantôt  il  y  a  de-petites 
rainures  tranfverfales  ,  &  dans  ce  cas  l’extrémité  du  man¬ 
che  eft  plus  large  ,  &  forme  un  élévatoire  ;  d’autres  fois 
on  y  forme  uns  fonde  boutonnée  ,  une  fonde  cannelée  , 
&c.  L’inftrument  n’a  pas  en  tout  plus  de  cinq  pouces, 
deux  ou  quatre  lignes  de  long. 

L’on  fait  les  fpatules  de  différente  matière  ;  il  y  en  a 
d’or  v  d’argent ,  de  cuivre  ,  de  bois  ;  les  plus  communes 
font  de  fer  ou  d'acier  poli.  Il  y  en  a  de  grandes,  il  y  en  a 
de  petites.  Les  petites  font  celles  dont  il  s’agit ,  &  font 
réfervées  au  Chirurgien;  les  grandes  ne  fervent  que  dans 
les  boutiques  de  Pharmacie. 

SPECULUM.  Mot  latin  que  l’ufage  a  ,  pour  ainfî  di¬ 
re  ,  francifé,  &  qui  lignifie  miroir.  On  donne  ce  nom  à 
divers  inltrumens  de  Chirurgie.  Tels  font  : 

Spéculum  ani.  Inffcrument  qui  fert  â  dilater  l’anus  , 
pour  en  eonnoître  les  maladies ,  &  y  porter  des  remedes. 
Il  eft  compoféde  deux  branches  qui  fontégales  entr’elles, 
longues  de  huit  pouces  à  peu  près ,  jointes  à  leur  milieu 
pat  une  charnière.  On  remarque  au  deffus  &  au  deffous 
de  cette  charnière  une  courbure.  La  courbure  fupérieure 
laifie  un  vuide  qui  a  un  ponce  de  large,  &  qui  refte-mble 
à  un  cœur  allongé.  Les  extrémités  courbées  de  cesdeux  bran¬ 
ches  font  creufes  en  dedans  ,  &  jointes  enfemble.  Elles 
forment  un  canal  conique  ,  &  très-poli  dans  toute  fa  fur- 
face  extérieure.  La' partie  inférieure  des  branches  qui  eft 
longue  de- près  de  quatre  pouces ,  au  défions  de  la  join¬ 
ture,  laifle  un  vuide  femblable  à  celui  qui  fe  trouve  def¬ 
fus,  r  elle  fert  de  manche  à  l’inftrument.  Les  deux  bran¬ 
ches  fe  tiennent  ouvertes  en  bas,  par  lemoïen  d’unreffbrt 
3.  -languette-,  attaché  par  fa  baie  vers  la  partie  inférieure 
&  interné  d’iine  des  branches ,  de  -  façon-  que  fa  poin  te 


SPE  *37 

écarte  &  pouffe  l’autre ,  &  oblige  Les  goutieres  de  s’ap¬ 
procher.  Avant  de  feférvir  decetinftrument,  il  fautoin- 
dre  le  cône  d’huile,  &  l’introduire  peu  à  peu,  de  crainte  de 
bleffer  l’anus  par  un  écartement  trop  fubit. 

Spéculum  matricis.  Inftrument  qui  fert  à  dilater  le  va-» 
gin  pour  connoître  fes  maladies  ,  &  celles  de  la  matrice. 
Il  eft  fort  compofé.  On  y  diitingue  trois  branches  ,  une 
double  vis  ,  un' écrou  ,  &  une  traverfe.  Les  branches  font 
recourbées  par  leurpartiefupérieure,  &  coudées.Réunies, 
elles  forment  par  cette  extrémité  une  efpecede  bec,  qut 
a  la  figure  conique  ,  &  eft  creux  intérieurement.  La  baie 
du  cône  eft  le  commencement  de  la  courbure  des  bran¬ 
ches.  Il  eft  très-poli  en  dehors ,  long  de  cinq  pouces  qua¬ 
tre  lignes,  fort  ouvert  à  fon  commencement,  &  fermé 
à  fa  pointe.  Les  branches  immédiatement  après  le  bec  , 
font  encore  courbées  ,  mais  plus  en  arondiffant ,  &  vont 
enfuite  félon  une  ligne  droite  ,  fe  terminer  par  un  écrou 
qui  en  unit  deux ,  tandis  que  la  troifieme,  plus  courte  , 
s’attache  à  la  traverfe  dont  nous  allons  parler. 

Cette  traverfe  reçoit  les  deux  principales  branches  dans 
des  rainures  obliques,  qui  leur  fervent  comme  de  couliffe- 
&  cette  même  traverfe  fe  haufl'e  &  s’abaiffe  àvolonté ,  par 
le  moïen  d’une  vis  à  double  pas  ,  qui  fait  avec  la  partie 
inférieure  &  droite  des  deux  principales  branches  ,  le 
manche  de  l’inftrüment ,  &  fe  termine  par  une  petite  pla¬ 
que  percé.e  &  découpée  en  trèfle.  En  tournant  cette  vis 
en  dedans  ,  on  procure  l’écartement  des  trois  branches  , 
&  conféquemment  du  bec  de  l’inftrumeist  ;  &  en  la  tour¬ 
nant  en  dehors,  on  les  rapproche  l’une  de  l’autre ,  &  con¬ 
féquemment  on  ferme  le  bec  de  l’inftrument ,  qui  en  eft 
la  principale  partie. 

Cetinftrumentne  fert  pas  à  dilater  le  vagin  feulement , 
il  fert  aufli  à  dilater  la  matrice. 

Spéculum  naji.  Inftrument  par  le  moïen  duquel  en  di¬ 
latant  une  narine ,  on  fe  met  à  portée  de  découvrir  les 
maladies  du  fond  du  nez  ,  &  d’y  porter  les  remedes  con¬ 
venables.  Les  doigts  du  Chirurgien  font  le  premier  dila¬ 
tateur  du  nez  ,  &  fou'vent  le  feul  qu’il  punie 'èmploier. 
Le  longues  pinces  qui  font  moufles  par  leurs  extrre  mités,- 


SPE 

peuvent  en  fervïr  auffi.  L’inftrument  qui  porte  fpéciale- 
ment  ce  nom,  eft  compofé  de  deux  branches  longues  de 
cinq  ou  fix  pouces  ,  de  la  grofleur  d’un  gros  fil  de  fer  , 
unies  enfemble  par  une  extrémité  ,  courbéesl’une  &  l’au. 
tre  à  cette  extrémité  ,  &  formant  dans  leur  union  par 
cette  courbure  ,  les  trois  quarts  d’un  cercle ,  comme  les 
forces Aes  tondeurs. Elles  peuvent  s’écartera  volonté  l’une 
de  l’autre  par  leur  autre  extrémité.  C’eft  par  cet  écarte¬ 
ment  facile  qu’elles  dilatent  les  narines  ,  &  facilitent  la 
manœuvre  du  Chirurgien. 

Spéculum  oculi.  Inftrument  qui  fert  à  dilater  les  pau¬ 
pières  ,  &  à  fixer  l’œil  ,  pour  y  pratiquer  quelqu’opéra- 
tion  ,  &  en  eonnoître  les  maladies.  Il  eft  fait  d’une  tige 
d’acier  ou  d’argent  ,  qui  eft  terminée  par  deux  bran¬ 
ches  rondes  ,  lefquelles  ont  chacune  un  bouton  à  leur 
extrémité  :  elles  font  recourbées  en  dedans,  de  manière 
qu’elles  forment  un  ovale  proportionné  à  la  figure  &  à  la 
grandeur  de  l’œil.  Les  deux  branches  ne  font  pas  toujours 
tout-à-fait  égales.  Aux  uns  ,  la  fupérieure  eft  un  peu  plus 
longue  que  l’inférieure.  Par-là  l’ovale  qu’elles  figurent , 
eft  ouvert  dans  la  partie  qui  répond  au  grand  canthus  de 
l’œil;  &  aux  autres  où  elles  font  égales,  leur  féparation 
eft  plus  confidérable  ,  afin  de  préfenter  plus  d’aifance  à 
fonderies  points  lacrymaux  ,  &  à  faire  l’opération  delà 
fiftule  lacrymale-  Il  y  a  encore  d’autres  miroirs  de  l’œil  , 
où  l’anneau  ovale  eft  compofé  de  deux  demi-cercles.  Le 
fupérieur  qui  tient  à  une  tige  qui  gliffe  entre  deux  jumel¬ 
les  ,  eft  mobile.  Il  fe  leve  &  fe  baille  par  le  moïen  d’un 
petit  bouton,  qu’on  pouffe  comme  celui  d’un  craïon  d’ar¬ 
gent.  Il  eft  maintenu  dans  la  diftance  qu’on  lui  donne 
par  une  petite  vis  engagée  dans  un  écrou.  Les  deux  ju¬ 
melles  font  jointes  enfemble  par  deux  petites  traverfes  , 
à  la  fupérieure  defquelles  on  met  la  vis. 

Spéculum  oris .  Miroir  de  la  bouche.  Cet  inftrument 
qui  fert  à  ouvrir  la  bouche  ,  &  à  la  dilater  pour  en  con- 
noître  lesmaladies,  &  y  porter  plus  aifément  les  remedes, 
eft  compofé  de  deux  colonnes  rondes.,  dont  la  hauteur  eft 
de  trois  pouces,  à  peu  prés  parallèles  entr’ elles ,  diftantes 
l’une  de  l’autre  d’un  pouce  St  demi ,  pofées  fur  un  pied 


SPE  *3? 

d’cftal,  dont  la  bafe  eft  percée  d’un  trou  qui  fert  d’écrou. 
Sur  un  plan  horifontal ,  iont  deux  plaques  d’acier,  qui  re- 
préfentent  une  piramide  tronquée  :  leur  plus  grande  lar- 

feur  eft  du  côté  des  colonnes,  &  leur  place  eft  au  haut 
e  ces  colonnes.  L’inférieure  eft  mobile ,  la  fupérieure  eft 
fixe  :  elles  ont  à  l’extérieur  quatre  entaillures  formées  par 
autant  de  bifaux ,  pour  les  empêcher  de  glilfer  quand  elles 
font  entre  les  dents.  Il  y  a  trois  trous  à  la  plaque  infé¬ 
rieure,  ceux  des  côtés  fervent  à  loger  lés  colonnes  fur  lef. 
quelles  elle  glifle^  celui  du  milieu  reçoit  la  foie  d’une  vis 
à  double  p.as,  qui  palfe  par  le  trou  du  pied  d’eftal,  Sc 
dont  l’extrémité  inférieure  eft  terminée  en  trèfle ,  qui  fert 
comme  de  manivelle  pour  la  tourner.  Lorfqu’on  tourne 
cette  vis  ,  comme  fon  fornmet  eft  un  chaperon  ou  efpecc 
de  tête  demi-fphérique  ,  au  deffus  de  la  plaque  mobile  ; 
cette  plaque  s’éloigne  plus  ou  moins  de  celle  qui  eft  fixe, 
en  fe  baiifant  ou  fe  hauflant  comme  on  veut ,  &  fait  con- 
féquemment  ouvrir  la  bouche  autant  qu’il  eft  nécef- 
faire. . 

SPERMATIQUE.  (  cordon  )  Ce  cordon  eftcompofè 
de  l’artère  &  de  la  veine  fpermatiques  &  du  canal  déférent. 
Il  y  en  a  un  de  chaque  côté.  L’artère  va  en .  defcendant 
depuis  l’aorte  jufques  vers  le  pubis  ,  feule ,  &  là  elle  le 
renferme  dans  la  gaine  qui  couvre  la  veine  &  le  vaifleau 
déférent ,  qui  reviennent  enfemble  du  tefticule,  Scpaffent 
en  remontant  par  l’anneau  du  mufcle  oblique  externe  ; 
elle  les  accompagne  fous  la  même  tunique  ,  jufqu’au  tef¬ 
ticule  de  chaque  côté. 

SPERMATIQUES.  (  artères  &  veines  )  Environ  un 
travers  de  doigt  au-defTo  us  des  émulgentes ,  on  voit  naître 
du  tronc  de  l’aorte ,  les  artères  fpermatiques.  Ellesforrent 
delà  face  antérieure  de  l’aorte,  l’une  près  del’autre;  elles 
font  grêles  &  petites.  Dans  l’homme  elles  vont  gagner  les 
anneaux  des  mufcles  du  bas  ventre  ,  en  fourniftant  dans 
leur  trajet  du  fang  à  quelques  parties  voifînes  ;  puis  elles 
s’engagent  dans  la  tunique  vaginale  ,  &  fe  diftribuent  aux 
tefticules1  &  aux  épididymes.  Ces  vaiffeaux  dans  les  fem¬ 
mes  ,  ne  palfent  point  les  anneaux  ;  ils  vont  fe  diftribuer 
aux  ovaires. 


^40  -  ,  S  P  H 

Les  reines  de  même  nom  prennent  le  fang  des  extrémi¬ 
tés  des  artères  ,  fortent  des  tefticules-’&  des  ovaires  de  la 
même  manière  que  les  artères  y  entrent ,  remontent  en 
accompagnant  le  canal  artériel ,  &  vont  droit  fejetter, 
la  droite  dans  la  veine  cave  inferieure ,  &  la  gauche  d’ans 
l’émulgente  du  même  côté  ,  car  celle-ci  fe  dr charge  rare¬ 
ment  dans  la  veine-cave  ,  comme  celle  du  côte  op- 
pofé. 

SPERMATOCELE.  Faufle  hernie  ,  caufée  par  une 
tumeur  des  tefticules  &  des  vailTeaux  éjaculatoires,  qui 
vient  duféjour&  de  l’épailîifTement  de  la  femerice.  Voyez 
yaricocele 

SPERM  AT OLOGIE.  Partie  de  la  Phyfiologie  qui 
traite  delà  femence  &de  la  génération  ,  de  la  conception 
&  de  la  formation  du  fœtus.  Voyez  Génération. 

SPERME.  Ôn  donne  ce  nom  à  la  femence.  De  l’aorte 
defcendante  vers  la  région  des  lombes  partent  deux  vaif- 
féaux  nommés  fpermatujiffs  poiir  chaque  côté ,  lefquels 
vont  porter  la  matière-  liminale  au  tsfticule , ..compofé 
d’une  infinité  l’office  de  glandes,  la 

matière  y  étant  fi+n-ieXj&^WriZ-ç  par  deux  conduits  qu’on 
nomme  déférer»  ,  daïïsdÿir^getjtes  poches membraneufes 
&  cellulaires ,  dfcffees  à^.<^4w^ojlérieore  &  inférieure 
de  la  veffie  ,  appellées  '■vjjlcjaei^êminaires  ,  qui  lui  fer¬ 
vent  de téfervoiA  ;  des  *  ’  5,  '  es  fémînaires ,  la  femence  fe' 
décharge  par  les  moïen  des^eîix  conduits  éjaculateurs  de  la 
verge.  - 

SPHACELE.  1-c’fphacèle  &  la  gangrène  ne  different 
entr’eux  que  dupins'cm  :du  moins.  Ces  deux  maladies 
ont  la  même  caüleÿquT  eft  l’interception  du  mouvement 
circulaire  du  fang^JïÆns'  uné'partie.  Dans  la  gangrène  ce 
mouvement  n Tlfqp’s  aboli"  en -entier?  dai  s  le  fphacèle  il 
l’ell  dans  toute’:!  a’partie  ,  la  mortifeation  eft  parfaite,  & 
c’eft  uaiq'tte.îgg^rê  qui  les  aiftingucr 

On  employa  pour 'la.- côte  du  fphacèle  les  mêmes  re¬ 
mèdes  internes  &  externes ,  que  pour  la  gangrène;  mais 
quand  une  partie  eft  entièrement  fphacélée  ,  il  n’y  a 
d’autre  re/Tource  dans  l’art  que  l’amputation.  Du  relie, 
Voyez  Gangrené. 


s  P  H  541 

SPHACELE’.  Qui  ell  attaqué  du  fphacèle.  Une  partie 
îphacélée  efl  livide  ,  noire  ,  froide  ,  infenfible  ,  corrom-  ' 
pue  ,  &  d’une  odeur  cadavéréufe. 

SPHENO-EPINEÜSE.  (artère  )  Elle  appartient  à 
la  dure-mere,  &  naît  quelquefois  de  la  carotide  ex¬ 
terne  derrière  l’origine  de  la  gutturale  fupérieure  ;  mais 
elle  vient  plus  fouvent  du  premier  des  trois  rameaux  de 
l’artère  maxillaire  interne  ,  immédiatement  avant  qu’il 
palTe  dans  la  fente  fphéno-maxillaire. 

SPHENOÏDE.  Ce  mot  qui  vient  duTïrec,  lignifie 
la  même  choie  que  cunéiforme  ,  &  on  a  donné  ce  nqnî  f 
un  os  impair  du  crâne  ,  parce  qu’il  eft  placé  comme  un* 
coin  entre  tous  les  autres  os  de  la  tète.  On  l’a  auflL.ap-  - 
pelle  bafdaire ,  parce  .qu’il  eft  à  .la  bafe  du  crâne  5  poly- 
morphon  &  multiforme  jCçaufe  -de  la  %nultitude  &jde  l’jrs  .  \ 
"'feguiatfté-'uéllrfarêsi.  ' 

Il  y  a  dans  cet  os  quatre  chofes  principales  à  eonfidé- 
rer:  la  partie  moyenne  ou  le  corps  de  l’os  ;  les  grandes 
aîles  temporales,  les  petites  aîles  d’Ingraflïas ,  &  les  aîles 

Le  corps  Je  l’os  '  .  V  .  -  _  .  _  ■  r.r  e  ftc- 

mlës.e  ’  JT-  .  ü 

'  X)n.-Eexnarque  --  tci-rrûve  uncpctite  . 

epire^que  t  parce  qrfeîlecôuche  - 

4a  lame  rribreuie  reffo»  etnméîde  :  au-ueflbus  ubÿién  a  -, 
une  plus  confidérab le' ~ que  l’on  appelle  bec  ethmoidal  du 
" ’fphinoïde  ou  roflrum  ;  o/fdianirement  on  les  confond  en- 
r  femble.  Des  deux  côtés  ,'dans  l’os  ethmoïde ,  font  les  deux 
ouvertures  par  lefquelles  les  finus  fphénbïdaux  communi- 
quent  avec  les  narines. 

La  face  poftèrieure  n’a  rien  de  remarquable,  c’eft  par 
fon  moïen  que  cet  os  s’articule  avec  l’apophyfe  cunéi¬ 
forme  de  l’occipital. 

La  face  fupérieure  préfente  dans  fon  milieu  une  cavité 
que  les  anciens  nommoient  fejfe  pituitaire  ,  parce  qu’elle 
renferme  la  glande  qui  porte  ce  nom.  On  l’appelle felle 
à  cheval  ou  felle  du  turc ,  à  caufe  de  fa  relTetnblance  avec 


544  $  P  a 

une  felle  à  cheval ,  faite  à  la  mode  des  Turcs»  Cette  folle 
eft  bornée  de  tous  côtés  par  quatre  apophyfes,  que  l’on  a 
nommées  clinoïdes  à  caufe  de  leur  reffemblance  avec  les 
quenouilles  d’un  lit ,  que  les  Anciens  défignoient  par  un 
mot  dont  celui-là  eft  compofé.  On  les  divife  en  antérieures 
&  en  poftérieures.  Les  poftérieures  font  moins  écartées 
les  unes  des  autres  ,  fur-tout  à  leur  partie  inférieure  qui 
eft  fouvent  continue ,  &  Taillantes  &  plus  applaties  que  les 
antérieures.  Elles  fe  fendent  par  leurs  extrémités  &  for¬ 
ment  deux  petits  tubercules  arondies.  Quelques  fois  les 
extrémités  fupérieures  de  ces  apophyfes  ,  fe  renverfent 
les  unes  vers  les  autres  ,  &  communiquent  enfemble. 
Dans  le  fond  de  la  felle  du  Turc  ,  devant  les  apophyfes 
clinoïdes  poftérieures,  on  trouve  une  petit  ecavité  diftinéie 
de  la  glande  ;  elle  loge  une  petite  glandé  acceffoire  de  la 
glande  pituitaire.  Dans  les  jeunes  Sujets,  on  remarque 
de  petits  trous  dans  le  fond  de  la  felle  du  T urc  ,  ils  donnent 
pafl'age  à  des  petits  vaifl'eaux  fanguins ,  Sc  s’effacent  en¬ 
tièrement  dans  les  adultes.  Les  Anciens  avoient  imaginé 
que  la  glande  pituitaire  filtroit  les  férofites  du  cerveau  , 
&  qu’elles  couloiètit  J>ar  ces  petits  trous  dans  les  finus 
fphénoïdaux  ;  mais,  ces  finus  ne  fe  forment  que  dans  les 
adultes ,  &  dans  fesSSaltès  ces  trous  font  oblitérés. 

A  la  racine  des  apophyfes  clinoïdes  antérieures  ,  on 
trouve  un  trou  de  chaque  côté  ,  que  l’on  nomme  opti¬ 
que  ,  parce  qu’il  laiife  palfer  le  nerf  du  même  nom.  Der¬ 
rière  ce  trou  ,  on  remarque  une  échancrure  ,  qui  quel¬ 
quefois  eft  un  trou  complet ,  par  lequel  palfe  l’artère 
carotide  ,  d’où  lui  eft  venu  le  nom  d 'échancrure  caroti¬ 
dienne. 

Sur  les  côtés  de  la  felle  du  turc  ,  il  y  a  deux  goutieres 
dans  lefquelles  paffent  les  artères  carotides  ,  qui  vont  fe 
rendre  aux  échancrures  dont  nous  venons  de  parler. 

La  face  inférieure  ne  préfente  qu’une  petite  épine ,  qui 
fe  joint  au  vomer. 

Les  Anatomiftes  ont  comparé  l’os  fphénoïde  à  une 
chauve-fouris  qui  a  les  ailes  étendues  /ce  qui  leur  a  fait 
donner  le  nom  $  ailes  à  plufieurs  apophyfes ,  parce  qu’il* 


S  PH  543 

Tes  comparaient  aux  membranes  qui ,  dans  cet  animal, 
font  l'office  des  ailes.  Il  y  en  a  deux  qu’ils  ont  fpéciale- 
ment  appellés pterigoides  par  cette  raifon. 

Des  deux  faces  latérales  du  corps  de  l’os  ,  partent  les 
deux  grandes  ailes  ou  apophyjes  temporales.  On  leur 
donne  ce  nom  ,  parce  qu’elles  forment  en  partie  la  foffe 
temporale ,  derrière  l’os  delà  pommette.  On  les  appelle 
auffi  Amplement  les  grandes  ailes  du  Jphénoide  ,  par  com- 
paraifon  avec  les  autres  qui  font  beaucoup  plus  petites. 
Vers  la  racine  de  chaque  aile  ,  auprès  du  trou  optique, 
on  trouve  une  fente  qui  porte  le  nom  de  fphénoidale ,  ou 
orbitaire  fupérieure.  Elle  monte  obliquement  en  fe  ré- 
trécilTant  peu  à  peu.  C’eft  par-là  quelatroilîeme ,  la  qua¬ 
trième  ,  la  fixieme  ,  &  une  partie  de  la  cinquième  paire 
de  nerfs ,  pénétrent  du  crâne  dans  l’orbite.  Au  delTous  de 
la  fente  fphénoidale ,  eft  un  trou  de  chaque  côté ,  que  l’on 
appelle  rond  antérieur ,  ou  maxillaire  fupérieur.  Il  porte 
cette  derniere  dénomination ,  parce  qu’il  donne  paffage  à 
la  fécondé  branche  de  la  cinquième  paire  denerfs ,  qu’on 
appelle  maxillaire  fupérieur.  Proche  le  trou  rond  anté¬ 
rieur  ,  on  en  voit  encore  un  quiprend  le  nom  de ptéri- 
goidien ,  de  ce  qu’il  pénétre  à  travers  la  racine  des  apo- 
phyfes  pterigoides.  Il  y  paffe  des  vailTeaux  fanguins.  On 
y  obferve  encore  deux  trous  de  chaque  côté.  Le  premier 
fe  nomme  rond  poftérieur  ou  épineux.  Par  fa  première 
dénomination  ,  on  le  diftingue  du  rond  antérieur ,  &  par 
la  fécondé  on  exprime  fon  ufage ,  qui  eft  de  lailîer  pafler 
l’artère  épineufe  qui  vient  de  la  carotide  externe,  va  à  la 
dure-mere  ,  &  forme  la  feuille  de  figuier  fur  la  face  in¬ 
terne  des  pariétaux  :  ce  trou  eft  petit.  Le  dernier  qui  eft 
tout  auprès  ,  eft  plus  confidérable  ,  &  fe  nomme  ovale  , 
à  caufe  de  fa  figure  ,  &  maxillaire ,  'parce  qu’il  laide  paf- 
fer  une  branche  de  la  cinquième  paire  de  nerfs  ,  qui  va 
fe  diftribuer  à  la  mâchoire  inférieure. 

Au  côté  interne  de  ce  dernier  ,  on  en  trouve  quel¬ 
quefois  un  petit  ,  qu’on  appelle  innominé.  Il  n’exifte 
quelquefois  pas  du  tout ,  &  d’autrefois  d’un  feul  côté. 

On  donne  le  nom  S  orbitaire  à  la  partie  antérieure  de 
l’aîle  temporale,  parce  qu’elle  contribue  beaucoup  à  for- 


544  S  P  H 

mer  l’orbite.  Sa  face  interne  eft  creufc,  &  fait  une  partie 
des  fofles  moi'ennes  du  crâne. 

Du  côté  où  l'aile  temporale  contribue  à  former  la  folfe 
des  tempes ,  on  trouve  une  petite  épine,  que  l’on  a  nom¬ 
mée  fphènoidak. 

Dans  le  lieu  où  les  ailes  temporales  prennent  leur  ori¬ 
gine  ,  il  part  de  chaque  côté  une  apophyfe  à  laquelle’ où 
a  fpécialement  donné  le  nom  A' aile  ptçrigoide  ,  ou  de 
chauve-Jouris .  Elles  font  placées-  de  haut  en  bas.  On  j 
diftingue  deux  lames,  une  interne  ,  &  l’autre  externe; 
celle-ci  eft  petite,  étroite,  s’étend  de  devant  en  arriéré:  on 
voit  à  fa  partie  fupérieure  une  petite  foffette  ,  qui  loge 
un  des  mufcles  du  voile  du  palais  ;  &  à  l’inférieure  ,  un 
petit  crochet  qui  fert  de  poulie  de  renvoi  au  mufcle  con¬ 
tourné.  La  lame  externe  eft  plus  grande,  &  placée  obli¬ 
quement  de  dedans  en  dehors.  L’intervalle  qui  eft  entre 
ces  deux  lames ,  forme  une  fofle  qu’on  nomme  ptèrigoi- 
diermei  &  leur  extrémité ,  une  échancrure  qui  eft  rem¬ 
plie  pai-  les  os  du  palais,  &  que  cette  raifon  fait  nommer 

Au  deflùs  de  la  fente  fphénoïdale,  font  deux  apophyfes 
triangulaires,  qu’on  appelle  petites  ailes  d’ingraffias , 
du  nom  de  l’Anatomifte  qui  ,  le  premier  ,  les  a  décrites 
avec  foin.  Elles  ne  font  féparées  des  grandes  ailes  tempo¬ 
rales,  que  par  là  fente  fphénoïdale.  Cette  fente  n’eft  pas 
également  longue  dans  tous  les  fujets ,  parce  qu’il  y  en  a 
eu  quü’extrémité  fupérieurede  l'aile  temporakfe  recour, 
be,  va  gagner  les  ailes  d’ingraffias  ,  &  ferme  la  fente. 
Lorfque  cela  arrive  ,  on  voit  un  peu  au  deflùs  ,  &  tou¬ 
jours  fur  la  même  ligne,  une  fente  qui  laifle  paflër  une 
artère. 

Le  corps  du  fphénoïde  éft  crcufé  par  des  cavités  ,  dont 
le  nombre  &  la  forme  font,  fujets  à  beaucoup  de  va¬ 
riétés.  Leur  partie  antérieure  eft  creufée  dans  l’os  ethmoï- 
de.  On  leur  donne  le  nom  de  finies  fphènoidaux  ,  &  ils 
font  tapifles'par  1  a  membrane-pituitaire ,  &  s’ouvrent  dans 
les  narines  par  deùxtrousdontnoùs  avons  parlé.  Ilsn’cxif- 
tent  que  dans  les  adultes. 

Dans  les.  enfans' nouveaux  nés ,  cet  os  eft  compofé  de 


S  P  H  Us 

{fois  pièces  :  du  corps ,  de  l’os ,  &  des  deux  ailes  tempo¬ 
rales. 

■  Le  fphénoide  eft  articulé  avec  ptefque  tous  les  os  de  la 
tête.  Ses  ailes  temporales,  fe  joignent  au  coronal  &  aux 
pariétaux.  Antérieurement ,  il  s’articule  avec  la  partie 
cellulaire  de  l’os  ethmoïde,  &  inférieurement  par  fonbed 
avec  la  cloifoii  des  narines ,  qui  appartient  au  même  os. 
Il  eft  joint  encore  à  toute  la  partie  antérieure  des  os  tem¬ 
poraux  ,  &  à  i’apophyfe  cunéiforme  de  l’occipital ,  avec 
laquelle  il  fe  foude  ,  &  ne  fait  plus  qu’un  piece  dans  le 
grand  âge.  Il  s’unit_  auffi  avec  les  os  de  la  pommette  S£ 
du  palais. 

SPHENO-M  AXILLAIRE.  ( artère)  Cette  artère  naît 
de  la  maxillaire  interne;  elle  paffe  par  la  fente  orbitaire 
inférieure  ,  va  dans  l’orbite  après  avoir  fourni  du  fangaux 
inufcles  périftaphylins,  &à  la  membrane  glapduleufè  des 
■narines' poftéricures  ,  par  le  trou  fphéno-palatin.  Là  elle 
diftribüe  du  fàng  aux  parties  latérales  &  inférieures  de  l’or¬ 
bite,  jette  un  rameau  qui  communique  dans  le  crâne  avec 
une  artère  de  la  dure-mere  ,  qui  y  pénétre  par  ie  trou 
épineux  de  l’os  fphénoïde  ,  puis  un  autre  fubalterne  qui 
paffe  par  l'embouchure  poftérieure  du  canal  orbitaire  ï 
;  &  après  avoir  fourni  au  finus  maxillaire  &  aux  dents ,  fort 
par  le-  trou  orbitaire  inférieur  ,  &  communique  fur  la 
joue  avec  l’artère  angulaire.  La  veine  qui  accompagne 
cette  artère ,  &  qui  en  reçoit  le  fang,  le  reporte  dans  les 
jugulaires. 

SPHENO-  PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de 
petits  mufcles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités 
à  l’es  fphénoide  au  deffus  de  l’àîle  interne  de  l’apophÿfe 
ptérigoïde  ,  &  par  l’autre  à  une  ligne  tendineufe  qui  fe- 
pare  le  pharynx  en  deux  portions,  dont  l’une  eft  à  droite,' 
/--&  l’autre  à  gauche.  Une  portion  de  l’extrémité  qui  a  fon 
attache  au  fphénoïde ,  adhère  auffi  à  la  partie  cartilagi- 
neufe  delà  trompe  d’Euftache  qui  en  eft  voifine,  ce  qui 
â  fait  ajouter  à  leur  nom  celui  de  falpingo  ,  par  quel¬ 
ques  Anatomiftes  qui  les  ont  nommés Jpheno-falpingo - 
pharyngiens. 

D. de  Ch.  Tome  II.  '  Mm 


S  P  I 

SPHINCTER.  Sorte  demufcle  en  anneau  fitué  dans 
les  parties  ouvertes  naturellement,  &  deftiné  à  les.  fer¬ 
mer.  Tel  eft  celui  qui  entoure  l’anus  ,  le  col  delà  vef- 
fie,  &c. 

SPICA.  Mot  latin  qui  lignifie  épi.  O  H  l’a  confervé  en 
francois ,  pour  exprimer  le  bandage  décrit  à  l’article  épi. 
Il  y  en  a  de  beaucoup  de  fortes ,  que  l’on  fait  fuivant  la  figu. 
re  delà  partie  fur  laquelle  on  l’applique.  V.  Frafture , 
Luxation  &  Epz. 

SPINAL,  (nerf)  Voyez  Acte ffoire  de  la  huitième 
paire. 

SPINALES,  (artères  &  veines  )  Il  y  a  deux  artèresde 
ce  nom  de  chaque  côté,  qui  naiflent  des  artères  verté¬ 
brales.  L’une  eft  intérieure  ,  l’autre  eft  poftérieure.  La 
poftérieure  eft  produite  par  la  réunion  de  deux  petits  ra¬ 
meaux  ,dont  les  vertébrales  jettent  chacune  un  après  leur 
entrée  dans  le  crâne;  Les  mêmes  vertébrales  s’avançant 
fous  l’apophyfe  bafiiaire  ,  renvoient  encore  chacune  en 
arriéré  un  petit  rameau  ;  dont  la  réunion  produit  de  mê¬ 
me  l’artère  fpinale  antérieure.  Ces  deux  artères  ainfi  for¬ 
mées  defcendent  le  long  de  la  partie  antérieure  ,  &  de  la 
partie  poftérieure  de  la  moelle  de  l’épine  ,  &  par  de  pe¬ 
tites  ramifications  tranfverfales  ,  communiquent  avec  cel. 
les  que  les  intercoftales  &  les  lombaires  y  envoient. 

SPINA-VENTOSA.  Maladie  des  os  ,  qui  conflits 
dans  une  carie  provenant  de  caufe  interne  ;  elle  occupé 
principalement  le  voifinage  des  jointures  ,  &  a  coutume 
d’y  commencer  fans  douleur.  Bientôt  la  face  interne  du 
corps  de  l’os  ,  &  la  moelle  même  fe  corrompent,  &  la 
carie  pénétre  peu  à  peu  jufqu’à  la  furface  externe.  Alors 
les  os  deviennent  mous  ou  vermoulus;  ils  fe  caftent  quel¬ 
quefois  au  moindre  effort  des  mufcles;  ils  ne  réfiftent  ja¬ 
mais  aux  mouvemens  violens  &  fubits  auxquels  ils  font 
expofes  ,  ou  ils  fe  gonflent ,  &  il  y  furvient  une  exoftofe. 
Quand  l’os  eft  carié ,  lepériofte  fe  détache,  &  fe  corrompt 
aufti ,  fans  qu’il  paroiflc  aucune  tumeur  en  dehors.  Ce¬ 
pendant  l’humeur  âcre  qui  caufe  la  maladie,  ronge  le  pé- 
fiofte,  y  excite  à  la  longue  une  douleur  vive  &  piquante. 


s  P  t  Î47 

te  malade  s’imagine  qu’on  lui  enfonce  une  épine.  Ce 
limptôme  eft  fi  ordinaire  qu’il  donne  le  nom  à  ce  cruel 
mal.  Car  le  mot  latin  fpina  veut  dire  épine. 

Lorfque  le  périofte  èft  confumé  ,  la  douleur  celle, 
l’humeur  s’épanche  dans  les  chairs,  &  forme  une  tumeur 
lâche  ,  molle ,  indolente  ,  fans  changement  de  couleur  à 
la  peau.  Or  ,  comme  cette  tumeur  lèmble  d’une  humeur 
venteufe  ou  fiatueufé  ,  qui  lui  fait  imiter  l’cedême  ,  &’ 
que  ventofité  chez  les  Arabes  lignifie  tumeur  cedemateufe. 
On  a  ajouté  au  mot  de  fpina ,  celui  de  ventofa.  Cette 
efpecc  d’abfcès  s’ouvre  quelquefois  de  lui-même  ;  mais 
foit  que  cela  arrive  ,  foit  qu’il  s’ouvre  par  l’opération  ,  il 
en’  fort  un  pus  féreux  ,  &  il  lui  luccéde  un  ulcère  fiflu- 
leux  ,  qui  ne  fe  peut  guérir  ,  que  la  carie  ne  foit  enlevée 
ou  par  le  fer  ,  ou  par  le  feu  ;  encore  le  fuccés  en  eft  -  il 
prefque  toujours  incertain.  A  peine  eft-on  parvenu  à  gué¬ 
rir  un  endroit ,  que  le  mal  reparoît  à  un  autre  >  enliiite 
il  fe  leve  ordinairement  une  fièvre  lente  ,  qui  fuit  bientôt 
une  atrophie  particulière  ,  &  foüvent  univerfelle.  Enfin 
le  malade  paie  tribut  à  la  nature ,  après  avoir  long-tems 
fouffert. 

Lacaufe  de  cette  maladie  cftfouvent  un  virus  vénérien 
dégénéré  ,  ou  un  virus  feorbutique  ,  ou  un  ecrouelleûx. 
Avicenne  a  parlé  du  fpina  ventofa  :  Pandolfin  en  a  fait 
un  traité  entier  ,  auquel  Merlin  a  ajouté  des  notes.  M. 
A.  Severinus  en  a  fait  aufft  un  traité,  fous  le  titre  de pce- 
darthrocace  ,  pour  marquer  que  cette  maladie  artaque 
plutôt  les  enfans  &  les  jeunes  gens  ,  que  les  perfonnes 
âgées,  rarement  ceux  de  vingt  -  cinq  ou  trente  ans  ,  à 
moins  qu’ils  n’en  aient  été  incommodés  auparavant ,  fans 
être  guéris  ,  &  parce  qu’elle  commence  toujours  par  les 
jointures.  Voyez  Carie. 

SPINAUX,  (nerfs)  Voyez  Paires  de  nerfs. 

SPLANCHNOLOGIE.  Partie  de  l’Anatomie  ,  qui 
traite  des  vifeères.  Après  avoir  affigné  la  fituation  parti¬ 
culière  de  chaque  vifeère  en  particulier  ,  fa  connexion 
avec  les  parties  voifines ,  fes  rapports  avec  elles ,  elle  en¬ 
tre  dans  le  détail  de  fa  ftru&ure.  C’eft  la  partie  de  l’A¬ 
natomie  qu’H  importe  beaucoup  au  Médecin  de  con- 
M  m  ij 


54$'  SPL  ' 

noître ,  fpécialement  pour  la  cure,  des  maladies  inter-; 

SPLENIQUE.  (  artère  &  veine)  L’artèrenaît  du  tronc 
delarcoeliaque.  .A:  là.  naiflance  ,  elle  tourne  du  côté  gau¬ 
che  ,  fournit  les  gaftriques  gauches ,  les  épiploïques  & 
gaftro-ép.iploïque ,  quelques  rameaux  qui  vont  au  pan¬ 
créas  ,  &  va  fe  perdre  dans  lafubftance de  larate. 

La  veine  ayant  reçu  le  fang  de  la  rate  ,  celui  de  plu-; 
fieurs  veines  conlidérables  qui  partent  de  plus  bas,  fe. 
gliffe  le.long  de  la  face  inférieure,  &  vers  le  bord  poftéL 
rieur  du  pancréas,  fe  gliffe  enfuite  fous  l’inteftin  dhode- 
num  ,  &  va  fe  ietter  dans  la  veine  porte. 

Les  anciens  Médecins  ont  aulli  donné  le  nom  de  fplé- 
nique  à  la  veine  balilique  du  bras  gauche,  par  l’opinion 
où  ils  étoient  qu’en  ouvrant  cette  veine  dans  la  laignée  , 
elle  foulageoit  particulièrement  la  rate. 

Splénique.  ( plexus  )  Ce  plexus  eft  formé  par  le  gan- 
'  glionfemi-lunaire  du  côté  gauche,  par  des  filets  des  plexus 
cœliaque  &  ttomachique.  Il  ie  porte  à  la  rate  ,  embrafle 
en  maniéré,  de  .  gaine  articulaire  l’artère  fplénique- ,  & 
l’accompagne  dans  toute  la  fubftance  de  la  raté  ,  &  dans 
les  parties  yoifines  auxquclles  cette  artère  fé  ramifie.;  B 
.  Spléniques.  ( glandes )  Corps  glanduleux  qui  fe  trou¬ 
vent  dans  lés  environs  de  la  rate,  vers  les  vaiffeaux  fplé- 
niques.'  Ils  varient  en  volume  &  en  nombre,  &  font  delà 
même  nature  que-les  hépatiques.  On  les  regarde  comme 
limphàtlquesï 

■  SPLEjNIÜS.  On  a  'donné  ce  nom  à  une  paire  de  mut 
clés  extenfeurs  de  la  tête  ,  parce  qu’on  leur  a  trouvé  de 
la  j  clîçmblance  avec  la  rate  ,  que  les  Latins  ..appellent 
fplen.  Où-leur  a  donné  aulli  le  nom  de  mafloiiiens posté¬ 
rieurs  ,  parce  qu’ils  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémi¬ 
tés  ,  à  l’apophyie  maftoïde  de  l’os  des  tempes. 

Chacuu.de  ces  mulcleseft  divifé  en  deux  portions  unies 
en  arriéré ,  &  divifées.en  haut.  La  portion  fupérieure  eft 
attachée  au  ligament  cervical  des  premières  vertèbres  du 
cou  ,  aux  apophyfes  épineufes  des  quatre  dernieres ,  &  à 
celles  des  deux  premières  .du  dos  :  de-là  elle  monte  obli- 


SQÜ  _  Ï4-; 

qntmcnt ,  fe  grille  fous  l’extrémité  fupérreurê  du  fnufcle 
fterno-maftoïdien ,  &  s’attache  depuis  l’apophyfe  maftoïde 
jufquà  la  ligne  ttanlverfale  de  l’os  occipital.  La  portion 
intérieure  s’attache  aux  apophyfes  épineufes  des  quatre 
vertèbres  du  dos,  après  la  leconde  :  de  là  elle  monte ,  s’at¬ 
tache  à  la  première  portion  ,  Sc  va  fe  terminer  par  fou 
autre  extrémité  aux  apophyfes  ttanfverfesdes  quatre  pre¬ 
mières  vertèbres  du  cou. 

Ce  mufcle  eft  un.  des  principaux  extenfeursde  la  tête  & 
du  cou. 

SPONDYLE.  Ce  mot  eft  fynonime  avec  vertèbre.  V. 

SPONGIEUX.  (  os  )  On  a  donné  quuelquefois  ce  nom 
.à  l’os  ethmoïde ,  à  caufe  delà  multitude  descellules,  dont 
fon  tilfu  eft  compofé. 

SQUAMMEUSE.  (future)  C’eft  celle  par  laquelle  la 
partie  écaiileu.fe  de  l’os  des  tempes  eft  unie  avec  l’échan¬ 
crure  inférieure  de  l’os  pariétal. 

SQUELETTE.  Le  fquelette  eft  I’alfemblage  des  os 
décharnés  qui  compofent  la  charpente  du  corps  humain. 
On  rapporte  qu’Hypocrate  recommanda  fingulierement 
à  fon  fils  Theflahis  de  s’appliquer  à  l’étude  du  fquelette. 
Ce  grand  homme  lui  fît  concevoir  que  l’exaéleconnoif- 
fance  des  os  eft  eflentielle  dans  l’exercice  de  la  Médecine  ; 
que  la  connoiflance  des  maladies  des  os  en  dépend  entiè¬ 
rement,  &  que  rien  n’ eft  plus  nécelfaire  pour  faire  avec 
fuccès  beaucoup  d’opérations ,  Sont  ceux  qui  ignorent 
cette  partie  de  l’Anatomie  font  incapables.  Le  Traité 
qu’Hyppocrate  nous  a  lailfé  fur  lesfraftures  &fur  les  luxa¬ 
tions,  prouve  bien  qu’il  étoit  lui-même  très-verfé  dans 
cette  fcience  ;  &  Galien  qui  faifoit  un  très-grand  casde  ce 
Traité,  n’en  confeille  pas  la  leéture  à  ceux  qui  n’ont  pas 
foigueufement  étudié  la  ftruéture  des  os  du  corps  humain. 
Il  nous  apprend  que  lui-même,  brûlant  du défir  de  s’inf- 
truire,  il  avoit  fait  le  voyage  d’Alexandrie,  parce  qu’ily 
avoitdans  cette  ville  des  Médecins  qui  confervoient  des 
fquelettés  humains ,  &  qui  s’en  fervôient  pour  démontrer 
l’Oftécîogie.  .  ■> 

Il  y  a  deux  fortes  de  fquelettes,  l’un-  -naturel, :Se  l’autre 
M  m  iij 


55°  S  T  A 

artificiel.  Le  fquelette  naturel  eft  celui  dont  les  pièces 
font  unies  par  les  ligamens  naturels  :  cette  efpecede  fque- 
lette  étoit  chez  les  Anciens  fort  en  ufage  pour  leurs  dé- 
monftrations ,  mais  le  fquclette  naturel  n’eft  gueres  pro¬ 
pre  à  donner  une  jufte  fcience  des  os.  Les  extrémités  de 
ces  parties  qu’il  importe  fî  fort  de  connaître  exactement , 
fe  trouvent  cachées  par  les  ligamens ,  &  ces  ligamens  font 
fi  defféchés  &  tellement  racornis ,  qu’ils  ne  permettent  plus 
aucun  mouvement  :  aînfi  en  examinant  le  fquelette  natu¬ 
rel,  on  ne  fauroit  apprendre  la  ftrudure  des  articulations, 
ni  la  nature  desmouvemens  qui  en  dépendent.  On  l’a  donc 
abandonné  pour  la  démonftratiou.  Le  fquelette  artificiel 
eft  celui  dont  les  os  font  entièrement  dépouillés  des  liga¬ 
mens  ,  &  de“s  cartilages ,  &  font  réunis  par  dés  fils  de  lai¬ 
ton.  Ce  fquelette  eft  très-commode  dans  les  démonftra- 
tions;  car  outre  qu’on  peut  y  recourir  en  tout  tems  &en 
toute  faifon,  on  jouit  d’ailleurs  de  l’avantage  de  contem¬ 
pler  à  découvert  les  articulations ,  &  de  pouvoir  détermi¬ 
ner  fans  peine  de  quels  mouvemens  elles  font  fufcepti- 
bles.  On  divife  le  fquelette  en  trais  parties ,  fçavoir  eu 
tête ,  en  tronc,  &  en  extrémités.  On  range  l’os  hyoïde  au 
nombre  des  os  de  la  tête ,  parce  qu’il  y  eft  attaché  par  fes 
deux  principaux  ligamens.  Voyez  Téte>  Tronc  &  Extré¬ 
mités. 

SQUIRRE.  Voyez  Skirre  ou  Schirre. 

SQUIRREUX.  Voyez  fehirreux. 

STAPHYLE.  Mot  grec,  quifignifîe  grain  de  raifin , 
&  pat  fimilitude,  en  anatomie  la  luette 

STAPHILINS.  (mufcles)  Ils  font  connus  fous  le 
nom  d’épiftaphylins,  d’azigos  de  Morsagny.  On  donne  le 
nom  de  ftapbylins ,  à  tous  les  mufcles  qui  ont  quelque  rap- 
port  à  la  luette. 

STAPHYLQME.  Maladie  de  l’œil.  C’eft  une  tumeur 
qui  s’élève  fur  la  cornée  en  maniéré  de  grain  de  raifin.  On 
le  diftingue  en  deux  efpeces;  l’une  iè  fait  par  le  gonfle¬ 
ment  Sc  l’élévation  de  la  cornée  tranfparentes  l’autre  éft 
formée  par  l’uvée  qui  pafl'e  au  trav  ers  de  la  cornée  rongée 
ou  ouverte  par  quelque  accident.  Dans  le  ftaphylome,  la 
VUE  eft  abolie.  Voyez  Proptofis. 


STE  55I 

STEATOCE’LE.  Tumeur  du  fcrotum  ,  formée  par 
une  matière  femblable  à  du  fuif.  C’eft  une  fauffe  hernie 
qui  fe  guérit  comme  l’hydrocele  ,  par  la  ponction  ,  ou 
comme  le  fteatome.  Voyez  Loupe. 

STE’ATOME.  Tumeur  enkiftée ,  indolente ,  fans 
■changement  de  couleur  à  la  peau,  qui  renferme  une  ma¬ 
tière  lemblable  à  de  la  graille  ou  du  fuif. 

5TERN O-CLEI DO-HY O  YDIEN.  On  appelle  ainfî 
le  mufcle  Sterno-Hyoîdien ,  du  nom  de  les  attaches  qui 
font  au  fternum,  à  la  clavicule  &  à  l’os  hyoïde. 

STERNO  -  CLINO  -  BRONCHO  -CRICO-THY- 
ROYDIENS.  Paire  de  mufcles  qui  porte  tous  ceis  noms  , 
du  lieu  de  fes  attaches  ou  des  parties  fur  lefquellès  elle 
paiTe.  Voyez  Sterno-Thyroïdieus. 

STERNO-COSTAUX.  Verheyen,  Anatomifte  célé¬ 
bré  &  pluliéurs  autres  après  lui ,  ont  donné  ce  nom  à 
cinq  petits  mufcles  qui  vont  de  chaque  côté  du  fternum 
aux  cinq  dernieres  vraies  côtes,  d’autresles  nomment  Tri¬ 
angulaire  du  Jlernum.  Leur  ufage  cft  d’abaifler  les  côtes 
auxquelles  ils  s’attachent.  Voyez  Triangulaire  du  Jlernum. 

STERNO-HYOYDIEN.  Mufcle  qui  s’attache  par 
uae  de  fes  extémités  à  la  partie  poftérieure  &  fupérieure 
du  fternum  ,  &  à  la  clavicule,  d’où  il  monte  pour  aller 
s’attacher  par  l’extrémité  oppafée  à  la  bafe  de  l’os  hyoïde. 
L’extrémité  inférieure  de  ce  mufcle  eft  plus  large  que  la 
fupérieure.  Il  y  a  peu  de  fibres  qui  s’attachent  au  .fternum. 
La  plus  grande  partie  prennent  naiilaace  du  ligament  in¬ 
terclaviculaire  ,  &  de  la  clavicule  même.  C’eft  pour  cette 
raifon  qu’on  le  nomme  aulïi  'lerno-cleido-hyoïdien.  Ce¬ 
lui  d’un  côté  eft  collé  à  celui  du  côté  oppofé ,  &  ils  mon¬ 
tent  à  côté  l’un  de  l’autre ,  tout  le  long  de  la  trachée-artè¬ 
re,  ce  qui  a  fait  que  quelques  Anatomiftes  leur  ont  aufiï 
donné  le  nom  de  Bronchiques. 

Vers  le  milieu  de  la  face  poftérieure  de  ce  mufcle  ,  on 
voit  en  travers  une  interfeélion  teridineufe,  femblable  à 
celle  que  l’on  voit  far  la  face  externe  des  mufcles  droits 
du  bas -ventre ,  &  que  l’on  nomme  digitations.  Elle  eft 
quelquefois  oblique. 

M  m  iv 


ÎJi  STE 

L’ufage  de  ces  mufcles  eft  d’abaifTcr  l’os  hyoïde  5  en  le 
tirant  en  bas  vers  le  ftemum. 

Dans  l’opération  de  la  Broncothomîe ,  on  écarte  le 
fterno-hyoïdien  d’un  côté  de  celui  du  côté  oppofé,  pour 
pénétrer  iufqu’à  là  trachée-artère.  Voyez  Broncotomie. 

STERNO-M ASTOYD  YENS.(mufcles}On  les  appelle 
quelquefois  Amplement  maftoïdiens  ou  maltoïdiens intéri¬ 
eurs.  C’eft  le  nom  d’une  paire  de  mufcles  allez  confidéra- 
bles,  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  au  haut  du 
fternum,&  à  la  partie  fupérieure  internede  la  clavicule,  & 
par  l’autre  extrémité,  a  l’apophyfe  maftoï'dè  de  l’os  des 
tempes. Lès  deux  attaches  inférieures  font  fsparées  à  leur 
origine  ,  &  ne  fe  joignent  enfemble  qu’après  un  pouce 
ou  deux  de  chemin  Laportion  qui  vient  du  fternum  ,eouT 
vre  celle  qui  vient  de  la  clavicule.  Ces  mufcles  s’attachent 
à  l’apophyfe  maftoide  par  une  aponévrofe  très-large,  qui 
recouvre  le  fplenius  &  s’avance  en  arriéré  fur  l’os  occipi¬ 
tal  où  elle  s’attache.  Ces  mufcles  font  les  premiers  que  l’on 
trouve  fous  la  peau.  On  les  voit  facilement:  au  travers, 
fans  dilfeâion ,  fur  tout  dans  les  perfonnes  maigres. 

Tous  les  Anatomiftes  regadent  ces  muicles  comme  les 
plus  puïffans  fiéchifleurs  de  la. tête.  Le  fçavanc  éditeur  de 
EAnatômie  de  Palfin  ,  M.  Petit  l’anatomifte,  les  regarde 
au  contraire  comme  extenfeurs  de  cette  partie,&  foutient. 
qu’ils  ne  peuvent  la  fléchir  dans  aucun  cas. 

STERNO-THYROYDIENS. On  appelle  ainfi  la  pre¬ 
mière  paire  de  mufcles  communs  du  larynx,  du- lieu  de  leurs 
attaches.  Ils  font  longs,  plats.  ,  minces  &  recouverts  par 
les  fterno-hyoïdiens.  Ils  s’attachentpar  leur extrémité  infé¬ 
rieure  à  la  partie  fuperieure  du  fternum ,  à  une  partie  de 
la  clavicule  :  ils  montent  enfuite  le  long  de  la  trachée-, 
artère ,  ’&.paffent  fur  le  cartilage  ctiçoïde,  .&  s’attachent 
à  la  face  inférieure  du  cartilage  thyroïde. ^1  y  a  eu  des, 
Anatomiftes  qui  ont  beaucoup  allongé  le  nom  de  ccs 
mufcles  ,  &  les  ont  appelles  Jierno-cîino-broncho-crico -» 
thyroïdiens  ,  du  nom  de  leurs  attaches,  &  des  parties  fur.’ 
fefqueiles  ils  paffent.  On  les.  a  auffî  appellés  bronchiques f 
parce  qu’ils  recouvrent  la  trachée-artère,  L’ufage  de  ces, 


STE  JÎ3 

Kurdes  eft  de  tirer  le  larynx  en  bas.  On  les  écarte  l’un 
de  l’autre  dans  la  bronchotomie. 

STERNUM.  Os  long,  plat ,  fitué  à  la  partie  antérieure 
de  la  poitrine.  Sa  polîtion  lui  a  fait  donner  le  nom  d'or 
de  la  poitrine. 

Dans  les  adultes  ,  cèt  os  eft  ordinairement  compofé  de 
trois  pièces.  La  première  piece  eft  fituée  à  la  partie  fupé- 
rieure  :  elle  eft  plus  large  &  plus  courte  que  la  fécondé. 
On  peut  la  conlidérer  comme  un  triangle  tronque  par  lés 
pointes  ,  ou  comme  un  quatre  irrégulier.  Il  a  deux  fa¬ 
ces  ,  quatre  bords  ,  &  quatre  angles. 

La  face  externe  ou  antérieure  eft  un  peu. convexe  ;  oh 
remarque  vers  le  haut  deux  petits  tubercules  pour  1  in- 
fertion  desmufclesfterno-maftoïdiens.  La  face  interne  ou 
poftérieure  eft  légèrement  concave  &  polie. 

Le  bord  fupérieur  eft  le  plus  épais;  oh  y  remarque  une 
grande  échancrure  ,  qu’on  appelle  la  fourchette.  Ge  bord 
eft  arrondi.  Les  deux  bords  latéraux  font  minces  ,  &  deft 
rendent  en  rentrant  un  peu  en  dedans.  A  leur  partie  fu- 
périeure,  on  remarque  de  chaque  côté  une  longue  facette 
cartilagineufe  ,  dans  laquelle  le  cartilage  de  la  première 
des  vraies  côtes  eft  foudé.  Le  bord  inférieur  eft  plus  périt 
&  plus  épais  que  les  autres  ;  il  s’articule  avec  la  fécondé 
paire  du  fternum. 

Les  deux  angles  fupérieurs  font  un  peu  tronqués  :  on 
remarque  à  chacun  une  cavité  glénoïde  pont  l'articula¬ 
tion  du  fternum  avec  les  clavicules.  On  trouve  auflî  aux 
deux  angles  inférieurs  une  demi -échancrure  qui ,  fe  ren¬ 
contrant  avec  une  femblable  de  la  fécondé  piece.,  for¬ 
me  une  cavité  de  chaque  côté ,  pour  recevoir  la  fécondé 

La  fécondé  piece  eft  plus  longue  &  plus  mince  que  la 
première.  Elle  eft  aulli  un  peu  convexe  en  dehors  ,  con¬ 
cave  en  dedans  ,  &un  peu  plus  épaiflè  en  bas  qu’en  haut. 
On  voit  fur  la  face  externe  quelques  lignes  tranfverfaies 
formées  par  l’r.ffification  des  cartilages  quiféparoic-nt  pans 
l’enfant  les  différentes  pièces  dont  cet  os  étoit  compofé. 
La  face  interne  eft  un  peu  concave.  Le  bord  fupérieur 
porte  une  facette  articulaire  pour  fon  union  avec  la'pre- 


554  .  S  T  E  _ 

micre  piece  ;  l’inférieur  qui  eft  fort  petit ,  en  a  une  fem- 

blable  ,  par  laquelle  il  s’articule  avec  la  troifieme. 

On  lemarquefur  les  côtés  cinq  cavités  qui  reçoivent  les 
cartiiagesdes  côtes.  Ces  cavités  qui,  à  la  partie  fupérieure, 
font  à  quelque  diftance  les  unes  des  autres,  fe  rappro¬ 
chent  à  mefure  qu’elles  defcendent.  Outre  ces  cinq  cavi¬ 
tés,  on  voit  encore  à  chacun  des  angles  fùpérieurs  une 
demi  échancrure,  qui  fe  rencontre  avec  une  femblablede 
la  première  piece ,  &  forme  une  cavité  dans  laquelle  la 
fécondé  côte  elt  reçue. 

La  troifieme  piece  eft  plus  petite  que  les  deux  autres. 
Elle  eft  connue  fous  le  nom  de  cartilage  ,  ou  appendice 
xiphoïde.  Ce  mot  ainfî  que  celui  d’ enfiformé  qu’on  lui  a 
donné,  lignifie  fait  en  forme  d’épée ,  parce  qu’il  fe  termi¬ 
ne  en  pointe. 

Cette  piece  eft  cartilagineufe  dans  les  jeunes  fujets,  St 
s’olfifieàfa  partie  firpérieure  quelquefois  même  en  entier, 
dans  un  âge  plus  avancé.  Le  volume  &  la  figure  de  cette  ap. 
pendice  font  fujets  à  des  grandes  variétés.  [Quelquefois  , 
6c  c’eft  le  plus  ordinaire,  elle  eft  triangulaire,  &  fa  pointe 
eft  en  bas  ;  d’autres  fois  elle  eft  pluslarge  en  bas  qu’en  haut. 
On  trouve  aulfi  quelquefois  fa  pointe  fourchue-,  ce  qui 
lui  a  fait  donner  le  nom  de  fourchette.  On  y  trouve  quel- 
quefois  un  trou ,  qui  eft  un  défaut  d’oflification.  Les  an¬ 
ciens  Anatomiftes  fe  font  trompés,  quand  ils  ont  cru  qu’el- 
le  livroit  pafl'age  aux  veines  &  aux  artères  mammaires 
accompagnées  d’une  branche  de  nerf. 

La  longueur  Ordinaire  du  cartilagexîphoïde  eft  de  deux 
pouces:  on  l’a  vu  de  quatre  pouces.  Vefimgiusl’a  vu  dans 
un  vieilllard  qui  defce'ndoit  jufqu’à  l’ombilic;  il  étoit  en. 
tiérement  olfeux  ,  &  lui  avoir  caufé  de  grandes  douleurs 
au  ventricule  ,•  fur-tout  lorfqu’il  fe  courboit. 

La  fubftance  du  fternum  eft  fpongieufe,  &  recouverte 
d’une  lame  fort  mince,  de  fubftance  compacte,  qui  eft  un 
peu  plusépailfe  à  la  partie  fupérieure  ce  cet  os,  que  dans 
tout  le  refte. 

On  trouve  afTezfouve.it  au  bas  du  fternum  un  trou  for¬ 
mé  par  un  défaut  d’oflification  ;  ce  qui  arrive  plus  fuuvenx 


STI  55* 

chez  les  femmes  que  chez  les  hommes,  parce  quelles  out 
le  fternum  plus  large  ,  &  moins  long. 

Il  arrive  quelquefois  que  le  cartilage  xiphoïde  fe  trou¬ 
ve  enfoncé  en  dedans  ,  ce  qu’on  appelle  avoir  le  bréchet  ' 
demi.  Cela  arrive  plus  fouvent  aux  enfans  qu’aux  adul- 

La  compreflion  qu’il  fait  fur  le  ventricule  ,  caufe  de 
grandes  douleurs,  des  vomiilémehs  fréquents,  &  fait  per- 
dre  l’appétit.  Les  Anciensappliquoient  des  ventôufespour 
l’attirer  en  dehors  :  préfentemenr,  on  fe  contente  de  por¬ 
ter  le  doigt  le  plus  profondément  que  l’on  peut,  pour  le 
redreflér  en  le  relevant. 

On  a  propofé  de  trépaner  le  fternum  dans  les  abfcès  & 
les  hydropifies ,  qui  ont  leur  liège  entre  les  lames  du  rné- 
diaftin.  Cette  opération  faite  à  propos  a  bien  réuffi  ,  &  il 
eft  probable  qu’elle  auroit  des  fucc'ês  conftans  ,  fi  on 
avoit  des  lignes  diagnoftics  moins  équivoques  de  ces  ma¬ 
ladies. 

6TILET.  TSlom  d’une  apophyfe  fort  pointue  ,  &  quel¬ 
quefois  fort  longue ,  qui  fe  trouve  à  la  face  inférieure  de 
l’os  du  rocher.  Voyez  Os  temporal. 

Stilet.  (infiniment)  Le,  ftilet  eft  la  même  chofe  que  la 
fonde  limple,  à  l’exception  qu’il  eft  un  peu  plus  mince 
encore  ,  &  beaucoup  plus  flexible.  C’eft  lui  dont  on  fe 
fort  ordinairement  pour  connoître  les  clapiers  &C  les  fînuo- 
fités  des  plaies ,  & c.  Voyez  Sonde. 

STILO-CERATO-H  YOIDIENL  Nom  que  l’on  don¬ 
ne  au  mufcle  flilo-hyoïdien  ,  defes  attaches  qui  font  à 
l’apophyfe  ftiloïdé  des  tempes  ,  aux  cornes  à  la  bafe 
de  l’os  hyoïde. 

STILO-GLOSSES.  Nom  d’une  paire  démufcleslongs 
&  grêles ,  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  i’a- 
pophyfe  ftiloïdé  de  l’os  des  tempes ,  &  par  l’autre  à  la 
langue.  Cette  derniere  extrémité  a  deux  troufleaux  de  fi¬ 
bres  ,  un  defquels  gliffe  tout  le  long  de  la  langue  fur  le 
côté,  &  va  1e  terminer  à  fa  pointe;  l’autre  fe  perd  dans 
la  racine  la  langue.  Ces  mufcles  peuvent  tourner  la  lan¬ 
gue  de  côté  ,  s’ils  agiffent  féparément  ,&  la  tirer  en;  ar¬ 
riéré  s’ils  agiflent  enfemble. 


556  '  STO 

STILO-HY OLDIEJO .  Petit  müfcle  qui  fe  porte  obli¬ 
quement  de  la  racine  de  l’apophyfe  ftiloïde  de  l’os  tem¬ 
poral,  aux  cornes  de  l’os  hyoïde  ,  dans  le  lieu  où  elles 
s’unifient  à  la  bafe.  Cette  derniere  attache  a  fait  appeller 
aüflt  ce  müfcle  Jiilo-cerato-hyoidien.  Les  fibres  de  cette 
\derniere  extrémité  s’écartent  les  unes  des  autres  avant 
leur  infertion  ,  &  laiffent  paffer  le  tendon  moïen  du  muf¬ 
cle  digaftrique  de  la  mâchoire  inferieure. 

Lorfque  ce  müfcle  fe  contraire  il  tire  obliquement  en 
haut  l’os  hyoïde. 

STILOIDE.  Qui  eft  fait  en  forme  de  ftilet.  On  donne 
ce  nom  aux  apophyfes  qui  ont  cette  forme.  La  principale 
s’obferve  à  l’extérieur  de  la  bafe  dû  crâne  ,  dans  l’os  tem¬ 
poral.  Sa  grandeur  &  fa  figure  varient.  Voyez  Tempo¬ 
ral. 

STILO-MASTOIDIEN.  Nom  d’un  petit  trou  placé 
à  la  bafe  du  crâne  entre  l’apophyfe  ftiloïde  ,  &  la  maftoï- 
de  de  l’os  temporal.  C’eft  l’orifice  externe  de  l’Aqueduc 
de  Fallope  ,  qui  laide  pafler  la  portion  dure  du  nerf  au¬ 
ditif. 

STILO-PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de  muf- 
cles  ,  qui  font  attachés  par  une  de  leu-rs  extrémités  à  l’a- 
pophyfè  ftiloïde,  &  par  l’autre  à  la  partie  latérale  du  pha¬ 
rynx.  Ils  tirent  le  pharynx  latéralement  en  haut.  On  dit 
ordinairementqu’ils  dilatent  le  pharynx ,  mais  M.  Winf- 
lcw  trouve  que  cet  ufage  ne  répond  ni  à  leur  fîtuation:, 
ni  à  leur  direction. 

STOMACHIQUE ,  ou  CORONAIRE  STOMA¬ 
CHIQUE.  (plexus)  Ce  plexus  eft  formé  par  l’entre¬ 
lacement  des  différentes  ramifications  de  l’extrémité 
des  nerfs  de  la  huitième  paire  cérébrale,  qui  s’uniffent 
principalement  autour  de  l’orifice  fupérieurde  l’eftomac, 
&  le  long  de  fa  petite  courbure  jufqu’au  pylore.  Ce  la¬ 
cis  ainfi  formé  produit  à  fa  naillànce  deux  perits.cordons 
particuliers  ,  dont  l’un  paroît  venir,  principalement  du 
gros  cordon  antérieur  ,  &  l’autre  du  poftérieur  ;  ils  s’u- 
tÿffcnp' l’un  &  l’autre  vers  le  trotte  de  l’artère  hépati¬ 
que. 

STOMACHIQUES'.  (  nerfs)  Ce  font  deux  cordons  de 


SU  B  ïtf 

serfs ,  qui  naifiènt  des  plexus  pulmonaires  ,  &  femblenc 
erre  la  terminailon  des  nerfs  de  la  huitième  paire  céré¬ 
brale.  L’un  eft  antérieur  ,  &  l’autre  eft  poftérieur.  Us  fe 
ramifient  fur  l’eftomac,  s’entrelacent  &  s’unifient  en  plu- 
îieurs  endroits  ,  &  principalement  autour  de  l’orifice  fu- 
périeur  au  cardia ,  jufqu’au  pylore,  &  vontfe  perdre  dans 
l’union  des  nerfs  intercoftaux  ,  pour  concourir  avec  eux  à 
former  les  plexus  hépatique ,  fplénique ,  rénaux  ,  &c. 

STRABISME.  Situation  oblique  du  globe  de  l’œil 
dans  fou  orbite,  qui  rend  louche  ,  &  fait  regarder  de  tra¬ 
vers ,  foit  en  haut ,  foit  en  bas,  foit  de  l’un  ou  l’autre 
côté.  Cette  indifpolition  vient  fans  doute  de  la  contraction 
de  quelques  mufcles  de  l'œil  &  du  relâchement  de  leurs 
Antagoniftes.  Ceux  qui  font  plus  forts,  tirent  l’organe  de 
leur  côté ,  &  ceux  qui  font  relâchés  cèdent  à  leur  action. 
Il  arrive  louvent  que  les  enfans-font  fujets. au  ftrabifme, 
par  la  faute  de  ceux  qui  les  placent  au  jour ,  de  maniéré 
qu’ils  ne  voient  la  lumière  ,  ou  quelques  objets  remar¬ 
quables',  .qu’obliquement.  I.es  mufcles  habitués  à  cette 
•contraction  s’y  affcrmilTent ,  &  tournent  toujours  les  yeux 
de' ce  coté  là.  Pour  y  remédier ,  on  change  la  fituation 
des  enfans ,  on  met  du  côté  oppofé  les  objets  qui  lesat- 
tàchoient ,  ou  on  leur  applique  das--béficles  conftruites 
de  maniéré  qu’ils  ne  peuvent  appercevoir  la  lumière  ou 
les  objets  que  par  un  trou  ,  dont  la  direction  eft  réglée 
fuivant  le  jet  naturel  de  là  vue.  On  les  fait  porter  long- 
tems  pendant  tout  lé  long  de  la  journée  .  dès  qu’ils  fout 
éveillés  jufqu’à  ce  qu’ils  fe  couchent.  L’on  ne  vient  à 
Bout  de  rompre  une  habitude  ,  que  par  une  habitude 
oppofée. 

STRIE?S.  (  corps)  Voyez  Caneles. 

STYPTIQUE.  Qui  a  la  vertu  de  reflerrer  les  vaif- 
feaux,  &  d’arrêter  les  hémorragies.  Voyez  AJlringent. 

.  SUBLIME  DU  PIED.  C’eft  mal-à-propos  que  l’on 
a  donné  ce  nom  au  mufcle  court  fiéchifTeur  commun  des 
orteils  ,  puifqu’il  eft  le  plus  enfoncé  de  tous  les  mufcles 
communs  de  cette  partie.  Voyez  Fléchijfeur  commun  des 
orteils  ( le  court'). 


5*3  S  U  B 

à  uu  mufcle  fléchiffeur  des  doigts.Le  premier,  parce  qu’il 
eft  placé  fous  la  peau  de  Favanc-bras  iur  un  autre  mufcle 
que  fa  pofition  a  fait  appellera  profond  :  le  fécond,  par¬ 
ce  que  fes  tendons  font  fendus  dans  le  lieu  de  leur  infer- 
tlon  aux  doigts  pour  donner  paffage  aux  tendons  du  mut 
cle  profond  qui  fe  logent  dans  cet  écartement ,  &  porte 
aulli  par  cette  raifon  le  nom  de  perforant. 

Le  volume  de  ce  mufcle  eft  confidérable:  il  eft  placé 
tout  le  long  de  la  partie  interne  dé  l’avaut-bras  :  il  s’atta¬ 
che  par  fon  extrémité  fupérieure  au  condile  interne  de 
l’humerus ,  à  la  partie  fupérieure  du  radius  &  du  cubitus , 
&  au  ligament  inter-offeux  qui  eft  entre  ces  deux  os.  Or 
le  ventre  de  ce  mufcle  eft.  formé  de  quatre  petits  mufcles 
fprt  unis  fupérieurement,  mais  qui  fe  fépatent  peu  après, 
&  dégénèrent  bientôt  en  autant  de  tendons.  Ces  quatre 
tendons  fe  raffemblent  pour  s’engager  dans  une  gaine  com¬ 
mune  qui  fournit  une  petite  gaine  particulière  à  chacun 
d’eux  avec  laquelle  ils  paffent  fous  le  ligament  annulaire. 
Ils  s’écartent  enfuite  dans  la  paume  de  la  main  fepor- 
tent  chacun  vers  le  doigt  qui  lui  répond.  Lorfqu’ils  font 
parvenus  à  la  première  phalange  dé  chaque  doigt ,  ils  fe 
fendent  en  deux  portions  latérales  applaties  ,  qui  vont  fe 
terminer  à  la  partie  fupérieure  &  antérieure  de  la  fécondé 
phalange.  Quelquefois  ce  mufcle  n’a  que  trois  portions, 
'  &  alors  un  des  tendons  fe  divife  dans  la  paume  de  lamain , 
&  une  de  fes  branches  va  fe  rendre  au  doigt  auquel  auroit 
appartenu  celui  qui  manque.  D’autres  fois  celui  du  petit 
doigt  n’eft  pas  percé. 

L’ufage  eft  de  fléchir  les  quatre  doigts  de  la  main  qui 
fnivent  le  pouce. 

SUBLINGUAL.  (Nerf.)  Voyez  Hypnglofe. 

SUBLINGUALE.  (  artère  &  veine.  )  Elle  naît  de 
,1’artère  carotide  externe  après  l’artère  laryngée  fupérieu¬ 
re.  C’eft  par  conféquent  le  deuxième  rameau  de  la  caroti¬ 
de  externe.  Elle  eft  antérieure  ou  interne  ;  elle  paffe  fur 
la  corne  voifine  de  l’os  hyoïde,  va  aux  mufcles  hyoïdiens 
&  glofliens,  aux  glandes  fublinguales,  paffe  après  cela  de¬ 
vant  la  corne  de  l’os  hyoïde ,  &  fe  plonge  dans  la  langue , 
d’oiï  elle  reçoit  le  nom,  d '  artere  fub  linguale.  On  l’appelle 
aulli  ranine 


SUE  m 

La  veine  J  a  même  nam  fuit  l'artère  qui  l’accompagne, 
&  va  jctter  le  fang  qu’elle  en  reçoit  dans  la  veine  jugu¬ 
laire  externe  antérieure. 

Sublinguales .  (  Glandes  )  Ce  font  deux  corps  glandu¬ 
leux  allez  confidérables ,  qui  fe  trouvent  fous  la  langue, 
un  de  chaque  côté  :  ces  glandes'  font  fàlivales  &  fe  déchar¬ 
gent  dans  la  bouche  au  moyen  des  canaux  qui  leur  font 
propres,  &que  M.  Morgagny.  a  découvert  entre  les  cô¬ 
tés  de  la  langue  &  les  gencives  latérales. 

SUCCE2S1TURÏATEURS  des  mufcles  droits  du  bas- 
ventre  :  îfailope ,  Anaromifte  Italien  a  ainfi  nommé  les 
mufcles  pyramidaux  du  bas-ventre  ,  parce  qu’ils  paroillent 
avoir  le  même  ufage  que  les  mufcles  droits  de  cette  par¬ 
tie.  Voyez  Pyramidal  du  bas-ventre. 

SUCCENTURIAUX.  (  reins.)  Voyez  Capfules  atra¬ 
bilaires. 

SUEU  R.  Quand  la  tranfpiration  eft  extrêmement  abon¬ 
dante,  &  que  plufîeurs  gouttes  qui  étoient  infenfibles,  fé- 
parément ,  viennent  à  s’unir  &  à  fe  condenfer  par  le  con- 
taâ  de  l’air ,  elle  forme  fur  la  peau  des  goûtes  vilïbles  que 
nous  appelions  Çueur. 

Dans  la  frayeur  ,  il  coule  une  fueur  froide  ,  cet  effet 
vient  de  la  crifpation  des  houppes  nerveufes  qui  gênant 
alors  les  vaiffeaux,  en  font  rétrograder  les  liquides,  &cc 
qui  étoit  prêt  a  fortir,  eft  entraîné  par  fon  poids.  Ainfi  il 
fe  raflemble  de  petites  gouttes  qui  font  froides,  parce  que 
l’ait  extérieur  les  refroidit. 

Quand  on  entre  d’un  lieu  chaud  dans  un  lieu  froid,  oa 
fue  d’abord  ,  parce  que  la  fraîcheur  rétrécit  la  peau,  en 
exprime  la  liqueur ,  que  la  chaleur  avoit  ramaiféedans  les 
couloirs  :  cette  liqueur  fort  en  gouttes,  au  lieu  que  fans 
cette  compreflïon  fubite,  elle  feroit  fortie  en  vapeurs. 

.  Si  l’on  defeend  dans  un  lieu  profond ,  comme  dans  les 
mines,  d’abord  il  furvientune  fueur  :  cela  vient  de  ce  que 
dans  cet  endroit  profond  l’air  eft  plus  pefant  ;  la  peau  eft 
donc  plus  comprimée,  &  par  confëquent  l’eau  ramafféé 
dans  les  couloirs  fera  exprimée.  Peut-être  auffi  en  dépen¬ 
dant  s'échauffe-t-on  ?  Et  enfuite  la  fraîcheur  de  la  mine 


560  SUE 

condenfc  l’eau  qui  fe  feroit  évaporée,  &  Ia;  fait  fortir  ea 
gouttes. 

Quoiqu’il  en  foit,  fi  l’on  relâche  la  peau,le  fang  ne 
trouvera  pas  tant  de  réfîftance  dans  les  yaiffeaux  féctétoi- 
tes;  par conféquent  l'humeur  acqueufefe  fèparera , &  for- 
tira  pat  ces  vaiifeaux  :  on  "relâche  les  tuyaux  de  la  peau 
par  des  vapeurs  d’eau  tiède  &  par  les  bains  :  on  peut  en¬ 
core  procurer  le  même  relâchement  par  des  remedes  in- 

Un  homme  gras  fue  facilement.  Dans  un  corps  gras  les 
vaiifeaux  font  fort  comprimés  &  par-là  fort  étroits  :  ainfi 
au  moindre  exercice  le  fang  conlera.dans  ces  tuyaux  avec , 
beacoup  de  rapidité  :  la  fueur.  furviendra  donc  aifément: 
on  peut  ajouter  une  autre  raifon,  fçavoir ,  que  la  graille 
doit  erre  regardée  comme  une  couverture  .extrêmement 
pefâhte,  &  qui  ferre  beaucoup  le  corps  :  il  n’eft  donc  pas 
îiirprenant  qu’un  corps  grasfue  facilement,  t  . 

Dans  la  fièvre  les  extrémités  capillaires  font  bouchées, 
par  une  matière  vilqueufes  le  fang  qui  ne  peut  palier  libref 
ment  à  caulê  de  cet  obltacie,  dilate  davantage  les  vaif- 
feaux ,  y  excite  dés  battemens  plus  forts  &  plus  fréquens; 
mais  des  que  par  le. mouvement  cette  matière  a  étédivi- 
fée,  il  furÿicnt  néce/Eiirèment  une  lueur, parce  que  les 
pallàgesfe  débouchent. 

La  fueur  Angioifz  eft  ainfi  nommée,  parce  que  cette 
efpece  de  pelte  le  fit  fen.tit  pour  la  première  fois  en  An¬ 
gleterre  en  1485  .  Elle  fe  renouvella  quatre  fois  dans  l’ef- 
pace  de  quarante-cinq  anspfçavoir,  en  1506, 1516, 
à.l'J-JI.  Elle; commençoit  par  ansfueur  qui  ne  finilfoit 
que  par  la  mort  ou  la  guérifon  du  malade;  s’il  nemou- 
roit  pas  en  vingt-quatre,  heures  ,  il.  étoit  fauvé.  feu  de 
gens  en  échaperent  d’abord.  La  négligence  &  le  trop,  grand 
foin  y  croient  également  contraires  ,  il  falloit  attendre, 
fans  fe  remuer  dans  fon  lit,  ou  dans  fes  habits,  félon  l’é¬ 
tat  où  l’on  fe  trouvoit ,  que  la  nature  qui  avait  été  fur- 
prife,  fe  reconnut ,  fans  l’accabler  niede;  remedes  ni  d’ali- 
mens,  ne  fe  couvrir  ni;  trop  ni  trop  peu  ,  fepaffer,  s’il, 
étoit  polfible,  de  boire  &  de  manger;  entretenir  tefueur 


sur 

tans  la  provoquer  par  une  chaleur  excefïïve,  hî  l’arrêter 
parle  moindre  froid.  C’eftce  que l'expérienCe  fit  connoî- 
tre  alors ,  &  ce  qu’on  pratiqua  heureufém.ent  dans  la  fuite. 
On  û’ avoir  jamais  oui  parler  d’une  pareille  épidémie,  mai* 
on  l’a  reflcntie  encore  depuis,  &  l’on  à  ufé  de  la  même 
précaution  avec  le  même  fucc'ès.  Ce  xnal.cpinmen^â  à  fe 
faire  fentir  le  ai  Septembre  1506 ,  &fe  répandit  dans 
toute  l’Angleterre,  prefqu’en  un  même  jour;  5:  après 
avoir  fait  périr  une  infinité  de  jferfonnës ,  il  ceiTà  tout 
d’un  coup  fur  la  fin  d’O&ob're.  Il  fc  fit  fentir  iiné  féconde 
fois  fous  Henry  VIII  en  1516,  &  ne  fut  ni  moins  géné¬ 
ral,  ni  moins  dangereux  que  le  premier.  Il  ceifa  tour  d’un, 
coup  comme  en  1485;  La  troifîémé  foîs;quê  T  Angleterre 
en  rut  attaquée,  fut  l’an  Ija8  ;  il  ne  fut  pas  (1  fuhefte,  3c 
Dubellai,  Evêque  de  Bayonne  alors,  &  AmbafTadeur. 
deFrance  en  Angleterre ,  qui  fua  comme  les  autres,  dit 
que- de  quarante  mille  âmes  qui  en  furent  attaquées  à 
Londres ,  il  n’en  mourut  que  deux  millefEiriyjq  elle  pafe 
&  en  Irlande,  &  plufîeürs  perfonries  en-moururent.  Cette 
tnladie  fit  dans  lés  cbmmencemens  de  fi  grands  ravages  en 
Angleterre que  dans  quèlqués  endroits  la  troifiéme  par» 
fie  du  peuple  mourut  en  peu  de  tems.  Elle  ne  dura  jamais 
plus  de  fix  mois,  &  fut. quelquefois  terminée  en  trois.  La 
Sueur  Angloife  eft  fort  bien  expliquée  "dans  lai  première 
partie  de  la  Pharmacie  de  WHlis. 

:  Voyez  encore  l’abrégé  de  toute  la  Médecine-Pratiquè 

pat'M;.  Allen  /Médecin  Anglois ,  tome  I  “page  3.43.  . 

Sennert  dit  que-êëUx  qui  croient  attaqués  de  cette  nia- 
ladie,  11’avoient  ni  bubons,  ni  chafbons/ ni  tâches,  mais 
ils  4  Érouvoient  tout-à-conp  dans  un  grand  abattement, 
&vtombpient  en-défaillance  j  ils  étoiént  fans  forces  &  in¬ 
quiets,  avec  de  grands  .maux  de  cœur,  unédriftleur  de  tête. 
Un  pouls  fréquent,  élevé  &  inégal'',  mie  grande  palpita¬ 
tion  de  cœurs  fympthomes  qui  fe  tiouvoîent  accompagnés 
de  faèurs  abondantësSc  continuelles,  quine  finiiToient  point 
julqu’à  ce  que  la  maladie  fût  terminée.  Voyez  Tranfpi - 
ration. 

'  SUFFUSION.  Voyez  Catarafte;  On  donnëceiiomà 
la  catarade ,  parce  que  cette  maladie  n’étant  autre  chofé 
D.  de  Ch.  Tomt  IL  N  a 


jlk  S’UP> 

que  l’opacité  du  cryftallin ,  ce  corps patoît  fous  la  cornée, 
comme  un  grain  de  plomb  fondu. 

SUPERBE.  On  donne  ce  nom  au  mufcle  releveur  de 
Foeil,. parce  qu’en  le  tirant  en  haut  il  lui  fait  laite  un 
mouvement  familier  à  l’orgueil. 

SLPtRF&TATlGN.  A  dion  par  laquelle ,  un  fœtus 
déjà  exiftant  dans  la  matrice ,  il  s’y  en  forme  un  nouveau 
par  une  leconde  copulation.  Les  fentimens  des  Auteurs 
font  partagés  fur  cet  article:  Hyppociate  &  Pline  l'admet- 
toient,  les  modernes  la  rejettent  pour  la  plûpatr.  Ceux 
qui  l’admettent  expliquent  par-là  differens  phénomènes: 
Pourquoi  de  deux  jumeaux  l’un  eft-il  fort,  l’autre  ioible. 
Pourquoi  l’un  reffemble-t-il  à  uii  premier  pere,  l’autre  à 
un  fécond,  &c.  Mais  ceux  qui  la  re-ettent  expliquant  ces 
thèmes  phénomènes  avec  autant  de  fuçcès  par  la  diféren- 
ce  des  nourritures  &  par  les  imaginations  de  la  mere,  ne 
la  croient  pas  moins  abfurde.  Cependant  pour  trancher  à 
cet  égard ,  il  paroît  nécelfaire  d'avoir  ,  lut  la  génération, 
plusde  lumières  que  nous  n’en  avons,  de  laçon  que  fi  l’on 
ce  ci  oit  pas  devoir  l’admettre  pofitivement,  nouspenfons 
qu’il  ne  convient  pas  non  plus  de  la  décider  abfolument 
impofiibie. 

SUPINATEUR  COURT  ou  petit  Supinateur.  C’eft 
Un  .mufcle  de  l’avant-bras,  placé  fous  le  long  &  plus  petit 
que  lui.  11  eft  attaché  par  une  de  les  extrémités  au  condile 
externe  de  l’ humérus,  &  à  la  partie  externe  &  fupérieure 
du  cubitus 5  de-là  il  fe  porte  obliquement  vers  le  radius, 
&  s’attache  le  long  de  la  partie  fupérieure  &  interne  de 
cet  os.  Ce  mulcle  aide  beaucoup  à  la  fupination. 

SUPINATEUR  LONG,  ou  grand  Supinateur  :  c’eft 
le  nom  d’un  mufcle  long  &  plat,  placé  fut  le  condile  ex¬ 
terne  de  l’os  du  bras.  Il  eft  attaché  par  une  de  les  extré¬ 
mités  un  peu  au-deÜusdu  condile  externe  de  l’osdubras, 
à  la  ligne  olfeulè  qui  y  répond  -,  il  le  porte  enfuite  vers  la 
convexité  de  l’os  du  raïon;  s’attache  tout  le  long  de  cette 
partie,  &  fe  termine  par  un  tendon  plat  un  peu  au-dellus 
de  l’apophyfè'ftiloïde  de  l’os.  Ce  mulcle  fort  à  la  fupina¬ 
tion  ,  &  patoît  lèryir  encore  davantage  à  lajlexion  de  l’a* 
vant-bras. 


S  UP  563 

SUPINATION.  On  donne  ce  nom  à  l’attitude  dans 
laquelle  la  main  eft  tournée  en  dehors  &  en  deflus ,  de 
maniéré  que  la  paume  regarde  le  ciel.  Pour  opérer  le 
mouvement  qui  met  la  main  dans  cette  attitude ,  de  me- 
me  que  pour  celui  qui  fait  la  pronation,  les  extrmités 
des  deux  os  de  l’avant-bras  glifl'ent  l’une  fur  l'autre.  Le 
bras  étant  fléchi,  fi  on  veut  faire  la  fupination,  l’os  du 
coude  fe  rapproche  en  dedans ,  &  le  raïon  en  deflus  &  en 
dehors.  Le  contraire  arrive  dans  là  pronation.  Dans  ces 
deux  mouvemens,  l'extrémité  d’un  de  ces  os  trace  com¬ 
me  un  demi  cercle ,  &  roule  en  tournant  autour  de  l’au¬ 
tre  qui  fait  le  même  mouvement,  mais  à  contre-fens. 

SUPPOSITOIRE.  Médicament  folide  fait  en  pyrami¬ 
de  arrondie ,  longue  &  grofle  comme  le  petit  doigt ,  qu’orr 
introduit  dans  le  fondement  pour  faire  aller  à  la  Telle, 
&  tenir  lieu  de  lavement.  Les  fuppofitoires  font  ordinai¬ 
rement  compofés  de  miel  cuit  en  coufiftance  folide  avec 
un  peu  de  fel  >  on  en  fait  aufii  d’un  morceau  de  favon  , 
d’un  tronc  de  poirée;  on  met  quelquefois  à  ceux  qui  font 
compofés  ,  de  l’euphorbe ,  de  la  coloquinte,  de  la  fcam- 
monée ,  ou  d’autres  purgatifs  âcres,  pour  irriter  le  lphinc- 
ter  de  l’anus. 

SUPPURATIF.  Médicament  qui  facilite  la  fuppu- 
tation.  Voyez  F ep tique.  On  donne  en  particulier  le  nom 
defuppuratif  à  l’onguent  Eaiilic  à  caufe  de  fa  vertu.  Les 
fup'puratifs  font  chauds ,  émollieus ,  humides- 

SUPPURATION.  Changement  qui  fe  fait  du  fang  Se 
d’autres  humeurs  en  pus.  Plufieurs  chofes  contribuent  à 
la  fuppuration.  1°.  L’extravafation  où  le  féjour  du  fang 
ou  des  autres  humeurs  dans  une  partie.  i°.  Le  battement 
des  artères  &  le  mouvement  fyftaltique  des  fibres.  30.  La 
fyftole  du  cœur  qui  poufle  avec  force  le  fang  jufqu’à  l’en¬ 
droit  où  s’ell  formé  l’embarras.  40.  La  chaleur  8c  l’inflam¬ 
mation  qui  y  furviennent  à  l’occafion  des  mouvemens  redou¬ 
blés  dès  folides  &  des  liquides.  50.  La  raréfaâion  des  par¬ 
ties  aeriennes  contenues  dans  les  humeurs.  Le  liquide  ex- 
pofé  à  l’aâion  de  tous  ces  mouvemens  eft  broyé,  atté¬ 
nué  ,  fes  principes  fe  défuniflent  s  il  fe  décompofe ,  8c  fe 
convertit  en  pus.  Les  fibres  mêmes  de  la  partie  rongée  t 
N  11  i j 


<04  SUR 

déchirées  &  détachées  par  la  force  propulfivé  quelles! 
éprouvent,  fe  diflolyent  &  fe  confondent  avec  h  matière 
purulente.  Voyez  Pus  &  Abcès . 

SUPPURE’.  Se  dit  des  plaies  &  des  ulcères  dontla  na-> 
ture  a  féparé ,  fous  la  forme  de  pus,  toute  matière  étran* 
gere  &  corrompue  qui  pouvoit  mettre  obftacle  à  leur 
guérifon. 

SUPPURER.  Se  dit  des  plaies  Sc  des  ulcères  qui  font 
en  fuppuration. 

SÜRALE.  (  artère  &  veine  )  Pour  l’artère ,  voyez 
Peromdere.  La  veine  porte  auffi  le  nom  de  grande  fciati- 
que. 

SURCILIER.  Synonyme  de  fourcilier.  Voyez  Sour* 
tilier. 

SURCILIERS.  (les  petits)  C’eft  une  paire  de  petits 
mufcles  placés  un  de  chaque  côté  du  nez.  Une  des  extré¬ 
mités  s’attache  à  la  racine  du  nez,  Sc  l’autre  vers  le  milieu 
de  l’arcade  des  fourcils.  Si  on  n’y  prend  garde  de  près,  on 
les  confond  allez  fouvent  avec  une  portion  du  mufcle  or. 
biculaire.  L’ufage  de  ces  mufcles  eft  d’approcher  les  four- 
çils  l’un  de  l’autre,  en  les  abaiftant  un  peu  vers  le  nez,  ce 
qui  arrive  furtout  quand  on  médite. 

SURCILIERS.  (les  grands)  C’eft  le  nom  que  plufieurs 
Ànatomiftes  donnent  aux  mufcles  frontaux  &  occipitaux. 
M.  Duvernei  dit  que  ces  mufcles  font  plus  imaginaires 
que  véritables  ,  Sc  que  ce  n’eft  que  le  pannicule  charnu 
que  les  Anatomiftes  coupent  en  plufieurs  parties  pour  en 
faire  des  mufcles. 

La  partie  poftérieure  des  mufcles  fuucilierseft  ce  qu’on 
appelle  ordinairement  mufcles  occipitaux.  Ce  font  deux 
petits  plans  charnus  minces  &  très-courts,  qui  font  atta¬ 
chés  à  la  ligne  offeufe  de  l’occipital,  d’oùleurs  fibres  mon¬ 
tent  obliquement  de  devant  en  arrière,  &  vont  fe  rendre 
à  une  large  aponévrofe  connue  fous  le  nom  de  calotte  apc- 
névrotique i  le  mufcle  poftérieur  de  l’oreille  eft  continu  à 
ces  plans  charnus ,  &  ils  ne  peuvent  agir  f  un  fans  l’autre. 

La  partie  antérieure  de  ces  mufcles  eftformée  pat  ce  que 
l’on  défîgne  ordinairement  fous  le  nom  mufcle  frontaux. 
Ce  font  deux  plans  charnu  s,  larges  &  minces,  placés  im« 


SUR  <(6j> 

iïiédiatement  fous  la  peau  &  le  tiflu  cellulaire.  Ils  s’éten. 
dçat  fur  la  partie  antérieure  du  front ,  depuis  la  racine  du 
nez  où  ils  fe  confondent ,  jufques  vers  les  parties  latérales 
du  cuir  chevelu  du  front.  Us  recouvrent  la  partie  voifîne 
du  mufcle  crotaphite  auquel  ils  font  collés,  &  vont  fe  ren¬ 
dre  à  la  calotte  aponévrotique. 

On  voit  par-là  que  ces  plans  charnus  peuvent  être  con- 
fidérés  comme  un  feul  mufcle  qui  a  quatre  ventres,  dont 
deux  font  antérieurs,  formés  par  les  mufcles  frontaux,  & 
deux  poftérieurs  par  les  occipitaux.  Ces  quatre  portions 
viennent  aboutir  à  la  calotte  aponévrotique  ,  comme  un 
tendon  commun. 

L’ufage  de  ces  mufcles  eft  de  tirer  en  haut  la  peau  du 
front ,  &  d’y  faire  faire  des  rides  qui  font  tranfverfales ,  St 
ont  à  peu  près  la  même  dire&ion  que  les  fourcils.  Ou 
trouve  des  gens  chez  qui  ces  mufcles  agiffent  avec  tant  de 
force,  qu’ils  peuvent  jetter  leur  chapeau  du  devant  au  der¬ 
rière  de  la  tête,  &  du  derrière  au  devant. 

'  SURCOSTAUX.  C’eft  le  nom  que  l’on  donne  à  des 
mufcles  que  l’on  appelle  auffi  releveurs  des  côtes  de  S  te¬ 
non  ,  parce  que  cet  Anatomtfte  ieur'a  donné  cet  ufage. 
Ils  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  l’apophyfe 
tranfverfe  de  la  vertebre  qui  eft  au-deffus  de  l’articulation 
de  chaque  côte ,  &  par  l’autre  extrémité ,  à  la  côte  qui  eft 
au-deffous.  De  forte  que  le  premier  de  ces  mufcles  s’atta¬ 
che  à  l’apophyfe  tranfverfe  de  la  derniere  vertèbre  du  col, 
&  le  dernier  à  celle  de  l’onzième  du  dos.  Le  nombre  de 
ces  mufcles  eft  égal  à  celui  des  côtes,  on  peut  même  en 
compter  davantage,  parce  que  plufieurs  d’entr’eux  font 
doubles.  Parmi  ces  derniers,  un  des  plans  eft  plus  court 
que  l’autre,  &  Verheyen  les  a  dîvifés  par  cette  raifon  en 
jurcofltmx  courts  &  en  furcojlaux  longs.  Ces  mufcles  ont 
pour  ufage  de  relever  les  côtes.  Quelques  Anatomiftes 
prétendent  que  ces  mufcles  font  partie  des  intercoftaux 
externes ,  &  n’en  doivent  pas  être  diftingués., 

SüR-DEMI-ORBICULAIRE.  M.  Wiuflow  a  don¬ 
né  ce  nom  à  une  des  portions  du  mufcle  canin  :  il  en  a  fait 
un  mufcle  féparé  qu’il  nomme  ainji ,  parce  qu’il  eft  placé 
je  long  de  la  partie  fupérieure  du  mufcle  orbiculaire  des 
Nniij 


^66  S  U  R 

lèvres,  dont  il  fait  auffi  un  mufcle  particulier  qu’il  appelle 

demi  orbieuhire  Jupèrieur. 

SUR-EPINEUX ,  ou  Jus-épineux  :  mufcle  qui  s'atta¬ 
che  par  une  de  fes  extrémités  à  toute  la  partie  poftérieure 
de  la  folié  fur-épitieufe  de  l’omoplate ,  d’où  lui  vient  fon 
nom.  Il  pâlie  fous  l’arcade  faite  par  l’extrémité  de  la  cla¬ 
vicule,  l’acromion  &  le  ligament  qui  eft  entre  cette  apo- 
phyfe  &  celle  qu’on.npmme  coracoïde.  De- là  il  va  s’atta¬ 
cher  par  fon  autre  extrémité  à  la  facette  que  l’on  remar¬ 
que  à  la  grande  tubérofité  de  la  tête  de  '  l’os  du  bras.  Ce 
mufcle  eft  recouvert  par  le  trapeze,  &  fon  ufage  eft  d’ai¬ 
der  le  mufcle  deltoïde  à  lever  le  bras  en  .haut. 

Le  tendon  du  fur-épineux  en  paflant  fur  le  ligament 
capfulaire  de  l’os  du  bras,  y  contracte  une  forte  adhéren¬ 
ce,  de  même  que  ceux  des  mufcles  fous-épineux ,  petit 
tond  &  fous  fcapulaire.  Cette  adhérence  donne  beaucoup 
plus  de  force  à  ce  ligament,  &  le  tirant  en  dehors,  elle 
empêche  qu’il  ne  fùit  pincé  &  meurtri  dans  les  mouvement 
du  bras. 

SURHUMERALE,  (artère  &  veine.  )  M.  Winflow. 
donne  ce  nom  aux  artères  &  veines  mufculaires  fupérieu- 
res  ,  parce  qu’elles  fe  diftribuent  aux  mufcles  qui  couvrent 
l’omoptàte,  Voyez  Mufculaires. 

SURNUMERAIRES.  (Mufcles)  On  a  donné  ce  nom 
à  de  petits  mufcles  que  l’on  rencontre  quelquefois  à  côté 
des  petits  droits  de  la  tête,  tant  des  fupérieurs  que  des  in¬ 
férieurs, 

SURNUMERAIRES,  (os  )  Pièces  ofleufes  particu¬ 
lières  qui  fe  trouvent  dans  plufieurs  crânes,  principale¬ 
ment  entre  les  os  pariétaux  &  l’occipital.  Ce  nom  leur  a 
été  donné  par  M.  Winflow.  Les  autres  Anatomiftes  les 
défîgnent  fous  le  nom  d’os  triquetra  ,  d’os  w  or  miens. 
Voyez  ^ormiens. 

SURPEAU.  C’eftla  même  chofe  qu’épiderme.  Ce  mot 
eft  camp  ofé  de  deux  termes  françois ,  comme  le  mot  épi¬ 
derme  l’eft  de  deux  termes  grées.  L’un  &  l’autre  fe  répon¬ 
dent  parfaitement. 

SURRENALES,  (glandes)  Voyez  Çapfules  atrabi - 


SUT 

SUSPENSEUR  DES  TESTICULES,  (mufcle)  Voyez 
Cremajler. 

üujperijoir.  Sorte  de  bandage  dont  on  fe  fert  pour  fou- 
teriit  ié  ferotum,  dans  les  defcentes  ou  dans  la  toibleffe 
des  tefticules.  Ou  le  fait  avec  une  bande  plus  ou  moins 
longue  fuivant  la  gtofleur  du  fujet  auquel  ou  l’applique-, 
laquelle  a  dans  fon  milieu  une  poche  pour  renfermer  le 
ferotum  ;  on  la  roule  en  deux  chefs,  &  après  avoir  mis  le 
ferotum  dans  cette  poche  on  le  releve ,  &  on  fait  le  ban¬ 
dage  par  des  circulaires  autour  des  hanches.  On  peut  tailler 
la  bande  en  fronde  &  l’appliquer  de  même,  ce  qui  pro¬ 
duit  un  effet  femblable. 

Sufpenjoir  des  mtimmelles.  Voyez  Bande  d’Heliodore. 

Sufpenfoir  du  foie.  (ligament.)  Il  eft  formé  par  l’adoC 
lement  des  deux  lames  du  péritoine  ,  réfléchies  vers  le 
foie,  &  réunies  entr’elles  par  untifîu  cellulaire.  Il  partage 
la  face  fupirieure  du  foie  en  deux  parties,  &  fait  à  cette 
face  la  réparation  du  petit  lobe  d’avec  le  grand  II  eft  un 
peu  obliquement  placé  dé  gauche  à  droite.  Vers  le  bord 
antérièur  du  foie  il  ne  laille  pas  d’avoir  trois  ou  quatre 
travers  de  doigt  de  hauteur ,  &  dans  cet  endroit  il  fe  con¬ 
tinue  &  fe  confond  avec  cette  duplicature  du  foie  qui  con. 
tient  la  veine  ombilicale ,  &  que  l’on  nomme  la  faulx  da 
péritoine.  De  manière  qu’il  eft  allez  indifférent  de  dire  , 
que  la  faulx  eft  faite  du  ligament  fufpenfoir  continué  ,  oa 
que  le  ligament  n’eft  qu’une  continuation  de  la  faulx.  A. 
mefiire  que  ce  ligament  s’avance  en  arriéré,  il  fe  rétrécit 
déplus  en  plus  &  tant,  qu’à  la  fin  la  propre  fubftance  da 
foie  touche  le  diaphragme. 

SUTURE.  Nom  que  l’on  a  donné  à  l’articulation  au 
tnoïende  laquelle  les  os  du  crâne  font  unis  entr’eux.  Leurs 
bords  font  garnis  d’h  égalités  femblables  aux  dents  d’une 
feie  qui  s’engrennent  mutuellement  les  unes  dans  les 
autres.  On  l’appelle  âinfi ,  parce  qu’elle  forme  à  l’extérieur 
des  parties  où  elle  a  lieu  une  efpéce  de  couture  que  l’on 
découvre  lorfqu’on  met  ces  os  à  nud. 

On  diftingue  deux  fortes  de  futures ,  les  unes  que  l’on 
nomme  propres,  &  ce  font  celles  qui  unifient  les  os  du 
crâne  entr’eux  j  les  autres  qu’on  appelle  communes  t  fer* 
N  n  iv 


3  68  SÛT 

y  eut  â  Pifirion-desos  du  crâne  avec  ceux  de  la  face  ;  eor.i-v 
me'  celles-ci  font  fuperfîcielles,  il  y  a  des  Auteursqui veù* 
lent  qu’on  les  nomme  engrenûfes*  . 

On  divife  les' futures  propres  en  vraies  &  en  fattjfes. 
tes  premières  font  au  nombre  de  trois,  fçavoir  :  la. coro* 
mile ,  la  fagittale ,.la  lainbdoi.de.  Il  n’y  en  a  qu’une-  fauflo 
de  chaque  côté  qui  porte  le  nom  de Jquammeufe  ou  ècaiU 
leufe.  j- 

La  future  coronale  tire  fon  nom  de  fon  ufage  qui  ell  de 
joindre  l’os  coronal  aux  pariétaux.  Elle  s’étend  d’une  tem¬ 
pe  à  l’autre. 

La  future  fagittale  s’appelle  ainfî  d’un  mot  latin  qui 
lignifie  flèche,  parce  qu’en  effet  elle  eft  fort  droite  com¬ 
me  le  font  les  flèches  :  c’eft  pat  fon  moïen  que  les  deux- 
pariétaux  font  unis  entr’eux.  Elle  s’étend  à  la  partie  fupé- 
Heure  &  moïennedu  crâne,  depuis  la  future  coronale  juft 
qu’à  la  lambdoïde.  Il  eft  allez  ordinaire  que  cette  future 
s’efface  dans  ceux  qui  font  avancés  en  âge ,  de  maniéré 
qu’il  n’en  rçfte  aucun  veftige.  Il  y  â  des  fujets  dans  lefquels 
l’os  coronal  eft  formé  de  deux  pièces;  dans  ce  cas  elles, 
font  féparées  l’tine  de  l’autre  par  la  future  fagittale  qui  s’é-, 
tend  alors  jufqu’à  la  racine  du  n.ez.. 

La  future  lambdoïde  a  été  ainfi  nommée  de  la  relTern- 
blance  qu’on  a  cru  lui  trouver  avec  une  lettre  que  lesGrecs 
èppc  H  o  te  lit  lambda.  Elle  fe  fl  placée  à  la  partie  poftérïeure 
de  la  tête,  &  joint  l’os  occipital  aux  bords  poftérieurs  des. 
pariétaux.  Elle  fe  partage-  enfuite  çn  deux  branches  de 
chaque  çôté  du- crâne,  à  fa  partie  latérale  &  inférieure. 
Une  de  ces  branches  unir  la  partie  inférieure  des  pariétaux 
avec  la  partie.poftérieure  de  l’os  des  tempes,  l’autte  fe 
prolonge  entre  lapartie  pofterieure  de  l’os  des  tempes  & 
la  partie  inférieure  de  l’os  occipital. 

Il  n’e  fl  pas  rarçde  trouver  deux  &  même  trois  fütures. 
i’ambdoïdes  entre  l’occipital  &  les  pariétaux.  On  donne 
lç  nomde  Vor miens  à  de  petits  os  qui  remplilfent  l’efpace. 
qui  fe  trouve  entre  ces  différentes  futures.  Il  faut  bien 
prendre  garde  de  confondre  ces  futures  avec  des  fractures 
#U  crâne,  comme  il  arriva  à  Hyppocrate  qui  s’apperçut  trop, 
tard  de  fa  méprife  pour  y  remédier. 


SUT  J6? 

îly  a  deuxfutures  faulfes  qui  unifient  le  bord  fupéiieur 
«lu  temporal  &  la  grande  aile  du  fpbénoïde,  au  bord  infé¬ 
rieur  du  pariétal.  On  les  appelle Jquammeufes  ou  éçailleu- 
Jes,  parce  que  les  os  don:  la  réunion  forme  ces  futures, 
font  appliqués  l’un  fur  l’autre  comme  des  écailles  depoif- 
fon.  On  a  dit  que  cette  future  étoit  faillie  ,  parce  qu’on 
çroyoit  qu’il  n’y  avoir  pas  d’engrenure  entre  ces  os,  &. 
qu’ils  étoient  Amplement  appliqués  l’un  contre  l’autre  , 
ce  qui  eft  faux.  Il  y  a  des  dentelures  en  forme  de  raïon , 
au  moïen  defquelles  ces  os  font  articulés  enfemhle.  Ainlî 
ç’eft  une  future  vraie  comme  toutes  les  autres. 

Il  y  a  encore  d’autres  futures  ,  telles  que  la  fphènoï » 
dale  jPethmo ïdale ,  qui  prennentleur  nom  des  os  de  l’u¬ 
nion  defquels  elles  font  formées. 

La  principale  des  futures  communes  fe  nomme  tratif, 
verjale ,  parce  qu’elle  eft  fituée  tranfverfalemeut  d’un 
côté  à  l’autre  de  la  face.  Elle  commence  au  petit  angle 
d’un  des  yeux  ,  pâlie  par  le  fond  de  l’orbite  la  racine  du 
nez ,  &  s’étend  jufqu’au  petit  angle  de  l’œil  oppofé. 

La  future  zygomatique  eft  petite ,  fouée  obliquement , 
&  unit  l’apophyfe  de  l’os  de  la  pommette  à  celle  de  l’os 
temporal,  pour  former  l’arcade  temporale, 

Il  eft  naturel  de  demander  quel  eft  l’ufage  de  ces  fu¬ 
tures.  Les  Anciens  difoient  qu’elles  fervoient  à  la  tranf. 
piration  du  cerveau.  C’eft  une  vieille  erreur  que  le  tems 
&  la  réflexion  ont  détruite.  Dans  le  fétus ,  qui  vient  au 
monde ,  elles  fervent  beaucoup  ,  parce  qu’elles  permet¬ 
tent  aux  os  de  la  tête  de  fe  croifer  un  peu  l’un  fur  l’autre. 
Far  ce  moïen  la  tête  s’allonge  ,  &  prend  une  forme  con¬ 
venable  au  lieu  par  où  elle  doit  palier.  Ces  futures  fervent 
encore  dans  les  enfans  àfavorifer  l’ampliation  de  la  boëte 
ofleufe ,  qui  s’étend  à  mefure  que  le  cerveau  grollït.  Dans 
les  adultes  elles  empêchent  les  fradures  de  communiquer 
d’un  os  à  l’autre.  Dans  les  perfonnes  avancées  en  âge  les 
futures  n’ont  lieu  qu’à  l’extérieur ,  &  la  lame  vitrée  eft 
continuée,  ce  qui  fait  que  chez  ces  perfonnes,  lesfradures 
s’étendent beaucoupd’avantageparceque  tienne  lesarrête. 

Hyppocrate  avoit  remarqué  dès  fon  temps  que  les 
têtes  de  ceux  qui  ont  des  futures,  font  mieux  difpofée* 


S7a  SUT 

que  celles  en  qui  elles  font  trop  ferrées  ou- effacées.  Dans 
ces  derniers  cas  ,  on  a  obfervé  des  douleurs  de  tete  ,  des 
épilepfies  ,  &c.  Il  y  a  beaucoup  d’exemples  de  iutures  qui 
fe  font  écartées  à  la  fuite  de  violentes  douleurs  de  tete. 
Je  connois  une  femme  qui  a  fouffert  de  grands  maux  en 
cette  partie  jufqu’à  l’age  de  cinquante  ans  ,  qu’elle  en  a 
été  délivrée  par  un  femb labié  écartement.  Depuis  dix  ans 
elle  n’a  plus  reflenti  de;  maux  de  tète. 

Pour  bien  comprendre  le  méchanifme  par  lequel  fe 
forment  les  futures  ,  illaut  auparavant  connoître  de  quelle 
manière  fe  fait  l’oflification  des  os  du  crâne.  Prenons 
pour  exemple  les  pariétaux.  Dans  ces  os  ,  c’eit  le  centre 
qui  commence  à  s’olfirier  :  les  fibres  olTeufes  partent  de¬ 
là  pour  s’étendre  en  tout  fens  ,  comme  autant  de  raïons 
d’inégale  langueur.  Lorfque  les  fibres  les  plus  longues 
viennent  à  rencontrer  celles  de  1  os  oppofé  elles  glilfent 
à  côté  les  unes  des  autres  &  s’engagent  réciproquement 
dans  l’intervalle  qu  elles  rencontrent  entre  deux  des  fibres 
oppofées. 

On  trouve  dans  les  différentes  futures  une  membrane 
qui  communique  du  pcricrâne  à  la  duve-mere  ,  &  donne 
palTage  à  de  petits  vaiileaux  qui  vont  le  diflribuer  au  di- 
ploé. 

Les  os  du  crâne  ont  plus  d’épaifieur  dans  les  lieux  où 
les  futures  font  réunies ,  que  dans  le  telle  de  leur  fubf- 
tance.  Il  faut  éviter  d’y  appliquer  le  trépan  ,  furtout  fur  la 
future  fagittale  .parce  que  le  finus longitudinal  fupérieur 
efl  fitué  immédiatement  delfous- 

Sutures.  En  Chirurgie  ,  c'eft  une  couture  qu’on  faits 
des  parties  divifees  pour  les  réunir  ,  une  efpèce  de  fyn- 
thêfe  ,  par  le  moyen  de  laquelle  on  rapproche  &  on  main¬ 
tient  dans  un  cootaét  mutuel ,  les  bords  d’une  plaie ,  pour 
donner  lieu  au  fuc  nour  icier  de  les  confoliderv  On  dif- 
tingue  les  futures  en  vraies  Si  crifaujfes.  I.es  vraies  fe 
font  avec  des  aiguilles  &  fil  ;  on  les  appelle  ratifian¬ 
tes ,  pareequ’on  ne  fauroit  le;  fairefàns  répandre  du  fang. 
On  n’emploie  pour  les  faullès  ,  ni  aiguilles  ,  ni  fil ,  mais 
fimplement  des  emplâtres  agglutinatifs  qui,,  ne  caufant 
aucune  effuûon  de  far.g.  font  pour  cette .raifon,  appel- 


S  Y  M  ï7t 

îées  futures  fiches.  Les  vraies  futures  font  à  points  répa¬ 
rés  ,  ou  à  points  continus.  Les  premières  fe  divifent  en 
trois  efpeces  :  X entrecoupée  ,  dans  laquelle  on  coupe  les 
fils  à  chaque  point  :  l '  enchevillée  ou  emplumee  ,  dont  les 
points  font  allurés  par  des  chevilles ,  ou  des  bouts  de  plu¬ 
me  :  l’entortillée  ,  dont  le  fil  eft  entortillé  autour  des  ai- 
guilles  qu’on  lailfe  dans  la  plaie.  Les  futures  à  point  con¬ 
tinu  ,  fe  font  en  furjettant  le  fil ,  comme  les  Pelletiers , 
d’où  vient  qu’on  les  appelle  futures  du  Pelletier ,  ou  à 
furjet.  On  les  met  en  ufage  dans  les  plaies  des  inteftins. 
Voyez  Gaflrornphie  ,  Bec  de  Licvre  ,  <5*  Cèfarienne. 

SYMPATHIQUES',  (nerfs)  Nom  que  M.  Winflov? 
a  donné  à  plufieurs  nerfs  ,  en  confidération  des  commu¬ 
nications  multipliées  que  ces  nerfs  forment  avec  tout  ce 
qui  eft  nerf.  Tels  font  les  : 

Sympathique  {grand  ).  Voyez  Intercofial. 

Sympathique  {petit').  Voyez  portion  dure  du  nerf  au* 
ditif ,  ou  nerf  auditif. 

Sympathiques  (moyens).  Nom  que  M.  Winflow  a 
donné  aux  nerfs  de  la  huitième  paire  cérébrale.  Les  An¬ 
ciens  lui  avoient  donné  le  nom  de  paire  vague  ,  parce 
qu’elle  fe  diftribue  à  plufieurs  parties  différentes  ,  tant 
dans  la  poitrine ,  que  dans  le  bas-ventre.  Elle  fort  des 
côtés  de  la  moelle  allongée  ,  derrière  les  nerfs  auditifs  , 
par  plufieurs  filets  féparés,  qui  fe  ramaffent  enfemble  en 
maniéré  de  faifeeaux  ,  qui  vont  ainfi  gagner  la  partie  an. 
térieure  du  trou  déchiré  de  la  bafedu  crâne  ,  &  là  per¬ 
cent  la  dure-mere  immédiatement  devant  l’extrémité  du 
grand  fînus  latéral.  Les  filets  qui  compofent  chaque  faif- 
ceau  ,  paroilfent  percer  la  dure-mere  par  de  petits  trous 
fort  près  les  uns  des  autres.  Quoique  chaque  paire  faffe 
deux  portions  qui  fortent  féparément ,  on  les  prend  ce¬ 
pendant  pour  un  tronc  commun ,  &  on  regarde  la  retité 
portion  comme  une  branche  particulière  de  la  grolfe , 
que  l’on  compte  pour  le  vrai  tronc  de  la  huitième  paire. 

Le  tronc  étant  près  de  fortir  du  crâne ,  reçoit  en  ar¬ 
riéré  le  nerf  fpinal ,  qui  porte  de  préférence  le  nom  d ’aà- 
çejfoire  de  la  huitième  paire.  Dans  le  paflage  par  le  trou 


57ï  S  YM 

déchiré  ;  les  deux  portions  font  étroitement  collées  en-» 
femble ,  &  communiquent  de  côté  &  d’autre  par  des  fî- 
lamens  qui  augmentent  un  peu  le  volume  de  la  petite 
portion.  Dans  le  même  trajet  ,  la  grofl'e  communique 
avec  le  nerf  fpinal ,  qui  là  lui  eft  très-adhérent,  ta  petite 
portion  ,  quand  elle  eft  fortie  du  crâne  ,  s’écarte  de  la 
grofie,  comme  pour  former  une  branche  particulière  ,  à 
laquelle  on  donne  le  nom  de  première  branche  de  la. 
huitième  paire  :  elle  fe  courbe  enfuite,  pâlie  à  côté  du 
mufcle  digaftrique,  &  fournit  des  nerfs  aux  Genio-hyoï- 
diens ,  aux  mufcles  de  la  bafe  de  la  langue ,  &  à  ceux  du 
pharinx.  Peu  à  près  fa  fortie  ,  elle  jette  poftérieurement 
un  rameau  qui  fe  plie  vers  la  partie  poftérieure  ,  &  de  la 
courbure  duquel  il  part  quelques  filets ,  dont  un  commu- 
nique  avec  le  tronc  même  ,  proche  le  ganglion  que  for¬ 
me  là  le  nerf  intereaftal  ;  un  autre  s’unit  avec  le  nerf  fpi¬ 
nal  ,  &  un  autre  fe  porte  au  pharinx.  ta  même  petite 
portion  continue  enfuite  fa  route  ,  va  à  la  langue  ,  &  y 
communique  avec  les  extrémités  du  petit  lingual,  &avec 
celles  de  la  neuvième  paire. 

Après  ces  premières'  diftributions  ,  le  gros  tronc  collé 
d’un  côté  au  premier  ganglion  du  grand  fympathique ,  & 
de  l’autre  à  la  neuvième  paire ,  jette  au  pharinx  quelques 
filets  qui  s’entremêlent  avec  ceux  de  la  petite  portion. 
Un  peu  au  deffous  de  l’union  avec  la  neuvième  paire,  il 
forme  une  forte  de  ganglion  ,  jette  une  troifieme  bran¬ 
che,  qui  va  au  larinx  &  aux  mufcles  de  cette  partie,  à  la 
glande  tyroïde  &  aux  mufcles  hyoïdiens.  Cette  troifieme 
branche  pafle  entre  la  corne  de  l’os  hyoïde  ,  &  l’aîle  du 
cartilage  tyroïde ,  s’infînue  entre  lui  &  le  cartilage  cri- 
toïde,  &,  communique  avec  les  rameaux  qui  terminent 
le  nerf  récurrent.  Il  defcend  enfuite  pardevant  le  premier 
ganglion  ,  le  long  des  mufcles  vertébraux  antérieurs  du 
cou  ,  à  côté  de  l’artère  carotide,  &  derrière  la  veine  ju¬ 
gulaire  interne ,  accompagné  de  fort  près  du  nerf  inter* 
codai  jufqu’à  la  derniere  vertèbre  du  cou  ,  entre  lefquel- 
les  parties  ce  tronc  eft  enfermé  comme  dans,  une  gaine, 
ïi  donne  eu  pafiant  des  filets  'au  pharinx ,  à  l’œfophage , 


S  Ÿ  M . 573 

£ l'artère  carotide,  &  à  la  veine  jugulaire.  Ün  de  tes 
petits  rameaux  fe  joint  en  defcendant  à  un  petit  filet  de 
la  fécondé  paire  cervicale ,  Sc  và  fe  jctter  danà'la  giande 
tyroïde. 

Le  tronc  étant  arrivé  vers  le  larinx  ,  &  dans  ie  voifî- 
nage  de  la  glande  tyroïde ,  jette  un  rameau  devant  l’ar¬ 
tère  carotide  interne ,  &  qui  va  en  defcendant  s’unir  à  un 
filet  du  fécond  ganglion  du  nerf  intercoftal ,  pour  rejoin¬ 
dre  le  plexus  pulmonaire.  Après  cela  ,  les  deux  troncs  de 
la  huitième  paire  entrent  dans  la  poitrine  pardevant  la 
nailfance  des  artères  fouclavieres ,  fe  croifent  avec  elles, 
gliffent  derrière  les  potxmons  ,  &  vûiit  gagner  l’œfopha- 

fe.  Quoique  leur  partage  fe  relTemble  allez  ,  leur  diftri* 
ution  toutefois  n’eft  pas  tout-à-fait  femblable.  Le  tronc 
du  côté  droit  donne  d’abord  fon  nerf  récurrent  en  palfant 
pardevant  l’artère  fouclaviere,  puis  il  defcend  à  côté  de  la 
trachée-artère,  &  fe  jette  derrière  la  naillance  du  pou¬ 
mon  yoilin  ,  pour  fe  coller  à  l’cefophage  ,  donnant  dans 
tout  ce  trajet  différens  rameaux,  dont  les  fupérieurspaf- 
fent  devant  l’extrémité  inférieure  de  la  trachée  ,  Sc  de¬ 
vant  les  bronches  ,  s’unifient  tous  devant  la  bifurcation 
de  la  trachée-artère  ,  avec  des  filets  du  nerf  intercoftal  du 
même  côté  ,  &  avec  de  pareilles  ramifications  qui  vien¬ 
nent  de  l’autre  côté.  Les  autres  branches  s’ unifient  de  mê¬ 
me  avec  d’autres  filets  du  grand  fympathique.  Le  tronc 
gauche  étant  defcendu  dans  la  poitrine  ,  jette  fon  nerf 
récurrent  plus  bas ,  &  fe  ramifie  au  relie  à  peu  près  com¬ 
me  le  tronc  du  côté  droit  s  mais  il  delcend  moins  direéte- 
ment  que  lui  5  il  jette  après  fon  récurrent  un  autre  rameau 
plus  bas ,  qui  va  en  partie  au  plexus  pulmonaire  ,  Sc  en 
partie  à  l’œfophage  Sc  à  l’artère  aorte. 

Les  troncs  de  la  huitième  paire ,  par  leurs  différentes 
ramifications  Sc  unions  avec  les  branches  du  nerf  intercos¬ 
tal  de  chaque  côté  ,  forment  différens  entrelacemensque 
l’on  nomme  plexus ,  dont  les  principaux  font  le  plexus 
cardiaque ,  le  pulmonaire  ,  l’hépatique ,  le  rénal ,  Scc. 
mais  en  palfant  dans  la  poitrine  ,  ils  jettent  des  rameaux 
aux  parties  voifînes  >  au  médiaftiu  ,  à  l’œfophage ,  à 
l’aorte. 


574  SYM  . 

Après  la  formation  du  plexus  pulmonaire&  cardiaque,' 
les  troncs  changent  encore  d’une  maniéré  finguliere.  Le 
droit  fe  recule  en  arriéré  à  mefûre  qu’il  defcend  ,  &  le 
gauche  fe  porte  de  la  même  façon  en  devant.  Dans  leur 
cüftèrent  trajet ,  ils  s’envoient  mutuellement  plufieurs  fi¬ 
lets  de  communication,  qui  femblent  amoindrir  énfinleur 
corps ,  &  les  faire  dégénérer.  Arrivés  à  l’eftomac ,  ils 
changent  de  nom ,  &  s’appellent  nerfs  Jlomachiquei  s  ils 
forment  le  plexus  cardiaque ,  le  plexus  hépatique ,  le  fplé- 
nique  ,  les  méfenteriques  ,  &  même  les  reneaux  ,  puis  ils 
vont  ie  jetter  à  droite  &  à  gauche  ,  immédiatement  au 
deilus  des  ganglions  femilunaires,  en  maniéré  de  triangle 
au  cordon  tranfverfal ,  qui  fait  la  communication  de  ces 
deux  ganglions  du  nerf  grand  fympathique. 

Cette  paire  de  nerfs ,  comme  on  voit ,  a  une  commu¬ 
nication  immenfe  avec  le  nerf  intercoftal ,  tant  dans  les 
vifceres  du  bas-ventre  ,  que  dans  ceux  de  la  poitrine ,  Sc 
même  de  la  tête.  C’eft  ce  qui  a  engagé  M.  Winflow  à 
lui  donner  le  nom  de  fympathiques  moyens.  La  multi¬ 
plicité  des  parties  auxquelles  cette  paire  fe  diftribue  , 
montre  aufu  pourquoi  les  Anciens  l’avoient  nommée  vj- 
gue  ,  &  fi  c’eft  à  ,ufte  titre. 

SYMPHYSE.  Union  de  deux  os.  La  plupart  des  Au¬ 
teurs  ont  confondu  la  fymphyfe  avec  la  fyparthrofe.  On 
en  diftingue  ordinairement  de  deux  efpeces,  une  que  l’on 
appelle  fans  moien ,  &  l’autre  que  l’on  nomme  fymphyfe 
avec  moien.  Dans  la  premier»,  un  cartilage  intermédiaire 
s’oflifie,  &  les  deux  os  unis  par  lui  ne  font  plus  qu’un  mê¬ 
me  os  avec  lui.  M.  Lieutaud  appelle  cette  fymphyfe  arti¬ 
culation  cartilagineufe.  Elle  a  lieu  dans  l’union  des  os 
pubis  enfemble  ,  &  dans  celle  de  la  mâchoire  infé¬ 
rieure. 

La  fymphyfe  avec  moïen  eft  une  union  de  deux  os  , 
qui  fe  fait  au  moïen  de  chairs,  de  cartilages  libres ,  ou  de 
ligamens.  M.  Winflov?  homme  la  première  fymphyfe 
d? eJTification  ,  &  cette  derniere  fymphyfe  d'articula¬ 
tion. 

Symphyfe  du  menton  ,  ou  de  la  mâchoire  inférieure . 
C’eft  l’union  des  deux  parties  qui  compofent  l’os  du  men- 


s  Y  N  Î7S 

son.  Elle  eft  entièrement  oflifiée  très-peu  de  tems  après 
l’enfance.  Elle  eft  iîtuee  au  milieu  du  menton  ,  &  s  ap¬ 
pelait  mieux  à  la  face  interne  de  l’os  ;  on  y  remarque 
une  petite  ligne  âpre,  &  quelquefois  une  légère  tubéro- 
fîté  à  laquelle  s’attachent  différcns  mufcles  de  la  langue 
&de  l’os  hyoïde. 

5 ymphyfe  du  pubis.  C’eft  le  nom  que  l’on  donne  à 
l’union  des  os  pubis  ,  l’un  avec  l’autre.  Elle  fe  fait  au 
moïen  d’un  cartilage  intermédiaire  ,  qui  s’offifie  dans  la 
fuite.  Elle  a  plus  d’étendue  dans  les  hommes  que  dans 
les  femmes  ;  &  chez  ces  dernieres ,  elle  fait  moins  de 
faillie  en  dedans  du  baflin  que  chez  les  hommes.  Voyez 
Pubis. 

hYNARTHROSE.  Sorte  d’articulation  dans  laquelle 
les  pièces  unies  ne  peuvent  fe  mouvoir  naturellement  les 
unes  lur  les  autres.  Un  grand  nombre  d’Auteurs  ont  con¬ 
fondu  la  fynarthrofe  avec  la  fymphyfe.  On  en  diftingue  de 
trois efpeces ,  la  future  , -l’harmonie  &  la  gomphofe. 

SYNCHÔ&Di  OSE ,  Symphyfe  cartilàgineufe.  Arti¬ 
culation  des  os  qui  le  fait  au  moïen  d’un  cartilage.  On  en 
diftingue  deux  fortes.  La  première  s’appelle  mobile ,  parce 
qu’elle  permet  le  mouvement,  par  exemple,  l’arciculation 
des  côtes  avec  le  fternum  eftde  cegenre.  La  fécondé  fe  nom¬ 
me  immobile  ,  &  ne  permet  aucun  mouvement.  C’eft  la 
même  chofc  que  la  fymphyje  fans  moïen.  Elle  eft  formée 
par  un  cartilage  intermédiaire ,  qui  s’ofüfie  &  fait  corps 
avec  les  deux  os  qu’il  réunit. 

SYNDESMOLOGIE.  Partie  de  l’anatomie  qui  traite 
des  ligamens.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux  termes  grecs, 
dont  l’un  fignifîe  difeours  &  l’autre  ligament ,  comme  fi 
l’on  difoit  difeours  fur  les  ligamens.  C’eft  une  partie  de 
l’oftrologie  fraîche. 

SYNE’VROiE  ,  Symphyfe  ligamenteufe.  Sorte  de 
fymphyle  avec  moïen,  dans  laquelle  les  os  font  attachés 
par  des  ligamens.  Elle  a  lieu  dans  toutes  les  efpeces  de 
diarthrofe ,  ce  qu’il  eft  aifé  de  voir  dans  l’union  de  l’os  de 
lacuife,  par  exemple,  avec  celui  de  la  jambe;  car  fi  on 
coupe  tous  les  ligamens  qui  environnent  V article,  rien 
fl’empêchera  plus  les  os  de  féparcr. 


Î7&  SYN 

Ces  Ilgamens  abreuvés  de  férofités  fe  relâchent  quêté 
quefois,  8c  produifent  des  diflocations  fouvent  incurables. 

SYNOVIAL.  Qui  appartient  àla  fynovie,  ouqui 
tient  de  la  nature  de  la  fynovie. 

SYNOVIALES,  (glandes)  Organes  deftinés  à  filtrer 
îa  fynovie.  On  en  trouve  des  paquets  dans  les  environs 
des  articulations,  dans  les  Creux  qui  fe  trouvent  aux  faces 
articulaires.  On  les  nomme  aufli  mueilagincufes ,  parce 
que  le  fuc  qu’elles  féparent  de  la  malle  du  fang,  eft  un 
fuc  ouûueux  &  muqueux. 

SYNOVIE.  Humeur  vifqueufe  &  mucilagineufe* 
femblable  à  un  blanc  d’œuf  bien  battu  ,  deftinée  àlubre- 
fier  les  os  dans  leurs  articulations.  Elle  fe  trouve  en  abon¬ 
dance  dans  toutes  les  articulations  mobiles ,  &  y  ell  reh- 
fermée  par  des  capfules  ligamenteufes,  qui  l’empêchent' 
de  s’écouler  au  dehors.  On  en  voit  dans  les  articulations: 
des  os  de  bœufs  chez  les  bouchers.  Ceux-ci  l’appelle  quat¬ 
re  de  bœuf.  Elle  eft  fournie  par  les  glandes  fynoviales  ou. 
îiiucilagineufes,  qui  font  renfermées  dans  les  mêmes  cap¬ 
fules  ,  &  par  les  extrémités  mêmes  dés  os  articulés  Ces> 
os  par  leurs  différera  mouvemens  l’expriment  &  la  font 
couler  en  plus  grande  abondance ,  il  en  fuinte  aufli  pat 
les  pores  de  la  furface  interne  des  ligarnens  capfulaires. 
Son  ufage  eft  de  Iubrefier  les  articulations,  entre lefquel* 
les  elle  fe  répand.  Elle  humeûe,  affujettit  les  parties,  fa¬ 
cilite  les  mouvemens;  elle  empêche  que  les  furfaces  des 
os  ne  fe  froilfent  &  que  leurs  croûtes  cartilagincufes  ne 
fe  delTéchent  ou  ne  s’ufént.  Paracelfe  ,  de  qui  eft  le  terme 
de  fynovie,  l’explique  en  diffcrens  fens,  tantôt  phyfiolo- 
giquement,  tantôt  pathologiquement.  Dans  le  premier , 
il  dit  que  c’eft  un  fuc  nourricier  propre  &  particulier  à 
chaque  partie  qu’il  y  enadans  les  reins  ,  dans  le  cerveau; 
dans  le  cceur,  dans  le  foye,  &c.  Et  que  la  fynovie  des  join¬ 
tures  eft  une  colle  blanche  des  artères.  Dans  le  fécond 
fens,  il  la  prend  pour  la  Goutte ,  maladie  arthritique. 

SYNTHE’SE.Claflè  d’opérations ,  dans  laquelle  on  met 
toutes  c.elles  qui  confiftent  à  réunir  des  parties  féparéesoü 
divifées  contre  nature.  Comme  il  y  adeux  fortes  de  parties 
qui  peuvent  être  féparées  contre  nature^  lavoir,  lesparties 
molles 


SYS  5)7 

molles  &  les  parties  dures  j  l’on  a  divifé  la  fynthéfe  en 
deux  efpeces  ,  en  fynthéfe  de  continuité  &  en  fynthéfe 
de  contiguïté,  La  fynthéfe  de  continuité  a  lieu  à  l’égard 
des  unes  &  des  autres  parties.  On  l'employé  dans  les 
plaies  &  dans  les  fraétures.  La  fynthéfe  de  contiguité ,  a 
lieu  aufli  à  l’égard  des  parties  molles  &  dans’les  parties 
dures.  On  l’employe  dans  les  luxations  éc  dans  les  hernies. 

Les  Anciens  donnoient  différens  noms  à  l’une  &  l’autre 
fynthéfe.  Delà  ,  les  noms  d’épagogue ,  de  raphé ,  de  fyn- 
thelifme ,  d’arthrombole  8c  de  caxis.  Voyez  les  chacun  à 
leur  article. 

L’on  fe  fert  de  différens  moïens  pour  exécuter  ces  diffé¬ 
rentes  fynthèfes.  Les  plus  ulités  font  la  future  féche  ;  les 
autres  efpeces  de  futures,  les  bandages,  leslaqs,  les  at¬ 
telles,  les  fanons,  les  boëtes  &  machines,  les  fîtuati- 
ohs,  &c. 

SYNTHETISME.  Efpece  de  fynthéfe  de  continuité 
pour  les  parties  dures.  Les  Anciens  donnoient  ce  nom  à 
la  réunion  des  parties  des  os  fraàutés.  Voyez  Fradure. 

SYRINGOTOME.  Inftrùmehr  tranchant ,  qui  fert  à 
couper  les  fiftules  à  l’anus.  C’eft  un  biftouri  fait  en  forme 
d’S  j  dont  une  branche  eft  beaucoup  plus  longue  que  l’au. 
tre ,  qui  fert  de  manche.  La  longue  extrémité  fe  terminé 
enftilet,  &  à  mefure  que  l’on  aefeend  vers  le  manche, 
la  lame  s’élargit  de  façon  pourtant  ,  à  n’avoir  pas  plus  de 
fix  lignes  dans  fa  plus  grande  largeur.  Le  ftilet  peut  être 
d’argent,  foudé  fur  la  fin  du  tranchant  &  du  dos.  Il  doit 
avoir  cinq  à  fix  pouces  de  long,  &  être  conique  &  bou¬ 
tonné  par  l’extrémité  antérieure  Le  corps  dubiftouri,  qui 
eft  le  biftouri  entier ,  a  un  tranchant  fort  fin  &  le  dos  très- 
poli.L’extrémité  poftérieure  formé  encore  une  efpece  d’S, 
qui  n’a  rien  de  particulier.  Elle  fert  de  manche  à  l’inftru-' 
ment.  Voyez  Fijlule. 

SYRINGOTOMIÈ.  Ce  motfuivant  fon  étymologie^ 
veut  dire  fedion  de  la  fijlule;  On  le  donné  à  l’opération 
par  laquelle  on  ouvre  &  l’on  dilate  ces  fortes  d’ulcères  , 
&  particuliérement  à  celle  qui  fé  pratique  à  l’anus.  Voyez 
Fijlule. 

SYSTATLIQUE.  Se  dit  de  ce  qui  a  la  vertu  de  reffer-s 

D;  de  Ch.  Tome  IL  Q  o 


5?8  TA  I 

rcr,  de  contracter.  On  donne  cette  épithetë  au  mouve¬ 
ment  du  cœur ,  des  artères  ,  des  nerfs  &  de  toutes  les  fi¬ 
bres  nerveufes  qui  par  leur  vertu  élaftique  fe  centraient, 
fe  reflerrent  continuellement  5e  alternativement,  broient 
les  liquides  &  en  accélèrent  le  mouvement  progreflif. 

SYSTOLE.  Conftriâion ,  contraction.  On  donne  ce 
nom  au  mouvement  du  cœur  &  des  artères,  quand  ces 
parties  lancent  les  fluides  qu’elles  contiennent.  Ce  mou¬ 
vement  de  contraction  eft  propre  aux  oreillettes,  aux  ven¬ 
tricules  du  cœur  5c  aux  artères.  C’eft  mal  à  propos  qu’on 
a  voulu  l’attribuer  au  cerveau  ,  a  fes  membranes ,  aux 
poumons  &  à  la  poitrine  ,  &c.  Voyez  Artères ,  Cceur  & 
Circulation. 


T 


T.  Sorte  de  bandage  qui  imite  le  T ,  dont  il  a  tiré  fon 
nom.  Voyez  Bande  d,Héliodore. 

On  s’en  fert  pour  tenir  l’appareil  de  la  taille  ,  de  la 
fiftule  à  l’anus  ,  des  plaies  ,  des  ulcères  &  des  abfcès  aux 
feffes  &  au  périnée ,  &c. 

T,  (emplâtre)  Cet  emplâtre  repréfente  la  lettre  T, 
d?où  lui  eft  venu  Ion  nom.  On  l’applique  fur  les  incitions 
qui  ont  la  même  figure. 

-  TACHE.  Voyez  Roujfeur  ou  Lentille. 

TAIE.  Tache  blanche ,  qui  fe  forme  à  la  cornée.  V, 
'Albugo  ,  &  Leucoma. 

Les  taies  recentes  qui  ne  viennent  point  de  cicatrice , 
fe  guériïTent  aifément  par  les  collyres  déterfîfs.  Mais  les 
anciennes ,  Si  celles  qui  viennent  de  cicatrice  ,  nefe  gué- 
riifent  point. 

TAILLADE.  Découpure  profonde ,  ou  forte  de  frac¬ 
ture  du  crâne  faite  par  un  inftrument  tranchant,  dont  le 
coup  a  été  donné  perpendiculairement ,  &  a  pénétré  fort 
avant.  Voyez  Fraâure  ,  &  Plaie. 

TAILLE.  Voyez  Lithotomie. 


......  ,v  .  T  A  R  J79 

TAILLE’.  Sujet  à  qui  l’on  a  fait  l’opération  de  la 
taille. 

TAILLER.  Faire  l’opération  de  la  taille.  Voyez  Li¬ 
thotomie, 

TALON.  C’eft  la  partie  inférieure  &  poftérieure  du 
pied.  Le  talon  eft  fitué  poftérieurement  au  bas  des  mal¬ 
léoles.  Le  calcanéum  le  forme  tout  entier.  C’eflà  lui  que 
le  tendon  d’Achille  eïl  attaché.  La  peau  qui  le  revêt  eft 
chargée  de  beaucoup  de  cal ,  &  dans  les  longues  mala¬ 
dies  ,  elle  eft  fuiette  à  s’échauffer  &  à  s’excorier.  C’eft  ce 
à  quoi  les  Chirurgiens  doivent  bien  prendre  garde  dans 
le  traitement  des  fraétures  des  extrémités  inférieures  , 
dans  lefquelles  le  malade  eft  obligé  de  relier  long-tems 
furie  dos;  les  talons  appuyés  s’échauffent,  s’enflamment, 
&  fe  gangrènent ,  s’ils  n’ont  attention  d’ empêcher  qu’ils 
ne  portent  continuellement  fur  quelque  corps  mollet  ou 
dur.  Voilà  la  raifon  pour  laquelle  on  emploie  les  fanons. 

TAMBOUR.  Membrane  qui  fépare  l’oreille  interné 
d’avec  l’oreille  externe.  Elle  eft  fituée  à  l’entrée  du  ca¬ 
nal  auditif  interne  ,  &  le  bouche  en  entier.  Elle  eft  adhé¬ 
rente  à  toute  la  circonférence  du  conduit  oflèux  ,  &  po- 
fée  un  peu  obliquement  de  haut  en  bas.  Les  offelets  de 
îacaiffe  du  tambour  y  font  adhérens,  fur-tout  le  marteau 
qui  fcrt  au  mcïen  de  fes  mufcles  ,  à  la  tendre  &  à  la  dé- 
.  tendre.  Cette  membrane  par  fa  pofition  oblique  ,  em¬ 
pêche  les  ratons  fonores  de  faire  fur  elle  une  trop  forte 
impreffionj  &  comme  elle  eft  plus  ou  moins  tendue  par 
le  moïen  des  mufcl'eS  ,  Cela  fait  que  l’air  conrentndans 
la  calife  eft  agité  plus  ou  moins  par  l’air  extérieur  ,  8c 
frappe  nèceffairement  la  petite  membrane ,  qui  fermé 
le  trou  qui  s’obferve  au  canal  poftérieiir  dé  la  coquille, 
&  communique  avec  les  canaux  demi-circulaires. 
.‘TAPISSER.  Se  dit  des  membranes  quirevêtentâl’inté-- 
rieur  les  cavités  du  corps: 

TARR1ERE.  C’eft  la  même  chofe  que  tire-baie  Se 
tire-fond, 

TARSE.  Partie  fituée  entre  le  métàtarfe  &  ia  jambe* 
Elle  forme  la  partie  poftérieure  dn  pied. 

Il  eft  compofé  de  huic  os  fort  différens  ën  figure.  Lé'iit 


j8o  T  E  E 

volume  eft  beaucoup  plus  confidérable  que  celui  des  osdg 
carpe.  Ces  os  font  l '  afiragale  ,  le  calcanéum ,  le  fcaphoïde  , 
le  cuboïde  ,  &  trois  cunéiformes.  L’arrangement  de  ces  os 
entre  eux  eft  tel ,  qu’il  préfente  en  deflùs  une  furface  con¬ 
vexe  &  inégale,  &  en  deflous,  une  concave  de  irrégulière. 
Ils  font  attachés  les  uns  aux  autres  par  des  ligamens  qui 
ne  leur  permettent  que  de  glillerles  uns  contre  les  autres , 
dans  les  différentes  pofitions  où  le  pied  fe  trouve. 

Tous  ces  os  font  cartilagineux  dans  l’enfant,  fpongieux 
&  recouverts  d’une  lame  allez  mince,  defubftance  com¬ 
pacte  dans  l’adulte. 

TARSE.  On  donne  ce  nom  à  un  petit  cartilage  min¬ 
ce  ,  qui  eft  placé  le  long  du  bord  de  chaque  paupière.  Les 
tarfes  font  un  peu  circulaires  pour  s’accommoder  â  la  figure 
de  L’œil.  Celui  de  la  paupière  fupé  rieure  ,  eft  beaucoup  plus 
large  que  celui  de  l’inférieure.  Leur  épaifleur  diminue  à 
mefure  qu’ils  approchent  des  extrémités  où  ils  fe  termi¬ 
nent  par  une  bande  ligamenteufe.  C’eft  dans  l’épâiffeur  de 
ces  cartilages  que  les  cils  font  implantés.  Ils  s’ouvrent  aulli 
pour  le  pairage  des  points  lacrimaux. 

Les  tarfes  font  attachés  à  des  ligamens  qui  ont  une  éten- 
due  égale. à  celle  des  paupières  &  qui  en  ont  la  figure.  Ils 
paroifTent  être  une  production  du  péricrâne,  &  font  fitués 
entre  la  conjonétive  &  le  mufcle  orbiculaire  des  paupiè¬ 
res.  M.  Winflow,  eft  le  premier  Anatomifte  qui  les  ait 
découverts. 

TAXIS.  Efpece  de  fyuthéfe  de  contiguïté  pour  les  par¬ 
ties  molles.  Ce  n’eft  autre  chofe  que  la  réduction  des  par¬ 
ties  molles  dans  leur  fituation  naturelle.  Voyez  Gaftro - 
raphie  &  Hernie.. 

TE’GUMENS,  parties  qui  recouvrent  les  autres.  On 
en  compte  trois  communs,  favoir,  l’épiderme , la  peau 
&  la  membrane  adipeufe.  Il  y  a  des  Auteurs  qui  ont  vou¬ 
lu  en  admettre  quatre,  parce  que  dans  la  plupart  des  qua¬ 
drupèdes  la  chofe  eft  ainfi  ;  mais  le  pannicule  charnu  qui 
fait  chez  eux  le  quatrième  tégument  commun ,  manque 
abfolument  chez  l’homme  Voyez  Epiderme ,  Peau  <5* 

^E’fÈ’PHIENS.  Ulcères  malins ,  très-difficiles  à  cica- 


ÏEM  581 

trïfer  &  à  guérir.  C’eft  la  même  chofe  que  chironien. 
Voyez  Chironien  O  Ulcéré. 

TEMPE’RAMENTS.  (les)  Confiftent  fuivant  le  plus 
grand  nombre  des  Phyfiologiftes  modernes  dans  la  conftir 
tution  des  folides  &  des  fluides.  Pour  déterminer  les  tem- 
péramcns  ,  il  faut  ralTembler  toutes  les  différences  que 
nous  préfentent  les  individus,  &  voici  enfuite  à  combien 
de  clafTe  on  peut  les  réduire. 

Chez  les  uns  le  corps  cil  arrondi,  froid,  bien  coloré, 
gros,  l’humeur  eft  gaie,  &  nous  appelions  celui-là &W, 
les  anciens  fanguins.  Pour  ne  pas  changer  les  noms  , 
nous  admettr.ons  avec  eux,  le  tempérament  fanguin , 
bilieux ^phlégmatique  St  mélancolique;  non  pas  que  nous 
pendons  comme  eux ,  que  ces  tempéramens  dépendent 
d’une  trop  grande  quantité  de  bile ,  de  pituite ,  & c.  :  mais 
parce  qu’aux  perfonnes  qui  font  fujettes  à  certaines  mala¬ 
dies  ,  il  y  a  telle  ou  telle  difpofition  dans  leur  folides  & 
dans  leurs  fluides  3  &c. 

La  connoillànce  exaéte  des  tempéramens ,  eft  d’une  né- 
ceffité  indifpenfable  pour  la phyfologie ,  pour  hygiène  , 
•  &  fur-tout  "pour  la  pathologie .  Les  anciens  examinoient 
avec  l’attention  la  plus  fcrupuleufe ,  les  tempéramens.  On 
a  abandonné  pendant  quelque  tems  cette  méthode ,  mais 
les  Praticiens  modernes  la  reprennent.  Ils  font  très-bien  , 
on  ne  peut  avoir  iine  connoiffance  trop  exaéte  fur  cette 
matière.  Voyez  Sanguin ,  Bilieux ,  Fhlegmatique ,  Mé¬ 
lancolique. 

TEMPES.  Ce  font  les  parties  latérales  de  la  tête.  On 
les  appelle  ainfi  du  mot  latin ,  qui  lignifie  tems  ,  parce 
que  les  cheveux  qui  couvrent  ces  parties,  blanchiifent  de 
très-bonne  heure  ,  ce  qui  marque  une  âge  avancé. 

TEMPORAL.  Se  dit  de  toutes  les  parties  qui  appar¬ 
tiennent  aux  tempes appellées  en  latin  tempora. 

TEMPORAL.  Os  des  temples ,  ou  des  tempes.  C’eft 
le  nom  que  l’on  a  donné  à  un  os  qui  forme  la  partie  laté¬ 
rale  ,  moïenne  &  inférieure  de  la  tête  ,  qu’on  appelle  la 
tempe.  Il  y  en  a  un  de  chaque  côté  :  on  lui  donne  auffi  le 
nom  d’or  pétreux  &  pierreux  parce  que  fa  portion  prin¬ 
cipale  eft  extrêmement  dure. 


5  Sx  T  E  M 

Cet  os  eft  fort  irrégulier  :  on  le  divife  en  deux  portions, 
dont  on  "Omme  la  première  écailleufe  ou  fquammeufe  , 
parce  quelle  eft  taillée  en  forme  d’ écaille  ,  &  la  fécondé 
s’appelle  pierrtuje  ou  le  rocher.,  à  caufe  de  fa  dureté.  Ces 
parties  qui  font  féparées  dans  le  fœtus,  s’unifient  enfuite 
fi  intimement,  qu’jl  n’eft  plus poffible  de  les  féparer. 

La  portion  écailleufe  efl  demi-circulaire  ,  applatie  & 
faite  en  forme  de  coquille  ou  d’éçaille.  6'es  bords  demi- 
circulaires.  ,  font  taillés  en  bifeau  d  l’intérieur.  Sa 
face  interne  ne  préfente  rien  de  remarquable  y  On  y  voit 
’  quelques  impreflions  digitales.  Sa  face  externe  eft  unie 

6  convexe;  on  y  remarque  une  apophyfe  aflez  longue. 
&  menue  dans  Ton  milieu  ,  qu’on  appelle  \igonuuique  , 
parce  qu’en  s’articulant  avec  l’os  de  la  pomette ,  elle  for¬ 
me  une  arcade  qu’on  appelle  temporale  ou  zigomati- 
que.  A  la  racine  de  cette  apophyfe,  il  y  a  une  éminente 
placée  trânfverfalement;  elle  efl  arrondie  &  recouverte, 
d’un  cartilage;  On  la  nomme  apophyfe  tranfvcrfale  de, 
P  os  des  tempes.  C’efl  fur  cette  éminence  que  le.condile 
de  la  mâchoire  inférieure  eft  appuié ,  St  qu’il  fait  fes  mou-, 
veiïiens.  On  trouve  immédiatement  derrière  une  cavité, 
glénoïde  qui  a  la  même  dirédion ,  &  efl  auflî  recouverte . 
par  l’extrémité  du  même  cartilage.  Elle  reçoit  le  coudile 
dé  là  mâchoire,  Iorfqü’ elle  fe  porte  eu  arriéré.  Vis-à-vis 
de  i’apoptiyfe  zigomatiqne ,  vers,  le  trou,  de  l’oreille  ,  on 
en  trouve  Une  autre  affez  groffe  ,  courte  &  arrondie  par. 
fon  extrémité;  on  l’appelle  apophyfe  majloide ,  parce' 
qu’on  |a  comparée  à  un  mammelon.  Elle  eft  faite  d’une 
fubflanlpé  fpongièufe  ,  dont  les  cellules  communiquent 
avec  la  cavité  du  tambour.  On  trouve  une  échancrure  à  la 
partie  postérieure  de  la  portion  écailleufe  ,  qui  reçoit 
l’angle  inférieur  &  poftérieur  du  pariétal  piramidal. 

Au  bas  de  là  partie  écailleufe ,  fe  trouve  le  rocher.  Il 
çft  triangulaire ,  &  d’une  fiibftance  très-dure.  Sa  direétion 
eft  telle  ,  que  fon  extrémité,  interne  qui  forme  fa  pointe , 
eft  placée  un  peu  en  devant  &  en  haut.  Il  a  trois  faces, 
une  inférieure  ou  externe.,  &  deuxinternes.  A  la  bafe  de. 
la  piramide'  qui  eft  placée  en.  dehors  ,  vers  le  milieu  de 
4’ôréill;e  externe ,  on  trouve 'une  ouverture.  ovale ,  dont 


T  EM  583 

les  bords  font  un  peu  dentelés  ;  c’cft  le  trou  ou  méat  au¬ 
ditif  externe.  Il  mene  au  conduit  auditif ,  qui  monte  un 
peu  obliquement  de  derrière  en  devant ,  Ht  de  bas  en 
haut ,  pour  alleu  fe  rendre  à  la  membrane  du  tambour  , 
où  commence  l’oreille  interne.  La  pointe  du  rocher  eft 
inégale  s  en  s’approchant  du  fphénoïde ,  elle  fe  partage 
en  deux ,  &  laifle  paffer  l’artère  carotide  interne.  Son 
ufage  lui  a  fait  donner  le  nom  de  carotidien  interne  ,  & 
fa  figure  celui  de  déchiré  moyen. 

La  face  inférieure  ou  externe  du  rocher  eft  inégale. 
On  remarque  vers  fon  milieu  une  apophyfe  que  l’on  nom¬ 
me  Jliloide  ,  parce  qu’on  lui  trouve  de  la  reilemblance 
avec  un  ftilet.  Sa  grandeur  &  fa  forme  varient.  Quelque, 
fois  elle  eft  fort  longue  ,  menue  &  courbée  ,  d’autre  fois 
on  la  trouvé  courte  ,  grofle  &  droite.  Elle  fèrt  d’attache 
a  plufieurs  petits  mufcles.  On  remarque  à  fa  racine  un 
petit  cercle  ofleux  qui  eft  diftingué  ,  &  du  milieu  duquel 
elle  fort  ;  on  lui  donne  le  nom  d’ apophyfe  vaginale.  En¬ 
tre  les  apophyfes  ftiloïde  &  la  maftoïde  ,  on  obferve  un 
petit  trou  que  l’on  appelle  à  caufe  de  fa’polîtion  ,  Jlilo- 
majloidien.  Ce  trou  eft  l’ilfue  d’un  conduit  offeux  ,  qui 
commence  dans  le  trou  auditif  interne,  reçoit  la  portion 
dure  du  nerf  auditif,  &  porte  le  nom  à’ aqueduc  de  Fal- 
lope.  Tout  auprès  de  ce  trou  ,  eft  une  rainuré  qui  donné 
attache  au  mufcle  digaftrique ,  St  que  fon  voilîuage  de 
l’apophyfe  maftoïde  a  fait  nommer  majl.ïdienne. 

Auprès  de  l’apophyfe  vaginale,  on  trouve  un  trou  rond 
&  alTez  grand  ,  qui  mene  à  un  canal  qui  fe  recourbe  ,  & 
va  horifontalement  gagner  la  pointe  du  rocher.  Ce  trou 
&  ce  canal  lailfent  palier  l’artère  carotide  interne  ,  &  le 
nerf  grand  intercoftal.  On  donne  au  trou  le  nom  de  ca¬ 
rotidien  externe ,  Sc  au  canal  celui  àz  earotid  en.  On  ap- 
perçoit  derrière  F  apophyfe  vaginale ,  une  folfe  que  l’on 
appelle  jugulaire.  Cette  folfe  fe  rencontrant  avec  une 
échancrure  de  l’os  occipital  forme  en  dedans  le  trou  dé¬ 
chiré  pojlerieur ,  &  en  dehors  une  cavité  alfez  fimple ,  où.' 
aboutilfént  les  finus  latéraux  dé  la  dure-mere  ,  où  com¬ 
mencent  les  veines  jugulaires  internes  s .  &  à  laquelle  on 


$8*  TEM 

â  donné  le  nom  de  golphe  des  jugulaires.  Cette  fofiè 
jnanque  allez  fouvent. 

Le  rocher  prélente  deux  faces  dans  l’intérieur  du  crâne, 
La  première  ell  antérieure  ,  &  prefqu’horifontale.  Ou 
remarque  vers  fon  milieu  un  trou  ,  dont  l’orifice  ell  tour¬ 
né  vers  la  pointe  du  rocher.  On  le  nomme  anonyme  ,  il 
communique  avec  l’aqueduc  de  Fallope  ,  &  lailfe  pafler 
un  petit  filet  de  nerf,  qui  vient  de  la  portion  dure  de 
l’auditif  ,  &  qui  va  fe  rendre  à  la  dure-mete.  On  trouve 
le  long  de  l’angle  qui  fépare  les  deux  faces  internes ,  une 
goutière  qui  reçoit  un  lînus,  auquel  on  donne  le  nom  de 
f.nus^fupèrieur  du  rocher. 

On  obferve  à  la  face  poftérïeure  qui  ell  perpendicu¬ 
laire  ,  un  trou  allez  confidérable  ,  que  l’on  appelle  au¬ 
ditif  interne.  Il  reçoit  le  nerf  auditif.  On  apperçoit  dans 
un  des  côtés  dç  ce  trou  ,  l’orifice  de  l’aqueduc  de  Fallo¬ 
pe  ,  par  lequel  pâlie  la  portion  dure  du  nerf  auditif,  & 
de  l’autre  côté  plufieurs  petits  trous  par  'lefquels  la  por¬ 
tion  moUepafie,  &va  fe  diftribuer  aux  organes  de  l’ouïe. 
On  trouve  encore  à  çette  face ,  à  la  bafe  du  rocher,  une 
goutiere  confidérable  qui  fe  courbe  en  defeendant,  Sç  re- 
çoit  le  Anus  latéral  de  la  dure-mere.  Il  y  a  quelquefois  un 
trou  nommé  majioïdien,  pofiérieur  ou  fuptrieur ,  parce 
qu’il  s’ouvre  proche  l’apophyfe  maftoi'dc ,  par  lequel  gaf¬ 
fent  des  veines  qui  apportent  le  fang  dans  l.e  finus  latéral. 
Il  manque  ordinairement  quand  les  trous  condiloïdiens 
pollérieurs  de  l’occipital  font  bien  ouverts  ,  &  récipro¬ 
quement.  Il  arrive  quelquefois  auffi  que  le  trou  maftoï- 
dien  pollérieur  fe  trouve  pratiqué  dans,  l’articulation  de 
f  occipital  avec  l’os  des  tempes.  On  remarque  encore.au. 
bord  inférieur  de  la  face  poftérïeure  ,  une  petite  lan¬ 
guette  qui  fépare  le  trou  déchiré  pollérieur  en  deux. 

On  trouve  entre  le  rocher  8c  la  partie  écailleufe ,  une 
échancrure  que  l’on  appelle  fphénoidale  ,  parce  qu’elle 
s’articule  avec  un  prolongement  de  la  partie  p.oliérieure 
de  l’os  fphénoïde.  Dans  le  fond  de  cette  échancrure ,  on. 
voit  deux  trous  :  le  plus  grand  ell  l’orifice  d’un  canal  qui 
çqmiîHmique  avec  l’oreille  interne ,  &  qu’on  appelle  la 


T  E  M  585 

trompe  d'Eu  (lâche.  Le  plus  petit  qui  eft  fupérieur  ,  eft 
suffi  l’orifice  d’un  petit  canal  dans  lequel  eft  logé  le  muf- 
cle  d’un  petit  os  de  l’oreille  interne  ,  appelle  le  mar¬ 
teau. 

C’eftdans  l’intérieur  du  rocher  quefe  trouvent  les  par¬ 
ties  qui  compofent  l’organe  de  l’ouïe.  Voyez  Oreille  in- 

De  tous  les  os.  du  corps ,  le  rocher  eft  le  plus  dur  ,  fi 
on  en  excepte  cependant  la  lame  extérieure  des  dents , 
que  l’on  appelle  ï  émail,  Il  a  un  peu  de  fubftance  cellu¬ 
laire  à  fa  pointe  ,  &  l’apophyfe  maftoïde  èn  eft  entière¬ 
ment  faite,  On  trouve  très-peu  de  diploé  dans  la  partie 
écailleufe  qui  eft  tranfparente  &  fort  mince  dans  quel¬ 
ques  endroits.  L’apophyfe  zigomatique  a  de  la  fubftance 
cellulaire  ,  ainfî  que  la  ftiloïde. 

Dans  le  fétus ,  le  rocher  &  la  partie  écailleufe  font  dis¬ 
tingués  l’un  de  l’autre ,  &  lorfqu’on  veut  les  féparer  ,  on 
enleve  avec  la  portion  écailleufe  la  membrane  du  tam¬ 
bour  qui  fe  trouve  attachée  à  la  circonférence  d’un  petit 
cercle  olleux.  L’apophyfe  ftiloïde  eft  épiphyfe ,  la  vagi¬ 
nale  &  la  maftoïde  ne  font  pas  formées  ,  &  la  partie  du 
rocher  qui  renferme  l’oreille  interne  eft  beaucoup  moins 
dure  que  dans  l’adulte  ,  quoiqu’on  ait  avancé  le  con- 

L’os  temporal  eft  articulé  fupérieurement  par  le  bord 
de  fa  partie  écailleufe  avec  le  pariétal ,  poftérieurement 
avec  l’angle  inférieur  &  poftérieur  du  même  os; ,  &  avec 
l’occipital  ;  antérieurement  avec  le  fphénoïde'BE.  l’os  de  la 
pomette  ,  &  inférieurement  il  reçoit  fur  fon  àpophyfe 
ttanfverfale  le  condile  de  la  mâchoire  inférieure. 

Temporal.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  releveur  de 
la  mâchoire  inférieure  ,  parce  qu’il  remplit  toute  la  folle 
des  tempes.  Il  eft  fort  large  dans  cette  partie  -,  fes  fibres 
fe  ramalîent  enfuite  en  un  fort  tendon  ,  qui  palFe  fous 
l’arcade  zygomatique  ,  &  va  s’attacher  à  l’apophyfe  coro-, 
noïde  de  la  mâchoire  inférieure ,  qu’il  tire  en  haut  &  en 
arriéré.  Voyez  Crotaphite. 

Temporal.  (  nerfs  )  Ce  nerf  eft  une  ramification  du  nerf 
maxillaire  inférieur.  II  naît  après  le  buccal  externe,  &  fe 


TEN 

diftribne  au  mufcle  crotaphite.  Voyez  Buccal ,  &  Maxil¬ 
laire  inférieur. 

Temporale  {artère  &  veine').  Quand  l’artère  caro¬ 
tide  externe  eft  parvenue  au  zygoma ,  elle  monte  par- 
deifus  en  paflant  entre  l’angle  de  la  mâchoire  inférieure, 
£c  la  glande  parotide  ,  pour  former  enfuite  l’artère  tem- 
porale  qui  fçdivife  en  trois  branches,  dont  l’une  qui  eft 
antérieure  ,  va  au  mufcle  frontal  voifin  ,  communique 
avec  l’artère  angulaire  ,  &  donne  quelquefois  une  arté- 
riolle  qui  perce  Papophyfe  interne  de  l’os  de  la  pomette 
jufques  dans  l’orbite.  La  fécondé  qui  eft  moïenne ,  va  en 
partie  au  frontal ,  &  en  partie  au  mufcle  occipital.  La 
dernière  qui  eft  poftérieure ,  monte  à  l’occipital ,  &  com¬ 
munique  avec  l’artère  occipitale.  Ces  rameaux  donnent 
aufli  du  fang  aux  tégumens. 

Les  veines  du  même  nom  tirent  leur  origine  des  par¬ 
ties  qui  reçoivent  le  fang  des  artères,  accompagnent  pour 
la  plûpart  les  artères  dans  leur  trajet ,  &  vont  le  verfer 
dans  les  veines  jugulaires  externes. 

Temporale  (  future  ).  On  donne  ce  nom  à  la  future 
écailleufe,  qui  unit  l’os  temporal  avec  lp  pariétal.  Voyez 

TEMS  D’E’LECTION.  (le  )  C’eft  le  tems  que  le 
Chirurgien  choifît  pour  faire  une  opération.  Voyez  Opé¬ 
ration. 

Tems  de  nècejjité.  C’ell  le  tems  qu’il  faut  abfolumcnt 
prendre  pour  faire  une  opération  ,  &  au-delà  duquel  le 
Chirurgien  ne  peut  pas  remettre  à  agir  ,  fans  expofer  le 
malade  à  un  danger  évident.  Voyez  Opération. 

TENAILLES  INCISIVES,  Inftrumçnt  qui  fert  à 
couper  les  cartilages ,  les  os  ,  les  efqnilles.  Il  a  fept  pou. 
ces  &  demi  de  long  ,  &  eft:  compofé  de  deux  branches  qui 
font  terminées  par  leur  partie  antérieure  en  demi-croif- 
fant  un  peu  allongé  ,  bien  tranchant ,  large  de  plus  d’uu 
pouce.  Les  extrémités  poftérieures  qui  font  comme  la  poi. 
gnée  del’inftrument ,  font  d’environ  cinq  pouces  de  long. 
Elles  fe  tiennent  écartées  par  le  moïen  d’un  iimple  ref- 
lort  ,  qui  a  à  peu  près  deux  pouces  &  demi  de  longueur. 


T  E  N 

On  tient  cet  infiniment  avec  la  main  droite ,  aidée  de  lu 
gauche ,  pour  couper  avec  plus  de  force. 

Ce  n’eft  pas  là  la  feule  efpece  de  tenailles  incifives.  Il 
y  en  a  encore  une  autre  efpece. qui  fert  à  coupçr  les  on¬ 
gles  qui  entrent  dans  les  chairs,  &  les  envies  ou  petites 
fibres,  qui  le  détachent  de  la  peau  à  la  racine  des  ongles; 
à  ouvrir  les  panaris  &  les  abfcès  qui  fe  forment  fous  les 
ongles,  à  emporter  les  petits  cartilages  nuifibles,  les  ef- 
quüles  d’os ,  les  inégalités  du  trépan  ,  &  les  pointes  qui 
pourroient  percer  la  dure-mcre.  Ces  fortes  de  pincettes 
n’ont  pas  plus  de  quatre  pouces  de  longueur  ;  leur  partie 
antérieure  eft  une  petite  lame  longue  de  dix  lignes  , 
évuidée  en  dedans  ,  convexe  &  polie  en  dehors  ,  coupée 
en  talus,  terminée  en  pointe.  Chaque  lame  eft  tranchante 
pat  l’endroit  où  elles  fe  joignent.  Les  deux  branches  pof- 
iérieures  qui  font  la  poignée  ,  font  recourbées  en  arc  ,  & 
fe  tiennent  écartées,  par  un  fimple  reffort  long  pour  le 
moins  d’un  pouce. 

TENDINEUX.  Qui  tient  delà  naturedu  tendon,  qui 
eft  garni  de  fibres  tendineufes. 

TENDON.  La  queue  d’un  mufcle  qui  forme  un  cor¬ 
don  blanchâtre  ,  réfléchiffant  différentes  couleurs  comme 
les  écailles  d’un  poiffon  ,  s’appelle  du  nom  de  tendon. 
Les  fibres  des  tendons  ne  font  que  la  continuation  des  fi¬ 
bres  du  ventre  du  mufcle  ;  mais  ces  fibres  examinées  au 
microfcope  ,  font  moins  torfes,  &font  d’ailleurs  fi  étroi¬ 
tement  unies  les  unes  aux  autres,  que  le  tiffu  des  tendons, 
comme  celui  des  aponévrofes,  eft  très-ferré,  &  lés  meil¬ 
leures  injeétions  n’ont  pu  jufqu’à  préfent.  y  faire  voir  de 
vaiffeaux  fanguins.  La  piquure  des  tendons ,  &  celle  des, 
aponévrofes  eft  par  cette  raifon-là  très-fenfible,  &  excite 
les  plus  terribles  accidens  par  le  trouble  qu’elle  jette  dans 
tout  le  fyftéme  nerveux.  Les  tendons  au  refte  ,  de  même 
que  les  aponévrofes  ,  font  incapables  de  contraction. 

TENDRON  DE  L’OREILLE.  On  donne  ce  nom  à 
toute  la  partie  cartilagineufe  de  l’or.eille  externe.  On  l’ap¬ 
pelle  auffi  aile  de  d’oreille.  Voyez  Oreille. 

TENETTE.  La  tenetre  eft  une  efpece  de  pincette, . 


588  T  E  N 

dont  les  extrémités  antérieures  reffe  blent  à  des  cueil- 
îeres  applaties  &  garnies  de  petites  arrêtes.  Les  branches 
des  tenettes  font  unies  par  entablûre.  Les  cueilleres  font 
plus  allongées  Un  p  eu  concaves  en  dedans ,  convexes  &  très- 
polies  en  dehors  ;  elles  n’ont  pas  plus  de  quatre  lignes 
dans  leur  plus  grande  largeur  ;  elles  doivent  être  arron¬ 
dies  &  très-polies.  Les  extrémités  qui  forment  le  man¬ 
che,  font  courbées  en  fens  contraire, de  forte  que  quand 
elles  font  unies  ,  elles  lailfent  un  vuide  entre  elles  d’en¬ 
viron  trois  lignes.  Un  anneau  les  termine.  La  tenette  en 
général  ne  doit  pas  avoir  plus  de  fix  pouces  de  long. 

Ï1  y  en  a  de  plufieurs  efpeces  :  les  droites ,  ce  font  cel¬ 
les  que  nous  venons  de  décrire ,  &  les  courbes  qui  ne  dif¬ 
férent  de  celles-ci  qu’cn  ce  que  les  çueilleres  font  courbées, 
de  façon  qu’étant  jointes  ,  elles  forment  une  forte  de 
croffe  ,  d’une  courbure  régulière  &  très-unie. 

La  maniéré  de  fe  fervir  des  tenettes  eft  de  mettre  les 
anneaux  dans  la  paume  de  la  main  ,  appuyés  partie  fur 
le  thénar,  &  partie  fur  l’hypotbénar  5  le  doigt  du  miliéu, 
l’annulaire  &  l’auriculaire  approchent  les  branches ,  tan¬ 
dis  que  le  pouce  s’allonge  fur  la  branche  interne ,  &  l’in¬ 
dex  le  long  de  l’ entablûre.  On  porte  enfuite  le  bec  de  la 
tenette  entre  les  deux  conduéteurs  ,  fuivant  les  crêtes  qui 
fe  trouvent  entre  les  cueilleres  i  on  continue  jufqu’à  ce 
que  la  tenette  foit  dans  la  vefTie. 

Les  tenettes  font  deftinées  à  failïr  &  à  tirer  les  pierres 
contenues  dans  la  veffie. 

TENTE  du  cervelet ,  plancher  du  cerveau ,  diaphra¬ 
gme  du  cerveau  ,  la  grande  ch i fou  occipitale.  On  donne 
ces  noms  à  une  cloifon  tranfverfale,  formée  par  un  repli 
de  la  dure-mere  ,  qui  fépare  le  cerveau  du  cervelet.  Elle 
lailfe  antérieurement  une  ouverture  ovale,  dont  lesbords 
font  très-forts  pour  le  palfage  de  la  moelle  allongée.  V. 
Dure-mere. 

Tente.  Petit  morceau  de  charpie,  ou  de  linge  roulé  en 
long  -,  qu’on  introduit  dans  les  plaies  &  les  ulcères,  pour 
les  empêcher  de  fe  refermer  trop  tôt  ,  &  pour  entretenir 
leurfuppuration.  L’ufage  des  tentes  eft  dangereux,  parce 


TES  j89 

qu'elles  rendent  les  bords  des  plaies  &  des  ulcères  calleux, 
Occâfîonnent  des  tracions  &  des  douleurs  ;  il  faut  en  ufer 
avec  choix  &  modération. 

TERMINTHE.  Efpece  de  pullule  ou  de  tubercule 
inflammatoire  rond  ,  noirâtre  ou  verdâtre  ,  fur  lequel  fe 
forme  une  pullule  noire  &  ronde,  qui ,  en  fe  deflcchant, 
dégénéré  en  bouton  écailleux ,  femblable  en  quelque  ma¬ 
niéré  au  fruit  de  térébenthine  ,  appellée  en  grec  termin- 
the}  d’où  vient  le  nom  de  cette  tumeur.  Les  jambes  en 
font  ordinairemet  le  fiege. 

TESTES  ,  en  françois  teflicuh.  Ce  font  deux  petites 
éminences  du  cerveau  ,  qui  fe  trouvent  avec  les  nates , 
derrière  l’union  des. couches  des  nerfs  optiques,  M.  Wiufi 
low  trouve  ces  noms  donnes  à  ces  tubercules  ,  indé¬ 
cens  ,  il  les  change  ,  &  leur  donne  celui  de  tubercules 
quadrijumaux.  Voyez  Cer-veau  6*  quadrijitmaux. 

TESTICULES  ,  pl.  On  donne  ce  nom  à  deux  corps 
glanduleux  ,  placés  fous  la  racine  de  la  verge  de  l’hom¬ 
me,  dans  une  enveloppe  particulière ,  qu’on  appelle  les 
bourfes ,  ou  le  ferotum.  Les  anciens  Anatomiiles  les  ap- 
pelloient  dydymes,  c’ell-à-dire ,  jumaux.  Leur  volume 
eft  allez  fujet  à  varier.  Us  font  communément  de  la  grof- 
feur  d’un  gros  œuf  de  pigeon  ;  le  droit  eft  quelquefois 
plus  gros  que  le  gauche.  Leur  figure  eft  ovale,  &  un  peu 
applatie  fur  les  côtés. 

On  ne  trouve  ordinairement  que  deux  tefticules.  Ce¬ 
pendant  il  y  a  des  hommes  en  qui  on  en  a  trouvé  trois ,  & 
même  quatre.  On  avance  qu’ils  étoient  inhabiles  à  la  gé¬ 
nération  ,  mais  fans  fondement. 

Il  arrive  quelquefois  que  dans  les  enëns,  les  tefticules 
nedefeendent  pas  dans  les  bourfes  ,  mais  qu’ils  font  ca¬ 
chés  dans  le  bas-ventre  ,  ce  qui  relie  quelquefois  ainfî 
pendant  toute  la  vie;  d’autre  fois  ils  defeendent  dans  les 
bourfes  ,  vers  l’âge  de  puberté  ,  tous  les  deux  enfemble 
ou  un  feulement.  Ce  qui  les  empêche  quelquefois  de  totnl 
ber  dans  les  bourles ,  c’eft  que  l’anneau  du  bas- ventre 
trop  étroit ,  pour  leur  livrer  paffage.  Alors  ils  forment 
une  tumeur  en  cet  endroit,  que  des  Chirurgiens  ïgnorans 
ont  fouvent  pris  pour  une  hernie.  Cette  méprife  peiu; 
avoir  des  fuites  funeftes ,  fi  on  les  comprime  avec  des  baQ 


'jpô  T  È  iî 

dagëS,  comme  cela  eft  arrivé  plus  d’une  fois.  On  à  ré: 
marqué  que  tous  ceux  chez  qui  les  tefticules  reftent  dans 
le  bas-ventre ,  font  beaucoup  plus  portés  à  l’amour  que 
les  autres. 

On  doit  regarder  les  tefticules  comme  uneglande  fper« 
matique  compofée  d  un  nombre  infini  de  petits  vaiffeaux 
produits  par  des  divifions  des  vaiffeaux  fpermatiques.  Ce 
font  autant  de  petits  tuïaux  d’une  extrême  finefl'e ,  repliés 
fur  eux-mêmes  ,  &  divifés  par  petits  paquets  Réparés  les 
tins  des  autres  par  des  cloifons  membraneufes  que  fournit 
l’expanfion  de  là  tunique  albuginée.  Tous  ces  petits  pa¬ 
quets  s’approchent  le  long  du  bord  fiipérieur  du  tefticule, 
&  forment  par  leur  réunion  un  corps  d’une  confiftance 
allez  ferme ,  que  M.  Winflow  veut  qu’on  appelle  nolau 
du  tefticule. 

On  lui  donne  ordinairement  le  nom  de  corps  d’Hyg- 
mor.  Du  corps  d’Higmor ,  tous  ces  petits  paquets  per¬ 
cent  l’extrémité  antérieure  &  fupérieure  du  tefticule  ,  & 
vont.fe  rendre  à  un  paquet  long  ,  blanchâtre  &  plifle  , 
qui  porte  le  nom  d’ épidydyme  3  parce  qu’il  eft  couché 
fur  le  tefticule,  que  les  Grecs  appellent  Didyme. 

La  fubftance  des  tefticules  eft  donc  toute  vafculeufe  : 
elle  eft  d’une  couleur  cendrée.  Son  tiffu  eft  aflez  mol  par 
lui-même  ,  mais  les  expanfions  de  la  tunique  albuginée 
augmentent  fa  confiftance.  Les  petits  vaiffeaux  qui  for¬ 
ment  les  tefticules,  font  repliés  fur  eux-mêmes^  &  lorf- 
. qu’on  les  a  fait  macérer,  le  tiffu  membraneux  qui  les  lie 
fe  détruit ,  &  alors  ils  fe  développent  &  parodient  fort 
longs.  Il  paroît  probable  que  tout  le  tefticule  eft  com- 
pofé  deplüüeurs  vaiffeaux ,  quoique  quelques  Anatomif: 
tes  aient  avancé  le  contraire.  S’il  étoit  poflibiè  de  les  dé¬ 
velopper  ,  ieur  longueur  iroit  à  trois  cents  aulnes  ,  fui- 
vant  le  calcul  de  Bellini.  De  tous  les  animaux  en  qui  on 
les  a  obfervés ,  il  n’y  en  a  point  qui  les  ait  fi  vifibles  &  fi 
gros  3  que  le  rat. 

Tefticules  des  femmes.  Ôn  à  donné  cë  nom  à  deux 
petits  corps  applatis  ,  placés  un  de  chaque  côté  de  la  ma¬ 
trice.  Ils  font  remplis  de  ..petites  véfîcules,  pleines  d’une 
liqueur  limpide,  que  l’on  a  prifespour  des  œufs,  ce  qui 
les  a  fait  nommer  ovaires.  Voyez  Ovaires ; 


TÈSTÜDO-  Mot  latin  qu’on  a  retenu  en  François ,  & 
qui  fignifie  tortue.  C’eft  une  tumeur  enkiftée  analogue 
aumélicéris,  plus  molle  que  l’athérome  ou  le  talpa,  large 
&  ronde  comme  une  écaille  de  tortue  ,  d’oùlùi  vient  Ion 
nom.  Elle  fe  forme  à  la  tête  ,  &  caufe  quelquefois  par 
Fa  fuppuration  autant  d’accidens  que  le  talpa. 

TESTE.  C’eft  la  cavité  du  tronc  la  plus  élevée-  Elle 
cft  une  efpece  de  boëte  formée  de  l’affemblage  de  plu- 
fieurs  os  recouverts  de  mufcles  &des  tégumens  communs  : 
elle  s’étend  depuis  le  vertex  jufqu’à  la  première  vertèbre 
du  cou.  Le  cerveau  ,  le  cervelet ,  la  moelle  allongée  , 
la  dure  &  la  pie-mere  rempliflent  exaâement  fa  capacité. 

On  là  divife  en  partie  chevelue  ,  &  en  face.  La  partie 
antérieure  de  la  chevelue  fe  nomme  fynciput-,  la  plus  éle¬ 
vée  vertex  ;  &  la  poftérieure  ,  occiput.  Les  côtés  ou  par¬ 
ties  latérales  fe  nomment  tempes. 

Tête  fe  dit  auffi  de  la  partie  fupérieure  d’un  mufcle  , 
&  d’une  forte  d’éminence  arrondie ,  quife  remarque  dans 
certains  os.  Voyez  Mufcle  Ce  Os. 

Tête  de  poule -  Ç’eft  ainfi  qu’on  appelle  une  élévation 
allongée  que  l’on  trouve  dans  le  commencement  du  ca¬ 
nal  de  l'urèthre  ,  proche  le  col  de  la  veflie.  On  la  nom¬ 
me  aulfi  caroncule  &  verumontanum.  Voyez  Caroncule  de 
l’urethre. 

TESTÛN.  Onfdonne  ce  nomau  bouton  rouge  fitué  au 
milieu  des  mammelons,  lequel  eft  entouré  d’uncerclede 
même  couleur  ,  appellé  aréole.  Ce.  nom  lui  vient  de  fon 
tlfage;  on  l’appelle  aulîi  le  ntammelon. 

TESTINË.  Sorte  de  fîphon  renverfé  évafé  par  un  boue 
en  forme  de  pipe  à  fumer  ,  &  deftiné  à  tirer  le  lait  des 
mammelles.  Si  une  femme  incommodée  de  fon  lait  ne 
peut  le  diiïiper  autrement ,  on  lui  fait  faire  ufàge  d’une 
tèttine.  La  bafe  embrafle  le  mammelon,  &  lafemmetient 
l’autre  bout  dans  fa  bouche  ;  elle  le  fuce  jufqu’à  ce  que  & 
mammelle  foit  bien  dégorgée. 

THENAR,  C’eft  le  nom  que  l’on  donne  au  mufcle 
adduéleur  du  pouce  ,  qui  forme  au  deffous  de  ce  doigt , 
vers  la  paume  de  la  main  ,  une  grolle  éminence  char¬ 
nue  ,  que  l’on  appelle  mont-de-F'enus.  Le  nom  de  the- 
æar  eft:  dérivé  d’an  mot  grec,  qiû  fignifie  frapper ■ 


m  no 

Ce  mufcîe  s’attache  par  une  de  fes  extrémités ,  ail  liga¬ 
ment  annulaire  du  carpe  ,  à  l’os  de  cette  partie  qui  fou- 
tient  le  pouce  ,  St  à  la  première  phalange  de  ce  doigt  que 
beaucoup  d’Anatomiftes  regardent  comme  un  des  os  du 
métacarpe  ;  il  fe  continue  jufqu’à  la  partie  fupérieure  & 
interne  de  la  fécondé  ,  ‘où  il  fe  termine.  Ce  mufcle  eft 
compofé  de  deux  portions,  qui  ont  à  peu  près  lesmêmes 
attaches  ,  &  éloignent  dans  leur  action  le  pouce  des  au¬ 
tres  doigts.  Leurprincipalufage  paroît  être  cependant  d’ai- 
■  der  à  la  flexion  du  pouce  de  le  tirer  fortement  vers  la 
paume  de  la  main. 

Theriar  du  pied ,  OU  àddudeur  du  gros  orteil.  C’eft 
un  mufcle  placé  foü;  le  bord  interne  de  la  plante  du  pied. 
Il  eft  attaché  par  fon  extrémité  poftérieure ,  à  la  partie 
inférieure  St  interne  du  calcanéum  ,  à  l’os  fcaphoïde,  au 
grand  os  cunéiforme  ,  au  ligament  annulaire  de  la  mal¬ 
léole  externe ,  &  à  la  face  interne  &  inférieure  du  pre¬ 
miers  os  du  métatarfe  ;  ces  différentes  portions  fe  réunit 
fent  enfuite  ,  St  vont  fe  terminer  à  la  partie  poftérieure 
St  interne  de  la  première  phalange  du  gros  orteil ,  &à 
ï’os  fefamoïde  que  l’on  trouve  en  ce  lieu.  Ce  mufcle  eft 
adduûeur  du  pouce  du  pied,  comme  fon  nom  le  porte, 
c’eft-à-dite ,  qu’il  le  porte  &  le  ferre  contre  les  autres 
doigts  du  même  pied  :  il  le  fléchit  au  contraire,  s’il  agit 
conjointement  avec  le  mufcle  anti-thénar. 

THLASIS.  Voyez  Phlafis. 

THLASMA.  Voyez  Phlafis . 

THORACHIQUE.  Se  dit  des  parties  qui  concernent 
)a  poitrine  appellée  en  latin  thorax. 

THORACHIQUE.  (  canal  )  Conduit  très  -  mince  & 
îranfparent ,  qui,  du  refervoir  de  pequet,  monte  le  long 
de  l’épine  du  dos  entre  la  veine  azygos  St  l’aorte ,  juf¬ 
qu’à  la  cinquième  vertèbre  du  dos  ,  ou  plus  haut ,  palfc 
derrière  l’aorte  à  gauche ,  &  monte  derrière  la  veine 
fouclaviere  de  même  côté,  oùjl  fe  termine  ;  dans  les  uns, 
par  une  ampoulle  ;  &  dans  les  autres,  par  plufieurs  bran¬ 
ches  réunies ,  St  s’ouvre  dans  la  veine  fouclaviere ,  vers  fa 
partie  poftérieure  ,  attenant  le  côté  externe  de  la  jugu¬ 
laire  interne.  Ce  canal  eft  très-garni  de  valvules  femi-lu- 


T  H  O  •  593 

paires-  tournées  de  bas  en  haut.  Son  ouverture  "dans  la 
veine  louclaviere  dans  l’homme  ,  au  lieu  d’une  valvule 
femi-lunaire  ,  eft  couverte  de  plulieurs  pellicules  ,  coat 
l’arrangement  permet  au  chyle  de  s’y  avancer, vers  la  veine 
cave,  &  empêche  le  lang  de  lé  gliller  en  îiiêin.  téms  dans 
le  canal.  Il  elt  quelquefois  double  ,  un  de  chaque  côté  , 
&  quelquefois  accompagné  des  appendices  pampinifor- 

Thorazhique.  (  ganglion  )  Quand  l’intercoftal  a  quitté 
le  ganglion  cervical  intérieur  ,  il  defeend  dans  la  poi- . 
trine  ,  fe  -détourne  de  dedans  en  dehors  vers  la  racine 
du  condyle  de  la  première  côte.  C’cft  là  que  l’on  voit  le 
plexus  thorachique ,  qui  tire  fon  nom  évidemment  de  fa 
fouation.  -Il  eft  fort  près  du  cervical  inférieur  ,  Si  n’en  elt 
féparé  même  que  par  uneforte  petite  portion  du  tronc  , 
qui  elt  fort  courte.  Ils  communiquent  en  femble  d’ailleurs 
par  des  filets  courts,  &  avec  la  fixieme  &  la  leptiemç 
paire  cervicales.  Le  ganglion  thorachique  a  communica¬ 
tion  avec  la  première  paire  dorfale.  On  lui  donne  auffi. 
le  nom  de  ganglion  dorj'al ,  Si  de  premier  ganglion  tho- 

Thorachiques  (  artères  &  veines  )  Il  y  a  deux  artères 
de  ce  nom  à  chaque  côté  de  la  poitrine.  L’une  elt  Supé¬ 
rieure  ,  l’autre  eit  inférieure.  Ce  font  les  deux  premiers 
rameaux  que  jette  l’artère  axillaire,  après  qu’elle  a  donné 
la  petite  artère  ,  qui  va  à  la  première  des  vraies  côtes. 

La  thorachique  fupèrieure ,  qui  s’appelle  auffi  mam¬ 
maire  externe  ,  defeend  fur  les  parties  latérales  de  la  poi-, 
trine,  en  ferpentant  &  fe  croifant  avec  les  côtes.  Elle 
fournit, du  fang  aux  mufcles  peétoraux  Si  à  la  mammelle, 
au  fouclavier  ,  au  grand  dentelé-,  au  grand  dorfal ,  aux 
portions  fupérieures  du  coraco-brachial ,  &  du  biceps» 
La  thorachique  inférieure  va  le  long  de  la  côte  infé¬ 
rieure  de  l'om  .plate  ,  gagner  le  mufcle  fous-lcapulaire  , 
le  grand  rond le  petit  rond ,  le  fqus-épineux  ,  le  grand 
dorfal  le  grand  dentelé ,  &  les  intercoftaax  voifins,  après 

quoi  elle  communique  avec  les  fcapulaires.  . 

Les  veines  de  même  nom.  paillent  des  différentes  par¬ 
ties  qui  reçoivent  le  fang  des  artères  ,  Sc  ie  vearfent  ,  -la 
IL  de  Ch.  Tome  II.  Pp 


<94  T  H  Y 

droite  dans  la  veine.cave ,  &  la  gauche  dans  la  foscîavieïg 

de  meme  côté.  Voyez  Mammaires.  , 

THORAX.  Nom  que  l’on  a  confervé  du  latin  ,  pour 
exprimer  la  poitrine.  Quoiqu’il  foit  employé  indifférem¬ 
ment  pour  fignifier  cette  cavité  ,  toutefois  on  s’en  1ère 
plus  ordinairement  pour  rendre  la  charpente  ofleufe  de 
la  poitrine  dans  le  fquelet.  De  forte  qu’il  elt  mieux  em¬ 
ployé  dans  l’oftéologie  que  dans  le  difeours  ordinaire  , 
mieux  pour  exprimer  la  cavité  ofleufe  du  milieu  dans  le 
fquelet ,  que  pour  fignifier  la  même  capacité  revêtue  des 
chairs  &  des  tégumens  communs  ,  dans  l’homme  vivant , 
ou  dans  le  cadavre. 

THROMBUS.  Le  thrombus  efl  une  tumeur  for¬ 
mée  par  un  fang  épanché  &  grumelé  aux  environs  de 
l’ouverture  de  la  veine.  Si  l’on  a  piqué  le  vaiffeau  de 
part  en  part ,  ou  que  l’ouverture  de  la  peau  ne  fe  ren¬ 
contre  pas  avec  celle  de  la  veine ,  ou  qu’il  fe  préfente  un 
petit  morceau  de  graifle  à  l’ouverture  ,  une  petite  por¬ 
tion  du  fàng  qui  ne  peut  fortir  librement ,  feglifle  dans 
les  cellules  du  corps  graiffeux  ,  &  fait  élever  la  tumeur 
dont  il  s’agit.  Si  le  thrombus  fe  forme  immédiatement 
après  avoir  retiré  la  lancette  ,  on  empêche  qu’il  n’aug¬ 
mente  en  ne  levant  que  peu  à  peu  le  pouce  qu’on  avoir 
mis  fur  le  vaifleau  pour  l’aflujéttir ,  fans  defferrer  la  li¬ 
gature.  Si  la  tumeur  augmente  malgré  ces  précautions , 
&  qu’on  ne  puiffe  pas  tirer  la  quantité  de  fang  dont  on  a 
iefoin  ,  on  pique  la  même  veine  au  deflus  du  thrombus , 
ou  l’on  en  pique  une  autre. 

Cet  accident  au  relie  n’eft  pas  confidérable.  On  pro¬ 
cure  la  réfolution  du  fàng  épanché ,  en  appliquant  deflus 
«ne  compreffe  trempée  dans  quclqu’eau  fpiritueufe ,  ou 
dans  de  l’eau  commune  ,  que  l’on  rend  plus  refolutive  en 
mettant  quelques  grains  de  fel  dans  laduplicature. 

Si  la  tumeur  venoit  à  abfcéder  ,  on  y  mettroit  un  pe¬ 
tit  emplâtre  d’onguent  de  la  Mere  ,  ou  un  peu  de  cérat 
de  Galien  avec  un  cataplâme  anodin  pat  deflus  ,  &  on 
ctuveroit  les  environs  avec  quelqu’eau  fpiritueufe. 

THYMION.  Voyez  Thymus. 

THYMIQUES.  (  artères  Si  veines)  Les  artères  &  les 


TH  Y 

Veines  du  thymus  font  peu  confidérables  ;  les  artirts  vien¬ 
nent  de  la  mammaire  interne ,  &  les  veines  vont  fe  jetter 
dans  Iesfouclavieres.  La  veine  du  côté  droit  manque  quel¬ 
quefois,  &  alors  celle  du  côté  gauche  eft  plus  confidé- 
rable. 

THYMUS.  Sorte  de  verrue ,  grofle ,  rougeâtre  ou 
blanchâtre ,  ordinairement  indolente,  à  laquelle  on  re¬ 
marque  des  aiperités  SC  des  rugofîtés  ,  des  «évades  fem- 
blables  à  la  tête  du  thim,  d’où  vient  fon  nom.  Le  thimus 
fe  forme  à  la  paume  de  la  main  ,  à  la  plante  des  pieds  , 
aux  jambes ,  aux  talons,  au  fondement ,  aux  parties  na¬ 
turelles  de  l’un  &  l’autre  fexe  ;  quelquefois  il  vient  feui, 
d’autrefois  il  eft  accompagné  deplulieurs  autres.  Il  y  en  a 
de  deux  efpeces  5  l’une  que  l’on  appelle  thymion  :  fa  bafe 
eft  étroite  comme  celle  de  1  ' acrochordon ,  &  le  fommet 
rouge  comme  là  fleur  du  thim  II  vient  quelquefois  gros 
comme  une  fève  d’Egypte.  L’autre  retient  le  nom  de 
thymus.  Cette  diftinétion  n’eft  point  inutile,  quoique  ces 
tumeurs  paroifl'ent  de  même  nature  ;  car  les  unes  font 
bénignes ,  blanches  &  fans  douleur  ;  les  autres  font  ma¬ 
lignes  ,  livides  ,  douloureufes  &  plus  grolfes.  Celles  du 
fondement  &  des  parties  génitales  reconnoilTent  ordinai¬ 
rement  pour  caufe  un  virus  vénérien  ,  &  fe  dillipent  par 
les  remedes  anti-véroliques.  Voyez  Ferrue. 

Thymus.  C’ eft  en  Anatomie  ,  un  corps  glanduleux, 
oblong  ,  arrondi  par  en  haut ,  divifé  par  eniaas  en  deux 
ou  trois  lobes  ,  dont  le  gauche  eft  le  plus  long.  Cette 
glande  eft  d’un  volume  très-confidérable  dans  le  fétus  , 
mé'diocre  dans  les  enfans ,  &  très-diminué  dans  la  vieil- 
leffe.  On  y  remarque  une  couleur  blanchâtre  ,  8c  quel¬ 
quefois  un  peu  rougeâtre  dans  les  enfàns  ;  le  plus  fou- 
vent  dans  un  âge  avancé  ,  on  le  trouve  d’une  couleur 
obfcure. 

Le  thymus  eft  fitué  pour  la  plus  grande  partie ,  entre 
la  duplicature  de  la  portion  fupérieure  antérieure  dumé- 
diaftin ,  &  les  gros  vaifleaux  du  cœur ,  d’où  il  s’étend  un 
peu  au  deflùs  du  niveau  de  la  fommité  des  deux  plevres 
particulières ,  &  par  conféquent  il  eft  en  partie  hors  delà 
cavité  de  la  poitrine.  Dans  le  fétus  &  les  jeunes  enfanss- 


19®  T  H  Y 

on  le  trouve  prefqu’autant  dehors  que  dedans  la  poitrine 
On  ignore  fon  ufage  jufqu’à  préfent ,  &  l’on  croit  qu’il 
n’a  d’u'fage  que  dans  le  fétus  ,  ce  qui  n’eft  fondé  que  fur 
les  apparences.  On  l’appelle  aufii  fagoue. 

THYRO-AD  ENOIDIENS.  Nom  que  M.  Winflow 
a  donné  à  de  petits  paquets  de  fibres ,  qui  fe  détachent 
du  mulcle  thyro-pharyngien  ,  pour  aller  s’attacher  à  la 
partie  latérale  de  la  glande  thyroïde.  Il  en  a  fait  une 
paire  de  mufcles  particuliers  ,  qu’il  a.aufli  nommés  adeno- 
pharyngiens. 

Thyro-arithenoide  (  miifcle ).  Il  tient  d’une  part  au 
cartilage  thyroïde  ,  &  de  l’autre  au  cartilage  arithenoï- 
de.  Il  refferre  la  glotte  quand  il  agit  ,  &  conjointement 
avec  les  àry-arythénoïdiens. 

Thyro-épiglottiques.  Nom  d’une  paire  de  petits  muf¬ 
cles  ,  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités  à  la  face 
latérale  interne  du  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l’autre ,  au 
bord  de  l’épiglotte. 

Thyro-bjoïdiens.  Mufcles  qui  s’attachent  par  une  de 
leurs  extrémités ,  au  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l’autre  * 
la  langue.  Voyez  hyo-thyroïdzens. 

THYROÏDE  ,  ou  THYREOIDE  &  SCUTIFOR- 
ME-  (  cartilage  )  On  a  donné  ces  noms  à  un  grand  carti. 
lage  qui  occupe  la  partie  antérieure  du  larynx  ,  parce 
qu’il  a  la  forme  d’un  bouclier.  C’eft  lui  qui  forme  cette 
Éminence  que  l’on  appelle  le  nœud  de  la  gorge  ,  &  la  pom- 
ine  ou  le  morceau  d’Adam. 

Le  cartilage.thyroïde  eft  convexe-en  dehors,  &  con¬ 
cave  en  dedans.  Sa  convexité  fait  une  faillie  beaucoup 
plus  grande  dans  les  hommes  que  dans  les  femmes.  Ce 
cartilage  eft  prefque  quarré.  On  remarque  une  échan- 
jcrure  confîdérable  au  milieu  de  fa  partie  fupérieure.  C’eft 
dans  cette  échancrureque  l’épiglotte  eft  attaché  eau  moïen 
d’un  petit  cartilage  rond  ,  que  l’on  peut  confidérer  com- 
me  une  appendice  de  l’épiglotte.  Ondonne  le  nom  d’ailes 
aux  deux  parties  latérales  du  cartilage  thyroïde.  Leur  face 
poftérieure  eft  un  peu  échancree  ;  leurs  angles  füpérieurs 
font  les  plus  longs  ,  &  fe  joignent  aux  extrémités  des 
cornes  de  l’os  hyoïde  ,  par  le  moïen  d’un  ligament.  Les 


T  I  B 

deux  angles  inférieurs  font  attachés  fur  la  partie  latérale 
&  poftérieure  du  cartilage  cricoïde ,  par  de  petits  liga- 
nrens. 

On  trouve  quelquefois  ce  cartilage  olîifïé  dans  les vieil¬ 
lards. 

THYROYDE  ou  THYROYDIENNE,  (glande) 
Corps  glanduleux  allez  confidérable,  qui  fe  trouve  au 
devant  8c  au  delfus  du  larynx.  Sa  couleur  eft  rouge  ,8c 
fa  figure  fémilunairc.  Elle  a  deux  cornes,  qui  montent 
des  deux  côtés,  &  l’attachent  au  cartilage  thyroïde  ou 
-cricoïde ,  &  à  l’cefophage  de  chaque  côté  ;  mais  fa  partie 
moïenne  fe  joint  à  la  partie  inférieure  du  larinx  ,  &  au 
haut  de  la  trachée  artère.  On  penfe  que  cette  glande  dont 
on  ne  fait  pas  bien  définitivement  l’ufage ,  fépare  une 
humeur  vifqueufe  qui  humeéle  les  parties  voifines.  Ou 
ne  connoît  point  encore  fon  canal  excréteur.  Vercellorii, 
s  etoit  imaginé  que  ce  corps  étoifun nîér i’œu fs  devermif- 
feaux ,  &  qu’il  avoit  des  conduits  très-fins ,  deftinés  a  re¬ 
cevoir  ces  œufs  dans.lœfophage  ,  d’où  ils  vont  fe  rendre 
dans  l’eftomac ,  pour  animer  le  chyle  &  aider  la  digefc 
t-ion.  On  fent  aifément  le  ridicule  d’une  pareille  imagi¬ 
nation. 

THYRO- PHARYNGIENS.  Nom  d’une  paire  de 
petit  mufcles  qui  s’attachent  par  une  de  leurs  extrémités 
à  la  face  externe  du  cartilage  thyroïde  ,  &  par  l’autre  à  la 
partie  poftérieure  du  pharynx.  M.  Winflow ,  les  regar- 
doit  comme  une  portion  des  mxtfcits  crico-pkaryngiens  , 
&  il  les  nommoit  thyro-crico-pharyngiens. 

THYRO-STAPHYLINS.  (mufcles  )  On  donne-  ce 
.  nom  à  des  fibres  mufculaires,  qui  du  bord  poftérieur  des 
os  du  palais,  vont  fe  rendre  au  cartilage  thyroïde.  Ces 
mufcles  élevent  le  cartilage  en  en  haut; 

TIBIA.  Ce  mot  qui  vient  du  latin,  fignifie  une  flûte, 
les  anciens  Anatomiftes ,  l'ont-  donné  à-  l’os  le  plus  eon- 
fidéràble  de  la  jambe ,  parce  qu’il  a- quelque  reffem- 
blance  avec  les  flûtes  des  anciens; 

Cet  os  fe  divife  en  corps  ou  portion  moïenne,  &  en 
extrémités.  L’extrémité  fupérieure  eft  la  plus  greffe  ;  fon 
volume  eft  confidérable,  Elle  eft  prefque  ovale,  tranftf 


T  I  B 

verfalement;  on  y  diftingue  deux  condiles  fort  applatis 
en  delfus  Si  un  peu  creufes.  Ces  deux  cavités  font  féparées 
l’une  de  l’autre  par  une  éminence;  elies  font  beaucoup 
plus  confidérables  dans  le  cadavre  où  elle  font  augmen¬ 
tées  par  un  rebord  cartilagineux ,  que  dans  le  fquelette 
où  ce  cartilage  elt  détruit.  Il  elFbeaucoup  plus  épais  à  fa 
circonférence  ,  que  dans  fon  milieu.  Les  deux  cavités  ré¬ 
pondent  aux  deux  condiles  du  fémur  ;  l’interne  eft  un  peu 
plus  oblongue  &  plus  enfoncée  que  l’externe ,  parce  que 
le  condile  interne  du  fémur  auquel  elle  répond ,  delcend 
plus  bas  &  eft  un  peu  plus  oblong  que  le  condile  externe. 
A  la  partie  inférieure  &  un  peu  poftérieure  du  condile 
externe  du  tibia,  on  trouve  une  petite  facette  articulaire 
pour  l’articulation  du  péroné.  Sur  le  devant  du  tibia  , 
entre  les  deux  condiles  ,  on  trouve  une  tubérofîté  char¬ 
gée  de  légères  inégalités,  on  la  nomme  allez  impropre¬ 
ment  l’épine  du  tibia.  C’eft  à  cette  inégalité  que  s’attache 
le  ligament  principal  de  la  rotule. 

Le  corps  du  tibia  eft  triangulaire  ,  &  préfente  parcon- 
lequent  trois  faces  Si  trois  angles. 

La  face  interne  eft  la  plus  large  Si  la  plus  unie  des 
trois-  Elle  eft  légèrement  convexe  &  un  peu  tournée  en 
devant.  La  face  externe  eft  tournée  vers  le  péroné  ,  & 
un  peu  en  devant.  Elle  eft  un  peu  creufée  fupérieure- 
Kicnt ,  &  légèrement  convexe  à  fa  partie  inférieure.  La 
face  poftérieure  eft  la  plus  étroite.  Elle  eft  inégalement 
arrondie  ;  on  trouve  à  fa  partie  fupérieure  qui  eft  un  peu 
plus  large  quel’inférieure,  uneimpreflïon  mufculaire  obli¬ 
que  ;  on  y  voit  aufli  une  échancrure  pour  le  paifege  des 
vailfeaux  &  des  nerfs  de  la  jambe. 

L’angle  antérieur  eft  aigu  Si  tranchant  dans  fa  partie 
moïenne,  &  un  peu  arrondi  inférieurement.  On  l’appelle 
la  crête  ,  &  quelquefois  Y  épine  du  tibia.  Iln’eft  recou¬ 
vert  que  pat  le  périofte  &  la  peau ,  ce  qui  fait  que  les 
coups  donnés  fur  cette  partie  font  fort  fenfibles.  Des  deux 
angles  poftérieùrs,  l’un  eft  interne  &  un  peu  arrondi , 
l’autre  externe  &  un  peu  plus  aigu. 

L’extrémité  inférieure,  eft  moins  large  &  moins  con- 
fidérable  que  la  fupérieure.  On  voit  en  dedans  une  grolle. 


Êpophyfe  qui  déborde  un  peu  le  relie  de  l'extrémité ,  8c 
porte  le  nom  de  malléole  interne.  On  voit  fur  la  partie 
pollérieure  de  cette  aphophyfe ,  une  goutiere  qui  fert 
au  palfage  du  tendon  du  mulcle  ;ambier  poftérieur.  Ait 
ccté  externe  de  l’extrémité  inférieure ,  on  voit  un  long 
enfoncement ,  dans  lequel  l’extrémité  inférieure  du  péro¬ 
né  eft  reçue.  Entre  cet  enfoncement  &  la  malléole  inter, 
ne ,  le  tibia  fe  termine  par  une  facette  articulaire  revê¬ 
tue  d’un  cartilage,  &  féparée  en  deux  par  une  ligne  of- 
feufe  qui  paile  dans  fon  milieu.  C’eft  par  cette  face  que 
le  tibia  s’articule  avec  l’aftragal. 

Il  eft  important  de  remarquer  que  la  malléole  interne 
ne  répond  pas  au  condiledu  même  côté  :  elle  eft  un  peu 
plus  en  devant  que  lui.  Cette  obfervation  eft  de  confé- 
quence  pour  la  réduction  des  fractures  &  des  luxations. 

Le  tibia  eft  cteux  dans  fon  milieu,  &  fa  cavité  eft  rem¬ 
plie  de  moëlle  qui  eft  fufpendue  par  le  tiflu  réticulaire 
qui  s’y  trouve.  La  fubftance  compacte  forme  le  corps  de 
cet  os,  &  une  lame  peu  épaifTe  de  la  même  fubftance  re¬ 
couvre  les  extrémités  qui  font  faites  de  fubftance  fpon- 
gieufe.  Plufieurs  Anatomiftes  ont  trouvé  le  corps  de  l’os 
compofé  de  deux  tables  de  fubftance  compacte  ,  féparées 
l’une  de  l’autre  par  le  diploé. 

Les  deux  extrémités  du  tibia  font  épiphyfes  dans  l’en¬ 
fant  ,  &  relient  1  ong-tems  en  cet  état. 

TIBIAL.  (  mufcles  )  Voyez  Jambier.  On  le  diftin- 
gtie  en  antérieur  &  en  poftérieur. 

Tibial,  (nerf)  Ce  nerf  eft  la  première  branche  du 
nerfs  poplité,  &  par  confisquent  une  fuite  du  gros  feiati- 
que.  Il  donne  immédiatement  au  delfus  du  jarret ,  une 
branche  qui  pafte  entre  les  deux  têtes  des  mufcles  ju- 
meaux ,  &  defeend  le  long  de  la  partie  poftérieure  de  la 
jambe,  n’étant  couvert  que  de  la  peau,  à  laquelle  elle  fe 
diftribue.  Le  tronc  continue  enfuite  derrière  la  malléole 
externe  ,  &  s’avance  fur  le  pied  où  il  fournit  plufieurs 
ramifications  qui  fe  répandent  à  la  peau  &  aux  mufcles 
voifins  i  il  fe  termine  enfin  par  de  petits  filets,  le  long 
du  quatrième  orteil  &  du  petit  doigt.  La  branche  feiatî- 
que  tibiaje,  apres  avoir  fourni  ce  rameau,  dgfccnd  der- 


<5  oo  .  T  I  B 

riere  le  mufcle  poplité  ,  -entre  les  mufcles  jurtmisx  aux¬ 
quels,  elle  donne  des  filets ,  puis  elle  traverfe  la  partie 
fuperieure  du  mufcle  folaire  ,  fe  glifie  en  bas,  entre  ce 
mulde  &  le  long  fiéchiileur  commun  des  orteils,  &  fe 
Continue  jiifqu’à  la  malléole  interne  ,  derrière  laquelle 
cette  branche  pâlie  fous  un  ligament  annulaire  particulier-, 
&  va  gagner  la  grande  échancrure  du  calcanéum,  -Dans 
tout  ce  trajet,  le  nerf  tibial  donne  des  filets  aux  mufcles 
voifins ,  &  même  à  la  peau  qui  les  recouvre  ;  puis  il  donne 
les  nerfs  plantaires. 

TibiaUi.  (artères  &  veines)  Les  artères  font  une  con¬ 
tinuation  des  poplitées ,  &  par  conféquent  des  rameaux 
de  la  grolTea.tèi  e  crurale.  Elles  naiifent  de  cette  derniere, 
un  peu  au  delfous  du  genou  11  y  en  a-une  antérieure,  & 
l’autre  eft  pofllrieur^.  La  tibiale  antérieure  percé  le  liga¬ 
ment  inter-olfeux  delà  jambe,  defccnd  le  longdcceliga- 
ment,  St.vientfe  rendre  au  deii’us  du  pied,  en  pailàntfous 
le  ameai  annulaire  commun  ,  &  fou.rniffant  aux  parties 
voilî  es  des  rameaux  ça  &  là ,  principalement  à  la  partie 
poftérieu  e  du  tarfe  :  enfuite  elle  jette  un  rameau  Confi- 
dérable  qui  fe  diftribue  au  tarfe  ,  métatarfe ,  &  à  quelques 
orteils  j.  après  quoi  le  troue  s’anaftomofe  avec  la  tibiale 
poftérleure. 

Cette,  a- tète  après  avoir  fait  deux  ou  trois  travers  de 
doigt  de  chemin,  donne  l’artère  futaie  ou  pérontere,  & 
continue  fa  route  en  jettant  des  rameaux ,.  principalement 
aux  parties  poitérieures  ;  puis  elle  va  à  côté  de  la  mal¬ 
léole  interne,  vers  l’os  du  talon  à  la  plante  du  pied.  Mais 
avant  d’y  arriver  ,  elle  fe  divife  en  deux  branches  ,  donc 
la  plus  petite  monte  vers  le  pouce,  &  donne  quelquesra- 
Hteauxqui  fe  diftribuent  aux  parties  extérieures.  L’autre 
branche  envoit  quelques -ramifications  à  la  partie  exté¬ 
rieure  du  calcanéum  ,  puis  s’enfonçant  profondément , 
cette  branche  va  du  côté  du  petit  orteil,  &  donne  plu- 
fieurs  petits  rameaux  aux  parties  voifines.  ;  delà  elle  re¬ 
vient  païTer  au  defious  des  os  ,  &  remontant  à  côté  du 
pouce ,  elle  paroît  de  nouveau  ;  puis  elle  s’unit  avec  la 
tibiale  antérieure  ,  &  forme- avec  elle  une  efpece  d’arc, 
d’au  fartent  de  petites  branches  ,  qui  vont  àcbaque  or. 


TIR  6of 

teu,  où  étant  parvenues,  elles  fe  divifenr  en  deux  petits 
rameaux  ,  qui  vont  de  chaque  côté ,  le  long  des  parties 
latérales  des  orteils,  s’y  diftuibucnt  en  fe  fubdivilant  de 
plus  en  plus,  &  difparoilfent  à  la  fin. 

Il  y  a  de  même  que  les  artères  ,  deux  veines  tibiales , 
Y  Vint  antérieure ,  &  l’autre  pojlérieure  Elles  naiffcnt  des 
differentes  ramifications  veineulès  du  pied,  &'  des  colla¬ 
térales,  communiquent  entre  elles  par  plufieursanaftomo. 
fes,  &  vont  fe  réunir  en  un  feul  tronc  ,  qui  eft  celui  de 
la  crurale,  par  le  moïen  des  poplitées. 

TIGE  PITUITAIRE..  Nom  que  M.  Lieutaud,  a 
donné  à  un  petit  corps  formé  de  la  Cubftance  cendrée  du 
cerveau  ,  &  qui  eft  placé. fur  la  glande  pituitaire,  dont  il 
établit  la  communication  avec. l’entonnoir,  au  deffous 
duquel  il  eft  placé.  Voyez  Racine  pituitaire. 

TIMPAN.  Mot  tiré  du  latin  timpanum,  quifignifîe 
tambour.  Voyez  Tambour. 

TIRE-BALE.  Inftrument  qui  tient  fon  nom  de  fou 
ufage  en  chirurgie.  Il  y  en  a  de  plufietrs  efpeces  :  voici  la 
delcription  qu’en  fait  M.  Gol-de-Villars.  Le  premier  eft 
un  villeb.equin  avec  une  pointe  en  double  vis.  Elle  eft 
longue  de. cinq  ou  fix  lignes  ^terminée  par  deux  crochets. 
Les  ouvriers  la  nomment  mèche.  Le  corps  du  villebrequin 
eft  un  eîpece  de  poinçon  formé  d’acier,  rond,  poli,  & 
qui  porte  environ  un  pied  de.long.  Son  extrémité  pofté- 
rjeure.çftauffume  vis  garoie.d’un  trefle  ou  d’un  anneau 
qui  facilite  la  prife  d*  l’inftrument ,  &  dirige  fon  ufage. 
Ce  poinçon  eft  reçu  dans  une  canule  dont  la  bafe  eft  un 
écrou  pour  recevoir  fa  vis,  &  qui  eft  affermie  par  deux 
traverfes  foutenues  fur  deux  colon  es.  On  introduit  cet 
inftrument  dans  la  plaie,  &  en  tournant  le  poinçon  de 
gauche  à  droite,  on  fait  enfoncer  fa  mèche  dans  la  baie 
&  on  la.tire,  doucement  ;  mais  il  faut  qu’elle  foit  appuiée 
fur  une  partie  folide.  Cet  inftrument  s’appelle  aufli  Tire- 
fond. 

Le  fécond  tire-baie  eft  à  peu  près  femblable;  mais  au 
lieu  de  mèche,  l’extrémité  antérieur  de  la  tige  eft  divifée 
en  trois  lames  minces,  élaftiques ,  longues  de  quatre  pou¬ 
ces  ,  recourbées  par  le  bout  en  dedans ,  polies  eu  dehors. 


6ci  TIR 

Elles  forment  chacune  une  petite  cuillère.  En  tournant 
la  vis  qui  eft  au  bas  de  la  tige,  de  gauche  à  droite ,  on  fait 
éeartet  les  trois  cuillères  ;  en  la  tournant  de  droite  on 
les  lait  rapprocher  l’une  de  l'autre1,  &  linftrument  fe  fer¬ 
me.  Il  doit  être  fermé  quand  ôn  l’enfonce  dans  la  plaie*. 
Quand  on  touche  la  balle  ,  on  l’ouvre  doucement ,  cm 
embraffe  le  corps  étranger  avec  les  cuillères ,  &  on  le  rc. 
tire  après  avoir  referme  l’inftumeçt.  Ce  tire-balle  appro¬ 
che  beaucoup  de  celui  qui  fe  nommoit  alphonjin ,  du  nom 
de  Ion  auteur  Alphonfe  Ferrier,  Médecin  de  Naples;  mais 
il  n'avoit  point  de  canule.  Les  trois  cuillères  fe  fer- 
moient  par  le  moïen  d’un  anneau  coulant  en  le  pouffant 
en  avant ,  &  s’ouvroient  en  le  retirant.  La  partie  cave  des 
euillieres  étoit  garnie  de  dents  ,  pour  mieux  faifir  les 
balles. 

On  fe  Cervoit  auffi  de  tire-balles  à  cuillères  un  peu  re¬ 
courbées,  ou  à  crochet  mouffe,  ou  à  crochet  fendu  qui 
pouvoit  s’ouvrir  pour  retirer  les  morceaux  de  linge  ou 
d’étoffe  quiauroient  pénétré  dans  la  plaie  avec  la  balle. 
Scultet  donne  encore  la  figure  d’un  tire-balle,  compofé 
d’une  canule  ,  &  d’un  ftilet  terminé  par  fa  partie  anté¬ 
rieure  en  deux  cuillères ,  dont  les  bords  font  tranchans. 
Les  becs  de  canne  ,  de  grue  &  de  corbeau  font  pareille¬ 
ment  des  efpeces  de  tire-balles. 

TIRE-BOTTE.  Ruban  de  fil  couvert  de  chamois ,  couj 
lu  avec  le  rouleau  de  linge  du  tourniquet  de  M.  Petit. 
.Voyez  Tourniquet. 

TIRE-FOND.  Sorte  de  tire-balle  qui  fert  à  enlever 
la  piece  d’os  qui  a  été  fciée  par  le  trépan.  On  ne  l’emploie 
que  lorfque  la  piece  eft  à  peu  près  defunie  de  tous  côtés. 
Il  eft  terminé  par  une  vis  double  &  de  figure  piramidale. 
Cette  mèche  eft  environ  de  neuf  lignes  de  long  ;  l’autre 
extrémité  eft  un  anneau  qui  fert  de  manche.  Sa  longeur 
en  total  eft  d’environ  trois  pouces.  Quand  on  l’emploie, 
on  engage  la  mèche  dans  le  trou  formé  par  le  trépan  per¬ 
forant,  &  comme  cette  extrémité  eft  compilée  de  deux 
dents  très-aigues,  elle  s’engage  très-aifément  8c  très- 
promptement  dans  la  piece  d’os  que  l’on  veut  enlever. 
Quant  à  fa  compofitiom  totale.  Voyez  Tire-balle  <k 
Trépan. 


TIR  693 

TIRE-PUS.  O’eft  une  feringue  de  moïenne  grolTeur , 
dont  le  fiphon  eft  long  &  courbé ,  pcàir  s’accommoder  à 
la  figure  des  parties  fur  lefquelles  on  l’emploie.  Il  lert 
fur-tout  dans  l’opération  de  l’empième.  On  introduit  le 
canon  dans  la  plaie,  jufqu’à  l’endroit  où  le  fang  elt  tom. 
bé,  puis  en  tirant  le  pifton  de  la  feringue ,  on  l’emplit  de 
l’humeur  extcavafée.  L’on  répété  cette  manoeuvre  à  plu- 
fieurs  fois,  &  par  ce  moïen,  l’on  vient  à  bout  de  vuider  la 
poitrine,  ou  une  plaie  profonde,  du  pus  ou  du  fang  épan¬ 
ché  qui  en  gênoient  les  fonctions. 

TIRE-RACINE.  Inllrumentde  Dentifte,  qui  revient 
au  pou  (loir  ou  au  rezagran. 

TIRE-TESTE.  Inftrument  deftiné  à  tirer  de  la  ma¬ 
trice  ,  la  tête  d’un  enfant  mort ,  qui  y  eft  reliée  après 
la  fortie  du  tronc.  Il  a  été  inventé  par  M.  Mauriceaù, 
Chirurgien- Accoucheur.  Il  eft  compolé  d’une  cannulle 
Sc  d’une  tige  de  fer.  La  partie  antérieure  de  la  can- 
nule  eft  une  platine  immobile ,  circulaire  ,  large  d’un 
pouce  fix  lignes,  horifontalement  lîtué,  légèrement  con¬ 
cave  en  delfus,  un  peu  convexe  en  deffous,  percée  dans 
fon  milieu  pour  communiquer  avec  le  canal  de  la  cannu- 
le.  La  tige  qui  fe  met  dans  la  cannule ,  porte  à  fon  fom- 
met  une  platine  femblable  à  la  première  excepté  que 
fes  deux  furfaces  font  un  peu  convexes,  &  qu’elle  eft  mo¬ 
bile,  enforte  qu’elle  eft  perpendiculaire  &  collée  le  long 
delà  tige  ;mais  elle  s’abbaife  &  devient  horifontale  com¬ 
me  l’autre  dans  le  befoin.  La  partie  inférieure  de  la 
tige ,  eft  faite  en  double  vis,  qui  entre  dans  un  écrou ,  eh 
clef  figurée  en  trefle  ou  en  cœur.  Tout  l’inftrument  eft 
long  de  dix  à  onze  pouces.  Il  fert  à  tirer  la  tête  de  l’en¬ 
fant  mort ,  engagé  au  paflage  s  pour  cet  effet ,  oh  fait  à 
l’enfant  une  fente  ou  une  ouverture  fur  la  partie  du  cr⬠
ne,  qui  s’appelle  fontanelle ,  avec  la  lance  du  même  Au¬ 
teur.  On  tire  l’écrou  de  la  tige  du  tire-tête  de  droite  à 
gauche  pour  le  bailler  :  on  pouffe  le  bout  de  la  tige  dans 
la  canule ,  pour  faire  avancer  la  platine  mobile  &  la  ren¬ 
dre  perpendiculaire.  On  introduit  cette  platine  dans  le 
'crâne  dé  l’enfant,  par  l’ouverture  qu’on  y  a  faite,  en  tour¬ 
nant  l’écrou  de  gauche  à  droite ,  après  avoir  fait  faite  par 


«04  TON 

un  tour  de  poignet,  labafcule  à  la  platine,  pour  la  ren¬ 
dre  horifontale;  par  ce  moïen,  cette  platine  mobiles’ap- 
proche  de  l’autre  qui  eftreftée  au  dehors,  &  les  pariétaux; 
te  trouvent  engagés  avec  le  cuir  chevelu  entre  elles ,  de 
maniéré  qu’on  a  beaucoup  de  facilité  à  tirer  direûement 
la  tête  de  l’enfant. 

-  Il  y  a  une  autre  efpece  de  tire-tête,  qui  eft  celui  de 
M.  Amand ,  &  de  M.  DuiTé ,  Chirurgiens  de  Patis.  C’cft 
un  rezeau  de  foie  en  forme  de  demi-globe,  de  neuf 
pouces  de  diamètre ,  garai  à  fa  circonférence  de  quatre 
rixbans ,  de  deux  cordons  qui  en  font  le  tour ,  &  de  cinq 
anneaux  aufli  de  foie  dans  lefquels  on  loge  les  extrémités 
des  doigts  ,  pour  tenir  le  rezeau  étendu  fur  le  dos  de  la 
main  .Cette  machine  fert  à  tirer  la  tête  de  l’enfant  mort , 
féparée  de  fon  corps  &  reliée  feule  dans  la  matrice.  Pour 
y  réulîir  j  on  introduit  dans  ce  vifcere,  la  main  graiilêe  8c 
munie  du  rézeau  fur  le  dos;  on  tire  un  peu  les  rubans 
pour  l’étendre ,  on  enveloppe  la  tête ,  on  dégage  fes doigts 
des  anneaux,  on  retire  doucement  fa  main  ,  on  ferre  les 
cordons  pour  faire  froncer  la  machine  comme  une  bour- 
fè,  &  quand  la  tête  en  eft  bien  enveloppée;  on  la  tire 
facilement  hors  de  la  matrice.  Mais  cés  tire-têtes  font 
incommodes,  infufiilans  &  inutiles;  Quand  on  a  une  fois 
la  main  dans  la  matrice ,  elle  fert  aifèmerit  de  tire-tête. 

TOF.  Sorte  de  nodus  ou  d’excroiflance  ofleufe  un  peu 
plus  confîdérable  que  le  fimple  nodus ,  mais  moins  dure 
que  l’exoftofe.  Elle  fe  traite  de  la  même  maniéré.  Voyez 
Nodus  <S •  Exojlofe. 

TOILE  A  GAUTIER.  Voyez  Sparadrap. 

TOMENTEUX.  Qui  tient  de  la  nature  du  tomen- 
Zam.  Cotonneux,  doux  &  pulpeux. 

TOMENTUM.  Terme  latin  que  l’on  a  confervé  en 
françois ,  pour  exprimer  une  fubftance  vâfcuiaire ,  molle , 
douce  &  pulpeufe  ,  qui  fe  rencontre  à  l’extrémité  de  quel¬ 
que  partie  du  corps  humain. 

TONIQUE,  (mouvement)  On  n’entend  parce 
mot  tonique  ni  le  mouvement  élafiique  ,  ni  le  muf- 
culaire  ;  mais  la  propriété  que  les  fibres  ont  de  fe  ra- 
eaurcir  indépendamment  de  la  diftenfion,  c’cftà-dirr  , 


TON  6cr, 

fans  avoir  été  diftendues-  Elle  fc  trouve  également  dans 
les  parties  qui  ne  font  pas  mulculaires.  Ce  mouvement  fc 
remarque  fur-tout  dans  les  a  dédions  de  l’ame  ;  par  exem¬ 
ple,  dans  la  colere,  où  cette  aétion  tonique  augmente,, 
on  la  voit  au  contraire  diminuer  dans  les  affections  lopo- 
reufes ,  la  paralyfie.  L’aétion  tonique  fe  remarque  encore 
après  la  piquure  d’un  tendon  ,  d’une  membrane ,  d’un 
nerf  où  cette  tenfion  augmente  confidérablement.  On  ne 
peut  pas  dire  que  cette  tenfion  vienne  de  l’élafticité,  car 
il  n’y  a  pas  eu  de  tenfion  précédente  :  elle  ne  vient  pas 
non  plus  de  l’adion  mufculaire,  car  il  n’y  a  pas  eu  de 
contraction1  auparavant.  Cette  tenfion,  émane  des  nerfs 
&  teconnoît  deux  caufes, 

La  première  eft  la  perception,  l’idée ,  en  un  mot, tou¬ 
tes  les  paffions  de  l’ame.  Cette  première  caufe  agit  fur 
le  cerveau;  car  on  obferve  quel’adion  tonique  eft, plus 
confidérable  dans  ceux  qui  ont'  l’imagination  vive.  Les 
idées  vives  fuppofent  un  ébranlement  dans  les  fibres  du 
cerveau.  On  ignore  comment  cela  fe  fait;  on  peut  feule¬ 
ment  concevoir  que  plus  les  idées  feront  vives ,  plus  l’in¬ 
flux  doit  être  confidérable.  Or  elles  font.très-yives  dans 
les  pallions ,  par  conféquent  le  mouvement  des  efprits  ani¬ 
maux  doit  être  alors  augmenté  confidérablement,  & 
avoir  quelque  chofe.de  tumultueux. 

La  fécondé  caufe  de  l’aétion  tonique  ,  eft  l’impreflion 
faite  furies  extrémités  des  fibres  nerveufes ,  par  quelque 
corps  que  ce  foit.  Par  exemple,  le  tabac,  l’émétique  ; 
quand  cette  irritation  faite  fur  les  houppes  nerveufes  eft 
trop  confidérable,  elle  produit fouvent  une  inflamma- 
tion  en  augmentant  l'action  tonique.  Par  exemple,  fi  un 
purgatif  trop  fort  irrite  trop  les  inteftins ,  l’aétion  toni¬ 
que  étant  augmentée  par  cette  irritation  ,  refierre  l’ex¬ 
trémité  capillaire  des  vaiffeauxfanguins,  &  empêchant  le 
retour  du  fang,  produit  cette  inflammation;  mais  pour, 
produire  l’action  tonique  ,  il  ne  fuffit  pas  que  l'action  fe 
paffe  fur  la  partie,  il  faut  qu’elle  le  porte  au  principe  des, 
nerfs  ,  ou  à  l’endroit  où  un  autre  nerf  prend  fon  origine, 

TÔNSILLES.  Nom  que  portent  les  glandes  amygda¬ 
les,  du  mot  latin  Tonjilia . 


6o6  TOU 

TOPIQUE.  Remède  qui  s’applique  à  l’extérieur,  fut 
les  parties  mêmes  malades.  Tels  font  les  emplâtres les 
cataplâmes,  les  embrocations,  leslinimens,  Iesonguens, 
&c.  Ce  terme  fe  prend  encore  en  général  pour  les  reme- 
des  tant  internes  qu’externes,  qui  font  deftinésà  certai¬ 
nes  parties. 

TORTUE  Voyez  Tejludo. 

TOUCHER.  Sens  par  le  moïen  duquel  l’ame  perçoit 
les  fenfations  de  dureté  ,  de  chaleur ,  d’âpreté ,  d’humide, 
&c.  C’eft  le  plus  univerfcl,  tant  parce  qu’il  inftruit  l’ame 
de  plus  de  connoiffances  ,  que  parce  qu’il  eft  étendu  par 
toute  l’habitude  du  corps.  La  peau  en  eft  le  principal  or¬ 
gane  ,  mais  il  rende  particulièrement  aux  extrémités  des 
doigts  des  mains  &  des  pieds. 

Le  fentiment  du  taâ  eft  répandu  par  tout  le  corps , 
excepté  dans  tous  les  cartilages  ,  les  os  ;  mais  fur  -  tout 
dans  la  peau  ,  où  ce  fentiment  fe  trouve.  Encore  y  eft-il 
plus  exquis  dans  certains  endroits  que  dans  d’autres  ,  fé¬ 
lon  que  les  papilles  y  font  plus  nombreufes  »  &  où  les 
papilles  le  font  moins,  le  fentiment  eft  moins  délicat.  Il 
y  en  a  d’autres ,  où  c’eft  le  contraire  :  alors  le  fentiment 
eft  plus  fin  ,  comme  à  la  paume  des  mains,  à  l’extrémité 
des  doigts. 

La  chaleur  eft  une  des  premières  qualités  qui  affec¬ 
tent  le  taéi  ;  fi  on  la  confidére  dans  les  corps  que  nous 
appelions  chauds ,  elle  confifte  dans  un  mouvement  vé¬ 
hément  ,  varié  ,  expanfif ,  confus  des  parties  infenfi- 
bl es  qui  affeétent  les  fibres  fenfibles  de  l’animal,  &  qui 
en  dérangent  l’économie  ,  fi  on  ne  veille  à  fon  aétion. 

Quand  les  parties  d’un  corps  font  lacérées,  divifées  par 
un  feu  véhément,  varié  ,  confus ,  répandu  dans  tous  fes 
pores ,  le  corps  devient  chaud  s  quand  ce  mouvement 
celle  ou  fiminue  ,  il  naît  un  état  de  corps  que  nous  ap¬ 
pelions  froid  :  ainfi  le  froid  confidéré  par  rapport  au 
corps  ,  n’eft  autre  chofe  que  le  repos  des  parties  qui  conf. 
tituent  le  corps,  ou  la  diminutioade  fon  mouvement  va¬ 
rié  &  confus. 

N  ous  difons  que  les  corps  ont  de  la  fermeté  &  de  la 
conûftance ,  lorfque  leurs  parties  conftituantes  font  tel- 


TOU  éta¬ 

lement  liées  &  adhérentes  par  un  conta#  immédiat,  que: 
ce  conta#  &  la  liaifon  des  parties  n’eft  point  troublé  par 
aucun  fluide  intermédiaire  ,  qu’il  y  a  beaucoup  de  diffi¬ 
culté  à  les  féparer  ;  de  forte  qu’aucune  partie  ne  le  meuc 
facilement ,  fi  on  n’enleve  toute  la  maifc.  Cette  liaifon 
n’eft  point  l’effet  du  repos  des  parties  qui  fe  touchent  im¬ 
médiatement  ,  mais  elle  a  un  principe  aélif  externe  ,  qui 
lie  &  aifocie  les  particules  enfemble ,  comme  l’adhérence 
de  deux  glaces  ou  de  deux  marbres  polis ,  ou  celle  des 
hémilpheres  de  Magdebourg ,  a  fa  caufe  particulière. 

Nous  diftinguons  les  corps  veloutés,  doux,  &c  parce 
que  les  houppes  dont  ils  font  hérifles  ,  cèdent  à  l’effort 
des  doigts.  Il  fe  fait  bien  alors  une  vibration  égale  dans 
tous  les  nerfs  ,  mais  elle  eft  obtufe  &  comme  cachée. 
Xe  contraire  arrive  quand  nous  touchons  un  corps  âpre. 

Si  nous  touchons  un  corps  raboteux  ,  nous  le  Tentons, 
parce  qu’alors  la  plus  grande  partie  de  la  partie  qui  tou¬ 
chera  le  corps  ,  fera  dans  l’inadion.  Les  nerfs  pour  lorS 
font  plus  irrités  les  uns  que  les  autres  ;  il  y  en  a  même 
qui  ne  le  font  pas  du  tout.  Si  au  contraire  on  touche  un 
corps  uni ,  la  vibrationé  tant  égale  fur  toute  la  furfece 
des  nerfs  de  la  partie  ,  nous  n’aurons  plus  d’idée  d’ua 
corps  raboteux  inégal ,  mais  bien  d’un  corps  uni  Sc 
Me. 

Quand  un  corps  brûlant  s’approche  de  quelque;partie, 
du  bout  des  doigts ,  par  exemple  ,  il  le  fait  un  ébranle¬ 
ment  vif  dans  les  nerfs  ,  ce  qui  tend  les  fibres  à  l’excès  , 

Su’au  point  de  les  rompre.  Or  ,-c’eft  cette  rupture  qui 
e  de  la  douleur  ,  &  qui  nous  donne  l’idée  de  la  cha¬ 
leur  pouflee  à  un  très-haut  degré.  Si  le  même  corps  n’eft 
que  peu  chaud,  il  produira  un  ébranlement  moins  vif, 
unetenfion  moins  forte  ,  point  de  rupture  ,  &  par  con- 
féquent  point  de  douleur. 

Quand  on  plonge  la  main  dans  l’eau  glacée  ,  une  par¬ 
tie  des  molécules  ignées paflede  la  main  dans  l’eau,  pour 
l’échaufFer.  Il  arrive  alors  que  les  fibres  dépourvues  d’une 
partie  da  feu  qu’elles  contenaient  ,  deviennent  moins 
vibratiles  ,  agiffent  moi»s  fur  les  liquides  :  ce  qui  produit 


éoS  T  O  U 

une  condenfation  des  fluides.  Le  là  la  fcnfation  cft  l’ideS 
du  froid. 

Plus  un  homme  aura  le  fens  du  toucher  délicat ,  plus 
il  jugera  facilement  des  objets.  Il  eft  confiant  que  les 
animaux  couverts  de  poil ,  &  qui  n'ont  pas  les  pâtes  di- 
vifées  en  doigts  ,  font  bien  plus  ftupides  que  ceux  qui 
ont  le  corps  à  nud  ,  &-des  efpeces  de  mains:  Ces  derniers 
approchent  beaucoup  plus  de  l’homme,  parce  qu’ils  jouit 
fent  d’un  toucher  aflez  délicat.  Les  finges  &  les  écureuils 
ne  font  fi  vifs  &  fi  fubrls  ,  que  parce  qu’ils  ont ,  comme 
nous ,  des  pâtes  divifées  en  doigts  ,  &  découvertes  de 
poils.  Le  cheval ,  le  bœuf  au  contraire  ne  paroilfent  fl 
ftupides  ,  qu’à  caufe  de  leurs  pieds  qui  ,  étant  une  corne 
fans  fentiment ,  ne  peuvent  pas  percevoir,  les  différents 
corps.  Il  n’y  a ,  par  exemple  .point  d’animal  moinsfenfible 
qu’une  huître,  parce  qu’elle  ne  jouit  point  dutoucher.  Un 
chien  ,  un  chat ,  un  linge  font  plus  difficiles  à  conduire, 
qu’un  cheval  ,  un  bœuf ,  un  éléphant  même  ,  à  moins 
qu’on  ne  leur  fafTe  faire  ce  que  leur  ftupidité  refufe. , 

La  même  chofe  arrive  chez  les  enfans ,  fi  on  donne 
Un  corps  quelconque  à  un  enfant  qui  ait  le  tact  délicat; 
il  le  prend  ,  il  l’examine  ,  il  le  tourne  de  tous  côtés ,  il 
applique  fes  d  m  ts  à  la  circonférence  ,  il  fa.it  cela  avec 
une  rapidité  étonnante.  Souvent  il  devine  lui-même  quel 
eft  le  corps  ;  s’il  ne  le  peut  ,  il  demande  avec  impa¬ 
tience  ce  que  c’eft  pour  ne  pas  l’oublier  ;  fi.au  contraire 
on  met  ce  même  corps  entre  les  mains  d’un  enfant  qui 
ait  le  toucher  dur,  obtus  ,  il  le  tourne  nonchalamment, 
l’examine  à  peine  ,  &  quelque  tems  après  le  rend  ,  ou 
le  jette.  Si  parhafard  ,  il  demande  ce  que  c’eft  ,  il  l’ou¬ 
blie  le  moment  d’après.-  . 

Tels  font  les  principaux  phénomènes  que  nous  pré¬ 
lente  le  toucher. 

Quelquefois  fans  être  touché  ,  l’on  fent  de  la  douleur 
dans  l’organe  du  toucher.  Ceux  qui  ont  été  bleflés  en 
quelqu’endroit  du  corps. ,  y  fent  en  t  allez,  ordinairement 
des  douleurs,  dès  que  le  tems  fe  difpofe  à  changer..  Voici 
comme  on  explique  ce  phénomène. 

'  Pans. 


TOU  609 

Dans  les  changemens  de  teins,  l’air  qui  fe  charge  plus 
ou  moins  de  vapeurs  &  d’e?halaifons ,  &  qui  devient  ou 
plus  pelant  ou  plus  léger  ,  fait  une  impreilion  extraor¬ 
dinaire  fur  le  tiifu  délicat  des  parties  offenfées ,  foit  qu’il 
les  comprime  extérieurement ,  ou  qu’il  les  étende  inté¬ 
rieurement  ,  comme  l’a  remarqué  M.  de  la  Hire.  N’eft- 
ce  pas  cette  impreilion  extraordinaire  fur  le  tiifu  délicat 
des  parties  offenfées ,  qui  caufe  la  douleur  qu’on  y  ref- 
fent ,  &  fert  en  quelque  façon  de  baromètre  î 

TOURBILLONS  VASCULAIRES  ,  ou  VAIS¬ 
SEAUX  OURN  O  Y  ANTS.  On  donne  ce  nom  à  un 
grand  nombre  de  petits  vailfeaux ,  dont  la  choroïde  eft 
parfemée  ;  ils  font  très-déliés,  &  font  fur  eux-mêmes  un 
grand  nombre  de  replis, 

TOURNIQUET.  Infiniment  dont  on  fe  fert  en  Chu 
rurgie,  pour  comprimer  lesvaiffeaux  fanguinsd’un  mem¬ 
bre  ,  &  y  fufpendre  quelque  tems  la  circulation  du 
fang  ,  pour  faciliter  les  opérations  qu'on  doit  faire.  Cet 
inftrument  a  été  .perfectionné  par  plufieurs  Chirurgiens. 
Voici  la  defcription  du  tourniquet  ordinaire  ,  &  celle  du 
tourniquet  corrigé.  Le  tourniquet  ordinaire  eft  un  laq 
tiifu  de  laine  ou  de,  foie  ,  dont  on  entoure  le  membre  > 
un  petit  bâton  de  bois  qu’on  paffe  dans  le  cercle  du  laq , 
le'  tord  au  moïen  de  quelques  tours  de  poignet  qu’on  lut 
donne  ,  &  ferre  fi  bien  le  membre  ,  que  le  fang  ne  peut 
couler  par  les  artères.  La  meurtriffure  ,  la  contufion  Sc 
la  douleur  que  caufe  ce  tourniquet ,  l’embarras  de  le  te¬ 
nir  ,  quand  il  eft  nécefTairede  lelaiffer  quel  ue  tems  pour 
éviter  une  hémorragie  ,  ont  fait  inventer  celui  qui  fuir. 
Il  ne  comprime  que  les  vailfeaux  fanguin  .  Il  eft  compofé 
de  deux  pièces  de  bois  ,  l’une  fuperieure  ,  l’autre  infé¬ 
rieure.  L’inférieure  eft  longue  d’environ  quatre  pouces 
&  demi ,  large  de  près  de  deux  pouces  ,  un  peu  ceintrèe 
en  delfous ,  légèrement  convexe  en  delfusi  du  milieu  de 
laquelle  il  s’élève  une  éminence  ronde,  haute  de  fept  li¬ 
gnes,  fur  huit  lignes  &  demie  de  diamètre.  La  fupérieure 
eft  à  peu  près  femblable,  mais  un  peu  courte.  L’éminence 
qui  s’élève  de  fon  milieu  a  fîx  lignes  de  hauteur ,  &  fon 
diamètre  un  pouce  &  demi.  Cette  éminence  eft  percée 

D.  de  Ch.  Tome  II,  Q  q 


6io  T  R  A 

verticalement  par  un  trou  dont  la  cavité  eft  un  écrou 
qui  fert  à  loger  une  vis  auffi  de  bois ,  dont  le  Commet 
eft  un  bouton  applati  de  deux  côtés  pour  la  tourner.  Les 
pas  de  cette  vis  dont  au  nombre  de  quatre  ou  cinq  ;  cha¬ 
cun  doit  avoir  quatre  lignes  de  diamètre,  afin  qu’elle 
fafle  fori  effet  dans  un  demi  tour  ou  environ.  Enfin  toute 
la  machine  eft  alîujettie  par  une  cheville  de  fer  qui  tra- 
verfe  les  deux  pièces  par  le  milieu  ,  &  la  vis  dans  toute 
fa  longueur  ,  &  qui  eft  rivée  fous  la  piece  inférieure  & 
fur  le  Commet  du  même  bouton  ,  de  maniéré  pourtant 
que  la  vis  peut  tourner  fur  cette  cheville  comme  fur  un 
pivot.  Pour  fe  fervir  de  ce  tourniquet ,  on  a  un  rouleau 
ou  P'  tit  cilindre  fait  avec  une  bande  de  linge  roulée 
allez  ferme  ,  couvert  de  chamois  ,  &  coufu  fur  un  ruban 
de  fil  appelle  tire-botte  ,  couvert  pareillement  de  cha¬ 
mois  ,  large  pour  le  moins  de  trois  doigts  ,  St  allez  long 
pour  entourer  le  membre.  Les  deux  extrémités  du  ru¬ 
ban  qui  relient  fans  être  couvertes  ,  fervent  de  liens.  On 
pofe  le  rouleau  fur  la  route  des  vailfeaux ,  &  on  lie  la 
bande  de  chamois  autour  de  la  partie.  Enfuite  on  place 
le  tourniquet  deffus  ,  on  l’affujettit  avec  un  lacq  de  foie, 
&  on  tourne  la  vis  de  gauche  à  droite  Cette  vis  dont  le 
bout  appuie  fur  l’éminence  plate  de  la  piece  inférieure, 
fait  écarter  en  tournant  les  deux  pièces  l’une  de  l’autre. 
Par  ce  moïen  ,  la  piece  inférieure  comprime  le  cilindre 
&  les  vaiifeaux,  autant  qu’on  le  juge  à  propos.  Ce  tour¬ 
niquet  eft  de'M.  Petit,  Chirurgien  de  Paris.  M.  Mo¬ 
rand  en  a  inventé  un  autre  de  lames  de  fer  ou  de  cui¬ 
vre  ,  qui  eft  à  peu  près  femblable. 

TR ACHEAI.ES.  (  artères  &  veines  )  Ces  artères  naif- 
fcnt  des  fouclavieres  après  les  médiaftines  ,  les  thymi¬ 
ques  ,  &  les  péricardines.  Elles  montent  en  ferper.tànt  le 
long  de  la  trachée-artère  ,  jufqu’aux  glandes  tyrolien¬ 
nes,  &  au  larinx.  Elles  jettent  des  artérioles  de  côté  & 
d’autre  ,  (dont  une  va  gagner  le  deffus  de  l’omoplate. 

Les  veines  dû  même  nom  accompagnées  des  artères, 
reçoivent  le  fang  des  parties  auxquelles  celles  -  ci  l’ont 
diftribué  ,  &  le  reportent  5  la  droite  dans  la  veine  cave 


T  R  A  6ri 

fupéri eiire  &  la  gauche  dans  la  fo'.uclaviere  du  même 
côté.  Cependant  la  veiné  trachéale  du  côté  droit  ne  va 
pas  toujour :  fe  rendre  à  la  veine  cave  directement  ;  elle 
fe  jette  quefquefois  dans  la  veine  ïouclaviere  droite.  On 
appelle  auffi  ces  veines  gutturales. 

TRACHE’E  -  ARTERE  ,  ou  fimplement  Trachée. 
C’eft  un  canal  en  partie  membraneux  ,  &  en  partie  car¬ 
tilagineux  ,  qui  s'étend  depuis  le  larinx  jufqu’au  poumon, 
auquel  il  fournit  l’efpece  de  vaiffeaux  propres  a  cet  or¬ 
gane  feulement ,  les  vailfeaux  aeriens.  On  y  confédéré  fa 
Situation  ,  fes  parties  qui  font  la  tête  on  le  larinx  ,  le 
corps  &  fes  branches.  Voyez  Larinx. 

M.  YZinflow  a  obfervé,  &  depuis  lui  on  remarque 
que  la  trachée-artère  n’eft  pas  fituéç  direétement  devant 
l’cefophage,  comme  on l’avoit cru jufqu’à  lui,  maisqu’elle 
fe  détourne  à  droite  depuis  fon  commencement ,  jufqu’à 
fa  bifurcation  ;  qu  elle  eft  pofée  latéralement  contre  l’cc- 
fophage  ,  de  maniéré  qu’elle  le  couvre  un  peu  par  fa 
partie  cartilàgineufe  du  côté  gauche:  ainfila  partie  droite 
des  cartilages  eft  aufli  près  dés  vertèbres  que  l’oefophage. 
Le  corps  eft  compofé  de  cartilages  demi-circulaires  dont 
l’on  compte  depuis  le  cartilage  cricoïde  ,  ufqu’à  la  pre¬ 
mière  divifion  de  la  trachée ,  feize  à  vingt ,  qui  dimi¬ 
nuent  de  diamètre,  d’autant  qu’ils  approchent  plus  -du 
poumon-  Une  membrane  attache  les  cartilages  les  uns 
aux  autres.  Elle  eft  fort  charnue  en  fa  partie  poftérieure  , 
mais  plus  tendinenfe  du  côté  des  cartilages,  &-càmpofée 
d’un  double. rang  de  fibres,  ou  de  deux  membranes  char¬ 
nues.  I.es  premières  fibres  qui  tapiflent  la  furface  inté¬ 
rieure  de  la  trachée-artère  ,  font  longitudinales  ou  droi¬ 
tes.  Une  autre  membrane,  ou  fi  Ton.  veut  less  fécondés 
fibres  ,  font  circulaires  &  croife- 1  les  autres.  Ces  deux: 
membranes  ,  ou^pes  deux  fortes  de  fibres  agiffantienfem- 
ble  ,  la  première  qui  raccourcit  la  trachée,  &  la  fécondé 
qui  la  rétrécit ,  concourent  à  chafler  au  dehors  tout  corps 
nuifible  qui  s’y  trouve  engagé.  Willis  ajoute  deux  autres 
tuuiques  ,  l’une  glanduleufe  ,  &  l’autre  vafculeufe.  L’Eu, 
meut  que  fépare  la  première,  humeéte  la  furface  inté- 


&1S  T  R  A 

rieure  de  la  trachée-artère  ,  afin  que  l'air  qui  la  frappé 
continuellement ,  ne  la  rende  pas  trop  féche.  Les  glandes 
de  la  partie  poftérieure  de  la  trachée-artère  font  en  fort 
grand  nombre  „  arrondies ,  plates,  &  diftinguées  les  unes 
des  autres  ,  ainfi  elles  ne  forment  point  une  membrane 
particulière.  L’autre  tunique  qui  revêt  extérieurement 
ce  canal ,  eft  parfemée  de  plufieurs  vailTeaux  fanguins , 
&  fe  peut  féparer  en  plufieurs  pellicules  >  c’eft  par  elle 
que  la  trachée-artère  eft  unie  à  l’oefophage.  Le  refte  de 
la  trachée  fe  termine  aux  bronches  qui  fe  diftribuenf , 
comme  il  eft  dit  à  l’article  poumon.  Voyez  Poumon  Sc 
Bronches. 

La  partie  membraneufe  qui  s’appuie  fur  l’œfophage  , 
fait  que  la  déglutition  s’acheve  fans  gêne  ,  ce  qui  n’au- 
roit  pu  fe  faire  .,  fi  tout  le  canal  eût  été  cartilagineux. 

La  trachée-artère  fert  à  donner  paffage  à  l’air  ,  pour 
entrer  dans  le  poumon  ,  &  pour  en  fortir.  Voyez  Res¬ 
piration. 

TRACHEOTOMIE.  Sedion  de  la  trachée-artère.  V. 
Broncotomie. 

TRAGUS.  Le  tragus  eft  ce  petit  bouton  qui  fe  re¬ 
marque  à  la  partie  antérieure  ,  &  au  delfous  de  l’extré¬ 
mité  du  pli  de  l’oreille  qui ,  avec  l’âge  ,  devient  couvert- 
de  poils 

TRANSPIRATION.  Excrétion  prefque  infenfible,& 
univerlelle ,  qui  fe  fait  parles  pores  de  toute  l’habitude  du 
corps.  Cette  forte  d’ évacuation  qui  fe  fait  continuelle¬ 
ment  ,  eft  plus  grande  que  toutes  les  autres  enfcmble. 
Quelques-uns  prétendent ,  comme  Sanctorius ,  que  fi  les 
alimens  d’un  jour  pefent  huit  livres  ,  la  tranjpiration 
infenfible  montera  jufqu’à  cinq. 

On  admet  ordinairement  des  vaifleauxparticulierspour 
la  tranipiration  fenfible  oulafueur.  Ne  pourroit-on  pas 
dire  que  les  vailTeaux  font  les  mêmes  pour  l’une  &  l’au¬ 
tre  fecrétion  ou  excrétion  ,  &  que  l’on  ne  fue  que  lorf— 
que  ces  vaifieaux  lailfent  paffer  une  plus  grande  quan¬ 
tité  de  matière ,  foit  que  cela  fe  fafle  par  une  dilatation 
des  vaifieaux  cutanés ,  foit  que  la  matière  de  la  tranfpi- 


T  R  A.  615 

ration  forte  avec  plus  de  vîteffe  ?  Ainfî  le  fâng  porté  par 
la  circulation  jufqu’aux  vaiifeaux  cutanés  ,  te  décharge 
des  parties  les  plus  fubtiles.  &  les  plus  propres  à  enfiler 
les  petits  vaiifeaux  ,  qui  vont  s’ouvrir  hors  la  peau. 

Quand  la  tranfpitation  eft  extrêmement  abondante* 
&  que  plufieurs  gouttes  qui  étoient  infenfibles  feparé- 
ment  ,  viennent  à  s’unir  &  à  le  condenfer  par  le  contaéf 
de  l’air  ,  elle  forme  fur  la  peau  des  gouttes. vifiblts  que 
nous  appelions  fueur.  C’c-ft  ce  qui  doit  arriver  fur-tout 
dans  les  grands  mouvemens  &  les  exercices  violens.  Le 
fang  étant  pouilé  alors  avec  plus  de  force  ,  parvient  en 
plus  grande  quantité  jufqu’aux  extrémités  des  vaiifeaux  , 
&  la  férofité  s’en  échappe  en  conféquence  plus  abpndam-, 
ment  par  les  tuïaux  qui  font  deftinés  à  cet  ufagç,;  Àinff 
lapeaufert  comme  S  émonEtoire  à  des  humeurs  fup.erflues, 
qui  furchargeroient  la  malfe  du  fang  -,  fi  elles  11e  pre- 
noient  point  cette  voie. 

Ce  n’.eft  pas  feulement  par  la  peau  qu’on  tranlpire 
on  le  fait  aufii  par  les  poumons  ,  comme  on  peut  s’en 
alfurer  en  refpirant  fur  un  miroir  ;  car  on  voit  bientôt 
une  humeur  qui  ternit  la  glace  ,  &  qui  s’y  amalfe  même 
en  une  liqueur  fenfible  au  bout  de  quelque  tems ,  fur- 
tout  fi  la  glace  eft  fort  froide. 

S’i  l’on  pâlie  les  doigts,  fur  l’étain  ou  fur  l’argent ,  on 
y  lailfe  une  trace  d’humidité  ,  parce  que  l’étain  &  l’ar¬ 
gent  reçoivent  la  matière  fluide  qui  fort  infenfiblement 
des  doigts ,  comme  de  tout  le  corps, 

Lorfqu’on  échauffe  le  bras  y  Sç  qu’on  le  met  nud  dans 
une  bouteille  de  verre  ,  il  fe  ramaffe  des  gouttes'  fenfi- , 
blés  dans  cette  bouteille  ;.  la  matière  de  la  tranfpif.atioa 
iafenfible  qui  fort  du  bras  ,  étant  retenue  dans  le  verre , 
s’y  ramalfe  enfin  fous  la  forme  de  gouttes  ^  ce  qui  n’ar- 
riveroit  pas  dans  l’air  libre  ,  ou  la  matière  fe  difliperoit 
aifément. 

Si  on  fe  met  tête,  nue  près  d’une  muraille  expofée  à 
la  chaleur  du  foleil ,  l’ombre  de  notre  tête  femble  por¬ 
ter  au  delfus.  4’ elle  des  vapeurs  qui  s’élèvent  des  pores  de 
la  tête  par  la  ttanfpiration. 

<lv% 


6i4  T  R  A 

La  trifteffe.  &  la  crainte  diminuent  la  tranlpiration. 
Les  liqueurs  font  pouffées  en  dehors  par  le  cœur  &  par 
lé  r  effort  des  artères  ,  par  conféquent ,  fi  ces  forces  di- 
njinuent,  il  s’exhalera  moins  de  matière  :  or,  c’eft  ce 
qui  arrive  dans  ia  trifteffe  ou  la  crainte,  qui  arrêtent  ou 
diminuent  le  mouvement  du  cœur. 

La  joie  gc  l’exercice  modéré  augmentent  la  tranfpira- 
tion.  S’i  le  mouvement  du  coeur  &  la  force  des  artères 
viennent  à  augmenter  ,  les  fluides  feront  pouffés  avec 
plus  de3;force  :  or  ,  c’eft  ce  qui  arrive  dans  la  joie  & 
dans  l’exercice  modéré  ,  car  alors  le  fuc  nerveux  eft  en- 
voyé dâhs  les  nerfs  en  plus  grande  quantité;  il  faut  donc 
que  la  tranfpiration  augmente. 

Les  Phtifîques  font  toujours  baignés  de  fueur  ,  parce 
que  dans  ces  malades  ,  le  chyle  ne  fe  change  pas  en  lang  : 
lai  maffedes  fluides  qui  circulent ,  n’eiï  prefque  que  de 
l’eau  ;  ainfi  il  n’eft  pas  furprenant- qu’elle  s’échappe  par 
les  pores ,  &  voilà  la  fueur. 

Dans  la  frayeur,  il  coule  une  fueur  froide.  Cet  effet 
vient  de  la  crifpation  des  houppes  nerveufes  qui ,  gênant 
alors  1  es  vaifl'eaux  ,  en  font  rétrograder  les  liquides ,  & 
ce  qui  éroirprét  à  fortir  ,  eft  entraîné  par  fon  poids.  Ainfi 
il  fe  raffemble  de  petites  gouttes  qui  font  froides,  parce 
que  l’air  extérieur  les  refroidit. 

Les  bains  chauds  produifent  une  tranfpiration  plus 
abondante  ,  parce  que  relâchant  les  parties  externes  du 
corps  ,.le  fang  pouffé  par  le  cœur  n’y  trouvé  plus  tant 
de  réfiftânee  ,  les  liqueurs  s’y  jettent  en  plus  grande  quan¬ 
tité.  Cependant  ,  fi  le  relâchement  étoit  trop  grand  , 
les  parties  du  corps  affaiffées  les  unes  fur  les  autres ,  Sc 
preffëes  par  l’air  extérieur  ,  boucheroient  entièrement 
les  pores;  de-là  vient  que  les  hydropiques  ne  tranfpi- 
reet  pas. 

On  tranfpire  plus  dans  la  chaleur  que  dans  le  froid, 
parce  que  la  chaleur  raréfie  les  parties,  &  ouvre  les 
tuïaux  ;  ainfi  les  liquides  ont  un  paffage  plus  libre  ,  au 
lieu  que  l.e  froid  refferre  &  condenfc  les  parties ,  ce  qui 


T  R  A  ^  615 

fait  que  .  les  fluides  font  plus  gênés.  Les  quatre  faifons. 
doivent  varier  beaucoup  la  tranfpiration,  &  les  évacua¬ 
tions  fenfibles.  En  été  ,  la  matière  qui  tranfpire  eft  en 
grande  quantité  ;  en  automne  ,  les  pores  le  reflerrent , 
&  la  matière  qui  fe  trouve  arrêtée  commence  à  fe  faire 
jour  du  côté  des  inteftins.;  en  hyver  ,  les  pores  font  en¬ 
core  plus  reflerrés ,  par  conféquent  l’urine,  les  matiè¬ 
res  fécales  ,  la  lalive  doivent  couler  plus  abondamment. 
Enfin  au  printems ,  les  pores  commencent  à  s’ouvrir ,  8c 
les  évacuations  infenfibles  augmentent. 

Si  l’air  eft  humide ,  la  tranfpiration  doit  diminuer  , 
parce  que  l’humidité  eft  toujours  accompagnée  de  froid , 
&  ce  froid  condenfe  les  parties;  de-là  vient  que  dans, 
un  air  marécageux  ,  on  tranfpire  moins  que  dans  un  air 
fec. 

,  Si  l’on  dort  fans  fe  couvrir  ,  la  tranfpiration  doit  di¬ 
minuer  confidérablcment ,  parce  que  le  corps  qui  n’eft 
pas  couvert ,  communique  toujours  fa  chaleur  à  l'air  qui 
l’environne  ,  &  qui  eft  toujours  en  mouvement  ;  ainlt  il 
doit  bientôt  fe  refroidir  ,  &  dès-lors  les  tuïaux  reflerrés 
n’offrent  pas  un  paffage  libre  aux  fluides.  Durant  le  jour  , 
fi  l’on  n’étoit  pas  couvert ,  la  même  chofe  arriveroit;  l’air 
des  environs  emporteroit  beaucoup  de  chaleur;  mais, 
quand  on  eft  couvert ,  il  arrive  en  premier  lieu  que  les 
parties  ignées  font  retenues  dans  les  habits  :  en  fécond 
lieu ,  ces  habits  compriment  les  vailfeaux;  par  cette  com- 
prefïïon ,  le  fang  y  marche  plus  rapidement ,  &  augmente- 
par-là  la  chaleur;  cette  augmentation  de  chaleur  pro¬ 
duit  enfuite  une  plus  grande  tranfpiration. 

Les  vieillards  transirent  beaucoup  moins  que  les  jeu» 
nés.  Dans  les  vieillards  ,  les  parties  fe  féchsnt  ;  les  tuïaux 
doivent  donc  être  plus  étroits ,  &  par  conféquent  lés 
fluides  font  plus  gênés  ;  mais  la  matière  qui  ne  peut  paf- 
fer  par  la  peau  ,  fe  jette  fur  les  poumons  &  fur  les  intef¬ 
tins  ;  de-là  vient  que  les  vieillards  crachent  beauc  >up  , 
qu’ils  font  tourmentés  de  flux  de  ventre  ,  &  que  l’hyver 
oùil  fejettebeaucoupde  matière  en  dedans,  parce  qu’elle 
ne  peut  pas  tranfpirer  en  dehors,  eft  fort  dangereux  pour 


6i5  T  R  A 

eux ,  car  il  oceafionue  des  fluxions  de  poitrine. 

La  tranfpiration  des  poumons  eft  extrêmement  eonfî- 
dérable  ,  parce  que  tout  le  fang  du  corps  parte  une  infi¬ 
nité  de  fois  chaque  jour  par  ce  vifcère  qui  eft  d’un  tiffu 
fort  rare  :  comme  le  froid  ne  s’y  fait  pas  ientir ,  ainfi  que 
dans  les  parties  externes  du  corps ,  la  chaleur  qui  y  règne 
toujours  ,  y  doit  entretenir  la  tranfpiration  ,  &  la  ren- 
dte  même  plus  abondante  en  hyver.  On  voit  par  -  là  de, 
quelle  conféquence  il  eft  que  l’air  s’échauffe  dans  la  bou¬ 
che  &  dans  les  narines ,  avant  que  d’entrer  dans  les  pou¬ 
mons. 

Les  parties  découvertes  qui  font  toujours  expofees  à 
l’air  ,  tranfpirent  moins  ;  mais  quand  le  vent  foufle,.  la 
tranfpiration  diminue  bien  d’avantage.  x°.  L’air  pins  froid 
que  la  partie,  refferre  les  tuyaux  en  retréciffant  la  peau,, 
la  matière  de  la  tranfpiration  n’eft  donc  pas  libre  dans, 
fon  cours.  a<\  Le  vent  applique  fucceflivement  une  infi¬ 
nité  de  parties  d’air  fur  celles  du  corps  qui  font  découver., 
tes.  L’air  tenouvellé  les  refroidit  donc,  delà  vient  que  le- 
mouvemeut  de  l’évantail  diminue  la  matière  de  la  tranf¬ 
piration. 

La  tranfpiration  n’eft  pas  égale  en  tout  tems  ;  durant 
les  quatre  heures  qui  fuivent  le  repas,  à  peine  monte- 
elle  à  une  livre  ,  parce  que  la  chaleur  diminuant  dans  le 
fang  par  le.  mélangé  du  chyle ,  les  vaiflèaux  fé  relièrent. 
D’ailleurs ,  les  liqueurs  deviennent  plus  épaifles  par  ce 
même  mélange ,  il  faut  donç  attendre  qu’elles  foient  divi- 
fées  pour  qu’elles  puiflènt  parter. 

Dans  les  fix  heures  fuivantes ,  la  tranfpiration  monte 
à  trois  livres.  La  matière  fe  trouvant  alors  divifée ,  elle  fe 
fait  uu  partage  plus  libre  dans  fes  vaiflèaux  ;  mais  après, 
cette  grande  tranfpiration  ,  il  refte  une  matière  épaiffe  }, 
ainfi ,  dans  les  fix  heures  qui  fuivent ,  la  matière  qui  fort , 
ne  va  qu’à  une  livre. 

Quand  l’air  s’échauffe  beaucoup,  comme  en  été,  nous 
femmes  fort  fatigués; parce  qu’il  fe  fait  unegrande  évapo¬ 
ration.  Alors  ni  les  vaiflèaux,  ni  les  nerfs  ne  fe  trouvent  pas 
tendus  ;  ce  qui  doit  néceflaiçement  produire  la  foiblefle. 


T  R  A  617 

Les  aliraens  légers  &  peu  nourriffants ,  produifTent  une 
grande  tranfpiration  ;  parce  qu’étant  plus  aqueux ,  ils 
f'ourniffent  plus  de  matière  fluide  qui  tranfpice. 

Les  alimens  nôurrifTans,  c’eft-à-dire,  ceux  qui  font  plus 
huileux,  &  qui  ont  plus  de  parties  folides,  gênent  la  tranf¬ 
piration,  parcequ’ilsépaifliffent  le  fang,  d'où  les  parties.ne 
peuvent  pas  paflér,  ou  paflént  enfuite  avec  peine  aux  cou¬ 
loirs  de  la  tranfpiration. 

Ainfi  les  alimens  fermentés  agitent  les  parties  folides  & 
leur  donnent  de  la  force,  c’eft  pourquoi  ils  font  exhaler 
plus  de  matière. 

Quand  l’eftomac  eft  vuide ,  on  tranfpire  peu ,  parce 
qu’on  ne  fournit  pas  de  matière  aux  couloirs  de  la  tranf¬ 
piration.  Il  en  arrive  de  même,  lorfque  l’eftomac  eft  rem¬ 
pli  ,  &  qu’on  ne  digéré  pas  :  de  plus  l’eftomac  ainfi  rem¬ 
pli  étant  agité,  les  nerfs  de  tout  le  corps  le  font ,  &  fer¬ 
ment  par-là  les  extrémités  capillaires. 

On  tranfpire  mieux  quand  on  mange  deux  fois  par  jour, 
que  lorfqù’on  ne  mange  qu’une  feule  fois;  parce  qu’eu 
mangeant  beaucoup  dar.s  un  repas ,  comme  on  eft  obligé 
de  le  faire ,  quand  on  ne  mange  qu’une  fois,  les  vaiffeaux 
fegonflent  extraordinairement,  les  nerfs  de  l’eftomac  8c 
des  inteftins  fon  fort  agités ,  &  retréciffent  par  cette  agi¬ 
tation  les  petits  fibres  de  la  peau.  Tout  cela  eft  un  obfta- 
cle  à  la  tranfpiration  :  d'ailleurs,  après  que  la  grande  tranf. 
piration  eft  faite,  le  fang  devient  âcre  &  s’échauffe  s’il 
n’eft  pas  renouvellé  par  le  chyle  :  cet  échauffement  nuit 
à  la  tranfpiration  fuivante. 

Durant  la  nuit ,  on  tranfpire  deux  fois  plus  que  durant 
le  jour,  parce  que  la  chaleur  modérée  du  lit,  entretient 
une  tranfpiration  confiante.  Alors  les  nerfs  des  parties 
externes  font  dans  lerelâchement,  tandis  que  ceux  du  cœur 
agiflant  plus  fortement  ,  pouffent  les  fluides  en  dehors. 
La  ceffation  des  exercices  violens ,  &  les  alternatives  de 
froid  &dechaud  qu’on  fouffre  durant  la  journée,  peuvent 
avoir  quelque  part  à  cet  effet,  car  dans  le  jour  le  froid 
fuçcede  fouvent  à  la  chaleur;  ainfi,  la  tranfpiration  eft 
dimiuuéepar  intevalles,  au  lieu  que  pendant  la  nuit  la  cha- 


6i8  T  R  A 

leur  efl  égale,  &  la  tranfpiration  n’efi  point  interrompue. 

On  lait  que  la  laffitude  qu’on  fent  le  matin  de  même 
que  les  yeux  bouffis  ,  font  une  marque  qu’on  n’a  point 
tranfpiré  comme  il  faut ,  car  la  plénitude  en  caufant  des 
engorgemens  ,  retarde  le  cours  des  liqueurs  d’ou  dépend 
ihùftion  du  corps  :  outre  cela,  elle  gonfle  les  parties  qui 
cèdent  facilement ,  comme  les  yeux. 

Le  repos  trop  long  ,  empêche  la  tranlpiration  parce 
qu’il  afToiblit  les  fibres,  &  les  liqueurs  font  pouffes  avec 
moins  de  force  quand  il  n’y  a  pas  d’agitation  dans  le 
corps  qui  a  beaucoup  tranfpiré  dans  les  premiers  tems 
du  fommeil.  L’agitation  del’efprit,  peut  füppléer  à  l’agi¬ 
tation  du  corps,  car  elle  envoyé  dans  les  nerfs  le  fuc  qui 
leur  donne  de  la  tenfion. 

Au  refte  ,  comme  il  y  a  dans  notre  corps  des  tuyaux 
qui  envoyent  des  liqueurs  en  dehors ,  il  y  en  a  qui  les  fu- 
cent,  pour  ainfî  dire  ,  (peut  être  font-ce  les  mêmes  ;}  & 
les  portent  dans  le  corps  :  car  fi  l’on  met  une  pinte  d’eau 
dans  l’abdomen  d’un  chien,  &  qu’on  referme  la  bleffuré, 
bientôt  après  on  ne  trouve  plus  cette  eau,  elle  pâlie  dans 
les  vaifleaux. 

Un  Auteur  d’une  grande  réputation  ,  rapporte  qu’un 
dyffenterique,  ayant  trempé  les  pieds  dans  l’eau  chaude  , 
en  abforba  fi  confidérablement,  que  le  volume  d’eau  parut 
diminué  de  beaucoup.  En  effet,  le  corpsdoit  d’autant  plus 
abforber,  qu’il  eft  d’ailleurs  plus  vuide,  &  que  par  confé- 
quent.  les  vaifleaux  offrent  moins  de  réfiftance. 

Ml  Belliui,  prit  un  fac  de  peau  humaine  ,  &  ayant  mis 
de  l’eau  dans  la  partie  qui  dans  Pétât  naturel  avoir  été  ex- 
pofée  à  Pair,  petit  à  petit  toute  cette  eau  exfuda  par  la 
furface  oppofée ,  &  laifla  le  fac  abfolument  vuide. 

TRANSVERSAIRE,  du  col,  (Izgrejlc,  le  petit,  ou 
le  collatéral.)  Quelques  Anatomiftes  donnent  ces  noms  à 
la  portion  fupérieure  du  mufcle  facro-lombaire,  dont  ils 
font  un  mufcle  particulier.  D’autres  l’appellent  le  cervical 
defcendatit  de  Dièmerbroeck ,  &  Vaccejfoire  du  Jacro-lom- 
baire  de  Sterrnn ,  parce  que  ces  deux  Anatomiftes  les 
avoient  ainfi  nommés.  Voyez  Sacrs-lombaire. 


Tranfverfaire.  Du  col.  (  le  grand  )  C’eft  le  nom  d’un 
mufcle  affez  menu ,  rangé  le  long  des  apophyfes  tranfver- 
fes  de  toutes  les  vertèbres  du  col,  &  des  cinq  oufix  fupé- 
ïieures  du  dos.  £1  cft  couche  entre  le  grand  &  le  petit  com- 
plexus ,  &  compofé de  plufieurs  trouffeaux,  qui.fe  croifent 
les  uns  les  autres,  &  vont  d’une  ou.  qe  plufieurs  apophyfes 
tranfverfes ,  s’attacher  à  la  vertèbre  qui  eft  immédiate¬ 
ment  au  deflus,  ou  aux  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres 
plus  éloignées.  Lorfque  le  mufcle  grand  traverfaire  d’un 
côté  fe  contracte,  il  fléchit  le  col  de  ce  côté,  fi  celui  du 
côté  oppofé  agit  en  même  tems ,  ils  tiennent  le  cou  droit.. 

Tranjh&rftiire  du  pied.  Ce  mufcle  naît  du  quatrième  ■ 
os  du  métatarfe,  &  le  termine  à  l’os  féfamoïde  externe 
de  l’os  du  pouce.  Ce  mufcle  comme  l’antithenar,  appro¬ 
che  les  doigts  du  pouce  ;  il  n’eft  pas  fort  confîdérable. 

Tranfverfaire  épineux  du  dos ,  ou  demi-épineux  du 
dos.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle  fitué  le  long  des  apo¬ 
phyfes  épineufes  &  des  tranfverfes  du  dos.  Il  elt  compofé 
de  plufieurs  petits  mufcles  vertébraux,  dont  le  fupérieur 
s’attache  à  l’apophyfe  tranfverfe  de  la  troifieme  ver¬ 
tèbre  du  dos,  &à  l’apophyfe  épineufe  de  la  première} 
&  l’inférieur,  à  l’apopfcyfe  tranfverfe  de  la  troifieme  ver¬ 
tèbre  des  lombes ,  &  à  la  derniere  épineufe  du  dos. 
Tous  les  petits  mufcles  qui  entrent  dans  la  compofîtion 
du  grand,  peuvent  fe  divifer  en  internes  &  en  externes  j 
ceux-ci  ont  leur  fibres  plus  longues.  Il  y  en  a  qui  vont 
d’une  feule  apophyfe  épineufe,  à  plufieurs  tranfverfes,  & 
d’autres  qui  d’une  feule  tranfverfe,  vont  à  plufieurs  épi¬ 
neufes.  L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  fervir  à  l’éxtenfion  du 
dos, 

Trnnfverfaire  épineux  du  col.  On  a  donné  ce  nom  au 
mufcle  épineux  du  col,  qui  n’eft  qu’une  partie  de  l’épi¬ 
neux  du  dos.  On  a  eu  tort  d’en  faire  deux  mufcles  répa¬ 
rés.  M.  Lieutaud  ,  qui  a  remarqué  cette  faute  y  a  remé¬ 
dié  ,  en  les  confidérant  comme  un  feul  mufcle  qu’il  a  nom¬ 
mé  oblique  épineux. 

Tranfverfaire  du  col.  (  les  petits  )  M.  Winflow,  donne 
ce  nom  à  de  petits  mufcles  fort  courts,  qui  fe  trouvent 


6io  TR  A 

comme  dans  les  înterftices  de  plufieurs  apophyfes  tranf-  . 
verfes ,  &  font  attachés  à  plufieurs  de  ces  apophyfes.  On 
les  nomme  autfi  inter-tranfverfaires.LeuB  ufage  eft  d’aider 
à  la  flexion  du  col  fur  le  côté ,  lorfqu’ils  ne  fe  contraélent 
que  de  ce  côté»  s’ils  fe  contractent  des  deux  côtés  en  mê¬ 
me  tems,  ils  tiennent  le  col  droit,  &  l’aflcrmilTent dans 
cette  pofition. 

Tranfvcrfaires  antérieurs.  C’eft  le  nom  que  l’on  donne 
à  une  paire  de  petits  mufcles  de  la  tête.  M.  Winilow,  en 
décrit  deux  paires.  Le  premier  eft. celui  que  tousles  Ana- 
tomiftes  connoillent  fous  le  nom  de  tranfverfaire  anté¬ 
rieur,  &  de  droit  latéral.  Il  s’attache  par  une -de  fes  ex¬ 
trémités  ,  à  l’apophyfe  tranfverfe  de  la  première  vertèbre 
du  col ,  &  par  l’autre,  à  la  jonétlon  de  l’os  occipital  avec 
le  temporal  dettiere  la  veine  jugulaire  interne ,  à  fa  for- 
tie  du  crâne. 

Le  fécond  tranfverfaire  antérieur  de  M.  Winflow  , 
eft  un  petit  mufcle  attaché  par  une  de  fes  extrémités ,  fur 
le  milieu  de  l’apophyfe  tranfverfe  de  la  fécondé  vertèbre 
du  col ,  &  par  l’autre  ,  à  la  racine  de  l’apophyfe  tranfverfe. 
de  la  première. 

Tranfverfaire  épineux  des  lombes ,  le  demi-épineux 
des  lombes ,  ouïe  facré.  On  a  donné  ces  noms  à  un  mufcle 
compofé  de  plufieurs  petits  mufcles  vertébraux  obliques, 
qui  vont  des  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres  lombai¬ 
res  ,  aux  apophyfes  épineufes  de  ces  mêmes  vertèbres. 
La  partie  inférieure  de  ce  mufcle ,  s’attache  à, bipartie  la¬ 
térale  &  fupérieure  de  l’os  facrum ,  &  à  l’épine  poftérieurç 
&  fupérieure  de  l’os  des  îles.  Les  autretpartiesde  ce  muf¬ 
cle  s’attachent  aux  apophyfes  tranfverfes  des  trois  vertè¬ 
bres  lombaires  inférieures  ;  aux  apophyfes  obliques  des 
quatre  demieres  de  ces  vertèbres ,  delà  fe  portent  vers  ton¬ 
tes  les  apophyfes  épineufes  des  vertèbres  lombaires,  aux¬ 
quelles  elles  fe  terminent..  On  peut  divifer  les  petits  muf-. 
clés  vertébraux  qui  entrentdanslacompofîtionde  ce  muf¬ 
cle  ,  en  internes  &  en  externes  ;  ces  derniers,  font.  plus, 
long  que  les  autres.  L’ufage  de  ce  mufcle  eft  de  fervir  à 
l’extenfion  des  vertèbres  lombaires. 


T  R  A  6aï 

TRANSVERSAL.  Se  dit  en  général  de  tout  ce  qui 
eft  fitué  tranfverfalement ,  relativement  à  un  autre  corps 
dont  la  direâion  eft  confidérée  comme  longitudinale. 

Tranfverfal  du  ne^.  Petit  mufcle  qui  s’attache  par  une 
de  fes  extrémités ,  au  détins  de  l’alvéole  de  la  dent  canine  , 
&  par  l’autre ,  aux  cartilages  du  nez.  On  le  nomme  .suffi 
inférieur  du  ne%  &  mirtiforme. 

Tranfverfal  des  orteils,  ou  le  quarré  du  pied.  On  don¬ 
ne  ce  nom  à  un  petit  mufcle  couché  tranfverfalement 
fous  la  racine  des  premières  phalanges  des  orteils.  Il  s’at. 
tache  par  une  de  fes  extrémités,  à  la  bafe  du  gros  orteil , 
s’attache  par  autant  de  petits  tendons,  à  tous  les  orteils, 
fur  la  bafe  defquels  il  pâlie  pour  aller  fe  terminer  à  celle 
du  petit  orteil.  II  paroît  que  l’ufage  de  ce  mufcle ,  eft  de 
tirer  le  gros  orteil  vers  les  autres ,  ou  de  les  porter  eux-, 
mêmes  vers  lui. 

Tranfverfale.  (apophvfe  )  Nom  que  l’on  donne  à  une 
apophyfe  de  l’os  des  tempes  ,  arrondie  &  couverte  d’un 
cartilage  fur  laquelle  le  condile  de  la  mâchoire  inférieure 
eft  appuié.  Elle  a  tiré  fon  nom  de  fa  direétion.  Voyez 
Temporal. 

Tranfverfale.  (Suture)  Nom  d’une  future  commune 
aux  os  du  crâne  &  à  ceux  de  la  face.  Elle  s’étend  tranf- 
verfalemcntd’un  côté,  à  l’autre  de  la  face.  Elle  commence 
au  petit  angle  d’un  des  yeux,  &fe  termine  à  celui  du  côté 
oppofë,  après  avoir  pafTé  par  le  fond  de  l’orbite  &'la  ra¬ 
cine  du  nez,  , 

TRANSVERSAUX.  M.  V/inflow,  donne  ce  nom  à 
deux  petits  mufcles  qu’il  nomme  au|Ii  proftatiques.  II 
appelle  les  proftatiques  fupérieurs,  tranfverfaux  exter¬ 
nes  ou  grands  ;  &  les  inférieurs ,  petits  ou  internes. 

TRANSVERSE.  Nom  que  l’on  donne  à  deux  apo- 
phyfes  d’une  vertèbre ,  placées  une  de  chaque  côté  de 
cet  os. 

Tranfverfe  du  bas-ventre.  On  a  donné  ce  nom  à  une 
paire  de  mufcles  minces  &  plats,  du  bas-ventre ,  à  caufe 
de  la  direction  de  leurs  fibres  qui  font  tranfverfales.  Ils 
font  étendus  immédiatement  fur  le  péritoine,  fous  les 


622  _  S  E  N 

obliqués.  La  partie  fupériéure  de  ces  mufcles  ,  eft  atta¬ 
chée  fupérieurement  au  bas  de  la  face  interne  des  carti¬ 
lages  des  deux  dernieres  vraies  côtes,  &  des  cinq  fauïTes 
par  autant  de  digitations  charnues  :  pofïérieurement ,  ils 
font  attachés  aux  apophyfes  des  vertèbres  lombaires ,  par 
deux  plans  aponévrotiques ,  dont  l’un  eît  interne  &  l’autre 
externe.  Le  premier  s’attache  aux  apophyfes  tranfverfes , 
&  le  fécond  aux  apophyfes  épineufes  &  à  leurs  ligamens. 
Cette  aponévrofe  eft  fort  adhérente  a  celle  des  mufcles 
voifins  qu’elle  couvre.  Ses  deux  plans  forment  un  écarte- 
ment-poür  loger  le  facro- lombaire  Sc  le  quarré.  Intérieu¬ 
rement  ces  mufcles  fe  confondent  en  partie  avec  les  petits 
obliques  ,  dont  les  fibres  ont  à  peu  près  la  même  direétion 
dans  cet  endroit.  Les  fibres  mufculaires  des  traverfes  s’at¬ 
tachent  à  la  levre  interne  de  la  crête  de  l’os  des  îles.  Le 
bord  inférieur  de  ces  mufcles  n’ell  pas  ouvert  comme  l’ont 
Cru  quelques  Anatomift es  ,  ' pour  former  l’anneau  des 
mufcles  du  bas-ventre  ,  qui  donne  pafl'age  aux  vaifléaux 
fpermatiquesdans  l’homme,  8c  aux  ligamens  ronds  dans 
les  femmes.  Cet  anneau  eft  formé  par  l’écartement  des 
fibres  de  i’obliqu’e  externe  ,  &  ces  tranfverfes  ne  fervent 
qu’à  fortifier  fon  bord  fupérieur  le  long  duquel  elles  paf- 
fent.  La  partie  antérieure  de  ces  mufcles  eft  aponévrori- 
que,  &  fort  adhérante  à  celle  de  l’oblique  interne.  Elle 
va  enfuite  du  côté  de  la  ligne  blanche  ,  où  elle  rencontre 
celle  du  tranfverfe  du  côté  oppôfé,  &  elles  fe  ctoifent  en 
cet  endroit  par  un  entrelacement  particulier  ,  qui  aide  à 
former  la  ligné  blanche. 

'  Leur  ufage  ainfi  que  celui  de  tous  les  mufcles  du  bas- 
ventre,  eft  de  contenir  toutes  les  parties  renfermées  dans 
cette  cavité  :  de  procurer  la  flexion  du  corps  en  tirant  la 
poitrine  vers  le  baffin  &  dans  quelques  attitudes,  le  baffin 
vers  la  poitrine.  Par  leur  compreffion  fur  la  veffie  &  les 
inteftins ,  ils  procurent  lafortie  de  l’uriné  &  des  matières 
fécales. 

TRAPEZE.  Nom  que  l’on  a  donné  au  premier  os  dé 
la  fécondé  rangée  du  carpe,  parce  qu’il  rellembleàun 


T  R  A  :6a.? 

quarré  allongé.  On  confidere  plufieurs  faces  à  cet  os.  6a 
face  externe  eft  raboteulè  &  convexe'  l'interne  eft  char- 
.  gée  d’iine  éminence  oblougue  ,  que  l’on  remarque  au  de¬ 
dans  du  carpe.  Sa  face  articulaire  antérieure  eft  arrondie, 
compofée  de  deux  petites  facettes,  S c  foutient  la  première 
phalange  du  pouce.  La  facette  brachiale  eft  creufé,  Sc 
reçoit  l’os  fcaphoïde.  On  remarque  encore -deux  autres 
petites  facettes  articulaires  ,  l’une  pour  fon  union  avec 
l’os  pyramidal,  l'autre  pour  fon  union  avec  le  premier 
os  du  métacarpe. 

TRAPEZE.  Grand  mufcle  large  Sc  mince  de  l’omo¬ 
plate  ;  il  a  la  figure  d’un  quarré  irrégulier  ,  ce  qui  lui  a 
fait  donner  le  nom  de  trape^e.  Loriqu’on  confidere  ce¬ 
lui  d’un  côté  avec  celui  du  côté  oppofé ,  il  repréfeme 
une  efpece  de  lofange.  On  lui  a  donné  auffi  le  nom  de 
capuchon  ,  parce  qu’il  reflémble  allez  à  la  pointe  du  froc 
d’un  Moine.  Ce  mufcle  a  beaucoup  d’étendues  il  recou¬ 
vre  toute  la  partie  poftérieure  du  col ,  &  une  grande 
partie  du  dos.  Il  s’attache  à  la  ligne  tranfverfale  de  l’os 
occipital ,  au  delfous  des  mufcles  occipitaux ,  d’où  il  def- 
cend  le  long  du  cou,  &  s’attache  au  ligament  cervical 
poltérieur  aux  épines  des  deux  dernieres  vertèbres  cervi¬ 
cales  ,  Sc  à  celles  de  toutes  les  vertèbres  dorfales.  De  là 
il  va  fe  terminer  le  long  du  bord  lupérieur  de  l’épine 
de  l’omoplate  à  l’acromion  ,  &  à  la  moitié  de  la  clavi¬ 
cule. 

Les  fibres  fupérieures  defeendent  de  haut  en  bas  s  les 
moïennes  font  à  peu  près  horifontaîes  ,  &  les  inférieures 
fe  portent  de  bas  en  haut.  L’opinion  commune  fur  l’ufa. 
ge  de  ce  mufcle  eft  que  quand  toutes  les  parties  agiiïent 
en  même  tems ,  elles  tirent  l’omoplate  en  arriéré  ,  fi 
la  partie  fupérieure  agit  feule  ,  elles  la  relevc  ;  elle  eft 
-  abaillée  au  contraire  ,  fi  c’eft  la  partie  inférieure  qui  fe 
contraéte. 

TRAPEZOIDE.  Nom  que  l’on  a  donné  au  fécond 
os  de  la  fécondé  rangée  du  carpe  ,  à  caufe  de  la  relîem- 
blance  qu’on  a  cru  lui  trouver  avec  un  quarré  allongé,  V, 
Pyramidal, 


62.4  T  R  E 

TRAVAIL.  Etat  d’une  femme  qui  accouche.  Voyez 
^Accouchement. 

TRAUMATIQUE.  Ce  mot  lignifie  la  même  chofe 
que  vulnéraire,  qui  eft  propre  pour  les  plaies.  Il  eil  tiré 
du  terme  grec  trauma  ,  qui  veut  dire  pluie. 

TREPAN,  (inftrument  )  Sorte  de  villebrequin  de  fer 
&  d’acier,  propre  pour  fcier  en  tournant, .  &  percer  les 
os ,  principalement  ceux  du  crâne.  Il  y  a  deux  pièces  à 
confîdérer  dans  cet  ihftrument ,  le  villebrequin  ou  le  tré¬ 
pan  proprement  dit ,  &  l’arbre  fur  lequel  on  le  monte , 
&  qui  le  foutient.  Ou  diftingue  trois  fortes  de  trépan  , 
Vexfolintif ,  le  perforatif,  &  le  couronné.  Voici  la  def- 
cription  qu’en  fait  M.  Col-de-Villars. 

Le  trépan  exfoliatif  eft  femblable  au  perçoit  avec  le¬ 
quel  les  tonneliers  mettent  le  vin  en  perce.  Sa  partie  in- 
fétieure  eft  une  efpece  de  lame  inégalement  quarrée , 
longue  d’un  pouce,  large  d’environ  fix  lignes ,  tranchante 
fur  les  côtés  ,  &  par  le  bout  en  bifeaux ,  tournée  de 
droite  à  gauche  ;  du  milieu  de  la  partie  inférieure  de 
cette  lame  fort  une  pointe  ou  petite  mèche ,  longue  d’une 
ligne  ,  de  figure  pyramidale  ,  tranchante  en  bifeau  des 
deux  côtés.  Elle  l'ert  de  pivot  à  l’inftrument  ;  elle  eft 
montée  fur  l’arbre  qui  eft  commun  à  tous  les  trépans. 
Avec  ce  trépan ,  on  fait  un  grand  trou  dans  l’os,  pour  en 
enlever  les  lames  branlantes  ;  mais  il  eft  peu  en  ufage  ,  fi 
ce  n’eft  dans  les  exoftofes. 

Le  trépan  perforatif  s’appelle  ainfî  ,  parce  qu’il  ne  fert 
qu’à  percer.  Il  eft  différent  de  l’exfoliatif,  en  ce  que  fa 
lame  eft  pyramidale  comme  le  fer  d’une  lance  ou  d’une 
pique.  Son  ufage  eft  de  faire  d’abord  un  trou  pour  y 
placer  la  pyramide  du  trépan  couronné.  Il  fert  encore  à 
faire  pluûeurs  trous  fur  les  os  exoftofés,  pour  enlever  en- 
fuite  les  exoftofes'  avec  le  cifeau  &  le  maillet  de  plomb, 
ainfi  qu’on  l’a  dit  à  l’article  Exoftofe. 

Le  trépan  couronné  repréfente  par  fa  partie  inférieure, 
une  couronne  de  dents  de  fcie.  C’eft  une  tige  d’acier  qui 
foutient  une  efpece  de  boiffeau  de  figure  conique  en  de- 
hors&  en  dedans  ,  lequel  eft  hériffé  par  le  bas  de  dents 
tranchantes 


ÏRE  6as 

tranchantes ,  qui  forment  une  fcie  circulaire.  Cette  cou¬ 
ronne  eft  plus  étroite  par  fon  extrémité  que  par  fa  cu- 
laffe  ,  afin  que  la  piece  qu’on  fcie  puilïe  y  monter  faci¬ 
lement  à  mefure  qu’elle  avance  ,  &  qu’on  ait  la  facilité 
de  pencher  le  trépan  de  côté  &  d’autre  ,  pour  fcier  éga¬ 
lement  5  fa  profondeur  eft  d’environ  dix  lignes.  Sa  lar¬ 
geur  varie  ;  car  il  y  a  de  grandes ,  de  moïennes,  de  pe¬ 
tites  couronnes.  Le  diamètre  de  la  plus  grande  eft  de 
neuf  à  dix  lignes  dans  fon  fonds,  &  de  dix-fept  à  fon  en¬ 
trée.  Les  autres  diminuent  à  proportion.  Dans  le  fond  de 
la  couronne ,  fe  monte  de  gauche  à  droite  une  pyramide 
faite  comme  un  poinçon ,  ovale  ou  quarrce ,  terminée 
par  fon  extrémité  inférieure  en  façon  de  langue  dé  fer- 
pent ,  tranchante  fur  les  côtés ,  pointue  comme  le  tré¬ 
pan  perforatif ,  &  un  peu  plus  longue  que  la  couronne. 
Son  extrémité  fupérieure  eft  une  vis  de  trois  lignes  de 
hauteur.  Cette  pyramide  fe  monte  &  fe  démonte  par  le 
moïen  d’une  clef  d’acier ,  qui  eft  un  tuïau  ovale  ou  quar- 
ré ,  long  au  moins  de  deux  pouces  &  demi,  pour  recevoir 
&  embraffer  jufte  la  pyramide,  &  terminé  par  un  anneau 
ou  un  trefle,  quifert  de  manche.  On  fait  entrer  la  py¬ 
ramide  dans  la  cavité  de  cette  clef.  On  tourne  de  gauche 
à  droite  pour  la  monter  ,  &  de  droite  à  gauche  poür 
l’ôter.  L’ufage  du  trépan  couronné  eft  de  faire  une  ou¬ 
verture  au  crâne ,  pour  donner  iflue  au  fang ,  ou  au  pus 
épanché  fur  la  dure-mere  ou  fur  le  cerveau  ;  pour  ou- 
vrir  des  abfcès  dans  le  canal  des  os  longs ,  pour  trépaner 
le  fternum  en  cas  d’épanchement  dans  le  médiaftin  ,  pour 
retirer  des  corps'étrangers  engagés  dans  les  os ,  pour  en¬ 
lever  des  efquilles ,  ou  pièces  d’os  enfoncées. 

L’arbre  qui  fert  à  tous  les  trépans,  refTemble  au  ville— 
brequin  des  menuifiers  &  des  ferruriers.  Il  eft  deftiné  à 
recevoir  tous  les  différens  trépans  ;  il  fe  divife  en  trois 
parties.  La  partie  fupérieure  en  a  deux  ,  dont  l’une  eft 
une  piece  d’acier  très-poli ,  taillée  à  huit  pans ,  qui  a  une 
mite  fur  laquelle  appuie  le  manche  ,  qui  eft  conftruit  en 
ébéne  ou  en  ivoire,  &  refTemble  à  une  petite  poignée  de 
canne  bien  tournée ,  àla  différence  que  lefommet  eft  une 
Vis  qui  n’eft  point  à  contre-fens ,  8c  qu’elle  eft  percée 

D,  de  Ch,  Terne  II,  R  r 


6l6  T  R  E 

pour  former  un  canal  qui  va  d’un  bout  à  d’autre.  C’elt 
cette  partie  qui  s’appelle  la  noix  de  l’arbre.  la  fécondé 
partie  eft  le  . chapeau  ,  ou  pomme  d’ébene  ou  d’iyoire, 
qui  couvre  la  partie  fupérieure  de  cette  noix. 

La  partie  inférieure  de  l’arbre  eft  ce  que  les  ferruriers 
appellent  Vctiïi  elle  porte  le  nom  de  boitte.  Sa  cavité 
doit  toujours  être  quarrée  ,  &  avoir  unreffort  à  balcule, 
pour  y  fixer  la  foie  des  trépans.  Ses  dehors  font  taillés 
à  pans',  comme  la  partie  fupérieure  de  l’arbre. 

La  troifiéme  partie  de  l’arbre,  c’eft  la  manivelle.  Elle 
repréfente. un  arc  irrégulièrement  arrondi,  &  dont  les 
extrémités  tiennent  avec  la  bafe  de  la  foie  &  avec  la  boëtc. 
Cette  manivelle  eft  plus  ou  moins  artiftement  conftruite, 
fuivant  le  goût  de  l’ouvrier.  La  piece  feulement  qui  mé. 
rite  attention  ,  c’eft  la  petite,  boule  tournante  qui  eft 
dans Ton  milieu j  elle  eft  ordinairement  d’acier,  de  fi¬ 
gure  ovale ,  &  a  environ  un  pouce  de  diamètre  fur  quinze 
lignes  de  longueur.  Cette  petite  boule  doit  être  garnie  à 
fa  circonférence  de  petits  filions  ,  &  de  petites  éminen¬ 
ces  perpendiculaires  &  parallèles ,  qui  vont  eu  augmen¬ 
tant  vers  le  milieu  de  la  boule.  Cela  rend  l’ufage  de  l’inf. 
trument  plus  .commode.  Elle  doit  auffi  tourner  autour 
d’un  efTieii."  Cela  facilite  confiderablement  l’action  delà 
machine  ,  rend  le  mouvement  beaucoup  plus  doux.  Si 
fatigue  moins  le  Chirurgien. 

Trépan  (  opération  )  Elle  confifte  à  trouer  méthodi¬ 
quement  un  os  ,  principalement  au  crâne  ,  pour  donner 
iffue  à’ quelque  liqueur  épanchée.  Cette  opération  eft 
hardie  &  pénible  ,  &  les  Anciens  ne  l’entreprennoienc 
que  rarement ,  &  fouvent  a  la  derniere  extrémité;. Tou¬ 
tes  les  peines  qii’ils  fe  donnoient  pour  inventer  des  ru- 
gines ,  &  tant  d’autres  inftrumens  oubliés  aujourd’hui,, 
n’étoient  que  pour  fe  défendre  de  trépaner.  Il  falloir 
qu’il  leur  fût  impoflible  de  relever  une  enfonçure  ou  une 
coi.tufion  ,  &  de  redreffer  une  embarrure  ,  ou  qu’ils  euf- 
fent  des  lignes  certains  d’un  Xang  épanché  fur  ou  fous  la 
dure-mere  ,  pour  les  déterminer  à  cette  opération.  Ils 
attendoient  que  lès  accidens  leur  marquaffent  fûrement 
la  néceffité  indifpênfable  de  la  faire ,  Si  quelquefois  ces 


T  R  E  62 7 

blêmes  accidens  étoient  fi  fông-tems  à  paroîtte  ,  que  le 
trépan  devenoit  inutile  quand  ils  avoient  pris  leur  réfo- 
lution.  Aujourd’hui  quel’ondevroit  être  aguerri  fur  cette 
opération  ,  on  attend  encore  communément  trop  tard  à 
la  faire.  Ne  devroit-on  pas  en  effet  prévenir  les  fimpto- 
mes comme  dit  Dionis  ,&  ne  devroit-il  pas  fuiKre  d’a¬ 
voir  des  marques  qu’ils  peuvent  arriver  .,  pour  aller  au 
devant ,  &  y  remédier  avant  qu’ils fiffent  les  ravages  dont 
; ils  font  capables.  Si  d’abord  qu’un  coup  aura  été  reçu  à 
la  tête  ,  le  bleflé  tombe  ,  &  qu’il  perde  connoiflance , 
continue  cet  Auteur  ,  en  voilà  afTez  pour  le  trépaner  ; 
ces  accidens  arrivez  à' l’rnftant  de  la  bleflure,  marquent 
que  la  commotion  ayant  été  grande  ,  il  doit  y  avoir  du 
fang  extravafé.  Si  on  attend  à  connoître  que  ce  fang  foie 
abfcédé  ,  par  des  lignes  certains  ,  comme  la  fièvre,  la 
douleur  de  tête  ,  l’afloupifTement ,  alors  quoique  le  tré¬ 
pan  donne  iiîue  à  la  matière  épanchée,  les  mauvaifes  im- 
prelîions ,  &  le  déréglement  qu’elle  a  fait  par  fon  féjour, 
ne  peuvent  être  réparés  par  tous  les  avantages  de  l’opé¬ 
ration  le  malade  n’y  peut  gueres  furvivre. 

Le  trépan  n’eft  pas  également  heureux  par-tout.  A 
Avignon  &  à  Rome,  tous  les  trépanés  güérilTeht:;  à  Pa¬ 
ris  il  en  meuit ,  mais  les  environs  de  cette  ville  font  plus 
favorables. -Ils  pénlTent  tous  à  l’Hôtel  f  Dieu  de  Pa¬ 
ris  ,  probablement  à  tarifé  de  l’infedion  de  l’air  qui  agit 
fur  lés  humeurs ,  &  y  occâfiOnne  la  putréfaélion. 

Il  n’eft  pas  non  plus  indifférent  d’appliquer  le  trépan 
ici  ou  là.  Il  y  a  des  endroits  où  il  eft  impoflible  ;  il  y.  en 
a  où  il  eft- très-dangereux  de  trépaner.  Les  endroits'  où 
il  eft  impoflible  de  pratiquer  l’opération  ,  font  tous  les 
os  qui  forment  la  bafe  du  crâne  ;  la  fontanelle  des  en- 
fans,  vu  le  peu  de  folidité  des  parties,  les  apophyfês  rriaf- 
toïdes  ,  &  la  tubérofité  occipitale.  Les  lieux  qü’it  eft 
"dangereux d’ouvrir,  font  les  futures,  à  caufe  désvailfeaux 
qu’elles  couvrent  j  les  finus  furciliers ,  àraifon  de  leurs 
"cavités  -"  où  il  fe  filtre  une  huVneur  dont  l’écoulement 
■rendrpitla  plaie  incurable  ;  lès.  temples,  à  caufe  des  müf- 
"clcs  crotàphites  i  d’ailleurs  ces.  os  s’articulant  avec  leur 
voifirrpar  une  future  fquammeufe ,  on  rîfqueroit  de  les 


6*8  ï  R  É 

féparer  en  deux,  fi  on  vouloit  en  enlever  une  pièce.  G’efï 
donc  au  Chirurgien  intelligent  à  choifir  l’endroit  du  tré¬ 
pan  ,  comme  le  tems  de  l’appliquer  ;  &  quand  l’opéra- 
tion  eft  refolue  ,  q.ue  tout  eft  bien  confidéré  ,  il  fonge  à 
ce  qu’il  doit  préparer  pour  la  faire  ,  aux  chofes  qui  font 
à  obferver  en  trépanant ,  &  à  la  conduite  qu’il  tiendra 
après  avoir  trépané. 

Avant  que  de  trépaner ,  il  faut ,  s’il  eft  poffible ,  met¬ 
tre  le  bleifé  dans  une  chambre  éloignée  de  ia  rue  &  de 
tout  bruit ,  en  un  lieu  ttanquille  ,  &  où  il  ne  puiffe  pas 
fur-tout  entendre  le  fon  des  cloches.  On  doit  auflï  le  mu¬ 
nir  contre  le  froid  &  les  vents-coulis ,  &  il  feroit  à  pro¬ 
pos  que  le  lieu  fut  fpacieux ,  afin  que  l’air  fut  moins  fut 
ceptible  de  corruption. 

Les  inftrumens  qui  fervent  dans  cette  opération,  font 
ï°.  un  rafoir  ,  &  deux  bougies  de  Commis  jointes  &  en¬ 
tortillées  enfemble,  pour  ne  pas  produire  deux  lumières 
féparées;  a®.  nnc  ou  plufieurs  fauiles  tentes  de  charpie; 
3°.  deux  petites  boulles  de  coton  ou  de  charpie  ;  40.  qua¬ 
tre  petites  bandelettes  pour  le  befoin  ;  50.  trois  trépans 
couronnés  de  différente  grandeur  ,  pour  choifir  celui  qui 
Conviendra  à  la  nature  de  la  plaie  ;  6°.  le  ville-brequin 
armé  d’un  perforatïf  de  grandeur  convenable ,  &  qui  doit 
préparer  la  voie  au  trépan  couronné  ;  7°.  une  clef  de  tré¬ 
pan  ;  8°.  des  broflettes  ;  ÿ°.  un  tire-fond  ;  io°.  une  plu¬ 
me  taillée  en  cure-dent;  II0,  un  élévatoire,  ou  une 
feuille  de  mirthe  ;  iz°.  enfin  un  couteau  .lenticulaire. 
Tous  ces  inftrumens  feront  rangés  par  ordre  fur  un  grand 
baflin  entre  deux  ferviettes  ploïées,  de  façon  qu’ilsfoient 
;  cachés  au  malade  ,  qui  pourroit  s’en  effraïer  ;  puis  fur 
‘  un  autre  baffin,  l’on  dépofe  fon  appareil  pour  le  panfe- 
’înent.- 

I®.  L’on  conferve  des  faillies  tentes  de  charpie ,  &  fon 
couteau  lenticulaire  ;  2°.  l’on  a  unepetitephiolede  bau¬ 
me  blanc ,  ou  de  fioraventi  ■  30.  l’on  fe  munit  d’une  cuil- 
liere,  &  d’un  peu  de  miel  rafat  pour  le  mêler  avec  le  bau¬ 
me  ;  40.  deux  findons ,  l’un  de  toile  ,  l’autre  de  charpie, 

,  proportionnés  à  la  capacité  du  trou  du  trépan  ;j°.  quel- 
ques  tampons;  6°.  un  plumaceaa  de  la  grandeur  de  h 


T  R  fi  fo? 

game  découverte  du  crâne  ,  avec  un  peu  d’efprit  de  vin  > 
J9.  un  petit  pot  de  digcllif  ;  8°.  quatre  bourdonnets  de 
inoïenne  grandeur  ,  &  deux  plus  petits  ,  avec  deux  autres 
grands  deftinés  à  couvrir  les  fix  autres.  90.  une  paire  de 
pincettes  &  une  fpatule,  pour  préparer  promptement  les 
plumaceaux  ;  10°.  il  faut  avoir  une  afliette  d’huile  rofati 
IIe.  un  emplâtre  céphalique;  12°.  une  grande  com- 
preffe  ;  I30.  une  ferviette  pour  faire  le  grand  couvre- 
chef;  &  I40.  enfin  un  bonnet  de  laine  affez  large,  pour 
couvrir  toutes  ces  ehofes  avec  la  tête  panfée. 

Tout  étant  ainfi  diipofé,  l’on  place  le  malade  dans  une 
fituation  convenable.  La  tête  doit  être  tournée  de  maniéré 
que  la  plaie  le  trouve  au  lieu  le  plus  élevé,  parce  qu'il 
faut  appuier  à  plomb  le  trépan.  On  avance  le  lit  dans  la 
chambre ,  afin  qu’  un  fervireur  puiffe  relier  au  doflier  du  lit, 
pour  tenir  la  tete  avec  plus  de  fermeté,  ou  afin  que  l’opé¬ 
rateur  s’y  place  s’il  y  trouve  plus  d’aifanee  à  manœuvrer. 
On  met  fous  la  tête  du  malade  un  oreiller,  fous  lequel 
on  a  coulé  une  forte  &  courte  planche,  pour  qu’elle  n’en, 
fonce  durant  l’opération.  L’opérateur  doit  s’arranger  de 
façon  que  rien  ne  le  gêne,  ilfe  fera  lier  les  cheveux  par 
derrière  s’il  en  a  ,  de  forte  qu’ils  ne  tombent  point  en  de¬ 
vant  ,  quand  il  baillera  la  tête.  S’il  a  une  perruque  incom¬ 
mode  il  l’ôtera  &  fe  garnira  la  tête  ou  d’un  couvre-chef, 
ou  d’un  petit  bonnet  qui  ne  puifle  l’embarralTer.  Quel¬ 
que  ferviteur  tiendra  du  feu  dans  un  réchaud  au  milieu  du 
lit,  &deux  autres  ferviteurs éclaireront  avec  deux  bou¬ 
gies.  On  découvre  enfuite  la  plaie  ;  on  en  rafe  les  bords  & 
Tes  environs;  puis  on  la  nettoie  avec  une  fauffe  tente 
de  charpie  ,  pour  faire  moins  de  douleur.  Il  ne  faut  pas. 
oublier  de  boucher  les  oreilles  avec  deux  petites  boules  de 
coton  ,  afin  que  le  bourdonnement  qui  s’excite  dans  les 
oreilles  du  malade  ,  quand  elles  font  bouchées  ;  l’empê¬ 
che  d’entendre  le  petit  bruit  que  fait  la  couronne  du  tré¬ 
pan  ,  quand  on  feie  le  crâne. 

Si  les  levres  de  la  plaie  n’étoient  pas  a{Tez  relevées ,  & 
qu’elles  fuflent  en  danger  de  toucher  aux  dents  de  la  cou¬ 
ronne  ,  il  faudroit  au  moins  quatre  petites  bandelettes, 
pafïees  par-defibus  ces  levres  ,  &  dont  on  feroit  tenir  h» 
ftr  iij 


é30  T  R  E 

bouts  par  le  ferviteur  qui  allure  la  tête ,  ou  par  quefqu’au- 
tre  garçon,  les  écarter  les  unes  des  autres,  mais  fîla  pjaie 
«ftluffifamment  dilatée  &  alTez  grande  pour  queles  levres 
ne  puiflent  pas  toucher  à  l’inllrument,  il  faut  fans  perdre 
de  tems,  fe  difpofer  à  faire  l’opération. 

Il  y  a  en  trépanant  plufieurs  circonftances-elfent  telles  à 
obferver.  Le  Chirurgien  doit  choiûr  d’abord  la  couronne 
dont  il  doit  fe  fervk;  en  ayant  pris  une  fuivant  la  nature 
&  la  figure  de  la  plaie ,  il  la  préfente  fur  l’endroit  où.il  a 
réfolu  de  trouer ,  obfervant  bien  fcrupuleufement  de  ne 
pas  toucher  aux  levres  de  la  plaie  &  du  péricrâne,  qui 
alors  font  très-do uloureufes,  &  il  fera  faire  un  tour  ou 
deux  à  cette  couronne ,  pour  marquer  la  circonférence  où 
le  trëpan  doit  fe  borner,  &  pour  en  reconnoître  le  milieu. 
Il  prend  ensuite  le  villebrequin  qu’il  monte  du  perforatif, 
&  il  le  pofe,  dans  l’endroit  marqué  par  la  pointe  de  la 
pyramide  de  la  couronne  ;  puis  tournant  cinqoufix  tours, 
il  y  fait  un  petit  trou  de  la  profondeur  d’une  demi-ligne , 
lequel  fervira  à  loger  la  pointe  de  la  pyramide  de  la  cou¬ 
ronne,  &  à  la  conduite  de  façon  qu’elle  ne  vacille  ni  d’un 
côté  ni  d’un  autre.  Quand  pn  a  ôté  le  perforatif  du  ville-, 
brequin,  on  y  monte  à  fa  place  la  couronne  dont  il  faut 
fe  fervir,  &  on  l’ajulte  fur  l’endroit  tracé.  L’opérateur 
tient  de  la  main  gauche  la  pomme  du  villebrequin  fur 
laquelle  il  appuie  le  front  , il  le  tourne  de  la  main  droite* 
du  côté  oppolé  aux  dents  de  lafcie ,  afin  qu’elles  coupent. 
D’abord  il  va  doucement ,  julqu’à  ce  que  la  couronne  foit 
un  peu  entrée  dans  l’os.  Il  tourne  plus  vite  enfuite,  &  dili¬ 
gente  dans  ces  commecemens  où  il  n’y.  a  rien  à  craindre; 
Il  n’eft  pas  aifé  dé  prefcrire  combien  il  faut  appuier;  c’cft 
à  l’opérateur  à  en  juger.  S’il  appuie  trop,  il  aura  de  la 
peine  à  tourner,  &  s’il  ne  preffe  pas  allez,  il  n’avancera 
point. Î1  faut  tourner  uniment  &  fans  fecouffes ,  &  quand 
il  croira  avoir  enfoncé  environ  une  ligne ,  il  lèvera. la 
couronne  &  en  ôtera  la  pyramide  avec  fa  clef,  parce 
qu’elle  eft  alors  inutile ,  &  on  pourrait,  fi  l’on  oublioit 
de  l’ôter  ,  piquer  &  endommager  la  dure-mere  :  cela  fait , 
on  remet  la  couronne  dans  fon  cône,  8c  on  continue  de 
tourner  jufqu’à  ee_ qu’on  fait  parvenu  au  diplo'é.  La  fciure 


T  R  E  _  M 

rougeâtre  &  le  fang  qui  en  fort  ordinairement,  font  elfes.- . 
connoître qu’on  y  eft  parvenu.  Ôn  retire  après  cela  la 
couronne  ;  on  la  nettoie  de  la  fciure  &  du  fang,  avec  des 
broii'ettes  faites  exprès  ,  &  avant  de  la  remettre,  tandis 
que  l’os  eft  encore  ferme;  on  prend  le  tiré-fond  ,  &  on 
lui  fait  préparer  fa  place  dans  le  trou  fait  par  la  pyramide 
du  trépan  couronné,  afin  d’enlever  par  fon  moïen  la  pièce 
d’os  après  qu’elle  aura  été  cernée  autant  qu’il  fera  nécef- 
faire.  Apres  l’ufage  dn  tire-fond',  on  rapplique  la  couron¬ 
ne  ,  mais  il  ne  faut  plus  alors  tourner  vite  ;  la  fécond? 
table  eft  trop  mince  pour  fupporter  une  grande  prelifion. 
On  releve  donc  plusieurs  fois  lacouronne  pour  la  nettoier  ; 
on  (onde  le  circuir  de  la  couronne  avec  le  cttre-dent , 
pour  connoître  fi  la  profondeur  eft  égale;  quand  elle  n’eft 
pas  uniforme ,  on  appuie  d’avantage  où  l’os  eft  moins 
coupé;  enfin  on  continue  à  relever  la  couronne,  à  la 
nettoier  ,  à  ébranler  la  piece  avec  le  tire-fond ,  &  à  fonder 
ie  crâne  autant  de  fois  que  l’on  juge  à  propos  ,  jufqu’à  ce 
que  le  crâne  foit  .entièrement  &  également  traverfé.  Lors¬ 
que  la  piece  ne  tient  prefque  plus,  on  peut  l’enlever  avec 
une  feuille  de  mirthe.  Quand  il  refte  de  petites  inégalités 
au  fond  du  cercle  qui  peuvent  piquer  la  dure-mere  de 
l’incommoder  dans  fes  fondions,  on  les  coupe  avec  le 
couteau  lanticulaire ,  en  le  tournant  autour  du  cercle. 
Alors  le  fang  fort  &  remplit  lé  trou  du  trépan  ;  le  ceryeau 
fe  gonfle ,  &  l’ori  fent  le  battement  des  artères  de  la  dure- 
mere.  On  a  coutume  dé  feïrér  le  nez  du  bielfé  dé  lui 
faire  retenir  fon  haleine,  &  de  repoulfer  avec  le  lenticu¬ 
laire  là  dure-mere  contre  le  cerveau,  pour,  faciliter  la 
fortie  du  fang  ;  mais  s’il  s’écqùloit  de  lui-même,  comme 
il  arrive  fouvent ,  il  faudroit  épargner  ces  petits  efforts  au 
malade  ,  &  ne  point  faire  de  comprelfion.avec  le  menin- 
gophylax  ;  on  a  Amplement  lé  foin  d’abforber  avec  la  fettf- 
fe  tente,  le  fang  épanché.  Lorfqu’îl  y  a  de  grands  fracas,  de 
plufieurs  fentes,  il  faut  faire  deux  ,  trois,  quatre  trépans 
&  même  d’avantage ,  fi'  ta  nécelfité  le  demande.  Dionis  , 
rapporte  qü’ une  jeune  fille  âgée  d’onze  ou  douze  ans, 
tomba  fur  un  efcalier  en  1705  ,  &.fe  brifa  tout  un  parié¬ 
tal,  avec  une  partie  du  temporal.  M.  Marefchal,  dés  le 


T  R  E 

lendemain  la  trépana  en  deux  endroits;  il  lui  fit  appliquer 
un  troifieme  trépan  par  fon  fils,  un  quatrième  par  le  fils 
deDionis,  qui  étoitpréfent.  Le  lendemain  il  lui  en  appli- 
quadeux  autres, -&par  la  fuite  il  la  trépana  jufqu’à douze 
fois,  &  elle  en  fut  très-bien  guérie.  Cet  exemple  qui  fut 
fait  à  Verfailles ,  montre  qu’il  ne  faut  point  s’étonner 
fur  la  multitude  du  trépan. 

Quand  l’opération  eft  finie ,  il  ne  faut  pas  attendre  que 
tout  le  fang  épanché  foit  forti ,  il  fuffit  qu’il  ait  la  liberté 
de  s’évacuer  à  tous  momens  par  l’ouverture.  On  nettoie 
celui  qui  s’amafle  dans  le  trou  du  trépan,  au  moïen  de 
faufles  tentes  de  charpie  ;  que  fi  l’on  apperçoit  qu’il  y  ait 
encore  quelque  petite  pointe  autour  de  ce  trou,  qui 
puifle  piquer  la  dure-mere ,  on  la  coupe  avec  le  ganivet 
lenticulaire ,  après  quoi  on  fe  met  en  devoir  de  panfer  le 
malade.  On  commence  par  verfer  fur  la  dure-mere  quel, 
ques gouttes. dejgaume;  on  fait  chauffer  la  cuillère  pleine, 
de  miel  rofat,  mêlé  avec  du  baume,  on  y  trempe  les 
findons,  on  pofe  celui  de  toilç  le  premier  fur  la  dure- 
mere  ,  &  comme  il  eft  plus  grand  que  le  trou  du  crâne , 
on  en  fait  paffer  entre  le  crânç  &  la  membrane.  On  met 
enfuite  le  findon  de  charpie ,  &  on  achevé  d’çmplir  le 
trou  avec  un  tampon.  On  couvre  avec  un  plumaceau  trem. 
pé  dans  l’efprit  de  vin,  la  partie  du  crâne  qui  eft  décou¬ 
verte  ,  &  avec  les  pincettes ,  on  prend  les  quatre  petits 
bourdonnets  qu’on  trempe  dans  le  digeftif,  pour  les  met¬ 
tre  l’un  après  l’autre  fous  les  quatre  levres  de  la  plaie , 
dont  on  remplit  le  milieu  avec  deux  autres  bourdonnets 
moïens ,  aufli  trempés  dans  le  digeftif  ;  puis  on  en  met 
par-defliis  tous  les  autres ,  deux  autres  grands ,  pareille¬ 
ment  couverts  de  digeftifs  ;  puis  on  fait  une  embrocation 
d’huile  rofat  modérément  chauffée  ;  puis  on  met  une  cm, 
plâtre  ;  puis  une  compreffe  ;  puis  le  grand  couvre-chef, 
puis  enfin  le  bonnet.  On  remet  après  tout,  le  malade 
dans  une  fituation  convenable;  la  meilleure  pour  lui,  c’eft 
de  fe  coucher  fur  la  plaie,  afin  de  donner  par  cette  pente 
une  facilité  de  s’écouler,  à  l’humeur  épanchée  qui  relie 
encore. 

Quand  en  a  achevé  de  panfer  le  blefTé ,  on  lui  recora- 


TRE  633 

mande  le  repos  &  même  de  ne  pas  parler.  On  revient  le 
faigner  deux  ou  trois  heures  après  l’opération.  Sa  nourri,, 
ture  ne  fera  que  des  bouillons  qu’il  prendra  de  quatre  heu¬ 
res  en  quatre  heures  ,  buvant  dans  ces  intervalles  autant 
de  tifanne  qu’il  en  voudra.  Le  lendemain ,  avant  que  de 
lever  l’appareil ,  on  fermera  les  rideaux  du  lit ,  au  milieu 
duquel  on  aura  un  réchaud  plein  de  braife  allumée,  qui 
ne  puille  point  entêter.  On  ne  laiffera  jamais  le  cerveau 
à  découvert ,  &  pour  cet  effet ,  on  aura  tout  prêt  un  nou¬ 
veau  fîndon ,  que  l’on  placera  tout  auffitôt  que  l’on  aura 
levé  celui  qui  y  eft;  on  ne  s’amufera  point  tant  à  efluier 
les  bords  de  la  plaie,  le  plutôt  fait,  dans  ce  cas,  eft  tou¬ 
jours  de  beaucoup  le  meilleur. 

Aurefte,  on  ne  peut  pas  marquer  en  détail  la  conduite 
de  la  cure.  C’eft  au  Chirurgien  à  connoître  fon  fujet ,  à 
le  traiteMelon  les  difpofitions  où  il  le  trouve ,  &  à  ne 
fe  point  relâcher  fur  le  régime  de  vivre  qui  doit  être  trés- 
exaâ.  La  faim  qui  furvient  au  malade  eft  un  bon  ligne; 
mais  il  ne  faut  pas  y  condef cendre.  Les  remedes  huileux 
&  pourrifTans  ne  valent  rien,  les  balfamiques  &  les  fpiri- 
tueux  font  très-bons;  le  digeftif  doit  être  animé, encore  ne 
faut-il  pas  en  ufer  long-tems.  Les  comprefTes  feront  trem¬ 
pées  dans  du  vin  où  on  aura  fait  bouillir  des  plantes  aro¬ 
matiques  ,  à  l’exception  des  rofes  ,  qui  poarroient  offen. 
fer  par  leur  ojieur,  &  aihfi  jufqu’a  la  fin. 

Il  vient  quelquefois  de,s  champignons  qu’il  faut  cou¬ 
per  quand  ils  font  grands ,  ou  lier  par  le  pied  ,  afin  qu’ils 
le  defféchent  &  qu’ils  tombent;  s’ils  font  petits ,  il  faut 
les  confumer  avec  les  poudres  de  fabine,  d’ocre,  d’her- 
modaces  brûlées.  Les  chairs  de  la  plaie  croiffent  auffi  tel¬ 
lement  quelquefois  ,  qu’elles  couvrent  l’ouverture  du 
i  trépan.  En  ce  cas,  on  les  tiendra  lujettes  avec  desplu- 
j  maceaux  trempés  dans  l’eau-de-vie,  ou  vulnéraire;  au 
refte  ,  il  faut  fupprimer  les  onguens,  &  n’ufer  que  de  re¬ 
medes  déficcatifs  en  attendantl’exfoliation  ,  qui  arrive  or¬ 
dinairement  entre, le  quarante  &  le  cinquantième  jour. 
L’ufage  des  poudres  céphaliques  eft  inutile,  &  il  ne'  faut 
point  non’plus  arracher  les  efquilles  qui  branlent.  Quand 
d'exfoliation  eft  entièrement  faite.,  il  fort  «ne  chair  da 


634  TRI 

crâne  &  de  la  dure-mer  e ,  qui  fe  joignant  avec  celles  de  la 
plaie,  forme  une  efpecede  cal  qui  bouche  le  trou  du  tré¬ 
pan,  &  remplie  l’os  q  U’  on  à  ôté.  On  procure  par-deffus  tout 
cela  une  bonne  cicatrice  qui  met  le  fceau  à  la  parfaite 
guérifon.  Mais  cependant  il  n’elt  point  inutile  de  recom¬ 
mander  at}  malade  guéri  de  défendre  fcrupukufement 
le  lieu  du  trépan,  ou  avec  de  bons  bonnets,  ou  même 
avec  une  calotte  de  plomb ,  comme  il  eft  aiTez  ufîté.  C’eft 
«ne  précaution  bonne  à  prendre. 

TRE’PANE’.  Sujet  à  qui  l’on  a  fait  l’opération  du 
trépan.  Il  fe  dit  de  l’os  qui  a  été  troué  dans  l’opération  t 
Sc  d’un  ongle  que  l’on  a  perforé. 

TRE’PANER.  Faire  l’opération  du  trépan. 

Tr.  IAEIGULAIRE.  On  donne  ce  nom  à  un  mufcle 
des  levres,  à  caufe  de  fa  figure  qui  approche  de  celle  d’un 
triangle.  Ce  mufcle  s’attache  par  fon  extrémité  inferieure 
qui  eft  la  plus  large ,  à  la  face  externe  de  la  b  i  de  la 
mâchoire  inférieure  :  delà ,  fes  fibres  fe  rafiem  '  nt  en 
montant  vers  la  commifiure  des  levres  ,  où  elles  fe  ter¬ 
minent  après  s’être  gliiîèes  entre  le  mufcle  buccinateur 
&  le  grand  zygomatique.  Ce  mufcle  tire  en  bas  &  en  de¬ 
dans  la  commiiTure  des  levres;  le  canin  eft  fon  antago. 
nïfte. 

Triangulaire  de  la  verge.  ( mufcle )  II  eft  quelquefois 
fort  petit ,  &  quelquefois  il  eft  double.  Il  naît  de  la  par¬ 
tie  antérieure  du  fphincter ,  de  l’anus ,  &  s’inféreà  la  par¬ 
tie  pôftérieure  &  inférieure  des  accélérateur  ,  ou  ou  bul¬ 
be  de  l’urethre.  Riolan  a  pris  jadis  ce  mufcle  pour  une 
portion  du  conftriéteur  de  l’anus ,  mais  Littré  eft  le  pre¬ 
mier  qui  l’ait  reconnu  &  décrit  pour  un  mufcle  particu¬ 
lier.  Il  paroît  être  l’antagonifte  des  accélérateurs  &  des 
éreâeurs  de  la  verge.  Il  retire  en  bas&  en  dedans  la  ver¬ 
ge  après  l’éjaculation7,  &  rend  par-là  au  fang  une  aétioa 
&  un  cours  plus  libre. 

Triangulaire  des  lombes.  On  donnoit  autr  efois  Ce  nom 
à  un  mnfcle  placé  le  long  des  vertèbres  lombaires ,  en¬ 
tre  la  derniere  des  faulTes  côtes ,  &  la  crête  de  l’os  des  îles. 
On  l’appelle  plus  ordinairement  quarrê  des  lombes  ,  oiî 
lombaire  externe.  Voyez  Quàrrè  des  lombes. 


t  r  i  én 

Triangulaire  du  ni?.  On  donne  ce  nom  à  un  petit 
mufcle  très-mince  ,  qui  s’étend  depuis  le  mufcle  furci- 
lier  -  dont  il  eft  une  continuation ,  jufqu’au  cartilage  mo¬ 
bile  qui  formé  l'aile  du  nez ,  où  il  fe  termine  par  une 
large  aponévrofe.  On  le  nomme  aufli  , intérieur ,  &  pi- 
ramidal. 

Triangulaires  du  fternum  ,  ou  ftemo-cofiaux  de  Fer- 
heyen.  On  donne  ces  deux  noms  à  cinq  paires  de  mufcles 
difpofés  obliquement  en  maniéré  de  bandelettes  de  cha¬ 
que  côté  du  fternum.  Ils  font  attachés  par  une  de  leurs 
extrémités ,  le  long  de  la  moitié  inférieure  du  fternum , 
&  par  l’autre  ,  au  cartilage  des  cinq  dernieres  vraies  cô¬ 
tes.  La  direction  de  ceux  de  ces  modelés  qui  font  fupé- 
rieurs ,  eft  plus  oblique  que  celle  des  inférieurs,  qui  eft 
prefque  tranfverfale.;  L’ufage  de  ces  mufcles  eft  de  ler- 
vir  à  la  refpiration  ,  en  abaiflànt  les  cinq  dernieres  vraies 

TRICEPS.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles  qui  ont  trois 
principes  diftingués,  lefquels  fe  réunifleut  en  un  feul  ven¬ 
tre.  Tels  font  : 

le  triceps  brachial.  Mufcle  compofé  ,  fituc  à  la  partie 
poftérieure  de  l’hiimerus  ,  qu’il  occupe  dans  toute  fa  lon- 

Eueur.  C’en  lui  qui  forme  la  grofl'e  malfe  charnue  qu’on 
:nt  derriete  le  bras  ;  il  s’appelle  triceps  ,  parce  qu’il  eft 
pat  en  haut  compofé  de  trois  portions  diftinétes ,  qui  fc 
réunilfent  &  fe  confondent  par  en  bas  eh  un  leul  tendon. 
On  le  nomme  brachial ,  pour  le  diltinguer  du  triceps 
crural.  Ce  mufcle  fe  trouve  décrit  en  entier  fous  le  nom 
de  grand  anconé ,  d’anconé  externe  ,  &  de  court  exten- 
feur  de  l’avant-bras.  Voyez  Anconé. 

Le  triceps  eft  couvert  d’une  aponévrofe  très-fine  ,  qui 
eft  une  efpece  de  fafcia-lata ,  laquelle  eft  fituée  immé¬ 
diatement  fous  la  peau.  Il  eft  le  principal  extenfeur  de 
l’os  du  coude ,  ou  de  l’avant-bras  fur  le  bras.  Il  peut  aufli 
étendre  l’humerus  furie  cubitus  mouvoir  un  peu  l’o, 
moplare. 

Triceps  crural ,  ou  le  triple  de  ki  cuijfe.  C’eft  ainfi 
qu’on  appelle  trois  mufcles  adduâeùrs- de  la  cuille.  On 
leur  a  auffi  donné  les  noms  de  gardes-pucelage  ,  de  dé « 


6$6  TR! 

fenfeurs ,  ou  gardiens  de  la  virginité  ,  parce  qu’ils  ap¬ 
prochent  les  cuilTes  l’une  de  l’autre  ,  &  peuvent  même 
les  croifer.  Ces  mufcles  n’en  compofent  pas  un  feul  à  trois 
têtes  ,  comme  le  nom  de  triceps  femble  l’indiquer  ;  mais 
ils  font  au  contraire  très-diflingués  les  uns  des  autres , 
Sc  il  feroit  difficile  de  déterminer  la  raifon  qui  a  engagé 
les  Anatomiftes  à  les  comprendre  fous  un  feul  mufcle  , 
tandis  qu’ils  en  ont  fait  trois  des  trois  portions  du  triceps 
brachial  que  la  nature  a  réunies. 

La  première  portion  que  quelques-uns  appellent  fu- 
périeure ,  &  d’autres  anterieure  ,  &  que  l’on  peut  appel. 
1er  avec  M.  "Winflow  premier  mufcle  du  triceps ,  s’atta¬ 
che  par  une  de  fes  extrémités  à  la  partie  antérieure  & 
fupérieure  de  l’os  pubis  contre  la  fymphyfe ,  où  fes  fibres 
fe  confondent  un  peu  avec  celles  du  pectiné.  Ce  mufcle 
s’élargit  en  defeendant  obliquement ,  &  fe  termine  à  fon 
extrémité  inférieure  le  long  de  la  partie  moïenne  A  in¬ 
terne  du  fémur  jil  fe  détache  de  cette  extrémité  Un  trouf. 
feaude  fibres,  qui  fe  joint  à  un  femblable  delatroifie- 
me  portion,  &  va  s’attacher  au  condile  interne  du  fé¬ 
mur. 

La  féconde  portion  ,  la  portion  moïenne  ou  le  fécond 
mufcle  du  triceps,  s’attache  par  fon  extrémité  fupérieure  à 
la  partie  inférieure  de  l’os  pubis  ,  au  deflous  de  la  pre¬ 
mière  ,  par  un  principe  plus  large,  Sc  fe  termine  pap  fon 
extrémité  inférieure  à  la  ligne  âpre  du  fémur ,  un  peu  au 
deflous  de  la  première  portion. 

La  troifieme  &  la  grande  portion  ,  la  portion  pojlé- 
rieure ,  ou  le  troifieme  mufcle  du  triceps ,  s’attache  pat 
fon  extrémité  fupérieure  à  la  partie  antérieure  de  toute 
la  petite  branche  de  l’os  ifehion ,  en  partie  fur  le  tendon 
du  mufcle  demi-membranéux ,  &  fous  celui  du  demi- 
nerveux  ;  ce  mufcle  defeend  enfuite  obliquement ,  &  va 
s’attacher  par  des  fibres  charnues  le  long  de  la  ligne  âpre, 
depuis  le  grand  trochanter  jufqu’à  la  partie  moïenne  du 
fémur.  De  la  partie  inférieure  de  ce  mufcle ,  il  s’échappe 
un  troufleau  de  fibres  qui  ,  fe  joignant  à  un  femblable 
qui  vient  de  la  première  portion  ,  defeend  vers  le  bas  du 
fémur  ,  Sc  s’attache  en  arriéré  à  la  tuhérofité  du  condile 


TRI  637 

interne  de  cet  os.  L’affemblage  de  ces  deux  trouffeaux 
eft  quelquefois  confidcrable ,  &  pourroit  paffer  pour  un 
mufçle  particulier. 

L’ufage  du  mufcle  triceps ,  eft  ,  comme  nous  l’avons 
dit ,  de  porter  les  cuifles  l’une  vers  l’autre ,  &  même  de 
les  croifer. 

Triteps  du  pied.  Quelques  Anatomiftes  ont  donné  ce 
nom  aux  deux  mufcles  jumaux  &  aufolaire ,  parce  qu’ils 
fe  réunifient  tous  les  trois  en  un  tendon  commun  allez 
connu ,  fous  le  nom  de  tendon  d’Achilles ,  qui  va  fe  ter¬ 
miner  à  l’extrcmité  poftérieure  du  calcanéum. 

TRICHIASIS.  Sous  ce  nom  font  çomprifes  les  ma¬ 
ladies  des  cils ,  &  les  opérations  qu’il  leur  faut  faire. 

TRICHISMOS.  Nom  que  l’on  donne  à  cette  efpece 
de  fracture  des  os  plats ,  fi  fine  qu’elle  eft  imperceptible. 
On  l’appelle  auflï  fonte  capillaire. 

TRICUSPIDES.  (valvules)  Voyez  Triglochines. 

TRIGASTRIQUE.  On  donne  ce  nom  aux  mufcles 
qui  ont  trois  portions  charnues ,  ou  trois  ventres  féparés 
l’un  de  l’autre  par  un  tendon  mitoïen. 

...  TRIGLOCHINES.  (valvules)  Ces  valvules  fe  trou¬ 
vent  dans  les  ventricules  du  cœur.  Il  y  en  a  dans  le  droit 
&  dans  le  gajxche.  Celles  du  ventricule  droit  font  atta¬ 
chées  à  l’prific,e  auriculaire  du  ventricule  ,  &  font  com¬ 
me  trois  languettesfort  polies,  du  côté  qui  regarde  l’em¬ 
bouchure  de  l’oreillette ,  &  garnies  de  plufieurs  expan- 
fions  membraneufes  &  tendineufes ,  du  côté  de  la  cavité 
interne  du  ventricule ,  &  elles  font  comme  découpées  & 
dentelées  par  leurs  bords.  Celles  du  ventricule  gauche  ont 
la  même  forme  &  la  même  lïru§ure,  mais  il  n’y  en  a 
que  deux,  &  on  les  a  nommées  valvules  mitrales ,  à  caufe 
«le  leur  forme. 

L’ufage  de  ces  valvules  eft  de  permettre  au  fang  qui 
paffe  de  l’oreillette  dans  le  ventricule  ,  de  couler  ai£ë- 
meot  pour  le  gonfler ,  &  d’empêcher  qu’il  ne  remonte 
dans  l’oreillette  ,  lors  de  la  contraction  du  ventricule.  On 
les  appelle  auffi  valvules  trïcujpides ,  &  M.  'WinfloW 
les  nomme  encore  auriculaires ,  ou  veineufes  du  càtur. 

TRIJUMEAUX.  (Jacrfs  )  Ces  nérfs  forment  la  ciu* 


638  TRI 

quieœe  paire  cérébrale.  Us  font  forts  ,  &  jouent  un  très- 
grand  rôle  dans Tceconomie  animale.  Ils;'pattent  des  cô¬ 
tés  de  l’éminence  annulaire,  derrière  les  pathétiques,  par 
plufieurs  filets  très-collés  enfemble  ,  d’où  réfùltent  deux 
gros  troncs  un  peu  applatis ,  un  de  chaque  côté  ,  qui  lé 
portent  chacun  vers  la  pointe  de  l’os  pierreux ,  y  percent 
la  dure-mere,  un  peu  au  deffous  du  bord  de  l’extrémité 
antérieure  de  la  tente  du  cervelet.  Chacun  s’enfonce  en- 
fuite  dans  le  fiuus  caverneux  de  fon  côté,  après  quelques 
attaches  à  la  pointe  de  l’os  pierreux.  Il  jette  enfuite  des 
filets  à  la  dure-mere  ,  s’élargit  dans  le  même  finus,  & 
forme  une  efpece  de  ganglion  en.  forme- de  'plexus.  Le 
tronc  fe  divife  après  cela  en  trois  autres  branches  confi- 
dérables ,  un  peu  plates  ,  qui  traverfent  le  :  finus'  caver¬ 
neux  ,  baignent  dans  le  fang  du  finus  ,  fe  placent  laté¬ 
ralement  fur  un  même  plan  à  peu  près  vertical ,  &  s’écar¬ 
tent  en  maniéré  de  patte,  d’oileau. 

La  première  de  ces  branches  eft  füpérieure  ,  &  porte 
communément  le  nom  de  nerf  opthalmique  de  Jaillis. 
Elle  a  moins  de  grolfeur  &  plus  dé  longueur  que  les  trois 
autres  elle  gagne  la  fente  fphénoïdale  &  entre  dans 
l’orbite.  M.  Winflow  l’appelle,  à  catifé  de  cela,  nerf 
orbitaire. 

La  branche  moïenhe  pâlie  par  le  trou  rond  de  l’os  fphé- 
tioïde  ou  trou  maxillaire ,  &  va  fe  difperfer.  dans'lés par¬ 
ties  de- la  mâchoire  füpérieure  ,  d’où  elle  à  tiré  le  noin 
àe.  nerf  maxillaire  fupérieur.^Lt.  troifieme  branché  qui 
eft  l’inférieure  ,  defcend  par  le  trou  ovàle  vbiïïn  du  trou 
rond  ,  &  fe  dillribue  à  toute  la  mâchoire  ‘inférieure', 
fous  le  nom  de  nerf  maxillaire  inférieur.  Comme lesd'eux 
nerfs  maxillaires  font  unis  à  leur  naiiïance’,  cela  a 'donné 
lieu  à  quelques  Anatomiftes  de  divifer  le  grbs  tronc  en 
deux  branches  principales-,  &  la  fécondé- de  c'es  deux  en 
deux  autres  fubalternes.  Voyez  Opthalmique  ,  Maxil¬ 
laire fupé rieur ,  Ce  Maxillaire  inférieur. 

TRI  VEN  TER ,  ou  TRJVENTRE.  Se  dit  d’un  muf- 
cle  qui  a  trois  ventres.  Ç’eft  une  efpece  de  mufcle  com- 
pofé  ;  on  le  diftingue  du  triceps  en  ce  que  'celui'.- ci  a 


T  R  O  63j 

conftamment  trois  tendons ,  tandis  que  le  triventre  peut 
n’en  avoir  qu’un  ou  deux. 

TROCAR.  Voyez  Troifcàrs. 

TROCHANTER.  Ce  mot  qui  vient  du  grec  ,  ligni¬ 
fie  tourner ,  &  fe  donne  à  deux  tubérofités  dii  fémur  , 
auxquelles  s’attachent  les  mulcles  qui  font  tourner  la 
cuiile.  Il  y  en  a  un  grand  &  un  petit. 

TROCHLEATEUR.  On  appelle  ainfî  lemufclegrani 
oblique  de  l’oeil ,  d’un  mot  latin  qui  lignifie  poulie  , 
parce  que  fon  tendon  eft  reçu  dans  un  petit  anneau  car¬ 
tilagineux  ,  qui  en  fait  l’office.  Voyez  Oblique . 

Trochléateurs  ( nerfs  )  Ils  forment  la  quatrième  paire 
des  nerfs  cérébraux  ;  ils  font  longs  &  déliés ,  tirent  leurs 
origine  de  la  moelle  allongée  ,  derrière  les  éminences 
notes  ,  &  de  la  partie  latérale  de  l’expanfion  médullaire 
qui  fe  trouve  au  deffus  de  la  communication  du  troifie- 
me  ventricule  avec  le  quatrième»  Ils  yont  enfuite  chacun 
de  leur  côté  ,  percer  le  bord  du  repli  que  la  duré-mere 
forme  fur  l’extrémité  de  l’apophyfe  pierreufe ,  derrière 
la  felle  du  Turc  ,  au  deffus  du  palfage  du  nerf  de  la  troi- 
fieme  paire ,  plus  en  arriéré  &  plus  en  dehors.  Ils  fe 
gliifent  enfuite  dans  la  duplicature  de  ce  repli ,  à  côté  de 
la  troifieme  paire  ,  le  long  de  la  partie  fupérieure  du  fi- 
nus  caverneux  ,  &  paffent  par  la  fente  fphénoïdale  dans 
l’orbite  ,  où  ils  s’inférent  dans  les  mufçles  trochleateurs. 
Ils  prennent  une  route  oblique  par-deflùs  les  autres  nerfs 
&  les  mufcles  voifins  ;  ils  jettent  chemin  faifant  de  pe¬ 
tits  filets  de  côté  &  d’autre  ,  &  paroiffent  communiquer 
avec  la  première  branche  de  la  cinquième  paire  ,  c’eft- 
à-dire  ,  avec  le  nerf  ophtalmique  ou  orbitaire.  On  leur 
donne  aufli  le  nom  de  pathétiques. 

■  TROCHLE’E  Mot  tiré  du  latin  trochlea ,  qui  lignifie 
poulie.  Voyez  Poulie. 

TROCHOIBES.  Sorte  d’articulation  de  deux  os  ajou¬ 
tée  par  Fallope  aux  autres  efpeces.  Il  l’a  fait  confifter  en 
ce  que  l’un  des  os  articulés  a  fur  l’autre  un  mouvement 
de  rotation ,  lequel  fe  fait  de  la  même  maniéré  qu’une 
roue  tourné  fur  Ion  âxe.  Telle  eft  l’articulation  de  lapre» 


640  T  R  O 

mierc  vertèbre  du  cou  avec  la  fécondé  Voyez  Rota¬ 
tion. 

TROIS-CARS.  Infiniment  deftiné  fpécialement  aux 
pondions.  C’eft  un  poinçon  d’acier  cilindriqne  dans  fon 
corps  3  emmanché  par  une  extrémité  d’une  petite  poi¬ 
gnée  d’yvoire  ou  d’ébène  ,  &  terminé  par  fon  autre  ex¬ 
trémité  d’une  pointe  triangulaire  très-àigue  ,  &  dont  les 
angles  font  très-coupans.  Ce  poinçon  eft  reçu  dans  une 
cannulle  d’argènt ,  qui  lui  fert  comme  de  gaine.  Cette 
cannulle  eft  ouverte  par  les  deux  extrémités  ,  &  doit  laif- 
fer  etcéder  les  troifcars  d’environ  une  demi  ligne.  Le 
pan  intérieur  de  cette  extrémité  eft  taillé  .un  peu  en  bi- 
feau  ,  pour  s’adapter  plus  aifément  à  la  figure  du  troif- 
car  qui  ,  dans  cet  endroit  eft  plus  épais  que  dans  fon 
corps.  L’autre  extrémité  eft  terminée  par  une  plaque  , 
ou  par  une  cueuillere  qui  eftdeftinée  à  recevoir  les  eaux, 
ouïes  autres  matières  que  l’on  veut  évacuer,  &  à  diri¬ 
ger  leur  chute.  L’un  &  l’autre  bout  de  la  cannulle  eft 
percé  de  deux  trous  fur  les  côtés  ;  les  uns  font  pratiqués 
à  fon  bas  ,  les  autres  fur  les  côtés  delà  plaque,  pour  rece¬ 
voir  des  rubans  quand  il  en  eft  befoin. 

La  maniéré  de  fe  fervir  du  troifcar  eft  de  le  tenir  de 
façon  que  la  poignée  foit  appuïéefurle  talon  de  la  main. 
Le  pouce  retenant  la  plaque ,  les  deux  doigts  index  &  du 
milieu  s’allongent  fur  le  bord  du  troifcars,  &  tandis 
que  de  ces  deux  doigts  le  Chirurgien  cache  fon  opéra¬ 
tion,  il  enfonce. l’inftrument  en  pouffant  du  fond  de  la 
main  ;  après  quoi  il  retire  le  troifcars  ,  &  laiffe  la  can¬ 
nulle  pour  diriger  les  matières ,  &  leur  former  un  libre 
canal. 

TROMBUS.  Voyez  Thrombus. 
TROMPESDEFALLOPE,  OVIDUCS  DES  FEM¬ 
MES.  On  aainfî  appellé  deux  tuïaux  coniques  quiabou- 
îiffent  au  fond  de  la  matrice  où  ils  viennent  fe  terminer, 
un  de  chaque  côté ,  par  une  ouverture  très-petite  ,  qui 
laiffe  à  peine  palier  une  foie  de  porc. 

La  longueur  des  trompes  varie  fuivant  l’âge.  Commu¬ 
nément  elles  font  longues  de  trois  pouces.  De  Graf  dit 
qu’elles 


T  R  O  64* 

qu’elles  s’étendent  quelquefois  jufqu’à  n  euf  travers  de 
-doigt. 

Elles  font  compofées  de  plufieu-s  membranes  :  la  plus 
interne  eft  liffe  ,  polie  ,  &  refl'emble  affez  à  celle  de  la 
matrice  ,  cependant  elle  fè  ride  à  fes  extrémités.  La  fé¬ 
condé  membrane  eftmufculeufe  &  formée  de  fibres  char¬ 
nues  ,  dont  les  unes  font  longitudinales  ,  &  les  autres  cir¬ 
culaires  &  un  peu  obliques.  La  troifieme  membrane  qui 
eft  la  plus  externe ,  eft  fournie  par  la  duplicature  du  pé¬ 
ritoine  ,  qui  forme  les  ligamens  larges.  On  y  admet  aufli 
une  grande  quantité  de  vailTeaux  fangùins  qui  forment 
par  leurs  lacis  ,  un  corps  caverneux  ,  au  moïen  duquel  - 
ces  parties  fe  roidilfent  dans  le  tems  des  approches.  Ce 
corps  caverneux  n’eft  a^mis  que  par  ceux  qui  rejettent 
l’exiftence  des  fibres  mufculaires. 

La  cavité  de  la  trompe  n’eft  pas  la  même  dans  toute 
fa  longueur  ;  elle  eft  fort  étroite  à  fon  ouverture  dans 
le  fond  de  la  matrice ,  comme  nous  l’avons  déjà  dit ,  & 
elle  devient  plus  large  à  mefure  qu’elle  s’en  éloigne.  Elle 
décrit  plufieurs  contours  à  droite  &  à  gauche. 

L’extrémité  oppofée  à  la  matrice  forme  un  épanouif- 
fement  qu’on  appelle  le  pavillon  de  la  trompe  :  il  eft  âot. 
tant  dans  lebas-ventre.  Toute  fa  circonférence  eft  décou. 
pée  par  des  franges.tiflues  de  fibres  charnuesplus  oumoins 
profondes ,  fuivant  les  différents  fujets.  C’eft  ce  qui  l’a 
fait  nommer  aufli  le  morceau  frangé.  Quelques  Anato- 
miftes  l’ont  appellé  morfus  diaboli  ,  ce  que  quelques 
autres  ont  ridiculement  traduit  par  le  nom  de  morceau, 
du  diable.  La  plus  longue  des  franges  du  pavillon  s’étend 
depuis  cette  partie  ,  jufqu’à  l’extrémité  externe  de  l’o- 
vaire.  C’eft  un  véritable  mufcle  adducteur  de  la  trompe  ; 
&  fi  le  pavillon  de  la  trompe  embrafle  &  ferre  l’ovaire 
dans  le  tems  des  approches  ,  comme  il  y  a  tout  lieu  de  le 
penfer,  c’eft:. ce  mufcle  qui,  par  fa  contraction-  ,  tire  la 
trompe  ,  &  l’approche  de  l’ovaire  ,  autrement  pourquoi 
dans  le  tems  du  coït,  l’extrémité  frangée  embrafleroit- 
ellè  l’ovaire  ,  plutôt  que  tout  autre  partie  V 

L’ufage  des  trompes  eft  d’établir  un  canalde  communi- 
D.  de  Ch.  Tome  il.  S  f 


$4*  _  T  U  B 

cation  entre  les  ovaires  &  la  matrice.  On  a  trouvé  pla¬ 
ceurs  fois  des  enfans  formés  dans  les  trompes  qui,  n’ayant 
gu  y  prendre  l’accroilîement  naturel  font  morts ,  &  ont 
tait  périr  leur  mere. 

Trompe  d’Eufluche.  C’eft;  un  canal  qui  conduit  de  la 
caiffe  du  tambour  ,  vers  les  ouvertures  poftérieures  des 
narines ,  &  vers  la  voûte  du  palais.  Il  eft  creufé  dans  l’a- 
pophyle  pierreufe  de  l’os  temporal,  le  long  du  conduit 
de  l’apophyfe  carotidale  ,  &  en  fortant  il  elt  augmenté 
par  l’apophyle  épineufe  del’os  fphénoïdeûl  forme  comme 
un  allongement  antérieur  de  la  caille.  On  l’appelle  aufïï 
Aqueduc  d*  Eu  floche. 

TRONC.  Le  corps  humain  fe  divife  en  tronc  &  en  ex¬ 
trémités.  Le  tronc  comprend  toutes  les  parties  uniesver- 
ticalement  depuis  le  fommet  dï  la  tête  ,  jufqu’au  pubis 
en  devant ,  &  jufqu’au  coccyx  en  arriéré.  On  remarque 
dans  cet  efpace  trois  grandes  cavités,  l’une  eft  la  tête , 
l’autre  la  poitrine,  la  troilïeme  le  bas-ventre  ,  ou  Am¬ 
plement  le  ventre.  Ces  cavités  contiennent  la  plus  grande 
partie  des  vifeères  du  corps.  On  leur  a  donné  jadis  à  tou¬ 
tes  le  nom  de  ventre  ,  ainfi  on  le;  diftinguoit  en  ventre 
fupérieur  ,  en  ventre  inférieur  ,  &  en  ventre  moïen. 

TROUER.  Faire  une  entâmure  à  un  os  par  le  moïen 
d’un  inftrument  perçant ,  de  maniéré  que  l’os  fe  trouve 
«apercé.  Voyez  Trépaner. 

TUBERCULE.  Petite  éminence  ',  ou  tumeur  inégSle 
&  raboteufe  ,  qui  reflemble  à  de  petits  grains  de  millet 
unis  enfembleparune  membrane  commune.  L’on  trouve 
fouvent  de  ces  fortes  de  petites  tumeurs  dans  les  pou¬ 
mons  des  Phtifiques ,  &  dans  les  vifeères  des  gens  morts 
deconfomption. 

Tubercules  mammiüaires.  Nom  que  M.  Winflow  don¬ 
ne  aux  inanimé  Ions  médullaires  de  la  moelle  allongée.  V. 
Mammelohs  médullaires. 

TUBÉROSITÉ.  Eminence  raboteufe  ,  quife  remar¬ 
que  à  la  futface  externe  de  plulieurs  os  du  corps.  Il  y  eu 
a  de  longues  &  de  plus  petites  ;  il  y  en  a  de  larges  &  de 
tondes. 

Tuberofltè.  En  Chirurgie,  c’eft  une  éminence  charnue 


T  Y  M  64? 

inégale  ,  raboteufe  comme  une  pomme  de  terre  ,  d’où 
elle  a  tiré  fon  nom.  Les  tubéroiirés  ne  font  gueresdes  émi¬ 
nences  particulières ,  mais  elles  caraâérifent  différentes 
tumeurs.  Tels  que  les  condylomes  ,  les  thymus ,  les  lou¬ 
pes,'  &c. 

TUMEFACTION.  Elévation  d’une  partie  au  deflus 
du  niveau  naturel ,  caufée  par  un  engorgement  des  vaiC. 
féaux  qui  la  compofent.  Voyez  Gonflement. 

TUMEFIE’.  Se  dit  d’une  partie  qui  s’efi  élevée  con¬ 
tre  nature  ,  par  un  engorgement  de  fa  fubftance  &  de 
les  va  idéaux. 

TUMEFIER.  (  fc)  De  venir  gros ,  enflé  ,  par  l’en¬ 
gorgement  des  vaifleaux  de  la  partie  qui  s’élève. 

TUMEUR.  C’eft  route  élévation  contre  nature ,  au 
deflus  du  niveau  d’une  furface  qui  furvient  à  quelque  par¬ 
tie  du  corps.  Ce  terme  s’étend  non  feulement  aux  tu¬ 
meurs  produites  par  des  humeurs  arrêtées  dans  quelque 
partie  molle  ,  mais  aufli  à  celles  qui  font  caufées  par  le 
déplacement  de  quelque  partie  organique  ,  comme  dans 
les  vraies  hernies  &  dans  les  luxations.  Le  gonflement  des 
os,  les  exoftofes  ,  les  groifeursqui  ne  reconnoiffentpour 
caufe  que  la  préfence  de  quelque  corps  étranger  ,  font 
de  véritables  tumeurs:  Cependant ,  en  particulier  on  en¬ 
tend  par  tumeurs ,  celles  qui  naiffent  du  féjour  &  de  l’ac¬ 
cumulation-  de  quelque  humeur ,  &  qu’on  appelle  tu- 
meurs  humorales  ,  eu  égard  à  leur  caule.  On  les  divife 
en  quatre  genres  :  le  phlegmon  ,  F éréfypele ,  M  œdème  8c 
le  fquirrhe.  Voyez-les  chacun  à  leur  article.  On  diftîn- 
gue  encore  les  tumeurs  en  internes  &  en  externes  ,  en 
ejfentielles  &  en  critiques  ou  fimptomatiques ,  en  bé¬ 
nignes  &  en  malignes  ,  en  chaudes  ou  inflammatoires , 
&  en  froides ,  en  douloureufés  &  en  indolentes ^  en  fan- 
guines  ,  bilieufes  ,  pituiteujes  ;  féreufes  ,  venteufes-  OU 
emphyfémateufes  ,  &  en  enkiftées. 

Les  tumeurs  exigent  un  traitement  différent fuivant 
là  différence  de  leur  nature.  Voyez  Phlegmon  ,  (Edéme , 
Squirrhe  ,  Loupe  ,  &c. 

'  TYMPAN.  Voyez  Timpan,  ou  Tambour. 


«44 


■y  a  -g 


V. 

VAGIN.  Ôn  donne  Ce  nom  à  un  conduit  membra¬ 
neux,  qui  s’étend  entre  le  reélum  &  l’urethre',  de¬ 
puis  la  vulve,  jufqu’à  l’orifiee  de  la  matrice  nommé 
ordinairement  mujeau  de  tanche.  Le  nom  de  Vagin 
figmfie  par  lui-même  gaine  ou  étui.,  &  on  l’a  donné  à 
ce  conduit,  parce  qu’on  le  compare  à  une  gaine  defti- 
née  à  recevoir  la  verge  de  l’homme.  On  l’a  aulfi  appellé 
le  conduit  <5*  le  col  de  la  matrice  ou  utérus ■ 

Sa  longueur  -&  fa  largeur  varient  ;  il  a  communément 
quatre  ou  cinq  travers  de  doigt  de  long;  enforte  qu’on 
peut  en  toucher  le  fond  avec  le  doigt  du  milieu  :  il  fe 
trouve  cependant  des  femmes  en  qui  il  a  plus  de  lon¬ 
gueur.  Dans  fon  milieu,  il  a  environ  un  pouce  &  demi 
de  large  ;  fon  entrée  eft  beaucoup  plus  étroite  ,  &  dé¬ 
fendue  par  une  membrane  circulaire ,  percée  dans  fon 
milieu,  qui  fe  déchire  dans  les  premières  approehes,  & 
dont  les  débris  forment  les  caroncules  myrtiformes.  Les 
dimenfionsdu  vagin  changent  beaucoup  par  lefréquent 
ufege  du  coït,  5c  fur-tout  par  l’accouchement.  Sa  lar¬ 
geur  eft  beaucoup  plus  confidérable-,  &  communément 
fa  longueur  eft  fort  diminuée;  ce  qui  fait  que  l’on  tou¬ 
che  plus  facilement  l’orifice  de  là  matrice  dans  les  fem¬ 
mes  qui  ont  déjà  accouché. 

Les  Anatomiftes  difent  ordinairement  que  ce  conduit 
.eft  compofé  d’un  tilTu  Ipongieux ,  fortifié  d’un  tiffu  cel¬ 
lulaire,  qui  foutient  un  plexus,  formé  par  un  grand 
nombre  de  vailfeaux  fanguins.  On  remarque  à  la  face 
interne  des  papilles  nerveufes,  qui  la  rendent  très-feu- 
fible  :  on  y  trouve  aufli  un  grand  nombre  de  rides  tranf* 
verfales,  formées  par  les  replis  de  la  membrane  interne. 
Les  rides  de  la  partie  antérieure  fe  rencontrent  ferles 
côtés ,  avec  celles  de  là  partie  poftérieure ,  &:  font  en 
cet  endroit  une  elpece  de-couture  ou  de  raphé,  qui  s’é- 


V  A  G  /  647 

tend  le  long  du  vagin  a  droite  &  ï  gauche;  Ces  rides 
font  fort  conliderables  dans  la  jeuneffe,  fur-tout  dans 
les  filles  qui  font  fages  ;  elles  diminuent  au  contraire 
dans  celles  qui  ne  le  font  pas  ,  &  s’effacent  entièrement 
après  plufieurs  accouchemens.  L’ufage  defoes  rides  eft , 
dit-on ,  d’augmenter  le  plaifir  dans  l’ufage  du  mariage 
par  teur  frottement  fur  le  gland;  &  c’eft  pour  cette  rai* 
fon  qu’on  les  trouve  en  plus  grande  quantité  à  la  face 
fupérieure,  qu’à  celle  qui  eft  voiftne  de  l’inteftin  reétum. 
Sous  la  première  membrane  qui  donne  naiflance  à  ces 
rides,  &  qui  eft  blanche,  nerveufe,  fpongieufe  &  par- 
femée  d’un  entrelacement  de  vaiffeaux  fanguins  ;  on. 
trouve  un  grand  nombre  de  petites  glandes  qui  la  per¬ 
cent  par  de  petits  tuyaux ,  &  répandent  dans  le  vagin 
Une  humeur  féreufe,  deftihée  à  le  lubrefier. 

Sous  cette  première  membrane  ,  on  en  trouve  une 
fécondé ,  qui  y-  eft  attachée  par  le  tiffù  cellulaire.  Elle 
eft  comporte  de  fibres  mufculaires ,  dont  les  unes  font, 
citculaires ,  &  les  autres  longitudinales,  ce  qui  rend  ce 
canal  propre  à  fe  rétrécir  &  à  fe  raccourcir.  Cette  fe- 
Gonde  membrane  eft  recouverte  par  une  troifieme.  que 
fournit  une  duplicature  du  péritoine ,  &  qui  eft  com¬ 
mune  avec  la  veffie,  la  matrice  &  le  redum. 

Le  vagin  eft  fortement-  collé  à  l’inteftin  reélum,  St 
l’épaiffieur  de  leur  parois,  en  cet  endroit,  n’eft  pas  fort, 
confîdérable.  Il  eft  auffi  adhérent  à  l’urethre  &  à.  la 
veffie. 

VAGINALE,  (apophyfe)  Nom  d’une apophyfe,  dit 
milieu  de  laquelle  naît  l’ apophyfe'  ftiloïde ,  dont  elle 
environne  la  racine  comme  une  gaîne,  d’oùselLe  a.  tiré 

Vaginale  (’  tunique  )  on  êlytrozde  \  on  a  donné  ce  nom 
à  la  plus  confîdérable  des  enveloppes  des  tefticules;  elles 
n’eft  rien  autre  chofe  qu’une-contimiation  de. la  gaîne 
du  cordon  des  vaifleatix  fper manques,  qui  fe  dilate  &c 
forme  deux  capfules  pour  loger,  les  tefticules.  La  ftyr- 
fàce  interne  de  cetto  tunique  eft  tapiffée  par  une  mem-. . 
branç  particulière  très-fine.  HJ;  Lieutaud  confidete  Ig., 
Sfiij 


64 6  VAL 

tuDique  vaginale  comme  un  tiffu  filamenteux,  qui  s'inn 
finue  dans  leurs  divifions,  &  qui  fait  leur  connexion, 
VAGUE,  f  paire  de  nerfs  )  On  donne  ce  nom  à  la 
huitième  paire  de  nerfs  cérébraux  ,  parce  qu’elle  fe  dis¬ 
tribue  à  différentes  parties  dans  la  poitrine  &  dans  le 
bas-ventre.  Voyez  ,  jymphathfques  moyens . 

VAISSEAU.  Partie  du  corps  qui  fert  à  contenir  les 
fluides  naturels  &  à  les  faire  circuler.  Si  l’on  conçoit 
une  membrane  roulée ,  de  maniéré  qu’elle  laiffe.  à  l’in¬ 
térieur  un  tuï'aa  cilindrique  ;  on  aura  une  jufte  idée 
d’un  vaiffeau.  Or,  quoique  tous  les  vaiffeaux  du  corps 
foient  ainfi  formés  ;  cependant  les  différentes  liqueurs 
qu’ils  contiennent,  la  différente  épaiffeur  de  leurs  tuni¬ 
ques  ,  &  fur-tout  leurs  diverfes  aérions ,  établirent  en¬ 
tre  eux  beaucoup  de  différences.  On  appelle  vaiffeaux 
fanguins  ceux  qui  font  deftméa  à  contenir  le  fang;  tels 
font  les  artères  &  les  veines  qui  partent  du  cœur  &  fe 
rendent  au  cœur.  Les  vaiffeaux  lymphatiques  châtient 
la  lymphe  ,  &  la  ramènent  au  réfervoir  de  pequet.  Les 
vaiffeaux  nerveux ,  fi  les  nerfs  font  des  vaiffeaux,  com¬ 
me  il  eft  à  lé  préfumer,  diftribuent  les  elprits  animaux 
à  toutes  les  parties  du  corps. 

Tout  vaiffeau,  de  quelque  nature  qu’il  foit,  paroît 
avoir  une  action-  fur  fon  liquide  ,  les  uns  plus ,  les  autres 
moins.  V.  Ancre ,  Peine, Nerf ,  Lymphatique,  Lactées,  &c, 
VALET  A  PATIN.  Sorte  de  pincette ,  qui  a  deux 
branches  unies  par  charnière.  Les  branches  poftérieures 
font  plates,  écartées  &  courbées  en  dedans  :  elles  font 
comme  le  manche  de  l’inllrument.  Les  branches  de  de¬ 
vant  s’écartent  auffi  un  peu ,  fe  recourbent  en  dedans , 
&  forment  par  leur  partie  antérieure  un  bec  allongé, 
qui  a  la  figure  d’un  bec  de  canne ,  long  d’environ  un 
pouce ,  garni  intérieurement  de  petites  rainures  &  émi¬ 
nences  tranfverfales  qui  fe  reçoivent  mutuellement.  Ce 
bec  fe  tient  toujours,  fermé  par  le  moïen  d’un  double 
reffort  d’acier  très-fort ,  qui  n’eft  autre  chofe  qu’une 
lame  pliée  en  deux,  arrêtée  au-deffous  de  la  charnière 
par  une  vis.  fur  la  branche ,  qui  reçoit  l’autre  dans,  fa  jon.ç- 


VAL  64? 

tion,&  qui  l’écarte.  L’inftrument  eft  long  en  entier  de  deux 
pouces  quelques  lignes  :  il  fert  à  pincer  les  vaiiTeaiix ou¬ 
verts,  dont  on  doit  faire  la  ligature  dans  les  amputations, 
pour  arrêter  l’hémorrhagie.  La  maniéré  de  fe  fervir  du 
valet  à  Patin  confifle  à  preffer  avec  la  main  fes  deux, 
branches  poftérieures;  ce  qui  fait  bailler  le  relïort,  Sc 
ouvrir  le  bec  de  l’inftrument.  On  embralle  avec  ce  bec 
ouvert  le  vaiffeau  d’où  le  lang  découle  ;  on  lâche  la. 
main  &  le  relfort  fe  détend;  le  bec  fe  ferme,  &  levait 
leau  s’y  trouve  fortement  ferré  Alors  on  laiffe  pen- 
dre  l’inftrument  fans  le  tenir,  &  l’on  fait  la  ligature 
du  vaifleau.  On  l’appelle  valet ,  parce  que  dans  cette 
circonftance  il  tient  lieu  d’un  ferviteur.  Son  invention, 
eft  attribuée  à  Gui-Patin,  Médecin  de  Paris. 

VALVULE  (  grande  )  du  cerveau.  Ce  font  des  pro¬ 
duirions  médullaires  des  pédicules  du  cervelet,  qui  for¬ 
ment  cette  grande  valvule  du  cerveau.  Voyez,  Cervelets. 

V alviue  du  colon  ,  ou  de  Bauhin.  On  a  donné  ce  nom. 
à  une  valvule  qui  fe  trouve  à  l’embouchure  du  colon 
elle  porte  le  nom  de  Bauhin  ,  qui,  le  premier ,  en  a 
donné  une  defeription  exaéle.  Elle  eft  formée  par  un 
repli  de  toutes  les  membranes  de  l’inttftin  ileum  &  du. 
colon ,  ce  qui  lui  donne  un  volume  confîdérable.  Ce 
repli  n’eft  retenu  que  par  du  tiifu  cellulaire,  &  fi  on 
le  détruit,  le  colon  s’allonge,  &  la  valvule  s’efface.  Elle 
forme  au.  dedans  del’ileum  un  gros  bourelet,  qui  porte 
le  nom  de  bride  ou  de  ligament  de  la  valvule  :  déno-, 
minâtion  aifez  impropre.  Cette  valvule  permet  le  pafi- 
fàce  dans  le  colon  aux  matières  contenues  dans  l’ileum, 
au  lieu  qu’elle  s’oppofe  à  leur  retour  ducolon  dans  lileum 
par  où  l’on  voit  que  les  lavemens  que  l’on  prend  ne 
vont  que  dans  le  reâum  &  le  colon ,  &  ne  pénétrent 
pas  jufques  dans  le  coeeum ,  ni  dans  les  inteftins  grêles  \ 

Valvules  conniventes.  Les  Anatomiftes  ont  donné», 
ce  nom  à  des  plis  que  l’on  trouve  en  grand  nombre  dans 
les  inteftins  grêles,  &  fut-tout  dans  le  jéjunum.  Ces  re¬ 
plis  ne  font  formés  que  par  la  memorane  vafculaire  ou 
nerveufe,  &  par  le  velouté.  Les  membranes  externes 
ne  contribuent  aucunement  à  leur  formation.. 


648  VAR 

VARICE.  Tumeur  molle,  inégale,  noueufe  ou  tor- 
tueufe,  indolente,  &  par  fois  douloureüfe,  livide  ou 
noirâtre,  qui  vient  en  plufieurs  endroits  du  corps.  C’eft 
un  gonflement  fanguin ,  ou  une  dilattaion  de  quelque 
veine  engorgée,  d’un  fang  épais  on  gêné  qui  fe  rallen- 
tit  dans  fa  cavité.  Il  n’y  a  quelquefois  qu’un  fimple  ra¬ 
meau  veineux  qui  foit  engorgé;  d’autre  fois,  il  s’en 
trouve  plulieurs.  On  connoît  les  varices ,  parce  qu’elles; 
occupent  les  veines,  en  ce  qu’elles  font  fans  pulfation, 
qu’elles  cèdent  facilement  à  Timprelfion  du  doigt ,  & 
qu’elles  fe  relèvent  auffitôt  qu’on  celle  de  les  compri¬ 
mer.  Il  n’y  a  point  dans  le  corps  de  veines  qui  n’en 
foient-  fulceptibles  :  on  en  voit  aux  tempes  ,  au- 
deffous  du  nombril  ,  au  fondement  où.  elle  s'appel¬ 
lent  hémorrhoïdes  ;  au  fcrotum  &  autour  des  teili- 
cules  ;  mais  le  plus  fouvent  elles  viennent  aux  jambes 
&  aux  cuiffes;  il  y  en  a  de  grofîes,  de  moïennes,  de 
petites.  Les  femmes  greffes  font  particulièrement  fu- 
jettes  à  cette  maladie ,  vers  la  fin  de  leur  groffeffe.  Il 
s’en  peut  faire  dans  les  parties  internes  comme  dans  le* 
parties  externes,  dans  le  cerveau,  la  matrice,  &c. 

La  Chirurgie  emploie  trois  moïens  pour  guérir  les 
varices  des  extrémités  :  fçavoir  ;  les  aftringens ,  les  ban- 
dages  &  la  phlébotomie.  Ori  fait  d’abord  avec  de  la  folle 
farine,  ou  avec  des  farines  de  feves  ,  d’orobe,  de  len¬ 
tilles,  les  poudres  de  bol  d’Arménie,  de  fangdragon  & 
des  blancs  d’oeufs ,  Une  forte  de  colle  que  l’on  étend  fur 
un  linge  en  forme  de  compreffe,  d’une  grandeur  pro¬ 
portionnée  à  la  groffeut  du  membre ,  &  on  l’affujettiï 
par  un  bandage  en  doloire. 

Si  l’on  aime  mieux  employer  le  bandage  fimple ,  on 
prend  une  bande  plus  ou  moins  large ,  plus  ou  moins 
longue  ,  fuivant  la  hauteur  &  le  .volume  de  la  partie  ; 
on  la  roule  en  un  chef,  &  après  avoir  appliqué  fur  l’en¬ 
droit  des  varices  une  compreffe  trempée  dans  l’eau  alu- 
mineufe  ,  ou  quelque  autre  médicament'  aftriqgent  ; 
on  applique  fa  bande  en  doloire,  ayant  foin  de  graduer 
la  preffion ,  &  en  ferrant  plus  dans  l’endroit  des  va  ri, 
ççs,  &  en  ferrant  moins  à  mefiirç  que  l’on  remonte 


V  A  R  _  649 

Vers  la  partie  fupérieure  du  membre  :  aux  varices  des 
Jambes ,  on  fe  fert  avec  beaucoup  de  fuccès ,  de  guê¬ 
tres  de  toile  ou  de  coutil,  lefquelles  ferrent  beaucoup 
à  la  partie  inférieure  ;  &  en  remontant ,  ces  efpeces  de 
botines  font  un  bandage  continu  très-commode. 

Mais  li  les  varices  réfiftent  à  ces'  moïens  curatifs , 
&  grofliflent  de  maniéré  à  incommoder  trop  ,  il  faut 
ouvrit  les  nœuds  avec  une  lancette  ,  &  quand  elles 
feront  dégorgées  ,  on  appliquera  dellus  les  bandages  , 
dont  on  vient  de  parler-  félon  ce  qu’il  plaira  au  Chi¬ 
rurgien  ,  ayant  toujours  la  précaution  d’appliquer  des 
compreffes  trempées  dans  une  liqueur  convenable;  telle 
que  l’eau  dans  laquelle  on  a  fait  fondre  de  l’alun  ,  ou  du 
fel  ordinaire;  tel  que  le  vin  rouge  alumineux,  les  blancs 
d’œufs,  mêlés  avec  les  poudre  aftringentes,  &c. 

VARICOCELE.  Efpece  de  cirfocéle  ,  ou  de  mala¬ 
die  variqueufe  du  fcrotum ,  dans  laquelle  les  veines  de 
cette  partie  &  celles  du  dartos  font  gonflées  contre  na¬ 
ture.  La  vue  feule  fait  connoître  cette  maladie  ,  fans 
qu’il  foit  befoin  d’y  toucher.  On  voit  clairement  les 
vaifleaux  gros  &  tortueux  du  fcrotum  ramper  fou;,  la 
peau  &  former  un  ceps.de  vigne;  c’eft  la  préfence  d’un 
fang  épais  &  greffier,  dont  le  cours  a  été  rallenti  dans 
ces  vaifleaux  qui  caufe  la  tumeur  &  les  différens'gon- 
flemens  qu’on  apperçoit.  Le  féjodr  du  fang  ayant  perfîfté, 
il  s’eft  fait  une  dilatation  canfldérable  des  tuniques  des 
veines,  qui,  par-là,  font  devenues  variqueufes.  Il  y  a 
des  Auteurs  qui  confondent  le  varicocèle  avec  le  cir- 
focèle  ;  mais  on  le  difcingue  du  cirfocéle  par  l’attouche¬ 
ment.  On  fent  les  vaiffeaux  attachés  à  la  partie  fupé¬ 
rieure  du  téfticule  ,  durs  &  gros  comme  les  vers  de 
terre ,  dont  ils  ont/la  forme  ordinaire  ;  ils  font  tortueux 
comme  quand  ces  vers  fe  raccourciflent  &  fe  ramaflent. 

La  caufe  immédiate  de  cette  maladie,  c’eft  donc  le 
féjour  du  fang  dans  fes  veines,  comme  celle  du  cirfo- 
cèle  .&  du  fpermatocèle;  celui  de  la  femence  dans  fes 
organes  propres }fla  caufe  éloignée,  c’eft  le  défaut  quel¬ 
conque  de  .force  ,  pour  faire  avancer  dans  les  vaifleaux 
du  fçrotum  le  îang  qu’ils  contiennent.  En  effet ,  par  la 


6jo  V  A  R 

privation  d’une  telle  puilfance  ,  le  fang  doit  féjoürncr 
dans  fes  vaifleaux ,  jufqu’à  ce  qu’il  foit  contraint  d’en 
forcir  par  l’adion  de  quelque  organe;  d’ailleurs  ni  aïant 
là  ni  mufcles  ni  membranes  qui  puilfent  preffer  les  ca- 
neaux  pour  obliger  le  fang  à  continuer  la  route;  la  por» 
tion  de  cette  humeur  qui  n’a  pu  remonter ,  &  celle  qui 
aborde  de  nouveau  contraignent  les  tuniques  de  fe  dis¬ 
tendre  &  de  s’élargit.  En  effet,  deux  chofes  font  cou¬ 
ler  le  fang  dans  les  veines;  l’une  eft  l’impulfion  du  fang 
artériel,  dont. la  force  eft  compofée  de  la  puiffance  du 
cœur,  &  du  reflort  des  artères;  &  l’autre,  la  réaction 
des  membranes  &  l’action  des  mufcles  :  or  ce  dernier 
fecours  manque  ici  ;  il  nJy  a  donc  que  la  force  des  vei¬ 
nes  qui  puifle  produire  ce  mouvement ,  &  fouvent  il 
u’eft  pas  allez  fort  pour  obliger  le  fang  de  continuer 
fa  route  ;  ce  qui  fait  naître  ttes  -  efficacement  cette  cf- 
pece  de  maladie.  Au  relie,  ce  qu’il  y  a  d’heureux,  c’eft 
que  dans  le  varicocèle,  non  plus  que  le  cirfocèle,  il  n’y 
a  point  de  grande  douleur;  ils  font  l’un  &  l’autre  très- 
fupportables  ;  mais  l’inquiétude  &  la  pefanteur  qu’on 
relient  dans  les  parties,  chagrinent  &  font  recourir  au 
Chirurgien.  Les  perfonnes  replettes  &  fanguines,  ceux 
quiviventdanslacontinence  font,  pour  ainfi  dire,  les  feu¬ 
les  fujettes  à  cette  efpece  de  maladie  ;  elle  eft  extrême¬ 
ment  rare  quand  on  ufe  du  mariage  :  mais  la  cure  n’en 
eft  pas  aifée,  &  moins  celle  du  cirfocèle,  que  celle  du 
varicocèle;  c’eft  pourquoi  nn  Chirurgien  ne  doit  pas 
en  promettre  témérairement  la  guérilon. 

Dans  la  cure  des  varicocèles ,  il  faut  commencer  par 
faire  plufieurs  faignées ,  &  ordonner  un  régime  de  vi¬ 
vre  très-exaét ,  pour  ôter  la  pléthore ,  puis  mettre  fur 
la  partie  une  grolfe  compreffe,  trempée  dans  un  vin 
aftringent,  &  par-delfus  un  fufpenfoir  qui  foutienne  & 
prelle  ces  parties,’  pour  faciliter  au  fang  fon  cours  dans 
les  veines.  Les  Anciens  cautérifoient  ces  veines  en  plu¬ 
fieurs  endroits  avec  des  cautères  actuels  &  pointus  ;:  mais, 
cette  pratique  dit  ,  Dionis ,  à  paru  cruelle  ,  &  n’eft 
plus  en  ufage.  C’eft  avec  plus  de  raifonque,  quand  les 
rèmedes  généraux  &  les  aftringens  ne  réuffilTent  pas* 


VAS  651 

on  les  ouvre  avec  la  pointe  d’une  lancette.  Le  Chirur¬ 
gien  pratique  ces  petites  incitions  dans  les  endroits  des 
veines,  qui  font  le  plus  gonflés ,  &  fo  fort  enfuire  du 
même  vin  aftringent  &  du  fufpenfoir  ;  par  ce  moïea 
on  peut  parvenir  à  la  guérifon  du  varicocèle. 

Si  c’étoit  un  cirfocéle  ,  l’on  emploïeroit  les  mêmes 
remedes  généraux,  la  faignée,  les  aftringen's  en  dehors, 
&  les  raffraichiffans  intérieurement ,  la  diette ,  font  tout 
ce  que  l’on  peut  attendre ,  &  font  préférables  à  l’am¬ 
putation  du  tefticule  propofé  par  les  Anciens,  comme 
!  le  remede  unique  à  ce  mal  ;  mais  l’ufage  du  mariage, 
après  ces  remedes,  fait  larelfource  la  plus  efficace  & 
l’unique  dans  cette  maladie. 

VARICOMPHALE  Tumeur  varjqueufo  de  quel¬ 
ques  vailfeaux  du  nombril.  Sa  couleur  eft  brune  ou 
livide,  à  caufo  du  fang  croupi  qu’elle  contient.  Quand 
elle  eft  faite  par  la  dilatation  ou  par  la'  rupture  des 
artères ,  on  y  font  un  battement  comme  aux  anévrif- 
jnes.  On  eftaïe  de  difïiper  cette  tumeur  par  des  reme¬ 
des  aftringens,  faits  avec  le  bol  d’Arménie,  le  fang  de  dra¬ 
gon  ,  la  terre  lîgillée  &  la  folle  farine ,  incorporés  dans 
du  blanc  d’oeuf.  On  appliquera  ce  remede  fur  la  partie, 
Sc  on  l’y  tiendra  par  un  bandage  un  peu  ferré.  Si  la 
tumeur  étoit  grofîe  &  quon  n’eût  pas  efpérance  de  la 
guérir  par  les  médicamens,  il  faudrait  l’ouvrir  de  toute 
fa  longueur  avec  le  biftouri,  en  vuider  le  fang,  &  cau- 
térifor  les  extrémités  des  vailTeaux  avec  des  boutons  de 
vitriol.  On  en  laifTe  par  la  fuite  tomber  les  efearres  s 
on  fait  revenir  les  chairs ,  &  on  en  procure  la  cica¬ 
trice.  En  un  mot  ,  on  fo  comporte  de  la  même  fa¬ 
çon  que  dans  la  cure  des  varices  en  général ,  en  con- 
fervant  Amplement  quelques  ménagemens  particuliers 
qu’exige  la  ftruéture  &  la  polîtion  du  nombril. 

VARIQUEUX,  Se  dit  des  vaifleaux  veineux ,  diften- 
dus  contre  nature. 

VASA  BREVIA.  Termes  Latins,  qui  lignifient  vaif- 
feaux  courts.  On  les  a  confervès  en  François  pour  ex¬ 
primer  la  même  chofe.  Voyez.  Courts. 

VASCULAIRE  ou  VASCULEUX.  Se  difont  de 


VAS 

tout  ce  qui  regarde  les  vaiftêaux,  &  de  ce  qui  réfuîte 
de  l’afTemblage  de  vabTeaux. 

VASTE  EXTERNE.  G’eft  un  mufele  fort  conff- 
dérabl e  y  fur-tout  dans  fon  milieu ,  placé  au  côté  ex¬ 
terne  de  la  cuifTe.  Ce  mufele  s’attache  fur  toute  la  par¬ 
tie  latérale  externe  du  fémur ,  depuis  la  partie-  infé¬ 
rieure  &  poftérieure  du  grand  trochanter,  jufqu’auprès 
du  eondile.  externe.  L’extrémité  fupérieure  de  ce  mufele 
eft  un  peu  tendineufe,  fon  corps.groffit  à  mefure,juf- 
qu’àfa  partie  moïenne  ,  &  décroit  aufli  par  dégrés  juf- 
qu’à  l’extrémité,  inférieure  qui  s’unit  avec  celle  du  cru-, 
rai,  &  fe- termine  de  même  par  des  fibres  aponévro- 
tiques  ,  qui  s’étendent  fur  la  rotule  lui  tiennent  lieu* 
de  périofte,  &  vont  fe  perdr-e  au  ligament  qui-  attache 
eet  os  au  tibia.  Les  communications  fréquentes  de  ce 
mufele  ,  ainfi  que  celles,  du.  vafte  interne  avec  le  crural, 
peuvent-  les  faire  regarder  comme  un  vrai,  mufele  tri¬ 
ceps.  Ses  fibres  aponévrotiques  font  attachées  en  partie- 
au  ligament  capfulaire  de  la  cuilîe  avec  la  jambe  ,  & 
l’empêchent  d’être  pincé  dans  les  mouvemens  de  ces  par¬ 
ties  ,  en  le  retirant  en  dehors.  Ce'  mufele  eft  un  des. 
extenfeurs  de  la  jambe  &  dans  certaines  pofitions,  il 
fixe  la  rotule  ,  &  l’empêche  de  fe  porter  à  droite  &  à 
gauche. 

P'ajle  interne.  Mufele  d’un  volume  confidérable  qui 
occupe  la  partie  interne  de  la  cuifle.  Il  s’attache  fur  to'üte 
la  face  interne  du  fémur,  depuis,  le  petit  trochanter  juf- 
qu’au  près  du  eondile  interne.  L’extrémité  fupérieure 
eft  un  peu  tendineufe ,  &  fe  confond  avec  celle  du  muf- 
cle  crural  :  fon  corps  augmente  en  volume  à  mefure- 
qu’il  approche  de  fon  milieu ,  &  diminue  infenfible- 
ment  pour  aller  fe  terminer  en  partie  à  une  aponévtofe , 
qui  lui  eft  commune  avec  le  crural  &  le  gtêle  antérieur  ; 
&  en  partie  à  une  autre  aponévrofe  commune  avec  le 
crural ,  qui  s’étend  fur  toute  la  rotule,  y  eft  adhérente- 
&  lui  tient  lieu  de  périofte ,  &  après  l’avoir^  entière¬ 
ment  recouverte  ,  va  fe  perdre  au  de-là  dans  Le  liga¬ 
ment  qui  attache  cet  os  au  tibia.  Ses  fibres,  enpaiîant 
fur  le  ligament  capfulaire  de  l’articulation y  contrat-. 


V  E  I  653 

vent  une  adhérence  qui  empêche  qu’il  ne  foiï  pincé  dans 
les  mouvemens  des  os  de  la  jambe  &  de  la  coiffe.  Les 
communications  de  ce  mufcle,  ainfî  que  celles  du  vafte 
externe  avec  le  crural ,  font  que  l’on  peut  regarder  ces 
trois  mufdes  comme  un  triceps  de  la  jambe.  Son  ufage 
eft  d’étendre  la  jambe ,  &  d’empêcher  ,  dans  Certaines 
polirions  ,  la  rotule  de  divaguer  à  droite  &  à  gauche. 

VEILLE.  Etat  du  corps  dans  lequel  les  fens  &  prin¬ 
cipalement  la  vue  font  en  aétion.  La  veille  &  le  fommeil 
différent ,  en  ce  que  dans  la  veille  ,  les  idées  ont  tou¬ 
jours  quelque  liaifon  ,  ce  qui  n’eft  pas  dans  le  fommeil  ; 
mais  on  n’en  doit  pas  conclure  que  ces- idées  foient  pro¬ 
duites  dans  notre  imagination  par  quelqueêtre  extérieur , 
afin  que  les  hommes  avertis  de  l’avenir  ,  apprennent  à 
rechercher  de  certaines  chofes  ,  &  à  en  éviter  d’autres  ; 
car  il  feroit  ridicule  qu’un  Etre  qui  s’intérelferoit  pour  le 
bien  des  hommes  ,  leur  donnât  en  fonge  des  avis  d’une 
maniéré  fi  obfcuve  &  fi  équivoque  ,  qu’à  peine  produit- 
on  un  exemple  bien  avéré  de  quelqu’un  à  qui  un  aver- 
tifTement  en  longeait  fait  éviter  quelque  danger.  Voyez 
Sommeil. 

VEINE.  Conduit  membraneux ,  dont  la  fonûion  eft' 
en  général  de  rapporter  le  fang  des  extrémités  au  coeur. 
Les  veines  font  compofées  de  tuniques ,  comme  les  ar¬ 
tères  ;  mais  ces  tuniques  font  moins  fortes  ,  moins  élaf- 
tiques  ,  plus  fouples  &  plus  aifées  à  diftendre  que  celles 
des  artères.  Au  lieu  que  les  artères  femblent  naître  du 
cœur  ,  les  veines  paroiflent  au  contraire  y  aboutir  ;  de  fa¬ 
çon  que-ces  canaux  de  différente  nature  doivent  être  re¬ 
gardées  comme  un  canal  circulaire  unique ,  dont  le  cœur 
eft  le  point  de  réunion. 

On  remarque  dans  le  corps  humain  trois  principaux 
troncs  de  veines ,  qui  font  la  veine  cave ,  la  veine  porte  , 
&  la  veine  pulmonaire  ;  mais  ces  veines  font  moins  dif¬ 
férentes  par  le  lieu  de  leur  tendance  ,  que  par  la  diver- 
fité  de  leur  ftruélure  &  de  leur  fondion.  La  ftruciure  de 
la  veine  porte ,  par  exemple,  eft  tout-à-fait  différente  dé 
celle  des  aut  res  veines  ,  comme  on  peut  le  voir  à  l’article 


Hê  V  E  I 

L’on  a  cru  lorig-tems  que  les  veines  étoient  compo- 
fées  de  quatre  tuniques,  ainfi  que  les  artères ,  d’une  mem- 
braneule  ,  d’une  glanduleufe  ,  d’une  vafculeufe ,  &  d’une 
mufculaire  ;  mais  la  glanduleufe  n’exifte  point ,  &  l’on 
ne  fauroit  démontrer  la  mufculaire.  Quant  à  la  mem- 
braneufe  &  vafculeufe  ,  celle-là  eft  tilfue  de  fibres  longi- 
tudinales  qui  fe  croifent  le  plus  fouvent  ;  celle-ci  eft  com¬ 
me  la  première  des  artères ,  à  peu  près  tendineufe  ou  li- 
gamenteufe  ,  quoiqu’apres  tout  il  n’eft  pas  ailé  de  déci¬ 
der  fur  la  nature  des  fibres  qui  compofent  ces  tuniques 
L’on  a  long-temps  difputé  deilus  ,  &  l’on  y  dilputeta  en¬ 
core  ,  jufqu’àce  que  Ion  ait  de  plus  fortes  preuves  pour 
ou  contre. 

Les  veines  en  général  n’ont  point  de  pulfation  comme 
les  artères  ;  il  n’y.  a  même  que  l’embouchure  de  la  veine 
cave  qui  ait  un  mouvement  qui  tient  de  la  nature  de  la 
fiftole  des  artères  ,  mais  qui  ne  luffit  pas  pour  faire  af¬ 
firmer  que  les  veines  fontpulfatives.  Le  fang  auffi  circule 
beaucoup  moins  vite  daiW  les  veines  que  dans  les  artères  j' 
&  cela  étoit  néceflaire  pour  la  fonélion  des  différens  or¬ 
ganes  (ecréteurs  ,  qui  exigent  beaucoup  de  fang  de  la  part 
des  artères,  &  un  mouvement  modéré,  mèmè  lent, 
pour  féparer&  filtrer  les  différentes  humeurs. 

Quoique  les  veines  accompagnent  d’ordinaire  les  artè¬ 
res  dans  leurs  différens  trajets ,  &  que  par  là  le  fang  trou¬ 
ve  plus  de  force  à  couler  dans  les  canaux  veineux  ,  cepen- 
dant  les  veines  font  &  beaucoup  plus  nombreufes  que  les 
artères,  &  munies  de  valvules  pour  foutenir  le  poids  de 
fang ,  montant  contre  fa  propre  tendance.  Cés  valvules 
fe  rencontrent  fur-tout  dans  les  veines  des  parties  infé¬ 
rieures  ,  dans  les  extrémités ,  &  dans  le  lieu  de  leurs  anaf- 
tomofes.  De-li  vient  que  quand  on  veut  faire  une  fai- 
gnée  ,  il  ne  faut  point  pratiquer  l’incifion  dans  les  en¬ 
droits  des  anaftomofes.  Ces  efpeces  de  foupapes  font  pla¬ 
cées  d’efpace  en  efpace  dans  l’intérieur  des  canaux  vei¬ 
neux  ,  excepté  dans  ceux  de  la  matrice  ,  &  dans  la  veine 
porte.  Celles  des  veines  qui  rapportent  le  fang  de  la  tête 
au  cœur ,  n’en  Ont  point ,  non  plus  que  celles  de  la  poi¬ 
trine  &  du  bas-yentret 


VEN  6yf 

Les  veines  font  plus  amples  que  les  artères  ,  ce  qui 
compenfe  avec  leur  nombre  la  vîteffe  que  le  fang  awfériel 
éprouve  dans  les  artères  ;  car  malgré  cela  ,  il  pâlie  pliis.de 
fang  dans  les  artères  que  dans  les  veines.  Il  eft  vrai  que 
ce  qui  s’emploie  pour  la  nourriture  &la  matière  des  fécré- 
tions,  diminue  beaucoup  la  quantité  qui,  pafTeroit  fans 
'  cela  des  artères  dans  les  veines  ;  mais  cela  n’empêche  pas 
que  le,  calibre  des  veines  ne  doive  être  plus  ample  que 
celui  des  artères,  pour  la  raifon  que  nous  venons  de  dire. 

Le  défaut  de  contraâilité  dans  les  veines  fait  que  les 
plaies  de  ccs  parties  font  moins  dangereufes  que  celles 
des  artères ,  &  que  dans  lescadavres  on  trouve  toujours  le 
fang  croupiiTant  dans  les  veines ,  tandis  que  les  artères 
font  entièrement  vuides.  Il  eft  aifé  d’après  tout  cela  de 
connoître  une  veine  d’avec  une  artère.  La  veine  ne  bat 
point  ;  le  fang  qu’elle  contient  eft  plus  brun  ,  plus  foncé 
que  celui  que  l’artère  renferme  ;  la  tunique  eft  moins 
blanche  ,  paroît  bleue  à  travers  la  peau  ;  celle  de  l’artère 
ne  paroît  nullement ,  &  eft  plus  blanche  ,  plus  tendi- 
■neufe  ;  quand  on  coupe  une  veine,  le  fang  fort  fans  impé- 
tuofîté ,  au  lieu  que  fi  l’on  incife  une  artère,  le  fang  jaillit 
par  fauts ,  &  eft  plus  rouge  ,  plus  animé  que  celui  des 
veines. 

VEINE  DE  MEDINE.  C’eft  la  même  chofe  que  le 
dragonneau  qui  porte  ce  nom  ,  parce  qu’il  eft  très-com¬ 
mun  i  Medine  ville  d’Arabie. 

VEINEUX.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  les  veines, 
&  principalement  du  fang  que  ces  vaifleaux  contiennent. 

VELOUTE’.  On  donne  ce  nom  à  la  membrane  qui 
tapiffe  à  l’intérieur  l’eftomac  ,  les  inteftins  &  la  veficule 
du  fiel ,  &  parce  qu’en  paffant  légèrement  le  doigt  par- 
defliis,  elle  imprime  une  Tentation  douce  &  femblable  à 
celle  qu.on  éprouve  en  touchant  du  velours. 

VENAL.  Se  dit  du  fang  que  les  veines  renferment.  Il 
,eft  lynonime  de  veineux. 

VENTOUSE.  Sorte  de  boëte  ou  de  petit  vailfeau  fait 
enpoire  ,  femblable  à  un  petit  chapiteau  de  cucurbite  fans 
bec ,  avec  une  bafe  large  &  ouverte  ,  quitta  applique  fur 
Japeau,  pour  y.  attirer  avec  violence  les  humeur^  du  de- 


656  VEN 

dans  au  dehors,  La  matière  des  ventoufes  èft  de  verre ,  de 
corne,  de  cuivre,  de  bois  ,  d’argent,  comme  on  veut ,  ikc. 
mais  on  ne  fe  fert  àpréfent  que  de  celles  de  verre.  On  les 
trouve  plus  propres ,  &  étant  tranfparentes ,  on  voit  aifé- 
ment  ce  qui  fc  paffe  deffous.  On  peut  dans  le  befoin  fe 
fervir  d’un  verre  fans  pâte.  Il  y  en  a  de  grandes,  de  moïen- 
nes  &  de  petites.  Les  cornets  fèmblables  à  ceux  avec  lef- 
quels  on  joue  au  dez,  avec  un  petit  trou  au  haut,  font 
aulîï  des  efpeces  de  ventoufes  dont  on  fe  fert  en  plufîeürs 
endroits.  Les  premières  ventoufes  s’appliquent  avec  le 
feu.  On  remplit  à  moitié  le  vaiffeau  d’uue  étoupe  légère, 
qu’on  fait  tenir  dans  fon  fond  avec  de  la  térébenthine  , 
ou  de  la  cire.  On  allume  cette  étoupe ,  &  l’on  place  aufli- 
tôt  la  ventoufe  qu’on  a  un  peu  chauffée  auparavant ,  crain¬ 
te  qu’elle  ne  le  catle.  Laflamme  s’éteint  peu  de  tems  après, 
mais  la  chaleur  fait  raréfier  l’air  contenu  dans  fa  capacité. 
La  peau  trouvant  moins  de  réfiftance  dans  la  Ventouie, 
s’y  éleve  avec  les  vaiffeaux  &  les  humeurs  qu’ils  contien¬ 
nent.  Au  lieu  d’étoupes,  on  fe  fert  auflî  fort  commodé- 
ment.de  trois  ou  quatre  petits  bouts  de  bougie,  plantés 
fur  une  carte  coupée  en  rond ,  qu’on  met  fur  la  partie. 
La  bougie  étant  allumée,  on  place  la  ventoufe  par-def- 
fuscette  carte ,  la  peau  fe  gonfle  &  s’y  éleve  comme  nous 
avons  dit.  Pour  détacher  la  ventoufe,  il  faut  la  pencher 
de  côté. 

L’application  des  cornets  fe  fait  fans  feu  :  on  attire  l’air 
du  cornet  par  le  petit  trou  avec  la  bouche ,  en  fuçant  ou 
retirant  fon  haleine  &  l’onglilTepromptement  avec  la  lan¬ 
gue  fur  le  trou  pour  le  boucher  ,  une  petite  boule  de  cire 
qu’on  tient  dans  la  bouche  à  cedefîein.  Ces  cornetsfont  le 
même  effet  que  les  premières  ventoufes.  Ou  en  applique 
fix,  huit,  dix,  plus  ou  moins,  comme  on  le  juge  à  propos. 

On  diflingue  les  ventoufes  en  féches ,  &  en  humides. 
Les  féches  s’appliquent  fans  effufion  de  fang.  Dans  les  hu¬ 
mides,  on  fait  des  fcarifications  à  la  peau  avec  une  lan¬ 
cette  ,  après’ l’application  des  féches.  On  applique  de  nou¬ 
veau  la  ventoufe,  &  alors  le  fang  fort  abondamment  par 
les  incitions  qu’on  a  faites  à  la  tumeur. 

Pour  applique!  méthodiquement  les  ventoufes ,  il  faut 
.  commencer 


VEN 

commencer  par  mettre  le  malade  dans  une  fituation  com¬ 
mode,  &  cela  dépend  de  l’endroit  où  cette  application  fe 
doit  faire.  C’eft  ordinairement  fur  les  épaules,  que  cela 
ïé  pratique.  Si  le  malade  étpit  en  état  de  fe  lever,  on 
pourrdit  le  mette  fur  fon  fiége,  la  tête  panchée  en  devant 
8c  appuiée  fur  un  oreiller,  mis  devant  lui  fur 'une  table  ;■ 
s’il  étoit  en  létargie  ou  en  apoplexie,  il  faudroit  le  cou¬ 
cher  fur  le  ventre  ,  &  après-avoir  découvert’ les  épaules, 
les  frotter  rudement  avec  plufieurs  ferviettes  bien’chaiides, 
"pour  échauffer  les  parties  &  en  tirer  plus  de  fangî  c’efl 
pourquoi  il  faut  avoir  la  précaution  de  faire  un  feu  clair , 
afin  de  renouveller  fouvent  les  ferviettes  chaudes.  On  fait 
tenir  une  lumière  par  un  fervitcur  ,  tant  pour  voir  plus 
clair,  que  pour  allumer  les  étoupes  ou  les  mèches  des  pe¬ 
tites  bougies;  enfuite  on  en  applique  une  ,  puis  une  fé¬ 
condé,  &  ainfi  jufqu’à  ce  que  l’on  ait  placé  le  nombre 
déterminé;  on  place  enfiiite  fur  les  ventoufes  une  ferviette 
très-chaude ,  &  on  y  entretient  conltamment  une  bonne 
chaleur ,  jufqu’à  ce  qu’on  croie  de  voir  les  relever  pour 
y  faire  les  fcarifications. 

Il  faut  remaquer  que  quand  on  applique  les  ventoufes 
à  une  femme  ou  à  une  fille  il  faut  les  pofer  plus  bas 
"qu'aux  hommes  ,  parce  que  les  fcarifications  laiffent  de 
petites  cicatrices  qui  gâtent  les  épaules  ;  &  les  femmes  fe 
chagrineroient  fi  elles  étoient  en  un  lieu  où  on  put  les 
appercevoir. 

Qn  relcve  la  ventoufe  en  appuiant  un  peu  fur  la  peau 
avec  un  doigt,  pour  y  faire  entrer 'de  l’air.  :  on  prend  en- 
fuite  une  lancette',  l’on  fait  les  fcatification  fur  l’endroit 
où  elle  a  été  appliquée  feio'n  le  befoin.  On  commence  par 
le  bas  de  la  rondeur,  où  l’on  en  fait  trois;  puis  on  conti¬ 
nue  en  remontant,  où  l’on  en  fait  quatre,  enfuite  cinq 
au  deifus,  puis  quatre,  &  on  finit  par  trois,  deforte  qu’el¬ 
les  font  entrelacées  lés  unes  dans  les  autres.  On  rallume 
les  bougies,  qu’on  met  fur  l’endroit  fearifié  ,  &  par-def- 
fus ,  on  applique  la  même  ventoufe ,  puis  la  féconde  ;  on 
les  couvre  avec  une  ferviette  très-chaude  ,  en  renou- 
vellant  ces  linges,  on  regarde  fi  elles  s’empliffent  de  fang, 
&  lorfqu’on  croit  qu’il  y  «ji  a  allez,  on  fait  apporter  un 
D.  de  Ch.  Tomé  II.  T  t 


'6j8  VEN 

vaifTeati  pour  mettre  le  fang  contenu  daqs  les  ventoufes. 
Si  dans  les  maladies  qui  demandent  une  prompte  évacua¬ 
tion,  on  trouve  à  propos  de  les  remettre  une  fécondé 
fois ,  il  faut  avoir  d’autres  bougies ,  parce  que  les  premiè¬ 
res  ayant  trempé  dans  le  fang,  ne  pourroient  pas  fe  rallu¬ 
mer.  On  fe  conduit  la  fécondé  fois  comme  la  première  , 
&  la  troifîeme  de  même,  fi  la  néceffité  en  exigeoit  d'a¬ 
vantage. 

Après  l’opération ,  on  efluie  bien  tout  le  fang,  on  lave 
les  épaules  avec  du  vin  tiede  ,  &  on  met  deux  emplâtrès 
de  cérufe  brûlée,  fur  les  deux  endroits  où  l’on  a  fait  des 
Ratifications.  Il  n’eft  queftion  alors  que  de  les  defTécher; 
on  les  continue  jufqu’à  la  parfaite  guerifon ,  en  les  renou- 
vellant  de  tetns  en  tems. 

L’ufage  des  ventoufes  eft  aufli  ancien  que  la  chirurgie; 
Hyppocrate,  ordone  de  s’en  fervir,  &  Galien,  en  vante 
les  effets  dans  la  cure  de  plufieurs  maladies.  On  ne  doute 
pas  non  plus  aujourd'hui  que  l’application  des  ventoufes 
n’ait  fa  bonté  &  fes  avantages  j  mais  il  n’eft  pas  indifpen- 
fable  de  s’en  fervir  dans  toutes  les  maladies  où  les  anciens 
lesappliquoient.  On  a  donné  trop  d’étendue  à  ce  qu’ Hyp¬ 
pocrate  St  Galien  nous  en  ont  laille  par  écrit.  A  mefure 
que  l’on  a  acquis  des  connoiffances  plus  parfaites  dans  l’a¬ 
natomie,  l’ufage  des  ventoufes  eft  devenu  moins  fréquent. 
On  les  a  fupprimées  dans  toutes  les  maladies  où  l’on  a 
connu  qu’elles  n’étoient  d’aucune  utilité ,  &  l’an  en  a 
confervé  l’ufage.,  même  encore  très  modéré,  dans  celles 
où  l’on  peut  en  attendre  quelque  foulagement ,  comme 
dans  l’apoplexie ,  la  léthargie,  &  dans  les  fluxions  de  la 
tête ,  qui  attaquent  les  yeux  &  le  vifage. 

En  Italie  &  en  Allemagne ,  on  ne  s’en  eft  pas  auffitôt 
défabufé  qu’en  France,  mais  depuis  qu’on  s’en  eft  géné¬ 
ralement  perfuadé  qu’en  tirant  par  la  faignée  deux  ou  trois 
palettes  de  fang  ,  on  dégage  plus  puiffrmment ,  que  par 
les  mouchetures  des  ventoufes  ,  on  a  prefque  entièrement 
abandonné  l’ufage  des  ventoufes  qui  eft  d’un  plus  grand 
attirail ,  &  beaucoup  moins  commode  que  la  faignée. 

VENTRE.  On  a  donné  ce  nom  en  général  aux  trois 
grandes  cavités  du  tronc.  Le  fupérieur  eft  à  la  tête ,  la 


VEN  fi & 

.poitrine- ale  non)  de  ventre  moi  en,  &  l’kiférieùr  s’appelle 
bas-ventre.  Celui-ci  a  cqnfervé  particulièrement  le  nom 
de  ventre  Amplement.  On  donne  encore  ce  nom  à  la  por¬ 
tion  charnue  d’un  mufde.  Voyez  Tronc  O  Mufcle, 

VENTRICULE.  Voyez  Eftomac. 

Or.  donne  aufli  ce  nom  à  différentes  petites  cavités ,  qui 
entrent  dans  la  compofition  de  certains  organes  particu¬ 
liers  ,  tels  font  : 

I9.  Les  Ventricules  du  cerveau.  Ce  font  quatre  cavités 
que  l’on  remarque  dans  la  fubftance  de  cet  organe,  & 
qui  font  faites  principalement  parl’adoffement  de  certai¬ 
nes  éminences  qui  lailTent  entre  elles  quelques  vuides.  II 
y  en  a  deux  fupérieurs,  qui  font  aufli  les  plus  grands;  le 
noifieme  eft  appelle  moien,  &  le  quatrième  .poftéricur- 
Les  trois  premiers  fe  trouvent  dans  le  grand  cerveau,  & 
le  dernier  entre  le  cerveau  &  la  moelle  allongée;  de  forte 
que  k  description  du  dernier  ne  fe  trouve  que  dans  l’ex- 
polïtion  anatomique  de  là  moelle  allongée.  Voyez  Cer¬ 
veau  O  Moelle  allongée. 

Les  Anciens  croioient  que  le  cerveau  avoir  un  mouve¬ 
ment  comme  le  cœur,  &  que  les  ventricules  de  ce  vifcère 
avoient  à  l’égard  des  efprits  animaux  ,  le  même  ufage 
que  ceux  du  cœur ,  par  rapport  au  fang  ;  mais  Terreur 
faute  aux  yeux.  Le  cerveau  eft  totalemeut  différent  du 
cœur,  &  les  ventricules  de  ces  deux  parties  font  en  tout 
diffemblables.  Il  y  a  eu  des  philofoph.es  qui  ont  aufli  fait 
conlifter  l’ame  dans  les  ventricules  fupérieurs;  mais  qui 
.  peut  déterminer  une  queftion  fi  obfcure ,  fi  ce  n’eft  celui- 
là  feul  qui  a  çompofé  l’une  &  l’autre  lubftance  ? 

a9.  Ventricules  du  cceur.  Ce  font  deux  grandes  cavités 
qu’on  trouve  au  deffous  .&  à  la  fuite  des  oreillettes , 

.  dans  la  fubftance  du  cœur.  II  y  en  a  deux,  l’un  antérieur  , 

.  l’autre  poftérieur.  Chacun  d’eux  eft  ouvert  à  la  bafe  par 
deux  orifices  dont  l’un  répond  aux  oreillettes,  &  l’autre 
aux  caneaux  artériels.  M  AVinüow  juge  à  propos  d’ap- 
.  peller  ces  ouvertures  ,  auriculaires  artérielles.  Le  ven¬ 
tricule  droit  qui  eft l’antérieur,  s’abouche  avecl’oreille.tte 
de  même  côté ,  &  le  ventricule  gauche  qui  eft  le  pofté¬ 
rieur  ,  ayec  l’oreillette  gauche.  Le  premier  communique 


Uo  :  .  VEN 

avec  l’artère' pulmonaire ,  le  fécond  avec  l'artère- ao-rté: 
Leur  furfâce  interne  eft  fort  inégale/remplie  de  quantité 
d’émirierices'&de  cavités.  Les  éminences  les  plus  confidé- 
râbles  font  iéS  allongemens  charnus  qui  portent  le  nom 
Ae.  colones,  qui  ont  à  leur  extrémité  plufîeurs  cordages 
tendineux ,  qui  par  l’autre  bout  tiennent  aux  valvules  tri- 
clochinés.  Les  cavités  font  des  efpeces  de  petites  lacun.es 
de  toutesfortes  de  figures  ,  très-profondes  &  très-près  les 
unes  des  autres.  Ce  font  pour  ia  plupart  autant  d’orifices 
de  conduit  veineux. 

Les  fibres  mufculaires  dés  ventricules,  fur  tout  Celles 
du  ventricule  antérieur  /  font  arrangées  d’une  façon  tou¬ 
te  particulière.  On  les  voit  toutes  courbées  en  arcs,  ou 
pliées  en  angles.  Ces  dernieres  font  plus  longues  que  cel- 
qui  font  courbées  en  arcades.  Le  milieu  de  ces  arcades  , 
&  l'angle  de  ces  plis ,  font  tournés  vers  la  pointe  du  cœur, 
St  les  extrémités  des  fibres  en  regardent  la  bafe.  Ces  fi¬ 
bres  different  encore  par  leur  direction  ;  cette  direction 
eft  oblique  ,  &  l’on  a  cru  que  cette  obliquité  repréfentoit 
‘  un  8  de  chiffre;  mais  M.  Winflow,  releve  très-bien  cette 
faute  la  taxe  de  méprife  que  la  perfpeclive  aura  donné 
;  lieu  de  commettre. 

Toutes  ces  fibres  par  rapport  à  leur  obliquité  &  à  leur 
différente  étendue,  font  arrangées  de  maniéré  que  les  plus 
longues ,  forment  en  partie  les  couches  les  plus  externes 
de  la  convexité  du  cœur  ,  &  en  partie  les  couches  les 
plus  internés  de  fa  concavité,  &  que  la  rencontre  oblique 
8c  fucceffive  du  milieu  de  leurs  courbures  &  de  leurs  an¬ 
gles  ,  forme  infenfîblement  fà  pointe.  Les  fibres  qui  font 
fituées  entre  les  couches  formées  par  les  fibres  lés  plus  lon¬ 
gues,  deviennent  courtes  de  plus  en  plus  &  moins  cour¬ 
bées,  &  cela  par  dégrés  vers  l'a  bafe  du  coeur  ,  où  elles  pa- 
roiffetit  très-courtes  &  très  courbées.  C’eft  par  cet  arran¬ 
gement  que  les  parois  des  ventricules,  font  très-minces 
vers  la  pointe  du  cœur,  &  deviennent  enfuitc  très-épaifles 
vers  la  bafe.  Chacun  des  ventricules  eft  compofé  de  fes 
propres  fibres ,  le  gauche  en  a  beaucoup  plus  que  le  droit. 
Aurefte  ,  la  concurrence  des  deux  ventricules  forme  une 
«loi  l'on  mitoïenne  &  charnue  qui  les  fépare,  &  appartient 
à  tous  les  deux  enfemble. 


v"e  R  66î. 

tes  anciens  Anatomiftx),ont  des  long  tems  obfervé 
que  la  capacité  du  ventricule  antérieur,  éft  plus  grande-, 
que. celle  du  poftérieur,  &  îv'I.  Helvétius,  l’a  très- claire¬ 
ment  démontré  ;  mais  il  eft  prefque  aulfi  long  que  l’autre 
dans  l’homme..  Le  ventricule  gauche  a  cela  de  particulier, 
que  les  mêmes  fibres  qui  forment  la  couche  interne  de  fa 
cavité  en  particulier,  compofent  la  couche  la  plus  externe 
de  toute  la,  convexité  du  cœur,  qui  eft  une  couche. commu¬ 
ne-  aux  deux  ventricules,  de  forte  que  par  le  développe¬ 
ment  de  toutes  cés  fibres  ,  il  paroît  que  le  cœur  eft 
compofe  de  deux  facs  mufculeux ,  renfermés  dans  un  troi- 
fieme.  Cette  expofition  eft  très-in  terdlante,  &  eft  de  M. 
.Winflov?. 

La  direction  des  fibres  des  ventricules  n’eft  pas  par 
tout  dans  le,  même  fgns,  quoiqu’elles, foient  toutes  plus 
où  moins  obliques  :  car  les  unes  aboutiffent.  a  droite,  les 
autres  à  gauche ,  d’a.utres  en  devant,  d’autres  en  arriéré  , 
&  plufieurs  fe  terminent  dans  les  intervalles,  ce  qui  fait , 
qu’à  mefure  qu’on  les  développe  ,  on  trouve  qu’elles  fe 
croifent  par  dégrés ,  tantôt  en  long ,  &  tantôt,  en  large. 
Le  nombre  des  fibres,  qui  fe  croifent.  tranfrerfalement 
furpaffe  de  beaucoup  celui  des  fibres,  qui  fe  croifent:  lon¬ 
gitudinalement ,  ce  qu!il  faut  bien  exactement  obferver 
pour  éviter  les  faulfes  idées  qu’on  a  eues  pendant  quelques 
tems  à  l’égard  dumpuvement  dü  cœur.  Les  uns  croiant 
qu’il  fe  fait  pat  une  efpece  de  contraction  en  vis  ,  les  au¬ 
tres  s’imaginant  que  le  cœur,  fe  racourcit  ,  par  fa  contra¬ 
ction  ,  &  s’allonge  par  fa  dilatation.  Le  contour  des  gran¬ 
des  cavités  de  la  bafe  du  cœur  eft  tendineux ,  &  comme 
un  tendon  commun  des  extrémités  des  fibres  charnus,  dont 
les  ventricules  font  compofés. 

VENTRIERE.  Serviette  ou  morceau  de  linge  large - 
&  plié  en  plufieurs  doubles  ,  qui  fert  à  fouteni'r  le  ventre 
aux  femmes  grades, ,  &  à  celles  qui  font  en  couches, 
comme  aufli  aux  hydropiques  ,  Si  dans  les  plaies  du  bas- 
ventre. 

VENULE.  Diminutif  de  veine.  Il  lignifie  petite  veine.: 
Rameau  venpux ,  grêle  &  court. 

VERÇE.  Membre  viril.  C’eft  un  corps  long  Si  im-, 
parfaitément  arrondi:,  placé  au-delïous  de  l’arcade  dtv 


68»  VlV 

pubis ,  qui  fert  de  conduit  à  farine  &  à  la  fortie  de  l’hu. 
meur  (eminalë. 

On  a  vu  plufieurs  fois  des  Hommes  en  qui  cette  partie 
êtoit  double,  ce  qui  eft  contre  nature  ,  &  très-rare.  Il 
tfeft  pas  facile  de  déterminer  lés  juftes  ditnenfions  du 
membre  viril  ,  parce  que  fon  volume  varie  dans  les  dif- 
fe'réns  fu;ets ,  Si  fés  variétés  font  confîdérablcs.  Hors  le 
teins  dé  l’érëcfiôn  ,  lâ  "verge* eft  beaucoup  |îlüs  petite  & 
çôftiiné  râmafleé  Sireploïéê  fureilê-même  ,  ce  qui  a 
Eéu  fur  tout  dans  ceux  qui  ont  froid. 

Les  parties  qui  entrent  dans  la  cômpofition  de  la  verge, 
font  là  peau  qui  lui  eft  commune  avec  toutes  les  parties 
du  corps  ,  &  forme  le  prépuce, les  corps  caverneux  ,  l’u- 
rethre  ,  lé  gland. 

VERMICÜLAIRE.  (mouvement)  Ce, mouvement 
rëifembléà  e'elui  que  tait  un  ver  de  terre  pour  avancer. 
On  lê  remarque  dans  tout  le  canal  inteftinal ,  il  eft  plus 
connu  fous  le  nom  dé  pèriftàltique.  Voyez  Périjlalti- 
que. 

VERMIFORME.  (production)  Partie  dés  lames  qui 
compofent  lé  cervelet  ,  à  laquelle  on  a  donné  ce  nom 
par  la  réflemblance  qu’on  a  cru  lui  trouver  avec  la  figure 
d’un  ver  dé  terre.  Voyez  Cervelet. 

VEROLE.  Mal  vénérien  ;  c’eft-une  maladie  conta- 
sieufe  qui.  le  contrade  par  un  commerce  impur  avec  une 
femme  débauchée ,  &  qui  en  eftinfedée.  On  en  connoît  l’e- 
xîftëncë  aux  différens  accidens  qui  l’accompagnent.  Voici 
lès  principaux ,  cë  (ont  des  chancres  aux  parties  naturelles 
dans  l’un  &  l’autre  (exe ,  des  verrues ,  des  crêtes ,  des  fies, 
des  thymus ,  des  puftulës  endurcies  ou  ulcérées ,  &  autres 
efpeces  de  condylomes  aux  mêmes  parties ,  au  fondement, 
&  aux  parties  internes  &  (up'érieures.des  cuilîes  ,  desgo- 
horhées  virulentes,  des  phymofis  &  paraphymolîs  ,  des 
bubons  aux  aînés  ,  &  quelquefois  aux  aiflelles ,  des  bou¬ 
tons  livides  au  front ,  dés  dattes  vives ,  des  gâtés  lépreü- 
fes  ,  des  ulcères  phagédeniques ,  principalement  à  la  bou¬ 
che  ,  au  palais ,  au  néz  ,  &c.  des  douleurs  vagues  &  noc¬ 
turnes  dans  tous  les  membres  ,  des  maux  de  tête  opini⬠
tres  i  tous  ces  fimptomes ,  Sc  quantité  d’autres  qui  fur- 


VER  66* 

viennent  en  raifon  de  l’intenfité,  de  l’âge  du  mal,  & 
de  la  conftitution  propre  du  fujet ,  caraélérifent  la  ma¬ 
ladie  d’une  maniéré  certaine  indubitable  >  mais  quel¬ 
ques  fâcheux  qu’ils  foient,  ils  ne  font  prefque  jamais  ac¬ 
compagnés  de  fievre.  Ils  ne  fe  rencontrent  pas  non  plus 
tous  à  la  fois  dans  un  même  fujet ,  mais  il  en  fuffit  de 
quelques-uns  pour  la  faire  connoître. 

Les  nourrices  infedées  de  la  vérole  la  communiquent 
à  leurs  nourriflons  ,  &  les  nourrilTons  la  communiquent 
aux  nourrices.  On  prétend  qu’une  femme  faine,  qui  fe 
ptoftitueroit  à  plufieurs  hommes ,  la  gagncroit  ,  &  la 
pourroit  communiquer.  Mais  fi  les  hommes  étoientbien 
fains  ,  cela  n’arriveroit  point ,  &  la  preuve  la  plus  con¬ 
vaincante  de  cette  afl'ertion  ,  c’cfl:  qu’avant  la  vérole  il 
-qt  avoit  fûrement  en  France  des  femmes  proftituées  ,  & 
elle  n’exiftoit  point  chez  les  François,  Il  fallut  que  Chrif- 
tophe  Colomb  l’apportât  d’Amérique.  On  peut  voir  là- 
delfus  le  traité  complet  que  le  célébré  M.  Afitruc.  en  a. 
donné. 

Quant  aux  fymptomes  qui  ont  befoin  pour  fe  guérir  de 
la  main  du  Chirurgien  ,  on  peut  voir  les  articles  Chan¬ 
cre  ,  Bubon  ,  Friftion  ,  Fumigation  ,  Crête  ,  Figue  , 
Rhagcde .  Ulcéré  ,  Phymojis ,  Paraphymofis ,  &c. 

VEROLE’.  Qui  a  la  vérole. 

VEROLIQUE.  Qui  tient  de  la  nature  du  virus  véné¬ 
rien  ,  qui  vient  de  la  vérole.  Tels  font  les  chancres,  les 
poulains  ,  la  gonorrhée  virulente ,  &c.  qui  accompagnent- 
la  vérole. 

VERRUE.  Petite  élévation  ronde  &  raboteufe  ,  qui 
arrive  à  la  peau  des  mains  fur  •  tout ,  fouvent  en  a  fiez 
grande  quantité  ,  &  qui  défigure  beaucoup  cette  partie» 
On  en  diftingue  de  plufieurs  efpeces  :  on  nomme  rondes 
celles  qui  refiémblent  à  un  petit  porreau ,  &  qui  ont  la 
tête  arrondie.  Elles  tiennent  à  la  peau  par  des  filets  qui 
imitent  les  radicules  de  cette  plainte.  On  appelle  verrues 
plates  ou  verrues  bàjfes  ,  celles  qui  ont  une  bafe  large. 
&  peu  d’élévation.  Enfin  l’on  nomme  myrmecies  celles, 
qui  font  petites ,  parce  qu’en  les  coupant ,  l’on  éprouve 
un  fentimcnt  femblable  à  celui  qu’excite  une  morfure  de 


($64  VE  R 

fourmi.  Il  y  a  trois  moïens  de  les  guérir.  On  les  lie  J 
on  les  coupe,  ou  on  les  confumé  par  les  cauftiques. 

La  ligature  convient  à  celles  qui  font  grolfcs ,  &  dont 
la  bafe  eft  étroite;  On  prend  un  crin  de  cheval ,  ou  un  fil 
de  foie  ,  &  l’on  fait  autour  du  pédicule  le  nœud  du  Chi¬ 
rurgien  ,  que  l’on  ferre  tous  lès  jours  de  plus  en  plus 
Quelques-uns  trempent  le  fil  dans  une  eau  cauftique  , 
pour  qu’elle  coupe  plutôt ,  mais  cette  pratique  eft' dan- 
gereule.  Ceux  qui  ont  des  veirues  ne  confultent  gueres 
les  Chirurgiens  pour  les  gùcrir  ,  fouvént  ils  les  lient  eux- 
mémes  ,  &  les  font  tomber.  Mais  il  y  en  a  qui ,  impa¬ 
tiens  de  Ce  voir  des  verrues ,  les  coupent  avec  des  cifeaux, 
&  ceux-là  fe  eaufent  des  douleurs  inutiles  à  moins  qu’ils 
n’emploient  fur  le  champ  quelque  remede  rongeant ,  qui 
puiffe  en  manger  les  racines  ;  fans  cela  ,  elles  ne  man¬ 
quent  pas  de  teponlfer  ,  &  de  revenir  plus  groftesque  la 
première  fois.  Quand  donc  on  les  a  coupées  ,  il  faut  les 
toucher  avec  de  l’huile  de  tartre  par  défaillance  ,  ou  met¬ 
tre  defliis  des  poudres  d’alun  ,  ou  de  précipité  rouge. 

La  troifieme  maniéré  de  détruire  les  verrues  ,  c’eft  de 
les  confutner  avec  les  cauftiques.  L’on  prend  pour  cela  de 
l’efprit  de  vitriol ,  ou  de  l’eau  forte,  de  l’efptit  de  felp 
ou  ou  beurre  d’antimoine  ;  mais  il  ne  faut  fe  fervir  de 
ces  remedes  qu’avec  beaucoup  de  précautions  ,  car  ils  brû- 
leroient  &  feroient  des  efearres  très-profondes.  Hue  faut 
point  abandonner,  ces  remedes  aux  malades  pour  en  faire 
l’application  eux-mêmes  ;  &  afin  de  la  faire  avec  plus  de 
fureté ,  il  faut  compofer  un  petit  emplâtre  troué  dans 
fonmilie'u,  dé  là  grandeur  de  la  verrue  qu’on  veut  tou¬ 
cher.  On  prend  un  brinde  paille  enduit  de  la  liqueur  choi- 
fie,  dont  on-  touche  le  porreau,  &  par  ce  moïen  la  circonfé¬ 
rence  du  tubercule  elî  garantie  contre  le  remede  ,  en-cas 
qu’il  en  vint  à  tomber  quelque  goutte  durant  l’applica¬ 
tion  ,  &  il  empêche  qu’il  ne  s’étende  &  n’opére  au-delà 
de  la  verrue.  L’attouchement  de  l’efprit  de  fel  en  a  fait 
tomber  ;  c’eft  pourquoi  on  l’emploie  comme  les  autres, 
cauftiques,  &  quoiqu’il  ne  foitpas  aufli  corrofif  que  les 
autres ,  comme  il  ne  réuffit  pas  mains  bien  que  l’eau  for. 


V  E  R  6  6$ 

te,  dont  il  n’a  point  les  inconveniens ,  c’eft  une  raifon 
pour  le  préférer. 

-  Quand  on  veut  fe  donner  la  peine  de  bien  conduiie  les 
remedes  cauftiques&confumans,  cette  maniéré  de  diffiper 
les  verrues  eft  préférable  aux  autres,  parce  qifils  en  rongent 
jufques  aux  racines,  &  qu’elles  ne  reviennent  point,  d’au¬ 
tant  plus  encore  qu’on  peut  s’en  fervir  aux  verrues  . qui 
font  trop  petites  pour  être  liées  ou  coupées.  On  les  cou¬ 
vre  enfuite  d’un  emplâtre  ,  &  tout  s’acheve  de  lui-? 
même. 

VERTEBRAL.  Se  dit  en  général  de  tout  ce  qui  ap- 
partient  aux  vertèbres.  On  donne  ce  nom  à  la  colomne 
épiniere  ,  parce  que  ces  os  la  forment  prefque  toute  en- 

VERTEBRALES.  (  arteres  &  veines  )  Ces  artères 
r.aiffent  de  la  partie  fupérieure  des  fouclavieres ,  prefque 
à  l’oppofite  de  la  mammaire  interne  &  de  la  cervicale. 
On  les  nomme  vertébrales,  parce  qu’elles  palîent  par 
les  trous  qui  font  aux  apophyfes  tranyerfes  des  vertè¬ 
bres  du  cou.  Après  qu’elles  ont  donné  quelques  bran¬ 
ches  à  la  moelle  de  l’épine  &  aux  parties  voilines,  elles 
'pallent  par  le  grand  trou  occipital,  puis  ayant  perccé 
la  dure-rmere,  elles  s’uniflènr  enfemble  d’abord  au- 
delTus  de  la  moelle  allongée,  &  ne  font  plus  qu’un  tronc 
appellé  tronc  vertébral ,  ou  artère  bafilaire. 

Mais  avant  que  d’entrer  dans  le  crâne  ,  les  artères 
vertébrales  fe  ploient  &  fe  contournent  de  différentes 
manières  ;  de  façon  que  le  faug  doit  y  circuler  plus  len¬ 
tement  que  dans  les  autres  artères.  Elles  s’anaftomo- 
ferit  auffi  avec  les  carotides  qui  en  font  de  même,  & 
fe  dépouillent  de  leur  tunique  mufculaire  auffi  avant  leur 
entrée  dans  le  cerveau.  Cette  obfervation  eft  de  confé- 
quence,  pour  éclaircir  pïufieurs  phénomènes  de  phyno- 
logie  &  de  pathologie. 

Les  artères  vertébrales  &  les  carotides  font  les  feules 
qui  portent  le  fang  au  cerveau  :  or  en  pénétrant  ce  vif. 
cere,  elles  s’infînuent  dans  fes  anfraéhiofités ,  y  ferpen- 
tcnt  d’une  maniéré  étonnante,  &  s’y  divifent  en  un  fi 
grand  nombre  de  petits  rameaux ,  que  cela  tient. du  pro.- 


666  VER 

(lige.  Ces  rameaux  fé  répandent  fur  la  furface  des  cir¬ 
convolutions  qu’elles  couvrent. 

Les  veines  de  mêmé  nom,  une  de  chaque  côté  re¬ 
çoivent  une  partie  du  fang  qui  a  arrofé  le  cerveau,  far¬ 
tent  par  le  trou  occipital,  par  où  elles  communiquent 
avec  un  petit  rameau  qui  vient  du  finus  latéral  de  la 
dure-mere,  quand  il  exifte;  en  reçoivent  quantité  d’au¬ 
tres,  tant  externes  qu’internes,  qui  viennent  des  finus 
vertébraux,  accompagnent  les  artères  par  tous  les.  trous 
des  apophyfes  tranfverfes  des  vertèbres  du  cou,  &  vien¬ 
nent  fe  décharger  par  un  &  quelquefois  par  deux  ra¬ 
meaux  dans  la  veine  fouclaviere,  de  chaque  côté.  D’au¬ 
tres  fais  elles  fe  perdent  dans  les  axillaires.  Ces  veines 
communiquent  à  leur  origine  avec  les  quatre  jugulaires, 
comme  il  eft  aifé  de  s’en  convaincre  par  les  injections 
qui  paffent  des  unes  dans  les  autres  fans  aucun  effort. 

VERTEBRAUX.  (  finus  )  on  donne  ce  nom  à  deux 
conduits  veineux  qui  partent  des  vertèbres ,  &  commu¬ 
niquent  par  leur  partie  fupérieure ,  avec  les  finus  latéraux 
de  la  dure-mere ,  &  s’étendent  avec  le  lacis  des  artères 
vertébrales,  le  long  de  la  moelle  de  l’épine.  Ils  jettent 
auffi  des  branches  veineufes  qui  vont  dans  les  veitebra-  ' 
les  à  l’azygos.  Au-deflus  des  reins,  il  en  part  qui  vont 
fe  jettes  dans  la  veine  cave. 

VERTEBRES.  Nom  que  l’on  donne  à  vingt-quatre 
os,  dontfl’affemblage  forme  l’épine  du  dos.  Il  vient  d’un 
mot  Latin,  qui  fignifie  tourner,  parce  que  c’eft  par  leur 
moïen  que  le  tronc  fait  tous  fes  mouvemens. 

On  les  divife  en  trois  portions  qui  portent  le  nom 
de  la  partie  qu’elles  occupent.  Les  fupérieures  fe  nom¬ 
ment  cervicales ,  parce  qu’elles  forment  le  chignon  du 
cou  que  les  Latins  nommoient  cervix.  Elles  font  au  nom¬ 
bre  de  fept.  On  donne  le  nom  de  iorfales  aux  douze  fai¬ 
santes  ,  qui  font  placées  tout  le  long  du  dos.  Les  cinq 
dernieres  s’appellent  lombaires ,  parce  qn’ elles  occupent 
la  région  des  lombes. 

Il  y  a  des  chofes  qui  font  communes  à  tous  ces  os  en 
général  ,  &  d’autres  qui  conviennent  à  chacun  en  parti¬ 
culier.  Examinons  d’abord  les  généralités. 


VER'  >  66  7 

On  peut  remarquer  à  chaque  vertèbre  fon  corps  ,  fes 
apophyfes  ,  fes  cavités  ,  fa  ftlbftance  ,  fon  articulation  & 
fes  tffages. 

Le  corps  eft  k  partie  antérieure  (les  vertèbres.  C’eft 
la  portion  la  plus  confïdérable ,  &‘celle  qui  foutier.t  les 
autres.  Elle  eft  arrondie  en  devant ,  &  échancrée  en  ar¬ 
riéré.  Ses  faces  fupérieurés  &  inférieures  font  applaties, 
&  légèrement  concaves  ;  leur  bord  antérieur  &  latéral  eft 
recouvert  d'une  lame  très-mince  de  fubftance  compac¬ 
te  ,  blançne  &  polie  ,  qui  rellemble  une  a  épiphyfe  ,  & 
manque  à  la  partie  poftérieure-  On  obferve  à  fa  circon¬ 
férence  quantité  de  petits  trous  qui  livrent  paflage  à  des 
vaiile^Ux  qui  nourriilent  cet  os. 

Chaque  vertèbre  a  fept  apophyfes.  Une  impaire  placée 
poftérieurement ,  &  qui  le  termine  en  pointe  plus  ou 
moins  fenfible ,  ce  qui  la  fait  nommer  épmeufe.  C’eft  elle 
qui  a  fait  donner  à  l’aflemblage  des  .vertèbres  le  nom 
A' épine  du  dos.  Deux  latérales  placées  horifontalement 
une  de  chaque  côté  ,  on  les  appelle  apophyfes  tranfver- 
fes.  Elles  font  plus  longues  que  les  autres.  On  en  remar¬ 
que  encore  quatre  autres ,  dont  deux  font  placées  fur 
chaque  côté.  On  les  appelle  obliques  ou  articulaires.  Il 
y  en  a  une  fupérieure  ,  que  l’on  nomme  amendante  ,  & 
une  inférieure  qu’on  appelle  defcendcmte.  La  fupérieure 
porte  une  facette  articulaire  tournée  en  dehors;  l’infé¬ 
rieure  en  a  une  femblable  qui  regarde  en  dedans.  Ces 
apophyfes  font  fort  courtes ,  ce  qui  les  a  fait  auffi  appel- 
ler  petites  apophyfes  des  vertèbres  ;  elles  font  recouver¬ 
tes  ,  ainfi  que  toutes  les  autres  apophyfes  des  vertèbres , 
d’un  petit  cartilage  poli,  qui  leur  permet  de  gl-ilfer  les 
unes  fur  les  autres. 

Entre  le  corps  des  vertèbres  &  les  apophyfes,  on  re¬ 
marque  un  grand  trou  qui  répond  à  celui  des  autres  ver¬ 
tèbres  ,  &  forme  un  canal  dans  lequel  la  moelle  épinïere 
eft  logée.  On  trouve  encore  à  chaque  vertèbre  quatre 
échancrures  ,  deux  de  chaque  côté  :  une  fupérieure  ,  qui 
eft  aflez  petite  ,  &  une  inférieure  qui  eft  plus  grande. 
Lorxque  les  vertèbres  font  réunies  ,  l’échancrure  fupé¬ 
rieure  de  l’une  fe  trouvant  adaptée  avec  l’échancrure  in- 


668  _  VER 

férieure  de  celle  qui  éft  au  deflus  ,  il  en  réfulte  un  trou 
de  chaque  côté  de  la  vertèbre  ,  qui-  communique  avec  le 
canal ,  &  livre  paflage  aux  nerfs  qui  partent  de  la  moelle 
épiniere,  pour  aller  fe  diftribuer  dans  différentes  parties 
du  corps.  Il  ppaffe  auffi  de  petits  vaifTeaux  fanguins,  quî 
entrent  dans  le  canal ,  ou  qui  en  fortent. 

La  fubftance  du  corps  de  l’os  eft  entièrement  fpon- 
gieufe,  fi  on  ën  excepte  la  petite  lame  dont  nous  avons  par¬ 
lé  ,  qui  eft  fort  étroite  ,  &  recouvre  antérieurement  &  fur 
les  côtés  j  le  bord  de  la  face  fupérieure  &  de  l’inférieure. 
On  trouve  auffi  de  la  fubftance  fpongieufe  dans  les  apo- 
phyfes,,  mais  elle  y  eft  recouverte  par  des  lames  épaifles  , 
de  matière  compacte. 

Entre  le  corps  des  différentes  vertèbres,  on  trouve  une 
fubftance  intermédiaire  qui  les  fépare  ;  c’eft  un  cartilage 
d’une  efbece  particulière.  On  le  nomme  intervertébral. 
Il  ne  reflemble  aux  autres  que  pat  fa  couleur  &  fon  élaf- 
ticité.  H  eft  compofé  de  petites  lames  circulaires  arran¬ 
gées  autour  les  unes  des  autres.  Un  des  bords  de  ce  carti¬ 
lage  eft  attaché  à  la  furface  du  corps  d’une  des  vertèbres, 
&  l’autre  tient  à  la  vertèbre  oppofee.  La  partie  du  carti¬ 
lage  qui  répond  au  milieu  du  corps  des  vertèbres  ,  eft 
d’un  tifiu  plusfpongieux  que  le  refte,  &  elle  paroît  moins 
épaille.  On  remarque  entre  les  lames  circulaires  une  hu¬ 
meur  mucilagineufe ,  un  peu  plus  épaiffe  que  celle  qui 
atrofe  les.  articulations.  L’épaiffeur  de  ce  cartilage  n’eft 
pas  la  même  entre  toutes  les  vertèbres.  Entre  les  tombai-, 
r  es,elle  eft  de  quatre  ou  cinq  lignes  d’épailfeur  dans  leshom- 
mes ordinaires;  elle- eft  un  peu  moindre  entre  1er  cervi¬ 
cales  ,  &  diminue  encore  beaucoup  entre  celles  du  dos. 
Ainfî  on  peut  remarquer  que  l’épaiffeur  du  cartilage  in¬ 
termédiaire  eft  proportionnée  aux  moüvemens  que  font 
les  vertèbres  entre  elles.  Ceux  des  vertèbreslombairesfont 
moins  multipliés  &  moins  variés  que  ceux  du  cou  ,  & 
ceux-ci  moins  encore  que  les  moüvemens  du  dos.  Il  faut 
auffi  remarquer  que  la  partie  antérieure  du  cartilage  eft 
plus  épaiffe  que  la  poftérieure.  Ces  cartilages  font  fuf- 
ceptibles  de  compreliion  &  d’élafticité  ;  lorfque  l’Jiammç 
eft  debout  &  fe  tient  droit,  la.preflion  eft  égale -fur  toute 


VER  66? 

'étendue  du  cartilage  ,  dont  la  circonférence  eft  de  niveau 
avec  celle  du  corps  des  vertèbres  ;  mais  s’il  fe  courbe  d’un 
côté,  la  preffion  fera  plus  grande  dd  côté  vers  lequel  fe 
fait  la  flexion  ,  le  cartilage  s’amincit  en  cette  partie  ,  & 
■déborde  les  vertèbres ,  tandis  que  fon  épailfeur  augmente 
au  côté  oppofé  à  celui  de  la  flexion, 

C’eft  dans  la  compreflibilité  &  l’élafticité  de  ces  carti¬ 
lages  intermédiaires  ,  que  l’on  trouve  la  raifon  pour  la¬ 
quelle  un  hommeell  plus  petit  lorfqu’ila  été  debout  long, 
tems  ,  ou  qu’il  a  porté  quelque  fardeau ,  que  le  matin 
-lorfqu’il  fe  leve.  On  voit  bien  que  le  poids  de  la  tête  & 
des  parties  fupérieures  ,  ou  du  fardeau  que  l’on  fuppofe  , 
a  plus  ou  moins  applati  lescartilages,  puifqu’ils  font  com- 
prébenfibles  ,  ce  qui  diminue  d’autant  la  hauteur  ;  lorfque 
le  corps  fera  couché  pendant  quelque  tems  ,  les  cartila¬ 
ges  délivrés  du  poids  qui  les  comprimoit ,  reprendront 
par  leur  élafticité  leur  premier  volume  ,  &  le  corps  fon 
ancienne  étendue.  On  fait  honneur  de  cette  obfervation 
à  un  Anglois  moderne  ,  quoiqu’elle  foit  beaucoup  plus 
ancienne. 

Outre  cette  articulation  du  corps  des  vertèbres  les  uns 
avec  les  autres  ,  elles  s’articulent  encore  par  le  moïen  de 
leurs’ apophyfes  obliques  ou  articulaires,  ce  qui  fe  fait 
par  une  double  arthrodie.  Ces  apophyfes  ,  comme  nous 
•l’avons  dit  /  font  recouvertes  d’un  petit  cartilage  poli  , 
qui  facilite  le  mouvement.  Celles  qui  fe  trouvent  à  la  par¬ 
tie  inférieure  d’une  vertèbre  font  tournées  en  dehors  ,  & 

•  recouvrent  celles  de  la  partie  Supérieure  de  la  vertèbre 
inférieure.  Cette  articulation  eft  fortement  afTujettie  par 
un  grand  nombre  de  petitsligamens  très-forts,  quife  croi- 
fent  &s’ attachent  au  bord  des  deux  vertèbres,  après  avoir 
recouvert  le  cartilage  intermédiaire.  Ils  font  plus  lâches 
aux  vertèbres  lombaires  &  aux  cervicales ,  qu’à  celles  du 
dos,  parce  que  les  mouvemens  de  ces  dérnieres  ne  font 
pas  fi  néceflaires  ,  &  font  toujours:  moins  étendus  que 
ceux  des  premières. 

Les  vertèbres  tiennent  encore  fortement  entre  elles 
par  un  tuïau  ligamenteux ,  qui  contient  la  moelle  épi- 


670  VER 

niere  ,  &  eft  très-adhérent  à  toute  la-face  interne  du  canal 
vertébral. 

Tout  le  long  du  même  canal ,  on  trouve  encore  à 
l’intérieur  un  ligament  applati  ,  d’une  couleur  jaune  & 
très-élaftique.  Il  eft  placé  à  la  partie  pollétieure  du  ca¬ 
nal ,  &  s’étend  d’une  épine  à  l’autre. 

Il  y  a  de  petits  cordons  ligamenteux  ,  qui  s’étendent 
de  la  pointe  d’une  épine  à  celle  de  l’épine  voifîne ,  &  qui 
montent  ainfi  depuis  le  facrum ,  jufqu’à  la  première  ver¬ 
tèbre  du  col.  On  peut  les  regarder  comme  ne  faifant 
qu’un  feul  ligament.  On  trouve  au  deflous  une  membra¬ 
ne  ligamenteufe  ,  qui  va  jufques  vers  le  milieu  de  la 
bafe  des  apophyfes  épineules  :  on  peut  l’appeller  ligament 
inter-épineux.  On  en  trouve  une  fcmblable  ,  qui  va  d’un 
apopbyfe  tranfverfe  à  l’autre.  On  peut  lui  donner  le  nom 
de  ligament  inter-t'ranjverfaire. 

Les  articulations  des  apophyfes  obliques  fupérieures 
avec  les  inférieures ,  font  retenues  en  lituation  par  de 
petits  ligamens  très-forts  &  très-courts,  qui  environnent 
fort  étroitement  les  petits  ligamens  capfulaires  qui  allu- 
jettitfent  ces  pièces  enfemblè. 

On  trouve  également  de  petits  ligamens  .applaiis  ,  qui 
affermilîent  les  articulations  des  côtes  avec  les  apophyfes 
tranfverfes. 

Il  y  a  encore  un  fort  ligament ,  que  M.  'W'inflow  ap¬ 
pelle  cervical  poflerieur  ,  qui  s’étend  depuis  l’occipital,, 
jufqu’aux  deux  dernieres  vertèbres  du  cou  ,  eu  s’attachant 
aux  épines  des  vertèbres  cervicales ,  fut  lefquelles  il  palTe. 
Il  a  la  forme  d’une  membrane. 

Nous  avons  dit  qu’il  a  fopt  vertèbres  cervicales  quel¬ 
quefois  ,  mais  très-rarement  on  en  a  trouvèhuit  ;  &  alors 
il  n’y  en  avoit  qu’onze  dorlàles ,  &  onze  côtes.  D’autre 
fois  on  n’en  a  vu  que  fix ,  &  alors  on  a  communément 
trouvé  treize  côtes  &  treize  vertèbres  au  dos. 

Le  corps  des  vertèbres  cervicales,  eft  moins  épais  que 
celui  des  dorfales  8c  des  lombaires  ;  la  face  fupérieure 
eft  un  peu  concave  ,  &  l’inférieure  convexe  à  proportion. 
Lecorps  dechacune  d’-entr’ elles  s’élargit  à  mefure  qu’il  s’é¬ 
loigne  de  la  têtes 


VER  671 

L’apophyfe  épineufe  eft  fourchue  à  fon  extrémité  ,  8c 
n’eft  pas  incliuée  comme  celle  des  vertèbres  lombaires.  Il 
n’y  en  a  pas  à  la  première. 

Les  apophyfes  tranfverfes  font  percées  à  leur  bafe  de 
haut  en  bas ,  pour  le  palfage  de  l’artère  vertébrale.  On 
:  remarque  unegoutiere  à  leur  partie  fupérieure  Elles  font 
un  peu  inclinées  &  fourchues  à  leur  extrémité ,  excepté 
celles  de  la  première  &  de  la  derniere  qui  font  poin¬ 
tues. 

Les  apophyfes  articulaires  font  fort  obliques  :  les  Supé¬ 
rieures  font  renverfées  en  arriéré,  &  regardent  en  haut.: 
les  inférieures  au  contraire  font  tournées  en  devant  &  en 
bas. 

Le  canal  occipital  eft  plus  large  dans  les  vertèbres  cer¬ 
vicales  que  dans  les  dorfales. 

Nous  avons  parlé  de  la  première  vertèbre  au  mot  Al- 
tas  ,  parce  qu’elle  porte  ce  nom. 

Quelques  Anatomiftes  ont  donné  le  nom  d 'eJTieu  à  la 
fécondé  ,  mais  il  ne  convient  qu’à  fon  apophyfe  autour  de 
laquelle  la  première  vertèbre  tourne  comme  une  roue 
fur  fon  axe.  Cette  apophyfe  fe  nomme  auffi  odontoïde  , 
■c’eft-à-dire  ,  faite  en  forme.de  dent ,  parce  qu’elle  ref- 
femble  allez  bien  à  une  dent  canine.  Elle  eft  placée  à  la 
partie  fupérieure  du  corps  de  cette  vertèbre  ,  qui  eft  fort 
épailfe.  On  y  remarque  plufieurs  facettes. 

L’apophyfe  épineufe  eft  très-courte  ,  épaifTe  ,  très- 
fourchue  à  fon  extrémité ,  tranchante  par  en  haut -,  fail- 
lante  par  en  bas ,  &  un  peu  creufée  en  cet  endroit. 

Les  apophifes  tranfverfes  font  courtes ,  un  peu  incli¬ 
nées  en  en  bas.  La  direétion  du  trou  qui  eft  percé  dans 
leur  racine  ,  n’eft  pas  la  même  que  dans  les  autres  ver¬ 
tèbres  cervicales.  De  fes  deux  orifices ,  le  fupérïeur  re¬ 
garde  en  dehors ,  &  l’inférieur  eft  tourné  en  dedans. 

Les  apophyfes  obliques  fupérieures  font  plus  en  devant 
que  les  inférieures  ;  elles  débordent  celles  delà  première 
vertèbre  ,  &  font  un  peu  tournées  en  dehors,  de  maniéré 
qu’il  relie  un  petit  vuide  dansleur  articulation;  elles'foat 
fort  larges  ,  parce  qu’elles  foutiennent  tout  le  poids  de  la 
tête. 


V  E  R 

On  voit  au  bout  de  l’apopiiyie  odontoïde  des  inégatî- 
,tés,&  deuxpetitesfaçettes  auxquelles  s'attachent  un  très- 
fort  ligament  compofé  de  paquets  ligamenteux  réunis. 
•L’autrè  extrémitédu  ligament  eft  attachée  devant  le  grarM 
trou  de  l’occipital  à  la  lace  inférieure  de  l’apophyl’e  bafi- 
laire  de  cet  os.  Outre  ce  ligament  qui  eft  extrêmement 
fort  ;  il  y  en  a  un  autre  qui  retient  encore  la  colpmne  épi¬ 
nière  attachée  à  la. tête.  C’eft  une  efpece  de  gaine  liga- 
menteufe  ,  qui  eft  ajoutée  au  canal  commun  qui  con¬ 
tient  la  moelle  épinière.  Elle  eft  faite  en  forme  d’en¬ 
tonnoir. 

Un  ligament  placé  tranfyerfalement  dans  la  cavité  de  la 
première  vertèbre,  contient  l’apophyfe  odontoïde  en  fi- 
-tuation  ;  &  l’empêche  de  pr.efler  fur  la  moëll.e'épiniere.  Il 
eft  épais  &  fortement  tendu. 

On  a  obfervé  que  la  première  vertèbre  eft,  féparée  de 
la  fécondé  dans  les  pendus ,  ce  qui  arrive  parla  rupture 
du  ligament  tranfvérfal.  L’apophyfe  odontoïde  preffant 
alors  fur  la  moelle  épiniere ,  les  fait  mourir  fur  le  champ. 
On  a  vu  plufieurs  fois  des  enfans  mourir  fubitement ,  par 
un  accident  qui  reconnoît  pour  caufc  la  meme  rupture. 
Cela  eft  arrivé  lorfque  quelqu’un  voulant  jouer  avec  eux, 
les  foulevoit  de  terre  en  leur  mettant  une  main  fous  le 
menton  ,  &  l’autre  fur  le  fommet  de  la  têre  :  ce  qu’on 
appelle/kire  voir  à  L’enfant  fon  grand- pere 

On  côriferve  au  cabinet  du  Roi  une  tête  ankilofée  avec 
les  deux  premières  vertèbres  cervicales.  Ce  qu’il  y  a  de 
plus  furprenant  dans  cette  pièce. ,  c’eft  que  l’ap.ophyfe 
odontoïde  a  été  déplacée  au  point  qu’il  ne  refte  que  trois 
lignes  d’intervalle  entre  elle  &  l’arc  poftérieur  de  la  pre¬ 
mière  vertèbre  :  là  fécondé  vertèbre  -  eft  auffi  un  peu  in¬ 
clinée  fur  le  côté.  On  conçoit  bien  comment  cette  ver¬ 
tèbre  a  été  déplacée  par  une  luxation  dans  laquelle  le  li¬ 
gament  tranfverfàl  s’èft  confidérablement  relâché  ;  mais 
comment ,  après  une  compreffion  femblable  à  celle  que 
la  moelle  épiniere  avoit  foufFerte  ,  le  fujet  a  -  t  -  il  pu 
vivre  allez  long-temps  ,  pour  que  l’ankylofe  fe  foit  for¬ 
mée. 

Là  troifieme  ,  la  quatrième  &  lar  cinquième  vertèbre 
n’ont 


V  E  R  Ofi 

îs'ont  rien  Je  particulier  ,  que  ce  que  nous  avons  dit  ci- 
deflus  être  propre  aux  vertèbres  cervicales.  La  lïxieme  s 
outre  les  mêmes  particularités ,  elt  plus  longue ,  plus  me¬ 
nue  ,  &  plus  relevée  que  les  précédentes.  On  trouve  quel¬ 
quefois  deux  trous  de  chaque  côté  à  la  racine  de  fes  apo¬ 
phyfes  tranfverfes. 

La  leptieme  s’appelle  promzner^e  :  elle  a  différentes 
chofes  qui  lui  font  particulières.  Son  corps  eft  plus  large 
que  celui  des  autres  vertebres  cervicales  i  fa  face  inférieure 
n’eftpas  convexe  ,  mais  applatie. 

L’apophyfe  épineufe  eft  beaucoup  plus  longue  &  plus 
Taillante  que  celle  des  autres  vertèbres  ,  porte  à  fon  extré¬ 
mité  un  tubercule  arrondi ,  qui  femble  quelquefois  ut) 
peu  fourchu. 

Les  apophyfes  tranfverfes  ont  fouvent  à  leur  racine  deux 
trous  de  chaque  côté.  Elles  font  plus  longues  &  plus  fatl- 
lantes  que  dans  lés  précédentes.  On  trouve  à  leur  extré¬ 
mité  dans  les  jeunes  fujéts ,  une  éminence  qui  groflit  plus 
ou  moins.  On  l’a  vue  quelquefois  s’allonger,  au  point  de 
faire  unevraie  côte  furnuméraire. 

Les  apophyfes  articulaires  inférieures  font  moins  obli¬ 
ques  que  dans  les  précédentes. 

Les  vertèbres  du  dos  portent  le  nom  de  dorfates  ,  018 
de  thorachiques.  Les  Anciens  donnoient  à  chacun  d’elleB 
un  nom  particulier.  Les  Anatomiftes  modernes  n’ont  pas 
fuivi  cette  méthode.  Leur  nombre  ordinaire  eft  de  douze, 
&  on  en  trouve  rarement  onze  ou  treize. 

Le  corps  de  ces  vertèbres  eft  plus  épais  que  Celui  des 
cervicales ,  &  il  augmente  de  plus  en  plus  en  volume  & 
en  étendue  ;  depuis  la  première  jufqu’a  la  quatrième  ,  il 
eft  rétréci  entre  les  deux  côtés ,  Sc  il  s’élargit  entré  le  de¬ 
vant  &  le  derrière.  Depuis  la  quatrième,  au  contraire,  jufi. 
qu’à  la  demiere  ,  l’étendue  la  plus  grande  eft  fur  les  cô¬ 
tés.  Les  deux  faces  font  applaties. 

Les  apophyfes  épineufes  font  longues  tranchantes  ,  fu- 
périeurement  terminées  par  un  tubercule  arrondi ,  &  re¬ 
courbées  de  haut  en  bas  les  unes  fur  les  autres.  Les  trois 
premières  du  côté  du  cou  font  ïjwin*  courbées,  ainfi  qu@ 

D.deCfe,  J«tpelU 


s>4  _  „  y  e  r 

les  trois  aernîefes  dû  côté  des  lombes,  qui  Fetedreflentl 
mefure  qu’elles  en  approchent. 

Les  apophyfes  tranfyerfes  des  vertèbres  fupérieures  font 
plus  longues  que  celles  du  cou  ,  &  cette  longueur  dimi¬ 
nue  a  mefure  qu’elles  approchent  des  lombaires  >  elles 
font  rejettées  en  arriéré.  Leur  extrémité  eft  en  forme  de 
tête  ;  &  on  y  trouve  dtjs  cavités  recouvertes  d’un  petit  car. 
tilagc,  qui  répondent  aux  tubérolîtés  des  côtes.  Les  deux 
dernieres  n’en  ont  "pas. 

Les  apophyfes  articulaires  font  perpendiculaires  ,  pe¬ 
tites  &  plates.  Dans  la  derniere  vertèbre  du  dos  ,  elles 
font  éminentes  ,  les  inférieures  font  tournées  un  peu  la- 
féralementdé  dedans  éu  dehors  :  elle  eftreçue  par  en  haut 
&  par  en  bas  ,  &  par  là  diffère  des  autres  qui  font  reçues 
d’un  côté  ,  &  reçoivent  de  l’autre  ,  &  de  la  première  qui 
reçoit  des  deux  côtés. 

"On  remarque  à  chacune  de  ces  vertèbres  quatre  petites 
facettes  ,  iïne'fupérieure,  &  une  inférieure  de  chaque'cô- 
té  ;  elles  font  placées  auprès  des  apophyfes  articulaires. 
Lorfque  les  vertèbres  font  en  lituation  ,  la  facetté  fupé- 
ïieure  d’un  côté  s’ajuftant  avec  la  facette  inférieure  de 
la  vertèbre  fuivante  ,  forme  une  cavité  qui  reçoit  la  tête 
d’üne  dés  côtes. 

On  trouve  ordinairement  une  cavité  entière  à  la  partie 
fupérièürede  la  premiere  vértèbre  ,  pour  recevoir  la  pre¬ 
mière  côte  ,  &  la  moitié  d’une  à  fa  partie  inférieure-, 
pour  la  fécondé.  Les  deux  dernieres  ont  aufli  chacun* 
Bne  cavité  entière  ,  pour  recevoir  les  deux  dernieres 
côtes. 

Le  grand  trou  qui  renferme  la  moelle  épiniere,  eft 
pfefquè  rOnd  dans  ces  vertèbres  ;  ce  qui  arrive  fur-tout  à 
mêfure  qu’elles  approchent  de  la  dixième.  Ce  trou  recom¬ 
mence  enfuite  à  s’applatir  &  à  s’élargir. 

Les  vertebres  des  lombes  font  cinq  en  nombre.  Leur 
corps  a  plus  de  volume  que  celui  des  autres  vertèbres.  Ce 
qui  augmente  à  mefure  qu’elles  deviennent  plus  inférieu¬ 
res.  11  a  moins  d’étendue  de  devant  en  arriéré  ,  qu’il  n’en 
a  fur  les  côtés.  Les  bords  font  fort  faillânts.  Ce  qui  for- 


VER  6;j 

'ine  une  efpece  d’éehancrure  tout  autour  de  la  partie  an¬ 
térieure  &  moïenne  du  corps  des  ces  vertèbres. 

Les  apophyfes  épineufes  font  applaties  fur  les  côtés  St 
alTez  larges.  Le  bord  fupérieur  eft  tranchant  ;  elles  ne 
font  pas  courbées ,  ce  qui  laifTe  entre  elles  un  efpace  plus 
conlîdérable  ,  &  favorife  les  mouvemens  de  l’épine.  Leur 
extrémité  eft  épaifle  &  arrondie. 

Les  apophyfes  tranfverfes  font  droites  ,  applaties  &af- 
fez  longues.  Leur  longueur  augmente  depuis  la  pre¬ 
mière  jufqu’à  la  troilïeme  ,  &  diminue  enluite  jufqu’à 
la  derniere.  Elles  font  placées  direélement  fur  le  côté, 
&  ne  fpiït  pas  rejettées  en  arriéré  ,  comme  dans  les  ver. 
tébres  du  dos. 

Les  apophyfes  articulaires  font  greffes,  faillanteS, 
écartées  l’iine  de  l’autre,  creufées  longitudinalement  pour 
recevoir  les  inférieures  qui  font  un  peu  convexes  &  rap¬ 
prochées  l’une  de  l’autre.  Les  fupérieures  font  tournées 
en  dedans,  &  les  inférieures  en  dehors. 

Outre  les  fept  apophyfes  communes  à  toutes  les  ver¬ 
tèbres,  celles-ci  en  ont  encore  fouvent  deux  petites  pla¬ 
cées  à  la  partie  fupérieure  ,  proche  les  tranfverfes. 

Le  grand  trou  qui  aide  à  former  le  canal  de  l’épine  , 
eft  plus  ample  qu’aux  vertèbres  du  dos.  Il  n’eft.  pas  rond , 
mais  un  peu  applati  antérieurement,  St  prefqu’angulaire 
en  arriéré. 

On  conférée  au  Jardin  du  Roi  plulîeurs  pièces  flans  lef- 
quelles  les  vertèbres  ont  été  ankilofées  ,  loit  entr’elles, 
foit  avec  les  côtes  ou  l’os  facrum.  Colombus  polîédoit  un 
fquelette  dans  lequel  toutes  les  vertèbres,  ainlï  que  tous 
les  os  du  corps,  étoient  parfaitement  foudés,  &  ne  fai- 
foient  qu’une  piece. 

Paw  ,  fameux  Anatomifte  a  vu  auffi  une  épine  dans 
laquelle  toutes  les  vertèbres  étoient  foudées.  On  trouve 
beaucoup  d’exemples  femblables. 

Lorfque  la  carie  fë  met  au  corps  de  l’os  ,  com¬ 
me  il  eft  très-fpongieux  ,  elle  y  fait  beaucoup  de  progrès 
eu  peu  de  tems  ;  alors  l’épine  fe  courbe  ,  &fi  le  mal  ga¬ 
gne  les  vertèbres  voiftnes ,  la  courbure  pourra  être  por- 
Vvij 


6;S  V  E  S 

Ccc  au  point  de  faire  une  forte  compreflion  fur  la  moelle 
de  l’épine ,  &  de  caufer  la  mort. 

VERTEX.  C’eft  la  partie  la  plus  élevée  de  la  tête. 
Elle  eft  recouverte  d’une  forêt  de  cheveux  dans  la  jeu- 
ndfe  ;  mais  dans  la  vieillelfe ,  c’eft  la  première  ,  ou  une 
des  premières  qui  s’en  dépouillent  le  plus  vite.  C’eft  dans' 
les  enfans  nouveaux  nés  le  lieu  de  la  fontanelle. 

VERUMONTANUM.  On  donne  ce  nom  à  une  émi¬ 
nence  allongée ,  que  l’on  trouve  dans  le  commencement 
du  canal  de  l’urethre  j  proche  la  velfie.  Ellé-pàroît  for¬ 
mée  par  le  prolongement  des  fibres  charnues  du  col  de  la 
velfie.  On  la  nomme  aulfi  caroncule  <5*  tête  dé  poule.  V. 
Caroncule  de  l’urethre. 

VESICULE.  Diminutif  de  velfie ,  petite  velfie.  Petit 
relervoir  membraneux. 

VESICULE  DU  FIEL.  Efpece  de  petit  fac  membra. 
neux ,  rond  &  oblong ,  femblable  à  une  petite  poire ,  le¬ 
quel  eft  attaché  à  la  partie  cave  du  foie,  dans  la  cavité 
de  fon  grand  lobe.  La  veficule  excède  ordinairement  un 
peu  le  bord  inférieur  dü  foie.  On  y  remarque  des  différen¬ 
ces  dans  prefque  tous  les  fujets.  La  plus  grofle  eft  à  peu 
près  comme  un  petit  œuf.  Dans  la  ftation ,  la  partie  la 
plus  ample  de  la  vélicule  fe  trouve  un  peu  en  bas,  fa 
partie  la  plus  étroite  en  haut.  Dans  cette  lituation,  la 
.vélicule  touche  l’eftomac  &  le  colon.  Elle  eft  ordinaire¬ 
ment  unique  en  nombre ,  cependant  on  en  a  quelquefois 
trouvé  d’eux. 

On  remarque  deux  parties  dans  la  veficule  du  fiel;  fon 
fond  &fon  cou.  Elle  tient  au  foie,  aU  moïen  d’un  vailfeau, 
du  tilfu  cellulaire,  &  particulièrement  de  fa  membrane 
extérieure,  laquelle  eft  une  vrai  continuation  de  celle  qui 
enveloppe  le  foie  &qui  vient  du  péritoine.  On  comptedans 
la  vélicule  du  fiel,  trois  tuniques  propres  ,  qui  différent  les 
unes  des  autres,  en  fubftance ,  en  lituation  &  en  ftrudure. 
La  première  fe  trouve  immédiatement  fous  la  commune 
&  le  tilfu  cellulaire  'eft  un  entrelacement  de  fibres  blan¬ 
châtres,  mêlé  de  beaucoup  de  nerfs  &  de  vaiffeaux  fan- 
guinss  qui  s’étendent  depuis  fon  cou  jufqu’à  fon  fond, 
&  cette  tunique  eft  même  chargée  de  graille  chez  les  fuj  ets 
qui  en  font  beaucoup  fournis. 


V  E  S  6f? 

On  donne  le  noni  de  mufculeufe  à  la  fécondé  tunique  de 
la  véficule ,  &  on  y  obferve  deux  rangs  de  fibres.  Le  plan 
intérieur  de  ces  fibres  s’étend  irrégulièrement  le  Ion» 
dé  la  véficule,  &  le  plan  extérieur  paroît  circulai¬ 
re  &  aufli  irrégulier.  Ces  fibres  refferrent  la  véficule 
quand  elle  eft  pleine  de  bile,  &  fervent  à  la  faire  dégor¬ 
ger  dans  le  duodénum.  Cependant  cette  membrane  muC- 
culeufe  n’eft  pas  admife  unanimement.  La  troifieme  eft 
mieux  établie.  Elle  forme  intérieurement  par  fes  rides  , 
différentes  cellules  en  maniéré  de  ruche,  &  cette  tunique 
venant  à  être  piquotée  par  la  bile ,  &  irritée  par  fon  acri¬ 
monie  qui  augmente  d’autant  plus  que  cette  humeur  fé- 
journe  plus  de  tems  dans  l’organe ,  détermine  la  véficule 
à  fe  contracter  &  à  poufler  la  bile  au  dehors.  Malphighi , 
a  cru  voir  dans  cette  tunique  des  glandes  mucilagineufcs 
qu’il  deftine  à  filtrer  une  humeur  adouciffante ,  contré 
l’acrimonie  de  la  bile  ;  mais  ces  glandes  font  encore  con- 
teflées. 

Le  cou  de  la  véficule  du  fiel  eft  entouré  d’une  valvule 
fpirale ,  que  M.  Heifter ,  a  fort  bien  repréfenté.  Au  refte, 
la  véficule  du  fiel  eft  fujètte  à  s’obftruer  par  des  pierres 
&  des  graviers  bilieux.  Hildanus ,  dit  y  en  avoir  trouvé  une 
de  la  groffeur  d’une  noix.  Wierus,  affûte  y  avoir  vu  deux 
vers,  dans  l’ouverture  du  cadavre  d’une  fille  hydropique. 
Meek’ren  ,  a  vu  dans  le  cadavre  d’un  enfant  de  fix  ans  , 
la  véficüle  du  fiel  crevée,  &  le  canal  cyftique  rentré  dans  fa 
partie  inférieure ,  comme  il  arrive  aux  inteftins  grêles  de 
fe  replier  en  dedans ,  dans  la  colique  de  Miferere. 

yèficules  Çèminales  ou  féminaires.  Ce  font  deux  petits 
réfervoirs  placés  entre  la  partie  poftérieure  du  col  de  la 
veffie  &le  reétum ,  &  deftinés  à  conferver  l’humeur  femi- 
nale  qui  y  eft  apportée  par  les  canaux  déférents  des  teftï- 
cules  où  elle  fe  filtre.  Ces  véficules  ont  environ  trois  tra¬ 
vers  de  doigt  de  longueur  ,  un  de  largeur  &  un  tiers  d’é- 
paiffeur.  Ces  dimenfions  font  cependant  fort  fujettes  à 
varier  fuivant  l’âge  Si  le  tempérament.  Elle  font  placée* 
à  côté  l’une  de  l’autre ,  mais  non  pas  paralellement.  Leur 
extrémité  fupérieure  eft  écartée  l’une  de  l’autre ,  &  l’infé-i 
tieure  fe  rapproche  beaucoup ,  &  n’eft  féparée  que  par  le* 


67B  VE  S 

canaux  déférents  qui  fe  glilTent  entre  deux ,  &  font  fore 
minces  en  cet  endroit,  de  forte  quelles  repréfèntent  un 
,V ,  dont  la  pointe  eil  en  bas. 

Chacune  des  véficules  féminales  eft  elle-même  formée 
par  un  grand  nombre  d’autres  véficules  plus,  petites,,  qui 
communiquent  les  unes  avec  les  autres;  mais  la'  véticuie 
principale  qui  réfulte  de  l'âmas  detoutes  cespetites  véfi- 
cules ,  ne  communique  pas  avec  celle  du  côté  oppofé.  Il 
.  le  trouve  même  des  fu  ets fuivant  M.  Duvernei ,  dont  cha. 
que  vélicule  lèminale  ,  eft  difpofée  de  telle  maniéré  , 
qu’elles  forment  deux  rangs  de  petites  cellules,  dont  l’un 
ne  communique  point  avec  l’autre  ,  quoique  tous  deux 
fe  déchargent  par  la  même  ouverture,  Ges  petites  cellu¬ 
les  ,  foit  qu’il  y  _en  ait  deux  rangées  ou  qu’il  n’y  en  ait 
qu’une ,  font  tapîlTées  à  leur  furface  interne  par  une  mem- 
brane  veloutée,  parfemée  de  petits  trous  defquels  il  tran- 
fude  continuellement  unfuc  particulier,  deftiné  adonner 
une  nouvelle  préparation  à  l’humeur  féminale-  Toutes 
les  petites  cellules  dont  chaque  véficule  eft  cojnpofée , 
font  formées  par  les  replis  de  cette  membrane  interne. 
L’externe  ne  s’enfonce  pas  dans  ces  replis,  mais  elle  glilfe 
par-deflus  &  les  retient.  Si  on  détruit  la  membrane  ex¬ 
terne  dans  les  endroits  où  elle  aifujettit  les  plis;  toutes 
les  cellules  s’effacent ,  8c  la  véficule  qui  s’allonge  alors 
beaucoup  ,  n’a  plus  qu’une  cavité  continue ,  lorlqu’on  la 
gonfie  d’air  dans  l'état  naturel  :  fa  membrane  interne  & 
l’alfemblage  des  petites  cellules  étant  fouffiées,  repréfen- 
tent  en  petit  les  circonvolutions  des  inteftins.  La  maniéré 
dont  lé  canal  déférent  communique  avec  les  véficules  mé¬ 
rite  d’être  obfervée.  Le  canal  d’uncôté,  rencontre  celui  du 
côté  opofé  :  ils  marchent  collés  f  un  contre  l’autre ,  &  s’ou¬ 
vrent  dans  la  partie  inférieure  de  la  véficule  à  laquelle  ils 
font  contigus  :  de  forte  que  l’humeur  fémiuaLe  pour  rem¬ 
plir  ces  réfervoirs ,  eft  obligée  de  vaincre  fon  propre  poids , 
l’homme  étant  confidéré  debout.  Dans  le  lieu  où  le  canal 
pénétré  dans  la  véficule ,  il  fe  trouve  une  membrane  fort, 
mince  5c  mobile,  qui  eft  une- continuation  de.  celle  du 
canal ,  laquelle  ne  gêne  point  l’entrée  de  la  fémence  dans 
les  véficules ,  mais  s’oppofe  à  fon  reflux  dans  le  canal.  Les 


Y  Et  S 

véfîcules  ont  à  leur  partie  intérieure,  chacune  un  petit 
conduit  que  l’on  appelle  avec  raifon  èjacutaieur.  Ils  ont 
environ  un  travers  de  pouce  de  longeur;  leur  largeur  eft; 
confidérable  à  leur  origine  dans  les  véGcules ,  &  diminue 
eu  fuite  à  mefure  qu’ils,  avancent  vers  l’urethre  ,  dans  le-, 
quel  ils  terminent  par  deux,  petites  ouvertures,  lefquel- 
les  aboutifl'ent  à  une  petite  éminence  que  l’on  appelle 
verumontanum.  C’eft  par  ces  deux  petits  conduits  que  la 
femence  eft  lancée  dans  le  teins  des  approches,  des  véücu- 
les  dans  l’urethre  :  fi  l’on  y  lait  attention,  on  verra  que 
1^  ftru&ure  de  ces  deux  petits  conduits  faits  en  forme. d’en- 
tonnoir  ,  eft  entièrement  propre  à  accellérer  le  mouve¬ 
ment  &  la  fortie  du  fluide  qui  y  coule,  &  dont  l’impé- 
tuofité  eft  confidérablement  augmentée  par  la  preffion» 
qui  fe  fait  fur  les  véiicules  féminales ,  dans  le  teins  des 
approches,  qui  font  alors  forcées  de  chaffer  l’humeur 
qu’elles  contiennent  :  ce  mouvement  de.  contraction  eft 
augmenté  fuivant  quelques  Ànatqmifte.s.  par  une  mem¬ 
brane  mulculaire  qu’ils  admettent  dans  les  véûcuies, 

VESS I  CAT  O I R  E .  Remede  qui  s’ applique  .fo  us  la  fp  r« 
me  d’emplâtre ,  fur  plufieurs  parties  du  corps.  Le  plus  fou-, 
vent  aux  gras  des  jambes,  aux  cuiffes,  à  leur  partie  infé¬ 
rieure  &  poftérieure,  aux  tempes  à- la  nuque  &  derrière 
les  oreilles ,  &c. 

Avant  d’appliquer  un  emplâtre  vefficatoire  ,  il  faut 
■jrafer.  On  frotte  enfuite  la  partie  à  fec  ,  ou  ,  ce  qui 
eft  mieux,  avec  une  comprdiè  imbibée  de  vinaigre, 
puis  on  l’applique  à  la  maniéré  des  emplâtres ,  &  on. 
fait  un  bandage  fi  c’eft  aux  cuilles  ,  aux  jambes  ou  à 
la  nuque.  On  lèlkilTe  plus  ou  moins  de  tems,  cinq  ,  fix 
huit,  dix,  do&ze  heures  après  quoi  on  le  leve.  L’on  cou¬ 
pe  les  velîies,  on  ôte. tout  l’épiderme  féparé  de  la  peau  , 
&  quand  on  veut  entretenir  un  écoulement  fie  férofités ,  on 
y.  met  un  fuppuratif  ou  un  peu  de  beurre  frais  étendu  fur 

une  feuille  de  laitue.  Quand  on  veut  arrêter  l'écoulement, 

on  panfe  avec  desdeflicatifs, 

Ce  remede  eft  cauftique,  &  s’appelle  èpitaflique.  La 
baze  de  l’emplâtre ,  font  les/ cantharides.  La  moutarde, 
les  finapilmes  font  à  peu  près  le  même  effet  &  i’efpricda 
V  v  iv 


mo  '  v  e  s 

fourmi ,  Sic,  On  l’appelle  vefficatoire ,  1  caufe  qu’il  fur* 
vient  aux  parties  où  il  a  été  expliqué,  des  veffies  remplie* 
de  férofité; 

VESSIE-  c’eft  une  poche  membraneufe  qui  a  la  forme 
d’une  bouteille  renverfée fituéc  dans  legrand  baffin,  entre 
le  reétum  Si  le  pubis  dans  les  hommes ,  &  dans  les  fem¬ 
mes,  entre  le  pubis  &  la  matrice. 

On  la  divife  en  col,  en  corps  &  en  fond.  Le  col  eft  le 
rétréciflement  de  fa  partie  inférieure  qui  s’abouche  avec 
l’urethre.  Le  fond  eft  fa  partie  fupérieure  qui  eft  tournée 
vers  le  diaphragme,  Si  le  corps  eft  tout  l’efpace  compris 
entre  le  fond  &  le  col. 

La  figure  de  ia  velïie  eft  allez  fujette  à  varier  dans  les 
différens  fujets;  mais  elle  eft  toujours  plus  ou  moins  ob- 
longue,  Si  {on  fond  plus  oit  moins  arrondi.  Dans  les  fem¬ 
mes  ,  elle  eft  communément  moins  allongée ,  Si  fon  fond 
plus  applati  que  dans  les  hommes.  Lorfqu’elie  eft  vuide, 
elle  s’aft'aiiïe  {ous  les  os  pubis,  fc  développe  &  s’étend  au 
contraire  ,  à  mefure  qu’ellë  fe  remplit  d’urine. 

La  velïie  eft  compôfée  de  quatre  tuniques  :  la  première 
ou  la  plus  externe ,  eft  une  produétion  du  péritoine  qui 
recouvré  (a  partie  poftérieure;  mais  l’antérieure  n’eft  cou¬ 
verte  &  attachée  ail  pubis,  que  par  lë-tiflti  cellulaire  :  ce 
qui  fait.connoître  les  avantages  de  l’incifîon  faite  au  delfus 
pour  tirer  la  pierre  de  là  velïie  ,  ce  qu’on  appelle  l’ opéra¬ 
tion  au  haut  appareil  :  ces  avantages  font  encore  beau¬ 
coup  plus  grands  dans  les  enfâns ,  chez  Iefquels  le  baffin 
defeend  beaucoup  en  devant  ;  mais  comme  il  remonte 
beaucoup  avec  l’âge,  quela veffies’ enfonce  àproportionj 
Si  que  le  péritoine  couvre  la  partie  antérieure  fupérieuré 
de  fon  fond  ;  tous  ces  avantages  difparoiffent  avec  l’âge , 
&  le  dangèr  augmente  à  proportion.  Dans  tous  les  cas 
qui  exigent  la  pondion  au  përiné,  on  pourroit  la  faire 
fur  le  pubis.  C’étoit  la  méthode  de  feu  M.  Meri ,  &  elle 
étoit  fuivie  de  fuccès  confiants. 

La  fécondé  membrane  eft  cellulaire ,  y  oh  trouve  alTez 
fouvent  de  la  grailfe.  La  troifîeme  eft  mufculeufe  s  les  fi¬ 
bres  charnues  font  leur  direction  en  tous  fens ,  &  on  y  en 
ïcmarque  fur-tout  de  longitudinales  &  de  circulaires.  Ges 


VES  68r 

lernieres  font  les  plus  confidérables  par  leur  volume,  La 
Nature  les  a  multipliées  au  col  de  la  veffie ,  &  elles  for¬ 
ment  en  ce  lieu  un  véritable  fphinfter  qui  rerient  l’urine  , 
&  l’empêche  de  s’écouler  continuellement  comme  elle 
feroit  fans  cet  obftacle. 

La  quatrième  membrane  qui  eft  la  plus  intérieure  eft 
nerveufe  ,  veloutée  &  douée  d’un  fentiment  très-exquis. 
Elle  eft  ridée  &  garnie  de  petites  glandes,-  qui  fournilient 
fans  ceiiè  une  lymphe  mucilagineufe  ,  qui  enduit  le  ve¬ 
louté  &  le  défend  de  l’impreiGon  défagréable  que  feroit 
■fur  lui  l’acrimonie  de  l’urine. 

La  veffie  tient  à  toutes  les  parties  qui  l’environnent  par 
le  moïen  du  tiffii  cellulaire.  Son  fond  eft  attaché  à  l’om¬ 
bilic  par  un  cordon  ligamenteux  qu’on  peut  appeller  le 
ligament  fupérieur  de  la  veffie.  Il  monte  entre  la  ligne 
blanche  &  le  péritoine  ;  il  eft  formé'  par  l’ouraqué  &  les 
artères  ombilicales ,  qui  après  avoit  été  ouvertes  dans 
Je  foetus,  s’oblitèrent  enfuite  &  fe  changent  en  liga¬ 
ment.  C’eft  par  cette  communication  que  l’on  explique 
comment  on  foulage  ceux  qui  font  attaqués  de  ftran- 
gurîe ,  en  leur  faifant  des  onctions  fur  le  nombril  avec  le 
fuif  fondu. 

Le  col  de  là  veffie  eft  fortement  attaché  au  reéfum  dans 
_  les  hommes  ,  &  il  faut  y  faire  une  attention  particulière 
dans  l’opération  de  la  taille.  Dans  les  femmes,  elle  eft 
suffi  fortement  adhérente  à  la  partie  antérieure  du  vagin  , 
ce  qui  occafionne  quelquefois  des  accidens  fâcheux  à  la 
veffie,  à  la  fuite  dès  accouchemens  laborieux. 

Le  col  de  la  veffie  eft  percé  par  l’urèthre,  qui  n’eft  rien 
autre  chofe  qu’un  canal  qui  reçoit  l’urine  delà  veffie,  Sc 
la  conduit  au  dehors.  On  y  trouve  encore  deux  autres  pe¬ 
tites  ouvertures  ,  une  de  chaquè  côté  ;  çè  font -les  otifices 
des  uretères  qui  font  deux  petits  canaux  membraneux  , 
qui  conduifent  l’urine  dès  reins ,  où  elle  fe  féparc  du  fang  , 
à  la  veffie.  Ils  ne  s’ouvrent  pas  tout  d’un  coup  dans  la  vef¬ 
fie  ,  mais  ils  fe  glilfent  entre  fes  membranes ,  &  y  conti¬ 
nuent  leur  route  pendant  un  affez  long  intervalle. 

Les  artères  de  la  veffie  viennent  des  hypogaftriques  , 
fc  fur-tout  de  la  honteufe  interne  &  de  l’ombilicale  ;  les 


6gi  V  I  E 

veipes  reportent  le  fang  dans  les  veines  hypograftfqueî. 
Çes  vaiffeaux  forment  un  plexus  veineux  fur  les  parties 
latérales  &  inférieures  de  la  veflie.  Les  nerfs  viennent  des 
cruraux  &  des  grands.fympathiques  ;  le  plexus,  méfentéri- 
que  inférieur  en  fournit  auffi  quelques-uns. 

L’ufage  de  la  veflie  eft.de  fervir  de  réfervôir  à  l’urine. 
Elle  fe  racornit  dans  les  vieillards;  elle  eft  le  fiége  de  cette 
maladie  cruelle  que  l’on,  appelle  la  pierre  ,  à  laquelle  oi> 
ne  remedie  fûrement  &  efficacement ,  que  par  une  opé¬ 
ration  encore  plus  cruelle,  que  l’habileté  des. Chirurgiens 
de  ce  s  derniers  tems  ,  a  rendue  moins  dangereufe  qu’elle 
n’étoit  autrefois.  On  a  vû  aufli  quelquefois  la  vellie  for¬ 
mer.  unehernie ,  ce  qui  arrive  fur-tout  à  la  fuite  des  re¬ 
tentions  d'urine  &  de  la  grofleffe. 

VESTIBULE.  C’eft  la  premiere,cavité.quife  remar¬ 
que  dans  le  labyrinthe.  On  lui, a  donné  ce  nom,  parce, 
qu’if  établit  communication  avec  le  tambour  le  limaçon 
&  les  trois  canaux  demi-circulaires.  Elle  eft,  le  centre  du 
labyrinthe ,  &  a  fix  ouvertures.  Par  la  première,  cette  ca¬ 
vité  communique  dans  le  canal  antérieur  de  la  coquille  , 
&  avec  la  cavité  du  tambour  par  lemoïeu  de  la  fenêtre, 
ovale,  &  par  les  cinq  autres  trous ,  dans  les  trois  cannaux 
demi- circulaires.  Ces  fix  ouvertures  ne  fourbouchées  par 
quoi  que  ce.foit,  , 

VESTIGE.  Ëfpec.e  de  fracture  des  os.  plats,  quine 
confifte  que  dans  une  Ample  incifion,  qui  laiffe  la  mar¬ 
que  de  l’inftrument  qui  l’a  faite.  Hedra,  lignifie  la  même 
chofe.  Ce  mot  en  grec  ,  veut  dire  fiége',  parce  que  l’inftrp- 
mentde  cette  plaie  laiffe  voir  par  fa  trace  de  quelle  figure 
il  eft.  Voyez  Fracture. 

VIEILLESSE,  (la)  Troifîeme  &  dernier,  âge  de 
l’homme  ,  où  l’âge  de  dépériflement,  Après  la  virilité  , 
vient  donc  la  vieilleffe.  Cette  graiffç,  que  l’hpmme  a  ac¬ 
quis  dans  la  virilité ,  eft  une  marque  que  )’aççrbiffément_ 
eft  fini  ,  &  que.  le  dépériflement  commence. 

On  diftingue  trois  fortes  de  vieilleffe ,  la  fraîche ,  la . 
moïenne  &  la  caduque.  La  fraîche  s’étend  de  cinquante 
à  foixante  ans ,  la  moïenne  ,  de  foixante  à  foixante  8c 
dix,  la  caduque  ,  de  foixante-dix  jufqu’à  la  mort  ;  à  cçt 


VIE  _  _  6  8> 

âge,  lés  forces  diminuent  &  le  pouls  eft  intermittent.  La 
digeftion  ,'la  Chylification  ainli  que  la  nutrition,  fe  font 
mal  ;  delà  le  delféchement  de  la  fibre.  La  vertu  générative 
celle  à  cet  âge ,  les  excrétions  ne  fe  font  plus  :  cela  vient 
dece  que  le  fluide  qui  doit  remplir  les  corps  caverneux  , 
ne  s’y  porte  qu’en  petite  quantité  ,  &  que  les  mufcles 
Ecréteursfontaffoiblis.Te  Vieillard  jette  un  fimulacre  de 
femence  fans,  vertu  :  ceux  qui  prétendent  que  l’homme 
peut  engendrer  dans  l’âge  caduc,  fe  trompent  lourde¬ 
ment.  Toutes  les  infirmités  arrivent  principalement  de 
foixante  à  foixante-dix.  Il  fe  fait  alors  un  dépérilfement 
marqué  dans  lesfens,  les  fondions:  animales  fe  détrui- 
fent  :  plus  d’imagihaton ,  pliis  de  mémoire ,  un  foible  relie 
de  jugernent. 

Les  Vieillards  font  allez  fouvent  durs  &  impérieux  , 
quelques-uns'font  de  mauvaife  humeur  ;  la  plûpart  lents 
à  fe  décider,  changeants  continuellement  d’avis.  Enfin 
leurs  fondions  lé  détruifent  tellement,  qu’ils  retombent 
quelquefois  dans  l’enfance,  bis  pueri  fenes. 

Il  furvient  un  racorniffement,; un  dépérilfement,  une 
rigidité  dans  lesfibres,  qui  perdant  leur  adion  font  vicier 
les  fluides.  En  effet,  les  liquides  s’arrêtent  s’altèrent  &obf. 
truent  les  parties,  qui  ne  peuvent  plus  les  pouffer  &  les 
chaffer.  Ç’ell  pourquoi  les  vieillards  font  cracheurs ,  pi¬ 
tuiteux  ,  afthmatiques ,  hydropiques,  feorbutiques.  Les 
fibres  n’étant  plus  capables  d’agir  &  d’attenuer  les  li¬ 
quides,  ne  peuvent  plus  les  faire  circuler. 

Le  delféchement  de  la  fibre  raccourcit  les  doigts,  & 
fait  courber  les  vieillards.  Enfin,  après  avoir  fubfiliéyingt, 
vingt-cinq  ans  dans  cet  état,  ils  meurent.  La  vie  de 
l’homme  eft  bornée  à  foixante-dix ,  quatre-vingt ,  ou 
cent  ans ,  au  plus.  Ce  dernier  temps  eft  bien  rare.  C’eft 
même  un  calcul  connu,  que  la  vie  des  hommes  n’eft 
au  plus  que  de  vingt  ans;  c’eft-à-dire ,  que  fi  ou  ôte 
'  de  ceux  qui  vivent  plus,  pour  donner  à  ceux  qui  vivent 
moins;  le  total  ne  fera  pour  chacun  que  vingt  ans:  il 
y  a  des  pays  en  Allemagne  où  de  douze  cens  trente- 
huit  enfans  qui  naiffent  dans  une  ville,  il  en  meurt  trois 
"  cens  quarante-huit  dans  l’année  de  leur  nailfance  ,  &  la 


é84  V  I  R 

moitié  des  douze  cens  trente-huit  n’arrive  pas  à  dix« 

huit  ans. 

•  VIERGE.  Sujet  qui  a  encore  fa  virginité.  Ce  terme 
fe  dit  de  l’un  &  de  1  autre  fexè.  Voyez  virginité. 

VIRGINAL.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  la  vir« 
ginité. 

VIRGINITE’.  Etat  de  l’homme  qui  n’a  point  en¬ 
core  éprouvé  d’évacuation  féminale.  Il  eft  commun  aux 
deux  fexes;  &  dure  dans  les  uns  &  dans  les  autres  plus 
ou  moins ,  luivant  mille  circonftances  phyfîques  &  mo¬ 
rales  ,  qui  dépravent  plus  ou  moins  tôt,  le  cœur  des 
jeunes  perfonnes,  ou  qui,  fans  les  dépraver,  accélèrent 
ou  retardent  la  première  émillïon. 

VIRIL.  (  âge  )  Celui  où  l’homme  eft  entièrement 
formé.  L’âge  viril ,  ou  de  eonfiftance  s’étend  depuis 
vingt-cinq,  jufqu’à  quarante  &  cinquante  ans.  Il  fe  di- 
vife  en  deux ,  la  maturité  qui  va  depuis  vingt-cinq  juf¬ 
qu’à  trente ,  &  la  virilité  proprement  dite ,  depuis  trente, 
jufquà  quarante  ans.  Le  corps  celle  de  grandir  à  cét 
âge ,  mais  il  grollit  :  le  fuc  fuperflu  des  alimens  que 
l’homme  prend  pour  lors ,  ne  ttouvant  pluHa  fibre  fuf- 
cêptible  d’extenfion  ,  fe  change  en  graille. 

Les  perlonnes  qui  ont  la  fibre  molle,  croilTent  plus 
longtemps.  Les  petits  hommes  parviennent  plutôt  à  l’âge 
viril ^  que  les  grands,  parce  que  la  fibre  eft  moins  long¬ 
temps  à  fe  tendre.  Dans  les  climats  chauds  on  arrive 
plutôt  à  l’âgé  de  dépériffement  ;  parce  que  la  fibre  eft 
plutôt  defféchée. 

Les  liqueurs  fpiritueufes  produifent  le  même  effet. 
Les  hommes  phlegmatiques  font  plus  tard  virils ,  que 
les  bilieux ,  parce  que  leurs  fibres  étant  plus  molles  & 
fufceptibles  d’extenfion  plus  long-temps  ;  pour  lors,  les 
fondions  animales  s’exercent,  auffi  bien  qu’elle  s’exer¬ 
cent  jamais.  L’imagination  eft  vive,  mais  plus  fage  que 
dans  la  puberté.  L’homme  réfléchit  &  combine ,  le  ju¬ 
gement  eft  formé ,  &  eft  fain  &  folide.  Les  pallions  fe 
modèrent,  l’amour  des  femmes  n’eft  plus  cette  fou- 
gueufe  yvrefle  de  la  jeunelfe  ;  l’amitié  fincere  en  prend 
la  place  :  l’amour  de  la  gloire,  &  l’orgueil,  la  pru¬ 
dence,  la  fermeté  caradérifent  cet  âge. 


VIS  65* 

.  Les  fondions  vitales  font  au  plus  haut  point  de  pet- 
fcdion  ,  la  digeftion  fc  fait  alors  bien  moins  vite,  mais 
bien  plus  parfaitement ,  que  dans  l’âge  de  puberté  ;  les 
mouvemens  du  cœur  &  des  artères  font  plus  parfaits  & 
réguliers. 

Les  tempéramens  fanguin,  phlegmatique,  mélanco¬ 
liques,  dominent  à  cèt  âge,  ainlï  que  le  bilieux,  fur- 
tout  depuis  quarante  juf qu’à  cinquante  ans.  Voyez  tem- 

pérammerit. 

VIRULENT.  Qui  participe  de  quelque  virus  infedé 
ou  corrompu  par  la  malignité  du  virus. 

VIRUS.  Vice  caché  d’une  nature  inconnue  ,  qui  in- 
feûe  en  fecret  la  malle  de  nos  humeurs  ,  &  altéré  à  la 
longue  toutes  les  parties  folides  &  fluides.  Tel  eft  le  vi¬ 
rus  vénérien  ,  le  fcrophuleux  ,  le  rachitique ,  &c. 

VISAGE.  C’eft  la  partie  de  la  tête  humaine  ,  qui  eft 
bornée  en  haut  &  fur  les  côtés  par  les  cheveux  ,  &  en  bas 
par  le  bord  inférieur  du  menton.  C’eft  une  partie  propre 
à  l’homme  ,  dont  les  animaux  font  abfolument  dépour¬ 
vus.  Le  vilàge  eft  le  théâtre  des  pallions  de  l’homme ,  & 
le  liège  de  quantité  de  lignes  qui  dénotent  fûrement  ce 
qui  fe  palfe  &  dans  fou  corps  ,  &  dans  fon  ame.  Hyppo- 
crate  a  lingulierement  obfervé  ces  lignes ,  &  les  détaille 
avec  une  attention  d’autant  plus  admirable  &  certaine  , 
qu’elle  paroît  plus  minutieufe. 

VISCERE.  On  donne  communément  le  nom  de  vif- 
cères  aux  parties  renfermées  dans  une  grande  cavité ,  fans 
être  attachées  par  toute  l’étendue  de  leur  furface  ou  cir¬ 
conférence,  Comme  font  l’eftomac,  les  inteftins,  le  foie, 
&c.  dans  le  ventres  le  poumon ,  dans  la  poitrine  ,  &c.  le 
cerveau  ,  dans  la  tête  ,  &c. 

VISION.  L’adion  de  voir ,  l’ufage  de  l’œil  eft  d’être 
l’organe  de  la  vue.  L’on  voit  un  objet,  lorfque  tous  le? 
raïons  qui  partent  de  chaque  point  de  l’objet ,  &  qui  en¬ 
trent  dans  l’œil  divergeans,  venant  à  être  rompus  par 
les  humeurs  aqueufe,  criftaline  &vitrée,  &  à  fe  réunir, 
ni  plus  près,  ni  plus  loin  qu’au  fond  de  l’œil,  par  un 
angle  proportionné  à  la  diftance  de  l’objet,  tracent  fur 
la  rétine  ce  même  objet.  L’image  s’en  fait  en  feus  ren« 


6g6  VIS 

verfé,  &■  elle  eft  plus  ou  moins  grande  ,  fuivant  la  dif- 
tance  de  l’objet  à  l’œil.  Cette  opération  naturelle  de¬ 
mande  une  certaine  convexité  dans  l’œil,  que  cette  or¬ 
gane  foit  bien  conditionné,  &  que  les  objets  ne'foient 
pas  trop  éloignés  ;  que  les  raïons  qui  partent  d’un  mê¬ 
me  point ,  lorlqu’ils  entrent  dans  l’œil ,  ne  foient  pas 
parallèles  ;  auquel  cas,  fi  les  objets  viennent  a  s’éloigner, 
l’œil  ne  reçoit  plus  allez  de  raïons  :  car,  pour  produire 
la  vue,  il  ne  faut  pas  qu’il  entre  trop  peu  de  raïons  dans 
l’oeil,  ni  qu’il  foit  ébloui  par  trop  de  lumière;  cela  de¬ 
mande  aufii  des  nerfs,  par  le  ïnoïén  dèfquels  la  prunelle 
puiffe  s’élargir  ou  s’étrécir  :  enfin,  il  faut  que  l’œil 
puilfe  facilement  fe  tourner  du  côté  dès  objets;  ce  qui 
demande  des  mufcles,  qui  puilfent  le  tirer  de  tous  côtés. 

Que  fi  l’oeil  eft  trop  plat,  comme  dans  les  vieillards, 
alors  les  raïons  qui  viennent  des  objets  trop  proches  ,  en¬ 
trant  avec  trop  de  divergeante,  &  ne  fe  réunifiant  pas 
aflez-tôt ,  la  vue  éft  confufe  ;  ce  qui  arrive  auïli ,  lors¬ 
que  l’œil  eft  trop  rond,  &  que  les  objets  éloignées,  n’en¬ 
trant  pas  avec  aflez  de  divergeante ,  viennent  à  fe  réu¬ 
nir  trop  tôt  ;  que  fi  les  axes  des  yeux,  ne  font  pas  tour- . 
nés  vèïs  le  même  point  vifible,  comme  lorfque  les  yeux 
font  fort  fatigués ,  ou  lorfqu’on  appuïe  le  doigt  fur  le 
coin  d’ün  œil  ;  alors  les  deux  yeux  n’étant  pas  également 
tournés  vers  l’objet,  &  ce  recevant  pas  lés  raïons  qui 
en  partent  de  la  même  maniéré;  ils  rapportent  l’objet 
dans  deux  différens  lieux  ;  on  voit,  l’objet  double. 

Plufîeurs  chofes  nous  aident  à  juger  de  la  diftande 
des  objets  ;  un  regard  plus  ou  moins  vif;  une  convcr- 
fion  plus  ou  moins  directe  des  axes  des  yeux  vers  l’ob¬ 
jet;  la  quantité  d’autres  corps  lènfibles ,  enrre  l’œil  & 
l’objet;  une  lumière,  ou  des  couleurs  plus  ou  moins 
éclatantes  :  de-là  vient,  que  les  fommets  des  montagnes 
femblent  fe  toucher ,  &  atteindre  jufqu’aux  aftres  quand 
ils  fe  lèvent;  tous  les  aftres,  quoique  fphériques,  fem¬ 
blent  plats,  le  Ciel,  quoique  par-tout  également  éloi¬ 
gné,  fembleplus  proche  fur  notre  tête  que  vers  l’hori- 
fon;  les  deux  bords  d’une  riviere  paroiflent  de  loin  fe  tou¬ 
cher  ;  le  lit  d’une  riviere,  qui  eft  à  fec ,  paroît  plus  lar- 


VIS  ^  687 

geque  lorfqu’il  éft  plein  d’eau;  de  nuit,  les  feux  pàr- 
roiflent  être  plus  proches  ;  des  montagnes  couvertes  de 
neige  ,  paroiflent  être  plus  proches ,  que  lorfqu’il  n’y  a 
point  de  neige  :  une  chambre  meublée  ,  &  garnie  de  ta- 
pifl'eries  &  de  tableaux  ,  paroît  plus  petite. 

Les  objets  paroiflent  plus  ou  moins  grands,  fuivant  la 
grandeur  ou  la  petirefle  de  l’angle  de  vilion.  Cette  quan¬ 
tité  de  l’angle  de  vilion  dépend,  non-feulement  de  l’é¬ 
loignement  de  l’objet,  mais  aufli  de  fon  obliquité;  d’où 
Vient  qu’un  objet,  qui  eft  fur  une  tour,  paroît  plus  pe¬ 
tit,  que  lorfqu’il  eft  vu  horifontalement  à  la  même  dif- 
tance ,  pourvu  qu’il  ne  foit  pas  vu  de  trop  près  ou  trop 
obliquement. 

Un  objet  paroît  aufli  plus  grand ,  lorfqu’il  eft  plus 
éclairé  ,  ou  qu’il  renvoie  plus  de  raïons  de  lumière  ;  un 
bas  blanc  fait  paroître  la  jambe  plus  grofle  qu’un  bas 
noir  ;  un  corps  raboteux  paroît  plus  gros  qu’étant  poli  ; 
une  colonne  jafpée  paroît  plus  grofle  que  toute  unie: 
étant  environnée  d’autre  obiers,  elle  paroît  plus  grofle 
qu’ifolée;  un  arbre  paroît  plus  gros  &  plus  court,  cou¬ 
ché,  que  fur  pied;  les  corps  d’un  blanc  éclatant  ,  s’ils  font 
éloignés  &  environnés  de  corps  obfcurs,  paroiflent  plus 
gros,  comme  la  lumière  d’une  chandelle  pendant  la  nuit; 
un  petit  nombre  de  foldats,  fortant  d’un  bois,  &  oc¬ 
cupant  les  petits  efpâces  qui  font  entre  les  arbres,  par- 
roiflent  être  en  beaucoup  plus  grand  nombre  ,  que  S’ils 
étoient  au  milieu  d’une  plaine. 

VISITÉ.  Action  par  laquelle  un  Chirurgien  examine 
pat  lui-même  l’état  d’une  perfonne,  •&  particulièrement 
celui  des  parties  génitales,  pour  connoître  1°.  lî  une 
perfonne  eft  nubile  ou  non;  fi  elle  peut  accoucher;  fi 
die  n’eft  point  attaquée  de  quelque  maladie  fectette. 
a°.  Par  rapport  aux  hommes,  s’ils  ont  la  vérole  ou  non, 
la  chaudepifle ,  &c.  On  vifitè  aufli  quelquefois  un  mort, 
pour  différens  fujets. 

Lé  Chirurgien  en  faifant  une  vifite  fur  une  perfonne 
du  fexe,  ne  fçauroit  avoir  trop  de  pudeur  &  de  retenue: 
fôuverit  dans  ces  cas,  il  eft  examiné  de  fort  près. 

.VISUEL.  {  nerf  )  nom  que  porte  le  nerf  optique 


688  V  I  T 

Voyez  optiques-.  On  le  donne  aufli  aux  taïons  de  lai 
miérê  qui  frappent  l’œil,  &  y  portent  les  impreflions  des 
objets. 

VITAL.  Se  dit  de  ce  qui  concerne  la  vie  ,  appellée  en 
Latin  vita. 

VITALES.  (  fonctions  )  Ce  font  celles  dont  dépend 
la  vie,  &  fans  lefquelles  la  machine  ne  peut  fubfifter, 
ni  même  être  conçue  fubfifter  un  inftant.  T  elles  font  le 
mouvement  du  cœur  ,  la  circulation  du  fang ,  la  relpi- 
ration,  l’action  du  cerveau,  &  l’influx  du  liquide  ani¬ 
mal  dans  les  nerfs.  Ce  font  là  les  cinq  principales  fonc¬ 
tions  vitales. 

VlTRE’E.  On  donne  ce  nom  à  deux  fubftances  par¬ 
ticulières,  l’une  humorale,  &  l’autre  ofleufe  ,  qui  ont 
a-peu-près ,  la  tranfparente  du  verre.  L’humeur  de  l’œil 
qui  porte  ce  nom  le  mérite  ;  mais  l’os  ne  fait  qu’appro¬ 
cher  de  cette  tranfparence.  Voyez  crâne. 

F'itrèe.  (  humeur  )  C’eft  celle  qui  occupe  le  fond  de 
l’œil  :  fon  nom  lui  vient  de  ce  qu’on  l’a  comparée  à  du 
verre  fondu.  Elle  eft  compofée  d’une  humeur  très-claire 
&  très-fluide ,  &  d’une  membrane  extrêmement  tranfpa¬ 
rente,  qui  forme  une  grande  quantité  de  petites  cellu¬ 
les,  dans  lefquelles  cette  humeur  eft  contenue;  ce  qui 
lui  donne  une  certaine  confiftance  qui  l’a  fait  nommer 
par  plufieurs  Anatomiftes  corps  vitré.  Lorfqu’on  met 
ce  corps  fur  une  planche,  l’humeur  s’échappe  peu-à-peu, 
&  s’écoule  plus  vite  fi  on  le  pique  en  quelqu’ endroit  :  il 
ne  refte  plus  que  la  membrane,  dont  toutes  les  cellu¬ 
les  communiquent  les  unes  avec  les  autres.  Cette  mem¬ 
brane  eft  compofée  à  l’extérieur  de  deux  lames  qui  font 
très-collées  enfemble ,  environnent  tout  le  corps  vitré 
&  les  cellules  parodient  formées  par  la  lame  interne 
qui  s’enfonce  dans  l’humeur. 

L’humeur  vitrée  remplit  tout  l’efpace  contenu  entre 
le  criftalin  &  la  rétine  ,  c’eft-à-dire,  à-peu-près  les  deux 
tiers  du  globe  de  l’œil.  Sa  partie  poftérieure  eft  fphé- 
rique  :  l’antérieure  eft  un  peu  creufée,  Sc  cette  cavité 
s’appelle  le  chaton  du  criftalin ,  parce  que  cette  partie 
qui  a  h  fopme  d’une  lentille  y  eft  contenue  &  renfer¬ 
mée 


V  O  I  />8? 

méc  entre  les  deux  lames  extérieures  de.  l'humeur vitrée 
qui  s’écartent  pour  l’embrafTer.  On  donne  à  la  lame  fous, 
laquelle  il  eft  renfermé  le  nom  de  criflalloïde.  . 

'  Lorfque  l’humeur  vitrée  s’eft  écoulée  par  quelque 
plaie  faite  à  la  cornée,  elle  peut  fe  régénérer  ;  il  y  a 
même  des  exemples  qui  en  prouvent  la  poflîbilitéy  mais 
cela  ne  fe  fait  qu’à  la  longue,  &  avec  beaucoup  plus  de 
peine  que  l’humeur  aqueufe,  qui  fe  feroit  écoulée  par 
un  femblable  accident. 

VOILE  DU  PALAIS.  Voyez  Cloifon  du  Palais. 

VOIX.  Son  articulé  accentué ,  &  quelquefois  me-, 
lodieux ,  dont  l’homme  fe  fert  pour  communiquer  fes 
penfées  &  fes  affeélions.  Les  Anciens  &  prefque  tous 
les  Modernes,  ont  regardé  l’organe  de  la.  voix,  comme 
une  efpèce  d’inftrument  à  vent,  qui  pouv.oit  être  com¬ 
paré  à  la  flûte,  au  hautbois,  à  l’orgue., ;y&c. 

La  trachée  artère,  difent-rls,  qui  commence  à  la  ra¬ 
cine  de  la  langue,  &  qui  va  fe;  terminer  ,aui  poumons, 
relTemble  allez  à  un  tuyau  d’orgue.  Les  poumons  fe  di¬ 
latant  comme  des  fpuiîlets,  dans  le^.t.empSjdp,  l’infpira- 
tion,  reçoivent  l’air  qu’ils  chaifent  enfui  te,  en  fe  relTer- 
rant  par  le  mouvement  de  l’ expiration.  L’air  ainlî  chalfé 
des  poumons  trouvant  fon  pallage  rétré/d  au  haut  de  la 
trachée-artère ,  ç’eft-àTdire,  lorfqu’il  pal-fe  par, la  glotte, 
frappe  les  cartilages  qui  forment  cette  ouverjuçe.  Com¬ 
me  ces  cartilages  ont  du  r. effort,  ils.  agiffent  à  leur  tour, 
contre  l’air,  & .  lui  communiquent  un  mquvjment  de 
trémouflement ,  qui  forme  le  fon  de  la  voix.  Le  fon  va¬ 
rie  ,  il  prend  différcns.  tons ,  fuivant  que  l’ouvertu:  e  de^ 
la  glotte  eft  plus  ou  moins,  grçpd?»  Lesxpps  aigùs  vie,n- ; 
nent  du  rétréciffement  de  cette  ouverture;  &  les  tons, 
graves  de  là  dilatation.  Ce  fentiment 'pft  de  M.  Dodart. 

M.  Ferrez» ,  Doéteur  en  hfédeciné  ,;  de  J’ Académie 
Royale  des  Sciences,  a  fait  un  grand  nombre  d’expé¬ 
riences,  qui  l’ont  conduit  à  donner  une  autre  théorie  , 
très-ingénieufe  ,  fur  la  formation  de  la  voix.  : 

II. établit  dans  un  Mémoire  qu’il  a  donné  à  l’Académie ,  / 
que  l’organe  de  la  voix  eft  un  inftrument  à  cordes  & 

D.  de  Ch.  Tome  11.  X"ï 


à  vent.  II  remarque  qu’il  y  a  dans  les  lèvres  de  la  glotte; 
des  cordes  ou  des  rubans  tendineux  ,  qui  font  tendus 
horifontalement  un  de  chaque  côté,  &  arrêtés  par  les 
bouts:  que  Ces  cordes  font  fufceptibles  de  vibrations, 
&  propres  à  rendre  un  fou  comme  celles  d’un  cia- 
veffin  ou  d’un  violon.  L’air  qui  vient  de  la  poitrine 
fert  d’archet  pour  lés  agiter;  &  l’ effort  de  la  poitrine 
&  des  poumons;' tient  lieu  de  main,  pour  mettre  en 
jeu  cet  archet. 

Dans  ce  Fyftême ,  ce  n’eft  point  de  l’ouverture  plus 
ou  moins  grande  de  la  glotte  que  dépend  la  variété  des 
tons  ;  mais  de  la  tenfion  ou  du  relâchement  des  cordes 
vocales  qui  bordent  cette  fente.  Plus  les  rubans  font 
tendus,  plus  cès  tons  font  aigus;  plus,  au  contraire, 
iis  font  lâches;  plus  les  tons  qu’ils  donnent  font  graves. 

M.  Morel ,  •Chanoine  de  Montpellier,  a  donné  une 
nouvelle  théorie  pfryfique-de  la  voix.  Il  dit  que  c’eft  un 
double  inftrument,  produifantà  l’uniffon  deux  fons  d’une 
nature  différente;' T iin  par  le  moyen  de  l’air,  l’autre  par 
le  moyen  des  cordes  de  la  glotte  ;  à-peu-près  comme 
nn  claveflin  organifé.  ■ 

VOMER.  Soc  de  charue.  Les  Anatomiftes  varient 
entre  eux  fur  la  lignification  qu’ils  donnent  à  ce  mot. 
Les  uns  l’entendent  de  toute  la  lamé  defcendante  de 
l’os  ethmoïde ,  qui  fépare  en  deux  la  cavité  des  narines, 
&  qui  félon  eux:,  eft  compofée  d’une  feule  piece.  Les 
autres  la  croient  formée  de  deux  pièces  foudées  enfem-  ’ 
ble,  &  c’eft  à  la  pièce  inférieure  qu’ils  donnent  le  nom 
de  vcmer,  parce  qu’ils  fe  font  imaginés  y  trouver  quel¬ 
que  reffemblance  avec  le  foc  d’une  charue.  Voyez  Eth- 
moïde.  .  '  4 

YORMIENS.  (  os  )  C’eft  le  nom  que  l’on  a  donné 
à  de  petits  os,  que  l’on  rencontré  dans  les  différentes 
futures  du  crâne,  mais  fur-tout  à  la  future  lambdoïde, 
entre  l’occipital  &  les  pariétaux.  Ce  nom  leur  a  été  don¬ 
né  de  celui  de  W ormius ,  Anatomifté  célébré  ,  qui,  lé  ' 
premier,  lés  a  décrits  exactement  On  les  a  auffi  nom¬ 
més  clefs  du  crine ,  parce  qu’on  les  a  comparés  à  des 


Latins ,  qui  fignificnt  tciangulaires  ;  on  en  trouve  cepen¬ 
dant  très-fouvent  de  quarrés  ou  d'une  autre  figure. 

La  fubftance  de  ces  os  eft  la  même  que  celle  des 
autres  os  du  crâne ,  mais  leur  nombre  &  leur  étendue 
varient  beaucoup.  Quelquefois  on  en  trouve  plufîeurs 
rangés  entre  l’occipital  &  les  pariétaux  ;  ce  qui  a  lieu 
fur-tout  dans  les  crânes  qui  font  fort  larges  en  arriéré. 
On  en  trouve  encore  très-fouvent  dans  tous  les  lieux 
où  étoient  les  fontanelles.  Dans  tous  les  cas  ou  on  dé¬ 
couvre  les  os  du  crâne ,  pour  examiner  s’il  n’y  a  point 
de  fêlure ,  il  faut  bien  prendre  garde  aux  futures  que 
forment  les  os  vormiens,  de  peur  de  les  confondre.  On 
fent  affez  de  quelle  conséquence  feroit  une  pareille  mé- 
prife.  , 

Ces  os  n’ exillent  point  dans  le  fétus.'  On  leur  a  attri¬ 
bué  de  mrandes  vertus  pour  la  cure  dé  l’épilepfîe.  Le  bon 
fens  fuffit  pour  faire  connoître  ce  qu’on  doit  penferde 
ces  propriétés  imaginaires. 

VOUTE.  Nom  que  les  Anatomiftes  donnent  à  quel¬ 
ques  faces  concaves ,  qui  fe  rencontrent  dans  certaines 
parties  du  corps.  Telles  font  : 

1°.  La  Voûte  à  trois  piliers.  C’eft  une  portion 
de  la  fubftance  médullaire  du  cerveau ,'  fituée  à  la  par¬ 
tie  inférieure  des  deux  ventricules  fupérieurs  :  on  l’a  ainfi 
nommée,  à  caufe  qu’elle  reflemble  à  une  voûte  portée 
fur  trois  colonnes,  dont  la  première  la  foutient  par  de¬ 
vant  ,  &  les  deux  autres  par  derrière,  de  forte  que  le 
deflous  repréfente  un  triangle.  Voyez  Cerveau. 

1“.  La  Voûte  du  foie.  On  appelle  de  Ce  nom  la  face 
concave  du  foye  ,  qui  eft  aufli  l’inférieure.  Voyez  Foie. 

3®.  La  Voûte  du  palais.  C’eft  la  partie  antérieure  du 
palais.  Elle  eft  concave  s  delà  fou  nom  de  voûte ,  &  for.* 
ruée  parles  os  maxillaires.  Une  membrane  épaifle,  garnie 
de  glandes  palatines  ,  la  revêt  dans  toute  fon  étendue. 

4°.  La  Voûte  médullaire.  C’eft  une  efpece  de  voûte 
sblougue  &  oyale ,  formée  parle  corps  calleux,  &  par  la 


é92.  _  vu^ 

lîibftance  rnédullaire  qui  y  ’eft.  jointe  dçsdeux  côtés. 

'  Vieuflens  lui  donne  le  nom  de  centre  ovaie  du  cerveau. 
Voyez  Cerveau. 

VOUTURE.  Efpece  de  ftaûure  du  crâne',  dans  la¬ 
quelle  l’os  fraétdré rompu  &  féparé  eu  partie  ,  eft  élevé 
&  rehautîé  de  maniéré  qu’il  laifle  fous  fon  repli  un'elpa? 
ce  vuide.  Voyez  Fradure . 

VUE.  Aétiem  de  voir.  Voyez  Vifion. 

VUID ANGES.  Voyez  Lochies. 

VULNERAIRE.  Médicament  propre  pour  la  guéri- 
fon  des  plaies  &  .des  ulcères.  La  vertu  des  vulnéraires  ' 
confîfte  dans  dés  fels  ellentiels  &  fulphureux ,  capables 
de  déterger  &  de  confolider.  11  y  en  a  de  limples  &'  de 
compofés,  d’internes  &  d’externes.  Tels  font  tous  lesbau- 
mes,  &  beaucoup  de  planjes ,  comme  la  véronique,  la 
vulnéraire  ,  le  bec  de  grue  ,  l’aigreriioine  ,  le  mouron  , 
la  fcrophulaire  ,  la  berule ,  la  grande  confonde,  &c.  lel- 
quellespilées  &  appliquées  fur  les  plaies ,  les  font  promp¬ 
tement  cicatrifer ,  furtout  quand  elles  (ont  faites  par  un 
inftrumen:  bien  coupant,  qui  ne  feie  ni  ne  déchire. 

VULVE  ou  la  grande  fente  \  Jitius  des  parties  gé¬ 
nitales  externes  du  fexe.,  pn, donne  ces  noms  à  une  ca¬ 
vité  longitudinale  placée  entre  lés  levres  .des  parties  gé¬ 
nitales  externes  du  fexe.  Elle  s’étend  depuis  la,  partie  in¬ 
férieure  du  pubis ,  jufqu’à  .un .travers  de  doigt  de  l’anus. 
Elle  eft  plusprofonde  à  la  partie  inférieure  qu’à  la  fupé- 
rieure  6c  cet,  enfoncement  porte  le. nom  de  foffe  navi- 
çulaire. 

yulve  dtt  cerveau.  L’on  donne  ce  nom  à  une  fenteïi- 
tuée  entre  les  jambes  de  la:  moelle  allongée  ,  laquelle  va 
versVentonnqir,  &  communiqué  avec  les  ventricules fu- 
périeurs  ou  latéraux  ,  avec  le  troilleme  &  le  quatrième 
qui  lui  font  continus.  M.  Winflow  donne  à  cet  orifice 
le  nom  d’ouverture  aiuérieuié  du  cerveau. 


ULCERATION.  Petite,  ouverture  de  la  peaucaufée 
•par -un  ulcère.  .  ... 

ULCERE.  Solution  de  continuité -ancienne  ,  &  dans 
une  'partie  molle  .,  avec.érofion  deTubltance  &  écoule¬ 
ment  de  pus.  Cette  efpecede  folution  de  continuité  arrive 
aux  os  comme- aux  autres  parties  du  corps.  Il  eft  vrai  tou¬ 
tefois;  que  quand  ellé  a  lieu  dans  les  os  feulement ,  on  lui 
donne  le  nom  particulierde  carie  ,  reJèrvant.celui  d’ul¬ 
cère  pour  la  folution  dé  continuité  dans  les  parties 

molles.  .  .  ' 

On  divife  les  ulcères  en  internes  ,  en  externes,  en  bé¬ 
nins  &  en  malins  ,  ou  caco'éthes.  Ceux-ci  renferment  les 
-véroliques  ,  lés  feorbutiqiîe&a  iesfcrophuleux  ,  lescarci- 
nomateux  .  les  peftilentiels ,  les  vénimeüx  ,  les.  .gangre¬ 
neux,  les  iphaceleux-,’  les  fecs  ,  les  fanieux,.les  vïrulerfs  , 
les  putrides ,  les  cturoni-ens. ,  -  les  rongeans",  les  loups  ,. 
■Si  c.  Voyez  Cancer  Gatigrïne- ,  Sphaceli  ,  Sanie,  Chi~ 
ronien  ,  loup . 

On  diftinguè  encore  les  Ulcères  en  -recens  pên  invété¬ 
rés  ,  en  fuperficiels  &  en -profonds,  en  finiieux  ou  fi  iïu- 
Ieux  ,  en  fongueux  ,  &  endürs;ou  calleux.  On  les  ditbr-û- 
lans,  quand  on  y  éprouve  un&chaleur  confîdérable,  ronds 
ou  longs ,  à  raifon  de  leur  figure.  Voy èhSinüs ,  Fijlule , 
•Fongus. 

La  maniéré  de  traiter  les  ülcères  en  Chirurgie  ,  dépend 
de  la  nature  &  de  la  qualité  de  lu-lcère.  En  général ,  On 
mondifie  d'ulcère  de  toutes  lés  orfiurejdpui -peuvent  s’op- 
pofer  à  la  réunion  des  bords'  j  on  corrigc-la  mafle-des  hu¬ 
meurs  parlesalterans  ,  ;les  purgatifs  ,  les  rerriedes  appro¬ 
priés  au  mal ,  donties  ulçèrestirent  leur  origine.  On ron- 
ge'lès  chahs  fongueufes  par  les  cauftiqués  &  par  le  fer  } 
ori  rafraîchit  les  borâs-calleux ,  &  on  les  unit  par- des  ban¬ 
dages  ;  mais  il  faut  toujours  les  rappeller  à  une  bonne 


69’4  U  N  G 

fuppuration ,  fans  quoi  les  ulcères  ne  fe  tarifient  point  ; 
£c  les  accidens  qui  en  réfultent ,  augmentent  de  plus  en 
plus. 

Quand  donc  on  a  modifié!’ ulcère ,  rafraichi  les  bords, 
rongé  les  fongus ,  confumé  les  chairs  baveufes  ,  débridé 
■les  carnofités ,  ouvert  les  clapiers,  nétoïé  les  lin  us ,  on  ap¬ 
plique  deflus  de  doux  fuppuratifs  ;  &  quand  avec  le  régi- 
me.&  la  diète  on  eft  parvenu  à  établir  une  fuppuration 
louable  ,  on  traite  l’ulcère  comme  une  lîmple  plaie  ,  & 
on  en  procure  la  cicatricedelamême  maniéré ,  avec  tou¬ 
tes  les  précautions  requifes  à  l’ztticle plaie.  Voyez  Plaie. 

L’ulcère  des  os  eft  plusconnu  fous  le  nom  de  carie.  V. 
.en  le  traitement  à  l’article  Carie.  • 

:  ULCERE’.  Lieu  affedé  d’un  ulcère. 

UI.CERER.  (s’)  dégénérer  en  ulcère. 

UMBILIC.  Voyez  Ombilic  ou  Nombril. 

UNCIFORME.  Nom  que  l’on  donne  au  quatrième 
.os  de  la  fécondé  rangée  du  carpe  ,  parce  qu’il  relfemblé  à 
un  crocbet.  Voyez  Crochu. 

UNGUJS.  (os)  Nom  que  l’on  donne  à  deux  petits  os 
placés  Un  dans  chaque  Orbite  ,  dont  ils  forment  une  par.- 
.  tie  dans  le  grand  angle  de  l’œil.  On  les  a  appelles  amfi  , 
parce  qu’ils  font  fort  plats,  d’une  fubftance  compade  & 
un  peu  tranfparente  ,  &  que  leur  figure  ne  reffemblepas 
.mal  à  celle  d’un  ongle  ,  lorfqu’on  les^onfidére  dans  l’or¬ 
bite  joints  aux  autres  os.  , On  leur  donne,  aufli  le  nom  de 
lacrymaux  ,  parce  qu’ils  entrent  dans  la  compofition  du 
conduit  lacrymal. 

La  face  externe ,  qui  eft  celle  qu’on  apperçoit  dans 
l’orbite,  eft  très-polie  &  un  peu  concave.  Tout  le  long 
du  bord  antérieur  de  cette  face  ,  on  apperçoit  une  petite 
goutiere  percée  d’une  infinité  de  petits  trous.  C’eft  le 
commencement  du  canal  lacrymal.  L’angle  antérieur  & 
inférieur  de  cet  os  fe  prolonge  le  long  du  canal,  &  en 
forme  la  partie  poftérieure. 

La  face  interne  de  l’os  unguis  eft  un  peu  convexe  & 
V  .  raboteufe  y  elle  eft  appliquée  fur  les  cellules  de  l’os  eth- 
moïde. 


U  R  E  695 

Ces  os  s’articulent  avec  le  coronal ,  l’ethmoïde,  les  os 
«axillaires ,  &  les  cornets  inférieurs  du  nez. 

Ils  fervent  à  former  la  partie  interne  de  l’orbite  ,  à 
couvrir  les  cellules  de  l’os  ethmaide .,  &  à  faire  en  partie 
le  conduit  lacrymal. 

UNGUIS.  (maladie)  Mot  latin  qui  exprime  la  même 
maladie  que  le  pterigion  des  Grecs.  Voyez  Pterigium. 

UNISSANT.  Ce  terme  eft  générique  &  particulier 
pour  les  bandages.  .En  effet  tout  bandage  qui  réunit  des 
parties  divifées ,  eft  véritablement  un  bandage  unilTant  ; 
î’ufage  a  voulu  toutefois  qu’on  donnât  ce  nom  à  un  ban¬ 
dage  particulier ,  qui  fert  dans  les  plaies  de  la  tête ,  du  ven¬ 
tre  ,  de  la  poitrine  ,  dans  la  fradure  en  long  de  la  rotule, 
&  par-tout  où  les  blefTures  n’ont  befoin  pour  fe  guérir  , 
que  deçe  fecours.  Il  confiftedans  une  bande  que  l’on  pro¬ 
portionne  en  longueur  ,  à  la  groffeur  des  parties  où  on 
veut  l’appliquer.  On  la  roule  à  deux  chefs,  &  on  la  fend 
dans  le  milieu.  Après  avoir  panfé  la-plaie  ,  on  place  deux 
petites  çomprefTes  .épaifles ,  à  quelque'  diftance  des  bords 
de  la  plaie  ;  on  commence  le  bandage  par  deflous  ;  on  re¬ 
vient  en  defTus  ;  on  pafle  un  des  pelotons  par  la  fente,  Sc 
en  tirant  les  deux  chefs  pour  l’appliquer  ,  il  faut  voir  fi 
les  levres  de  la  plaie  fe  rapprochent  exadement ,  &  fe 
‘  touchent  ;  fi  cela  eft  ,  on  appuie  &  l’on  continue  plufieurs 
tours.  C’eft  un  bandage  (impie  &  très-commode. 

On  l’appelle  aufli  bandage  incarnatif.  Les  emplâtres 
tiennent  fort  fouveut  lieu  de  cee  bandages  ,  &  quand  ils 
fuffifent ,  il  ne  faut  point  faire  un  appareil  de  bandes  Sc 
de  comprefles ,  qui  font  toujours  plus  incommodes  Sc 
plus  fatiguantes  ;  il  faut  autant  qu’on  peut  agir  par  les 
voies  les  plus  (impies.  Voyez  Suture. 

URETÈRES.  On  donne  ce  nom  à  deux  tuïaux  membra¬ 
neux  un  de  chaque  côté ,  qui  portent  l’urine  des  reins  où 
elle  s’eft  féparée  du  fâng  ,  dans  la  velfie  qui  lui  fert  de  ré- 
fervoir.  Leur  grolfeur  ordinaire  eft  pareille  à  celle  d’une 
plume  à  écrire  ;  elle  eft  quelquefois  plus  confidérable ,  & 
cela  a  lieu  fur-tout  lorfque  quelque  pierre  en  à  augmenté 
le  diamètre,  en  defcendant  du  rein  dans  la  velfie  5  ce  qui 


696  U  R  I 

n’arrivé  pas'  fans  faire  fouffrir  des.  douleurs  atroces.’  Ils 

reçoivent  leurs  nerfs  de  l’intereoftal. 

-URETHRE;  C’eft  un  tonijuït  membraneux  en  forme- 
d’entonnoitj  qui  reçoit  l’urine  de  la  veîlie  ,  &  la  porte 
hors"  du  corps.  La  longueur  de  ce  conduit  diffère  beau¬ 
coup 'dans  les  deux  fexes.  Dans  les  nommes  ,  ii  a  huit  ou 
neuf  travers  de  doigt,  &  quelquefois  mënie  davantage;, 
&  eft  très-recoürbé  :  dans-les  femmes  au  contraire  ,  il  a 
a  peine  deux  travers  de  doigt  de  long ,  la  diredion  eft 
prefque  to'ut-à-fait  droite,  &  il  fe dMate  aiféirient  jul- 
qu’à  un  point  difficile  à  croire  ;  ce  qui  fait  que  là  pierre 
fe  trouve  moins -fréquemment  dans  le  fexe,  &  que  quand 
elle  exifte,  il  eft  rare  qu’Onfoit  Obligéde  recourir  àl'opé- 
ràtion..  L’urethre  s’ouvre  dans  là-partie  fupérieure  de  la 
vulve ,  au  dèifous  du  clitoris ,  entre  les  nymphes;  &  dans 
les  hommes-,:  il  fe  termine  à  l’extrémité  du  gland  Dans 
toute  fa  longueur ,-  il  cil  entouré  d’une  fubftance  fpon- 
gieufe,  qui 'à  beaucoup  de  rtflemblance  avec  celle  des 
corps  caverneux  du  clitoris  &  délavérge.  C’efr  eette-fubl- 
tance  qui  formé  fb  gïand ,  &  la  pellicule  qui  le  recôûvr'e 
Cfttüné  cotitinuation-de  celle'qüf  'tàpiiTe  ce  canal.  On  a 
vu  quelquefbisdés'énfàtis  venir  air  monde  avec  l’extrémité 
de  l’ urethre  bouchée ,  ce' qui  demande  une  opération  dé¬ 
licate  ,  &  dans  laquelle  il  faut  bien  prendre  garde  d’ou¬ 
vrir  le  corps  caverneux.  On  en  a  vu  en  qui  l’uretlirc  fe 
terminoit  au  deifus  du  ferotum .  &  le  réfte  de  la  vergé  en 
étoit  deilitué  ,  d’autres  en  qui  il  finiffoit  au  delfous  du 
gland.  Tous  ces  gens  là  ont  été  dans  la  fuite  inhabiles  à 
:3a génération.  Hidalnus  dit  avoir' VU  un  enfant  de  douze 
tins  qui  avoir  deux  urethres  fîtuês  l’iiri  au  delî'us  dé  l’au¬ 
tre  dans  leur  lieu  ordinaire ,  &  réparés  feulement  par  une 
membrane  fort  mince.  C’eft  par  ce  canal  que  fe  fait  dans 
l’homme  l’éjaculation  de  la  femencc.  Il  reçoit  des  vaif- 
feaux  des  artères1  hypogaftriques,  &  lés  veines  fe  rendent 
dans  les  hypbgaftriques  &  aux  hémôrrhoïdales  internes. 
JLes  nerfs  viennent  du  nerf  intercoftalj  &  des  nerfs  facrés. 

URINE.  L’urine  eft  une  humeur  féreufe  &  faline  ,  de 
couleur  de  citron,  d’un  goût  un  peu  âcre  ,  fe  mettant  en 


V  R  I  697 

écume  quand  on  la  bat ,  féparée  du  fang  que  les  artères, 
émulgentès  portent  dans-les  reins ,  conduite  dans  la  vef- 
lîe  ;  par  les  uretères  ,  de  tems  en  tems  pouflee  au  de¬ 
hors  en  fuivant  le  canal  de  l’urethre.  La  matière  de  l’u¬ 
rine  eft  donc  la  férofité  du  fang  qui ,  à  la  vérité ,  n’eft 
pas  pure  ;  elle  fé  trouve  àulli  chargée  de  parties  falines  , 
fulphureufes  &  terrcftres  ,  auxquelles  elle  fert  demenf- 
true  &  de  véhicule. 

Le  lang  d’où  fe  fépare  l’urine  ,  eft  apporté  par  les  ar¬ 
tères  rénales  ,  qui  font  des  canaux  courts  ,  &  d’un  volu¬ 
me  allez  conlïdérable.  Ils  partent  immédiatement  de 
l’aorte  inferieure  ,  &  dans  le  pallage  du  fang  ,  à  travers 
la  fubftance  corticale  du  rein ,  la  férofité  qui  s’y  trouve 
enfile  les  orifices  collatéraux  des  tuïaüx  excrétoires  ;  & 
comme  ceux-ci  font  plus  étroits  que  lés  extrémités  des 
artères  fanguines,  ils  ne  fauroient  recevoir  les  globules 
rouges  '  ni  la  lymphe  grofiiere  ,  excepté  dans  un  état 
contre  nature.  L’urine  paffedonc  du  balfinet  dans  les  ure¬ 
tères  ,  &  de  là  dans  la  veille. 

Il  fuit  de  là  que  l’odeur  de  l’urine  peut  dépendre  dés 
alimens  ,  puifque  le  trajet  des  artères  rénales  étant  fort 
court  ,•  les  alimens  quoique  bien  divifés  n’ont  pas  le  'tems 
de  perdre  dans  le  lang  les  odeurs  qui  lui  font  propres. 

Si  l’on  croyoit  que  les  eaux  minérales  palfent  dans  la 
vellie ,  préfque  dans  le  même  tems  qu’on  les  avalé  ou  fe 
tromperoit.  Les  eaux  minérales ,  de  même  que  le  vin, 
ne  fortent  pas  d’abord  par  les  urines.  Parce  que  ces 
liqueurs  doivent  palier  par  les  vaiffeaux  laélés  ,  par  le 
canal  thorachique ,  la  veine  fùu'clayiere,  la  veine  cave  ,  le 
ventricule  droit  du  cœur  ,  les  poumons  ',  le  ventricule 
gauche  ,  l’aorte  -,  &  les  émulgentes;  mais  quand  tout  ces 
efpace  contient  des  eaux  minérales  ou  du  vin,  alors  on 
voit  qu’on  ne  fauroit  continuer  à  boire  fans  uriner  incef- 
fammént  ,  püifqu’à  proportion  que  les  eaux  ou  le  vin 
avancent ,  il  en  furvient  une  égale  quantité  ,  &  qu’il  y  a 
une  véritable  fuite  de  filets  d’eau  ,  depuis  l’eftomac  juf» 
qu’à  la  vellie. 


698  'U  R  I 

Les  urines  ont  différentes  couleurs.  Quand  on  fait  éva* 
porer  lephlegme  de  l’urine  :  1°.  elle  devient  plus  jaune: 
2°.  elle  patoît  rouge  :  30.  elle  prend  une  couleur  noi¬ 
râtre  ;  en  allant  d’une  de  ces  couleurs  à  une  autre,  elle 
prend  des  couleurs  moïesmes ,  &  elle  devient  toujours 
plus  épailfe  ,  plus  Talée  ;  il  refte  enfin  ur.e  matière  vif- 
queufe  qui ,  dans  le  fond  du  pot ,  préfente  une  couleur 
allez  noire  ;  mais  fi  l’on  en  frotte  la  furface  du  pot ,  elle 
lui  donne  une  belle, couleur  jaune. 

L’urine  ayant  été,  ainfi  évaporée ,  on  n’a  qu’à  y  verfet 
de  l’eau.  Suivant  la  quantité  de  cette  eau  qu’on  y  ver- 
fera  ,  l’urine  repaffera  par  toutes  les  couleurs  dont  nous 
venons  de  palier  s  elle  fera  fans  aucune  différence,  com¬ 
me  avant  l’évaporation  ;  elle  aura  la  même  couleur  ,  le 
meme  goût  ;  elle  fe  pourrira  ,  elle  fe  troublera ,  elle  laif- 
fera  précipiter  une  efpece  de  tartre. 

Suivant  cette  expérience,  l’urine  n’eft  plus  ou  moins 
colorée  ,  plus  ou  moins  falée  ,  que  fuivànr  qu’il  y  a  plus 
ou  moins  de  phiegme.  Par  là  on  rendra  raifon  de  la  dif¬ 
férente  couleur  des  urines  dans  divers  âges  ,  dans  divers 
climats ,  dans  diverfes  pallions ,  &  l’urine  de  ceux  qui 
ont  un  tempérament  fort  chaud,  fera  colorée  :  i°.  parce 
qu’il  le  fait  une  grande  évaporation  de  la  matière  aqueufe 
par  la  tranfpiration  ;  ainfi  il  doit  y  avoir  moins  de  phleg- 
me  dans  ce  qui  fe  filtre  pair  les  reins.  2°.  Comme  le  fang 
eft  plus  agité  dans  leurs  vaifl'eaux  ,  la  matière  huileufe 
étant  plus  tenue  ,  paffera  plus  ailément ,  le  contraire  ar¬ 
rivera  dans  les  vieillards  :  on  n’a  qu’à  appliquer  ces  deux 
raifonsaux  autres  cas  qui  varient  les  urines  ,  on  verra 
que:  dans  les  climats  chauds ,  dans  les  corps  qui  font  des 
.exercices  violéns ,  &  dans  les  pallions  violentes ,  &c.  les 
Urines  doivent  être  fort  colorées  En  un  mot ,  pour  don¬ 
ner  une  idée  claire  de  la  couleur  des  urines,  repiéfentez- 
vous  une  teinture  d’un  rouge  bien  foncé.  Plus  vous  ver- 
ferez  de  l’eau  lut  cette  teinture  ,  plus  elle  deviendra 
claire..  / 

;  Ôii  ne  peût  douter  que,  l’urine  en  circulant  dans  1s 
fang ,  avant  de  fe  rendre  aux  reins  &  à  la  veille ,  ne  fe 


U  R  I  69? 

charge  des  particules  hétérogènes  ;  cescorpufcules  ont  une 
couleur  ,  par  conféquent  elle  doit  être  d’autant  plus  vi¬ 
ve,  qu’ils  fe  trouvent  mêlés  dans  une  moindre  quantité 
d’eau  ,  parce  qu’alors  leur  couleur  eft  moins  partagée  < 
ainlî  fi  la  tranfpiration  emporte  beaucoup  de  phlegme  , 
l’uriné  fera  plus  colorée.  De  même,  fi  la  route  de  l’urine 
fe  trouve  dilatée,  il  paffèra  une  plus  grande  quantité  de 
particules  colorées  ,  &  par  là  l’urine  aura  plus  de  cou¬ 
leur. 

On  fait  que  ,  pour  que  nous  rendions  par  les  urines 
les  matières  qui  circulent  avec  le  fang  ,  il  faut  qu’elles 
partent  des  inteftins  dans  les  vaiffeaux  laélés  ,-  de  là  dans 
le  refervoir  ,  &  enfin  dans  les  veines ,  dans  le  coeur  ,  les 
reins  &  la  veffie. 

Après  avoir  été  agité  par  des  mouvemens  violens  ,  011 
pifle  quelquefois  du  fang  ,  quoiqu’il  11’y  ait  pas  de  calcul 
dans  les  reins  ;  c’eft  qu’alors  le  fang  pouffé  violemment , 
dilate  les  canaux  fécrétoires  ,  &  parte  avec  l’urine. 

La  chaleur ,  le  mouvement ,  la  fueur  ,  l’abftinence  , 
rendent  l’urine  rouge,  âcre,  falée,  &  de  mauvaife  odeur; 
parce  que  le  fang  perd  alors  fa  partie  aqueufe  ,  la  chaleur 
qui  furvient  par  le  mouvement  où  il  eft  ,  développe  les 
fels  ,  atténué  l’huile  ;  il  doit  donc  dépofer  dans  les  reins 
une  liqueur  colorée ,  plus  falée  &  plus  lolide ,  que  lors¬ 
qu’on  eft  tranquille.  Dans  les  vaiffeaux  ,  elle  eft  mêlée 
avec  des  matières  plus  vifqueufes,  &  moins  échauffées  que 
dans  ces  conduits. 

Le  chyle  qui ,  d’abord  eft  plus  fubtil  que  les  autres’li- 
queurs,  ne  parte  pas  dans  le  conduit  de  l’urine.  Cela  vient 
de  ce  qu’il  s’épaiffit  dans  les  poumons  en  partant  par  les 
extrémités  des  vaiffeaux  capillaires  ;  les  tuïaux  des  reins 
font  tels  que  rien  de  ce  qui  eft  aufli  greffier  que  le  fang, 
ou  le  chyle  ,  n’y  peut  couler. 

Il  y  a  quelques  Médecins  qui  ont  foutenu  que  Farine 
étoit  en  plus  grande  quantité  que  les  liquides  que  nous 
buvons.  Tous  les  alimens  dont  nous  ufons  ,  font  remplis 
d’eau;  ainfi  l’urine  peut  furpafler  la  quantité  de  la  boif- 
fon.  Cela  doit  même  arriver  très:fouvent ,  à  eaufe  des  Va- 


7co  '  U  R  I 

riarions  aiixqùellésla  machine  animale- cft~  Sujette.  Ce¬ 
pendant,  fuivant  la  transpiration  &  les  autres  évacua¬ 
tions  3*  la  quantité  d’urine  diminue  ou  augmente.  Ainfi', 
-fuppafé  que  la  tranfpiration  Soit  abondante,  ou  qu’elle 
réponde  au  calcul  de  Sanâorius ,  ce  qui  eft  afTez  conf¬ 
iant,  il  faut  nécelîairernent  que  la  quantité  des  urines 
fait  inférieure  pour  l’ordinaire  a  celle  dé  la  boiiTon.  Le 
Sommeil  ,  les  veilles ,- l’aétion ,  le  repos ,  les  pallions,  les 
maladies  font  une  Source  de  variations  qui  peuvent  h⬠
ter  j  retarder  ,  augmenter  ,  diminuer  les  é'cbulemens  de 
Furiné  ;  on  ne  peut  donc  pas  dire  que  la  quantité  d’ uriné 
efr  plus  grande  que'  celle  de  la  boiflon. 

Il  n’eft  pas  poflible  de  connoîtreles  maladiespar  la  feule 
ïnfpedion  de  l’urine.  1°.  Pour  cela ,  il  faudroit  que  cha¬ 
que  maladie  ,  félon  la  partie  où  elle  fe  trouve  ,-  imprimât 
un  caractère  particulier  à  l’urine  ,  ce  qui  .'eft.  impolfible. 
2.°.  Il  faudroit  qu’on  connût  exactement  l’état  naturel  de 
l’urine  de  chaque  fujet  ;  car  il  y  a  des'perfônncsdontl’u- 
rine  eft  Semblable  à  l’urine  des  malades  ,  dans  le  tems 
même  qu’elles  jouilL-nt  d’une  parfaite  fanté.  30.  Peu  de 
tems  après  que  l’urine  eft  fortie  de  la  veille  ,  l’air  -l’altère. 
4°.  Les  tuïaux  des  réins  font  quelquefois  dilatés.  Cette 
dilatation  apporte  à  l’urine  de  grands  changeméns,  quoi¬ 
que  les  fujets  fe  portent  fort  bien.  5°.  Ôn  ne  peut  pas 
connoître  l’état  du  fangpar  les  urines,  pnffque  la  chaleur, 
les  aliments ,  les  pallions ,  tes  changent  à  chaque  moment; 
à  plus  forte  raifon  n’y  trouvera-t-on  pas  lés  fignesdesma- 
laclies  qui  attaqûent  les  parties  Solides.  Il  en  eft  des  uri¬ 
nes  ,:  comme  du  pouls  qui ,  dans  les  fièvres  malignes,  eft 
Semblable  au  pouls  de  ceux  qui  fe  portent  bien. 

L’urine  forme  des  calculs ,  ou  pierres  dans  la  veille  & 
dans  les  reins.  Fernel  dit  qu’il  ne  fe  forme  pas  de  pierre 
dans  la  velfie  ,  fans  qu’il  y  ait  un  noïau  qui  lui  Serve  de 
bafe  ,  &  qu’autour  de  ce  noïau  il  fe  forme  des  couches 
d’une  maniéré  vifqueufe.  En  effet  ,  on  remarque  dans 
prelque  tous  les  calculs  une  matière  qui  eft  aù  centre,  & 
qui  Sert  de  bafe  aux  couches  qui  l’environnent.  Ljexpé- 
rience  de  Nuk ,  faite  par  d’autres  Anatomiftes  après  lui , 


U  R  I  70* 

confirme  cette  opinion.  Cet  Anatomifte  a  ouvert  ia  vef- 
fie  à  divers  chiens  ,  il  y  a  infinué  quelque  matière  com- 
me  des  morceaux  d’étoffe:  quelque  tems  après,  ayant  t’ou¬ 
vert  la  ve/fie  à  ces  chiens  ,  il  a  trouvé  qu’il  s’étoit  forme 
un  véritable  calcul  autour  de  ces  matières  étrangères. 

On  lait  que  lorfque  l’urine  croupit  quelque  part ,  elle 
dépofe  la  matière  calculeufe ,  &  produit  de  véritables 
pierres.  Le  pot  où  croupit  l’urine  ,  retient  toujours  des 
incruftations.  L’urine  ayant  coulé  dans  les  bourfes  d’uu 
homme  âgé  ,  y  forme  des  pierres.  Ainfî  que  l’écoulement 
de  l’urine  foit  arrêté  ,  ou  retardé  dans  les  tuïaux  des 
reins ,  il  s’y  formera  des  incruftations.  S’il  tombe  des  par¬ 
ties  de  ces  incruftations  dans  la  yeflie  par  les  uretères  ; 
elles  ferviront  de  baie  au  calcul ,  &  c’eftlà  unecaufé fré¬ 
quente  de  la  pierre.  Mais  ce  qui  arrive  dans  les  reins, 
peut  arriver  fouvent  dans  la  Veille  ,  dans  fes  replis,  dans 
les  uretères ,  à  leur  embouchure  ,  & c.  &  c’eft  aulîi  ce  que 
diverfes  obfervations  nous  apprennent.  Cela  pofé,  quelle 
eft  la  matière  qui  produit  la  pierre  l 

Quand  on  diftille  l’urine  ,  l’efprit  qui  s’élève  fe  trou¬ 
ble  dans  la  fuite  ,  &  dépofe  une  incruftation  autour  des 
parois  du  yailfeau  ;  elle  eft  entièrement  femblable  à  la 
matière  du  calcul  ,  &  à  celle  qui  fe  dépofe  autour  des 
pots  de  chambre.  Il  eft  donc  certain  qu’il  y  a’ dans  l’uri¬ 
ne  une  terre  fort  volatile  ,  &  par  conféquent  on  jiigeroic 
mal  de  la  nature  du  calcul ,  fi  on  eh  jugeoit  par  ce  qui 
refte  au  fond  de  la  cornue  après  la  diftillation  ,  ou  par 
les  relies  que  laide  la  calcinatfon.  Il  y  a  outre  cette  terre 
un  fel  qui  y  eft  joint  en  allez  grande  quantité. 

On  peut  en  juger  par  l’odéiir  forte  du  fel  volatilqu’ex- 
hale  le  calcul  mis  fur  les  charbons  ardens.  Enfin  ,  il  y  a 
une  matière  huileufe  &  muqueufe,  qui  fait  la  liaifon  des 
matières  dont  nous  venons  dé  parler.  Telle  eft  l’origine 
de  ce  compofé ,  qui  enlevé  la  vie  à  tant  de  malheu¬ 
reux. 

Si  donc'le  fàiig  éft  rempli  de  matières  terreftres,  s’il 
y  a  des  obftrudions  dans  les  reins ,  il  fe  dépofera  une 
partie  de  ces  matières  dans  les  reins ,  ou  dans  la  veiîie.  Si 


70Ï  X  I  P 

la  veflie  eft  lâche  ;  comme  dans  les  enfans,  ou  comme 
dans  les  vieillards  ,  elle  ne  pourra  le  vuider  entièrement 
autour  des  matières  reliantes  ;  ainfi  il  fe  formera  des  cou- 
ches  de  matière  vîfqueufe.  Pour  les  fables  qui  fe  dépofent 
dans  l’urine  ,  ils  font  véritablement  femblables  au  fable 
commun. 

U5TION.  Opération  par  laquelle  ondétruit ,  au  moïen 
du  cautère  aétuel,  la  carie  des  os,  ou  la  malignité  &  la  cal» 
lofité  des  plaies  &  des  ulcères. 

UTERIN.  Se  dit  de  tout  ce  qui  concerne  la  matrice, 
appelle  e  en  latin  utérus. 

ÜTERUS.  Mot  latin  qui  s’ eft  confervé  en  françois, 
pour  exprimer  la  matrice.  Voyez  -Motrice. 

UVE’E.  On  donne  ce  nom  à  la  fécondé  enveloppe  du, 
globe  de  l’oeil ,  parce  qu’elle  eft  d’une  couleur  noire  , 
ïemblable  à  celle  d’un  grain  de  railïn.  On  l’appelle  auflï 
choroïde.  Il  y  a  des  Anatomiftes  qui  donnent  particuliè¬ 
rement  ce  nom  à  la  portion  antérieure  ou  cloifon  percée 
de  la  choroïde.  Voyez  Choroïde. 

UVULAIRES.  (  glandes  )  Petits  cryptes  glanduleux  ~ 
qui  environnent  la  luette.  Us  font  de  la  nature  de  toutes 
les  glandes  buccales  deftinées  à  filtrer  une  humeur  ana¬ 
logue  à  lafalive,  propre  à  lubrèfier  le  gofier,  &  àdifîou- 
dre  les  alimens. 

UVULE.  Voyez  Luette. 


X. 

XEROPHTALMIE.  Ophtalmie  fécbe ,  qui  confifte 
dans  une  cuifon  ,  Une  démangeailon  ,  &  une  rou¬ 
geur  des  yeux  ,  fans  enflure  &  fans  écoulement  de  larmes. 
Les  remedes  font  les  humeétans ,  les  délaïans ,  &  les  col¬ 
lyres  rafraîchiffans ,  précédés  d’une  ou  deux  faignées  ,  & 
accompagnés  de  quelque  purgatif. 

XIPHOIDE  ouENSlFORME.Lepremierde  cesmots 
eft  tké  du  grec ,  le  fécond  du  latin ,  Sc  tous  les  dèu*  fi» 


2  Y  G  703 

:gnifient  fait  in  forme  d’épèe.  On  donne  ces  noms  a  un 
cartilage  fituc  au  bas  du  ilernum  ,  parce  qu’il  fe  termine 
en  pointe  comme  une  épée.  Il  s’oflifie  fouvent  avec -l’⬠
ge.,  fur-tout  à  fa  partie  fupérieure.  On  le  nomme  aufli 
irechet.  II  fe  luxe  quelquefois.  Voyez  Sternum. 


Y. 

YPSILOIDE.  (  emplâtre  )  II  a  la  figure  d’un  Y.  Il 
fett  au  périnée  apres  l’opération  de  la  taille.  C'eû 
de  fa  figure  qu’il  a  tiré  fà  dénomination. 

Ypjiioide  (  os  )  On  donne  ce  nom  à  l’os  hyoïde ,  à 
raifon  de  fa  figure  ,  qui  reflemble  à  un  Y. 


Z. 

ZIGOMA  ou  ZYGOMA.  Nom  de  l’apophyfe  zygo¬ 
matique.  Ce  mot  veut  dire  joug.  Voyez  Zigomâ- 
tique. 

ZIGOMATIQUE.  Nom  d’une  apophyfe  allez  longue 
de  l’os  temporal  dont  l’articulation  avec  l’os  de  ia  pom¬ 
mette  forme  une  arcade  que  l’on  nomme  zigomatique, 
ou  temporale.  O11  donne  aufli  le  nom  de  zygomatique  à 
la  future  qui  unit  ces  deux  os  enfemble. 

Zygomatiques  (  Les  grands ).  Ce  font  deux  mufdes 
grêles ,  longs ,  attachés  par  une  de  leurs  extrémités  à  la 
jonâion  de  l’os  de  la  pommette ,  avec  l’apophyfe  zygoma¬ 
tique  de  l’os  des  tempes  ;  &  par  l’autre,  à  la  commif. 
fure  des  lèvres  ,  après  avoir  contracté  une  forte  adhérence 
avec  le  mufcle  buccinareur  qui  les  recouvre.  Ces  muf- 
des  font  ordinairement  enveloppés  de  graille  ,  &  fe 
portent  obliquement  de  derrière  en  devant.  Leur  ufage 
eft  de  tirer  la  commiflure  des  lèvres  en  haut  &  en  ar¬ 
riéré. 


704  zoo 

Zygomatiques  (  les  petits  ).  Ce  font  deux  petits  muf- 
clés  placés  au  délias  des  précédons.  Ils  ne  fe  trouvent  pas 
toujours  ,  &  quand  on  les  rencontre,  ils  font  fort  enve¬ 
loppés  de  graille.  Ils  ont  les  mêmes  attaches ,  la  même 
direction  ,  &  les  mêmes  ufages  que  les  précédens  termes. 

ZOOTOMIE.  Ce  mot  eft  compofé  de  deux  termes 
grecs,  dont  l’un  lignifie  animal ,  St  l’autre dijfeélion.  On 
■donne  ce  nom  à  l’Anatomie  comparée  ,  c’ell-à-dire,  à 
la  dilfeâion  que  l’on  fait  des  animaux  ,  pour  comparer 
la  ftrudure  de  leur  corps  avec  la  ftrudure  du  notre  ,  & 
en  tirer  par  analogie  des  connoifiances  utiles  à  la  Mé¬ 
decine  &  à  la  Chirurgie. 

Fin  du  fécond  Zolume* 


AP  P  RO  B  ATI  ON. 

T’AUû  ,  par  ordre  de  lyfeîrfeigSeur  le  Vice-Chancelier,  un  On* 
j  vrage  qui  a  pour  titre  DiS'umuabt  de  Chirurgie  ,  8c  jé  n’y  ai  rien 
trouvé  qui  m’ait  paru  devoir  eii  empêcher  l’irnpreflïon.  A  paris  ce  ao 
ioih  ïj66.  Signé \  Lesîg  vé  de  P'B.i  siE, 


imême  état  où  l'Approbation  y  aura  été  donnée ,  ès  mains  de  notre 
tris-cher  &  féal  Chevalier  Chancelier  de  France  le  St.  De  Lamoignon* 
&  qu’il  en  fera  enfuite  remis  deux  exemplaires  dans  notre  Bibliothèque 
publique ,  un  dans  celle  de  notre  Château  du  Louvre  ^-an  dans  celle 

duditSieurDE  Lamoignon,  &  un  dans  celle  de  notre  très-cher  8e 

féal  Chevalier  Vice-Chancelier  &  Garde  des  Sceaux  de  France,  le 
Sieur  DE  Maupeoo  ,  le  tout  à  peine  de  nullité  des  Préfentes.  Du 
contenu  defquelles  vous  mandons  &  enjoignons  de  faire  jouir  ledit 
Expolânr  & Tes  ayans  caufes ,  pleinement  &  paifiblement ,  fans  fouf- 
frir  qu’il  leur  fqit  fait  aucun  trouble  ou  empêchement.  Voulons  que  la 
copie  des  Préfentes,  qui  fera  imprimée  tout  au  long  au  commence¬ 
ment  ou  à  la  fin  dudit  Ouvrage ,  foit  tenue  pour  dûement  lignifiée  , 
&  qu’aux  copies  collationnées  par  l’un  de  nos  amés  &  féaux  .Confeil- 
lers-Secrétaires ,  foi  foit  ajoutée  comme  à  l’Original.  Commandons 

au  premier  notre  Huilier  ou  Sergent  fur  ce  requis ,  de  faire  pour  l’exé¬ 

cution  d’icelles  tous  a&es  requis  St  néceffaires  ,  fans  demander  autre 
.  permiflïon ,  &c  nonobllant  clameur  de  Haro  ,  Chartre  Normande  & 
Lettres  à  ce  contraires.  Car  tel  eil  notre  plailîr.  Donné  à  Paris  le 
trentième  jour  du  mois  de  Juillet  ,  l’an  de  grâce  mil  fept  cenc 
1  foixante-lix  Sc  de  notre  Régné  le  cinquante- unième.  Par  le  Roi, 
en  fon  Confeil.  Signé,  LE  B  B  GUE. 

Regijlrê  fur  le  Regiflre  XF11  de  la  Chambre  Royale 
'€?  Syndicale  des  Libraires  Gr  Imprimeurs  de  Paris  , 
No.  543  ,  conformément  au  Règlement  de 

A  Paris,  ce  <j  Août  1766. 

Signé  G  ANEAU,  Syndic }